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n'étoit nullement propre pour foutenir un fiége, ni pour réfifter au canon: aufli fut-il contraint de fe rendre aux premieres attaques des ennemis. Le fort de l'ifle de Tayovan tint plus long-tems; mais enfin afliégé dans les formes par les Chinois, & prêt à être emporté d'allaut, il fe rendit par capitulation en 1662. Dans tout l'Orient, il n'y avoit point de havre plus commode pour le négoce de la Chine, & pour l'établiffenient d'une communication avec le Japon & avec tout le refte des Indes, que l'ifle de Tayovan, car on y aborde dans toutes les faifons de l'année, fans être obligé d'attendre la commodité de la mouçon ou des vents généraux, qui font contraires par-tout ailleurs pendant fix mois de l'année (a) Ambaffade des Hollandois au Japon. (b) Voyage de la compagnie des Indes orientales,

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TAZAROT, petite ville d'Afrique, au royaume de Maroc, à cinq lieues de la ville de Maroc, du côté du couchant, & à fept du mont Atlas, vers le nord. Elle n'eft pas forte, ni par nature, ni par art, & s'étend comme un village dans un vallon fur les bords du fleuve garnis d'arbres fruitiers; c'eft pourquoi tous les habitans s'occupent aux jardins & au labourage; mais tout leur travail est emporté quelquefois par le débordement de la riviere, qui entraîne jusqu'aux arbres. Cette ville a été long tems tributaire du roi de Portugal. Les chérifs s'y établirent d'abord & leur pere y mourut. * Marmol, Royaume de Maroc, l. 3, C. 34.

TAZATA, felon Pline, l. 6, c. 17, & TALCA, felon Prolomée, l. 6, c. 9, ifle de la mer Caspienne, près de la côte de l'Hyrcanie. Quelques manuscrits de Pline por tent Zazata pour Tazata. C'est la même ifle que Pomponius Mela appelle Talga.

TAZILLY, lieu de France, dans le Nivernois, diocèle d'Autun, élection de Nevers. C'eft une fimple paroiffe, à une lieue de Luzy; elle eft arrofée de quelques ruifleaux fortans des étangs de Chigy. Les terres font légeres & produifent feigle & avoines; les pacages font mauvais; il y a du foin pour la nourriture des beftiaux, quelques bois de futaies appartenans à différens particuliers, quelques vignes & cinq étangs dits de Chigy. La cure vaut quatre cents livres; le chapitre de Ternant en eft collateur. C'eft une fimple juftice, faifant partie de la baronnie de Ter

nant.

TAZINA, ville de Médie, felon Ptolomée, l. 6, c. 2, qui la marque près de Sabaa-Ara.

1. TAZUS, ville du Cherfonnefe Taurique. Prolomée, 1. 3, c. 6, la place dans les terres.

2. TAZUS ou TAZOS, ville de la Sarmatie Afiatique. Elle étoit, felon Ptolomée, l. 5, c. 9, fur la côte feptentrionale du Pont-Euxin, entre le golfe Cercétique & le promontoire Toretice.

TCHACTAS, Sauvages de la Louyfiane, voifins des Chicachas, établis vers le haut de la riviere de la Mau

bile.

TCHAINATBOURIE, ville des Indes, au royaume de Siam, fur la rive droite du Menam. Si l'on en croit les Siamois, dit le pere Tachard, dans fon fecond voyage de Siam, l. 5, p. 237, cette ville a été autrefois confidérable, & la capitale d'un royaume; aujourd'hui c'est une peuplade de deux à trois mille ames, fuivant le rapport de ceux du pays. Sa fituation eft très-agréable fur le bord du Menam, qui eft fort large & peu profond dans cet endroit là. Le pere Tachard ajoute: Nous mefurâmes la largeur de cette riviere avec le demi-cercle, & nous la trouvârnes de plus de cent foixante toiles. Nous y trouvâmes au moins quarante de variation au nord-oueft dans le lieu où nous étions La montagne Caoulem, derriere laquelle eft la mine d'aimant, nous reftoit au nord-eft-quartd'eft un peu au nord.

TCHAOSIEN, (le royaume de) étoit fitué dans la partie occidentale de la Corée, & le long de la côte qui regarde la Chine. On trouve encore la ville de TchaoSien, fituée à cent dix lieues du fleuve Yalo-Kiang, vers le midi. Il n'étoit habité originairement que par des Barbares, que l'on diftinguoit les uns des autres, par les noms de blancs & de jaunes. Les hiftoriens chinois prétendent qu'ils avoient été foumis par les empereurs de la Chine des

Dynafties de Hia & de Cham. Après la deftruction de cette derniere, Vouvam, fondateur de la dynastie des Tcheou, & qui avoit diftribué tout l'empire chinois aux princes de fa famille, avoit donné le pays de Tchaofien, en particulier à Kitfu, vers l'an 1122 avant Jefus Chrift. Ce nouveau prince fongea à policer fes fujets, & leur donna des loix fages. Sa postérité a régné dans ce pays pendant plus de mille ans, & a quelquefois été foumife aux petits rois d'Yen. Enfin Vouti, empereur de la Chine, foumit ce petit royaume vers l'an 109 de Jefus Chrift, & en fit une province de la Chine. * Hift. générale des Huns, par M. de Guignes, t. 1, p. 133.

TCHARTÆ, ville du Mogoliftan, felon Petis de la Croix, dans fon hiftoire de Timur-Bec, l. 5, c. 4.

TCHEELMINAR, CHELMENAR OU CHILMINAR, nom qui fignifie quarante colonnes. Les Perfans le donnent aux ruines d'un vieux château appellé communément maifon de Darius. Voyez PERSEPOLIS. * Le Brun, Voyage, t. 4, p. 302.

TCHENAU, riviere de l'Indoftan, dans la province de Pénie Ab, vient des montagnes de Kachemire. TCHEPATCHOUR, bourg du Courdistan, felon Petis de la Croix, dans fon hiftoire de Timur-Bec, lib. 3, cap. 42.

