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la Charente, à une lieue au-deffus de Rochefort, à trois à l'occident de Tonnay-Boutonne, & à fix de Saintes & de Saint-Jean d'Angely. Cette ville eft affez confidérable & ancienne; il y a un port, où les vaiffeaux du roi fe retiroient avant l'établiffement de Rochefort; il en refte de grands magafins, dont on fe fert quand ceux de Rochefort font remplis. La feigneurie de Tonnay-Charente appartient depuis long-tems à la maifon de Rochechouart, dont le duc de Mortemar eft le chef, & fon fils porte le titre de prince de Tonnay-Charente. Cette principauté eft attachée à un château qui fut donné à la maifon de Rochechouart l'an 1400, elle vaut douze mille livres de rente. Il y a auffi une abbaye d'hommes, ordre de S. Benoît, fous le titre de fainte Marie & de S. Hippolyte. Mascelin, feigneur de Taunay ou Tonnay, l'avoit fondée pour des chanoines, qui s'étant dérangés, fans vouloir entendre à aucune réforme, Gaufroi & un feigneur de Tonnay, petit-fils de Mascelin, mirent en leurs places les moines de S. Jean d'Angely l'an 1090. C'est de-là que l'inftitution de l'abbé de Tonnay-Charente appartenoit autrefois à l'abbé de S. Jean d'Angely, dont il étoit fuffragant, & obligé d'affilter à l'office divin le jour de faint Jean-Baptifte, en furplis & en aumuce, comme les chanoines de Saintes, portant une espéce de camail fourré & bordé d'une peau grisâtre [ Mozeta leucophaa pelle adornata instructus, ] & précédé d'un de ses moines, il faifoit les encenfemens conjointement avec l'abbé de S. Jean d'Angely. La mense abbatiale n'est que de 1000 livres de re

venu.

TONNEINS, en latin Tonenfium, ville de France, dans l'Agenois, diocèfe & élection d'Agen, fur la Garonne, à cinq lieues au dellous d'Agen, & à une lieue audeffous de l'embouchure du Lot dans la Garonne. Elle eft compofée de deux bourgs presque joints enfemble, qui font environ trois mille cinq cents habitans. Le bourg qui eft du côté d'Agen, appartient au duc de la Force, & l'autre au duc de la Vauguion. Le duc d'Elbœuf brûla & démolit presque toute cette ville l'an 1622. Elle eft au-dellous d'Agen au couchant d'été, & à huit de Bazas à l'orient. Piganiol, Description de la France, t. 4, p. 550. TONNENBERG, petite ville d'Allemagne, dans le

duché de Saze-Gotha.

TONNERRE, en latin Tornordus, petite ville de France, dans la Champagne, autrefois de la Bourgogne, fur l'Armanfon, & le chef lieu d'un comté confidérable. Cette ville eft fort ancienne : Grégoire de Tours en fait mention. Aldreval, moine de Fleury, dit, dans fon livre des miracles de faint Benoît, que Tornodorus étoit un château de la Bourgogne, fur la riviere d'Armanson, caftrum in Burgundia partibus in latere montis fupra fluvium Hormenfionem. Il ajoute que ce lieu avoit donné le nom au pays voifin, adjacenti regioni nomen indidit ; namque à Tornodoro vicina regio Tornodorenfis dicitur. Enfin, il dit que ce pays étoit gouverné alors par un vicomte, ex officio vicem Comitis agens. Ce vicomte ou lieutenant devoit être fous le comte de Langres, dont Tonnerre dépendoit, comme il en dépend encore aujourd'hui, tant pour le fpirituel & la juris diction épiscopale que pour la mouvance. Le comté de Tonnere fut anciennement poffédé par les comtes d'Auxerre & de Nevers. Mathilde de Courtenay, héritiere de ces comtés, étant mariée en troifiémes nôces avec Guy de Forez, fon mari fit pour elle foi & hommage du comté de Tonnerre à Torote, évêque de Langres, l'an 1232. Cette comteffe fit encore hommage à l'évêque Hugues l'an 1246, elle eut pour héritiere fa petite-fille Mathilde de Bourbon, femme d'Eudes, duc de Bourgogne; il n'y eut que des filles de ce mariage. Alix, une de ces filles, époufa Jean de Chaalons, feigneur de Rochefort ; & par ce mariage les comtés d'Auxerre & de Tonnerre entrerent dans la maifon de Chaalons. Jean de Chaalons rendit au roi le comté d'Auxerre, & ne laiffa que celui de Tonnerre à fon fils Louis, qui reconnut Bertrand de la Tour, évêque de Langres, & lui donna son dénombrement l'an 1393. Son fils Louis mourut fans postérité comme tous les freres, & leurs fœurs Jeanne & Marguerite heriterent d'eux; Marguerite époufa Olivier de Huffon, qui fut, à cause de fa femme, feigneur en partie du comté de Tonnerre; mais leurs fils Jean de Huffon ayant racheté la portion de fa tante Jeanne, eut ce comté entierement, en exécution d'un arrêt rendu le 18 mai 1453. Son petit-fils Louis de Huffon étant mort fans poftéri

té, fa tante Anne de Hullon hérita du comté qu'elle apporta à fon mari Bernardin de Clermont, comte de Clermont, vicomte de Tallard, premier baron de Dauphiné, qu'elle époufa l'an 1497. Leurs descendans mâles ont joui de ce comté près de deux cents ans. Enfin, le comte de Tonnerre dernier mort, a rendu ce comté au marquis de Louvoy le Tellier, fecrétaire d'état & miniftre de la guerre fous Louis XIV. * Longuerue, Description de la France, part. I, p. 33.

