Images de page
PDF
ePub

1

le, qui étoit autrefois la fleur de toute la Barbarie, & comprenoit plus de quarante villes ou bourgades peuplées d'une nation très-belliqueufe; de forte qu'elle eft fort célébre dans l'hiftoire de Maroc. Jofeph Abu Téchifien, second roi des Almoravides, la détruifit, & elle demeura cent quatrevingts ans déferte, au bout desquels Jacob Almanfor la repeupla de quelques Arabes du royaume de Tunis, qui l'ont poffédée pendant tout le regne des Almohades. Ils furent chaffés par les Bénimérinis, qui mirent en leur place les Zénétes & les Haoares, pour récompenfe des fervices qu'ils leur avoient rendus. Ces peuples l'ont toujours posfédée depuis, & font nommés ordinairement Chaviens, errans fous des tentes comme les Arabes, & parlant un arabe corrompu, quoique ce foit une nation africaine. Ils étoient autrefois fort puiffants, & ont fait la guerre aux Oatazes qu'ils avoient presque chaffés de leurs terres; car ils mettoient fur pied cinquante mille chevaux, & trois fois autant d'infanterie. Ces peuples ont tellement déchu depuis par les guerres continuelles qu'ils ont eues avec les rois de Fez & de Maroc, & les Portugais, qu'ils ne fauroient faire maintenant plus de huit mille chevaux & cinquante mille fantaffins. Ils font vaffaux du chérif. Leur cavalerie eft fort bonne; mais l'infanterie eft mauvaise, quoiqu'ils foient fi orgueilleux, qu'ils endurent à regret d'être affujettis; ils fe révoltent à la moindre occafion qui se préfente, paffant d'un royaume à l'autre avec leurs tentes & leurs troupeaux. Leurs femmes font blanches & fe piquent d'être belles : elles portent beaucoup de bijoux d'or, d'argent, de perles, & de cornalines, aux bras, à la gorge & aux oreilles. Le pays eft fur-tout abondant en bled & en pâturages, & on y receuilleroit quantité de froment & d'orge, fi on y cultivoit toutes les terres ; mais ces peuples ne labourent que ce qui eft aux environs de leurs habitations. Il y a une herbe dans les champs, nommée Béhima, qui engraiffe les chevaux & le bétail en moins de douze ou quinze jours; mais quand elle jette un petit épi barbu, on les empêche d'en manger, parce qu'elle les étrangle. Il ne reste plus dans cette province que les murailles des anciennes villes, fans aucuns bâtimens, & ces peuples y campent pendant l'hiver. Marmol, Royaume de Fez, l. 4, c. I,

P. 138.

*

TEMELET. Voyez TEMMELET. TEMEN, TEMENDEFUST OU METAFUST, ville d'Afrique, au royaume d'Alger, & qu'on croit être le Ruftoniam de Ptolomée. Dapper, Royaume d'Alger, p. 175, dit que les Maures lui donnent le nom de Temendefuft. Cette ville eft fituée près de la mer Méditerranée, à l'orient de Saza, près du cap de Métafuz, & à quelques lieues d'Alger. Elle a à l'orient le fleuve Hued-Icer, que les anciens appelloient Serbetes & Sarda, qui fe décharge dans la mer.

aifément

TEMENI PORTA, ville de l'Afie mineure, dans la Lydie. Paufanias, L. 1, c. 35, qui dit que cette ville n'étoit pas grande, ajoute qu'un tombeau y ayant été ruiné par l'injure du tems, laiffa voir des os qu'on n'auroit pas pris pour ceux d'un homme, s'ils n'en euffent eu la figure. Ils étoient d'une grandeur démefurée, & auffi-tôt le peuple s'imagina que c'étoit le tombeau de Gerion, fils de Chryfaor, & que c'étoit fon trône qui étoit taillé dans la montagne, Il paffoit auprès de cette petite ville un torrent appellé Oceanus.

TEMENIA, ville de l'Afie mineure, dans la Phrygie. Etienne le géographe la met aux confins de la Lycao

nie.

1. TEMENITES, colline de la Thrace. C'eft Etienne le géographe qui en parle ; il la met au voisinage du pays des Triballi.

2. TEMENITES. Thucydide, l. 6 & 7, & Etienne le géographe, donnent ce nom au fommet d'une montagne de la Sicile, au voifinage de Syracufe. Suétone, in Tiberio, en fait auffi mention.

TEMENITIS, fontaine de la Sicile, au territoire de Syracufe, felon Pline, l. 3, c. 8; fur quoi le pere Hardouin remarque que Vincent Mirabella apprend que cette fontaine fubfifte encore aujourd'hui, & qu'on la nomme fonte di Canali.

I.

1. TEMENIUM, contrée du Péloponnéfe, dans la Meffénie, felon Etienne le géographe. 2. TEMENIUM, village fortifié dans le Péloponnéfe, aux confins de l'Argie. Paufanias, . 2, c. 38, dit qu'il

I.

avoit pris fon nom de Temenus, fils d'Ariftomachus, & que le fleuve Phrixus avoit fon embouchure près de ce village. On y voyoit un temple dédié à Neptune, un autre dédié à Diane, & le tombeau de Téménus. Paufanias ajoute que le village de Temenium pouvoit être à cinquante stades de Nauplia.

TEMENSIS, fiége épiscopal de la Scythie, felon Théodore Balfamon, in Photium, cité par Ortélius; mais par un autre endroit du même auteur, on voit qu'il faut lire Tomenfis, & non Temenfis, parce qu'il s'agit de la ville TOMUS.

TEMERIANI. Voyez MARIANI..

TEMERICUS AGER, petit pays de la Gaule Narbonnoife, felon Ortélius, qui cite Sextus Avienus, & qui marque ce pays vers la fource du Rhône.

