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Il emploie pourtant le même mot au fingulier, lib. 10, derne eft TRIESTE, felon Lazius & Léander. Pline & Proepift. 63.

Bis mea Romano spectata eft vita Terento.

lomée donne à cette ville le titre de colonie; mais on ignore le tems de fon établissement. Il eft furprenant que Strabon, 1.7, p. 314, qui a écrit fous Tibére, appelle Tergefte un village de la Curie, à Tergefta vico Carnico. Cependant De

Et Aufone, lib. 4, epigr. 1, dit TERENTUS pour TE- nys le Périégete, qui, felon Pline, l. 6, c. 27, a écrit fous

RENTUM:

Et qua Romuleus facra Terentus habet.

Zofime, Hift. l. 2, c. 1 & 2, est, je pense, le feul qui écrive Tarentum au lieu de Terentum; ce qui pourroit être une faute de copiste.

TERENUTHIS, ville d'Egype, felon Etienne le géographe. Peut-être eft-ce la même ville qui eft appellée THENENUTHUM dans la notice des dignités de l'Empire, fect. 18.

TERESES, peuples de l'Espagne Bétique. C'est Pline, 1. 3, c. 1, qui en parle. Il dit que ces peuples furent furnommés Fortunales. Terefes pourroit fignifier une ville aufsibien qu'un peuple.

TERESSA, ville de l'Æolide, felon Pomponius-Mela. TERESTIS, ville d'où étoit originaire Aftoron, médecin empirique, dont il est parlé dans le livre attribué à Galien, de medecine expertis.

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TERETINATIBUS. On trouve ce mot dans Feftus. Voici le paffage Teretinatibus qui à flumine Terede dicti exiftimantur,& fyllaba ejus tertia mutata, & pro Terede Teram fcribi debuiffe. Ce paffage de Feftus eft corrompu, felon Dacier, qui au lieu de & pro Terede Teram fcribi debuiffe, voudroit lire & pro Tereti, Teredi fcribi debuisse. Quoi qu'il en foit, Feftus femble dire que les Teretinates étoient des peuples qui prenoient leur nom du fleuve Teres ou Teredes, & que par conféquent on devoit écrire Teredinates, & non Teretinates; mais où étoit ce fleuve Teres ou Teredes? c'eft ce que perfonne ne nous apprend.

TEREUS, fleuve d'Italie, felon Pomponius Sabinius, ad lib. 7. Eneid. qui dit que ce fleuve fe jettoit avec l'Amafenus dans le fleuve Liris. Ortélius croit qu'au lieu de Tereus, il faut lire TRERUS. Voyez ce mot.

TERGA, ville d'Afrique, au royaume de Maroc, à dix lieues d'Azamor, fur la riviere d'Ommirabi, dans une fituation aflez avantageuse. Elle a été bâtie par les anciens Africains qui l'ont ceinte de murailles & de tours. Elle dépendoit autrefois des Arabes de Charquie ; mais quand les Portugais conquirent Safie, Ali ayant tué Abderame y alla demeurer quelque tems avec plufieurs gens de guerre qui le fuivirent. Mulei-Nacer, frere du roi de Fez, l'emmena avec lui quand il transporta une partie de ces peuples, & la ville demeura déferte, fans qu'elle fe foit repeuplée depuis, à caufe de divers fléaux de guerre, pefte & famine, dont ce pays a été tourmenté. Les campagnes font aux environs de cette place fort bonnes, & les Arabes de Charquie y errent avec leurs troupeaux. * Marmol, Royaume de Maroc, 1. 3, c. 64.

TERGAU ou TERGOW. Voyez Gouda. 'TERGAZA, ville d'Atrique. Orofe, 4.4, c. 22, la met au nombre de celles dont Manlius fe rendit maître, & qu'il pilla dans la troifiéme guerre punique. Des trois manuscrits qu'Ortélius a confultés, l'un porte Tezaga, un autre Texaga, & le troifiéme Cirica, qui différe bien des deux autres. Cette ville pourroit bien être celle que Pline nomme Tagefte.

TERGEDUM, ville de l'Ethiopie, fous l'Egypte, felon Pline, l. 6, c. 29.

TERGESTE, felon Pline, l. 3, c. 18, TERGESTUM, felon Ptolomée, l. 3, c. 1, URBS TEGESTRÆORUM, felon Denys le Périégéte, vers 382, ville d'Italie, dans le ForumJulii. Etienne le géographe écrit Tegeftra. Pomponius-Méla, l. 2, c. 3, la met au fond du golfe auquel elle donnoit fon nom, & qu'on appelloit Tergeftinus Sinus. Le véritable nom de cette ville eft TERGESTE, & c'eft ainfi qu'il eft écrit dans les anciennes inscriptions. En voici une rapportée par Gruter, pag. 388,num. 1.

AED. II. VIR. JUR. D. TERGESTE.

La table de Peutinger porte auffi Tergefte. Le nom mo

Augufte, donne à Tergefte le titre de ville; mais peut-être Strabon a-t-il fuivi pour cette qualification quelque ancien auteur qui avoit précédé l'établiffement de la colonie, à moins qu'on ne dife que Strabon diftingue Tergefta de Tergefte, dont il fait ailleurs, 4. 5, p. 215, une petite ville, oppidum Tergefte.

TERGESTINUS SINUS, golfe d'Italie, fur la côte de la mer Adriatique. Pline dit que ce golfe prenoit fon nom de la ville de Tergefte qui y étoit bâtie. D'autres l'ont appellé Aquileius Sinus. On convient que c'est aujourd'hui le golfe de Trieste.

TERGILANI, peuples d'Italie. Pline, lib. 3, c. 11, les place dans la Lucanie.

TERGIS, ville de la Libye, aux confins de l'Ethiopie, felon Etienne le géographe.

TERGOW. Voyez GOUDA.

