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Picard qui s'eft appliqué par ordre du roi Louis XIV à mesurer la circonférence de la terre, après plufieurs opérations très-exactes, a trouvé qu'un degré de longitude valoit 25 lieues, & 57060 toffes de Paris. Après cela il eft aifé de favoir combien la terre a de toifes ou de lieues de tour. Les aftronomes & les géographes demeurent d'accord que le plus grand cercle de la terre eft compofée de 360 degrés, il n'y a qu'à multiplier les toifes ou les lieues d'un degré par 360 & l'on aura toutes les toifes & toutes les lieues de la circonférence de la terre. Un degré vaut 57060 toifes multipliées par

La terre a de circuit de Paris.

360 20541600 toifes

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dire d'occident en orient; ainfi ce n'eft que 180 jours pour les 360 degrés de l'équateur.

Pour voyager par terre dans des pays inconnus, fans autre guide qu'une petite bouffole.

Je fuppofe qu'un curieux veut aller de Paris à Rome, & qu'il ne fait pas la route qu'il faut tenir.

I. Il faut qu'il ait une carte géographique du pays avec une bonne boulfole, où il y ait dans le fond un cercle divifé en quatre quarts de nonante, comme on a coutume de le faire.

II. Il faut qu'il oriente la carte géographique avec la bouffole, c'est-à-dire, qu'il tourne la carte fur une table où il n'y ait point de fer, jusqu'à ce que fon feptentrion & fon midi, fon orient & fon occident regardent ces mêmes quatre points cardinaux du monde, qu'il tire du haut de la carte en bas une ligne méridienne qui paffe par le lieu d'où il doit partir.

III. Ayant trouvé fur la carte le lieu d'où il part & celui où il veut aller, il tracera de l'un à l'autre une ligne que j'appelle la ligne de route ou de voyage, parce que c'est la ligne qu'il doit fuivre durant tout le voyage, fans s'en écarter que le moins qu'il pourra.

IV. Il faut qu'il place le centre de fa bouffole orientée fur le lieu d'où il doit partir, c'est-à-dire, que le midi de la bouffole foit fur la ligne méridienne qui eft tracée fur Paris, & alors il regarde de combien de degrés eft l'angle que fait la ligne de route avec la méridienne. Dans l'exemple pro. pofé qui eft de Paris à Rome, on trouve fur la grande carte de l'Europe par le fieur Duval, que la ligne de route fait un angle de 54 avec la méridienne. Ainfi notre voyageur fera affuré que tant qu'il marchera fur une ligne, qui fera un angle de 54 avec la méridienne, il ne s'écartera point du tout de fon chemin.

V. Quand il rencontre, ce qui arrive souvent, & c'est en quoi confifte toute la difficulté, deux ou trois chemins, & qu'il ne fait lequel prendre, il doit alors avoir recours à fa bouffole: il l'oriente à la tête de tous ces différens chemins, il voit celui qui répond le mieux à fa ligne de route, qui fait toujours dans fon voyage de Rome un angle de 54d avec la méridienne de Paris, & marche par celui-là.

VI. S'il rencontre dans fon chemin des montagnes, des précipices, des lacs, des rivieres, des forêts qui le tirent hors de fa ligne de route, il faut qu'il observe avec la bousfole de combien de degrés il fe détourne, afin d'y retourner dès qu'il le pourra; à quoi fervira beaucoup l'obfervation qu'il fera de certains points fixes, comme font les grands arbres, les châteaux, les rochers, par le moyen desquels il pourra juger à peu près de combien il fe détourne, ce que les pilotes ne peuvent faire fur la mer, où ils ne trouvent pas fouvent de ces points fixes fur lesquels ils puiffent fe régler. Cette maniere de voyager par terre eft la même que fuivent les pilotes dans leurs voyages de mer. Toute leur application de jour & de nuit eft d'obferver fur leur bouflole, s'ils fuivent la ligne qu'ils ont tirée fur leur carte hydrographique, depuis le lieu d'où ils font partis jusqu'à celui où ils vont.

Le pere Schot, jéfuite, dit qu'étant jeune, il fe fervit de cette méthode dans un grand voyage, & qu'elle lui réuffic fi heureufement, qu'il fut de Flandre par la Picardie, par la Champagne, par la Bourgogne, par la Suiffe, dans toute l'Italie, à Rome, de-là en Sicile, & enfin à Naples, avec deux religieux de fa compagnie, fans jamais prendre de guide & fans s'égarer.

Chalcondyle, Hiftoire des Turcs, l. 3, n. 5, p. 54, die que les Turcs qui vont en pélerinage à la Mecque, fe fervent d'une bouffole, de peur de fe perdre dans des déferts larges, profonds &. fablonneux par où il faut paffer. Ils montent fur des dromadaires & fe guident par les étoiles où avec le quadran de la navigation, par le moyen duquel,après avoir pris leur adreffe fur le point du nord, ils voient quelles routes ils doivent tenir.

