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quelques chevaux, parce que le pays abonde en orge & en millet, qui eft comme de l'Alcandie. Il fort de cette montagne plufieurs fources qui artofent les terres des vallons, & fe vont rendre après vers la Tramontane, dans la riviere de Siffaye. Ces Bérebéres font plus riches que ceux des autres montagnes, parce qu'outre l'orge, les abeilles & les troupeaux leur rapportent beaucoup. Ils ont auffi des mines de fer fort bonnes, dont ils ne font pas des barres, mais des boules qu'ils débitent par toute la contrée. Ils font plus habiles que leurs voifins, fe nourriffent & s'habillent mieux, parce qu'ils ont plus de commercé avec les étrangers. Il y a parmi eux plufieurs marchands & artifans juifs naturels du pays, & non pas de ceux que les rois catholiques ont chailés d'Espagne, qui fe font retirés dans les principales villes de la Barbarie. Il y a par toute cette montagne de grandes forêts de bouis & de lentifques qui font fort hauts, avec une espéce de cedre de très-bonne odeur & de grand profit, beaucoup de noyers, & on y fait quantité d'huile de noix. Il s'y trouve plus de vingt mille combattans, tant à pied qu'à cheval, qui valent mieux que ceux de la montagne d'Ayduacal. On y découvrit en 1539 une mine de cuivre, on en transporta des morceaux à Maroc, pour l'ufage de l'artillerie. La premiere piéce fut fondue par un morifque renégat, né dans Madrid, c'étoit une coulevrine d'environ feize pieds de longueur. Il fondit auffi quantité d'autres petites pièces, & il forgeoit outre cela des arbalêtes, des épées, des fers de lances & d'autres armes de fort bonne trempe. En même tems un Maure de Suz, de la province de Géfula, trouva le fecret de fondre le fer, dont il faifoit des boulets de canon, ce qui étoit inconnu avant lui en Afrique. * Marmol, Royaume de Maroc, l. 3, c. 18,

P. 26.

TENZERT ou TEHART, ville d'Afrique au royaume de Fez, à 9d de longitude, & à 33d 10' de latitude, felon Ptolomée, qui lui donne le nom de Trifidis. Elle eft fituée fur une colline. Ses habitans n'ont foin que du labourage & de leurs troupeaux, à quoi le pays eft fort propre. Aben Gézar dit, en la géographie, qu'elle doit fa fondation à des géans, & que de fon tems on y a trouvé des fépulcres où il y avoit des têtes dont le crâne avoit deux pieds de circonférence. Cette ville fut ruinée par le calife fchismatique Ca fin, en la guerre qu'il eut contre ceux d'Idris; mais des Bérebéres en ont depuis repeuplé quelques quartiers : tout le refte eft désolé.* Marmol, Royaume de Fez, liv. 4, chap. 46.

TEOLACHA, ville d'Afrique, dans la Barbarie. Marmol, l. 7, c. 51, dans fa description de la Numidie, dit que c'eft une ancienne ville, bâtie par les Africains, fur le bord d'une petite riviere d'eau chaude. Elle eft fermée de méchantes murailles. Le pays a beaucoup de dattes & un peu de bled, ce qui fait que les habitans font pauvres, outre qu'ils payent de grandes contributions aux rois de Tunis & aux Arabes. Avec tout cela, ils font avares & orgueilleux, & grands ennemis des étrangers.

TEORREGU, contrée d'Afrique, dans la Barbarie. Marmol, l. 7, c. 57, dans fa description de la Numidie, dit que c'eft une habitation entre Tripoli & le défert de Barca, qu'elle comprend trois villes & plufieurs villages, & qu'il y a un grand nombre de palmiers. C'est la nourriture des habitans, qui n'ont ni bled ni orge, & qui font relégués dans ce défert, éloignés de tout commerce, où ils manquent de toutes chofes, & font tourmentés de petites bêtes venimeufes, dont la piquure eft mor

telle.

1. TEOS, ville de l'Afie Mineure, dans l'Ionie, fur la côte méridionale d'une péninfule, vis-à-vis de l'ifle de Samos. Strabon, l. 14, p. 644, lui donne un port, & dit que Teos fut la patrie d'Anacreon, poëte lyrique : elle fut auffi celle de l'hiftorien Hécatée. Du tems d'Anacréon, les habitans de Teos ne pouvant fouffrir les infultes des Perfes, abandonnerent leur ville, & fe retirerent à Abdéra, ville de Thrace, ce qui donna lieu au proverbe :

Αβδηρα καλὴ Ινιων Τηίων αποικια. Abdera pulchra Teiorum Colonia. Cependant, dans la fuire quelques-uns d'entr'eux retournerent en Afie, & s'établirent dans la ville de Teos. Hérodote, l. 1, c.168, loue ces peuples d'avoir mieux aimé abandonner leur ville que de vivre dans l'esclavage. Ils fude vivre dans l'esclavage. Ils fu

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rent traités plus doucement par les Romains que par les Perfes. Il n'en faut pas d'autre preuve que le grand nombre de médailles que cette ville fit frapper à l'honneur de divers empereurs. Il nous en refte d'Augufte, de Néron, de Dominien, de Commode & de Valérien, fur lesquelles on lit ce mot THION, Teiorum. Dans une de ces mé dailles, Augufte eft dit fondateur de la ville de Teos, fans doute parce qu'il l'avoit fait réparer, ou parce qu'il l'avoit embellie. Cellarius, Geogr. ant. l. 3, c. 3, prétend qu'on ne doit avoir aucun égard à ce que dit Pline, lorsqu'il fait entendre que la ville de Teos étoit dans une ifle de même nom. Le pere Hardouin n'eft pas de ce fentiment. Il dit, à la vérité, avec Strabon & avec divers autres anciens que la ville de Teos étoit dans une péninfule; mais de façon que cette péninfule devenoit une ifle lorsque la mer étoit haute ou agitée. C'eft un tempéramment que l'envie de fauver l'honneur de Pline lui a fait imaginer.