Il y a dans la ville de Tonnerre un bailliage feigneurial régi par la coutume de Sens, & une grurie feigneuriale, une élection, un grenier à fel. La ville de Tonnerre eft fermée par une vieille muraille fort négligée & par quelques tours rondes à l'antique. L'églife de Notre-Dame préfente un beau frontispice orné de trois ordres d'architecture l'un fur l'autre, & terminé par un fronton fort élevé. A côté est une très haute tour carrée, fur la plate-forme de laquelle on peut le promener à la faveur d'une baluftrade de pierre qui regne tout à l'entour. La petite coupe ronde qui s'éleve de l'autre côté de l'églife, eft encore affez ornée d'architecture. Outre cette églife il y a celle de faint Pierre qui eft une collégiale, celle des minimes, un célébre hôpital qui a autrefois fervi de demeure aux comtes de Tonnerre, & un couvent de religieufes urfulines. Dans un des fauxbourgs de cette ville on voit fortir au pied d'un rocher une fontaine fiabondante, qu'à vingt toifes de là on la pafle fur un pont de pierre de deux arches, & qu'au-deffous de ce pont elle fait tourner des moulins fort confidérables. Le principal commerce de l'élection de Tonnerre eft celui des vins. Elle eft partagée pour les aides en trois départemens, Tonnerre, Auxerre & Chablis. On recueille, année commune, dans le département de Tonnerre, trente mille muids de vin. * Piganiol, Description de la France, tom. 3, p. 329.

La ville de Tonnerre a pris pour fon patron faint Thierry, II du nom, évêque d'Orléans, qui y mourut en 1022, & dont le corps fut enterré dans l'abbaye de faint Michel. Cette abbaye de faint Michel de Tonnerre, poffédée par des bénédictins, avoit été fondée quelques années auparavant par le comte Milon, feigneur du lieu, & parent de faint Thierry, quoique l'églife fut beaucoup plus ancienne. Saint Ebbes, ou Ebbon, évêque de Sens, étoit né à Tonnerre, & fut gouverneur du pays avant fon épiscopat. * Baillet, Topog. des faints, p. 490.

TONNERROIS, en latin Tornodorenfis Pagus, petit pays de France en Champagne, a pris fon nom de la ville de Tonnerre, autour duquel il eft.

TONNINGEN, ville du royaume de Danemarck, au duché de Schleswig. Elle eft fituée dans la péninfule d'Eyderftad, ainfi nommée de la riviere d'Eyder, qui la fépare des pays des Dithmarfes. La ville de Tonningen n'eft pas des plus anciennes, & s'augmente de jour en jour par le commerce facilité par le port qu'y forme la riviere d'Eyder, & dans lequel peuvent entrer commodément les vaiffeaux de l'Océan. En 1593, Adolphe, duc de Schleswick & d'Holstein y bâtit un beau château fur les bords de la riviere. Le roi de Danemarck en fit démolir les fortifications; le duc de Gottorp les rétablit en 1700, & elle fe trouva en état de foutenir un fiége que le roi de Danemarck fut obligé de lever; mais elle fut prife une feconde fois en 1707, & on en a rafé les fortifications. Elle eft à deux milles d'Allemagne au-deffous de Frédérichstadt au couchant, à fix de Schleswick & à quatre de la mer. * Topogr. circul. infer. Sax. p. 229.

TONNON. Voyez THONON.

TONNONENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province proconfulaire. Optatus eft qualifié episcopus Tonnonenfis dans la conférence de Carthage. * Hardouin, Collect. conc. t. 2, p. 1082.

TONOSA ou TONOZA, ville de l'Afie mineure, dans la Cappadoce. L'itinéraire d'Antonin la marque fur la route de Sébaste à Cocufon, entre Sébaste & Ariarathia, à cinquante milles du premier de ces lieux, & à égale distance du fecond. Quelques manuscrits, au lieu de TONOS A lifent TosoNA.

TONQUIN. Voyez TUNQUIN.

TONSA ou Tosa, ville voifine de celle de Caroto & de Jowe, & qui n'eft pas éloignée de la ville de Mewari, qu'on trouve à fa droite. Les habitans de Tonfa ne font pas tout-à-fait vêtus comme les autres Japonnois. Les hom FFffff ij

mes portent un bonnet pointu, dont la queue leur pend fur le vifage : leur robe de deffous eft de coton ; & ils ont fur les épaules une grande pièce d'étoffe de foie, qui eft une espéce de manteau. Comme ils fout parés d'une ceinture fort belle & délicatement bordée, ils en laillent voir le plus qu'il leur eft poflible. Les femmes de qualité ont tou jours un évantail à la main; un grand voile de coton qui s'agrafe fur l'eftomac, leur descend jusque fur les jambes. Leurs ceintures font de foie ou de coton, felon le rang qu'elles tiennent. Le reste de leur ajustement eft entierement femblable à celui des autres Japonnois. * Corn. Diction, Ambaffade des Hollandois au Japon.

TÖNSBERG, ville de Norwége au gouvernement d'Aggerhus, à l'entrée du golfe d'Anflo à la gauche. TONZARMA, ville de la Médie. Voyez TONDARBA. TONZI, ville de Thrace. Prolomée, l. 3, c. 11, la marque fur la côte du Pont-Euxin, entre Apollonie &

Peronticum.

TONZOS ou TONZUS, ville de Thrace dans les terres, felon Ptolomée.

TOOM, ville de l'empire Ruffien, dans la Sibérie. La description de la Sibérie, inférée dans le recueil des voyages de la compagnie des Indes orientales, t. 1, p. 238, édit. de Rouen, porte que des voyageurs, fous le regne de Boris Goddenoof, remonterent l'Oby, deux cents licues au deffus du fort Noxinscoy, & qu'ayant trouvé un climat chaud, & où l'on a peu d'hiver, Boris ordonna que le gouverneur de Sibérie y enverroit des gens pour y bâtir une ville. D'abord on y fit une bonne fortereffe & quelques maifons. Depuis on a continué à bâtir, de forte que maintenant il y a une belle ville nommée Toom, parce qu'on apprit que ce même endroit avoit été habité par des Tartares, qui en faifoient leur lieu de plaifirs, & qui avoient un roi nommé Altyn. Cette nouvelle ville a été fouvent attaquée par divers peuples, qui fe tiennent à l'entour fous des tentes, ou en rafe campagne ; mais aujourd'hui elle eft fi puillante, qu'elle ne craint plus rien. Entre la fortereffe de Noxins coy & la ville de Toom, on découvre tous les jours en pénétrant dans le pays, divers peuples qui fe donnent le nom d'Oftachi, & qui s'uniffent volontiers avec les Samoyedes, les Moscovites & les Tartares de Sibérie, & en font traités avec douceur ; il y en a même qui leur apportent de l'or. Ils ont divers rois qui font comme les petits rois des Indes orientales. La ville de Toom eft au-delà de l'Oby. Les habitans fe fervent de rennes pour leurs traineaux, & des chiens qui courent fort vîte. La plupart de ces chiens font nourris de poiffon, parce qu'on croit que cet aliment leur donne de la force. Le poiffon qu'on leur donne eft le plus fouvent de la raie féche.