Si le voyageur n'a pas de carte géographique, il faut tous les matins avant que de partir, fe faire montrer par quelqu'un vers l'horizon, à peu près le lieu où l'on veut aller coucher, & alors après avoir orienté fa bouffole, il faut tirer une ligne vifuelle du centre de fa bouffole à l'endroit de l'horizon marqué, & regarder de combien de degrés eft

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De toutes ces différentes matieres dont le poids eft différent, il s'agit d'en choifir une dont le poids ait un nombre proportionnel, qui puiffe à peu près compenfer ce que certains corps pefent de moins, & ce que d'autres pefent de plus. Or, comme le célébre pere Merfenne, minime, à choifi pour cet effet le poids de cent livres, qu'il donne au pied cubique de terre, & qu'il a cru propre pour faire cette compenfation, nous nous y arrêtons aufli : après quoi il ne s'agit plus, pour déterminer la pefanteur de la terre, que de trouver le nombre des pieds cubiques qu'elle contient, afin de les multiplier par le nombre de cent livres. Nous nous fervirons ici du travail de feu Picard qui fut choifi par meffieurs de l'académie des fciences pour mesurer la terre, felon l'ordre que le roi Louis XIV leur en avoit donné.

Le diametre de la terre eft de 6538594 toifes. Sa circonférence est de 20541600 Avec la mesure du diamétre & celle de la circonférence de la térre on trouve fa fuperficie convexe, en multipliant l'une par l'autre.

Circonférence de la terre
Diamétre de la terre.

20541600

6538594

Superficie convexe de la terre 134313182510400
Laquelle multipliée par

6538594

qui eft le diametre de la terre, la fixième partie du produit donnera en toifes cubes la folidité de la terre

Le produit eft 878219369283406377600 toifes. Sixième partie 146369894880567729600 La toife cube de Paris vaut 216 pieds cubes. En multipliant les toifes cubes de la folidité de la terre par 216, on aura le nombre des pieds cubes qui font dans la folidité de la terre.

Les toifes cubes de la folidité de la terre

146369894 8805677 29600 multipliées par 216 donnent la folidité de la terre, en pieds cubes. 31615897294202629593600. Nous avons dit que le pied cube de la terre pefoit 100 livres en multipliant donc par 100, les pieds cubes de la folidité de la terre, en aura le nombre des livres qu'elle pefe.

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Et c'est ce que nous cherchions. Nous n'avons pas mis les opérations tout au long, elles auroient occupé trop de place, & ce ne font que des multiplications que chacun peut faire fans peine avec un peu de tems.

La maniere de placer un globe terreftre dans une cour ou dans un jardin, afin d'y voir, quand le foleil luit, tous les pays qu'il éclaire, & ceux qu'il n'éclaire pas ; les pays où il fe leve,& ceux où il fe couche,

de marbre à l'endroit du lieu pour lequel on le dispose, en 1. Il faut percer diamétralement le globe de pierre ou forte que le trou pafle par le centre, & fe termine à l'endroit oppofé qui eft les antipodes du lieu en queftion; & alors on pafle au travers du globe un axe de fer, qui doit fervir à l'attacher, & à le tenir ferme fur le piédestal ou plan horizontal, où on le veut placer.

2°. Il faut que le globe foit bien orienté, en forte que ces quatre points cardinaux regardent précisément les quatre points cardinaux du monde.

Le globe ainfi placé, le foleil luifant montrera à chaque moment du jour la partie de la terre qui eft éclairée, & celle où il eft nuit. Si l'on divife en deux la partie illuminée du feptentrion au midi, tous les pays qui font fous le demicercle ont tous midi dans ce moment-là. Le demi cercle qui fépare la partie illuminée d'avec celle qui ne l'eft pas du côté d'orient, montre le pays où le foleil fe couche. Le demi-cercle qui diftingue la partie éclairée de la partie qui ne l'eft pas du côté d'occident, montre le pays où le foleil fe leve. Pour trouver le lieu du foleil dans l'écliptique au moment de l'observation, il n'y a qu'à préfenter une aiguille perpendiculairement vers le milieu de la partie illuminée, & l'endroit où l'aiguille ne fera point d'ombre fera le lieu du foleil dans l'écliptique ; & s'il y avoit un partie de cercle de 113 attachés au pole de ce globe, en conduifant cet arc fur ce point de l'écliptique, il montrera la déclinaison du foleil; & après cela il fera facile de favoir dans quelle faifon on fera, & même quel fera le jour de Patinée.

Ce même lieu du globe terreftre, où une aiguille aimantée ne fait point d'ombre, a le foleil vertical dans ce mo⚫ ment-là; & le parallèle qui paffe par ce même endroit, montre tous les pays dont les habitans ont eu le foleil vertical dans le même jour.

