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que, & d'une infinité de chifres & de lettres arabes en or & en azur. Des deux côtés de la façade, il y a deux minarets ou tours fort hautes. Quoiqu'elles ayent peu de groffeur, on a cependant pratiqué un escalier en dedans. Elles font auffi revêtues de ces briques verniffées : ornement qu'on donne en Perfe à la plupart des beaux édifices. Chacune de ces tours eft terminée en boule, taillée en turban, de la maniere que le portent les Perfans. La porte de la mosquée n'a que quatre pieds de large, & est taillée dans une grande pierre blanche & transparente, de vingt-quatre pieds de haut, fur douze de large, ce qui paroît beaucoup au milieu de cette grande façade. Du veftibule de la mosquée, on entre dans le grand dôme de trente fix pieds de diamètre, foutenu de douze pilliers en dedans, & de feize en dehors: tous ces pilliers font d'une belle hauteur, & ont fix pieds en carré. En bas, une ba luftrade regne autour, avec des portes pour paffer d'un côté à l'autre. Le pied de chaque pillier de la baluftrade, qui eft de marbre blanc, eft creufé en petites niches au rez du pavé de la mosquée, pour y mettre fes fouliers, qu'on laiffe toujours pour y entrer. Ce dôme eft revêtu par dedans de carreaux d'un beau vernis de plufieurs couleurs, avec quantité de fleurons, de chiffres & de lettres, & d'autres moresques en relief; le tout fi bien doré & ajusté avec tant d'art, qu'il femble que ce ne foit qu'une pièce & un pur ouvrage du cifeau. De ce dome, on paffe dans un autre plus petit, mais plus beau en fon espéce. Il y a au fond une grande pierre de la nature de celle de la façade, blanche, transparente & taillée comme une porte, mais qui ne s'ouvre point. Ce dôme n'a pas de pilliers; mais à la hauteur de huit pieds, il eft tout de marbre blanc, & on y voit des pierres d'une longueur & d'une largeur prodigieufe. Toute la coupe eft un émail violet, où font peintes toutes fortes de fleurs. Le dehors de ces deux dômes eft couvert de briques verniffées, avec des fleurons en relief. Sur le premier, ce font des fleurons à fond verd, & fur le fecond des étoiles blanches à fond noir: ces diverses couleurs frappent agréablement la vue. Près de la porte par où l'on va du grand dôme à l'autre, on voit à gauche une chaife de bois de noyer fimplement travaillée: elle eft appuyée contre le mur, eft élevée de fix marchés & n'eft point converte. Il y a à main droite une autre chaife de même bois, & d'un affez bel'ouvrage, couverte d'un petit dais, & appuyée auffi contre le mur; une petite balustrade regne à l'entour, & on y monte par quatre marches. Vers le midi de la mosquée, il y a deux grandes pierres blanches transparentes, que le foleil, quand il donne deffus, fait paroître rouges ; & même quelque tems après qu'il eft couché, par le moyen de la réverbération, on peut lire au travers de cette pierre, qui eft une espéce d'albâtre que l'on trouve dans le voifinage de Tauris. Vis-à-vis de la mosquée, de l'autre côté du chemin, on voit une grande façade, qui refte feule d'un bâtiment qu'on a laillé ruiner. C'étoit la demeure du fchec-iman ou grand prêtre. Il y avoit de grands bains, qui font auffi détruits; il y en refte encore quelques-uns, mais ce font les moins beaux qu'on a eu foin d'entretenir. Dans la grande place de Tauris & aux environs, il y a divers édifices publics, comme une affez belle mosquée, un collége & un château, qui tombent en ruine, & qu'on néglige, parce qu'ils ont fervi aux Sounnis fectateurs d'Omar. On n'épargna ni le tems ni la dépenfe pour bâtir cette mosquée, qui eft près de la place publique. Elle a une belle façade de briques, travaillée avec art, & chargée de bas reliefs de marbre, sculptés à la maniere d'Italie, pleins d'oifeaux, de fruits & de fleurs de toutes fortes. La porte eft d'un feul morceau de marbre blanc. On entre par cette porte dans une espéce de cloître (b) ou cour carrée; de - là on paffe fous une voute à trois rangs, qui est à côté de la mosquée, fans aucun_orne. ment, enfuite, on trouve deux petites portes, qui font au bout & par lesquelles on entre dans la mosquée, dont la façade eft ornée de deux tours de même ouvrage. La mosquée confifte en un grand dôme tout incrusté de marbre blanc, avec des arabesques d'or & d'azur, & d'autres ornemens peints, représentant des fleurs en quelques endroits, & des grotesques en d'autres. La niche, où peu de perfonnes vont faire leurs prieres, eft du côté de la place; les portes font fur les côtés, & chacune répond à chaque cloître qu'on y a bâti. La haute galerie de la mosquée eft