TOORNÆ, peuples d'Afie. Ptolomée, 1.6, c. 13, les comprend fous le nom général des Saca.

TOOTOMI, province du Japon, fur la côte méridionale de l'ifle de Niphon. Elle eft bornée au nord par la province de Sinano, à l'orient par celle de Suruga, au midi par la mer, & à l'occident par la province de Micawa. Ses principaux lieux font

Jammamats, Chagingawa, Maifacca, Cananie. TOOUC, bourg de Méfopotamie, felon Petis de la Croix, Hift. de Timur-Bec, l. 3, c. 34, qui les met près

de Hartan.

TOPA (les), font des Tartares orientaux, qui prétendent être descendus de Hoamti, ancien empereur de la Chine, dont quelques enfans ont paflé dans la Tartarie. Topa fignifie prince de la terre dans la langue de ces peuples. La poftérité de ces Tartares n'a point eu de commerce avec la Chine pendant plufieurs années. Ces peuples fe rapproche. cherent par la fuite de la Chine, & un de leurs kans, nommé Mao, étendit fa domination au point, qu'il devint fouverain de trente-fix royaumes. Cinq générations après les Topa s'avancerent vers le midi, & camperent fur le grand lac. Au bout de quelque tems ils s'avancerent encore plus au midi, & s'établirent dans le pays des Hiougnon. Il paroît par-là que les anciens Tartares demeuroient dans la Sibérie, vers le lac Pikal. Un de leurs rois transporta encore fes habitations plus au midi, & fe cantona dans les environs de La-Tong Fou, & les Topa y devinrent très-puisfans: ils portoient encore le nom de Soteou. L'an 295 de J. C. les Topa diviferent leurs hordes en trois parties, ce

qui forma trois royaumes. premiere habitoit au nord de Chani-ko, vers Pao gantcheou; elle étoit gouvernée par Loukuou ou Tchaohoamti; la feconde habitoit dans la provincede Toi, aujourd'hui Taitcheou ; elle étoit gouvernée par. O-tà ou Huon hoam-ti. La troifiéme habitoit aux environs de Tim-fiam dans le Chenfi, & étoit commandée par Aliu ou Moham ti. Ces trois princes étoient freres, & toutes leurs habitations étoient fituées dans le nord de la province du Chanfi. O-tà passa au nord du désert, l'an 297, & y fit de grandes conquêtes. Ces trois habitarions formerent à la fin un corps de nation, proclamerent un roi, dont la postérité prit le nom de dynastie de Goei. Les Goei eurent de grands démêlés avec les Yen, & les fuccès furent partagés. Cependant la puiffance de Goei augmentoit de jour en jour: ils transporterent à la fin leur cour à Pinc-tching, y firent bâtir des palais & des temples, & prirent le titre d'empereurs l'an 398. Ces empereurs devinrent enfin fi puiffans, qu'ils partagerent la Chine avec les Sum, & établirent leur cour à Sigan fou dans le Chenfi. Les Goei, comme accablés fous le poids de leur puiffance, la laifferent entre les mains des miniftres, qui n'en firent ulage que pour détrôner leurs maîtres. Ils commencerent par indispofer le peuple contre eux, & à la fin fe firent proclamer à leur place. Ainfi s'éteignit la puillance des Goei, qui avoit fait trem-. bler la Chine pendant près de trois fiécles. * Hiftoire générale de Huns par de Guignes, t. I, p. 180.

TOPALIC-CARAC, nom d'une horde Tartare. Petis de la Croix la place près du mont Ournac. TOPARI. Voyez TAPYRI.

TOPARUM. Voyez TOPIRIS.

TOPAYOS, bourg de l'Amérique méridionale fur le bord méridional de l'Amazone, à l'embouchure de la riviere de même nom, les Portugais y ont un fort. Les habitans font presque tout ce qui reste de la vaillante nation de Tupinambas, dominante il y a deux fiécles dans le Bréfil, où ils ont laiffé leur langue, de laquelle on trouve des veftiges fort avant dans l'intérieur de ce continent. C'eft principalement chez les Topayos qu'on trouve aujourd'hui, plus aifément qu'ailleurs, de ces pierres vertes dont nous avons parlé à l'article de riviere des Amazones.

TOPAYOS, (riviere de ) riviere de l'Amérique méridionale. Elle descend des mines du Bréfil, en traverfant des pays inconnusha, bités par des nations fauvages & guerrieres, que les miffionnaires travaillent à apprivoiler, & va fe rendre dans la riviere des Amazones au deffous du détroit de Pauxis. * Relation d'un voyage en Amérique par de la Condamine.

TOPAZA, ville de l'Inde; elle étoit, felon faint Epiphane, de duodecim Gemmis, dans le lieu où fe trouve la pierre précieufe appellée Topale. Ortélius croit qu'il y a faute dans cet endroit de faint Epiphane, & qu'il eft tion de l'ifle Topazos & non d'une ville.

ques

TOPAZIUS. Voyez TOPAZOS. TOPAZOS, ifle de la mer Rouge, à trois cents ftades du continent, felon Pline, l. 37, c. 8. Il dit que Juba qui lui donne cette pofition, eft couverte de brouillards; ce qui a été cause que plufieurs navigateurs l'ont cherchée inutilement, & que c'eft ce qui lui a fait donner le nom de Topaze; parce que Topazis, en langue troglodite fignifie chercher. Pline, en rapportant le fentiment d'Archélaüs, touchant la découverte des topazes, dit que l'endroit où elles fe trouvent eft une ifle de l'Arabie nommée CHITIS. Ortélius femble douter que cette ifle foit la mêrne que celle que Pline, dans un autre endroit, l. 6, 6.2.9, appelle Cytis, où l'ou trouvoit auffi des topazes, & qui étoit dans le golfe Arabique. Selon Strabon, l. 16, p. 770, l'ifle qui produifoit les topazes étoit nommée OPHIODES. Voyez ce mot. Au lieu de Topazos, Etienne le géographe écrit TOPAZIUS, & en fait une ifle de l'inde, vous

c.