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Le même globe ainfi placé, montre toutes les mêmes chofes à l'égard de la lune quand elle eft fur l'ho

rizon.

On peut faire les mêmes opérations avec un globe ordinaire fuspendu avec une ficelle par l'endroit du méridien de cuivre, qui répond à la latitude du lieu où l'on fait ces curieufes recherches. Il faut l'orienter auffi fort exacte

ment.

Il ne faut pas oublier que ce globe terreftre de pierre ou de marbre, que je fouhaiterois qu'on pût placer dans les cours des colleges, qui font valtes, & où le foleil eft plufieurs heures du jour, feroit d'un grand fecours pour ap prendre bien agréablement, & en peu de tems beaucoup de géographie aux jeunes gens.

Il y a un globe terreftre de marbre, & qui eft magnifiquement gravé & doré, dans le jardin de monseigneur le dauphin à Meudon. C'eft un modéle qu'on peut fuivre, parce qu'il eft fort exact, & qu'on n'a rien oublié pour le rendre utile & curieux. Il y en a un autre de pierre chez les RR. PP. pénitens de pique-puces au bout du fauxbourg faint Antoine.

Sachant l'heure qu'il eft à Paris ou ailleurs, on peut favoir l'heure qu'il eft dans quelque endroit du monde que ce foit, pourvu que l'on en fache la longitude.

La chofe eft très-facile. 1°. Il n'y a qu'à prendre la différence qu'il y a entre la longitude de Paris & la longitude du lieu où l'on fe propofe de favoir l'heure qu'il eft, quand il eft par exemple midi à Paris.

2o. Il faut convertir cette longitude en heures & en minutes, ce qui fe fait en comptant une heure pour 154, & 7' pour 1; comme je l'ai dit.

3°. Il faut ajouter ces heures & ces minutes à l'heure qu'il eft à Paris, fi la longitude du lieu en queftion eft plus grande que la longitude de Paris, au contraire on les fouftrait de l'heure de Paris, fi cette longitude 31615897294202622959360000 livres. eft moindre que celle de Paris. Tome V.

Donc la terre pese

PPPPP ij

Exemple.

Je veux favoir quelle heure il eft à Stockholm, quand il eft midi à Paris. La longitude de Paris eft de zod 30'; la longitude de Stockholm de 35d 30'. La longitude de Stockholm furpaffe celle de Paris de 15d; ces 15d valent une heure qu'il faut ajouter à midi, qui est l'heure qu'il eft à Paris. Ainfi lorsqu'il eft midi à Paris, il est une heure après midi à Stockholm.

Autre exemple.

Je veux favoir quelle heure il eft à Lifbonne, quand il eft une heure après midi à Stockholm. La longitude de Stockholm eft de 35d 30'; la longitude de Lisbonne eft de 74. La différence de ces deux longitudes eft 284 30', qui valent une heure 54', qu'il faut fouftraire de l'heure de Stockholm; parce que la longitude de Lisbonne eft moindre que celle de Stockholm; ainfi il ne fera encore qu'onze heures 6' à Lisbonne, lorsqu'il fera déja une heure après midi à Stockholm. Il y a une machine fort fimple, qui fait voir tout d'un coup comment le foleil fait tout à la fois les vingt-quatre heures du jour fur la circonférence de la terre; de forte que, lorsqu'il eft midi en un endroit, il est minuit à l'autre ; quand il eft fix heures du matin dans un lieu, il eft dans un autre fix heures du foir, & ainfi des autres heures. C'eft une espéce de cadran compofé de deux cercles concentriques, dont l'un qui eft deffus, tourne dans la circonférence de l'autre. Le cercle de deffus eft divifé en vingt-quatre parties égales, fur lesquelles on a marqué deux fois les douze heures du jour; celui de deffous eft un grand cercle qui représente l'équateur, & qui eft divifé en 360d, marqués de dix en dix, ou de cinq en cinq. On écrit autour de ce cercle les villes, les ports, où les endroits dont on connoît mieux la longitude. On met Paris à 20d 30'; Stockholm à 35d 30'; Lisbonne à 7; Pekin à 136d 7', &c. Quand on a tourné l'heure que l'on veut fur le lieu où l'on eft, on voit l'heure qu'il eft en même tems dans tous les pays du monde, dont on a marqué la longitude autour de l'équateur.