TEMERINDA. Pline, 1.6, c. 7, dit que les Scythes donnoient ce nom au Palus Méotide, & que Temerinda fignifioit la mere de la mer.

TEMERUS, ville de la Gaule, felon l'auteur de la vie de S. Nazaire & de S. Gervais. Le même auteur nous apprend que Temerus étoit au voilinage; il ne nous donne pas là de grandes lumieres.

du

TEMESA, ville d'Italie chez les Brutiens, & la premiere pays après celle de Laus. TEMESA étoit l'ancien nom Du tems de Strabon, l. 6, p. 255, on la nommoit TEMPSA OU TEMSA: il dit qu'elle avoit été d'abord bâtie par les Aufones, & enfuite rebâtie par les Etoliens, compaguons de Thoas, que les Brutiens chafferent du pays. Pline, l. 3, c. 5, qui nomme cette ville TEMSA, dit que les Grecs l'appelloient Temefe. La table de Peutinger écrit aufli Temfa; elle devint colonie romaine, & aujourd'hui elle eft tellement détruite, qu'à peine en reconnoît-on les ruines.

Cependant quelques-uns croyent que c'est Meluto, bourgade de la Calabre citérieure.

[ocr errors]

TEMESVAR ou TEMISWAR, Temesvaria, ville de la baffe Hongrie, fur la Temes, dans le comté auquel elle donne fon nom. Mahomet, premier vifir de Soliman II l'affiégea en 1551, & s'en rendit maître malgré la défense vigoureufe d'un capitaine appellé Lofence, qui étoit fecondé de quelques troupes efpagnoles, hongroises & allemandes. Les Turcs en firent la capitale d'un Beglierbeïat qui avoit fous lui fix fangiacs. Elle demeura fous leur puisfance jusqu'en 1716, que les troupes impériales, fous la conduite du prince Eugéne de Savoye, reprirent cette importante place qui eft reftée à la maifon d'Autriche par le traité de Paffarowitz en 1718. Calcagnin croit que cette ville eft l'ancienne Tomes ou Temaa, où le poëte Ovide fut relegué; mais plufieurs combattent ce fentiment. Voyez ToмIS.

Le COMTÉ DE TEMESVAR eft borné au nord par la riviere de Marosch, qui le fépare du comté de Zarand, à a l'orient par les comtés de Huniad & de Haczag, & par la Valaquie, au midi par le Danube, & à l'occident par le comté de Chonad. Ses principales places font

[blocks in formation]

aiennent que le Mehedi y eft enterré avec fon disciple Abdulmumen, qui font les premiers rois des Almohades & les auteurs de la fecte de Mohaydin. Cette ville étoit du do. maine de Muley Idris, & eft bâtie à la façon d'un grand village, quoiqu'elle foit forte à caufe que la montagne y ett escarpée. Il demeure ordinairement dans la mosquée un alfaqui, qui eft fort riche & fort respecté. Les habitans font pauvres & mal vêtus, vivant fans police comme les bêtes. Leur nourriture ordinaire eft de farine d'orge, d'hui le & de chair de chevre. Ils ont de grands enclos de pins & de noyers, avec quantité de troupeaux. C'eft une méchante nation, qui eft inftruite dans la fecte de Mehédi, qui étoit de leur pays, & d'où quelques-uns nomment cette ville Mehédie. * Marmol, Royaume de Maroc, l. 3, C. 37.

[ocr errors]

TEMMELISSUS qu TEMMELISON MELISS ville de Syrie. L'itinéraire d'Antonin la marque fur la route de Calecome à Lariffe, entre Chalcida & Apamée, à vingt milles de la premiere de ces places, & à vingt cinq milles de la feconde. Simler lit Telmeliffus au heu de Temmeliffus, & Surita croit que c'eft la même ville que Ptolomée nonime THELMINISSUS.

TEMMESSUS. Voyez TELMESSUS.
TEMMICI. Voyez TEMBICES.

1. TEMNOS, ville de l'Afie mineure, dans l'Ionie, à l'embouchure du fleuve Hermus. Elle ne fubfiftoit plus du tems de Pline, 4.5, 6. 29, qui eft le feul des anciens qui

enf alle mention.

2. TEMNOS, ville de l'Afie mineure, dans l'Æolide, felon Strabon, /. 13, p. 621, & Pline, l. 5, c. 30. Elle étoit dans les terres & médiocrement grande, car on lit dans Xénophon, I. 4, Grac. Rer. p. 313, Temnos von magna civitas. Etienne le géographe rapporte une fable touchant l'origine du nom de cette ville. Le nom national étoit, felon lui, TEMNITES, & que celui que Cicéron, pre Flacco, c. 18, employe; pendant Tacite dit TEMNII. Paufanias, Eliac. 1, e. 13, marque en quelque maniere la fituation de cette ville; car il dit qu'en partant du mont Sipylus, pour aller à Temnos, il falloir paffer le fleuve Hermus. La table de Peutinger la met à trente-trois milles à l'orient de Cymen. J'ai vu, dit Wheler, I. 3, p. 343 › dans fon voyage de l'Afie mineure, le mot THMNOC, autour d'une médaille, avec une tête couronnée d'une tour, & fur le revers une fortune avec ce mot : THMNEITON, c'est-à-dire, des habitans de Temnus ou Temnos. Sur le revers d'une autre médaille de l'impératrice Otacilla Severa, femme de l'empereur Philippe, on voit une figure couchée, qui porte un rofeau à fa main droite, & une cruche avec de l'eau qui fe répand deffus ; & ces mots autour THMNEITON EPMOC, c'eft-à-dire, l'Hermus des babitans de Temnos. Il femble qu'ils avoient un droit fur cette riviere, près de laquelle leur ville étoit bâtie, quoique fituée dans les montagnes. On ne croit pas qu'il refte rien aujourd'hui de cette place.