2. TEOS, ifle de l'Afic Mineure, fur la côte de l'Ionie, felon Pline. Voyez l'article précédent.

3. TEOS, ville de Scythie. Etienne le géographe la donne aux Dyrbai,

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TEPEACA, province de l'Amérique feptentrionale dans la nouvelle Espagne, & dans l'audience du Mexique. De Laet, dans fa relation des Indes occidentales, 1.5, c. 17, dit: Après que Fernand Cortez eut été chaffé du Mexique l'an 1519, avec grande perte de fes gens, les habitans de celle de Tlascala, où il retourna fe rafraîchir, le prierent de fubjuguer la province de Tepeaca, qui n'étoit éloignée que de huit lieues de leur ville. Il en vint à bout fort aifément, & l'année fuivante il y mena une colonie d'Espagnols, & y fit bâtir la ville qu'ils appellent Segura de la Frontera, fur la hauteur de 18d fcrupules au nord de la ligne. Quoique les Sauvages appellent cette province la Région froide; cependant le ciel y eft clair l'été, & l'hiver pluvieux ou nébuleux. Ce tems des pluies commence au mois d'avril, & finit à celui de novembre. Pendant tout ce tems le vent du fud y fouffle avec tant de violence, que l'air eft alors mal-fain. Les autres mois il y fait fort doux, & lorsque les vents de bise y foufflent, il y gele quelquefois. Les bourgades renommées de Temachalco, Tocalco, Chachutlac & Araxiuga font du reffort de cette province, qui n'a ni fontaines ni rivieres, & ne laiffe pourtant pas d'être abondante en beaux pâturages. Sur les limites de Temachalco & de Chachutlac, proche de la bourgade Alyoxucan, il y a un lac nommé Alouzafran, qui eft enfoncé de cinquante braffes depuis le haut de fes bords jusqu'à la fuperficie de l'eau. On y a ménagé un fentier, par lequel les hommes descendent pour y puifer, & les bêtes pour y boire. Il ne nourrit ni poiffon, ni animal d'une autre espéce, & comme il ne croît point dans le tems des pluies & de l'hiver, il ne diminue point l'été. On ne connoît point fa profondeur, & on croit qu'une riviere qui fort à dix lieues de-là, dans une plaine, coule par dellous, à caufe que fes caux font bleues & fort froides, comme celles de ce lac, à trois lieues duquel on en trouve un autre qu'on nomme Tlachao. Il y a une lieue de tour, & fa profondeur eft un abyfme. Les hommes & le bétail en peuvent approcher de tous côtés, & on y prend quantité de petits poiflons blancs, longs comme le doigt, qui font d'un gout agréable. A une lieue de ce fecond lac, il y en a un troifiéme qui a deux lieues de circuit, & qu'on appelle Alchichican, c'est-àdire, eaux ameres. Le bétail ne laiffe pas d'y boire, & en devient extrêmement gras. Il eft très-profond & clair, fans aucun poillon, & quand le vent l'agite avec violence, fes flots s'élevent comme ceux de la mer. Une plaine de douze lieues d'étendue eft voifine de ce lac. Elle est toute parsemée de collines & de pâturages où paiffent des troupeaux presque fans nombre. Cette région abonde en arbres fauvages. Elle eft fertile en froment, fur tout dans la vallée de Saint-Paul, qu'habitent plufieurs Espagnols: elle porte auffi de l'orge, des féves, diverfes autres fortes de légumes, du lin & de la cochenille. On y prife fort un petit oifeau qui n'eft que de la grolleur d'un papillon. Il a le bec long, & les plumes d'une finelle & d'une beauté incroyable. Il ne vit que de la rofée qui eft dans les fleurs. Lorsqu'elles fe féchent, il fiche fon bec dans le tronc d'un arbre, & y demeure attaché pendant fix mois jusqu'au retour des pluies, après lesquelles renaiffent les Aeurs. On a dans le pays l'induftrie de faire, avec les plumes de cet Tome V. Nnnnnij

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C. 14,

oifeau, des portraits auffi beaux que s'ils étoient peints. TEPHENEN, toparchie de la Judée, felon Pline, 4.5, mais cet auteur elt altéré dans cet endroit, & d'un feul mot les rajufteurs de Pline en ont fait deux. Comme ils lifoient dans les manuscrits Betoleththepenen, ils ont trouvé dans ce mot affez d'étoffe pour deux; en effet, ils en ont formé Betholenen & Thephenen. Ortélius, qui les a fuivis, a foupçonné que Betholenen pouvoit être corrompu de Bethlehem; mais aucun ancien écrivain n'a connu ni Betholenen, ni Tephenen. On voit bien dans Jofeph, lib. 5, bell. Jud. cap. 4, une toparchie de la Judée appellée Bethlep tephana, & c'est la même que Pline nomme Bethleptephewen. C'eft auffi la même toparchie que dom Calmet appelle BETH LEPHTHEPHA. Voyez ce mot.

TEPHLIS, ville que Cédrene, cité par Ortélius, met au voisinage de la Médie. Curopalate appelle cette ville

TELPHIS.

TEPHOE. Voyez TнOPO. TEPHRICE, ville que Cédrène, Curopalate & ZoCédrène, Curopalate & Zonare mettent au voifinage de la Cilicie & de l'Arménie. Pierre Gylles, 1.3, 6.5, dans fa description du Bosphore, dit qu'elle étoit dans la Médie.

TEPIAG, ville de la Chine, dans la province de Channton, au département de Cinan, premiere métropole de la province. Elle eft plus occidentale que Pekin de 20', par les 37d so' de latitude. * Atlas Sinenfis.

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TEPLA abbaye d'hommes, ordre de prémontré, dans le royaume de Boheme, au cercle de Pilfen. Elle eft très riche.

TEPLICZA. Voyez au mot AQUA, l'article AQUAVIVA, n°. 4.

TEPPIA, riviere d'Italie, dans la Campagne de Rome, entre Veletri & Sermonette.

