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colonel au service de l'empereur, qui avoit avancé une fomme d'argent au duc de Pomeranie, le regarda comme le bien d'un ennemi, & donna ce bailliage, autant que le colonel Schleifen avoit droit dessus, à son secrétaire Philippe Stattler; ce qui causa dans la suite de grandes disputes. * Zeyler, Topogr. Pomer. p. 115.

TORIGLIA, bourg d'Italie, dans l'état de Genes, fur la riviere de Levant, a titre de marquisat, & est un fief de l'Empire.

TORIGNÉ, bourg de France, dans l'Anjou, élection de la Fléche.

TORIGNI, Toriniacum, gros bourg ou perite ville de France, dans la basse Normandie, avec titre de comté. Ce bourg qui dépend pour le spirituel du diocèse de Bayeux, est situé à trois lieues au-dessus de Saint-Lo, fur un ruisseau qui tombe dans la Vire à Condé. Sa paroisse primitive porte le titre de saint Amand, & c'est de cette paroisse que dépendent l'église de Notre-Dame & la grande chapelle de saint Laurent. Il y a auffi une abbaye de bernardins réformés, un prieuré de bernardines, & un hôpital avec chapelle. Il se tient aussi à Torigni un marché tous les lundis, & quatre foires dans l'année; savoir, à la faint Matthias, à la faint Pierre, & à la saint Martin d'été & d'hiver. Le château de Torigui est grand, magnifique, & domine sur une vallée. Il y a des fossés larges & profonds, revêtus de pierres, avec une balustrade aussi de pierres à hauteur d'appui. L'avant-cour est grande, & le vestibule est orné de bustes de marbre des plus grands hommes de l'antiquité. Les dedans du château sont enrichis de belles peintures, qui représentent en grand des rois de France, des princes, & les actions les plus remarquables du maréchal de Matignon. Ce même château où sont quelques piéces de canon en batterie, est accompagné d'un parterre, où il y a des galeries couvertes en maniere de corridor, de jardins bien ordonnés, de belles eaux & d'un parc. On démembra cinquante paroilles des fiéges relevans du bailliage de Caen pour les joindre à celui de Torigni, en faveur du maréchal de Matignon. Le bourg de Torigni appartient à cette maison depuis l'an 1450, que Bertrand, fire de Matignon, épousa Marguerite de Mauny qui en étoit héritiere. Les habitans jouiffent du droit de bourgeoisie. On voit dans la paroiffe de ce bourg le mausolée du premier maréchal de Matignon, où il est représenté en marbre blanc. Ce bourg est à huit lieues de Coutances vers le levant.

Torigni est le lieu de la naissance de deux personnes trèsconnues dans le monde & dans la république des lettres; savoir, de feu François de Callieres de l'académie françoise, secrétaire du cabinet du roi, & plénipotentiaire à la paix de Ryswick, & de Joachim le Grand, qui étoit très-savant dans l'histoire de France, & à qui le public est redevable de l'histoire du divorce de Henri VIII, roi d'Angleterre.

TORIMAS, village & nation de l'Amérique septentrionale, dans la Louisiane. Cette nation fait une des quatre des Akanceas, située au bord de la riviere des Akanceas, audessus des Orlotchoue.

1. TORINGI, peuples de l'Inde, en-deça du Gange, selon Ptolomée, 1. 7, c. 1. Quelques exemplaires lifent SORIGI pour TORINGI. Les interprétes de ce géographe varient auffi, & au lieu de TORINGI ils écrivent SORIGI Ou SoRINGI. Le manuscrit même de la bibliotheque palatine porte SORETANI.

2. TORINGI. Voyez THURINGI. TORINI, peuples que Valer Flaccus semble mettre dans

la Scythie.

TORMES, en latin Tormis, riviere d'Espagne, dans le royaume de Léon, qu'on appelle aussi la riviere de Salamanque, prend sa source dans la vieille Castille, au Puerto de Pico, d'où coulant du fud-est au nord est, elle entre dans le royaume de Léon, près d'Alva de Tormes, elle reçoit le Mocodiel, s'accroît du Rialmar, passe à Salainanque, à Ledesma & à Ferno, après avoir reçu dans son cours douze autres petites rivieres.

1. TORNA, fleuve aux environs de la Mésopotamie, du côté de la Perse, selon l'histoire Miscellanée, lib. 18. Ortelius soupçonne que ce pourroit être le Tornadotus de Pline.