TCHINAS, bourg d'Afie, vers le défert de Capchac, au voifinage de Tachkunt, felon Petis de la Croix, dans fon hiftoire de Timur-Bec, l. 3, 7. 10.

TCHITCHECLIC, village du Mogoliftan. Petis de la Croix, dans fon hiftoire de Timur-Bec, l. 3, c. 6, la marque à 117 30' de longitude, & à fod de latitude.

TCHITCHECTOU, bourg de la Coraffane. Il est, felon Petis de la Croix, dans fon voyage de Timur-Bec, 1. 3, c. 67, au voisinage d'Anzloud & d Herat.

TCHUMLIC, village de Méfopotamie. Petis de la Croix, dit, dans fon hiftoire de Timur-Bec, l. 3, c. 36, que ce village eft à fept lieues de Merdin.

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TCIEN-YEN, (les) étoient une branche des Sienpi, qu'un certain Mo-hou-po conduifit dans le Leao-fi, au nord de la ville de Ki-tching, & donna a les hordes le nom de Mou-Yong. Un de fes fucceffeurs les transplanta au nord du Leaotong: il fe foumit aux Chinois, & leur rendit beaucoup de fervices dans leurs guerres : pour récompenfer, ils le décorerent du titre de grand Tanjou. L'an 281, il commença à faire des courfes aux environs de Tchangli. Ils furent défaits vers l'an 370, par les rois de Tin, qui s'emparerent de leur pays. Ce royaume fubfifta environ foixante-huit ans. * Voyez l'hiftoire générale des Hums, par M. de Guignes, t. I, p. 189.

TCIENIEN, ville de la Chine, dans la province de Nanking ou Kiangnan, à la gauche de la riviere de Kiang, fur la route de Nanking à Pekin, entre Nanking & Kaiutfin, que le pere Martini apppelle Caoyeu. Tcienien, felon la relation du voyage des Hollandois à Pekin, p. 12, eft fermée d'un carré de murailles hautes & fortifiées de bons boulevards. Son circuit eft de trois heures de chemin, & elle a un fauxbourg bien bâti où il se fait un grand commerce. Cette ville eft renommée par les richelles & par fa magnificence, mais encore plus par la rare beauté de fes femmes, qui paffent encore pour l'emporter fur toutes celles de l'Empire, foit par leur esprit, foir par leurs belles manieres. Au-devant de la maifon où l'on paye les droits d'entrée, le paffage eft fermé par un pont de bateaux; delà on entre dans la ville, après avoir paffé trois portes. Toutes les rues font tirées au cordeau & pavées de briques. A la fortie de la ville fur la gauche, elt une pagode avec une haute tour, ornée d'une galerie qui en fait fix fois le tour, & d'où on peut voir toute la campagne. A l'oueft court une eau rapide qui traverse la ville; on a bâti deffus divers ponts de pierres de taille, dont les arches font fort belles & fort élevées. Le principal commerce de cette ville confifte en fel & en grains.

Quand on va de Tcienien au village appellé Saopao, on trouve fur la droite quantité de coupoles bâties de pierres & le fameux fépulcre de fultan Key.

TE, ville de la Chine, avec fortereffe, dans la province de Channton, au département de Cinan, premiere métropole de la province. Elle eft de od 34′ plus occidentale que Pekin, fous les 37° 42′ de latitude. Atlas Sinenfis.

1. TEANUM, ville d'Italie, dans la Campanie & dans

les terres, aujourd'hui Tiano. Pline, I. 3, c. 5, qui lui donne le titre de colonie romaine, la furnomme SIDICINUM; & en effet, elle avoit befoin d'un furnom pour pouvoir être diftinguée d'une autre TEANUM qui étoit dans l'Apouille. Tite-Live, l. 22, c. 57, Strabon, L., & Frontin, De. colon. l'appellent aufli Teanum Sidicinum. Quelques-uns néanmoins difent fimplement TEANUM, & alors c'eft Teanum-Sidicinum qu'il faut entendre, car cette ville étoit beaucoup plus confidérable que l'autre, & fon nom écrit ou prononcé fans marque diftinctive, ne devoit pas être fujet à équivoque. C'eft ainfi que Cicéron, en parlant de Teanum Sidicinum, a dit; Pompeius à Teano Larinum verfus profectus eft a. d. VIII. Kal. Eo die manfit Venafri. Ptolomée, 1. 3, č. 1, dit auffi fimplement TEANUM. Les habitans de la ville & du territoire étoient appellés SIDICINI. On les trouve néanmoins aufli nommés TEANENSES dans quelques inscriptions. Voyez le tréfor de Gruter, p. 381, no. 1, & 389, no. 2, & l'article fuivant.

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2. TEANUM, ville d'Italie, dans l'Apouille. Pomponius Mela, l. 2, c. 4, & Ptolomée, L. 3, c. 1, écrivent l. fimplement TEANUM, parce qu'ils nomment la province où elle eft fituée. Pline, l. 3, c. 12, dit TEANUM APULO RUM ; & Strabon, lib. 6, pag. 285, TEANUM APULUM; on la diftingue ainfi d'une autre ville TEANUM dans la Campanie. Voyez l'article précédent. Strabon ajoute qu'elle étoit dans le terres. On voit encore aujourd'hui fes ruines à feize milles au-deffus de l'embouchure du Fortore, anciennement le Frento. C'eft aujourd hui un lieu nommé Civita ou Civitare, qu'on voit évêché avant l'an 1062, mais dont le fiége a été transféré ou plutôt uni à celui de S. Severo. Le nom nationnal étoit TEANENSES, felon Tite Live: Ex Apu lia Teanenfes Canufinique, populationibus feffi, obfidibus L. Plautio Cof. datis, in deditionem venerunt. Holften. Annot. p. 279. Commainville, Table des évêchés.