. Il ajoute qu'auparavant on écrivoit Topaxius; ce qu'il y a de certain, c'eft que les anciens ont fouvent confondu les lettres & .

TOPETORKAN, place ruinée de la petite Tartarie, fur la côte orientale du golfe de Nigropoli, où il se joint à la mer Noire, environ à dix lieues de Balaclava, vers le nord. Elle fut anciennement épiscopale, & enfuite archi épiscopale, & felon quelques auteurs c'est le lieu où S. Clément fut exilé, & fouffrit le martyre l'an de JESUSCHRIST 101. Topetorkan eft prife pour la ville Cherfo Cherfonnefus & Heraclea des anciens.

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TOPHANA ou TOPANA, fauxbourg de la ville de Conftantinople, fur le bord de la mer, au-deffous de Pera & de Galata, tout à l'entrée du canal de la mer Noire, où la plupart des gens fe rendent pour s'embarquer quand ils veulent aller fe promener fur l'eau. On `l'appelle Tophana, comme qui diroit arsenal, ou mailon du canon: car top en turc, fignifie canon, & hana fignifie maison ou lieu de fabrique. Rien n'eft fi agréable que l'amphithéâtre que forment les maifons de Galata, de Pera & de Topana, il s'étend du haut des collines jusqu'à la mer. Topana eft un peu plus élevé que les autres, mais il eft plus petit; on voit à cent pas de la mer l'arfenal, où l'on fond l'artillerie; c'eft une maison couverte de deux dômes, laquelle a donné le nom à tout le quartier. * Tournefort, Voyage du Levant, t. 2, p. 9.

TOPHET. On croit que Tophet étoit la voirie de Jerufalem, (a) fituée au midi de cette ville, dans la vallée des enfans d'Hennon. On dit qu'on y entretenoit toujours du feu, pour bruler les charognes & les immondices qui s'y apportoient de la ville. C'eft au même endroit qu'on jettoit les cendres & les débris des ftatues des faux dieux, lorsqu'on avoit démoli leurs autels. Ifaïe, c. 30, 33, paroît faire allufion à la coutume de bruler les cadavres dans Tophet, lorsqu'il dit, en parlant de la défaite de l'armée de Sennacherib: « Il y a déja long-tems que Tophet eft préparée; le roi la tient toute prête, elle eft profonde » & étendue, un grand amas de feu & de bois lui doit fer» vir de nourriture, le fouffle du Seigneur eft comme un » torrent de foufre qui l'embrafe. » D'autres croyent que le nom de Tophet eft donné à la vallée d'Hennon, à caufe des facrifices qu'on y faifoit au dieu Moloch, en frapant du tambour, nommé en hébreu toph. Voici comme le faifoient ces facrifices. La ftatue de Moloch étoit de cuivre, creufe par dedans, ayant les bras étendus, & un peu penchés par devant. On allumoit un grand feu au-dedans de la ftatue, & on autre au-devant d'elle. On mettoit fur fes bras l'enfant qu'on vouloit lai immoler, lequel tomboit bientôt dans le feu, qui étoit au pied de la ftatue, jettant les cris qu'on peut s'imaginer. Pour étouffer le bruit de ces hurlemens, on faifoit autour de l'idole un grand tintamarre de tambours, & d'autres inftrumens, afin que les fpectateurs ne fullent pas attendris par les clameurs de ces miférables victimes. Voilà, dit-on, quelle forte de facrifices on offroit dans Tophet. Jérémie, c. 8, 31, reproche aux Israëlites d'avoir bâti des temples à Moloch, dans la vallée d'Hennon à Tophet, pour y bruler leurs enfans par le feu. Edificaverunt excelfa Tophet, qua eft in valle filiorum Hennom, ut incenderent filios fuos, & filias fuas igni. On voit par le même prophéte que Tophet étoit un lieu fouillé, (b) où l'on jettoit les cadavres à qui on ne donnoit pas la fépulture. Le roi Jofias fouilla le lieu de Topher, où étoit le temple de Moloch, (c) afin que perfonne n'y allât plus facrifier fes enfans à cette cruelle divinité. (a) Dom Calmet, Dict. (b) Jerem. 7, 32, 19, 11, 12, 13. (c) IV Reg, 23, 10, II.

TOPIA, province de l'Amérique feptentrionale au Mexique, & comprife dans la nouvelle Biscaye. Elle s'étend l'espace de plus de trente lieues entre des montá gnes. De Laet, Descript. des Indes occid. l. 6, c. 9, qui cite Antoine Herrera, dit que ce fut Francisco de Ybarra, qui découvrit le premier cette province. Il y alla fur la fin de l'hiver, & prenant fon chemin avec les gens par des montagnes très-hautes & très-difficiles, ils furent contraints de fe faire des paffages avec le fer, au travers des rochers. Ils eurent d'ailleurs à effuyer de grandes neiges, & une gelée fort rude, qui leur emporta quarante chevaux. Il y en eut que l'excès du froid força à fe jetter dans un grand feu qu'avoient allumé fes gens, & quelques autres furent fi fubitement glacés & roidis par le froid, qu'ils demeuFerent long-tems dans les champs comme des ftatues fans fe corrompre. Après avoir enduré ces grandes incommodités, il entra enfin dans la province de Topia, dont les ha bitans lui réfifterent d'abord avec opiniâtreté; mais il vint à bout de les appaifer, en les traitant fort humainement. En fe retirant de cette province, Ybarra paffa par la province de Cinaloa, pour s'épargner la difficulté des chemins de la montagne.