2. TORNA Ou TORNAW, Torna, comté de la haute Hongrie. Il est borné au nord par le comté de Liptow,

à l'orient par celui d'Ungwar, au midi par celui de Borfod, & au couchant par celui de Zoll. Ses principaux lieux font

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TORNAU ou TURNAU, lieu de Bohéme, dans le cercle de Buntzlau, près de Waldstein, aux frontieres de Silésie vers la montagne des géants, pas loin de Hradisst. Il y a dans ses environs plusieurs lieux principaux, comine châteaux de Montagne ou Berg-fchlos, Skall, Semile, Troski, Kosti & Woleczow. * Zeyler, Top. Boh. p. 83.

1. TORNEA ou Torno, riviere de la Laponie Suédoise. Elle a sa source aux confins de la Laponie Danoise & de la Laponie de Tornea. Après avoir traversé d'occident en orient le lac de Torno, elle prend sa source de l'occident septentrional au midi oriental, reçoit, chemin faisant, les eaux de divers lacs & de quelques rivieres, dont la plus considérable est celle de Kengis, traverse la Bothnie occidentale, & va se jetter dans le golfe de Bothnie à la ville de Tornea. * De l'Ifte, Atlas.

2. TORNEA OU TORNO, lac dela Laponie Suédoise, dans la partie septentrionale de la Laponie de Torne, au midi du pays de Tinguavara. La riviere de Torne qui lui donne son nom le traverse, & on voit dans sa partie orientale la principale bourgade du pays de Tinguavara appellée de ce nom.

3. TORNEA ou TORNO, ville de Suéde, dans la Both. nie occidentale, sur la côte la plus septentrionale du golfe de Bothnie, à l'embouchure de la riviere de Torne qui lui donne son nom. Cette ville, qui a un bon port, fait quelque commerce. Les Lappons entre autres y viennent troquer leurs pelleteries pour des denrées & pour des armes. Cette petite ville éloignée de Stockholm de cent sept milles, ou deux cents quatorze lieues françoises, & dont on fait la route que par des chemins très difficiles, remplis de bois, de lacs, de marais & de montagnes, n'est composée que de soixante-dix maisons. Latitude septentrio nale 661.

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TORNE-LAP-MARCK, contrée de la Laponie Suedoise, est partagée en dix territoires ou biars, qui font ceux de Seqwara, de Tingwara, de Ronnela, de Swondawara, de Pediersy, de Tenneby, d'Utziioki & d'Enaraby, aux environs du lac Enara & de ceux de Kittalaby & Sodenskyle.

TORNESE ou CASTEL-TORNESE, forteresse de la Morée, dans le Belvedere. Wheler, 1. 2, 1. 1, dit dans son voyage de Zante, que cette forteresse est sur une montagne à fix lieues de la côte; cependant de l'Isle, dans sa carte de la Grece, marque CASTEL-TORNESE sur le bord de la

mer.

TORNODORUM, château de France, dans le pays de Langres. Grégoire de Tours, Hift. 1. 5, nos, en parle; il fait aussi mention du territoire qu'il appelle TORNO DORENSIS-PAGUS. C'est aujourd'hui la ville & le territoire de Tonnerre. Voyez TONNERRE. * De glor. Confes. c. 87. TORNOMAGENSIS-VICUS, village de la Gaule. Grégoire de Tours, Hift. l. 10, ad an. 371, le met au nombre de ceux où saint Martin renversa les temples des idoles & bâtit des églises. On croit que c'est aujourd'hui Tournon.

TORNOTE ou TORNOVO, ville de la Grece, dans le Comenolitari, au pays appellé la Janna, sur le bord de Selampria, à l'occident de Larisse, ( a) au pied des monts Dragoniza; cette ville est à dix milles de Lariffe. (b) Les

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habitans sont pour la plus grande partie chrétiens. Il y a trois mosquées pour les Turcs, & dix-huit églises pour les Grecs, dont voici les principales; la cathédrale de faint Jean, l'église de saint Démétrius, celle de saint Côme & de faint Damien, celle de la Nativité de la Vierge, l'église de saint Elie, près de laquelle est un monastère sur le côté d'une montagne, l'église de saint Anastase, celle des douze apôtres, celle de saint Nicolas, avec un autre couvent, & celle de faint Antoine l'hermite. L'évêché de Tornovo dépend de l'archevêché de Larisse. (a) De l'Isle, Atlas. (b) Edouard Brown, Voyage de Vienne à Lariffe, pag. 97 & fuivantes.