TEPULA-AQUA. Pline, l. 36, c. 15, & Frontin, lib. de Aqueductib. donnent ce nom à un des aqueducs qui conduifoient l'eau à Rome & dans le capitole. Certe eau venoit du territoire appellé Lucullanus, & que quelques uns croient être le même que Tusculum. L'aqueduc palloit par la voie Latine. Cn. Servilius Capto, & L. Caffius Longinus l'avoient fait faire dans le tems qu'ils étoient centeurs, dans la fix cent vingt neuvième année de la fondation de Rome, fous le confulat de M. Plautius Hypfaus, & de M. Fulvius Flaccus.

TER, anciennement Thicis, riviere d'Espagne, dans la Catalogne. Elle prend fa fource entre le mont Canigou & le cot de Nuria, & coule d'abord, non du nord-est au fud-ouest, comme le veut l'auteur des délices d'Espagne, mais du nord-oueft au fud-eft; puis tournant tout court vers l'orient, après avoir baigné les murs de la ville de Girone, elle va fe jetter dans la mer Méditerranée, un peu au-deffous de Torella.

TERBECK, abbaye de religieufes, ordre de câteaux, au pays de Liege, dans la Hafbaye, au nord-eft de SaintTron.

TER HEYDEN, village des Pays-Bas, fur la Merk, dans la partie feptentrionale de la baronnie de Breda. C'est un village confidérable. Il a un tribunal compofé d'un fchout, de fept échevins, d'un fecrétaire & d'un receveur. On y voit une églife pour les proteftans & une autre pour les catholiques. Janiçon, Etat préf. des Provinces Unies,

t. 2, p. 199.

*

TER MUIDEN, (Sainte Anne) ville des Pays-Bas, dans la Flandre, à une demi-lieue au nord eft de l'Eclufe, fur les limites réglées par le traité de Munfter. Cette petite ville, qui eft ouverte, ne renferme que quatre rues, environ trente maifons & quatre-vingts habitans. Il y a une églife deffervie par un miniftre de la claffe de Walcheren. Tous les habitans font réformés la maifon de ville eft peu de chofe : la régence eft compofée d'un bailli, d'un bourguemaître & de cinq échevins, avec un greffier & un tréforier. Le bailli eft établi à vie, par leurs hautes puiflances, mais leurs députés changent ou continuent tous les ans le bourguemaître & les échevins. Le greffier & le tréforier font établis à vie par les magiftrats. La jurisdic tion de cette ville ne comprend que quatre cents Gemeeten. * Janiçon, Etat préfent de la république des ProvincesUnies, t. 2, p. 366.

TER-NEUSE. Voyez TERN EUSE.
TERABDON. PARAGONIT ICUS-SINUS.
TERABIA ou THERAPIA, bourgade des Turcs, en

Europe, dans la Romanie, fur le bord du canal de Constantinople, à trois lieues de la ville de ce nom Il y a près de ce bourg un golfe, qui porte auffi le nom de TERABIA. Ce golfe eft le Pharmacia-Sinus des anciens. Voyez PharMACIA-SINUS.

TERACATRI CAMPI, plaine de la Germanie, & dont Ptolomée, l. 2, c. 11, nomme les habitans Teracatria. Cette plaine étoit voifine du Danube. Les Teracatria felon Wolfgang Lazius, habitoient les pays nommés aujourd'hui Kuntgwifer & Marchfelder.

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1. TERAIN ou THERAIN, nom d'une riviere du Beauvoifis, qui eft formé de la racine tar, & du latin amnis, d'où l'on a fait ain, comme dans plufieurs autres noms de rivieres. Cette riviere vient de deux fources : l'une elt près l'églife de faint Pierre de Grumesnil, dernier village du côté de Dieppe; puis paffant par Cauni, Saint-Samfon, Sully, Héricourt, Fontenay, Elcames, Songeon, Grenneviller, Urocourt, Gagny, aujourd'hui Bouflers, & Bonnieres, elle va fe rendre à Milly. L'autre fource, qui vient du côté du feptentrion, eft entre les villages de SaintDenicourt & Omecourt; un peu au deffus du village de Therine, qui prend fon nom de cette fource, & s'écoulant à Marfeilles, dans la prairie de Beaupré, & paffant par Achy & le village de Saint-Omer, fe vient joindre avec l'autre à Milly: de-là, jointes enfemble, & pallant par Canteville & Troiffereurs, vont fe rendre à Beauvais, où cette riviere fert aux moulins & aux manufuctures; de là, elle arrofe les bourgs & villages de Tardonne, Condé, Villers, Herme, Hondeville, Mouy, Balagny, Melion, Saubriviere, & autres, jusqu'à Montataire, Mons ad Tharam, où eft fon embouchure dans l'Oife, lequel le fait avec un fault, qui montre, dit Loifel, que le pays Beauvoifis eft plus haut en fes vallées que ne font celles des rivieres d'Oise & de Seine.

2. TERAIN, ( le petit ) petite riviere de France, dans le Beauvoilis. Elle prend fa fource près du village de Marfeilles, paffe près de Milly, & fe jette auprès de ce lieu dans le Terain.

TERAMO, ville d'Italie, au royaume de Naples, dans l'Abruzze ultérieure. Corneille, qui la marque fur le rivage de la mer, dit en même tems qu'elle eft à l'embouchure de la Viciola dans le Tordino comme fi la Viciola fe jettoit dans le Tordino, près de la mer. Il s'en faut d'onze à douze milles, & Teranio eft en effet au confluent de ces deux rivieres, mais dans les terres, & non fur le rivage de la mer. Cette petite ville, qui eft fituée entre Ascoli, à l'occident feptentrional, & Civita di Pena, au midi oriental, fut évêché dès l'an 500, & foumis numé diatement au pape, felon la table alphabétique des archevêchés & évêchés, par l'abbé de Commainville. Teramo étoit connue anciennement fous les noms d'Interamna & d'Aprutium. Campano, qui en étoit évêque, prétendoit que ce fut autrefois l'ancienne Colonia Martialis : elle est à huit lieues d'Aquila.

TERAPNE. Voyez THERAMNÆ.

TERAPSA, ville d'Afrique, au devant de la ville de Carthage, felon Etienne le géographe. Il ajoute que cette ifle n'eft pas grande.