Après tout ce qui vient d'être dit, il eft aifé de concevoir que la terre a toujours été confidérée comme un corps rond; & les mots globus, orbis, & autres pareils ne fignifient que cela. Il n'eft pas fi facile de dire comment fur un corps (phérique on peut chercher un centre de fa fuperficie, puisque tous les endroits du globe font également propres à recevoir cette qualité. C'eft ce que les anciens appellent l'ombilic, ou le nombril de la terre, UMBILICUS TERRA; mais ils ne s'accordent pas tous fur le lieu où ils doivent le placer. Les Grecs le mettoient à Delphes, ville de la Phocide. Ils prétendoient que c'étoit le centre, non-feulement de la Grece, mais encore de toute la terre. Pindare, Pythior. Carm. 6, dit:

Ομφαλόν εξιβρόμος χθονός Εἰς Ναὸν προσοιχόμενοι.

Grece prife en général, tant hors de l'ifthme que dedans, (c'est-à-dire, en y joignant le Péloponnése); qu'on a même cru qu'il étoit au milieu de toute la terre habitable, & que thème, l. 1, c. 1, dit dans le même fens : Les anciens ont par cette raison on l'a nommé l'Ombilic de la terre. Agale milieu; que Delphes eft au milieu de la Grece & de la cru que la terre habitable eft ronde : que la Grece en occupe

terre.

1.38, c. 48, dit : Les Gaulois ont pillé Delphes, autrefois Ce préjugé des Grecs paffa aux Romains. Tite-Live, l'oracle commun du genre humain, & l'ombilic du globe de la terre. Delphos quondam humani generis oraculum umbilicum orbis terrarum Galli fpoliaverunt. Ovide, l. 15, v. 630, dit dans fes métamorphofes :

Auxilium cælefte petunt, mediamque tenentes
Orbis Humum, Delphos adeunt, oracula Phabi.

Cette opinion n'étoit pas fondée fur des calculs géométriques. On n'en donnoit pour preuve que des fables. On fuppofoit que Jupiter voulant favoir où étoit le milieu du monde, lâcha en même tems deux aigles, l'un à l'orient, l'autre à l'occident; & que ces deux aigles volant continuellement, fe rencontrerent à Delphes. Il eft plaifant qu'un dieu tel que Jupiter, ait eu befoin d'un pareil expédient pour connoître le milieu du monde. Il ne l'eft pas moins de croire que ces deux aigles ayent volé dans un égal degré de vîtelle, & fans s'arrêter; car il faut le fuppofer ainsi, pour dire qu'elles fe font rencontrées à la moitié du chemin; & pour peu que l'une ait mieux volé que l'autre, ou que l'une d'elles fe foit plus repofées en chemin que l'autre, le lieu de rencontre ne fera jamais le milieu. Strabon, à l'endroit cité, dit que cette fable étoit repréfentée à Delphes dans deux images. Plutarque en fait mention au commencement du traité, où il examine pourquoi les oracles ont ceffé. Claudien raconte ainfi cette fable dans le prologue du panégyrique fur le consulat de Mallius Théodore.

à

Jupiter, ut perhibent,fpatium quum discere vellet
Natura, regni nescius ipfe fui,
Armigeros utrimque duos aqualibus alis
Mifit ab Eois, occiduisque plagis,
Parnaffus geminos fertur junxiffe volatus
Contulit alternas Pythius axis aves.

Les Juifs & les chrétiens ont cherché ce lieu du monde Jerufalem. Un patriarche de Jerufalem étoit de cette opinion, felon l'auteur des annales d'Alexandrie, qui, en parlant du lieu où Jacob vit en fonge l'échelle du ciel qu'il place dans l'enceinte de Jerufalem, rapporte que ce patriarche dit à Omar, calife de Sarrazins : Ce lieu-ci eft au milieu de la terre. Victorin de Poitiers dit de même au commencement de fon poëme fur la croix, attribué à faint Cyprien.

Eft locus, ex omni, medium quem credimus, orbe,
Golgatha Judai patrio cognomine dicunt.

Un autre poëte chrétien, que l'on croit être Tertullien,

S'appro chant du temple qui eft l'ombilic de la terre. Euri adverf. Marcion. l. 2, V. 196. pide, Ion. v. 233, dit plus clairement,

Οντως μέσον Ομφαλὸν Γῶς Φοίβα κατέχει Δόμος.

Le temple d'Apollon renferme véritablement l'ombilic de la terre. Il dit encore dans la même tragédie, vers 461.

Φοιβὺ ἱος ἔνθα γά μεσόμφαλος ἑστία.

Où eft la terre d'Apollon & le temple au milieu de l'ombilic. Sophocle, vers 488, dans l'Edipe, Tyran, dit :

Τὰ μεσόμφαλα Γᾶς ἀπονοσφίζων,
Μαντεία,

Fuyant les oracles qui font au milieu de l'ombilic de la terre. Strabon, l. 9, en parle moins affirmativement. Il dit du temple de Delphes, qu'il eft fituré presque au milieu de toute la

Golgatha locus eft capitis calvaria quondam
Lingua paterna prior fic illum nomine dixit.
His medium terra eft: hic eft victoria fignum.