TEMONIANENSIS, TEMORIARENSIS OU THEMU NIANENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène. Son évêque eft nommé Cresconius, dans la notice des évêchés d'Afrique, de même que dans la conférence de Carthage, . 126. La signature de Victorinus Themunianenfis, fe trouve parmi celles des peres de la Byzacène, dans leur lettre fynodique à l'empereur Constantin.

1. TEMPE', vallée célébre, dans la Theffalie, entre les monts Offa & Olympe. Perfonne ne doute qu'elle ne fût dans la Theffalie; les épithetes que les anciens lui donnent le prouvent fuffifamment, Tite-Live, . 23, 6. 35, dit: Theffalica Tempe, & Ovide, Métamorph. L. 7, v. 222; Theffala Tempe; mais dans quelle contrée ? C'est ce qu'il faut examiner. Ce que dit Catulle, Carm. 64, v. 35, feroir craire qu'elle étoit dans la Phthiotide.

[ocr errors][merged small][merged small]

felon Pline, l. 4, 6. 8, coule l'espace de cinq cents ftades, entre les monts Olla & Olympe, dans une vallée couverte de forêts, & eft navigable dans la moitié de cet espace. Ce qu'on appelle la vallée de Tempé, occupe cinq mille pas de ce terrein en longueur, & presque un arpent & demi en largeur. A droite & à gauche s'élevent des montagnes à perte de vue, dont la pente eft affez douce, & au milieu coule le Pénée, dont les bords font couverts d'herbes toujours fraiches. Strabon, l. 9, p. 430, après avoir rapporté la fable, qui veut que le Pénée, retenu par les montagnes qui font du côté de la mer, forme en cet endroit une espéce d'étang, ajoute que par un tremblement de terre l'Olla ayant été féparé de l'Olympe, le fleuve trouva entre ces deux montagnes une iffue pour fe rendre à la mer. Ælien, Var. hift. l. 3, c. 1, eft d'accord avec Pline & Strabon, pour la fituation de la vallée de Tempé. C'eft, dit-il, un lieu entre les monts Offa & Olympe, de quarante fades de longueur, & au milieu duquel le Pénée roule fes eaux. C'est un lieu délicieux où la na ture préfente mille chofes agréables, & où l'induftrie des hommes n'a aucune part; de-là il feroit aifé de conclure que la vallée de Tempé étoit dans la Pélasgioride, qui s'étendoit anciennement jusqu'à l'embouchure du Pénée, mais dont la partie du côté de la mer fut comprife dans la Magnéfie. Cependant comme le Pénée féparoit la Theffalie de la Macédoine, il femble qu'on ne peut s'empêcher de mettre la vallée de Tempé aux confins de ces deux con

trées.

Procope, Edif. L. 4, c. 3, a donné une description de la vallée de Tempé, fans la nommer. Le Pénée, dit-il, a par-tout un cours fort doux & fort tranquille, jusqu'à ce qu'il fe décharge dans la mer. Les terres qu'il arrole font très-fertiles, & produifent toutes fortes de fruits. Les habitans ne tiroient aucun avantage de cette abondance, à caufe de l'appréhenfion continuelle où ils étoient d'être accablés par les ennemis, faute d'une place forte où ils pusfent fe mettre à couvert. Les murailles de Lariffe & de Céfarée étant presque entierement tombées, Justinien les fig réparer, & rendit par ce moyen au pays fon ancienne fertilité. Il s'éleve tout proche, ajoute Procope, des monta. gnes escarpées & couvertes de forêts, qui fervirent autrefois de demeure aux Centaures, & qui furent le champ de la bataille qu'ils donnerent aux Lapithes, fi nous en voulons croire la fable, qui parle d'une espéce d'animaux monftrueux, qui étoient moitié hommes & moitié bêtes. A toutes ces descriptions, nous joindrons celle de TiteLive. Ce qu'on appelle Tempé, dit-il, eft un bois, qui fans être dangereux pour une armée, eft difficile à paffer car outre des défilés de cinq milles de longueur, où il n'y a de paffage libre que pour un cheval chargé, les rochers font tellement escarpés de côté & d'autre, qu'on ne peut guères regarder en bas, fans que les yeux foient frapés & fans fe fentir faifi d'horreur. On eft effrayé auffi du bruit que fait le Pénée, & de la profondeur de la vallée où il coule. Il y avoit une ville que quelques modernes nomment Licoftome, qui avoit un évêché fuffragant de La riffa.

2. TEMPE, licu de plaifance, en Italie, près de Tivoli, felon Spartien, cité par Ortélins, qui ajoute que ce lieu le nomme aujourd'hui Villa-Hadriani.

3. TEMPE-HELORIA, lieu de plaifance en Sicile. Ovide en parle au quatrième livre des Fastes, verf. 487. Le furnom d'Heloria venoit du fleuve Helorius, qui l'arrofoit.

TEMPLAS, lieu de France, fur les confins de l'Auvergne, diocèfe de Limoges, élection de Cambrailles. Ce lieu eft une collecte dépendante de la paroiffe de Chavanas, élection de Gueret, fituée dans un pays de montagnes & de bruyeres. Les terres font maigres, à feigle, bled noir & aveine: il n'y a point de commerce.