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foutenue par douze arcades, trois de chaque côté ; celles du côté des portes du couchant & du levant font égales, mais les autres font plus grandes ; dans le haut, il y a à chaque angle quatre balcons féparés. Les deux côtés de la niche font revêtus de deux belles tables de marbre transparent; à gauche, il y a une chaire où l'on monte par quinze marches; le pavé n'eft couvert que de méchantes nattes, parce que les Perfans méprifent cette mosquée, comme les autres ouvrages des fectateurs d'Omar. Derriere cette mosquée, du côté du feptentrion, il y a un beau jardin rempli de toutes fortes d'arbres, & dans le voifinage, on voit un autre bâtiment orné en dehors de la même maniere, mais qui tombe en ruine. On le nomme le Lieu des Eaux, parce que les Perfans y lavent leurs morts. Affez près de la grande place, il y a une église d'Arméniens ruinée : ils difent niens ruinée : ils difent que fainte Hélene y envoya une partie de la vraie Croix. On voit encore dans ce quatier une mosquée, qui fut autrefois une églife dédiée à faint Jean-Baptifte, & on croit qu'une de fes mains y a été confervée long-tems. Les capucins ont une maifon aflez commode, & une églife, où ils font le fervice divin en toute liberté. (a) Tavernier, Voyage de Perfe, l. 1, c. 4. () Gemelli Carreri, Voyage autour du monde, t. 2, p. 25. Le maidan ou la grande place eft fi vafte, qu'il y pourroit tenir trente mille hommes en bataille. Pendant le jour cette place eft pleine de petites hutes, où l'on vend toutes fortes de dentées. Sur les trois heures après midi les marchands fe retirent, & font remplacés par des charlatans, qui amulent le public. Le marché aux chevaux se tient encore dans cette place. Tous les foirs quand le foleil fe couche, & tous les matins quand il fe leve, il y a des perfonnes gagées, pour faire pendant une demi-heuro un concert de trompettes & de tambours. Elles fe rangent à un côté de la place, dans une gallerie un peu élevée. Cela fe pratique auffi dans toutes les villes de gouvernement en Perfe.

En fortant de Tauris, du côté du nord, près de la ville, il y a une montagne qui n'en eft féparée que par la riviere; elle s'appelle Einali Zeinali; & il y avoit autrefois audeffus un bel hermitage d'Arméniens que les Mahometans ont converti en mosquée. Au bas de la montagne on voit une mosquée, qu'on laiffe tomber en ruine, auffi-bien qu'un monaftere, qui eft un peu plus loin, fur le bord d'un précipice: près de cet endroit, il y a deux caves où l'on voit quelques fépultures & des colonnes de marbre couchées par terre. Il y a auffi dans la mosquée quelques tombeaux des anciens rois des Médes; & ce qui en refte montre affez que l'ouvrage étoit beau. Sur la route de Tauris à Ispahan, environ à une demi-lieue des derniefs jardins de la ville, entre plufieurs coupes de montagnes, qu'on laiffe fort près à main droite, & fur la plus haute, où jamais il n'y eut d'eau, & où même il eft impoffible d'en conduire, on voit un pont de cinquante pas de longueur dont les arches font fort belles, mais qui peu à peu tombe en ruine. Ce fut Mollah qui le fit bâtir. On fçut, par fon propre aveu, qu'une pure vanité lui avoit fait entreprendre cet ouvrage, fachant que Cha-Abas I du nom devoit venir à Tauris. Le roi y vint en effet, & voyant fur le haut de cette montagne un pont, qui ne pouvoit être. utile à quoi que ce fut, il demanda qui étoit celui qui avoit fait faire cet ouvrage, & quel étoit fon deffein. Le mollah, qui étoit allé au devant du roi, & qui se trouva près de lui quand il fit cette demande, dit qu'il n'avoit fait bâtir ce pont, qu'afin que ce prince en venant à Tauris s'informât de celui qui l'avoit fait faire. Ainfi le mollah n'avoit eu en cela d'autre ambition, que d'obliger le roi à parler de lui.

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A une lieue de Tauris, au couchant d'été, on trouve au milieu d'un champ une groffe tour de brique appellée Kan Hazun; elle a environ cinquante pas de diamètre. & quoiqu'à demi- ruinée, elle eft encore très-haute. Il femble que c'étoit le donjon de quelque château, & il refte encore autour de hautes murailles. On ne fait par qui cette tour a été bâtie, mais plufieurs lettres arabes qui font fur la porte, font juger que c'eft un ouvrage des Mahométans. En 1651, il y eut à Tauris & aux environs un grand tremblement de terre : plufieurs maifons en furent renverfées, & cette tour fe fendant de haut en bas, il en tomba une partie, dont le dedans fut rempli. J'ai dit plus haut, qu'outre la petite riviere qui coule dans Tauris, il en passe Iiiii iij

une autre au nord, entre la ville & la montagne. Celleci eft plus grande, & on y voit un affez beau pont de pierres. Tout auprès eft une fépulture couverte d'un petit dôme, & où les Perfans difent que la fœur d'Iman-Riza est enterrée. Ce tombeau eft en grande vénération dans le pays. La riviere qui paffe fous le pont vient des montagnes du nord, & fe va rendre dans le lac de Roumi, à treize ou quatorze lieues de Tauris : on l'appelle Aggi-fon, c'està-dire, eau amere, parce que fon eau eft très-mauvaise, & qu'il ne s'y trouve aucun poiffon. Il en eft de même du lac, qui a environ quinze lieues de tour, & dont l'eau eft comme noire. Ce lac prend fon nom d'une province & d'une petite ville appellée Roumi : elle n'eft éloignée de Tauris que de dix à onze lieues. Au midi du lac fur le chemin qui mene à une petite ville nommée Tohoriam, on voit un côteau qui s'abaille infenfiblement, & dont le doux penchant forme un terrein uni, où bouillonnent plufieurs fources. Elles s'étendent à mesure qu'elles s'éloignent du lieu où elles commencent à fe montrer. La premiere terre qui fe leve fert à faire de la chaux : celle qui eft au-deffous eft proprement une pierre fpongieufe & percée, & qui n'eft bonne à rien ; & celle qu'on trouve après comme un troifiéme lit, eft cette belle pierre blanchâtre & transparente, au travers de laquelle on voit le jour comme au travers d'une vitre, & qui étant bien taillée fert d'ornement aux maifons. Cette pierre n'eft proprement qu'une congélation des eaux de ces fources, & il s'y eft trouvé quelquefois des reptiles congelés.