Les favans d'entre les Juifs ont fuivi ce fentiment. David Kimchi, expliquant le pleaume 87, v. 3, dit : La terre habitable fe divife en fept parties (ou climats), & dans la partie du milicu eft Jerufalem, & elle eft au milieu de la terre habitée. Le prophéte Ezéchiel parle de ceux qui ha bitent l'ombilic de la terre. Kimchi, c. 38, v. 12, l'entend de la Judée, & Vatable auffi. S. Jérôme expliquant cet autre endroit d'Ezéchiel, c. 5., v. 5 : C'eft Jerufalem, je l'ai placée au milieu des nations, & j'ai mis de terres autour d'elle; fait cette remarque: Le pfalmifte, dit ce faint interpréte, voulant exprimer la paflion du Seigneur, fe fert de cette expreffion : Il a opéré le falut au milieu de la terre ; mais il n'eft pas fort fûr qu'Ezechiel ait parlé de la Judée à l'endroit cité d'abord, ni que la pfalmiste ait voulu parler

de la paffion. Il y a bien plus de force dans le fecond paffage d'Ezechiel que je viens de rapporter. S. Jérôme dit à l'occafion de ce paffage Le prophéte déclare ici que Jerufalem eft fituée au milieu du monde, & fait voir en même tems que c'eft l'ombilic de la terre; car du côté de l'orient elle a Afie, au couchant l'Europe, au midi la Libye & l'Afrique, au nord la Scythie, l'Arménie & la Perfe, & toutes les nations du Pont. (Il ne faut pas trop chicaner ce pere fur la maniere d'orienter tous ces peuples par rapport à la TerreSainte.) Elle est donc mife au milieu des nations, pourfuit-il, afin que Dieu étant connu dans la Judée, & fon nom étant grand dans Israël, toutes les nations d'alentour fuiviffent fon exemple. Au lieu de cela, elle fuivit leur impiété & les furpaffa même en fcélératelle. Marc Antoine Sabellicus pourroit bien avoir pris de-là fa penfée, lorsque parlant de la naiffance de Jefus Chrift en Judée, il dit : Cette terre natale étoit beaucoup plus propre pour étendre le mystère chez tous les peuples, que fi cette lumiere fe fût montrée en quelque autre pays plus éloigné; car la Judée eft presque au milieu de la terre. Cette pensée est belle; mais il ne faut pas trop l'examiner à la rigueur. Il fuffit qe'elle foit à peu près vraie par rapport au monde connu du tems de Strabon, contemporain de Jefus-Chrift; & les anciens chrétiens ne doivent pas être blâmés d'avoir bien reçu une opinion qui paroît li raifonnable d'abord ; & ils n'étoient pas obligés de la vérifier rigoureufement fur des vérités géographiques qu'on ne favoit pas encore. Pour les juftifier, c'eft affez qu'elle fut conforme aux notions de leur fiécle.

Les Juifs ne font pas les feuls qui ayent cru être au milieu du monde. Les Chinois appellent leur pays ТCHOмcové, c'est-à-dire, le ROYAUME DU MILIEU. Ils ont regardé long-tems la terre comme un carré, dont leur pays occupe le milieu. Les Siamois croient de même, au rapport de de la Lóubere, que la terre eft un carré fort vafte, fur lequel la voûte du ciel porte par les extrémités, comme fi c'étoit une cloche de verre, dont nous couvrons quelques unes de nos plantes dans nos jardins. Ils affurent que la terre eft divifée en quatre parties habitables, telle ment féparées les unes des autres par des mers, qu'elles font comme quatre mondes différens. Ils fuppofent, au milieu de ces quatre mondes, une très haute montagne pyramidale de quatre faces égales. Depuis la furface de la terre ou de la mer, jusqu'au fonimet de cette montagne, qui touche, difent-ils, aux étoiles, ils comptent quatrevingt-quatre mille jods, chaque jod eft environ de huit mille toifes. Ils comptent autant de jods depuis la furface de la mer jusqu'aux fondemens de cette montagne, & ils comptent aufli quatre-vingt-quatre mille jods d'étendue de mer, depuis chacune des quatre faces de cette montagne, jusqu'à chacun des quatre mondes que j'ai dit. Or, notre monde eft, à ce qu'ils difent, au midi de cette montagne, & le foleil, la lune & les étoiles tournent fans ceffe autour d'elle, & c'eft ce qui fait, felon eux, le jour & la nuit.

Cet échantillon de la géographie fiamoife me perfuade que la fcience doit être bien effentielle à l'homme, puisque, quand elle lui manque, il la remplace, à quelque prix que ce foit, par des connoiffances chimériques, qu'il préfére à une ignorance totale & avouée.