1. TEMPLE, lieu où anciennement le peuple de Dieu prioit & faifoit des facrifices Il n'y avoit dans l'ancienne loi qu'un temple dédié au vrai Dieu. On l'appelloit le temple de Jerufalem ou le temple de Salomon, à caufe que Salomon le fit bâtir à Jerufalem par l'ordre de Dieu. Voyez JERUSALEM.Temple se dit auffi des édifices que les païens élevoient en l'honneur de leurs dieux, & où ils faifoient plufieurs chofes qui regardoient la religion païenne. Ce mor Temple, en latin Templum ou Fanum, répond aux mots l'ep ou Nar des Grecs, qui fignifient un lieu confa

cré à quelque Dieu. Il y en a eu de très-considérables dans l'antiquité. L'écriture fainte parle de quelques-uns de ceux qui étoient dans la Palestine. Les poëtes en ont quelquefois fait les plus beaux endroits de leurs descriptions; & les hiftoriens nous ont confervé la fondation & la ruine des plus fameux. Félibien obferve que les temples des anciens avoient ordinairement quatre parties; favoir, ce qu'on appelloit Petromata, qui étoient les ailes en forme de galerie ou de portique; le Pronaos ou Porche; le Pofticum ou Opiftodomos, qui étoit oppofé au Pronaos, & Cella ou Secos, qui étoit au milieu des trois autres parties. Ces temples étoient de fept fortes.

Les TEMPLES AMPHIPROSTYLES, avoient quatre colonnes à la face de devant, & autant à celle de derriere.

Les TEMPLES A ANTES, font ceux dont les murs de la Celle, qui eft la partie renfermée de la muraille, s'avançant de part & d'autre pour faire les ailes du portique, avoient un pilaftre à chaque bout, & deux colonnes de même ordre entre les pilaftres; ainfi la façade du temple à Antes eft ornée d'un pilaftre à chaque coin, & de deux colonnes dans le milieu, avec un entablement regnant furtout, & couvert d'un grand fronton.

Les TEMPLES DIPTERES étoient environnés d'une aile double, ou de deux files de colonnes, & qui avoient fur la file de dehors huit colonnes à chaque face, & quinze fur chacun des côtés : la file de dedans avoit fix colonnes à chacune des faces, & treize fur chacune des ailes, en comptant les angulaires, ce qui fait foixante-feize colonnes pour le contour. Le mur de la Celle répond aux quatre colonnes du milieu, & aux onze colonnes du milieu dans les côtés.

Les TEMPLES HYPETHRES étoient ainfi appellés du grec Valpos, qui eft à l'air. Ils avoient leur partie intérieure à découvert, & dix colonnes de front, avec deux rangs de colonnes en leur pourtout extérieur, & un rang dans l'inté

rieur.

LES TEMPLES PERIPETRES avoient des colonnes de tous côtés.

Les TEMPLES PROSTYLES n'avoient des colonnes qu'à la face extérieure, comme les temples à Antes, à la réserve qu'il y avoit une colonne dans chaque coin du proftyle audevant de chaque pilaftre, & deux autres colonnes dans le mi lieu entre ces deux angulaires.

Les TEMPLES PSEUDODIPTERES ne font environnés que d'une feule file de colonnes, mais éloignée du mur de la Celle de la diftance de deux files. Ils ont huit colonnes à chaque face, & quinze à chacun des côtés, y compris les angulaires, comme les dipteres; mais il n'en ont point au-dedans, & les murs, comme dans les autres, répondent aux quatre colonnes du milieu fur les deux faces, & aux onze du milieu fur les deux ailes. Le contour, par ce moyen, n'a que quarante-deux colonnes.

Aujourd'hui le mot temple dans la langue françoife ne fe dit plus guères que des lieux où les proteftans s'affemblent, & que l'on a appellés auffi prêches; cependant on conferve encore le nom de temple aux maisons que les chevaliers templiers eurent en France, & qui furent appellées de ce nom parce que leur premiere maison à Jerusalem étoit auprès du temple de Salomon.

2, TEMPLE fe dit dans le figuré pour fignifier l'églife de Jefus-Chrift: Celui qui demeurera victorieux, eft-il dit dans l'Apocalypfe, cap. 3, je le rendrai comme une colonne au temple de mon Dieu; & faint Paul, II Thessal. 2, 4, prédit que l'antechrift s'affeyera dans le temple & fe fera adorer

comme un Dieu.

3. TEMPLE marque quelquefois le ciel. On lit dans les pleaumes: (a) Le Seigneur eft dans fon temple, le Seigneur eft dans le ciel ; & dans l'apocalypfe: Les martyrs qui font dans le ciel font devant le trône de Dieu, (b) & le fervent dans fon temple. (a) Pfal. 10, 5. (b) Apoc. 7, 15. Le TEMPLE DE DIEU, dans le fens fpirituel, eft l'ame du jufte. C'est ainsi que faint Paul s'exprime : (a) Ne favez vous pas que vous êtes le temple de Dieu, & que l'Esprit de Dieu habite en vous ? Et ailleurs: (b) Nefavez-vous pas que vos membres font le temple du faint Esprit qui eft en vous ? Et encore: (c) Vous êtes le temple du Dieu vivant, comme dit le Seigneur je demeurerai avec eux, &c. Voyez TEMPLUM. (a) I Cor. 3, 16, 17. (b) I Cor. 6, 19. (c) II Cor. 6, 16.

Le TEMPLE d'ASTAROTH étoit un des principaux temples des Philiftins, I Reg. 31, 10.

Le TEMPLE DE BAAL. Achab le fit bâtir à Samarie III Reg. 16, 32.

Le TEMPLE DE BABYLONE, où Nabuchodonofor mit les vafes du temple du Seigneur. * Daniel, 2 & fuiv.

Le TEMPLE DE BEL à Babylone, Daniel, 1, 14, 9. Le TEMPLE DE CHAMOS. C'est l'un de ceux que Salomon fit bâtir fur le mont des Oliviers, vis-à-vis le temple du Seigneur. * III Reg. 11, 7.

Le TEMPLE DE DAGON. (a) Il y en avoit un à Gaze, & (b) l'autre à Azoth. (a) Judic, 16, 32. ( b ) I Reg. 5, 1, 2, 3. I Mach. 10, 84.

Le TEMPLE DE MOLOCH étoit un de ceux que fit bâtir Salomon fur le mont des Oliviers, vis-à-vis le temple du Seigneur. * III Reg. 11, 7.