TOPINANBAZES , peuple fauvage de l'Amérique méridionale, au Bréfil. De Laet, Description des Indes occidentales, 1. 15, 0.4, dit que ce peuple habite depuis

la riviere de Saint-François jusqu'à la baye de tous les Saints. Il ajoute que les Topinanbazes font entierement femblables aux Petivares, tant en coutumes qu'en mœurs. De l'lfle écrit TUPINAMBES, au lieu de TOPINANBAZES. TOPINAQUES, felon de Laet, & TUPINAQUES, felon de l'Ifle, peuples fauvages de l'Amérique méridionale au Bréfil, au gouvernement de Saint Vincent. Il y a peu d'Indiens qui différent autant des autres Sauvages, foit pour le naturel, foit pour les mœurs. Les femmes des Topinaques fe peignent le corps de diverfes couleurs, pour en paroître plus belles. Ils maffacrent leurs prifonniers avec un grand appareil & font des danses publiques trois jours entiers avant que d'en venir à ce maffacre. Pendant ce tems-là, ils fe peignent le corps du fuc d'un fruit qu'ils appellent Jampavo, s'ornent la tête de couronnes & de plumes, & branlent avec leurs mains des courges remplies de petites pierres. De l'Ifle marque fur la carte du Bréfil, que ce peuple eft détruit.

TOPINO, riviere d'Italie, au duché de Spolete, eu latin Tinia, ou Teneas. Elle a fa fource dans l'Apennin, paffe à Fuligno, & après avoir groffi fes eaux de celles de diveres rivieres, qu'elle reçoit, elle va se jetter dans le Tibre, entre Pontenuovo & Torsciano. * Magin, Carte du duché de Spolete.

TOPIRIS, ville de Thrace. Prolomée, l. 3, c. 11, la 1.3 marque dans les terres. Ortélius, qui cite le recueil des conciles, dit que cette ville étoit de la premiere Macédoine. Pline écrit auffi TOPIRIS; mais dans une médaille de Geta, cette ville eft appellée Topirus, avec le furnom d'Urpia; & elle eft nommée TOPERUS & TOPARON par Procope. Simler croit que c'eft le TOPINIUM & l'ОгоPISIUM de l'itinéraire d'Antonin ; & Ortelius veut que ce foit auffi la ville de Doberus de Thucydide.

TOPISIUM, nom d'un lieu dont il eft parlé dans le code Théodofien, Tit de primicer. & notar.

1. TOPLITZ, TEPLICE, petite ville de Bohéme, dans le cercle de Leutmeritz, entre Graupen & Toxen, proche de Kloftergrap, Ofec, Ducbzat, Mileffow & Bilin, à fix milles de Brix. Il y a un bain, dont les eaux fortent toutes chaudes de la terre, & guériffent plufieurs maladies. Ce bain eft célébre en Bohéme.* Zeyler, Topog. Bohem. pag. 81.

2. TOPLITZ, petite ville de Bohéme, dans le cercle de Pilfen, près de Landeck, Deuffing, Wilerub & Memetung. En 1643, le général Suédois Konigsmark la pilla, & emmena l'abbé du monaltere de Dopel prifonnier avec lui. Ce monastère, de l'ordre de prémontré, eft à un quart de mille de cette ville, qui appartient à cet abbé.

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TOPLITZUM, lieu fortifié dans la Thrace, felon Cédrene, cité par Ortélius, qui ajoute que Gabius lit POPLI ZUM pour TOPLITZUM dans Curopalate.

TOPO, bourgade des Indes, à l'extrémité occidentale du cap Comorin, au royaume de Travancor, entre Periapatan au nord, & Couvalam au fud, à la distance d'une lieue du premier. Les jéfuites y ont une maifon, la plus confidérable de toute la côte de Malabar.

TOPOGLIA, bourgade des états du Ture, dans la Livadie. On croit que c'est l'ancienne ville Copa, fituée fur le marais Copaïs. Voyez Cor. Topoglia eit aujourd'hui environnée d'eau de tous côtés : quant au marais les Grecs l'appellent Limnitis Livadias & non Stivo, comme le prétendent quelques-uns de nos géographes; car Stivo feroit plutôt le marais de Thèbes. Le inarais ou le lac de Topoglia reçoit plusieurs petites rivieres; favoir le Cephyffus, & les autres qui arrofent une belle plaine d'environ quinze lieues de tour, & qui eft abondante en bleds & en pâturages, auffi étoit ce autrefois un des quartiers les plus peuplés de la Boétie. L'eau de ce marais s'enfle quelquefois beaucoup par les pluies; & elle inonda anciennement deux cents villages de la plaine. Elle feroit même capable de fe déborder réglément toutes les années, fi la nature, aidée peut-être de l'art, ne lui avoit procuré une fortie, par cinq grands canaux, fous la montagne voifine de l'Eupire, entre Negrégont & Talanda, par où l'eau du lac s'engouffre, & va fe jetter dans la mer de l'autre côté. Les Grecs appellent ce lieu-là Catabathra. Voyez CATABATHRA. * Spen, Voyage de Grece, 1. 4.

TOPOS, lieu de Thrace, felon Curopalate, cité

par

Ortélius. C'est le même lieu qui eft nommé CHORUм par Cédrene. Voyez CHORUM.

TOPPIA, felon Corneille, & TEPPIA, felon Magin, Carte de la Campagne de Rome, riviere d'Italie, dans la Campagne de Rome. Elle a fa fource près de Rocca de Maffimo, & prenant fon cours au midi oriental, vers Citerna, elle traverfe une partie des marais Pontins, & va fe perdre dans le fleuve Sifto.

Selon plufieurs géographes, cette riviere eft l'Amafenus des anciens.

TOPSHAM, bourg d'Angleterre, dans le comté de Devon, fur la Manche, fert de port à la ville d'Excefter, dont il est éloigné d'environ quatre milles.