TERASSA, TARSO, TARSOU O TARSI, noms modernes de la ville de Tarfus Voyez TARSUS

TERASSON, Terraffonium, ville de France, dans le haut Périgord, du diocèle & de l'élection de Sariat. Cette ville eft à quatre lieues de Sarlat, fur la riviere de Vézére. Il y a une abbaye d'hommes, de l'ordre de faint Benoît nommée abbatia fancti Sori Terracinenfis. On a prétendu qu'elle devoit fon commencement à faint Sorus, qui ayant guéri tout d'un coup, miraculeufement, le roi Gontrand, d'une lépre dont il étoit affligé, en auroit reçu, en recon noiffance, toutes les chofes nécelfaires à bâtir un monafte re; mais on ne lit nulle part que Gontrand ait été lépreux, & cette hiftoire eft fabuleufe. Dom Ettiennot dit, avec plus de certitude, qu'elle fut fondée par faint Sorus, aidé par Gocond, prince de Limoges, Pélagie fa femme & Arédius fon fils. Les actes de ce faint y fout formels. Quoi qu'il en foit, cette abbaye fut détruite durant les guerres des ducs d'Aquitaine & les courfes des Danois. Efuite, vers le commencement du dixième, ou vers la fin du neuviéme fiécle, elle fut rétablie, à ce qu'on prétend, par les comtes de Périgueux, & fut foumife,l'an 1101, au monaftere de faint Marcial,

TERBANE, prieuré de religieufes, ordre de citeaux, dans les Pays-Bas, au quartier de Louvain. Il fut fondé, l'an 1216, par Henri IV, duc de Brabant.

TERBART, ou CASTEL-TERBART, bourg & château d'Ecoffe, fur le bord oriental de l'ifthme de la prequ'ifle de Cantyr. Les deux golfes, qui font féparés par cet ifthme, prennent leur nom de ce bourg. On les nomme dans le pays LOCH-TERBART.* Blaeu, Atlas.

TERDETIA, ville de Sicile, felon Etienne le géographe.

TERBICES, ou DERBICES. Voyez DERBICES. TERBUNIÓTÆ, peuple de Scythie, felon Cédrène qui femble le placer vers l'Esclavonie. Ce font apparemment les Teruniota de Curopalate.

TERCAOUL, ville frontiere du Mogoliftan.. Petis de la Croix, liv. 5, chap. 4, en parle dans fon hiftoire de Timur-Bec.

TERCÉRE, isle de la mer du nord, & l'une des AçoRES, dont elle eft la principale ; on lui donne quinze à feize lieues de tour. Le pere Labat cependant, dans fa relation de l'Afrique occidentale, donne à cette ifle, qu'il dit être ronde, fept lieues de diamètre, & par conféquent vingt-une à vingt-deux lieues de circonférence. L'ifle de Tercére eft haute & escarpée : elle eft presqu'imprenable; car, outre les hautes roches qui l'environnent presque partout, il n'y a pas fur le rivage le moindre endroit acceffible, qui ne foit défendu d'une bonne fortereffe. Il n'y a ni port ni rade, où les vaiffeaux puiffent être à l'abri, que devant la ville capitale nommée Angras qui a un port de havre, en forme de croiffant. Sur les deux pointes de cet arc, il y a deux rochers, qu'on appelle Brefils, qui s'avancent beaucoup en mer, de maniere que de loin, on les prend pour une ifle particuliere. Tercére eft également fertile & agréable. On voit par-tout de belles campagnes de bled. Les vins qu'on y recueille font petits & ne fe confervent pas. Cette ifle eft abondante en poillon, en viande & en toutes fortes de vivres ; mais il y faut apporter de dehors l'huile, le fel, la chaux & toute forte de poterie de terre. Elle produit une infinité de pêches, de pommes, de poires, d'oranges, de limons, & diverfes fortes d'herbes & de plantes, & entre autres la racine qu'on nomme baratas, qui poufle à peu près comme le fep de vigne, hormis les feuilles, qui en font différentes. Quelques-unes de ces racines pefent une livre, d'autres un peu plus, ou un peu moins. La quantité qu'il y en a les fait méprifer des riches; mais les pauvres s'en trouvent bien, parce que c'est une bonne nourriture, dont le goût eft fort doux, & elle a beaucoup de fubftance. On voit encore dans cette ifle une racine épaiffe comme les deux poings. Elle eft couverte de fibres couleur d'or, qui au toucher font auffi doux que de la foie. On s'en fert pour faire des lits : on en pourroit faire de belles étoffes. Il y a peu d'oifeaux, fi ce n'eft des canaries & des cailles, qui y font à milliers, auffi-bien que les poules & les coqs d'Inde. * Voyage des Hollandois aux Indes occid. p. 433.

Il y a beaucoup d'endroits qui font montueux & pleins de bois, où l'on peut difficilement paffer, ce qui fait en partie qu'on a de la peine à voyager; mais ce qui rend encore les voyages plus pénibles, c'eft que très-fouvent on ne rencontre, pendant une lieue & demie de chemin, que des rochers, qui font fi raboteux & fi aigus, qu'à peine ofe-t-on marcher deffus. Ils font, cependant, presque touts plantés de vignes, & fi couverts en été, qu'on ne les apperçoit point au travers des branches de farmens & des pampres. Les bleds & les autres fruits que l'ifle produit, ne dure tout au plus qu'un an. Pour le bled, fi on le tenoit quatre mois, ou même moins de tems fans l'enterrer, il feroit tout corrompu. Afin de prévenir cet accident, chacun y a des puits particuliers, creufés en terre, fans beaucoup de façon ; ils font ronds par le haut, de largeur juftement à y faire entrer un homme. Cette ouverture fe ferme d'une pierre. Il y a des puits, qui font fi grands, qu'ils tiennent deux ou trois laftes de bled, le lafte pris pour cent huit boiffeaux. C'est au mois de juillet qu'on renferme le bled dans ces puits; mais à Noël, on le retire & on le reporte dans les maifons. Il y en a qui le laiffent là plus long-tems, & lorsqu'ils vont l'en tirer, il fe trouve auffi-bien conditionné qu'il étoit quand on l'y avoit mis. Les bœufs de cette ifle font les plus grands & les plus beaux de toute l'Europe; leurs cor