Il y a près de Tauris un village où l'on dit que le fils de Tobie vint avec l'Ange, & où il époufa Sara. La riviere qui eft voifine de cet endroit, eft affez particuliere: fix mois de l'année elle eft douce, & les autres elle eft falée, ce qui fait fans doute que dans chaque quartier il y a des caves profondes de cinquante à foixante marches, où l'on va puifer l'eau que l'on y fait venir. La riviere eft presque grande comme la Seine dans les fix mois qu'elle eft falée; ce qui vient apparemment de ce que les torrens d'eau qui fe jettent dedans paflent par des terres qui font toutes de fel;cela eft d'autant plus probable que l'on voit des montagnes qui font toutes de fel.

L'air de Tauris eft bon & fain; l'hiver y eft affez long, parce que la ville eft expofée au nord, & que fur les montagnes qui l'environnent il y a des neiges neuf mois de l'année. Le vent y eft toujours gros le matin & le foir. Les Perfans ne fouffrent point que les chrétiens fortent lorsqu'il pleut, parce qu'ils s'imaginent que fi un Perfan touchoit un chrétien mouillé, le premier deviendroit immonde. Les vivres font à bon marché : le pays eft très abondant en toutes chofes néceffaires à la vie. Les légumes s'y donnent presque pour rien; auffi la ville de Tauris eft-elle une des mieux peuplées de la Perfe.Il s'y trouve une infinité de marchands, & de toures fortes de marchandifes, particulierement des foies qu'on y apporte de la province de Guilan & autres lieux. Il s'y fait un grand trafic de chevaux, qui y font bons & à bon marché. Le vin, l'eau-de-vie, & généralement tous les vivres n'y font pas chers, & l'argent y roule plus qu'en aucun autre lieu de l'Afie. Plufieurs familles arménienes qui s'y font établies, ont acquis du bien dans le trafic qu'elles entendent bien mieux que les Perfans. Le grand trafic de Tauris rend cette ville renommée par toute l'Afie, & elle a un commerce continuel avec les Turcs, les Arabes, les Géorgiens, les Mingreliens, les Perfans, les Indiens, les Moscovites & les Tartares. Ses bazars qui font couverts, font toujours remplis de très-riches marchandifes; & il y en a de particuliers pour les artifans. La plupart font forgerons, les uns font des fcies, les autres des haches & d'autres des limes & des fufils pour battre le fer. Il y en a auffi qui font des cadenas pour les ferrures, les Levantins n'en ont que de bois. On y voit des tourneurs qui fourniffent les lieux circonvoisins de tours à filer & de berceaux, & quelques orfévres qui ne s'appliquent guère qu'à faire de méchantes bagues d'argent; mais il y a quantité d'ouvriers en foie, qui font de belles étoffes, & il y en a plus de ceux-là que de toutes autres fortes d'artifans. C'est encore à Tauris que fe fait la plus grande partie des peaux de chagrin qui fe confument en Perfe; & il s'y en confume une grande quantité, n'y ayant perfonne, à l'exception des payfans qui n'ait des bottes & des fouliers de chagrin. Ces peaux fe font de cuir de cheval, d'âne; mais celui qui fe fait du cuir de l'âne a le plus beau grain.

1. TAURISCI, peuples de la Pannonie, felon Strabon lib. 7, p. 314, & Pline, lib. 3, 6. 25. Ce font aujourd'hui les habitans de la Styrie, appellée Stiermarck en allemand. Stier dans cette langue fignifie la même chofe que Taurus en latin; de forte que Stiermarck ne veut dire autre chose que les limites des Tauri. Strabon remarque que quelquesuns donnoient aux TAURISCI les noms de Ligurisca & de Taurifta.

2. TAURISCI, peuples des Alpes, qu'Etienne le géographe confond avec les TAURI; & il ajoute que ces peuples font nommés TERISCI par Eratofthéne, & TROII par quelques autres. Selon Polybe, l. 2, no. 15, les Taurisques n'habitoient pas loin de la fource du Rhône. Ce font ces mêmes peuples, qui, du tems de Céfar, inspirerent aux habitans de l'Helvétie le deffein de paffer en Italie, & de s'emparer de ce pays abondant en vins & en fruits fi excellens. Ils furent les premiers des Gaulois Celtiques, & même du canton de Zurich, dont ils faifoient alors partie, qui entreprirent cette grande expédition, & qui oferent ellayer de forcer les paffages des Alpes. Leurs descendans les Taurisques modernes font les habitans du canton d'Uri. * Etat & délices de la Suiffe, t. 2, p. 405.

TAURISTÆ. Voyez TAURISCI I.

1. TAURIUM, ville de Péloponnése, selon Polybe, 1. 4, cité par Ortélius, qui dit qu'Antigonus s'en étoit rendu maître. Je crains cependant qu'Ortélius n'ait pris le nom d'un général pour le nom d'une ville, nommée Taurium dans Polybe.

2. TAÚRIUM. Ortélius croit trouver une ville de ce nom dans Suidas, qui, felon lui, la donne aux Tauro-Scythes, & ajoute que la lune y étoit adorée. On ne trouve point de ville du nom de Taurium dans Suidas on y lit feulement le mot Taupian, Taurione, épithète donnée à Diane, adorée chez les Tauro-Scythes, & ainfi appellée, ou parce qu'elle préfidoit aux troupeaux, ou parce que Diane étant la même que la lune, fon char étoit fuppolé tiré par des taureaux.

TAURIUS. Voyez HYLICUS.