Les femmes de quelque chose sont vêtues richement à la mode du pays; elles ont leurs cheveux frisés qu'elles laissent pendre derriere le dos. Elles portent des fouliers peints, & teignent leurs ongles d'une couleur à demi-rouge, avec du cna ou de l'alcanna. Après avoir mis en poudre les feuilles de cette plante, & en avoir fait tremper dans du vin & de l'eau, elles en mettent la nuit sur leurs ongles, & le lendemain matin ils font d'une couleur à demi-rouge. La campagne des environs de cette ville est fort abondante en vignes, en arbres de coton & en sesamum.

TORNUS. Voyez TourNUS.

1. TORO, ifle de la mer Méditerranée, sur la côte méridionale de la Sardaigne, dont elle est éloignée de dix milles, à cinq milles de l'isle Vacca ou Buccina, & environ à quatre milles de l'ifle Boaria. * Carte de la Sardaigne, chez van Keulen.

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2. TORO, ville d'Espagne, au royaume de Léon, sur la rive septentrionale du Duero, entre Tordesillas à l'orient, & Zamora à l'occident. Cette ville, située au bout d'une plaine sur un côteau, est renommée pour ses bons vins pour les grains, & pour les fruits que l'on recueille abondamment dans son territoire. Son enceinte est flanquée de tours, & a sept portes. Il y a dans cette ville vingt-deux paroisses, sept couvens d'hommes, cinq de filles, quatre hôpitaux & fix hermitages, avec un bon château. On y tient marché tous les lundis & vendredis, & il y a foire le 24 d'août, jour de faint Barthelemi. C'est le lieu de naissance de don Juan II, roi de Castille. Le roi Ferdinand I la donna à l'infante Elvire sa fille, ce qui fit que plusieurs seigneurs y bâtirent des palais. Elle est gouvernée par un juge de police & par vingt-deux recteurs. L'église collégiale est compolée d'un abbé & de seize chanoines, avec un bon nombre de chapelains; elle étoit autrefois cathédrale. Roderic, dernier roi des Goths, peupla cette ville en 712, & lui donna le nom de Champ Gothique. Elle fut ruinée lorsque les Sarrazins envahirent le royaume; mais l'infant dom Garcie, fils d'Alfonse III, roi de Léon, & lui-même dans la suite, la fit rebâtir en 904; on l'appella alors TAURO ou TAURUS, parce qu'on y trouva un taureau de pierre qui étoit une antiquité des Romains. Cette ville est renommée par la bataille qui s'y donna en 1476, & qui fit acquérir à Ferdinand, prince d'Aragon, le royaume de Castille sur Alfonse roi de Portugal. Henri II, roi de Castille, tint à Toro l'assemblée des états en 1371, & l'on y fit entre autres une ordonnance, qui portoit que les Juifs & les Maures auroient sur eux une certaine marque pour les pouvoir distinguer des chrétiens. Le roi Jean II y tint aussi l'assemblée des états en 1426, de même que Ferdinand V en 1505, & il y déclara rois Jeanne sa fille, & Philippe I son époux. Il y établit aussi les loix appellées les loix de Toro. * Sylva, Poblac. de España, p. 25.

On voit dans cette ville de fort belles femmes, & l'on dit communément qu'elles ont l'air & la taille des anciennes Romaines. * Délices d'Espagne, F , p. 150.

Le comte duc d'Olivares, fameux ministre de Philippe IV, roi d'Espagne, fut exilé dans cette ville, & y mourut de chagrin.

3. TORO, ville d'Arabie, près de laquelle on voit les restes d'un monastère, elle a été ruinée par Etienne de Gama: elle est à trois milles de Suez, & à soixante-huit de Jambo; il n'y a qu'une fontaine aux environs de Toro, auprès de laquelle il y a des palmiers; mais il y a quelques puits que les Arabes prétendent être ceux que Moise fit creuser pour appaiser la soif des Israëlites.

TOROCCA, ville de la Sarmatie Européenne. Ptolomée, 1.3, 6.5, la marque dans les terres près du fleuve Carcinite.

TOROELLA, bourg d'Espagne. Voyez TORELLA.

TORON, lac de la Chalcidie, selon Pline, 1. 18, с. 12. Je ne fais, dit Ortelius, en quel endroit étoit le lac, car il y a cu plus d'une Chalcidie. Téophraste parle aussi de ce lac fans désigner davantage sa situation. Je loupçonnerois pourtant, ajoute Ortelius, que ce lac étoit dans la Chalcidie, contrée de la Macédoine.

TORONÆUS OU TORONAICUS-SINUS, golfe de la mer Egée, sur la côte de la Macédoine, & séparé des golfes Singitique & Thermée par deux grandes péninsules. Ce golfe avoit pris son nom de la ville Torone qui étoit bâtie sur son rivage. Tacite, Annal.l. 5, c. 10, est, je pense, le seul qui écrive Toronaus; les autres auteurs disent Toronaicus.