*

TEARI, peuples de l'Espagne citérieure, felon Pline, 1.3, c. 3, qui dit qu'on les nommoit auffi JULIENSES. Leur ville étoit TIARA-JULIA, que Ptolomée, l. 2, c. 6, appelle Tiariulia, & qu'il place dans les terres.

TEARUS, fleuve de Thrace. Pline, l. 2, c. 11, & Hérodote, 1. 4, Melpomen. n°. 90, en font mention. Le TEARUS tiroit fa fource de trente-huit fontaines, & fe jettoit dans l'Hebrus. Darius fils d'Hyftaspes s'arrêta trois jours fur les bords de ce fleuve, & il en trouva les eaux fi excellentes, qu'il y fit drefler une colonne, fur laquelle il graver une inscription en langue grecque, portant que ces eaux furpaffoient en bonté & en beauté celles de tous les autres fleuves de l'univers.

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Marrucina domus clarumque Teate ferebat:

L'itinéraire d'Antonin qui nomme cette ville TEATE. MARRUCINUM, la marque fur la route de Rome à Hadria en pallant par la voie Valérienne. Elle fe trouve entre Interbromium & Hadria, à dix-fept milles de la premiere de ces places, & à quatorze milles de la feconde. Le nom moderne eft Tieti, qu'on écrit plus communément Chieti ou civita di Chieti. Voyeż THEATE.

TEBA, bourg d'Espagne, au royaume de Grenade, à quatre lieues d'Antequera. Ileft fitué fur une colline élevée, défendue par trois rochers presque entierement escarpés, qui en font une place imprenable. Il y a dans ce bourg un beau château; la riviere de Guadateba paffe auprès, donne la fertilité à la campagne voifine qui produit du bled, du vin & de l'huile. On trouve dans le voifinage beaucoup de gibier; on y éleve du bétail & on y cueille quelques fruits. Silva, Poblac. de Efpana, p. 103, dit que ce bourgeoit fa fondation à des Grecs Thebains qui lui donnerent le nom de Teba en mémoire de leur patrie. Alphonfe XII, roi de Caftille, enleva ce lieu aux Maures en 1328, & le peu

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pla de chrétiens. Le bourg de Teba eft devenu depuis le chef-lieu d'un comté, dont les rois catholiques Ferdinand V, & Ifabelle donnerent le titre à D. Diégue Ramirez de Gusman.

TEBASSI. Voyez FRANGONES.

TEBECA ou TEBESSA. Voyez TEBESSA.

TEBECRIT, ville d'Afrique, au royaume d'Alger, dans la province de Humanbar. Elle est fituée au pied d'une montagne raboteuse, vis-à-vis de la ville d'One, fur le rivage de la mer Méditerranée, à deux milles de Ned-Roma. On prend cette ville pour l'ancienne THUDACA. * Dapper, Royaume d'Alger, p. 166.

TEBELBELT ou TABELBELT, habitation d'Afrique, dans le Biledulgerid, au milieu du défert de Barbarie, foixante-dix lieues du grand Atlas du côté du midi, & à trente-quatre lieues de Segelmeife. Il y a trois petites villes bien peuplées & de grandes contrées de palmiers, dont le fruit eft excellent. On y manque d'eau & de chair, & l'on mange les autruches & les cerfs que l'on y chaffe. La capitale eft fituée fous les 23d 10 de longitude, & à 294. 15 de latitude. Quoique les habitans trafiquent dans la Nigritie, ils ne laiffent pas de vivre mal à leur aife, parce qu'ils relevent des Arabes. * Dapper, Biledulgerid,

p. 211.

TEBENDA, ville d'Afie, dans le pont Galatique. Prolomée, l. 5, c. 6, la marque dans les terres, entre Sebafiopolis & Amafia.

1.

TEBESS, ville de Perfe. Tavernier, Voyage de Perfe, 3, dit qu'elle eft fituée à 80d 40' de longitude, fous les 38d 15 de latitude. Il ajoute qu'on l'appelle aufli Atleff, & qu'il y a dans cette ville des manufactures de velours, de fatin & d'autres ouvrages de foie.

TEBESSA, ville d'Afrique, au royaume de Tunis, vers les confins de celui d'Alger au-dedans du pays, à cinquantecinq lieues de la mer. Cette ville eft ancienne, elle a été bâtie par les Romains, & eft enfermée de hautes murailles faites de grandes pierres femblables à celle du colifée de Rome. Près de la ville paffe une riviere qui descend de la montagne, & après plufieurs détours, entre par un côté dans la place. Il y a en outre dans Tebella deux belles grandes fources d'eau vive, de belles antiquités, & des ftatues de marbre avec des inscription latines. Autour de la ville font des bois d'arbres fruitiers & de grands noyers qui. rapportent abondamment, mais le refte de la contrée eft ftérile, & l'air n'eft pas fain. A un peu plus de demiliene de la ville, il y a une montagne pleine de grandes cavernes, que le peuple prend pour une demeure des Géans; mais on voit manifeftement que ce font des carrieres où on

pris la pierre pour bâtir la place. Elle a été plufieurs fois faccagée par les fucceffeurs de Mahomet; elle s'eft depuis repeuplée de Bérebéres, gens avares & brutaux, ennemis des étrangers, qui fe font révoltés fouvent contre les rois de Tunis, & les feigneurs de Conftantine, & qui ont tué plufieurs fois les gouverneurs qu'on leur envoyoit. Enfin l'an 1957, Muley Mahamet passant près de la ville, & voyant qu'ils ne le venoient pas recevoir, leur envoya demander à qui ils étoient; ils répondirent orguenleufement, qu'ils n'avoient point d'autre maître que leurs murailles ; de quoi juftement irrité, il les fit attaquer fur le champ, & ayant emporté d'affaut la ville, il fit pendre tous ceux qui n'étoient pas morts dans le combat, & ruina la ville, mais elle fe repeupla depuis de pauvres gens. Trois chofes rendent Tebella confidérable par-deffus les autres places de la Barbarie : les mûres, les noix & les fontaines, tout le reste n'en vaut rien. Il n'y a point d'autre ville dans la province Conftantine, pour le moins, dont on ait connoiflance. *Marmol, Royaume de Tunis, 1.6, c. 1 1.