TAURO ou TORO, petite ifle fur la côte méridionale de la Sardaigne, à l'orient d'été de la pointe méridionale de l'ifle Palma de Sol, & au midi occidental du cap Tavolaro. * Carte de la Sardaigne, chez Van Keulen.

TAURO-CASTRO ou HEBREO CASTRO, petite ville de la Gréce, dans la Livadie, vis-à-vis de l'ifle de Négrepont, dans l'ifthme d'une presqu'ifle qui borne la plain e de Marathon au-delà du marais au nord, où la côte fait un promontoire confidérable. C'étoit l'ancienne ville Rhamnus, & ce ne font aujourd'hui que des ruines. Cent pas au-deffus fur une éminence, on voit les débris du temple de la déeffe Némefis. Il étoit quarré & avoit quantité de colonnes de marbre, dont il ne refte que des pièces. Il y a vis-à-vis dans l'ifle de Negrepont le village de Difto, & un peu plus bas au midi dans la même ifle, un port nommé Porto-Bufalo. Le temple de Némefis étoit fameux dans toute la Gréce, & Phidias l'avoit rendu plus recommandable par la ftatue de Nemefis qu'il y fit. Strabon dit pourtant qu'Agoracritus Parien l'avoit faite; mais que cet ouvrage ne cédoit pas à ceux de Phidias.* Wheler, Voyage d'Athènes, t. 2, 1. 2. Spon, Voyage de Négrepont, t. 2, p. 184.

TAURO-CILICIA. On trouve ce nom dans faint Chryfoftôme, epift. 125, qui fans doute veut défigner par-là la partie de la Cilicie voiline du mont Taurus.

TAUROCINI, peuples d'Italie, dans la grande Grece au voisinage de la ville Rhegium, felon Probus le Grammairien, in vita Virgilii, qui cite les origines de Caton. Ces peuples tiroient leur nom du fleuve TAUROCINIUM, sur le bord duquel ils habitoient.

TAUROCINIUM, fleuve d'Italie, dans la grande Grece, felon les origines de Caton, citées par Gabriel Barri, qui dit que le nom moderne eft CALOPINACO. Ce fleuve s'appelle aujourd'hui Rezzo felon Léander.

1. TAUROENTIUM. Voyez TAURENTINUM. 2. TAUROENTIUM. Voyez TAURIANUM. TAUROIS, ville de la Gaule, felon Etienne le géographe, qui dit qu'elle avoit été bâtie par les habitans de Marfeille. Voyez TAURENTIUM.

TAUROMENIUM, ville de Sicile, dans la Péloriade fur la côte. Pline, l. 3, c. 8, qui en fait mention, lui donne

le titre de colonie, & ajoute qu'on la nommoit auparavant Naxos. L'itinéraire d'Antonin la nomme Tauromenium Naxum. C'eft qu'après la ruine de Naxos les habitans furent transportés à Tauromenium, comme le dit Diodore de Sicile, l. 14, p. 282, & l. 16, p. 411. La ville de Tauromenium étoit fituée fur le Mont-Taurus ; & celle de Naxos avoit été bâtie fur la pente de cette montagne du côté du midi. Au lieu de Tauromenium, quelques manuscrits de Pline portent Taurominium ; & les habitans de cette ville font quelquefois appellés Tauromenitani, & quelquefois Taurominitani. Ciceron, Orat. Frument. cap. 6, qui donne à cette ville le titre de confédérée, écrit Tauromenitana civitas; & Silius Italicus, l. 14, v. 257, fuit l'autre ortographe:

Taurominitana cernunt de fede Charybdin.

On lit fur une médaille de l'empereur Tibere ces mots COL. AUG. TAUROMEN. Le nom moderne eft TAVORMINA. Voyez ce mot, & l'article fuivant.

TAUROMINIUS, fleuve de Sicile, felon Vibius Sequefter, qui le marque entre Syracufe & Meffine, & ajoute qu'il avoit donné fon nom à la ville Tauromenium. Ce fleuve eft l'Onobala d'Appien, Bel. Civ. l. 5, & c'est aujourd'hui le Cantara.

TAURON, lieu de France, dans la Marche, diocèse de Limoges, élection de Gueret. Il eft compofé d'environ quatorze cents habitans. C'est une paroifle fituée en pays des montagnes; terres pierreufes, bonnes à feigle, bled noir, petite avoine & raves; les pâcages & foins y font maigres; on y fait un petit commerce de beftiaux. Il y a plufieurs bois dans lesquels les habitans font des fabots & quelques charrettes; ils ne font pas fort commodes.

1. TAUROPOLION, temple d'Artémide, ou Diane, dans l'ifle de Samos, felon Etienne le géographe.

2. TAUROPOLION, Strabon, l. 14, 6. 639, dit que dans l'ifle d'Icarie il y avoit un temple de ce nom confacré à Diane.

TAUROPOLIS, ville de la Carie, felon Etienne le géographe & Porphyrogenéte. Ortélius dit qu'on l'appelle préfentement Staureopoli.

TAURORUM PENINSULA. Voyez au mot QUER SONNÉSE, l'article QUERSONNÉSE-TAURIQUE.

TAUROSCYTHE, TAURO-SCYTHE OU TAURI SCYTHE, peuples qui faifoient partie des Tauri, & qui habitoient au voisinage de la péninfule appellée la Courfe d'Achille. Prolomée, l. 3, c. 5, & Pline, l. 4, c. 12, fixent la demeure des Tauro-Scythes dans ce quartier. TAURUNUM, felon Pline, l. 3, 6. 25, & TAURURUM, felon Ptolomée, l. 2, c. 16, ville de la baffe Pannonie à l'embouchure de la Save dans le Danube. On l'appelle aujourd'hui ALBA-GRÆCA, ou BELGRADE, en allemand Grichisch-Weiffeinburg. La notice des dignités de l'Empire, fect. 57, fait mention de cette ville auffi bien que l'itinéraire d'Antonin & la table de Peutinger.