TORONAICUS-SINUS. Voyez TORONÆUS-SINUS. 1. TORONE, ville de l'Epire, selon Ptolomée, 1.3, c. 14. Niger appelle cette ville Parga.

2. TORONE, ville de la Macédoine, sur le golfe Toronaïque, auquel elle donna fon nom. Le périple de Scylax, Diodore de Sicile, Thucydide & la plupart des anciens parlent de cette ville. Ptolomée la marque dans la Paranie, entre Derris-extrema & Toronaici Sinus intima; cependant Thucydide, l. 4, p. 325, la met dans la Chalcidie, apparemment parce qu'elle étoit aux confins de cette contrée. Etienne le géographe & Suidas en font une ville de la Thrace.

3. TORONE, ville bâtie après la ruine de Troye, selon Etienne le géographe qui ne dit point en quel endroit elle fut bâtie.

4. TORONE ou TORRHONNA. Etienne le géographe met une ville de ce nom dans la Sicile. Il est le seul qui en parle.

TORONET ou THORONET, en latin Toronetum, Torendum, on Floresia & Floregia, abbaye d'homme en France, ordre de citeaux, filiation de Mazan. Elle a été fondée le 18 des calendes de mai de l'an 1136, dans la Provence, viguerie de Draguignan, au diocèse de Fréjus, à une lieue & demie de Lorgues. C'étoit Raimond, comte de Barcelone & marquis de Provence, qui la fonda; il y a une grande dévotion & il s'y fait un grand concours de peuple au tombeau de saint Guillaume qui y étoit religieux & y est mort en odeur de sainteté. La chartre de la fondation de ce monastère n'en parle aucunement sous le nom de Toronet, mais seulement sous celui de Notre-Dame de Florege; parce qu'il fut bâti d'abord dans ce lieu près de la petite riviere de ce nom; il étoit distant d'environ fix mille pas de Toronet, où il a été transféré; on en voit les restes auprès du bourg de Tourtour, dans lequel se rendent les abbés de Toronet lorsqu'ils viennent prendre potfeffion. Ce changement étoit déja fait, lorsqu'Ildefonse, roi d'Aragon, comte de Barcelone & marquis de Provence, donna entierement le lieu de Toronet aux religieux. La chartre de cette donation porte, qu'en vertu de cette conceffion, les religieux pourront aller vendre, acheter, ufer des pâcages, passer & repasser l'eau par-tout dans cette terre, comme dans un lieu à eux appartenant & & fans aucun péage. Cette chartre est datée de l'an de l'incarnation de J. C. MCXII. Feria IV. XI. cal, luna XII. Bouche dit que ce roi Ildefonse étoit fils de Raimond Bérenger, furnommé le Vieux (Senior) qui étoit comte de Barcelone, prince d'Aragon, marquis de Provence, & coufin d'un autre Bérenger, dit le Jeune, (Junior) auquel il succéda dans le comté de Provence. Plusieurs seigneurs ont comblé de bien cette abbaye, qui, felon les donations, devroit être beaucoup plus riche qu'elle ne l'est.

1. TORONTO (lac de) dans l'Amérique septentrionale de la nouvelle France. C'est un petit lac dans l'ancien pays des Hurons; il se décharge dans le lac des Hurons, & y donne le nom à une grande baie de ce lac. La riviere par laquelle ce lac se décharge, forme plusieurs cataractes impraticables. De ce lac on peut aller à celui de Frontenac, par la riviere de Tanaoutate en faifant un portage.

2. TORONTO, (baie de) de l'Amérique septentrionale dans la nouvelle France, au lac des Hurons fur la côte orientale, à l'endroit où le lac Toronto se décharge par une petite riviere. Il y avoit autrefois une colonie considérable d'Hurons, qui a été détruite par les Iroquois. Cette baie est au nord-est de la riviere des François, on lui donne vingt-cinq toises de profondeur sur quinze

d'ouverture.

Tome V. GGgggg ij

4

1. TOROPECZ, en latin Toropetia, ville de Moscovie. Voyez TAROPECZ.

2. TOROPECZ, petite ville de l'empire Russien, dans la province de Rzeva, à la source d'une petite riviere qui se jette dans la Duna, au midi oriental du monastère de saint Nicolas, & au nord.