TERGOWITS, TERGOVISTE, TERGOWISK ou TARVIS, ville des états du Turc, en Europe, dans la Valaquie, fur la riviere de Jalonicz, à l'orient de Cragocen, & à l'ocident de Buffovo. La route pour aller de Tergowits à Braffow ou Cronftat, & qui traverfe les montagnes qui féparent la Valaquie de la Transylvanie, s'appelle le PASSAGE DE TERGOWITS. On croit que c'eft la ville appellée Tiriscum par Ptolomée, l. 3, c. 8. * De l'Isle, Atlas.

TERHAGEN, abbaye du Pays-Bas, au diocèle de Gand, près d'Axelle. Elle eft de dames de l'ordre de cîteaux, & fut fondée vers 1245, par Marguerite, fœur de Jeanne, comteffe de Flandres, & depuis fon héritiere en la comté de Flandres.

TERIA, montagne de la Troade. C'eft Homére, Iliad. B. qui en parle. Le nom de TERIA eft connu de Strabon, l. 12, p. 565, mais il femble en faire une ville.

TERIAS, fleuve de Sicile, felon Pline, l. 3, c. 8. Thucydide & Diodore de Sicile parlent de ce fleuve; mais le premier écrit TEREAS, & le fecond TURIAS. Ortélius dit qu'Aretius & Fazel nomment ce fleuve Jarretta ou Giaretta, l'un & l'autre eft une faute. Le Jarretta eft le Symathus des anciens, & non le Terias, qui, felon le pere Hardouin & de l'Ifle, eft nommé aujourd'hui Fium di S. Leonardo.

TERIDATA, ville de la Mélopotamie. Elle eft marquée par Ptolomée, l.s, c. 18, fur le bord de l'Euphrate, entre Pacoria & Naarda.

TERINA, ville d'Italie, chez les Brutiens, felon Pline, le périple de Scylax & Etienne le géographe. Diodore de Sicile, Pomponius Mela & Strabon, font auffi mention de cette ville. Pline, lib. 3, cs, l'appelle Crotonenfium Terina, parce qu'elle avoit été bâtie par les habitans de Crotone. Elle donnoit fon nom au golfe fur lequel elle étoit fituée, & qu'on appelloit Sinus Terinaus. C'est aujourd'hui le golfe de Sainte-Euphémie. Quant à la fituation précise de Terina, on ne s'accorde guères. Le P. Hardouin dit que c'eft aujourd hui Nocéra. Si on s'en rapporte à Etienne le géographe, il femble qu'elle devoit être fur un fleuve de même nom. * Solin, c. 2.

TERINÆUS-SINUS. Voyez TERINA.

TERIOLUM, ville de la Rhétie, felon la notice des dignités de l'Empire, fect. 59. Lazius dit dans fa république romaine, que c'eft aujourd'hui le château de

Tirol.

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1. TERK, fleuve d'Afie, dans la Circaffie. Petis de la Croix, dit dans fon hiftoire de Timur-Bec, lib. 3, cap. 52 que ce fleuve fe nomme auffi Timenki, ou Timenski. Il prend fa fource dans le mont Alburz, en Georgie, & il se jette dans la mer Caspienne.

2. TERK, riviere qui paffe auprès de la ville de Teik. C'est l'Alonta de Ptolomée, felon Oléarius.

Niger, fuivi par Baudrand, dit que c'est le Joana.

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TERKI, ville d'Afie, dans la Circaffie, dont elle est capitale. Elle eft fituée à une bonne demi-lieue de la mer fur la petite riviere de Terk ou Timenski, qui fort de la grande riviere de Buftro, & facilite la communication de la ville & de la mer. Terki eft inacceffible par-tout ailleurs à caufe des marais dont elle est environnée de tous côtés à un grand quart de lieue à la ronde. Cette ville eft dans un plat pays où la vue n'a point de borne; ce qu'il eft bon de remarquer, parce que la carte de Nicolas Janfon Piscator ou Viffcher, quoique d'ailleurs paffablement exacte, met la ville de Terki for une montagne, confondant ainfi la ville de Tarku dans le Dagefthan, avec celle de Terki en Circaffie. Le pole y eft à 4323' d'élévation. La longueur de cette ville eft de deux mille pieds, & fa largeur de huit cents, & elle est toute bâtie de bois, fans en excepter les tours & les remparts. D'ailleurs elle eft bien pourvue d'artillerie; mais Jean Struis nous apprend, dans fon troifiéme voyage, que Terki, qu'il met à 43° 27′ de longitude, a été accrue depuis à plufieurs reprises, entr'autres dans l'année 1636, par un ingénieur hollandois nommé Corneille Nicolas. Ce fut lui qui traça le plan du rempart, où l'on n'a presque rien changé depuis. Ce rempart eft haut de trois toiles, & épais de dix. Les bastions ont leur terre-plain égal à la hauteur du rempart. Cette enceinte & le refte des ouvrages mettent la place en tel état que chacune de fes parties découvre l'ennemi de front & de flanc, & peut réfifter maintenant à une forte armée. Thomas Belli, colonel Anglois, y fit quelques changemens en 1670.La garnifon ordinaire eft de deux mille hommes, dont quinze cents font fous le commandement d'un vaivode ou colonel, & font diftribués en trois pricaffes ou régimens de cinq cents hommes chacun. Les autres cinq cents font pour la garde du prince. Ce font les Ruffiens qui les entretiennent, & ils font obligés de fe joindre aux autres en cas de befoin. Elle appartient au czar qui y tient une bonne garnison, & il l'a fait fortifier. Cette ville a un prince particulier nommé Muffa, qui eft feudataire du czar. *Oléarius, Voyage de Moscovie & de Perfe, l. 4, p. 338. TERLIZZI, petite ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la terre de Barri. Elle eft fituée dans les terres, environ à cinq milles au midi de Bifeglie, & à fix milles au couchant de Bitonto.* Magin, Carte de la terre de Barri. TERMANTIA. Voyez TERMES. TERME. Voyez TERMES.