nes font fi prodigieufement grandes ; ils font fi doux& fi privés, que, quand entre mille, qui feroient enfemble, un maître viendroit appeller le fien par fon nom, car ils en ont chacun un particulier, ainfi que nos chiens, le bœuf ne manqueroit pas d'aller à lui. Il femble que l'ifle foit creufe en-dedans; car, quand on marche fur les roches, on entend le deffous refonner, & rendre un fon, comme fi c'étoit une cave; & d'ailleurs, elle eft fujette aux tremblemens de terre, de même que la plupart des autres ifles. On y trouve encore des endroits, par où il fort tous les jours de la fumée, & autour desquels la terre eft toute brûlée. Il y a des fontaines fi chaudes, qu'on y peut faire cuire un œuf. A trois lieues d'Angra, on voit une fontaine, qui a la vertu de pétrifier, avec le tems, le bois qu'on y jette, & cela fe voit dans un arbre qui eft planté au bord, dont la moitié des racines, qui est dans l'eau, eft changée en pierres auffi dures que l'acier, & l'autre moitié, qui eft hors de l'eau, demeure bois. Cette ifle fournit aufli de beau bois, fur-tout du bois de cédre, qui y eft fi commun, qu'on en fait des charretes & des chariots, & qu'on s'en fert à brûler. L'ifle de Pico, qui est à douze lieues de Tercére, produit un bois, qu'on nomme Teixo, qui eft auffi dur que du fer, & qui, étant mis en œuvre, a tout-à-fait la couleur du camelot rouge, & le même luftre; il a encore cette qualité, que plus il eft vieux, plus il eft beau, & cela le rend tellement précieux, que perfonne n'oferoit en abattre, fi ce n'eft pour le roi, ou la permiflion de fes officiers.

par

Tercére a un gouverneur en titre, elle est bien peuplée : la capitale fe nomme Angra, c'eft à-dire, ance ou port ouvert. Elle est le fiége d'un évêque fuffragant de Lisbonne, elle a cinq paroiffes, faint Sauveur, qui eft la fée ;. c'eft ainfi que les Portugais appellent la cathédrale, mot dérivé du latin fedes, qui veut dire le fiége de l'évêque. Les autres paroiffes font la Conception de Notre-Dame, faint Benoît, fainte Luce & faint Pierre. Il y a trois couvens de religieux; les auguftins, les cordeliers & les recollets; on y enfeigne les humanités, & les auguftins la philofophie & la théologie. Il y a en outre quatre couvens de files; l'espérance, faint Gonzales, la conception & les capucines. Il y a un tribunal de l'inquifition, & la justice de l'évêque, dont la jurisdiction s'étend fur toutes les ifles.

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Outre le gouverneur général de toutes ces ifles, qui réfide ordinairement à Tercére les châteaux ou fotterelles de Saint-Jean-Baptiste & de Saint-Sébastien ont leurs gouverneurs particuliers, avec quatre cents hommes de garnison & cent trente piéces de canon; ces deux forterelles défendent le port où la rade, où les vaiffeaux viennent mouiller. Il y a encore un vieux château appellé le fort de SaintChriftophle, dont on a ôté le canon il fert feulement de magafin à poudre. La ville a un commandant qu'on appelle capitaine mior, c'est-à-dire, major, qui commande douze compagnies de cent hommes chacune; & en cas de guerre ou d'attaque, il eft à la tête de toutes les milices de la ville, fous les ordres du gouverneur général. A l'égard du dedans de l'ifle, c'eft le capitaine Mor de Praya, autre en droit confidérable de l'ifle, qui commande toutes les milices du pays. On prétend qu'il a autant de monde fous fes ordres que les trois gouverneurs des forts & de la ville. Le gouvernement politique eft entre les mains d'un dezembargador, qui a un nombre d'affeffeurs ou oydores avec lui; il

juge fouverainement toutes les affaires de la ville & de l'ifle, tant au civil qu'au criminel, & les appels des fentences que les lieutenans rendent dans les autres ifles. Il y a pourtant des cas dans lesquels on peut appeller au confeil royal à Lifbonne. Il y a un juge pour les affaires de la marine, qu'on appelle auffi dézembargador, un proveidor des douanes, un adminiftrateur du convoi royal, un proveidor des armées navales & navires des Indes, un commiffaire de la compagnie royale de Portugal, & un, particulier pour la ville de Mazagan en Afrique. On compte plus de quarante familles nobles dans la ville, & environ autant qui font répandues dans les autres ifles. On dit que ce font les rois dom Antoine, Philippe II, roi d'Espagne & de Portugal, & dom Jean IV, qui ont donné la nobielle à plufieurs familles bourgeoifes, riches & puiffantes dans ce pays, foir pour les attacher davantage à leur fervice, foit pour les récompenfer. Il s'en faut bien que ces familles ayent confervé jusqu'à préfent les biens qui les rendoient Nnnnnij

autrefois fi confidérables; la nobleffe leur a fait négliger le commerce & la culture de leurs terres. Quand ces nobles n'ont pas le moyen de marier leurs enfans felon leur naisfance, ils les font religieux ou religieufes. Le roi de Portugal, comme grand maître de l'ordre de Chrift, reçoit les décimes, & en conféquence il eft obligé de payer le clergé. Ce prince a des magasins à Angra, où l'on a foin d'avoir des ancres, des cables, des voiles & d'autres agrès pour les vaiffeaux de guerre. Il entretient auffi un pilote, pour conduire & faire mouiller en fureté les navires qui arrivent, & il a fait conduire deux fontaines d'eau douce jusqu'au bord de la mer, afin que les vaifleaux puiffent en faire avec toute la commodité & la diligence poffible. Il y a très-peu de marchands confidérables dans la ville d'Angra, & beaucoup moins encore dans les autres endroits de l'ifle , parce que le commerce y eft peu confidérable. Il ne laille pas d'y avoir des confuls pour les nations françoife, angloife & hollandoife.