Dans les endroits où le mont Taurus laiffe des ouvertures & des paffages, on leur donne le nom de Portes ou de Pyles. Il y a les Portes Arméniennes, les Portes Caspiennes & les Pyles de Cilicie.

Les anciens ont encore donné d'autres noms à cette montagne, ou plutôt à fes diverses branches. Quelques-unes font nommées,

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Pline dit que ces diverfes branches du Taurus étoient appellées en général monts Cérauniens par les Grecs. Pomponius en comprend la plus grande partie fous ce nom, & ilen donne de particuliers à quelques branches, comme Amazonicus, Caspius, & Coraxicus.

2. TAURUS. On comprend proprement fous ce nom cette partie du mont Taurus, qui fépare la Pamphylie & la Cilicie de la petite Arménie & la Cappadoce des deux premieres de ces contrées. Les modernes connoiffent ce mont Taurus, proprement dit, fous les noms de CANIBEL, BaCRAS, GIULICH, CARAMA & CORTHESTAN. La partie qui approchoit le plus de l'Euphrate étoit appellée par les habitans du pays Munzzarum & Maurum, felon Zonare, Cédrène & Curopalate. * Ortelii Thefaur.

3. TAURUS, promontoire de l'ifle de Sicile. Il est marqué par Prolomée, l. 3, c. 4, fur la côte orientale, entre l'embouchure du fleuve Alabus & celle du Pantachus. On l'appelle aujourd'hui Cabo di fanta Croce.

4. TAURUS ou TAURUS SCYTHICUS, montagne de Scythie, felon Jornandès, de reb. Getic. c. 7, qui donne ce nom à la branche du mont Taurus qui s'étend aux environs des Palus Méotides de la mer Caspienne & de la mer septentrionale. Hérodote & Denys le Périégete placent cette montagne au voifinage du Cherfonnése Taurique.

1. TAURUS, montagne d'Afie & la plus grande que nous connoiffions. On lui a donné ce nom à caufe de fa 5. TAURUS, montagne de la Germanie, felon Tacite. grandeur & de fa hauteur, la coutume des Grecs étant d'ap- Annal. l. 1, c. 56 l. 12 c. 28. Il y en a qui ont douté fi peller Taupo Tauri, ce qui étoit d'une grandeur démesurée. cette montagne étoit en-deça ou au-delà du Rhin; mais Quelques-uns mettent fon commencement dans la Lycie, & Spener, notit. Germ. ant. L. 2, c. 3, a fait voir qu'elle ded'autres dans la Carie & d'autres dans la Pamphylie, & & voit être au-delà du fleuve à l'oppolite de la ville de Mayenne la terminent qu'à l'extrémité la plus orientale de l'Afie. ce, & qu'on la nommoit aujourd'hui der Heyrich & die Le plus grand nombre, & entr'autres Strabon, l. 1 & l. 14, Hobe. Il ajoute néanmoins qu'il inclineroit allez pour le Pomponius Mela & Pline, l. 1, c. 5, font commencer fentiment qui veut que ce foit la montagne appellée aucette montagne au promontoire Sacrum ou Chelidonium, jourd'hui Dyns ou Dunsberg, & qui fe trouve dans la quoiqu'elle traverfe toute la Carie jusqu'à la Pérée; mais Heffe, près de Gieffen. Pomponius Melá, 1. 3, č. 3, confes branches de ce côté-là n'ont paru apparemment, ni noît auffi une montagne nommée Taurus, dans la Germaaffez hautes, ni affez larges pour mériter le nom de Taurus. nie. Il dit qu'elle eft très-haute, mais il n'en défigne point On l'a nommée diverfement, felon les diverfes contrées & la fituation. Il y en a qui prétendent qu'au lieu de TAURUS, les divers peuples où elle jette un grand nombre de bran- il faut lire TAUNUS, tant dans Tacite que dans Pompoches; ou, comme Pline le remarque, dans tous les pays où nius Mela; & c'est ainsi qu'écrit Spener. elle s'étend elle prend des noms nouveaux. Voici ceux qui ont été connus de cet ancien auteur.

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6. TAURUS, montagne d'Ethiopie, felon Ortélius qui cite Agatarchide & Diodore de Sicile; il ajoute que Strabon décrit deux montagnes de ce même nom dans la même contrée.

7. TAURUS, fleuve de l'Afie Mineure, au voisinage de la Pamphylie, felon Tite-Live, l. 38, c. 15.

8. TAURUS, fleuve de Péloponnése. Athénée, cité par Ortélius, dit que ce fleuve étoit voifin de la ville de Trazene. Hefyche, in voce, Taúperov Пue l'appelle ÆGI

TAURUS..

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TAUSIRIACUM. Voyez ONIA.

être

TAUSTE, bourgade d'Espagne, dans l'Arragon, à deux lieues des confins de la Navarre, fur la petite riviere de Riguel, qui fe jette dans l'Ebre, un peu au deffous. Silva, Poblac. gen. de Espana, p. 136, lui donne le titre de ville, & la met au nombre des cinq premieres villes de l'Arragon. Elle a droit de fuffrage dans les affemblées; elle tient un marché tous les mardis, & elle ne peut pas aliénée. Les magiftrats font réputés nobles, & fes habitans jouiffent de plufieurs franchifes. En 1423, le faint fiége lui accorda le privilége de fonder une école, où l'on enfeigne la grammaire, les humanités & la rhétorique. On croit que Taufte doit fon origine aux Romains. Alfonfe I, roi d'Arragon & de Caftille, l'enleva aux Maures en 1115, & y envoya une nouvelle colonie. Il eft forti de Taufte quelque beaux esprits qui lui ont fait hon

neur.