1. TOR, petite ville de l'Arabie Pétrée, fur le bord de la mer Rouge, à l'entrée du golfe appellé anciennement Heroopolité, à la droite, au midi occidental du mont Sinaï. Thevenot dit, dans fon voyage du Levant, t. I, p. 316: Le Tor n'eft pas grand'chofe, le port néanmoins en eft bon pour les vaiffeaux & pour les galeres. Il eft gardé d'un petit château carré, qui eft fur le bord de la mer, avec une tour à chaque coin, & deux petits canons devant la porte, en dehors. Il y a un aga qui commande dans ce château, où il ne loge que des Turcs. Tout au près, on voit un couvent de Grecs dédié à fainte Catherine, & à l'apparition de Dieu à Moyfe dans le buiffon ardent. Ce couvent eft accompagné de cinq ou fix pauvres maisons de Grecs : il eft affez beau & fpacieux, & on y compte une trentaine de religieux. On trouve, aux environs de Tor, des champignons de pierre, de petits arbriffeaux, auffi de pierre, ou plutôt, de branches de rocher, qu'on appelle corail blanc, & de groffes coquilles tout cela fe tire de la mer Rouge, & eft assez beau pour des rochers. On prend, autour de certaines petites ifles, qui font près de Tor, un poiffon qu'on appelle homme marin. Il eft grand & fort, & n'a d'extraordinaire que deux mains, qui font effectivement comme celles d'un homme, excepté que les doigts font joints avec une peau, comme une pate d'oie; mais la peau de ce poiffon reffemble à celle du chamois. Quand on le voit, on lui darde dans le dos, comme aux baleines, plufieurs crampons attachés, & on le tue de cette forte. Sa peau fert pour faire des boucliers, qui font à l'épreuve du mousquet. Les voyageurs, qui veulent aller de Tor au mont Sinaï, font obligés de payer un droit de vingt-fix maidins par tête; favoir, quatre pour le Tor, & vingt-quatre pour la montagne; le tout pour les Arabes. Le jardin des religieux de Tor eft un peu éloigné de leur couvent. Ce jardin eft le lieu appellé dans l'écriture fainte Elim: lorsque les Israëlites y pafferent, il n'y avoit que foixantedix palmiers, & douze fontaines ameres, que Moyfe rendit douces, en y jettant un morceau de bois. Ces fontaines fubfiftent encore; elles font proche les unes des autres, & la plupart fe trouvent dans l'enclos du jardin. Les autres en font affez proches; elles font toutes chaudes, & ont repris leur amertume, felon le rapport de Thevenor, qui dit avoir goûté de l'eau d'une de ces fontaines, où l'on fe baigne; & que les Arabes appellent HAMAM MOUSA, c'est-à-dire, Bain de Moyfe. Elle eft dans une petite caverne obscure. Dans ce jardin, on ne trouve que des palmiers : les religieux en tirent quelque revenu. Les foixante-dix vieux palmiers n'y font plus. Dans le voisinage, on voit un puits, près duquel les religieux avoient autrefois une églife que les Turcs ont abattue, & des pierres de laquelle ils ont conftruit le château de Tor.

2. TOR, (le) en latin Taurus, bourg de France, dans le comtat d'Avignon, avec le titre de baronnie.

1. TORA, ville de la Tartarie Moscovite, fur la petite riviere de Tor.

2. TORA, ancienne ville d'Italie, près du mont Ve fuve, eft ruinée. Florus en parle.

TORAD-COROS, c'est-à-dire, la montagne de Cyrus. Cette montagne étoit dans la Méfopotamie, felon Mafius, in fuo Mofe Barcepha, cité par Ortélius.

TORALBA ou TOR-ALBA, bourgade de l'ifle de Sardaigne, dans la province de Bonnicin, environ à quinze milles d'Italie, au levant d'Algeri, & à neuf milles au nord oriental de Coloini.* Carte de l'isle de Sardaigne, chez van Keulen.

TORALLIBA, ifle de la mer des Indes, près de

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l'embouchure du fleuve Indus. Pline, l. 6, c. 21, dit qu'elle étoit à neuf mille pas de l'ifle de Bibaga. Voyez BIBAGA.

TORBAY, baie d'Angleterre, dans la province de Devonshire. Elle eft fur la Manche, à quelques milles au nord de Dartmouth. C'eft l'afyle de la flotte royale, quand elle eft fur cette côte, & que les vents font contraires. La pointe qu'on appelle Start-point n'en est pas fort éloignée. * Etat préfent de la Grande Bretagne,t. 1,

pag. 57.

Ce fut à Torbay que le prince d'Orange débarqua le 15 novembre 1688.

TORBIA, village d'Italie, près de Monaco, a pris fon nom par corruption de Trophea. On y voyoit, il y a environ cinquante ans, un monument des Romains, où l'on croyoit qu'avoit été la célébre inscription des peuples des Alpes vaincus par Augufte. C'est le sentiment de Cluvier & du pere Briet, in Parall. geog. Guichenon, Hiftoire générale de la maison de Savoye, pag. 25, veut que cette inscription fut fur l'arc de triomphe de la ville d'Aoft, en quoi Bergier, Hiftoire des grands chemins, femble pencher, la plaçant entre le grand & le petit Saint Bernard.

TORBIDO, petite riviere d'Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre citérieure. Après un très-petit cours, elle fe joint au Crate, du côté du couchant, un peu au-deflus de Bifignano.* Baudrand. Robert, Atlas. TORBOLETÆ, peuples d'Espagne. Ils demeuroient au voisinage de Sagunte, felon Appien, lib. de bell. Hispan. p. 433, varior. 1670. Leur ville étoit apparemment la Turbula de Ptolomée. Voyez TURBA.

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TORCE, bourg de France, dans le Maine, diocèfe du Mans, élection de Mayenne. Il y a un prieuré régulier fous le vocable de fainte Marie, dépendant de l'abbaye de Marmoutier.

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TORCELLO, Torcellum, petite ville d'Italie, dans l'état de Venife, environ à fix lieues de cette ville du côté du nord. Elle eft affez mal peuplée, à caufe de la groffiereté de fon air. Il y a néanmoins un évêché, qui y fut transféré d'Altino, dès l'an 636, felon Miræus, cité par l'abbé de Commainville, dans fa table alphabétique des archevêchés & évêchés.

TORCESTER ou TOWCESTER, bourg d'Angleterre, dans Northamptonshire. Voyez TowCESTER.