TOROS DE GUISANDO, lieu d'Espagne, dans la nouvelle Castille, au fud-ouest de l'Escurial, au midi du bourg de Villa-Castin, près de Cadahalso. Ce lieu a pris fon nom de cinq taureaux de pierre, qu'on y a trouvés & qui avoient chacun une inscription latine. La premiere portoit, que ce monument étoit fait en l'honneur de Cecilius Metellus, vainqueur & deux fois conful. C'étoit en mémoire de la victoire qu'il remporta fur Hercule, capitaine de Sertorius, où il tua vingt mille hommes des ennemis. La seconde inscription portoit que ce monument étoit dressé par Longin, à la mémoire de son pere Césone l'ancien. Dans la troifiéme, on lifoit que la guerre de César & celle de la patrie étant en grande partie terminée, Cneus & Sextus, fils du grand Pompée, avoient été battus dans le champ de Vateste. La quatrième faifoit mémoire du triomphe de l'armée & de la défaite des ennemis. La cinquiéme disoit, que les peuples de Vateste avoient résolu d'élever ce monument à la * mémoire de Lucius Porcia, parce qu'il avoit bien gouverné la province. De ees cinq inscriptions on en voit encore trois. * Délices d'Espagne, p. 300.

TORPATUM, noin latin de la ville de Derpt dans la

Livonie.

TORPIDI, peuples de Thrace, au voisinage de la ville de Philippes, du côté de l'orient, dans des détroits de montagnes que les Sapéens & eux occupoient. Appien, de Bel. civil. l. 4, qui fait mention de ces peuples, écrit dans un endroit TORPIDI, & dans un autre TURPILI. L'une de ces deux orthographes, dit Ortelius, est défectueuse. La derniere est préférée dans l'édition de Tollius.

TORQUEMADA Ou TORREQUEMADA, petite ville d'Espagne, au royaume de Léon, sur le bord de la Pizuerga, à trois lieues à l'orient de Palencia. Cette petite ville, à laquelle Silva, Poblac. gener. de Espana, p. 52, ne donne que le titre de bourg, est entourée de murailles. Ses environs sont très - fertiles. On prétend qu'Auguste la peupla, & l'appella PORTA-AUGUSTA. Elle eut dans la fuite le nom de TURRIS-CREMATA, ce qui signifie Torquemada ou Torrequemada, c'est-à-dire, tour brûlée. L'infante Catherine, fille de Philippe I, & de Jeanne son épouse, prit naissance en cette ville. * Délices d'Espagne,

p.152.

1. TORRE. Voyez l'article Tour. 2. TORRE. Voyez Tor.

3. TORRE, riviere d'Italie dans le Frioul, elle a sa fource à quelques milles au nord oriental de Gemona, dans les montagnes. Elle court en ferpentant du nord-ouest au sudeft, passe assez près de la ville d'Udine, & après avoir reçu quelques rivieres à la gauche, elle va se perdre dans le Lizonzo, un peu au-dessous de Gradisca. * Magin, Carte du Frioul.

4. TORRE, petite isle sur la côte septentrionale d'Irlande, à huit milles du continent, son terroir eft affez fertile.

TORRE D'ACRI, bourgade d'Italie, au royaume de Naples, dans la Basilicate, sur la côte occidentale du golfe de Tarente, à l'embouchure de la riviere d'Agri. Léander veut que cette bourgade soit la ville Aciris des anciens.

TORRE DELL' ANNUNCIATA, bourgade d'Italie, au royaume de Naples, dans la terre de Labour, fur la côte du golfe de Naples, à douze milles de cette capitale du côté du midi oriental, près de l'embouchure du Sarno. Quelques-uns prennent ce lieu pour l'ancienne Pompeianum.

TORRE-DO-BOUGIO, autrement le FORT DE SAINTLAURENT, forteresse du Portugal, à l'embouchure du Tage du côté du midi. Ce fort qui défend la grande passe du Tage, est situé sur un banc de fable, au milieu de la mer, vis-à-vis du fort Saint-Julien. Il est construit sur des pilotis, & ce n'est proprement qu'une plate-forme ronde, revêtue de pierres de taille. Il y a un gouverneur avec une garnison d'environ cent cinquante hommes. * Délices de Portugal,

P.773.

TORRE DI CERDAGNA, bourgade de la Catalogne, dans la Cerdagne Françoise, à trois lieues de Puicerda, du côté du nord.* Jaillot, Atlas.

TORRE CLARA, abbaye réguliere, ordre de saint Benoît, de la congrégation du mont Cassin, dans le Parmefan, au diocèse de Parme.