TAUTANTUM, ville de la Valerie Ripenfe, felon la notice des dignités de l'Empire, fect. $7, où on lit ces mots: Prefectus legionis fecunda adjutricis in caftello contra Tautantum

TAUTE, petite riviere de France, dans la Normandie, au Cotentin. Elle fe forme de plufieurs ruilleaux qui ont leurs fources dans les paroiffes de Montuchon & de Cambernon, & traverfe les paroiffes de faint Sauveur Landelin & de S. Michel de la Pierre, où elle reçoit un ruisseau qui fait moudre trois moulins proche le pont Tardif. Elle coule enfuite entre les églifes de S. Sébastien & d'Aubigni, à Rets, Auxois & S. André de Bouhom; &, après avoir reçu la riviere de Vautonie à Pontbœuf, celle de Lofon à Tripehou, & celle de Terette à la Goule de Thé re, elle continue fon cours, & va fe décharger au grand Vay, proche de Brévent, à la droite de Carentan.* Corn. Dict. fur les mém. manuscrits de Vaudome.

TAUTICE, ville de la Médie. Ptolomée, l. 6, c. 2, la marque fur la côte, entre Zarama & Europus.

TAUV, petite riviere d'Angleterte, traverte une partie du comté de Dévon, paffe à Bernftable, & après s'être jointe avec le Turridge à trois milles de la mer d'Irlande, on la voir s'y jetter ensemble dans le même lit.

TAUVE, bourg de France, dans l'Auvergne, élec tion de Clermont.

TAXABRICENSES. Voyez AXABRICENSES. TAXAMALCA, vallée du Pérou. TAXANDRI. Voyez ToXANDRI. TAXANITE. Voyez TAMALME. TAXATE, nom d'un peuple que l'hiftoire Mifcellanée, 1. 22, nomme avec les Tracefii.

TAXE, montagne de la Chine, dans la province de Xantung, au territoire de Cinan, premiere métropole de la province, près de la ville de Laiuu. Il y a dans cette montagne une mine de fer. * Atlas Sinenfis.

TAXGÆTIUM, ville de la Rhétie, felon Ptolomée, 7. 2, c. 12, qui la place vers la fource du Rhin, près de Brigantium. On croit que ce pourroit être aujourd'hui Tuffen berg.

TAXIANA, ifle du golfe Perfique, fur la côte de la Sufiane, à l'occident de l'ifle Tabiana, felon Ptolomée, lib. 6, c. 3. Etienne le géographe la met près du golfe Pé lodes.

TAXILA, ville de l'Inde, en-deça du Gange. Strabon,

7.15, p. 691 & 698, Ftolomée & Etienne le géographe parlent de cette ville. Le premier dit que c'étoit une grande ville qui fe conduifoit par des loix fort fages, & Philofirate, dans la vie d'Apollon us, rapporte que cette ville fervoit de demeure au roi Phraortes, & que toutes fes maifons étoient fous terre.

TAXILA, felon Pline, lib. 6, c. 20, & TAXILI, felon Strabon, l. 15, p. 714, peuples de l'Inde. Ce font les habitans de la ville Taxila. S'ils avoient des loix fages, ils avoient aufli des coutumes impertinentes. Ils avoient une telle confidération pour leurs brachmanes, que lorsque ceux-ci rencontroient quelqu'un qui portoit des figues, ou des raifins, ou de l'huile, ou quelque autre denrée, ils en prenoient autant qu'ils vouloient, fans en rien payer. Ceux dentre les Taxiles qui n'avoient pas de quoi marier leurs files, les menoient au fon des trompettes dans quelque place publique; & lorsque le monde s'étoit affemblé, les filles fe découvroient d'abord par derriere jusqu'aux épaules: elles fe faifoient voir enfuite de la même maniere par devant. Celui à qui elles plaifoient les époufoit fur le champ à certaines conditions dont ils convenoient. Chaque homme avoit ordinairement plufieurs femmes. Ils expofoient leurs morts aux vautours ; mais comme il étoit honteux chez eux d'être malade, la plupart de ceux qui fe fentoient attaqués d'une maladie mortelle, s'affeyoient fur un bucher, y faifoient mettre le feu, & fe laiffoient brûler volontaire

ment.

TAXTED, bourg d'Angleterre, au comté d'Eflex. Le Chelmer y prend fa fource.

TAXUN, fortereffe de la Chine, dans la province de Xenfi, au département d'lungchang, premiere forterefle de la province. Elle eft de 93 48 plus occidentale que Pekin, fous les 38d 16' de latitude. * Atlas Sinenfis.

1. TAXUS, fleuve de Thrace. Il étoit dans les terres felon Suidas. Voyez TANARUM.

2. TAXUS, fiége épiscopal que Guillaume de Tyr, cité par Ortélius, met fous la métropole de Céfarée de

Straton.

TAXYMIRA, ville de Phénicie, felon Strabon, l. 16, p 753; mais Cafaubon croit qu'au lieu de Tampa, il faut lirera Evia, ou plutôt ra Evuipa, & que c'eft la ville Simyra de Ptolomée & de Pline, & la Sierra d Etienne le géographe.