1. TORCY, ville de France, dans la Brie. André du Chêne en parle ainfi : Les villes de Tournem & de Torcy en Brie ne font pas autrement recommandables pour leur ancienneté, non plus que pour les rares fingularités de leur étendue. La caufe même pourquoi nos rois les ayent foumifes à la juftice du prévôt de Paris, pour en priver les bailliages de cette contré, ne m'est pas affez connue; fi ce n'eft qu'ils ayent voulu marquer par là quelque rebellion des feigneurs, qui ont autrefois commandé la Brie, ou que les ayant jointes à leur domaine, ils l'ayent voulu fignaler de la prérogative & préférence de cette noble jurisdiction.

2. TORCY, en latin Torciacum, ou Torceyum, paroiffe du duché de Bourgogne, diocèle d'Autun, bailliage de Mont Cenis, à cinq lieues d'Autun, & à quatorze de Dijon. Le territoire eft fablonneux, froid, garni de collines & couvert de bois. L'églife eft fous l'invocation de faint Didier, & eft annexe de Mont-Cenis : c'étoit autrefois l'églife matrice. Il y a plufieurs hameaux qui dépendent du village de Torcy ; favoir, la Villedieu, le Villet, la Chaife, la Couronne, la Barre, le Thielley, les Champs, Redarnay, la Trapoye, les Bourreliers, les Morlins & Bourbon. C'eft au-deffus de ce dernier hameau qu'a fa fource l'un des deux ruifleaux qui forment la Bourbince, laquelle fe réunitfant à quelque distance de-là, avec une autre riviere, qui fort de l'une des extrémités du lac de Long-Pendu, arrofe d'abord une partie du bailliage de Mont-Cenis, & traverfant enfuite le Charo. lois, baigne les murs de la ville de Paray, &, après un cours d'environ douze lieues, fe jette dans l'Arroux. On prétend que c'eft du hameau de Bourbon que la Bourbince tire fon nom. Il n'y a point, à Torcy, de prieuré de filles, fondé par M. Bernier, & valant huit mille livres par an. C'est une erreur qui s'étoit gliffée dans toutes les éditions précédentes de ce dictionnaire. * Mémoires dreffés fur les lieux.

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3. TORCY LE GRAND, bourg de France, dans la

Normandie,

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Normandie, au diocèse de Rouen. Il eft fitué dans le pays de Caux, entre Belencomble & Arque, fur la même riviere. On y tient marché, & fon territoire produit du bois à bâtir & à brûler. * Corn. Dict.

1. TORDA ou THORDA, comté de la Tranfilvanie. Il eft borné au nord par les comtés de Colosvar & de Dobaca; à l'orient par la riviere de Marosch, qui le fépare du comté de Kokelvar, au midi par le comté d'Albe ou de Weiffembourg, & à l'occident par les comtés de Colosvar & d'Abrobania. Ses principaux lieux font:

Torda ou Torenburg, Kecze, Kockart, Toroflo. *De l'Ile, Atlas.

2. TORDA ou TORENBOURG, petite ville de la Tranfilvanie au comté de Torda, dont elle eft le chef-lieu. Elle eft fituée fur la riviere Aranios, à quelques milles au-deffus de l'endroit où cette riviere fe jette dans la Marosch. Marius Niger croit que Torda eft la Dierna de Ptolomée.

TORDERA, riviere d'Espagne en Catalogne. Voyez

TARDERA.

TORDESILLAS, en latin Turris-Sillana, ville d'Espagne au royaume de Léon fur le Duero, qu'on paffe fur un beau pont à dix arcades. La ville eft entourée de bonnes murailles, fes maifons font belles; il y a fix paroiffes, deux couvents de moines, deux de religieufes & un hôpital. Elle eft ornée d'un grand & magnifique palais, où la reine Jeanne, mere de Charles V, habita depuis l'an 1509 jusqu'à 1555, qu'elle mourut. La campagne eft trèsfertile en bled & en vin. Il y a des hiftoriens célébres, qui difent que Lucius Silla, fameux compétiteur de Marius, fonda cette ville en l'appellant Turris Sillana, la Tour de Silla, & par corruption Tordefillas. Il est vrai que Silla n'a jamais été en Espagne; mais c'eft peut-être fon capitaine Cajus Anius, qui l'a fondée en fon nom du tems qu'il l'envoya contre Sertorius, l'an 79, avant la naiffance de Jefus-Chrift. Henri III y tint les affemblées d'état l'an Henri IV y renouvella le tribunal de la fainte Hermandad l'an 1466 & les rois catholiques affemblerent ici un chapitre général des deux ordres militaires de faint Jacques & Calatrava, ce fut l'an 1494. On y réforma plufieurs chofes, & l'on fit des ordonnances utiles pour la confervation & l'aggrandiffement des deux ordres.* Silva, Poblac. de España, p. 31.

1401.

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TORDINE, (la) petite riviere de France, vient de la montagne de Tarare, pafle à Saint-Symphorien-le-Chatel en Forêts, & à Brefle, & fe jette dans l'Azergue. TORDINO, riviere d'Italie. Voyez TRONTINO, qui eft le nom le plus connu.

TOREATEÆ. Voyez TORETA. TORECCADÆ, peuples de la Sarmatie Européenne. Ptolomée, l. 3, c. 5, les place près du marais Byce. STORELLA & TORELLE DE MONGRIS, felon Corneille, & TOROELLA felon Jaillot, bourg d'Espagne, dans la Catalogne, viguerie de Gironne, fur la rive feptentrionale du Ter, un peu au-deffus de l'endroit où cette riviere se jette dans la Méditerranée. Ce bourg qui eft au pied des montagnes, eft connu par la victoire que les François y remporterent fur les Espagnols le 27 de mai 1694. L'armée étoit commandée par le maréchal de Noailles; il pafla le Ter à la nage, & attaqua l'armée espagnole campée au delà.

TORETÆ, peuples du Pont, felon Pline, l. 6, c. 5, & Etienne le géographe. Strabon, l. 11, p. 495, écrit ToREATE, ainfi que Pomponius Méla, l. 1, c. 19. On lit auffi TORETÆ, dans Denys le Periégete.