La Praya eft un bourg affez confidérable, à quatre lieues d'Angra. Il y a une églife paroiffiale où l'on croit conferver la palme, qu'on prétend que S. Jean l'Evangélifte portoit à l'enterrement de la fainte Vierge. Il y a dans ce même bourg un couvent de cordeliers & un d'auguftins, avec deux couvens de religieufes, l'un fous le titre de Jefus, & l'autre fous celui de Notre-Dame de Luz ou de la Lumiere. Ce village fut entierement ruiné le 24 mai 1614, par deux tremblemens de terre. On l'a rétabli depuis, & il y a bien des années qu'on n'y a fenti aucune agitation.

Saint Sébastien eft un autre village, qui, outre l'églife paroiffiale a un couvent de cordeliers, & de religieufes. Les autres villages moins confidérables font Ribeyrinha, Porto - Judo, Fonte - Baftardo, Santa - Catharina, BordoPraya, Fontarinhas, Agoalva, Lageris, Quatro Rios, Villa-Nova, Bicontos, Alteres, faint George, fainte Barbe, faint Barthelemi & faint Matthieu. On fait compte qu'il y a dans toute l'ifle environ vingt mille perfonnes de communion.

Il n'y a que deux endroits où l'on puiffe mouiller; favoir, devant Angra & devant Praya. On ne peut pas donner le nom de ports à ces deux mouillages, ce ne font que des rades affez expofées, & où les navires trouvent peu de fureté depuis le mois d'octobre jusqu'en février; on y a vu même périr des vailfeaux au mois de juillet, mais c'eft un cas extraordinaire. La ville eft bien bâtie, les rues font droites, les maisons n'ont des meubles que dans les lieux où les érrangers peuvent pénétrer, le refte eft affez nud; la chaleur du climat eft un prétexte fpécieux pour couvrir la pauvreté des habitans qui ne leur permet pas de faire des dépenfes confidérables en meubles. Les églises font bien bâties & très bien ornées; on n'y voit guère que des femmes du commun, encore font-elles voilées. Les femmes de condition ont des chapelles domeftiques où elles font leur dévotion, & fi dans certains jours folemnels elles vont à l'églife, c'eft de très-grand matin. Elles font, pour la plupart, d'une petite taille, leurs fouliers qui n'ont pas de talon, ne contribuent pas à les faire paroître grandes; elles font délicates, fort menues, un peu bafanées; elles ont la bouche petite, le nez bien fait, les yeux grands & pleins de feu, l'esprit vif & fort enjoué.

Les hommes font allez bien faits, ils ont de l'esprit, fe piquent de religion & de galanterie tout à la fois. Le point d'honneur eft chez eux un endroit bien délicat ; ils font jaloux & vindicatifs à l'excès ; ils font fobres par habitude & souvent par néceffité ; ils aiment à paroître, font braves à leur maniere, grand coureurs de nuit & chercheurs de bonne fortune; ils ne fortent le jour que pour des affaires preffantes. Ils reçoivent leurs vifites dans une fale baffe, qu'ils tâchent de tenir toujours dans la fraîcheur, ils y causent, fument & boivent de l'eau; il eft rare qu'ils aillent manger hors de chez eux, & encore plus rare qu'ils en donnent à perfonne ; quand cela arrive, les femmes ne font point du repas ; on fert les plats l'un après l'autre, & fouvent chaque convié a fa portion féparée comme chez les moines; ils paroiffent aimer les étrangers plus que ceux de leur nation, car ils font entr'eux dans des défiances perpétuelles, ils craignent toujours le poifon ou le poignard, parce que les haines & la vengeance fe perpétuant de race en race, il eft rare qu'ils n'ayent rien à fe payer les uns aux autres; & quoique les circonftances des tems & des lieux les empêchent fouvent pendant des tems très confidérables de

faire éclater leurs reffentimens, on peut être affuré, & l'expérience journaliere ne le prouve que trop, qu'ils ne manquent jamais de le faire dès qu'ils en trouvent l'occafion. Il y a deux iflets devant la rade d'Angra qui la couvriroient affez bien, & en feroient un bon port, s'ils étoient plus grands: on les appelle les iflers de faint Antoine, & on a donné le nom des trois freres aux écueils qui couvrent ces iflets du côté du large. Il part quelques vailleaux de l'ifle qui font le voyage du Bréfil avec des vins, de l'eau de vie, des. toiles, des farines & quelques autres marchandifes, & qui en rapportent du fuere blanc, du fyrop de cannes ou melasfe, de l'huile de baleine, du riz & du bois de Jacaranda. Depuis le mois de mai jusqu'en octobre, il y a toujours des navires qui viennent charger du bled; mais comme ce commerce n'eft pas fort confidérable, il s'enfuit que les habitans ne font pas fort riches, quoiqu'ils 'affectent de le paroître en dehors, pendant qu'ils vivent chez eux avec une œconomie & une fobriété, qui marque plus ouvertement quals ne voudroient leur indigence.

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Le principal commerce de Tercere eft de pastel dont il a en quantité. Les paffages des flotes de Portugal & d'Espagne qui vont aux Indes, au Bréfil, au Cap-Vert, en Guinée & en d'autres pays, apportent auffi du profit aux habitans de cette ifle, où d'ordinaire on va prendre des rafraî chiffemens. C'est une occafion qui leur ett favorable, & à tous les habitans des autres ifles voifines, qui apportant leurs manufactures & leurs autres marchandifes & denrées en celle-ci, s'en défont & en accommodent les marchands qui paflent.