TERRE ANTARCTIQUE. (la) Voyez l'article TERRES AUSTRALES.

TERRE ARCTIQUE. (la) Voyez l'article TERRES ARCTIQUES.

TERRE AUSTRALE. (la) Voyez l'article TERRES AUSTRALES.

TERRE AUSTRALE DU SAINT ESPRIT, (la ) partie des terres Auftrales, au midi de la mer du Sud. Pedro Fernando de Quiros la découvrit, de-là, quelquesuns la nomment TERRE DE QUIR. Voyez QUIR. Il n'en parcourut que quelques côtes. Jean de Torquemada, qui a écrit une relation de ce voyage, en parle d'une maniere affez étendue ; mais ce pays n'eft pas encore bien connu. On a fuppofé que fa longueur égale celle de toute l'Europe & de la petite Afie, jusqu'à la mer Caspienne, de la Perfe & de toutes les illes de l'Océan & de la mer Méditerranée, en comprenant l'Angleterre & l'Irlande. Si Tasman, qui vit la terre de Diemen en 1642, au lieu de prendre au midi, eut tourné fa route vers le nord, nous faurions maintenant fi elle tient à la terre de Nuits; mais comme

il côtoya quelque tems une espéce de demi-cercle, après quoi il perdit cette côte de vue, pour aller vers l'orient: il trouva la nouvelle Zélande, qui lui fit tournér fa route vers le nord, & manquer la terre Auftrale du Saint-Esprit. D'un autre côté, Quitos ne découvrit pas affez de cette terre, pour en donner une connoiffance fuffifante. Il n'a vu que les environs du golfe de Saint-Jacques & de SaintPhilippe, & c'eft à cela qu'il faut borner la relation qu'il fait du pays. Voici à quoi le réduit principalement ce qu'il nous en apprend: L'air de ce pays eft fort doux & tempéré. Aucun des gens de l'équipage de Piedro Fernando de Quiros n'y fut malade, quoiqu'ils travaillaient beaucoup, qu'ils fuaflent & buffent de l'eau fraîche à jeun, qu'ils mangeaffent des fruits que la terre y produit, & allaffent également au ferein & au foleil. Ils avoient befoin après minuit d'une couverture de laine, à caufe de la fraîcheur du matin. Les habitans vivent fort vieux & font fains quoiqu'ils logent dans des maifons baffes. On n'y voit ni marécages ni neiges aux montagnes, ni crocodiles dans les rivieres, ni fourmis, ni coulins, ni chenilles dans les maifons ou aux arbres. Les habitans font doux, traitables gais, & reconnoiffans des moindres marques d'amitié qu'on leur donne. Ils ne fongent qu'à vivre Paisiblement fans s'embarraffer des biens. Ils ont pourtant des jardins féparés & fermés. Ils fe contentent de couvrir ce qui distingue les deux fexes, felon Davity, qui a extrait la relation du voyage de Quiros.

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TERRE DE BARI, (la) ou LA PROVINCE DE Bari. Voyez BARI.

TERRE DE BROUVERS. Elle eft à l'orient du détroit de même nom, dans l'Amérique méridionale, & fut découverte en 1643 par Brouvers, capitaine hollandois, qui lui donna fon nom. On ne fait pas encore fi c'est une ifle ou un continent.

TERRE DES CHAPELETS, (la) bourg de France, en Poitou, élection de Fontenay, & au diocèle de Luçon.

TERRE DE LA COMPAGNIE. (la) Quelques vaisfeaux hollandois, cherchant un paffage, du Japon à la mer du Nord, virent une terre, qu'ils appellerent terre de la Compagnie, pour l'approprier, par ce nom, à la compagnie des Indes orientales, qui les envoyoit en ces mers: ils n'y placerent aucune colonie, & n'acheverent pas même de la découvrir. On fait préfentement que c'est une ifle fituée entre le 45 & le 52d de latitude, au 1754 de longitude, pour fa partie occidentale. Elle eft à l'entrée d'un golfe affez grand, qui entre dans la terre de Kamtschatka, dont il fait une presqu'ifle. Le détroit qui eft entre cette ifle & cette terre, eft le même que le détroit de Uries. Quoique les Ruffiens ayent des colonies dans le continent au midi de cette ifle, ils n'ont pu en mettre les habitans à contribution. On y trouve de très beaux caftors & des peaux de petit gris. Elle a au nord-oueft, dans le continent, les OLUTORSKI, nation puiffante, ennemie des Ruffiens, contre qui elle défend fa liberté par une guerre continuelle, tuant tous ceux qui tombent entre fes mains. *Carte nouvelle de tout l'empire de la Grande Ruffie.

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TERRE DU DIABLE. Voyez TERRE DE GUINÉE. TERRE DE DIEMEN ou DE DIME. Voyez DIEMENS

LAND.