Le TEMPLE DE NANNÉE.Antiochus Epiphanes entreprit de le piller. * II Mach. 1, 13.

38.

Le TEMPLE DE NESROCH étoit à Babylone, Ifai. 37,

Le TEMPLE DE REMNON étoit dans la ville de Damas, IV Reg. 5, 18.

Le TEMPLE DES SAMARITAINS fut bâti fur le mont Garizim, I Mach. 5, 23 & 6, 2.

Le TEMPLE DU VEAU D'OR.Il y en avoit un à Béthel & un autre à Dan. Jofeph, de Bello, l. 4, c. 1, p. 853, dit que de fon tems on voyoit encore à Dan, près de la riviere appellée le petit Jourdain, le temple du Bouf d'or ou du Veau d'or. Son texte porte Daphné ; mais il est visible qu'il faut lire Dan.

TEMPLEUVE EN PEUELE, lieu de France, dans la Flandre Walonne, diocèfe de Tournay. Il contient deux mille habitans.

TEMPLIN, ville d'Allemagne, dans l'électorat de Brandebourg, au pays appellé Uker-Marck, fur les confius de la Marche-Moyenne, près du grand lac de Dolgen. Ce fut dans cette ville que fe fit l'union héréditaire entre les maifons de Brandebourg & de Poméranie en 1427.* Zeyler Topogr. Elect. Brandeb. p. 115.

[ocr errors]

• 1. TEMPLUM. Voyez TEMPLE.

[ocr errors]

2. TEMPLUM, nom que Tacite, in vita Agricola, donne à une partie de la Ligurie. Voici le paffage: Nam Claffis Othoniana licenter vaga dum in Templo ( Liguria pars eft hoftiliter populatur, matrem Agricola in pradiis fuis interfecit. On loupçonne qu'il y a faute dans cet endroit de Tacite, & qu'au lieu de dum in Templo, il faut lite dum Intemelios. Un ancien manuscrit porte dum Intemelium, Liguria urbs eft. Il fembleroit que cette derniere façon de lire devroit être préférée, étant appuyée fur un manuscrit. La feule difficulté qui arrête, c'eft qu'on connoît un peuple de Ligurie nommé Intemelii, & qu'on ne voit point de lieu appellé Intemelium.

3. TEMPLUM ou AD TEMPLUM, lieu de l'Afrique propre. L'itinéraire d'Antonin le marque fur la route de Tacapa, à la grande Leptis, le long des confins de la province de Tripoli. Ce lieu étoit entre Turris Tamalleni & Berezei, à douze milles du premier de ces lieux, & à trente milles du fecond.

TEMPSA. Voyez TEMESA.

TEMPSIS. Voyez TмOLUS.

TEMPYRA, paffage étroit, dans la Thrace, aux confins des Enii, du côté du feptentrion, felon Tite-Live, l. 33, Ovide en parle auffi, Trift. El. 8.

C. 41.

Indè levi vento Zerynthia littora nactis
Threiciam tetigit feffa carina Samon.
Saltus ab hac terra brevis eft Tempyra petenti.

Cellarius, Geogr. ant. l. 2, c. 15, croit que c'eft le Timporum de l'itinéraire d'Antonin, ce qu'Ortélius ne peut fe perfuader.

TEMRUCK, place de la petite Tartarie, fur la côte de la mer de Zabache, près du détroit de Caffa ou Kerci, du côté des Circaffes, & dans la dépendance des Turcs. Quelques-uns la prennent pour l'ancienne Tyrambe. Elle eft peu confidérable à préfent. * Baudrand, édit.

1705.

TENA, village d'Espagne, au royaume d'Arragon. Il donne fon nom à une belle & agréable vallée nommée le VAL-DE-TENA, l'une des plus grandes & des meilleures Tome V. Mmmmm ij

qu'il y ait dans les montagnes de l'Arragon. Eile eft fituée entre des montagnes prodigieufement hautes; inaccetlible en hiver à caufe des neiges & des glaces; mais fort agréable dans le retour de la belle faifon. On trouve parmi ces rochers quantité de gibier & de volaille, des lievies & des chamois, des perdrix, des canards & des pigeons fauvages. Lariviere du Gallego & une autre petite nommée Agua Lempeda, y donnent d'excellent poillon, fur-tout des trui tes & des barbeaux. Les campagnes font riches en bons pâturages, où l'on nourrit jusqu'à trente mille bêtes on y trouve encore quantité de fimples & de bonnes herbes d'un grand ufage dans la médecine. Elle comprend onze villa ges, dont les principaux font Sallent, Particofa, Pueyo & Lanuça. Le village de Sallent eft le premier & le plus confi dérable de tous, dans une fituation extrémement élevée au bord du Gallego, à une lieue au-dellous de la fource de cette riviere. C'eft un lieu de grand pallage, à caufe du voifinage de la France; & dans le printems & l'été il y a toujours grand abord de monde. Près de ce village on voit une cascade merveilleufe de la petite riviere d'Agua Lempeda, qui tombe de fort haut dans le Gallego avec un fracas étrange. De Sallent on a deux routes pour entrer dans la principauté de Bearn; l'une par la vallée d'Aspe, & l'autre par celle d'Offeau. La premiere qui eft au couchant, eft plus belle, plus courte & plus commode, & conduit le long d'une petite riviere nommée la Gave d'Aspe, à NotreDame de Sarrans ou Serrans, qui eft à sept lieues de Sallent; l'autre qui eft à l'orient, conduit par le port de PeyreLongue, & par Aigues Caudes, le long d'une autre riviere nommée la Gave d'Offeau à Laruns, premier village de Béarn, qu'on rencontre fur cette route. Ces deux routes aboutillent l'une & l'autre à Oleron.