TORRE DI GRECO, bourgade d'Italie, au royaume de Naples, dans la terre de Labour, sur la côte du golfe de Naples, à fix milles de la ville de ce nom, vers l'orient méridional. Il y en a qui prennent ce lieu pour l'ancienne HERCULANEUM; mais tous les géographes n'en sont pas d'accord. * Magin, Carte de la terre de Labour.

TORRE-LOPA, village d'Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre citérieure, fur la mer de Toscane, aux confins de la Calabre ultérieure. Quelques-uns le prennent pour l'ancienne TEMESA, que d'autres néanmoins placent ailleurs.

TORRE DE MONCORVO ou MONCORBO, forum Narbasorum, ville de Portugal, dans la province de TraLos Montes. Elle est située dans une vallée spacieuse, sur la pence d'une montagne, aux confins du royaume de Léon, à une lieue de la riviere Sabor, qui rend sa campagne fertile en bled, en vin & en fruits; il y a aufli du bétail & du poiffon, & il y croît du lin & du chanvre. La ville n'a qu'une paroiffe, un couvent de cordeliers, une maison de charité & un hôpital. Elle a droit de suffrage dans les afssemblées d'état, & il y a un corrégidor, dont la jurisdiction s'étend sur neuf bourgs & villages, & fur treize hameaux. L'archevêque de Brague y fait tenit un tribunal par son vicaire général. Ferdinand premier, roi de Castille & de Léon, furnommé le Grand, la fonda l'an 1040, & l'appella SAINTE CROIX; mais les habitans furent obligés de l'abandonner, par rapport à la quantité de fontmis, dont ils étoient incommodés. Le roi de Portugal, Alfonse II, leur fixa une nouvelle demeure vers la montagne du Corbeau, l'an 1216,& c'est d'où lui est venu le nom qu'elle a à présent à quoi encore a contribué la tour fameuse que le roi Dionis y avoit fait bâtir. * Silva, Poblac. general de España, pag. 183.

TORRE D'OLIVETO, ville du royaume de Sicile, dans le Val Demone; au pied du mont Etna, vers le midi occidental, felon Maty & Corneille, qui veulent que ce soit l'ancienne Dymethus; mais Dymethus ou Symethus, étoit, felon de l'ifle, à près de trente - cinq milles du pied du mont Ætna, ce qui ne fauroit convenie avec la position que Maty & Corneille donnent à Torre d'Oliveto.

TORRE DI PATRIA, tour d'Italie, sur le golfe de Gaïete, environ à trois lieues de Gaïete, & de l'embouchure du Volturne. On voit, auprès, les ruines de Linternum, & un lac qu'on nomme le lac de Patria, que les anciens nommoient Linterna Palus.

TORRE-PIGNATARRA OU PIGNATARA. On nomme ainsi la place où fut l'ancienne ville Sub Augusta, ou Augusta-Helena, dans la Campanie, entre Rome & Frascati, & qui étoit évêché vers l'an 490. * Commainville, Table des évêchés.

TORREQUEMADA. Voyez AUGUSTA - NOVA dans AUGUSTA, DO. 27.

TORRE DI SAN BASILIO, bourg d'Italie, au royaume de Naples, dans la Basilicate, sur la côte occidentale du golfe de Tarente, à l'embouchure du Sino. Quelques géographes prennent ce bourg pour l'ancienne Leutarnia, que d'autres placent ailleurs. * Magin, Carte de la Bafilicate.

TORRE DI SANGUINAZZO, bourgade de l'isle de Candie, sur la côte septentrionale, à trois Lieues de Retino vers le levant. On la prend pour la petite ville qu'on nommoit anciennement Stella ou Stela. * Baudrand,

Dict.

TORRE-SICURA, bourgade d'Italie, dans l'Abruzze ultérieure, aux confins de la Marche d'Ancone. Il n'est séparé de la ville d'Ascoli que par la riviere de Tronto. Quelques-uns croient que Torre-Sicura 'est l'ancienne Truentum. * Corneille rectifié.

TORRENS ÆGYPTI. Voyez SIRBON.

TORRENS, (les) ou les FLEUVES D'ETHAN. Voyez ETHAN. * Pfalm. 73.