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TERRE DES ETATS, ifle de la mer du Sud, fut découverte par Jacques le Maire en 1616: elle eft fituée à l'orient de celle de Feu, dont elle n'eft féparée que par le détroit de le Maire : elle eft entre le 37 & le 40d de latitude méridionale.

TERRE FERME. On appelle ainfi en général toute terre qui n'est pas une ifle de la mer.

C'est en ce sens que les VENITIENS appellent l'ETAT DE TERRE-FERME les provinces de leur république, qui font dans le continent, pour les diftinguer des ifles de la Dalmatie, de Corfou & de Venife elle-même, qui n'eft qu'un amas d'ifles, fans parler de Zante, de Céfalonie, de Candie & de quantité d'autres que les Vénitiens poflédoient anciennement.

C'eft auffi par cette même raifon que les Espagnols, qui avoient commencé la découverte de l'Amérique par les ifles Lycayes, par Cuba, Saint-Domingue, Portoric & par l'ifle de la Trinité, appellerent terre ferme ce qu'ils trouverent du continent entre cette derniere ifle & l'ithme de Panama.

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Voyez l'article de VENISE & ceux de ces provinces particulieres.

TERRE FERME EN AMÉRIQUE (la) comprend huit gouvernemens ; favoir, au nord en commençant par l'orien & en allant vers la Nouvelle Espagne.

Sur la mer du nord.

Sur la mer du Sud

*

TER

de ce côté-là à la pointe de l'ifle de Bitéche, environ à fix
lieues de la Barre. Le pere Labat, Nouv. relat. d'Afrique,
t. 1, p. 143.

TERRE D'IEÇO. (la) Voyez Iɛso.

TERRE DE LABOUR. ( la ) Voyez LABOUR.
TERRE DE LABOURD. (la) Voyez LABOURD.
TERRE DE LABRADOR. (la) Voyez LABRADOR.
TERRE DE MIXE. (la) Voyez MIXE

TERRE DE NATA. Voyez NATA.

TERRE NEUVE. On fait ordinairement honneur de la premiere découverte de cette ifle, une des plus grandes que l'on connoille, à Jean Cabot ou Gabato, Vénitien, & à fes fils, lesquels étant au fervice de Henri VII, roi d'Angleterre, reconnutent, dit-on, en 1496, non-fenlement l'ifle de Terre-Neuve, mais encore une partie du PARIA OU LA NOUVELLE Continent de l'Amérique, la terre de Labrador ou Laborador,

ANDALOUSIE,

VENEZUELA,

RIO DE LA HACHA,

SAINTE-MARTHE,

jusqu'au 55 de latitude nord. Cependant de bons auteurs affurent qu'ils ne débarquerent en aucun endroit. En 1 500, Gaspar de Cortereal, gentilhomme portugais, aborda dans une baye de Terre-Neuve, qu'il nomma la baye de la Conception, qu'elle garde encore. Il vifita enfuite toute la Et la TERRE-FERME, proprement côte orientale de l'ife, & le continent voifin, où les andite.

CARTHAGENE,

LE POPAYAN.

Le NOUVEAU ROYAUME DE GRENADE eft au levant du Popayan.

Le nom de CASTILLE D'OR étoit autrefois commun à une grande partie de ce pays-là, à caufe de la quantité d'or qu'on y trouva chez les habitans. Les provinces dont nous venons de parler, font aux Espagnols, qui y ont grand nombre de colonies. Leurs principales villes font nommées dans les articles particuliers de chacune de ces provinces.

La TERRE FERME comprend encore la GoïANE, dont la côte orientale, au midi de l'Orénoque, eft poffédée par les Hollandois aux environs des rivieres de Berbice & de Suriname, & par les François qui font autour de Cayenne.

La TERRE FERME, proprement dite, eft une province particuliere du grand pays qui eft le long de la côte feptentrionale de l'Amérique méridionale; c'en eft proprement la partie qui eft entre la nouvelle Espagne, la mer du Nord, la mer du Sud & le golfe de Darien. Panama & Puerto Bello en font les principales villes.

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Ce pays eft partagé en trois audiences. Ce qui eft entre Rio de la Hacha & l'Orénoque releve de l'audience de de Saint-Domingue. Les provinces de Carthagéne Sainte-Marthe, la nouvelle Grenade & partie du Popayan font foumifes à l'audience de Santa Fé. Une partie du Popayan releve de l'audience de Quito, qui eft du Pérou; & enfin, ce qui eft entre l'ifthme de Darien, jusqu'aux confins de la Veragua, dépend de l'audience de Panama.

TERRE DE FEU. (la) Voyez FUEGO. TERRE FRANCHE, (la) canton des Pays-Bas, dans la Flandre Françoife. Il comprend les châtellenies de Bourbourg, de Bergue-Saint-Vinox & Gravelines; Dunkerque en faifoit autrefois une partie. Ses principa. les villes font Gravelines, Bourbourg & Bergue-faintVinox.