TEBESTE. Voyez THEUESTE.

TEBET, TOBAT, TOBUT & TONBUT, nom d'un pays qui a la Chine à fon orient, les Indes à fon midi, & du côté de l'occident & du feptentrion, les pays Turcs appellés Kezelgeh & Tagazgaz ou Tamgaz. Ce pays de Tebet, au rapport d'Ebn Al Ouardi, a un roi particulier, que l'on dit ête de la race des anciens rois de l'lemen ou Arabie heureufe, qui portoient le titre de Tobâï, & le même auteur dit, que c'eft du Tebet qu'on apporte le plus excellent musc de l'Orient, qu'on appelle en arabe, en perlien & en turc Misk Tobuti ou Tonbuti, & quelquefois Misk Tobat, felon l'auteur du Mircat.* D'Herbelot, Biblioth. or. p.876. Kkkkk ij

Tome V.

TEBIQUARY. Il y a deux rivieres de ce nom dans l'Amérique méridionale, dont l'une fait la féparation des provinces du Paraguay & de Rio-de-la-Plata, & le décharge dans le Paraguay, environ par les 26d de latitude auftrale, après avoir d'abord coulé du nord-eft au fudoueft, puis à l'oucft.

La feconde, qui eft beaucoup plus grande, prend la fource dans les montagnes du Tapé, & va, en tournant à l'eft, fe décharger dans la mer du Bréfil par les 32o ou environ de latitude auftrale. * Hift. du Paraguay du pere Charlevoix.

TEBR & TIBR, Belad Al Tebr, c'est-à-dire, pays de la poudre d'or. Edriffi marque dans le pays des Soudan ou Négres, la fituation de ce pays, autour de Vancarah, ville & province plus orientale que celle de Ganah. Le même auteur écrit, que les habitans de Tocrut, qui occupent les extrémi tés de l'Afrique à l'occident, font auffi un grand négoce d'or en poudre,que les gens du pays croient être végétal, comme celui des provinces indiennes, limitrophes de la Perfe. *D'Herbelot, Biblioth. orient. p. 876.

TEBUACUNT, forterelle d'Afrique. C'eft la plus grande de celles que bâtirent les habitans de la province de Segelmeile, après que leur ville capitale eut été détruite. Elle eft à trois lieues de Tenequent du côté du midi : c'eft la plus grande de cette contrée, & le commerce en a rendu les habitans fort civilifés. Il y a plufieurs artifans Juifs & beaucoup de marchands étrangers, & presque autant de monde que dans tout le reste de la province. Marmol, Nunnidie, l. 7, c. 22.

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TEBURI, peuple de l'Espagne Tarragonnoife. Prolo mée, lib. 2, c. 7, leur donne une ville nommée Nemetobriga. Le manufcrit de la bibliotheque palatine porte TIBURI, pour TEBURI.

TEBZA, ville dans l'Afrique, au royaume de Maroc, capitale de la province du même nom, à deux lieues de la plaine, fur la pointe du grand Atlas, qui regarde le feprentrion. Cette ville a été bâtie par les naturels du pays: outre l'avantage de fon affiette, elle eft fermée de bonnes murailles garnies de tours, & au-deffous de grandes plaines qu'on nomme les campagnes de Fiftelle. Les habitans font riches en bled & en troupeaux, & font trafic de fines laines, dont on fait des tapis comme ceux de Turquie, & de bons manteaux de campagne. Ce commerce y attire des marchands de tous côtés, & les habitans fe traitent bien à leur mode, & font fort belliqueux. Il y a environ deux cents maifons de Juifs, ce font eux qui font le principal commerce. Tebza & toutes les autres villes de la province étoient fujettes aux rois de Fez, particulierement fous le regne des Bénimérinis, lorsque leur domination s'étendoit jusques dans la province du Sud. Depuis, dans le déclin de leur empire, plufieurs villes fe mirent en liberté, celle-ci étoit du nombre: mais s'étant partagée en deux factions fur le fujet du gouvernement, la plus forte chafla l'autre. Celleci eut de rechef recours au roi de Fez Muley Mahamer, & s'offrit de lui faire hommage, pourvu qu'il les rétablit. Il leur envoya donc deux mille chevaux avec cinq cents arquebufiers, deux cents arbalêtriers, & ordre à quatre mille chevaux arabes de les joindre. Ces troupes affiégerent Tebza, fous le commandement de Zarangi. Les asfiégés fe défendirent bien, & implorerent en même tems le fecours des Arabes Béni Chéber leurs alliés, qui y accoururent avec cinq mille chevaux, & donnerent bataille aux affiégeans dans les plaines au deffous de la ville; il perit beaucoup de monde de part & d'autre : à la fin ceux de Fez mirent les autres en fuite. Après cette défaite, les habitans ouvrirent les portes au vainqueur, & fe rendirent vasfaux & tributaires du roi de Fez. Zarangi y étant entré, & s'étant faifi du château qui étoit fort, mit les habitans à une groffe amende, & les obligea de payer tous les ans vingt-cinq mille ducats. * Marmol, Royaume de Maroc, 1.3, 6.80, p.123.

TEC ou TECH, riviere de France, dans le Rouffillon. Elle a fa fource dans les monts Pyrénées, au nord de Prats de Molo, dans un lieu nommé la Rocca. Après avoir arrofé Prats de Molo, elle court du couchant au levant, & dans fa courfe elle baigne Arles, g. Ceret, d. El-Bolo, g. Elne, g. & un peu au-deffous de cette derniere ville, elle fe jette dans la mer Méditerranée. Son nom latin eft Tichis ou Tecum; on le trouve aufli appellé ILLIBERIS, du nom de l'ancienne ville Illiberis, qu'il arrofoit.

TECANACUTE, petit royaume de l'Inde, deçà le Gange, fur la côte de Malabar.