TORRENT, en latin Torrens, en grec Cheimarros, en

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hébreu Nachal. On distingue le Torrent du fleuve, en ce que le fleuve coule toujours, & que le Torrent ne coule que de tems en tems, par exemple, après les grandes pluies, ou la fonte des neiges. Comme le terme hébreu Nachal, fignifie une vallée, aussi-bien qu'un torrent, souvent dans l'écriture, on met l'un pour l'autre; par exemple, le torrent de Gérare, pour la vallée de Gé rare. L'équivoque, en cela, n'est pas fort dangereuse, puisque les Torrens se trouvent ordinairement dans les vallées; mais il est bon de la remarquer, parce qu'on attribue quelquefois à la vallée, ce qui ne convient qu'au torrent; par exemple, à la vallée de Gédron , ce qui doit s'entendre du torrent de même nom. On n'observe pas toujours, dans l'écriture, la diftinction qui se trouve entre le torrent & le fleuve, & souvent on prend l'un pour l'autre, en donnant le nom à de grandes rivieres, comme l'Euphrate, le Nil, le Jourdain; & à des rivieres qui coulent toute l'année, comme le Jabok & l'Arnon. On donne au Nil le nom de Torrent d'Egypte, dans les nombres 34,5, Josué, 25, 4 & 47, Itate, 27, 12; & à l'Euphrate, Pfalm. 123, 5; & dans Ifaïe, ce fleuve est nommé le torrent des Saules, Ifaie, 15, 7. * D. Cal. met, Diction.

TORRENT DE BESOR. On le place ordinairement entre Gaze & Rhinocorure; mais faint Jérôme dit sur le chap. 6 d'Amos, qu'il est entre Rhinocorure & Peluse. Voyez BESOR, & 1 Reg. 38,9,21.

TORRENT CADUMIM. (le) Je pense que c'est le même que Cifon. Voyez JUDIC. V, verf. 21.

TORRENT DE CARITH, (le) au-delà du Jourdain, vers Socoth. Voyez CARITH, & III Reg. 17, 3.

TORRENT DE CÉDRON, (le) qui coule entre la ville de Jérufalem, au couchant, & le mont des Oliviers à l'orient. Voyez CÉDRON.

TORRENT DE CISON (le) prend sa source au pied du mont Thabor, & tombe dans la Méditerranée, entre le Carmel & Ptolémaïde. Voyez CISON.

TORRENT D'EGYPTE. C'est apparemment le Nil, ou le bras le plus oriental de ce fleuve. Voyez EGYPTE, TORRENT DES EPINES, (le) marqué dans Joel, 6.3,18, est nommé dans l'hébreu, le torrent de Sethim, & dans les Septante, le torrent des Cordes. Je crois que ce torrent est le même que celui de Cédron, qui alloit se dégorger dans la mer Morte.

TORRENT DE GAAS, (le) II Reg. 23, 30, & I Par. 11 32, étoit apparemment dans la tribu d'Ephraïm, au pied du mont Gaas, (a) sur lequel étoit la ville de Thamnat-Saraa, & le tombeau de Josué. Josué, 24,38. On montroit encore ce tombeau au mont Gaas du tems (b) d'Eufebe. (a) Josué, 24, 30. Judith. 2, 9. (b) Eufeb. in locis in Gaas.

TORRENT, (le) ou LA VALLÉE DE GÉRARE, près de la ville de ce nom, au midi de la terre Promise, dans l'Arabie Pétrée.

TORRENT DE JABOK: c'est plutôt un fleuve qu'un torrent. Voyez JABOK,

TORRENT DE JERUEL, (le) ou plutôt le torrent qui est vis-à-vis de la folitude de Jéruel, dans la partie méridionale de Juda. * II Par, 20, 16.

TORRENT DE MAMBRE: (le) c'est la vallée de Mambré, Genef. 13, 18, & 14, 13, & on a déja remarqué que l'hébreu Nachal signifioit également une vallée & un torrent. * Judith. 2, 14.

TORRENT DU MIDI, (Le) Pfalm. 125, 11. Sicut torrens in Auftro, marque apparemment les torrens qui font au midi de la Palestine, ou simplement les écoulemens qu'on voit, lorsque le vent du midi fait fondre les neiges. L'hébreu ne porte pas le nom Nachal, qui signifie un torrent; mais aphikei, qui signifie des écoulemens, des débordemens.

TORRENT DU RAISIN, ou de la Grappe, en hébreu Nehel Eschol, le torrent ou la vallée du Raisin. On croit communément qu'il étoit au midi du lot de Juda & de Siméon, pas loin de la vallée de Sorec.* Num. 13, 25. Torrens on Vallis, Borri. Num. 13, 24, 32, 9. Deut. 1, 24. TORRENT DE ZARED, No. 21, 12. Deut. 2, 13, 14. Il est plus avant vers le midi que le torrent d'Arnon.