TAY, (Le) en latin Tavus, Taas, rivere d'Ecoffe. Elle a fa fource dans la province de Broad Albain au mont Grantfbain. Après avoir reçu quelques torrens, elle coule au levant, & forme un lac de même nom, traverse la province d'Athol, & groffie du Timmel, du Dorchart & du Lochay, tourne au fud, & traverfe la province de Perth qu'elle fépare en deux, reçoit les petites rivieres de Tilt, Ila, Almond & Serne, fait un golfe long & étroit, qu'on nomme le golfe du Tay, entre les provinces de Fife à la droite, & celle d'Angus à la gauche : elle a une cataracte fort haute près de Stobhall, maifon du comté de Perth, qui fait un bruit extraordinaire quand la marée monte, puis fe jette dans la mer du nord par une embouchure de deux milles de large, à fept milles au-deffous de Dondée, au tevant, & à fix de Saint-André, vers le feptentrion, & autant d'Aberden: elle divife l'Ecoffe en deux parties, la feptentrionale & la méridionale; c'eft, après le Fith, la plus grande riviere d'Ecofle : elle eft navigable pendant vingt milles : elle baigne Dunkeld, Perth, Abernethi, Dondée & Storton. Les bords du Tay font en quelques endroits fort escarpés. Etat préfent de la Grande Bretagne, t. 2, p. 201.

*

TAYAO, ville de la Chine, dans la province d'Iunnan, au département d'Yaogan, feconde ville militaire de la province. Elle eft de 16d o' plus occidentale que Pekin, fous les 26d 8' de latitude. * Atlas Sinenfis.

TAYBALI, grand village de l'Arabie déferte. Davity, Arabie, p. 240, qui parle de ce village, dit qu'il a près de deux cents cinquante maifons, avec un fort de gazon bâti fur les ruines d'un autre qui étoit de pierre, & un clocher bâti autrefois par les chrétiens françois, & qui fert aujourd'hui de minaret. Au pied on voit une fale ou chapelle d'oraifon, foutenue de quelques piéces de colonnes de marbre, qui ont été autrefois de l'églife de ce lieu.

1. TAYE, ville de la Chine, dans la province de Huquang,

Huquang, au département de Vuch'ang, premiere métropole de la province. Elle eft de 2d 49' plus occidentale Pekin, fous les 30d 45' de latitude. * Atlas Sinenfis.

que

2. TAYE, cité de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Kiung, quatrieme grande cité de la province. Elle eft de 13d 36' plus occidentale que Pekin, fous les 30d 32' de latitude.

des

1. TAYGETA ou TAYGETUS, montagne du Péloponnése, (a) dans l'Arcadie; mais elle étoit d'une telle étendue qu'elle couroit dans toute la Laçonie jusqu'au voisinage de la mer, près du promontoire Tanarum. Cette montagne eft haute & droite, fi ce n'eft dans l'Arcadie où s'approchant montagnes de cette contrée, elle forme avec elle un coude aux confins de la Meffenie & de la Laconie. La ville de Sparte étoit bâtie au pied de cette montagne, qui étoit confacrée à Caftor & Pollux. Servius dit pourtant qu'elle a été confacrée à Bacchus. Comme il y avoit quantité de bêtes fauves dans cette montagne, la chaffe y étoit abondante, (b) & les filles de Sparte s'y exerçoient; ce qui a fait dire à Properce, lib. 3, Eleg. 14.

Et modo Taygeti crines adfperfa pruina,

Sectatur patrios per juga longa canes.

Virgile, Georg. lib. 2, p. 487, au lieu de TAYGETUS dit TAYGETA, en foufentendant le mot Juga:

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Le mont Taygetus eft bien connu aujourd'hui. Il forme trois chaînes de montagnes, une à l'oueft vers Calamata & Cardamylé, une autre au hord vers Neocaftro, en Arcadie, & une autre au nord-eft du côté de Mifitra. Ces diverfes branches ont aujourd'hui des noms différens : celle qui va de la Marine vers Mifitra s'appelle Vouni tis-Portais, & auprès de Mifitra elle prend le nom de Vouni tis-Mifitras. La terre eft creuse de ce côté-là, & on y trouve une infinité de cavernes ; ce qui, de tout tems, a rendu la Zaconie fujette à de grands tremblemens de terre. Anciennement le vent renfermé dans ces cavernes en bouleverfa quantité, & un coupeau du Taygetus emporté par un effroyable tremblement de terre, fit périr vingt mille habitans de Lacédémone, & ruina la ville toute entiere, felon quelques-uns, & la ruina à cinq maisons près, felon d'autres; ce qui arriva la quatrième année de la foixante & dix-feptiéme olympiade, c'est-à-dire, quatre cents foixante-neuf ans avant la naiffance du Sauveur. * La Guilletiere, Lacédémone anc. & nouv. p. 42 & 55.

2. TAYGETA, fleuve du Péloponnéfe, dans la Laconie. C'eft Vibius Séquefter qui en fait mention. Il ajoute que les habitans du pays baignoient leurs enfans dans ce fleuve pour les endurcir au froid.

TAYGETUS. Voyez TAYGETA I. TAYHURO, riviere felon de l'Ifle, en Sicile, dans la vallée de Mazare: on l'appelle aufli Jati. Voyez ce

mot.

TAYVEN. Voyez TAIYVEN.