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TERCESTUM ou TERCESTE. Voyez TERGESTE. TERCHIZ, ville de la Coraffane. Peris de la Croix, Hift. de Timur-Bec, l. 2, c. 38, dit qu'elle a 92d de longitude, fous les 35d de latitude. Il devoit dire que la longi tude eft au 75 & quelques minutes. Tamerlan s'en rendit maître. Cette célébre forterelle avoit la réputation d'être imprenable, à caufe de la hauteur extraordinaire de ses murs, & de l'exceffive largeur & profondeur de fes follés. La garnifon de Terchiz étoit alors compofée de Sédidiens, ainfi nommés parce que l'Emir Caya-Seddin avoit donné la garde de cette place à l'Emir Ali Sedidi qui les y avoit introduits; & ces Sédidiens étoient pour la plupart gouris, gens célébres pour leur valeur, & pour leur habileté à défendre les villes. Celle-ci fe trouva munie de toutes fortes d'armes & de machines, de quantité de vivres, & d'un bon nombre de foldats réfolus à fe bien defendre. Lorsque Timur les eut vus en action, il se plaignit à Malek CayaSeddin de leur réfiftance, & lui dit, que ces gens là qu'il avoit mis dans la place étant de fes officiers, il s'étonnoit qu'ils continuaffent dans la rébellion, puisque lui-même étoit foumis à fes ordres & lui obéiffoit. Caya Seddin répondit qu'ils en ufoient ainfi par ignorance & par manque de bon fens, & qu'il alloit leur parler effectivement il alla au pied des murailles pour leur donner fes ordres, mais quelques commandemens qu'il leur fit, & quelques confeils qu'ils leur donnât, ils ne voulurent ni obéir ni fortir de la place; ce qui obligea Tamerlan de l'affiéger. Lorsqu'il eut envoyé lon ordre à l'armée, les officiers la firent entourer de toutes parts, les Toumans & les Hezarés prirent leurs poftes, & les fortifierent, & en même tems ils commencerent les attaques. Tous les jours Timur montoit à cheval pour faire le tour de la place & en examiner les dehors. Les ingénieurs conftruifirent en diligence les béliers & les autres machines néceffaires au fiége. Les mineurs & les pionniers faignerent le foffé pour faire écouler les eaux, & enfuite ils creuferent fous les muts, pendant que nos guerriers donnerent des affauts de tous côtés, & firent plufieurs belles actions. Les alliégés leur réponditent avec vigueur & leur firent paroître tant de courage, qu'il eft impoffible de s'imaginer une telle fureur dans des combattans; l'attaque & la défenfe furent également vigoureufes; mais enfin nos foldats recevant tous les jours de nouveaux fecours, ruinerent tellement les murs & les parapets à coups de pierres, & par le moyen des béliers & des autres machines, que la place fut presque renversée : & comme la prospérité de Timur étoit une affaire du ciel, à qui toute la vigueur humaine & le courage le plus héroïque n'auroit pu réfifter, les Sédidiens confternés demanderent quartier. L'empereur toujours clément leur accorda ce qu'ils demanderent, il leur donna même de bonnes paroles pour les encourager, & cependant ils fortirent de la ville en tremblant, quoiqu'ils

avoir le bonheur de baifer le tapis impérial ; ils s'enrôlerent au fervice de Timur, & s'acquitterent de leur devoir avec beaucoup de diftinction. Ce monarque ayant reconnu leur valeur dans l'occasion, les careffa, les gratifia de feigneuries, & les nomma aux gouvernemens des villes & autres places frontieres du Turkeftan Auffi-tôt qu'ils furent fortis de Terchiz, le Mirza Miran-Chah donna à Sarek Eteké le gouvernement de cette place.

TERCHAND, vicomté de France, dans le Maîne, au comté de Laval dont il dépend. Il y a huit paroiffes qui relevent de ce vicomté, qui vaut fix mille livres de

rente.

TEREAS. Voyez TERIAS.

TEREBENTUM. Voyez TREVENTINATES. TEREBIA, ville de la grande Arménie. Prolomée, l. 5, c. 13, la marque parmi les villes qui font à l'orient des fources du Tigre entre Cholima & Daudyana.

1. TEREBINTHUS. Voyez EREBINTHODES.

2. TEREBINTHUS, arbre fameux dans l'écriture fainte, & qui a donné le nom à divers lieux où fe font paffés des événemens remarquables. L'auteur de la Vulgate, dit don Calmet, Dict. & les Septante traduifent ordinairement par Terebinthus, le mot hébreu Elah, que d'autres rendent par un chêne, un orme, un chataignier ou en général un arbre. S. Jérôme le traduit quelquefois par quercus ou ilex, un chêne. Le Térébinthe eft un arbre dont le bois & l'écorce reffemblent au lentisque, & qui a fes feuilles comme le fréne, mais un peu plus grolles & plus graffes; fa fleur reffemble à celle de l'olivier, & fon fruit en fort en forme de grapes ; ce fruit est dur, réfineux, gros comme celui du geniévre, & a de petites cornes rouges de même que celles des chèvres, dans lesquelles s'engendrent certains moucherons: elles ont auffi quelque liqueur, comme le lentisque. Sa réfine vient du tronc, comme aux autres arbres qui en jettent; cet arbre étoit commun dans la Judée. * Genef. 35, 4. 877 Ela 70. Tepéves, vulg. Terebinthus. 70, aliquando Báraves. Genef. 35, 8, &c. Aliquando Apus Quer

cus.

LE TÉRÉBINTHE, fous lequel Abraham reçut les trois anges (a) est très-fameux dans l'antiquité. Jofeph, de Bell. l. 4,6.7, in Grat. κεφ. λα p. 895, Ε. Φασὶ τὸ δένδρον ἀπὸ τῆ κ crews pixps võ, diariver, dit qu'on montroit à dix ftades d'Hébron un fort grand Térébinthe que les peuples du pays croyoient auffi ancien que le monde. Eufebe affure qu'on voyoit encore de fon tems le Térébinthe d'Abraham, & que les peuples des environs, tant chrétiens que Gentils, l'avoient en finguliere vénération, tant à caufe de la perfonne d'Abraham, qu'à caufe de ceux qu'il y reçut. S. Jérôme dit que ce Térébinthe étoit à deux milles d'Hebron. Sozomène, l. 2, c. 4, hiftor. le met à quinze ftades de cette ville; & un ancien itinéraire à deux milles. Ces diverfités pourroient faire douter que ce Térébinthe, dont parle Jofeph, foit le même que celui qu'on montroit du tems d'Eufebe, de faint Jérôme & de Sozomène. Quelques anciens (b) ont avancé que ce Térébinthe étoit le bâton d'un des trois anges qui furent reçus & traités par Abraham, & qu'ayant été fiche en terre prit racine, & devint un grand arbie. On voyoit au pied du Térébinthe un autel fur lequel on faifoit des facrifices profanes. L'empereur Conftantin (c) en ayant eu avis, écrivit à Eufèbe, évêque de Céfarée, & lui ordonna de renverfer l'autel, & de faire bâtir un oratoire au même endroit. Le concours du peuple qui venoit de toutes parts au Térébinthe, avoit donné occafion à une foire qu'on y établit. S. Jérôme (d) & quelques autres allurent qu'après la guerre que l'empereur Adrien fit aux Juifs, on y vendit une infinité de captifs de cette nation, qui furent donnés à vil prix, & furent & transportés en Egypte, où la plûpart périrent. Sanute (e) aflure qu'on montroit encore de fon tems le tronc du Térébinthe, & qu'on en tiroit des morceaux, auxquels on attribuoit une grande vertu. (a) Genefis 18, 1.2, 3. (b) Vide Euftath. ab Allatio editum & Julian. Afric. apud Syncell. (©) Vide Socrat. bift. I. 1, c. 18, & Eufeb. de vita Conftantiņi, l. 3, c. 52. (d) Hieron. in Jerem. 31, & in Zach. 10, vide & chronic. Pasch. p. 253. (©). Sanut. in Secret. fidel. crucis. p. 248.