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1.TERMED, province d'Afie, dans la Tranfoxiane. On la nomme auffi Saganian, felon Petis de la Croix, dans fon hiftoire de Timur-Bec, l. 3, c. 2. Sa capitale fe nomme aufli Termed. Voyez l'article fuivant.

2. TERMED, ville d'Afie, dans la Tranfoxiane, felon Petis de la Croix, l. 2, c. 5, dans fon hiftoise de TimurBec, fur le Gihon. Elle eft fur l'Oxus, a 85d & demi de longitude, felon de l'ifle, dans fa carte de l'Afie feptentrionale. Quoique cette ville eût d'autres places dans la dépendance, elle dépendoit elle-même de la ville de Kefch. Sa fituation, dans un lieu commode pour le commerce, faifoit que fon port étoit fort fréquenté. Le fultan de Carizme l'avoit conquife fur Behram-Schah, peu de tems avant que le grand Genghizcan s'en rendît maître. Ce dernier l'affiégea en 1221; fes murailles étoient revêtues de brique, & il y avoit un château dont l'Oxus défendoit un côté. Ces fortifications parurent affez fortes aux habitans pour foutenir un fiége jusqu'à ce qu'ils euffent reçu le fecours qui leur étoit promis; mais ce fecours manqua, & les murailles de la place furent détruites au bout d'onze jours. Les Mogols emporterent. Termed d'affaut, firent payer cherement aux affiégés le fang de leurs compagnons qui avoient péri durant le fiége, & la ville fut enfin rafée. Elle fut rétablie dans la fuite: car elle fubfiftoit du tems de Timur-Bec. Voyez l'hiftoire de Timur-Bec, par Petis de la Croix, l. 2, c. 5, & l. 3, 6.2.* Petis de la Croix, Hift. du grand Genghizcan, l.3,c.7. TERMENEZ, petit pays de France, dans le Languedoc, au midi du diocèle de Carcaffonne, & qui s'étend juf qu'aux confins du Rouffillon. Il a pris fon nom de l'ancien château de Termes, autrefois la plus forte place de ce pays, par fa fituation fur un rocher fort efcarpé. C'eft ce qui donnoit la hardiefle à fes maîtres de méprifer le roi d'Arragon & le comte de Toulouse, & de refufer d'obéir au vicomte de Béziers, feigneur immédiat de ces feigneurs de Termes. Simon de Montfort prit ce château fur Raymond avec beaucoup de peine, durant la guerre des Albigeois, comme nous l'apprenons de l'hiftorien Pierre de Vaux de Cernay,

aécrit le fiége de cette forterelle. Raymond rentra en poffeffion de cette feigneurie, & le dernier de fes defcendans nommé Olivier, fe foumit volontairement à faint Louis dans les années 1241 & 1245. Peu de tems après il fe révolta contre le roi, qui le dépouilla de tout fon bien, lequel fut confisqué à caufe de la félonie d'Olivier. Néanmoins faint Louis lui fit rendre jusqu'à deux cents cinquante livres de rente, lorsqu'il l'accompagna à fon premier voyage d'Outre-mer. Joinville dit qu'Olivier de Termes paffa pour un des plus vaillans chevaliers de cette croifade. Dans le même tems le Termenez fut réuni à la couronne, & le roi d'Arragon par le traité de 1258, renonça aux prétentions qu'il avoit fur le château de Termes & fur le territoire de Termenez, lesquelles étoient fondées principalement fur ce que Termes étoit un fief de Beziers, dont le feigneur vicomte étoit vaffal du roi d'Arragon; ce roi céda auffi à la France fes droits ou prétentions fur Pierre Pertus enclavé dans le Termenez, & qui avoit été tenu en fief des rois de France, avec les pays de Sault & de Fenouilledes, par Nunno, comte de Rouffillon. * Longuerue, Desc. de la France, 1 part. p. 245.

Le Termenez qui eft non au midi, mais au fud-eft du diocèfe de Carcaffonne, eft compris dans celui de Narbonne.

TERMERA, ville de la Carie. Pline, L. 5, c. 29, en fait une ville libre. Strabon, l. 14, p. 657, qui a écrit Termerium, la place près du promontoire des Myndiens, qu'on appella auffi promontoire Termerium. Le texte grec de Prolomée, l. 5, c. 2, connoît cette ville; mais les interprétes lifent Pepere au lieu de Termere, & le manuscrit de la bibliotheque palatine porte Permere. Elle eft rangée par Prolomnée au nombre des villes de Lydie & de Mæonie. C'eft la même ville qu'Etienne le géographe appelle Tel

mera.

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TERMERIUM. Voyez TERMERA & SCOPIA.

TERMERUM, lieu que Strabon, L. 14, p. 657, place au-deffus de l'ifle de Coa ou de Co; mais ce pallage de Strabon a paru fufpect, & il y a grande apparence qu'au lieu d' ὑπὲρ τῆς Κῶας, il faut lire ὑπὲρ τῆς ἄκρας, ce qui dira que ce lieu Termerum étoit fur le promontoire Termerium.

1. TERMES, ville d'Efpagne, dans la Celtiberie, felon Pline, l. 3., 6. 3, & Florus, l. 4, c. 11. Ptolomée, l. 2, c. 6, la donne aux Arevaci, & Appien, p. 535, dit que Termifus étoit une grande ville. Le nom moderne, felon plufieurs, eft Lerma ou Lerme, fur l'Arlanzon; selon d'autres néanmoins, c'est aujourd'hui Nuestra Senora de Tiermes. Les habitans de cette ville font appellés Termeftini par Tite Live, epitom. 54. Il s'agit de favoir fi la ville de Termantia d'Appien, eft la même ville que Termes, & fi les Termantini font le même peuple qui eft appellé Termeftini par Tite-Live. Une chofe donne matiere à ce doute, c'eft qu'il n'eft guères naturel qu'un même auteur, dans un même livre & dans la description de la même guerre, appelle la même ville tantôt Termantia, tantôt Termifus; cependant la plupart des modernes jugent qu'Appien fous ces deux noms a entendu parler de la même ville.