TERRE FRANÇOISE, (la) petit canton de France, dans la province du Perche, dont elle eft une des quatre parties. Baudrand dit qu'on n'en connoît pas bien les

limites.

TERRE DES FUMÉES, (la) LA TIERRA DE LOS
HUMOS, petit pays d'Afrique, fur la côte orientale de la
Cafrerie. Les Portugais lui ont donné ce nom. Voyez au
mot TIERRA.

TERRE DE GUINÉE, ou dans le langage du pays,
TERRE DU DIABLE, pays de l'Afrique occidentales à
la droite de la riviere Niger ou Sénégal, après qu'on a
paffé la Barre. Cette terre eft incomparablement plus
agréable & meilleure que la pointe de Barbarie. Le pays
en eft uni, couvert de verdure, avec des bouquets de
grands arbres de différentes espèces, d'une hauteur &
d'une groffeur extraordinaires, & tout cela entremêlé de
cocotiers & de palmiers, qui font un très-bel effet, &
rendent le pays des plus agréables, qui eft de la feigneurie
de Bieurt, & fait partie du royaume de Cayor, qui finit

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ciennes cartes placent une terre de Cortereal; mais il ne fit nulle part aucun établiflement. Champlain dit qu'il fit un fecond voyage en Terre-Neuve, & périt fur mer en retournant en Portugal. Il ajoute que Michel de Cortereal fon frere, ayant voulu continuer la même découverte, cut le même fort.

Dès l'an 1404, des pêcheurs basques, normands & bretons faifoient la pêche de la morue fur les côtes de Terre-Neuve, fur le grand banc qui porte fon nom, & jusqu'à l'entrée du fleuve Saint-Laurent ; mais on ne fait pas au jufte en quel tems ils ont commencé cette pêche. En 1506, Jean-Denys de Honfleur publia une carte des côtes de l'ille de Terre-Neuve & des environs. En 1524, Jean Verazani, Florentin, apperçut au nord de l'Amérique, par les sod, une ifle, qui ne peut être que l'ifle de TerreNeuve. En 1534, Jacques Cartier, Malouin, arriva le 10 de mai au cap de Bonneville, dans l'ifle de TerreNeuve, par les 41d, puis après avoir fait environ cing lieues au fud-fud-eft, il entra dans un autre port de la même ifle, & lui donna le nom de Sainte-Catherine.

En 1583, Gilbert Humphrey, chevalier anglois, prit poffeffion de l'ifle de Terre-Neuve, au nom de la reine Elifabeth, & y établit la pêche des morues. * Cartes chronologiques de la découverte du nouveau monde du pere de Charlevoix dans l'hiftoire de la Nouvelle France.

Les auteurs, qui out parlé de cette ifle, s'accordent aflez peu entr'eux : les uns affurent que le ciel y eft presque toujours ferein, qu'on y voit de belles forêts, que les campagnes y font fleuries & couvertes de fraifes, que les buillons n'y font guères que des framboifiers, dont le fruit a un goût merveilleux, que les eaux y font bonnes, qu'on y trouve des vallons très-fertiles, & qu'il croît, fans culture, une espéce de feigle, qui eft fort nourriffant; que le gibier y foifonne par-tout; que les cerfs, les ours, les renards, les chevreuils & les caftors s'y rencontrent par milliers. D'autres au contraire nous repréfentent TerreNeuve comme un pays affreux, & difent que cette ile n'eft presque par-tout qu'un rocher couvert de mouffe ; qu'à la vérité, dans la belle faifon, on y cueille quantité de fraifes & de framboifes, mais qu'elle ne porte aucun autre fruit; que les bois n'y font bons à rien, & que la chaffe, fi on en excepte celle des perdrix & des oileaux de rivieres, y eft impraticable, à caufe des montagnes escarpées, dont le pays eft couvert; que les brouillards du fes grand banc fe répandent jusques là, & que rarement on y jouit d'un beau foleil; que quand il paroît en été, ardeurs font intolérables, & brule le poiffon fur les greves; enfin, que fix mois de l'année, le froid y eft exceffif.

que diftinPour concilier ces deux fentimens, il ne faut guer les différents quartiers de l'ifle qui ont été fréquentés par les Européens. Il eft vrai que les côtes du fud & de l'eft n'ont pas ordinairement un ciel bien pur, ce qui vient du grand banc, où il regne des brouillards presque continuels. Il n'en eft pas de même des quartiers du nord & de l'oueft, où l'hiver & l'été font fort fereins : pour ce qui eft de l'intérieur de l'ifle, on n'en fauroit parler : car perfonne, que l'on fache, n'y a jamais pénétré bien avant,

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