LE TÉRÉBINTHE, où Jacob enfouit les faux dieux que fes gens avoient apportés de la Méfopotamie, (a) étoit derriere la ville de Sichem, & fort différent de celui près duquel Abraham avoit fa tente aux environs d'Hébron.

On n'a pas laiffé de les confondre. On croit que c'est fous ce même Térébinthe (que la vulgate appelle chêne, Jofué, 4, 26,) que l'on renouvella l'alliance avec le Seigneur fous Jofué, c. 24, 26, & qu'Abimélech, fils de Gedeon, fut facré roi par les (6) Sichimites. (a) Genes 35, 4. (b) Judic. 9,

6.

&

من

re

TEREBUS, fleuve de l'Espagne Tarragonnoife. Prolo mée, l. 2, c. 6, marque fon embouchure entre le promon; toire Scombraria & la ville Alone. Le manuscrit de la b bliotheque palatine lit Terebris au lieu de Terebus ; Villeneuve dit que c'eft le Tuder de Pline, 1. 3, C. I 3, mais on lit Tader & non Tuder dans Pline. Le peits. Hardouin dit que c'eft ainfi que lifent tous les manuscr Il ajoute que ce fleuve prend fa fource dans les mêmes montagnes où le Batis, aujourd'hui le Guadalquivir a la fienne. Le nom moderne du Tader ou Terebus eft SEGURA.

TEREDIS. Voyez TERETINATIBUS.

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TEREDON, ville d'Afie, dans la Babylonie. Prolomée, Afia tab. 5, mée, Afia tab. 5, la marque dans l'ifle que forme le Tigre à fon embouchure. D'autres placent la ville de Teredon à l'embouchure de l'Euphrate. Strabon, entr'autres, dit qu'il y avoit trois milles ftades depuis la ville de Babylone jusqu'aux bouches de l'Euphrate, & à la ville de Teredon, Inde verò ( à Babylone) ad Oftia Euphratis & urbem Teredonem tria millia. Dans un autre endroit, il étend le golfe Perfique du côté de l'occident jusqu'à la ville de Teredon & à l'embouchure de l'Euphrate, usque ad Teredonem & oftium Euphratis. Denys le Périégéte, v. 982, met aufli la ville de Teredon à l'embouchure de l'Euphrate. Peut-être étoitelle entre l'Euphrate & le Tigre, vers leurs embouchures; car chacun de ces fleuves avoit anciennement fon embouchure particuliere dans le golfe Perfique. Les chofes purent changer dans la fuite par le moyen des divers canaux que l'on tita de l'Euphrate, ce qui aura été caufe que Prolo mée n'a point parlé de l'embouchure de ce Heuve. La ville de Teredon eft nommée DIRIDOTIS par Arrien, hift. Indic. n. 41. Si nous en croyons Tavernier, Voyage de Perfe, l. 2, c. 8, on voit encore les ruines de Teredon dans le défert de l'Arabie, à deux lieues de Balfara. Ces ruines, ajoute-t-il, font connoître que la ville étoit grande & confidérable. On y trouve encore un canal de briques, par lequel l'eau de l'Euphrate étoit conduite en cette ville. Les Arabes y vont enlever des briques pour les vendre à Balfara, où l'on en fait les fondemens des maifons.

TEREI. Voyez ZARABI.

TEREN, province de Perfe, entre le Muzandran & l'ancienne région des Perfes connue aujourd'hui fous le nom d'Hierac, à l'orient d'été d'Ispahan. C'est un pays des plus tempérés, & qui ne fe fent point de la malignité de l'air du Guilan, qui a été le cimetiere de tant de milliers d'Arméniens que le grand Cha-Abas y envoya, quand il les fit tous paffer en Perfe. C'est dans la province de Teren que le roi va d'ordinaire l'été chercher la fraîcheur, & prendre le divertiffement de la chaffe. On y recueille de bons fruits en divers endroits. Cherhar eft la capitale.

TERENTIA, nom d'un pays dont parle Dioscoride. TERENTUM, lieu d'Italie, dans le champ de Mars, près du Tybre, felon Valére Maxime, l. 2, c. 4; car le champ de Mars, comme nous l'apprend Tite-Live, étoit autrefois hors de Rome. Servius dit qu'on donnoit auffi le nom de TERENTUM, à une certaine partie du Tybre, dans Rome, fans doute après que le champ de Mars eut été renfermé dans cette capitale ; à quoi on peut joindre વે le témoignage d'Ovide, qui dit dans fes faltes, lib. 1, verf. 499.

Jamque ratem monitu docta Carmentis ad arcem Egerat, & Thuscis obvius ibat aquis, Fluminis illa latus, cui funt vadajuncta Terenti, Afpicit, & fparfas per loca fola cafas.

Martial, Epigr. l. 1, epift. 70, au lieu de Terentum le fert du plurier Terenti :

Cœpit, maxime, Pana, qua folebat, Nunc oftendere Canium Terentos.

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