2. TERMES. Voyez TERMENFZ. TERMESSUS. Voyez TERMISSUS.

TERMESTINI.Voyez TERMES, no. 1, & TERMISSUM, TERMETIS, montagne de l'Afie mineure. Pline, l. 5, 7. 29, dit qu'elle étoit jointe par le pied au mont Olympe. Le pere Hardouin prétend que TERMETIS ou plutôt TERMES, n'étoit pas une montage, mais une ville au pied du mont Olympe.

1. TERMINI, (Le golfe de ) gránd golfe fur la côte feptentrionale de la Sicile. En fortant de Palerme & côtoyant vers la Tramontane, à l'orient au bout de dix milles, on palle les caps de Buengerbin & de Zofarana où commence le golfe de Termini. A quatorze milles plus loin on trouve la ville de Termini; & fur un autre cap qui termine le golfe à vingt-quatre milles plus avant, eft fituée la ville de Cefalu.

2. TERMINI, ville de la Sicile, (a) dans le val de Mazzara, fur la côte feptentrionale, à l'embouchure d'un fleuve de même nom, à la droite vers les confins du val Démone. Cette ville étoit nommée anciennement THERME & THERMÆ HIMERENSES. Elle a une grande rue (b) qui regne le long de la mer, d'où elle eft féparée par une forte muraille & par un grand quai où les barques fe peuvent retirer fur le fable, n'y ayant point de port allez bon pour les mettre à Tome V.

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l'abri de la tempête. La maifon de ville & l'églife font dans cette rue : il y a auffi un grand marché, où parmi de trèsbeaux fruits on voit quantité de gros cedres. Ce font des fruits femblables à des citrons, fi ce n'eft qu'ils les furpaffent fept ou huit fois en groffeur. On n'en eftime que l'écorce qui eft quelquefois épaiffe de deux doigts & d'un goût fort agréable. Le dedans eft fi aigre & fi fort, qu'il ne peut fervir qu'à défalterer. Près de ce marché il y a une très-belle fontaine, & fon grand aqueduc se voit hors de la ville; il y apporte l'eau de fort loin. On remarque encore à Termini un fort château tout neuf, fait en façon de citadelle, qui commande fur la mer & fur la ville. Il y a encore quelques petits forts le long d'un petit cap qui eft proprement un rocher, dont la rade qui eft devant la ville, reçoit quelque abri. La ville de Termini eft fort renommée pour les bains pour la quantité de bleds & de bons vins qu'on y charge, ce qui fait qu'il s'y rencontre des marchands très-riches. (a) Corn. Dict. (b) * De l'Ifle, Atlas.

&

3. TERMINI, riviere de Sicile, dans le val de Mazzara. Elle a fa fource dans la baronnie de Prizzi, près de la bourgade de ce nom; de-là elle prend sa source vers l'orient, jusqu'à Alcala de Friddi, où elle tourne tout court vers le nord pour aller fe jetter dans la mer, près de la ville de Termini.* De l'Ifle, Atlas.

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TERMISSUS, ville de l'Afie Mineure, dans la partie méridionale de la Pifidie. On trouve le nom de cette ville écrit différemment dans les anciens auteurs. (a) Ls uns écrivent TERMESSUS, les autres TERMISSUS, TERMESUS & TERMISOS. Strabon, Ptolomée & Tite-Live, fuivent la premiere de ces ortographes, qui eft confirmée par l'inscription d'une médaille qui eft dans le cabinet de Médicis ; on lit d'un côté : TEPMHCCEON, & fur le revers: COAImoc, qui eft le nom d'un héros qui fut cause que les habitans de la Pifidie & principalement de Termeffe, furent nommés Solymi. (b) Les notices épiscopales lifent TERMESOS & TERMISOS, ortographes qu'on ne doit pas rejetter, puisque le pere Hardouin rapporte une médaille du cabiner du roi avec TEPMICEION, & fur le revers celui-ci COAIMOC comme dans la médaille du cabinet du grand duc de Toscane; enfin, cette même ville eft appellée TELMISSUS par Arrien, de exped. Alexandri. & l'on a eu tort de lui en faire un crime, puisque Tite-Live, . 38, c. 15, Euftathe, ad Dionyf. verf. 859, l'ont fait. Quant à la fituation de Termelle, on la trouve marquée dans Strabon, qui la met aux confins de Milyade, dont elle étoit séparée par un passage étroit. Milyas eft ab anguftiis juxta Termeffum. Dans un autre endroit il dit que Termeffe, ville de Pifidie, eft fituée dans le détroit des montagnes, par où l'on entroit dans la Milyade: Termeffus Pifidica urbs anguftiis montium adpofita, per quas eft tranfitus in Milyadem. (a) Cellarius, Geog. ant. l. 3, c. 4. (b) Strabo, l. 23, extremo.

TERMISUS ou TER MISOS. Voyez TERMISSUS. TERMOLI, ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la Capitanate, fur les confins de l'Abruzze citérieure, près de l'embouchure du Fortore, avec un évêché fuffragant de Benevent. Cette ville, appellée autrefois Buba, appartenoit aux Frentani.

TERMIZ ou TERMID, grande ville de la Tranfoxiane, à 994 de longitude, & à 37 de latitude. Elle eft fituée fur le bord du Gihon. Son territoire eft très-étendu, & elle a beaucoup de villages dans fa dépendance. Elle a donné naisfance à plufieurs grands hommes. *Manusc. de la Bibl. du roi. TERMUS, fleuve de l'ifle de Sardaigne. Ptolomée, 1.37, c. 3, marque fon embouchure fur la côte occidentale de l'ifle, entre le promontoire Hermaum & le port Coracodes. TERNAMUNENSIS. Voyez TERNAMUS ENSIS TERNAMUSENSIS, ou TERNAMUNENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Céfarienfe, fuivant la notice des évêchés de cette province. L'évêque de ce fiége y est appellé Donatus, & Sarmentius dans la conférence de Carthage, no. 180. Un ancien manuscrit de cette conférence porte Cernamufenfis; mais Baluze a fait voir qu'il falloit lire Ternamufenfis ; il tire fa preuve de l'itinéraire d'Antonin, où l'on trouve Taranamufa Caftra, entre les villes de la Mauritanie Céfarienfe. Ce qui eft certain, c'eft que cette ville eft différente de celle qui eft appellée Ceramunenfis dans la Numidie, & qui, felon la conférence de Carthage, n°. 133, n'avoit aucun évêque donatifte.