1. TENACERIM ou TENASSERIM, riviere des Indes, au royaume de Siam; c'eft la feconde riviere du royaume. Elle descend des montagnes d'Ava, & elle est d'une affez grande étendue ; mais la navigation en eft difficile, parce qu'elle est pleine de rochers & de troncs d'arbres, contre lesquels les meilleurs bateaux vont affez souvent fe brifer, fi les mariniers ne prennent pas bien leurs mefures pour les éviter. La rapidité de fon cours, quand ils la montent, les fatigue extrêmement, auffi croyent-ils avoir beaucoup avancé, quand en un jour ils ont fait trois ou quatre lieues. * De l'ifle, Atlas. Gervaife, Hift. du Royaume de Siam, P. II.

2. TENACERIM ou TENASSERIM, province des Indes, au royaume de Siam, fur le golfe de Bengale, & autrefois un royaume elle-même. Sa capitale porte le même

nom.

3.

TENACERIM ou TENASSERIM, ville des Indes, au royaume de Siam, dans la province de Tenacerim, près de la côte du golfe de Bengale, fur une riviere qui lui donne fon nom. Tenacerim eft fameufe par fon antiquité, & fort connue de tous les navigateurs; elle appartenoit autrefois, avec toute la province dont elle eft la capitale, aux rois d'Ava, fur lesquels les Siamois la prirent il y a environ deux cents ans, Elle eft fituée dans une profonde vallée, où elle eft arrofée feulement d'un côté par la riviere qui porte fon nom. Ses habitans, qui font en grand nombre, font presque tous étrangers; le langage de Bramé & d'Ava y eft encore aujourd'hui plus en ufage que le fiamois, qui n'y eft presque point entendu. Autrefois les plus riches marchandifes de Bengale & de Mafulipatam s'y trouvoient en abondance, & s'y donnoient à bon compte : le bled même y étoit affez commun; mais depuis quelques années il s'en faut beaucoup que cette ville foit autant marchande. Les Européens ne laillent pas pourtant d'y trouver tout ce qui leur peut être néceffaire pour le plaifir & pour la commo. dité de la vie. Il eft vrai que les pluies font plus fortes dans cette province que dans aucun autre endroit du royaume ; mais les inondations n'y durent qu'un mois, ou fix femaines au plus, & il femble qu'elles n'arrivent que pour rafraîchir l'air, & rendre la terre plus fertile. Le gouverneur porte le titre de vice-roi, & ce gouvernement eft un des plus beaux appanages de la couronne de Siam. Il ne faut pas moins de fix femaines pour y aller de la ville capitale par les chemins ordinaires; mais il y en a un autre qui eft caché dans de grandes forêts, & qui n'eft connu que du roi, qui l'enfeigne à ceux qu'il y envoye en fecret, pour les affaires preffantes du royaume. Les voyageurs les plus réfolus n'y vont point par ces chemins ordinaires fans le mettre en danger

d'y perdre la vie ; car ils y rencontrent fouvent des trou. peaux d'éléphans fauvages & de tigres, dont ils ont bien de la peine à le défendre.

TENADASSA. Voyez TANADASSA.

TENÆA, bourgade de Gréce, près de Corinthe, felon Suidas, in Eudemon. Voyez TENEA.

TENAGUS, lieu de la Sufiane, fur la côte du golfe Perfique. Prolomée qui lui donne l'épithete d'Arenofus le mar que près de l'embouchure du fleuve Oroates.

TENAILLE, Tanneium, abbaye de France, dans la Saintonge, fur le chemin de Saintes, à Bordeaux; elle eft de l'ordre de faint Eenoît, fille de Font-Douce, & fous l'invocation de la fainte Vierge. La chronique de Maillefais place fa fondation fous l'an 1115 ; mais on attribue fon premier établiffement à Guillaume de Conchamp de Concampo, premier abbé de Font-Douce. Elle a été foumife au monastère de Dalon; elle compte au nombre de les bienfaiteurs les anciens feigneurs de Pons, de Barbezieux & d'Archiac.

TENAN, province la plus orientale du royaume de Tunquin. Dampier, dans fon voyage autour du monde, dit tom. 3, p. 28, que cette province a la Chine au fud - eft, l'ile d'Aynam & la mer au fud & au fud-oueft; & la province de l'Eft au nord-ouest. Tenan n'eft qu'une petite province, qui rapporte principalement du riz.

TENARA, lien des Indes, fur la route de Golconda, à Mallipatan ou Mafulipatan, entre Golconda & Jatenagar, à douze coffes de cet endroit, & à quatre de Golconda. Tenara eft un beau lieu, où l'on voit quatre fort belles mai. fons, accompagnées chacune d'un grand jardin. Celle qui eft à gauche le long du grand chemin, eft incomparablement plus belle que les trois autres. Le tout eft bâti de pierres de taille à double étage, où il y a de grandes galeries, de belles fales, & de belles chambres. Devant la face du logis il y a une grande place carrée, à peu près comme la place royal de Paris. A chacune des trois autres faces on voit un grand portail, & de côté & d'autre une belle plateforme, relevée de terre d'environ quatre ou cinq pieds, & très-bien voutée ; c'est où les voyageurs de qualité ont accoutumé de prendre leur logement. Au-deffus de chaque portail il y a une grande baluftrade & une petite chambre pour les dames. Quand les gens de quelque confidération ne veulent pas être dans les logis, ils peuvent faire dreller leur tentes dans les jardins, & on ne peut loger que dans trois de ces maifons; car pour celle qui eft la plus belle & la plus grande, elle n'est que pour la reine. Quand elle n'y eft pas, on peut la voir & s'y aller promener : le jardin est trèsbeau, & il y a quantité de belles eaux. Tout autour de la place font de petites chambres deftinées pour les pauvres voyageurs, & tous les jours vers le foir on leur fait l'aumône de pain, de riz, ou de légumes qu'on leur fait cuire, & pour les idolâtres qui ne mangent les idolâtres qui ne mangent rien de ce que d'autres ont apprêté, on leur donne de la farine pour faire du pain, & un peu de beurre; car dès que leur pain est cuit en maniere de galette, ils le frontent de côté & d'autre de beurre fondu. Tavernier, Voyage des Indes, l. 1, c: 11, p. 119.