TORGALF, riviere de l'empire Ruffien, dans la Sibérie, au pays des Samoyédes. La description de la Si bérie, inférée dans le recueil des ouvrages de la compagnie des Indes orientales, t. 1, p. 251, éd. de Rouen, dit que cette riviere, qui fe jette dans le Jéniscea, eft fort propre à naviger, & qu'elle a été découverte par les Samoyédes & par les Tingoefes. Voyez TAAS.

TORGAU, ville d'Allemagne, dans la Saxe, avec une feigneurie qui contient les villes de Belgern & de Schilda, une commanderie de l'ordre Teutonique appellée Dummitsch, & le château de Sizreroda, qui étoit autrefois un couvent. La ville de Torgau eft fituée fur l'Elbe, à cinq milles au deffus de Wittenberg, dans le cercle électoral. Il y en a qui prétendent que c'eft la même qu'on appelloit autrefois Argelia; mais d'autres foutiennent qu'il n'y avoit

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point de villes dans ce pays avant l'arrivée des Vandales, & qu'en 960 Torgan étoit encore un village habité par des pêcheurs. Elle avoit au tems paffé fes comptes, nommés Torgani Comites, jusqu'à ce que ce que les empereurs Adolphe & Albert la confisquerent. Elle fut conquife par Frédéric, margrave de Misnie, & pafla à fa poftérité. Quoique Peccenftein, pars II, fol. 26, theatr. Saxon. dife que Lutholf & Jean, comtes de Torgau y réfiderent encore en 1342; Michel Bojemus dit, dans la vie d'Albert, duc de Saxe, que Reinhard, comte de Torgau fur l'Elbe, fe trouva à la bataille donnée contre les Hongrois, près de Merfebourg en 931, ou, felon d'autres, 933, & que la ville de Torgau, prife par le roi Adolphe, fut donnée par l'empereur Louis IV à Waldemar, prince d'Anhalt, mais enfin ayant été reprise par Frédéric, margrave de Misnie, elle fut affurée à fa poftérité. Le même auteur dit qu'en 1338, un bourgeois de cette ville, nommé Marcus Otho, faifant planter des vignes, trouva, en fouillant la terre, des vafes couverts remplis d'offemens. il y a un pont fur l'Elbe, qui fut fait en 1491. Avant les dernieres guerres, le commerce de cette ville étoit affez floriffant, ce qui contribuoit beaucoup à fon aggrandiffement, & les électeurs de Saxe y tenoient leurs diettes. Le château bâti par Jean Frédéric, électeur de Saxe, en 1535, & augmenté par le même d'une grande tour en 1544, dans lequel réfidoit Frédéric Guillaume, duc de Saxe, adminiftrateur de l'électorat, & tuteur des princes de Saxe, depuis 1591 jusqu'en 1601, eft digne d'être vu. Auguftin, baron de Morfberg & de Befford, chevalier de l'ordre de faint Jean, dit, dans les mémoires de les voyages de l'année 1589, que ce château s'appelle Hartenfels, parce qu'il eft bâti fur des rochers; & il ajoute qu'il y a une falle à manger où l'on peut commodément ranger foixante-dix huit tables, & vingt-neuf dans une autre. Une grande falle très-belle où l'on voit les portraits de divers empereurs, rois, électeurs & princes; une espéce de galerie où l'on trouve la généalogie de la maifon de Saxe avec les portraits, les armes & l'abrégé de la vie de chacun de ces princes. Le portrait de l'électeur Jean Frédéric fe trouve dans divers endroits de ce château, felon les divers âges. Celui qu'il fit faire peu de tems avant fa mort, eft placé auprès de la grande porte, avec ces paroles: Deus dedit, Deus abftulit. On y admire particulierement une chambre toute couverte de miroirs, tellement dispofés, qu'ils repréfentent ce qui fe palle dans les chambres voifines, dans la ville & fur l'Elbe. Ce château contient, outre ces chambres, beaucoup d'autres falles & appartemens meublés de peintures très-rares, & il est orné d'une très-belle églife; mais depuis les dernieres guerres d'Allemagne, cette ville a bien changé de face, les Suédois l'ayant ruinée par diverfes fois. En 1626, le général du roi de Suéde la prit & la garda jusqu'à l'année fuivante. En 1639, Lefle, colonel de la même nation, y revint avec fes troupes, & exigea de la ville une contribution de vingt mille écus, qui fut réduite à douze mille, dont il fe contenta, prenant en ôtage le bourguemaître nommé Vogelhaubt, & un confeiller appellé Stol, jusqu'au payement de la fomme accordée. En 1644, Konigsmark, général des Suédois, prit cette ville, & quelque tems après le château, & l'année suivante elle fut envahie par les mêmes troupes; de forte que ces troubles, & l'incendie qui y fut caufé par les Huffites en 1429, l'ont presqu'entierement ruinée. * Zeyler, Topograp. Saxon. p. 182.

TORGAUTS, peuples Tartares, qui font préfentement une branche de Callmoucks, & font fous l'obéis fance de l'Ajuka-cham. Ils habitent dans les landes, entre le Wolga & le Jaïck, & ne différent en rien des autres Callmoucks.* Hift. générale des Tatars, p. 113.

TORGELOW, bourg d'Allemagne, dans la Poméranie, fur la riviere Ucker, dans une grande forêt. Dans les hiftoriens, on fait mention de vieux & nouveau Torgelow. Il y a un fameux château d'où dépend un bailliage. Cet endroit a beaucoup fouffert pendant les guerres qu'il y avoit entre les marcgraves & les ducs de Pomérapie, fur quoi on peut voir Micrelius, l. 5, p. 212. En 1493 Clempenow & Torgelow, avec Stoltenburg, Rammine, Bocke, Jamekow, Cummerow, & tout le pays fitué entre les rivieres d'Oder & de Randow, fut cédé par accord aux ducs de Pomeranie. Enfuite le bailliage de Torgelow fut engagé l'an 1628, à Antoine Schleifen, natif de Colberg, Tome V. GGgggg

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