TERNAND, lieu de France, dans le Nivernois, diocèse & élection de Nevers; il eft fitué en plaine, à trois

lieues & demie de la Loire, & à deux de Lúzy. Les terres font bonnes à feigle, mais rapportent peu de froment & autant de foin qu'il en faut pour la nourriture des beftiaux ; il y a quelques vignes & peu de bois. Il y a une petite collégiale compofée de deux prébendes. Le curé de la paroiffe en eft prévôt, & a fix cents livres. Ces bénéfices font à la nomination du feigneur.

TERNAT & JUBAT, lieu de France, dans la Marche au diocèfe de Limoges, élection de Gueret. C'eft une petite paroiffe fituée dans la montagne. Les terres font bonnes pour le feigle, pour l'aveine & pour les raves: Il s'y fait un bon commerce de beftiaux. Les habitans y font laborieux, ce qui les met à leur aife.

1. TERNATE, ifle des Indes, dans l'Archipel Moluque, fous la ligne équinoxiale, à trois cents lieues à l'est de Malacca, & à presque autant au fud-ouest de Manille; elle eft la premiere & la principale des ifles Moluques. Cette ifle a fix lieues & demie de tour : il y a un volcan, dont la principale bouche eft de la largeur d'un jet de pierre, les deux autres font plus petites, l'une à l'eft, vers la mer Malaye, & l'autre au nord-oueft, fur Facome. On recueille une très-grande quantité de foufre autour des trois; il jette ordinairement avec plus de fureur dans les mois d'avril & de feptembre. Ce volcan fit un défordre incroyable en 1643, le 15 de juin, pendant trois jours continuels, jettant fort loin, outre des flammes, de la fumée & des cendres, quantité de pierres enflammées, qui brûloient tout ce qu'elles rencontroient, de forte que le village de la Sula en fut confumé; l'ifle fut dans un mouvement continuel pendant tout ce tems, & on entendit un bruit effroyable dans les cavernes, & de tems en tems comme des coups de canon. Les habitans de Ternate font un peu plus bruns que ceux des Philippines; leur physionomie eft belle, & les hommes font mieux faits que les femmes; les deux fexes ont un grand foin de leurs cheveux, en les oignant avec une certaine huile, qu'ils appellent d'Agiungioli; les hommes les portent jusqu'aux épaules, & les femmes, les plus longs qu'elles peuvent. Les hommes ont un pourpoint de diverfes couleurs, de certaines culotes jusqu'aux genoux, & une ceinture; ils vont nuds pieds & fans bas, même les principaux. Les femmes s'enveloppent, depuis la ceinture jusqu'aux genoux, avec une toile de coton, fur laquelle elles en mettent une autre de plus grand prix ; le pourpoint eft comme celui des hommes, mais elies y ajoutent une riche étoffe de foie, ou de coton, en guile de petit manteau. Ils fe nourriffent miférablement, comme tous les Mahométans, fe contentant de pain de fagou ou du maïs, & de camottas; ils vivent malgré cela jusqu'à cent ans, avec fort peu de maladies. Ils ont peu de religion, & encore moins de fidélité. Les hommes s'adonnent aux armes, & les femmes ne font rien du tout : leur langage eft généralement le malays: leurs armes font l'arc & la fléche, & on peut affurer que leur valeur eft la feule vertu qu'ils cultiveut. Ils font pareffeux, mais ils ont horreur des rapines & du larcin. Quand on leur parle de s'adonner au travail, aux métiers, aux arts, aux fciences, ils difent qu'il n'y a point d'apparence de charger, d'un fi pefant fardeau, une vie, qui eft fi courte, qu'il faut la paffer avec plus de tranquillité & de douceur : ils fe moquent des peines qu'on fe donne pour contenter, difent-ils, fa bouche & fon appétit, pour le mieux remplir le ventre & l'eftomac, pour fatisfaire fa volupté, & ce qui leur paroît encore plus ridicule, fouvent pour fatisfaire une chimere, qui est l'ambition. Ainfi, tout le travail qu'ils font, par une néceflité abfolue, n'eft que de se bâtir une maison, chacun étant l'architecte de celle où il veut habiter, de fe faire des habits, de fe creuser chacun fon canot d'un gros tronc d'arbre, de pêcher du poiffon pour vivre, ou d'aller tuer quelque bête dans les bois. Chaque famille est pourvue d'une ou deux petites nattes, qui leur fervent de chaifes, de bancs, de tapis, de tables, de lits : leur coude leur fert d'oreiller. Le refte de leurs meubles confifte en quelques pots, & fur-tout en une hache. Le roi de cette ifle étoit autrefois fort puiffant, puisque foixante (b) & douze ifles voifines, qui avoient chacune leur roi, dépendoient de lui. Quelques-uns de ces princes vasfaux s'étant foulevés contre le roi de Ternate, les Portugais profiterent de cette divifion, bâtirent le fort de Gamma Lamma, dans l'ifle, & y établirent leur commerce;