TENARUS, montagne de la Laconie, felon Vibius Sequefter. Les meilleures éditions portent TANARUS, & c'est ainsi qu'il faut écrire.

TENBYE, ville d'Angleterre, en Penbrockshire, fuc la côte au nord de la pointe de Ludfol. Elle est jolie & allez forte, & renommée pour l'abondance du poiflon qu'on y prend. C'eft pour cela, felon Cambden, que les Gallois l'appellent Tenbyy Piscord L'Huid, qui eft du pays, la nomme d'Ybeghyftor, qui veut dire la même chofe, * Blaew, Atlas.

TENCE. Voyez TENSE.

TENCTERI, peuples de la Germanie. Les Cattes les ayant chaffés de leur premiere demente, ils furent errans pendant trois ans, & vinrent enfin s'établir fur le Rhin, à la droite de ce fleuve, dans le pays des Ménapiens. Drufus les fubjugua, & (b) ils devinrent alors amis du peuple Romain. Il paroît qu'ils habitoient vis-à vis de Cologne ont ils étoient féparés par le Rhin. Tenderi, dir Tacite, Hift. 1.4, 6.64, discreta Rheno gens ; il foufentend ab Ubiis on Agrippinenfibus. Le nom de ces peuples ett différemment écrit dans les auteurs anciens. Les uns lifent Tenderi, les autres Tenchteri, Tanchari, Tenterides, Tingri ou Tench teri. (^) Cafar, 1.4, c. 4. (†) Dio Caffius, L. 54'5P. 544.

1.TENDE, petite ville du Piémont, dans le comté dont elle eft la capitale, & auquel elle donne fon nom, fur la rive droite de la riviere de Roja, un peu au-dessus de l'endroit où elle reçoit la petite riviere de Brogna.* De l'Ifle, Atlas.

2. TENDE, comté du Piémont, dans les Alpes. Il eft borné au nord par la province de Coni, à l'orient, partie par la province de Mondovi, partie par les terres de la feigneurie de Genes; au midi par le comté de Nice, & à l'occident par celui de Beuil. Ce comté a été poffédé par la maifon de Lascaris, issue des empereurs de Conftantino ple, du côté maternel. Jean, comte de Vintimille & de Tende, fils de Guillaume-Pierre Balbo, comte de Vintimille, & d'Eudoxe de Lascaris, fille de l'empereur Théodore le jeune, prit le nom & les armes de Lascaris, en 1285, à caufe d'Eudoxe fa mere. Anne, fille unique de Jean-Antoine, dernier comte de Tende, époufa en fecon. des noces René, comte de Savoie, fils naturel de Philippe, duc de Savoie ; & en confidération de ce mariage, fon pere lui fit donation de tous fes biens, en 1501. De ce mariage fortirent Claude de Savoie, comte de Tende, & Honoré, marquis de Villars. En 1962, Emanuel Philibert, duc de Savoie, déclara, par lettres-patentes du 2 de janvier, Claude & fes descendans, capable de fuccéder aux états de Savoie en leur rang, fi la ligne directe venoit ¿ manquer. Honoré de Savoie, fon fils, étant mort dix ans après, fans laiffer d'enfans, Honoré, marquis de Villars, fon coufin, fut fon héritier. Celui-ci n'eut qu'une fille nonimée Henriette, qui épousa en secondes noces Charles de Lorraine, duc de Mayenne, & qui échangea avec Emanuel Philibert, duc de Savoye, le comté de Tende & les feigneuries de Marro & de Prela, avec tous les droits qu'elle avoit fur les comtés de Vintimille & d'Oneille, pour les feigneuries de Mirebel & de Santernay en Breffe, & celle de Loyettes, qui furent érigées en marquifat, fous le titre de Mirebel. On trouve dans ce comté le lac des Merveilles, la montagne du Chat, le col de Tende, Rocca Borbon & le mont Torragio. Ses villes ou bourgs, font:

Tende, La Ca, N. D. de Fontaine, Vernante, Limon, La Briga. LE COL DE TENDE eft un paffage étroit (b) au comté de Tende, entre de hautes montagnes, fur la route de Tende & Vernante. ( a ) D'Audiffret, Géogr. ancienne & moder. t. 2. (b) De l'Ifle, Atlas.

TENDEBA, ancienne ville de la Carie, felon Etienne le géographe. L'édition des Aldes, au lieu de Caria, lit Icaria.

TENDELO. Voyez TONDELO.

TENDUC, TENGUT OU TANGUT. Voyez TANGUT, TENEA, bourgade que Paufanias dit être à foixante ftades de Corinthe. Peut-être eft-ce le même lieu que Suidas appelle TENEA. Voyez ce mor.

TENEAS. Voyez TINIA.

1. TENEBIUM, village d'Egypte, felon Nicétas, cité par Ortélius.

2. TENEBIUM, lieu voifiu de la Lydie & de la Cilicie, ou plutôt dans la Cilicie même. Diodore de Cicile en fait mention, & dit que dans toute l'Afie, il n'y en a pas un autre qui lui foit comparable en beauté.