TAYKO, TAYHO OU TAIнO. Voyez TAIнO. TAYMA, fortereffe de l'Arabie heureuse. Abulféda dit qu'elle eft plus renommée que Tabuc,& qu'il y a beaucoup de palmiers aux environs. Alazizy a écrit que Tayma appartient à la tribu de Tay. La fortereffe ou le château de Tayma s'appelle aufli ALABLAK: on dit qu'il a été bâti par Samoul, fils d'Adiija, lequel a fait des vers fur ce fujet : Nous dit-il, une montagne qui fait les délices de tous les voifins; leurs yeux font éblouis en la regardant. Alablak est unidans le monde, qui eft tout rempli de fa renommée, elle a des traits d'une ra e beauté,& la blancheur éclate fur fon front fur fes pieds. L'auteur ne finit point fur ce fujet dans fon enthoufiafine poëtique.* Abulféda, Descr. de l'Arabie heu

avons,

que

reufe.

1. TAYN, riviere de l'Ecoffe feptentrionale, en latin Tana. Elle eft formée de trois rivieres affez confidérables; favoir le Synn, l'Okel & l'Avon-Charron, qui coulent dans le comté de Sutherland. La riviere de Tayn baigne la ville de même nom & celle de Dornock, & va enfuite fe jetter dans la mer par une fort large embouchure, appellée le golfe de Dornock.* Blaeu, Atlas.

2. TAYN, ville de l'Ecoffe feptentrionale, dans la province de Rofs, fur la rive méridionale d'un golfe auquel elle donne fon nom, presque au midi de la ville de Dornock, Elle est au milieu d'une grande baye où l'on ne peut entrer fans danger, à caufe des bancs & des écueils dont elle est remplie. Anciennement on appelloit cette ville dans la langue du pays Bale-Guiche ou Bale-Duiche, du nom de faint Dothéfe, ou Duiche, dont on confervoit les reliques dans l'églife collégiale, qui jouissoit du droit d'afyle, & qui étoit un pélerinage célébre.

quatre

TAYOVAN ou TAIVAN, petite ifle de la Chine, fur la côte occidentale de l'ifle Formofe. Ce n'eft qu'un petit banc de fable aride de près d'une lieue de longueur, & de deux portées de canon de largeur; mais il n'en eft pas moins faneux dans les relations des voyageurs. (a) Les Japonois y établirent leur commerce après qu'ils eurent été bannis de là Chine. Les Hollandois firent auffi un établissement à Tayovan en 1632, bâtirent dans cette ifle un fort qu'ils nommerent Zelande. (b) La plus grande épaiffeur des inurailles étoit de fix pieds; celle de la courtine étoit de avec un parapet de trois pieds de hauteur, mais mince & feulement de l'épaiffeur d'une brique & demie. Les quatre bastions n'étoient remplis que de fable, & le canon étoit planté fi haut, que pour peu qu'il plongeât, il tiroit perpendiculairement à terre, & faifoit peu d'effet. La mauvaise fituation de cette place n'avoit pas permis qu'on la pût entouter de follés, la paliffader, ni faire aucun ouvrage avancé. L'accès n'en étoit pas plus difficile que celui d'une fimple maifon de campagne au milieu d'un champ. Dans la fuite le fort fut aggrandi, & l'espace qu'on y joignit fut entouré d'un fimple mur fortifié d'un ouvrage à cornes couronné; mais qui ne pouvoit être défendu par le canon du fort, & qui n'étoit pas en état de fe défendre lui-même. Cer aggrandiffement caufa encore un autre préjudice ; la compagnie fut obligée d'y entretenir une plus groffe garnison. Enfin on fit deux baftions dans le corps de la place, mais on ne pût empêcher que l'eau n'y fût faumache & mal-saine à boire, on étoit même obligé d'en aller chercher dans l'isle. Le peu de précaution qu'on avoit eu dans le choix qu'on fit d'un endroit pour bâtir ce fort, vint de ce qu'on ne pensa qu'à la commodité des vaiffeaux & à la facilité qu'on auroit à les décharger. On n'eut point en vue les ennemis qui pourroient paroître dans la fuite; on ne voyoit alors que les Formofans nuds, & un petit nombre de payfans chinois, qu'on regardoit déja comme foumis, & qui le furent bientôt en effet ; cependant il y avoit mille autres endroits dans l'ifle très-propres à être fortifiés, où les vaiffeaux fe feroient rangés allez commodément, & où l'on auroit eu la même facilité pour s'établir. D'ailleurs, comme l'ouvrage à corne étoit commandé par une haute dune qui n'en étoit qu'à une portée de piftolet, on prit le parti de faire une redoute de maçonnerie fur la dune: on l'a nomma UTRECHT, & on y mit du canon & une garnifon particuliere; mais il fe trouva près de la redoute plufieurs autres femblables hauteurs qui la commandoient. On fit donc d'autres redoutes, & l'on remédia ainfi à grands frais à l'ignorance de ceux qui avoient entrepris l'ouvrage. Au bout de l'esplanade à l'oueft, on voyoit plufieurs maifons de Chinois qui s'y étoient établis, & on nomma ce lieu la ville de ZELANDE, quoiqu'il ne fût pas muré. Des trois autres côtés la ville étoit environnée du canal qui fépare Tayovan de l'ifle de Formofe, & dont on fait fort aifément la traversée avec de petits bâtimens. En 1653, pour tenir en bride les payfans chinois de Formofe, qui s'étoient foulevés, les Hollandois firent bâtir un nouveau fort dans l'ifle même de Formofe, fur le bord du canal qui la fépare de Tayovan, & qu'on nommoit alors Saccam.Ce nouveau fort qu'on appella la PROVINCE, fut auffi conftruit de briques & de figure carrée avec un baftion à chaque angle, mais d'un ouvrage fort mince, de forte qu'il ne pouvoit guères fervir qu'à tenir en échec les payfans, & peut-être une partie des habitans ou tous les infulaires, pendant qu'ils étoient fans armes; mais il Tome V. Kkkkk

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