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mais ils en uferent fi mal avec le roi & fes fujets, qu'ils leur devinrent odieux. L'amiral van Neck, qui commandoit les vailleaux de la compagnie, y ayant abordé, fut reçu comme un libérateur, qui venoit au fecours d'un peuple opprimé, & le roi lui donna la préférence fur toutes les autres nations pour le commerce des épiceries. Les Portugais, qui vouloient s'oppofer à l'établiffement des Hollandois, leur livrerent combat ; mais ces derniers étant victorieux, on leur permit de bâtir un fort, qui eft le premier que la compagnie ait eu dans les Indes. Après divers autres combats, les Portugais furent enfin contraints d'abandonner cette ifle, & la compagnie s'en rendit la maîtreffe abfolue: depuis ce tems, le roi de Ternate s'eft foumis à l'autorité de la compagnie, qui l'a même obligé d'arracher tous les arbres de girofle dans fon royaume ; mais, pour le dédommager, elle lui donne tous les ans environ dix-huit mille risdales en espéces. Elle a eu la même politique dans tous les autres pays qui produifoient des cloux de girofle, afin d'être la feule maîtrefle de ce riche commerce à Amboine. Malayo eft la capitale de l'ifle & le féjour du roi : cette ifle ne doit être confidérée que comme la frontiere des autres gouvernemens de la compagnie, qui en tire fort peu de profit: elle y débite, à la vérité, des toiles & d'autres marchandifes de Guinée, mais l'écaille de tortue & autres denrées, qu'elle en rapporte, ne fuffifent pas à l'entretien du gouvernement. (a) Gemelli Careri, tom. 5, p. 222 & suiv. ( b ) Janiçon, Etat préf. des Provinces Unies, t. I, p. 367.

Du côté de l'eft de l'ifle, vers la montagne, il y a un lac de bonne cau douce, qui s'étend une demi-lieue, & n'a point de fond dans le milieu. Comme il eft proche de la mer, il hauffe & bailfe comme elle; on n'y voit aucune forte de poiffons, cependant il s'y trouve quelquefois des crocodiles. Les Maures vouloient couper la terre & faire de ce lac un bon port, à caufe du peu de distance qu'il y a à la mer ; mais ils n'ont jamais eu le cœur d'entreprendre un tel ouvrage.

L'eau douce y eft bonne & fe puife des puits: l'ifle ne produit des vivres que fort médiocrement: il n'y a de beftiaux que quelques cabris : il n'y croît point de riz ni d'autres grains propres à faire du pain; mais il y a un certain arbre dont la moelle, rend une fubftance à peu près femblable à la scieure de bois. C'eft de cette fubftance qu'on fait du pain, qu'on nomme fagu ou faga; ce pain est fort blanc, on le fait de la grandeur de la paume de la main en carré, & on s'en fert au lieu de monnoie pour le commerce de l'ifle; car tout ce qu'on y vend & qu'on y achete fe paye en pain. En récompenfe, elle abonde en noix de cocos & en banages. Il y a auffi des oranges & des citrons, mais elle produit le clou de girofle avec une fertilité admirable. Il y a peu de poules, beaucoup de beaux perroquets, qui font rouges fur le dos, avec de petites plumes jaunes fur le devant des aîles: ils font un peu plus petits que ceux des Indes occidentales, mais ils apprennent bien mieux à parler.

Il y a quantité de manucodiata ou oifeaux de paradis dont on dit plufieurs chofes extraordinaires : mais ce qu'on en peut dire, avec plus de fureté, c'eft que le plumage en eft d'une beauté admirable.

Il y a auffi beaucoup d'amandiers, dont le fruit eft plus gros que celui de nos arbres : fes coquilles font fi rudes qu'on a de la peine à les caffer avec un maillet: le feu en eft extrêmement âpre, ce qui fait que les forgerons s'en fervent. Il y a dans chaque coquille deux ou trois amandes, d'une figure longue : il y croît auffi du tabac, mis pas G bon que celui qui vient des Indes occidentales. Les esclaves s'en fervoient & en avoient toujours avec eux, eftimant qu'il les rafraîchiffoit & les reftauroit. La mer y produit des poiffons de toutes les fortes : les montagnes font pleines de fangliers, de civettes & d'autres animaux, comnie d'un nombre infini de ferpens d'une grandeur prodigieufe, dont le fiel eft un bon remede contre les fièvres. Le pays eft tout montagneux & presqu'inacceffible, à caufe des grands arbres épais, qui font comme liés enfemble par des canes d'Inde. Le climat eft chaud & fec: dans les lieux hauts les vents font froids, & dans les pays bas la chaleur eft modérée, quoique fous la ligne : le vent de fud-ouest y fouffle fans fon humidité naturelle; au contraire, venant par-deffus le volcan de Machica, & paffant par Montiel & par Tidore, dans le tems que le girofle eft en fleur & que

la noix muscade meurit, il eft chaud & fec, ce qui caufe diverfes maladies, fur tout celle qu'on appelle berber ber, mal très-dangereux & incurable. Il y a des herbes & des fimples dans les montagnes, qui ont de grandes vertus, que les habitans connoillent, & dont ils le fervent en plufieurs maladies.

2. TERNATE, tire fon nom d'un de fes bourgs, fes habitans l'appellent Gape : cette ifle eft à un demi degré de latitude feptentrionale, à deux lieues de Tidor.