TECELIA, ville de la Germanie, dans la partie feptentrionale. Prolomée, l. 2, c. 11, la marque entre Siatutanda & Phabiranum.

TECENUS, fleuve d'Italie, felon Ælien, Animal. 1.496. 22. On croit que c'est du Ticinus, dont il entend parler.

1. TECEVIN, riviere d'Afrique. Marmol, Descr. générale de l'Afrique, l. 1, p. 17, dit qu'elle naît de deux grandes fontaines, à une lieue l'une de l'autre, dans la montagne de Gagidime, qui eft une partie du grand Atlas. Ces deux fources forment deux rivieres, qui traversent les plaines de la province d'Escure, & fe vont rendre dans Niger, nommé par les habitans du pays Huedala Abid. Chacune de ces rivieres s'appelle Tecent; jointes enfemble, elles prennent le nom de Tecevin, qui veut dire en la langue du pays lizieres ou borne. Elles arrofent les campagnes par où elles paffent; & comme d'espace en espace on en a tiré divers petits canaux, cela fait que les terres produifent en allez grande abondance du bled, de l'orge, du millet, de l'alcandie & quantité de légumes.

2. TECEVIN. Marmol, dans fa description de la Numidie, l. 7,6. 42, donne ce nom à une habitation des Bérebéres, à neuf journées de Segelmetse, du côté du levant, & à trente quatre heues du grand Atlas vers le midi. Il y a quatre châteaux & plufieurs villages fur les frontieres de la Libye, au chemin qui va à Fez, ou de Trémécen au royaume d'Agadez, dans le pays des Négres. Les gens de la contrée font pauvres, & n'ont que des dattes & un peu d'orge; la piûpart font noirs, ce qui n'empêche pas que les femmes ne foient belles & de bonne

grace.

TECEUT ou TECHEIT, ville d'Afrique, au royaume de Maroc, dans la province de Sus. Elle eft divifée en trois : la grande riviere de Sus palle auprès, & traverse fes campagnes. Cette ville, qui eft fituée dans une belle plaine, fut fondée par les anciens Africains. Au milieu de Teceut, qu'on nomme quelquefois TECHBIT, eft une. grande mosquée bien bâtie, & au travers de laquelle paffe un bras de la riviere. Il y a dans cette ville plus de quatre mille feux, & le peuple y eft riche à cause de l'abondance d'orge, de froment & de légumes que rapporte la contrée. On y voit de grands plants de cannes de fucre & plufieurs moulins Les marchands y accourent de toutes parts, de Fez, de Maroc & du pays des Négres, parce que le fucre eft très-fin, depuis qu'un Juif, qui s'étoit fair mahométan, y a dreflé des moulins. Le pays produit beaucoup de dattes, des figues, des pêches & des raifins. Comme il n'y a point d'oliviers, ni de ces fruits à noyau, dont on fait de l'huile, on fe fert de celle qu'on apporte de la province de Hea. C'est à Teceut que s'apprêtent les bons marroquins, qu'on transporte à Fez & à Maroc. Le pays eft fort grand. Vers le mont Atlas, il y a plufieurs villages de Bérebéres, & vers le midi on trouve de grandes plaines, où errent plufieurs Arabes & des conimunautés d'Africains de la tribu de Muçamoda, qui ont beaucoup de bétail. Les habitans de Teceut font Africains Bérebéres. Ils étoient toujours en divifion lorsqu'ils jouiffoient de la liberté. Quelques uns ayant enfin ufurpé la

domination, Choan, qui y régnoit quand les chérifs commencerent à s'établir, maria fa fille à un Genois, qui trafiquoit dans le pays, & qui embraffa la religion de Mahomet. Ce Génois le fit tellement aimer du peuple, qu'il parvint à la couronne quand fon beau-pere fur mort. Comme il étoit ami des chérifs, il leur donna paffage par fon état, pour entrer dans la province de Hea; & laiffa pour fucceffeur fon fils aîné, le plus brave de tous les Maures, qui marcherent au fervice des chérifs. Ces princes embellirent fort Teceut, dont les habitans font riches; & il y a parmi eux plus de deux cents marchands & artifans Juifs. Marmol, Description du royaume de Maroc, 1. 3, c. 22.

*

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tereffe de la province. Elle eft de 15d 18' plus occidentale que Pekin, fous les 28d 10' de latitude. * Atlas Sinenfis.

TECHEDIA, isle de la mer Egée, felon Pline, l. 4, c. 12, qui la met au voifinage de celle de Pharmacufa. TECHEVIT, ville ancienne d'Afrique, au royaume de Maroc. Elle eft bâtie dans une plaine environnée de montagnes, à quatre lieues de l'Eufugaguen, du côté du couchant. Elle a des murailles de briques, & eft peuplée de naturels du pays. Les habitans font riches & ont beaucoup de terres, où ils fement de l'orge, & nourriffent des troupeaux. Il y a beaucoup de vergers autour de la ville, qui rapportent quantité de pêches, de noix & de figues que Fon feche. Les habitans font fort honnêtes à l'égard des étrangers, & il y a parmi eux environ trente familles d'artifans Juifs, qui vivent en toute liberté. Les Portugais prirent Techevit en 1514, & après l'avoir pillée y mirent le feu. Les habitans s'eroient fauvés avec leurs femmes & leurs enfans. La ville fut repeuplée incontinent après, & on y vit plus en repos depuis que les Portugais ont toutà-fait abandonné ce pays. * Marmol, Royaume de Maroc, 1.3, c. 9, p. 17.

TECHIROQUEU, lac de l'Amérique feptentrionale, lac de l'Amérique feptentrionale, dans la Nouvelle France, felon Corneille, qui ne cite aucun garant. Il ajoute que ce lac eft entre ceux de Frontenac & d'Onneyour, & qu'il a environ douze lieues de longueur fur une demie de largeur.