TENEBRES, (le pays des ) pays dans la partie feptentrionale de la grande Tartarie, felon Marco-Paulo,. 1, c.44, qui le place à l'extrémité du royaume de Caidu. Ce pays, ajoute-t-il, a été ainfi nommé, parce que la plus grande partie de l'hiver le foleil n'y paroît point, à cause de l'épaiffeur des brouillards. On n'y a point de nuit en été ; & l'on y trouve quantité d'hermines, de vairs, de martes & de renards, qui ont des peaux très-fines. L'obs, curité eft favorable pour les prendre. Les habitans du pays font beaux & grands, mais pâles & grofliers d'esprit, & vivent en bêtes. Ils transportent en été, dans les pays voi fins, les peaux des animaux qu'ils ont tués pendant l'hiver. Ils les vendent, & ces fourrures vont jusqu'en Ruffie. Ils ne reconnoiffent aucun roi, & n'ont même aucun prince chez eux.

TENEBRIUM, promontoire de l'Espagne Tarragonnoise. Ptolomée, l. 2,6. 6, le donne aux peuples Ilercaones. C'est aujourd'hui, à ce qu'on croit, Cabo de Alfaques.

TENEBRIUS-PORTUS, port de l'Espagne Tarragonnoife, felon Ptolomée, qui le marque chez les peuples Ilercaones, près du promontoire Tenebrium.

1. TENEDOS, ifle de l'Afie mineure, aujourd'hui la Natolie, dont elle eft féparée par un canal affez large. Elle eft fituée fur la côte de la province Aidin-zic ou petite Aidine, vis-à-vis des ruines de Troie.* De l'Ifle, Atlas.

Tous les anciens auteurs conviennent que cette ifle, qui fe nommoit Leucophris, fut appellée Tenedos, du nom de Tenès ou Tennès, qui y mena une colonie. Diodore de Sicile dit que Tenès fut un homme illuftre par la vertu ; il étoit fils de Cycne, roi de Colone, dans la Troade; & après avoir bâti une ville dans l'ifle de Leucophris, il lui donna le nom de Tenedos. * Tournefort, Voyage du Levant, t. 1, p. 151.

Rien n'a rendu cette ifle plus fameufe dans l'antiquité que le fiége de Troye. Virgile a raifon de dire que Tenedos étoit à la vue de cette puitfante ville, & il fuppofe que les Grecs, qui feignirent d'en lever le fiége, fe cacherent dans un port de l'ifle. Elle devint miférable après la deftruction de Troye, & fut obligée, comme remarque Paufamias, de fe donner à fes voisins, qui avoient bâti la ville d'Alexandrie fur les ruines de Troye. Cette ille fut une des premieres conquêtes des Perfes, qui, après la défaite des loniens à l'ifle de Lada, vis-à-vis de la ville de Milet, fe rendirent maîtres de Scio, de Lesbos & de Tenedos. Elle fe rangea du parti des Athéniens contre les Lacédémoniens, puisque Nicoloque, qui fervoir fous Anta!cidas, amiral de Lacédémone, ravagea cette ifle, & en tira des contributions, malgré toute la vigilance des généraux Athéniens, qui étoient à Samothrace & à Thaffe. Les Romains jouirent de Tenedos dans leurs tems, & le temple de cette ville fut pillé par Verrès : il emporta la ftatue de Tennès, fondateur de la ville, & Cicéron remarque que toute cette ville en fut dans une grande confterna

[ocr errors]

Tenedos eut le même fort que les autres ifles fous les empereurs Romains & Grecs. Les Turcs s'en faifirent de bonne-heure, & la poffèdent encore aujourd'hui ; ils la nomment Bosciada: elle fut prife par les Vénitiens en 1616, après la bataille des Dardanelles ; mais les Turcs la reprirent presque aufli-tôt. Strabon donne à cette ifle quatre-vingts ftades de tour, c'est-à-dire, dix milles : elle en a bien dix-huit, & feroit affez arrond e, fi ce n'eft qu'elle s'allonge vers le fud-eft. Cet auteur détermine la distance de la terre ferme à onze stades, qui valent mille trois cents foixante-quinze pas, quoiqu'on compte environ fix milies. Pline en à mieux jugé; car il l'éloigne de douze milles & demi de l'ancienne Sigée, qui étoit fur le cap Janillaire : il marque pour l'éloignement de Lelbos à Tenedos cinquante milles. Le vin niuscat de cette ifle eft le meilleur du Levant.

Dumont dit, dans les voyages, qu'un Grec lui dit à Tenedos, qu'à l'extrémité feptentrionale de l'ifle, il y avoit un tombeau très ancien, qu'on croyoit être celui de Marpefie, reine des Amazones, qui ayant été bletsée dans un combat, alla mourir à Tenedos. Le Grec ajouta que fous le regne de Bajazeth, pere de Selim, quelques bachas ayant fait creuler fous ce tombeau, y trouverent une planche d'or affez grande, fur laquelle on avoit écrit en lettres grecques le nom & l'épitaphe de cette reine. Les habitans prétendent avoir le tombeau d'Achille, que presque tous les écrivains mettent au promontoire Sigée. Baudran ne lui donne que feize milles de tour. Pline,, 1.9, c. 31, dit qu'elle fut nommée Phénicie & Lyrnelle.

2. TENEDOS, en latin Tenedos, ville de l'ifle de même nom, fur la côte orientale, au pied d'une montagne, est toute ouverte & aflez grande; fes maifons s'étendent au bas de la colline & fur le bord de la mer; fon port est trèsbon, & capable de contenir de grandes flottes; ce port eft défendu par un château, bâti fur un écueil, qui commande auffi la ville où les Turcs tiennent garnifon. Cette ville eft vis-à-vis de l'entrée du détroit des Dardanelles, dont elle est éloignée de dix-huit milles ; il y avoit ancien nement près de cette ville un tombeau dédié à Neptune, fort célébre: elle eft bien peuplée de Turcs & de Grecs, fur-tout des derniers.

TENEGUENT, fortereffe d'Afrique, dans les états du roi de Maroc, au royaume de Tablet, près de SugulMmmmm iij

« PrécédentContinuer »