TERNEUSE ou TER-NEUSE, fortereffe de la Flandre Hollandoife, à deux lieues au nord de la ville d'Axel, tur le bord de l'Escaut occidental, & entre les branches de ce bras de mer. Ce n'étoit autrefois qu'un village où un bourg, que le comte de Hohenlo, général au fervice'de la république, commença de fortifier en 1583, fans que les troupes, que le prince de Parme avoit envoyées pour traverfer cet ouvrage, puffent l'en empêcher. Depuis ce tems, les Etats-Généraux en augmenterent tellement les fortifications, qu'ils en firent une place presque impres nable. Son affiette, dans un terrein bas & marécageux, qui peut être inondé, n'y contribuoit pas peu, mais après la paix de Munfter les fortifications en furent fi négligées qu'en l'année 1680, on les rafa, & en 1682, une partie fut engloutie par les eaux de la mer. Cette ville eft d'une figure oblongue, dont le milieu eft étroit, & les deux bouts étoient ronds & formoient deux espéces de forts. Le rempart eft aujourd'hui d'un petit circuit, un des bouts étoit flanqué de quatre bastions & l'autre de trois. Cette ville renferme huit rues, environ quatre-vingt-dix maifons & trois cents habitans, qui font presque tous réformés. L'églife, deffervie par un miniftre de la claffe de Walcheren, donne par devant fur la longue rue, & par derriere fur le rempart. La bourfe eft fur une place où le marché fè tient tous les mercredis, & elle a la vue fur le quai, par devant lequel on voit paffer touts les jours plufieurs ba teaux. De ce quai, on découvre le Zuid Beveland, fitué vis-à-vis de la ville, & qui fait partie de la Zelande. La maifon de ville eft un bâtiment fort commun : il y a deux portes, l'une que l'on nomme la porte de l'Eau, & l'autre la porte de la Campagne. L'amirauté de Zélande y entretient un commis collecteur. Il y avoit dans la jurisdiction de cette ville le fort Maurice, du nom de fon fondateur qui a été démoli, & qui étoit fitué vis à-vis de Philippine, fur le canal de Rhée. Il y a encore les monumens d'un ancien couvent qu'on nommoit la Trinité, avec un hameau qui porte le même nom. * Janiçon, Etat prés. de la république des Provinces Unies, t. 2, p. 389.

TERNI, ville d'Italie, dans l'état de l'Eglife, au duché de Spoléte, en latinInteramna, Interamnia ou Interamnium. Elle eft dans une ifle d'environ quatre milles de circonférence, formée par les deux bras de la riviere Nera. Elle a été autrefois affez confidérable, les grandes ruines dont elle eft environnée en font une preuve : c'étoit une ville municipale, qui le gouvernoit par fes propres loix, comme une république, qui jouiffoit du droit de bourgeoifie romaine. Le tems qu'elle a été honorée de ce titre n'eft pas bien certain, & celui de fa fondation encore moins. La plupart des villes de l'Ombrie & des provinces adjacentes, fe difent plus anciennes que Rome. Terni est de ce nombre, cependant elle n'a été bâtie que quatrevingt-deux ans après cette capitale du monde, fuivant une inscription qu'on conferve dans la maison de ville, ou feulement quatre-vingts ans, comme l'hiftorien Pighio le prétend, fondé fur une inscription qui est dans la cathédrale,où l'on lit qu'elle fut bâtie cinq cents quarante-quatre, ans avant le confulat de C. Domitius Anobarbus & de M. Camillus Scribonius, qui furent confuls l'an 624. Cette ville tomba à la fin de la domination des Romains, puis des Lombards, & enfuite de quelques familles particulie

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protégées par les empereurs allemands & autres princes, fous lesquels elle a gémi, jusqu'à ce qu'elle foit venue fous celle des papes dans le quinziéme fiécle.* Labat, Voyage d'Italie, t. 7, p. 94.

La ville eft beaucoup plus longue que large, fes rues font affez droites, pavées de briques; elles ont de la pente fufifamment pour que les eaux des fontaines publiques & de celles qui font dans la plupart des maifons, les lavent & emportent toutes les ordures : cela lui donne un air de propreté, qui fait plaifir, & qui contribue beaucoup à la bonne fanté dont on y jouit. On y compte plus de deux Tome V. O oooo ij

mille maisons & plus de douze mille habitans, il y a deux foires franches dans les mois de février & de feptembre, pendant la premiere desquelles le gouvernement de la police dela ville eft entre les mains des bourgeois, que le corps de ville élit pour cette fonction, & pendant la derniere entre les mains des confreres de fainte Lucie. La ville eft partagée en fix quartiers, qui renferment quatorze paroiffes, huit couvens d'hommes, cinq monaftères de filles, plufieurs compagnies ou confréries de pénitens, & quatre hôpitaux pour les pauvres & pour les malades. L'évêque reléve immédiatement du faint fiége. Il y avoit autrefois à Terni quantité de palais, dont il ne refte plus que les ruines. Le plus apparent de ceux qu'on y voit eft celui du comte Spada. L'églife cathédrale, qui eft de figure ronde & magnifique, eft une pièce d'antiquité. Le territoire de Terni eft le plus fertile & le plus abondant des états du pape. On y fauche les prés trois fois l'an, après quoi on y met les beftiaux jusqu'au commencement du printems. Le bœuf y eft excellent, les pigeons domestiques & fauvages, les tourdes & les tourterelles y font trèsbonnes; on y mange du veau aufli-bon que le mongano de Rome; la volaille y eft en abondance; les pêches y font communément à vingt onces la pièce, les abricots, les poires, les figues & généralement tous les fruits y font trèsgros & d'un très-bon goût. Les melons y font d'une grosfeur qui ne fe trouve qu'en Amérique. Les navets de fix à fept livres pefant y font très-ordinaires, & on en voit de trente à quarante livres. Il y a des choux communs & des choux pommés d'une groffeur étonnante, fort tendres & d'un très-bon goût: ce pays, qui eft uni, gras & humide, produit d'auffi bons vins qu'on en puiffe fouhaiter, & même de la malvoifie & du muscat. Il y a beaucoup d'oliviers, & le négoce de l'huile eft grand dans cette ville. Les habitans arrofent leurs champs avec l'eau de la Nera, qui est toujours blanchâtre. Ils y font venir une partie de l'eau de la Nera, la divifent en cinq branches qu'ils appellent formes ; & ces formes fe partagent en quatre-vingt-cinq canaux, quarante-trois desquels font tourner un pareil nombre de moulins à huile, & les quarante-deux autres des moulins à grains. Il y a encore huit canaux, deux pour deux moulins à papier, trois pour trois moulins à foulon, & trois qui fervent à préparer les cuirs. Chacune de ces formes, outre ces divers canaux, donne quantité de petits ruiffeaux, qui arrofent toute la campabaffe. Au-deffus de la ville de Terni, à deux milles ou environ eft la grande cascade, que ceux du pays appellent CASCATA DELLE MARMORE. C'eft la chute de la riviere Velino, qui fe précipite toute entiere dans la plaine de Terni, pour aller le joindre à la Néra.