TECHTIMITOV, forterelle de Pologne, dans le palatinat de Kiow, fur le bord du Borysthène. Le roi Etienne donna cette fortereffe aux Cofaques avec toutes les dépendances, & il y joignit un territoire dans le même palatinat, de l'étendue de vingt milles d'Allemagne, pour qu'eux & leur chefs y fixaffent leur demeure, & gardaffent Techtimitow comme une place d'armes. Les Colaques y mirent une garnifon nombreufe & leur général en chef y alla demeurer. Ce général étoit le feul que le roi s'étoit réservé le droit de nommer. Les Cofaques choififfoient eux niêmes leurs autres chefs. Andr. Cellar. Descr. Polon. p. 51.

TECING, ville de la Chine, dans la province de Chekiang, au département de Hucheu, troifiéme métropole de la province. Elle eft de 3d 15 plus orientale que Pekin, fous les 30d 53' de latitude. * Atlas Sinenfis.

TECK, château d'Allemagne, dans le duché de Wirtenberg. Il porte le commencement du nom de Tectofages, venus de la Gaule Narbonnoife. Ce château, qui eft environ à une lieue à l'orient septentrional de Nirtingen, eft fitué fur une montagne, à une petite diftance du Necker. Il ne refte plus que quelques murailles de ce château.

TECKLENBOURG, château d'Allemagne, dans la Weftphalie, à deux milles d'Ofnabruck & à quatre milles de Munter. Ce château qui eft bâti fur une colline, a été pris par quelques géographes pour l'ancienne TECELIA de Prolomée. Le nom, en effet, a beaucoup de rapport; c'eft dommage que la fituation ne convienne pas également. C'étoit la réfidence des comtes de Tecklenbourg, qui étoient autrefois puiffans, & qui poffédoient beaucoup de terres qu'ils alienerent dans la fuite. On prétendoit qu'ils descendoient de Cobbon, un des principaux feigneurs de Weftphalie, qui fut tué en 876, dans une bataille contre les Danois. Le dernier comte de cette famille, nommé Othon, étoit grand-prévôt de la cathédrale d'Ofnabrug. Après fa mort le château de Tecklenbourg paffa avec le comté dont il eft le chef lieu, dans la maison des comtes de Bentheim. La branche des comtes de Bentheim Tecklenbourg s'éteignit en 1701. La longueur de ce comté eft à peu près de fix lieues du nord au fud, & fa largeur de trois du couchant au levant.* Zeyler, Topog. Weftphalia.

TECLA, en latin Tecla. Il y a trois ifles de ce nom dans la mer Orientale, qui font partie des ifles des Larrons; elles s'étendent depuis le trente-quatrième dégré de latitude méridionale, jusqu'au trente fix ; elles furent découvertes en

1664.

TECLITIUM ou TEGLITIUM, ville de la baffe Mafie. L'itinéraire d'Antonin la marque fur la route de Viminacium, à Nicomédie, en prenant le long du Danube. Elle fe trouve placée entre Candidiana & Doroftoron, à douze milles du premier de ces lieux, & à égale diftance du fecond. La notice des dignités de l'Empire,fect. 29, fait auffi mention de cette ville.

TECMANENES, petit peuple de l'Amérique feptentrionale, dans la Louifiane, aux environs de la route que tint le fieur de la Salle pour aller de la baye de S. Louis aux Cenis, avant que de paller la Maligne.

TECMISSA, nom d'une ville dont fait mention Suidas, qui n'en dit pas davantage, finon qu'il ajoute que le nom national étoit TECMISSENSIS.

TECMON, ville de l'Epire, dans la Thefproție, felon Etienne le géographe. Tite-Live, 7. 45, c. 26, la met pourtant dans la Moloffide.

TECOANTEPEQUE, ville de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle Espagne, au gouvernement de Guaxaca, & aux confins de celui de Soconusco, fur la côte de la mer du Sud. Raveneau de Luffan, Voyage de la mer du Sud, 1688. Corn. Dict. rapporte que la ville de Tecoantepeque eft grande, & a huit fauxbourgs, dont quatre font féparés par une petite riviere fort rapide. Les maisons de la ville font très-belles; les rues font droites & les églifes magnifiques & richement ornées. Il y a une abbaye appellée S. François, & qui pafferoit plutôt pour une fortereffe que pour un monaltère. Elie eft bâtie en plate-forme, & commande toute la ville. Les Flibuftiers prirent la ville de Tecoantepeque en 1689; mais la riviere qui commença à fe déborder après qu'ils l'eurent paffée, les contraignit de regagner leurs canots qu'ils avoient laiffés dans la baye.

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Le PORT DE TECOANTEPEQUE eft bon pour retirer les petits vaiffeaux qui trafiquent de Tecoantepeque à Acapulco, Mexique, Realejo, Guatimala & Panama. Les vaiffeaux qui viennent du Pérou à Acapulco, relâchent auffi à Tecoantepeque, quand ils ont le vent contraire. Ce port n'eft point fortifié, de forte qu'en tems de guerre les vaisfeaux anglois & hollandois y abordoient fans trouver la moindre réfiftance, & la rade toute ouverte leur facilitoit la courfe dans tous le pays. Tout le long de la côte de la mer du Sud, depuis Acapulco jusqu'à Panama ce qui fait plus de fix cents cinquante lieues de long, il n'y a point de ports que celui de Tecoantepeque pour Guaxaca, celui de la Trinité pour Guatimala, celui de Realejo pour Nicaragua, & le golfe des Salines pour les petits vaifleaux qui vont à Cofta-Rica, & tous ces ports font fans artillerie, & tout ouverts aux nations qui voudroient faire le tour du monde pour s'enrichir; cependant les chofes pourroient avoir changé depuis le tems auquel Thomas Gage écrivoit. Quoi qu'il en foit, le port de Tecoantepeque eft le meilleur de tous ceux du pays pour la pêche ; & l'on rencontre quelquefois fur la route jusqu'à quatre vingts & cent mulets chargés de poiffon falé pour Guaxaca, la ville des Anges, & Mexique.* Thomas Gage, Relation des Indes occidentales, t. 1, 2 part. p. 97.