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TERNOBUM, ville des Bulgares & la réfidence de leur roi, felon Ortélius, qui cite Grégoras, & ajoute que cette ville pouvoit être au voifinage de la Thrace. Nicétas dit que c'étoit la ville la mieux fortifiée de toutes celles qui étoient fur le mont Hemus, & qu'elle étoit fituée au fommet d'une montagne & dans la Myfie. Chalcondyle la nomme TRINABUM. On croit que c'eft aujourd'hui TERNOVA ou TERNOVO. Voyez TERNOVA.

TERNODORENSE - CASTRUM, lieu de France, dans la Champagne, au diocèfe de Langres, fur l'Hormentio, aujourd'hui l'Armançon, felon Grégoire de Tours. Le nom de ce lieu eft différemment écrit par les auteurs du moyen âge. Les uns écrivent Ternadorum, d'autres Tenoderum, Caftrum Tornoterum, Caftrum Tarnodorenfe, Tornodorum, Tornetrum, Ternodrum. C'étoit un vicomté du tems de Charles le Chauve, & aujourd'hui c'eft un comté connu fous le nom de Tonnerre. De Ternodorum on fit Tourneurre, enfuite Tournerre, & enfin TONNERRE. Voyez ce mot. *Hadr. Valefii. Not. Gall. p. 550.

TERNOIS, (Le) Thena, petite riviere de France, dans 'Artois. Elle prend fa fource près de S. Pol, forme un demi-cercle vers le nord, paffe à l'abbaye de Blangy, & fe joint à la Canche, proche la ville d'Hedin.* Dict. des Pays.

Bas. De l'Isle, Atlas.

TERNOVA ou TERNOVO, ville des états du Turc, en Europe, dans la Bulgarie, fur la riviere de Jantra, au nord occidental du mont Balkan. On juge que c'eft la ville Ternobum de Grégoras. Voyez TERNOBUM. De l'Isle, Atlas.

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TEROTÆ & BERINI, peuples de la Libye, chez qui on trouve une grande quantité d'yvoire: Terota & Berini

ebore abundant, dit Pomponius Mela, 1, 3, c. 10; mais comme ces peuples ne font connus d'aucun ancien écrivain, Pintaut & Turnébe ont jugé que ce paffage étoit corrompu, & ont effayé de le rajufter. Au lieu de Terote & Berini ebore abundant, ils lifent, Terebintho arbore abundant, ou Terebintho ebore abundant. Par-là ces deux peuples font changés en arbres; la métamorphofe n'a pas déplu aux critiques: perfonne ne connoît les Berini. Quant aux Terota, on pourroit trouver quelque chofe d'approchant dans les Therotho, que Pline met au nombre des Troglodytes.

TEROUANE OH TEROUENNE, en latin Tarvanna ou Tarvenna, ville de France, dans les Pays Bas, en Artois. Ptolomée, l. 2, 6. 9, qui écrit Tarvanna, la marque dans les terres, & la donne aux Morini, dont elle étoit, fans doute, la capitale. L'itinéraire d'Antonin la place fur la route de Portus Gefforiacenfis à Bagacum, en cet ordre,

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Ponticum.

La ville de Terouenne vint des premieres au pouvoir de la France, & alors le paganisme étoit encore dans fa force en ce pays-là: on ne voit pas même que le chriftianisme y ait été reçu avant le baptême de Clovis ; & c'eft faint Remi évêque de Rheims, qui envoya faint Anthemunde pour y prêcher la foi. Il fut le premier pasteur de cette églife, & le pays ne fut entierement converti que du tems de faint Audomar, nommé vulgairement Omer, qui a donné le nom à la ville de Sithiu où il fut enterré. Cette ville de Terouenne étoit fur la riviere de Lys à fept mille pas de Saint-Omer. Quoiqu'elle fut enclavée dans les terres des comtes de Flandres & d'Artois, elle ne dépendoit d'eux en aucune maniere, ne reconnoiffant point d'autre maître que le roi de France; & le petit territoire qui dépendoit de cette ville, s'appelloit à caufe de cela la Régale. Quoiqu'elle ait été prife plufieurs fois, elle avoit toujours été reftituée à la couronne de France. Charles Quint au traité de Madrid n'en obtint pas la ceflion; mais l'an 1553 cet empereur s'en étant rendu le maître, la fit ruiner de fond en comble. L'évêque Antoine de Créqui s'étoit retiré à Boulogne fur mer, où fes prédécefleurs avoient fouvent demeuré. C'eft pourquoi on leur avoit quelquefois donné le titre d'évêque de Boulogne auffi-bien que Terouenne. Enfin l'an 1559 le pape Paul IV partagea en trois ce diocèfe, voulant que tout ce qui étoit en Artois & en Flandres fous la domination du roi d'Espagne, reconnût à l'avenir pour le fpirituel les évêques des nouveaux fiéges qu'il établit à Saint-Omer en Artois, & à Ypres en Flandres. Il fépara en même tems ces diocéfes de la métropole de Rheims, foumettant le fiége de Saint-Omer à la nouvelle métropole de Cambrai, & celui d'Ypres à celle de Malines.* Longuerue, Descript. de la France, part. 2, p. 89.

A l'égard de la propriété & de la fouveraineté du territoire de Terouenne, elles furent laiffées à la France par le traité de Câteau-Cambrefis de l'an 1559, ce qui n'empêcha pas les officiers du roi d'Espagne de troubler les François dans cette poffeffion, qu'ils ne purent obtenir paifiblement; & par le traité de Vervins de l'an 1598, il fut dit que les différends touchant l'évêché de Terouenne feroient remis à des arbitres. Ces différends concernoient non-feulement la jurisdiction temporelle, mais la fpirituelle, parce que les évêques de Boulogne ne vouloient point confentir à perdre toute leur jurisdiction épiscopale dans l'Artois. Cette affaire n'ayant pas été décidée par des arbitres, les chofes demeurerent au même état; de forte que par le

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