On compte quatre lieues des Salines au port de Tecoantepeque, connu auffi fous le nom de Puerto-Ventofo de Tecoantepeque, appellé ainfi à cause que le vent y fouffle avec plus de violence que dans aucun havre de cette côte, qui court eft & oueft. Depuis les falines du cap Bernal jusqu'au golfe de Tecoantepeque, il y a vingt lieues, la terre eft baffe, & il faut courir nord eft & fud oueft. Lorsqu'on traverfe le golfe il faut le tenir près du rivage, parce que le vent du nord fouffle ici avec violence, & que la haute mer eft alors bien rude; mais il y a un fond de fable pur & de bonnes rades tout le long de cette côte, où l'on peut toujours mouiller en cas de tempête, jusqu'à ce que le beau tems revienne. Depuis les falines jusqu'à la barre de Tecoantepeque, il y a fept lieues eft-fud-eft, & oueft-nord-ouest. "La terre eft baffe & l'ancrage eft bon. De cette barre au port de Mufquito, fous le quinziéme dégré de latitude feptentrionale il y a neuf lieues; & au nord-oueft de ce port, on trouve des bancs qui avancent une lieue en mer. Du porr Ventofo jusqu'à la riviere de Tecoantepeque il y a quatre lieues, & la côte court nord-oueft & fud eft. Depuis la riviere de Tecoantepeque jusqu'àla barre du port de Mufquito, laquelle court nord-oueft & fud eft il y a huit lieues. Depuis la barre du port Musquito jusqu'à la montagne de Bernal, il y a fept à huit lieues eft fud-eft, & oueft nord-, oueft. Depuis le port Bernal la terre commence à baiffer & ne s'éleve point dans le pays, ni le long du rivage. Ce golfe court quarante lieues depuis la terre baffle jufqu'à Guatulco, de l'autre côté de la terre de Tecoantepeque. Il a neuf lienes du port de Mufquito au port Bernal. Dans tout ce golfe on peut mouiller près du rivage, à caufe des vents du nord Kkkkk iij

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jusqu'au dernier port. Du golfe de Tecoantepeque à la barre d'Eftapa il y a foixante & quinze lieues & la côte qui eft baffe, court nord-oueft & fud-eft. Wodes Rogers, Supplément du voyage autour du monde, t. 2,

P. S.

*

La CAMPAGNE DE TECOANTEPEQUE renferme outre la ville, , quatre beaux & riches bourgs, où l'on trouve quantité de vivres & d'excellens fruits. Ces bourgs font, ESTEPEQUE, ECATEPEQUE, SANATEPEQUE & TAPANATEPEQUE. Après qu'on eft forti d'Eftepeque, qui eft le premier, on pafle par un défert de deux journées de chemin, où l'on ne voit que quelques cabanes qu'on y a bâties pour les voyageurs. Elle eft tellement découverte du côté de la mer, que la violence du vent incommode beaucoup les voyageurs, & perfonne n'ofe y demeurer. Cela n'empêche pourtant pas que cette campagne ne foit pleine de bétail & de chevaux, les uns fauvages, les autres domestiques. On y rencontre fouvent des loups & des tigres; mais on les fait fuir facilement en leur montrant un bâton, ou en criant. Le bourg, appellé Tapanatepeque, eft au pieds des monts Quelenes; & c'eft le plus agréable que l'on voye depuis Guaxaca jusqu'à fes montagnes.

Dampier, Supplément des Voy. autour du monde, II part. r.5, t. 5, qui écrit Teguantepeque, dit qu'il y a une riviere de même nom qui prend la fource auprès de celle de Guafickwaln; que les premiers agrès pour les vaiffeaux de Manille furent envoyés par terre de la mer du Nord à celle du Sud par le moyen de ces deux rivieres, dont les fources ne font qu'à dix ou onze lieues l'une de l'autre ; & que, quoique le terroir de ce pays foir fort fertile, il n'y a nulle apparence qu'il s'y trouve ni mine d'or, ni mine d'argent, comme quelques-uns l'ont cru.

1. TECOLATA ou TETOLATA, ville de la Gaule Narbonnoife. L'itinéraire d'Antonin la marque fur la route de Rome à Arles, en fuivant la voie Aurelienne, & paffant par les Alpes Maritimes. Elle étoit entre Ad Turrem & AquaSextia, à feize milles du premier de ces lieux, & à égale diftance du fecond. Simler a cru que c'étoit aujourd'hui S. Maximin; mais c'est vouloir deviner au hazard, & ce fentiment ne fauroit fe concilier avec l'itinéraire d'Antonin, qui marque feize milles feulement entre Tecolata & AquaSextia, au lieu que l'on trouve vingt-quatre des mêmes milles entre Saint-Maximin & la ville d'Aix. Surita, au lieu de TECOLATA, lit TEGULATA. Voyez TIGU

LIA.

2. TECOLATA. Voyez TIGULIA.

1. TECORT ou TOCORT, royaume d'Afrique, dans la Barbarie, au pays appellé le Gérid. Il a le royaume de Tunis au nord, le royaume de Tripoli & le pays de Gadumé à l'orient, le royaume d'Huerguela au midi, & le pays de Tégorarin à l'occident. Sa capitale lui donne fon nom. * De L'Ife, Atlas.

2. TECORT ou TOCORT, ville d'Afrique, dans la Barbatie. Marmol, l. 7, c. 45, dans fa Numidie, dit que cette ville eft ancienue, qu'elle a été bâtie par les Numides fur une montagne qui a au pied une petite riviere, fur laquelle il y a un pont-levis. Elle eft à cent lieues de Tégorarin, & à cent cinquante de la mer Méditerranée du côté du midi. Elle eft fermée de bonnes murailles de pierres, hormis du côté de la montagne qu'elle eft bordée de rochers hauts & escarpés. Il y a quelques deux mille cinq cents maifons bâties de pierres de taille & de briques, avec un beau temple à la mode du pays, dont la ftructure eft de grandes pierres carrées. Les habitans font gens honorables & riches en dattes; mais ils manquent de bled & d'orge, quoiqu'on leur en porte de Conftantine en échange de leurs fruits. Ils aiment fort les étrangers, & les logent chez eux fans leur rien. demander. Cette ville a appartenu autrefois aux rois de Maroc, puis à ceux de Trémecen, & enfin à ceux de Tunis, à qui elle payoit cinquante mille ducats par an; mais il falloit que le prince allât en perfonne les toucher. Il y a plufieurs villages & châteaux dans cette contrée, qui a trente ou quarante lieues d'étendue, & tous les habitans payent contribution à celui qui eft feigneur de la ville, qui, par ce moyen, a plus de deux cents mille ducats de revenu. Le brave Abdala en étant maître avoit une garde de moufquetaires à pied & à cheval; mais en voulant prendre des Turcs à fon fervice, il avança fa ruine & celle de fa ville: car quoiqu'il leur donnât de bons appointemens, & leur fit tous les bons traitemens imaginables, ils fe fouleverent

avec la place, & la rendirent tributaire d'Alger; mais les habitans ne pouvant fouffrir leur tyrannie, fe révolterent, & en tuerent autant qu'ils en purent attraper. Salharraes les alla affiéger avec une armée de Turcs & d'Arabes, & les faccagea. Depuis Chérif Mahamer les réduifit fous fon obéiffance. Les Arabes d'Uled Sobayr errent par ces déferts, & les principaux entrent au fervice des Turcs pour de l'argent, quoiqu'ils ayent quelquefois guerre contre eux. Ils font plus de trois mille chevaux bien équipés & en bon

ordre.

TECOVANAPA, petit port de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle Espagne.

TECPANI, peuples de la baffe Libye. Ils habitoient dit Ptolomée, l. 4, c. 6, avec d'autres peuples, entre les monts Mandrus & Sagapola. Au lieu de Tecpani, le manuscrit de la bibliotheque palatine porte CECIANI, & Ortélius foutient que c'eft une faute.

TECRITE, ville d'Afie, fur le Tigre, au voifinage de la ville de Bagdat. Petis de la Croix, dans fon histoire de Timur-Bec, l. 3, c. 33, marque cette ville à 79d de longitude, fous les 34d tude, fous les 34d 30' de latitude.

TECTOSAGES, peuples de la Gaule Narbonnoife. Ils faifoient partie des Volce. Strabon, l. 4, les étend jusqu'aux monts Pyrénées. Volca, dit-il, qui Tectofages vocantur, proximi funt Pyraneo. Ptolomée, l. 2, c. 5, les étend auffi jusques là, puisque dans le nombre de leurs villes il marque Illiberis & Ruscinon. Samfon, dans fes remarques fur la carte de l'ancienne Gaule, dit que le peuple Volca Tectofages, occupoit l'ancien diocèfe de Touloufe & celui de Carcaffone, qui font aujourd'hui tout le haut Languedoc & davantage. Le pere Labbe, ajoute til, croit que j'ai trop racourci les limites de ce peuple; mais je ne fais s'il a pris garde que je lui donne l'étendue de l'ancien diocèle de Touloufe, qui eft aujourd'hui divifé en huit, Toulouse, Lombez, Montauban, Lavaur, S. Papoul, Riez, Pamiez, Mirepoix, & que j'y comprens encore celui de Carcaffone; parce que Pline met Carcaffo Volcarum Tectofagum. Il eft vrai, pourfuit Samfon, que je pouvois encore y comprendre le quartier de Narbonne & le Rouffillon, puisque Ptolomée place Narbo, Rufcino, Illeberis, chez les Tectofages; mais les autres auteurs n'en étant point d'accord, je les ai fuivis, & non Ptolomée. Voici les villes que ce dernier donne aux Tectofages:

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Les Tectofages étoient célébres deux cents cinquante ans avant JESUS-CHRIST, lorsque les Gaulois jetterent la terreur dans toute l'Afie jusques vers le mont Taurus, comme nous l'apprend Tite-Live. Les plus fameux d'entre cux, qu'on appelloit les Tectofages, s'étendirent jusqu'au fleuve Halys, à une journée d'Angora, qui eft l'ancienne ville d'Ancyre. Ce fleuve eft représenté fur une médaille de Géta, fous la forme d'un vieillard à demi-couché, tenant un rofeau de la main droite; ainfi les Touloufains occuperent la grande Phrygie jusqu'à la Cappadoce & à la Paphlagonie, & tout le pays où ils s'établirent fut nommé Galatie ou Gallo Grece. Strabon affure qu'ils diviferent leurs conquêtes en quatre parties, que chacune avoit fon roi & fes officiers de juftice & de guerre, & qu'ils n'avoient pas oublié de rendre la juftice au milieu des bois de chênes, fuivant la coutume de leurs ancêtres. Pline fait mention de plufieurs peuples qui fe trouvoient parmi les Gaulois, & qui, peut-être, portoient les noms de leurs chefs: il y a apparence que c'étoient plutôt de gros régimens de la même nation.* Tournefort, Voyage du Levant, tom. 2, pag. 178.

Memnon rapporte que les Gaulois Trocmiens bâtirent la ville d'Ancyre; mais je crois que le paffage de cet auteur eft corrompu dans l'extrait que Photius en a laiffé: car outre qu'ils s'étoient établis fur la côte de la Phrygie, Pline dit précisément qu'Ancyre étoit l'ouvrage des Tectofages. L'infcription fuivante qui fe lit fur une colonne enchallée dans la muraille de cette ville, entre la porte de Smyrne & celle de Conftantinople, ne fait mention que des Tectofages:

Η ΒΟΥΛΗ. ΚΑΙ. Ο. ΔΗΜΟΣ ΣΕΒΑΣΤΗΝΩΝ ΤΗΚΣΟΣΑ

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