TORRENTE, lieu d'Espagne au royaume de Valençe, à une lieue de la ville de ce nom. Ce lieu est célébre

par ses vins délicieux. Il y a une paroiffe & un couvent de cordeliers. On prétend qu'il doit son origine aux Romains, qui l'appellerent Torrens, à cause du torrent de Cataroga qui pafle par son territoire. Comme ce lieu étoit tombé en ruine, le roi Jacques I le repeupla en 1248.* Silva, Poblac. de España, p. 223.

TORRES, en latin Lacer, riviere de Sardaigne, prend sa source des fontaines qui coulent dans la vallée de Bunnari, entre la ville de Saffari & le bourg d'Ofile, lesquelles, après avoir arrosé les murailles d'Escala & de Choca, & s'être jointes avec la riviere de Campo, de Mela, & avec les fontaines de Bortu, passent par Mascari, où elles reçoivent les eaux des rivieres d'Usini & d'lteri, & s'unissent à la Turitaine, au pont de Saint-Grégoire, à deux lieues de Sassari, au-dessus d'Algeri, où, après s'être enflée par la jonction de la riviere d'Ottara & de plusieurs ruisseaux, elle va se jetter dans la mer au-dessous du pont Saint-Gavin de Torres. Quelques auteurs l'ont nommée riviere Turritaine, faisant allusion à la ville de Torres, & d'autres lui ont donné le nom de Flammargiana, qu'ils font dériver de Flumen & d'Argos, ville du Péloponnése, à cause des Argiens, qui vinrent avec Hercules à la conquête de la Sardaigne.

TORRES-NOVAS, ville de Portugal, dans l'Estremadoure, au nord du Tage, dont elle est éloignée d'une lieue, & à cinq lieues de Santoren. Elle est située dans une plaine fertile , que la petite riviere d'Almonda traverse par le milieu, & elle est entourée de fortes murailles, avec un château flanqué de neuf tours. C'est de-là qu'elle a pris fon nom; elle députe aux assemblées des états, & il y a foire tous les ans le 12 mars. On y compte quatre paroisses, deux couvens d'hommes & un de religieuses, avec un refuge pour les femmes pénitentes, fondé par la reine sainte Elifabeth, outre une maison de charité & un hôpital. On veut que cette ville ait été fondée par les Gaulois 308 ans avant l'ére vulgaire. Le roi Alfonse Enriquès la gagna fur les Maures l'an 1148 & l'an 1190. Selon le sentiment le plus commun, Miramamorin Aben Josephe y mit le siége, avec une armée innombrable de Maures, & la prit d'assaut au bout de six jours; il la ruina de fond en comble. Cette même année, le roi Sanche 1 la fit rebâtir, & lui accorda les priviléges de la ville de Tomar. Le roi Emmanuel donna le titre de marquis de cette ville à D. Jean de Lencastre, fils de D. George de Lencastre, duc de Coimbre. Le roi Philippe II l'érigea en duché, & en donna le titre aux aînés de la maison des ducs d'Aveyro.

TORRES-VEDRAS, ville de Portugal, dans l'Estremadoure, au nord du Tage, dans le voisinage de l'Océan, à sept lieues de Lisbonne. Elle a un château affez fort & bien bâti; quatre paroisses, trois couvens de moines, une maison de charité & un hôpital. Sa jurisdiction, qui y a été transportée d'Alenquer, s'étend sur dix-sept bourgs & villages. On y recueille en abondance du bled, du vin, de l'huile; & il y a du bétail & du gibier, Le roi Alfonse Enriquès gagna cette ville des Maures l'an 1148, & parce qu'elle étoit restée désolée, il la fit peupler de rechef. Elle a été le douaire des reines de Portugal, & particulierement de la reine de Portugal sainte Elifabeth. C'est le cheflieu d'un comté, dont le roi Philippe IV donna le titre à dom Jean Suarez de Alarcon, en le récompenfant des fidéles services qu'il lui avoit rendus, * Silva, Poblac. de España, p. 169.

TORRHEBUS, ville de Lydie. Etienne le géographe dit qu'elle tiroit son nom de Torrhebus, fils d'Atys, & que les habitans étoient nommés TORRHEBII; Denys d'Halicarnasse les appelle néanmoins TORYBI. Il y a dans la Torrhébide, ajoute Etienne le géographe, une montagne nommée mons Carius, & fur cette montagne, on voit le temple de Carius, qui étoit fils de Jupiter & de Torrhebia. Etienne le géographe parle encore d'un marais qui fut appellé TORRHEBIA PALUS, du nom du même Torrhebus.

TORRICELLA, bourg d'Italie au royaume de Naples, dans l'Abruzze citérieure, à l'orient de Sulmona. * Magin, Carte de l'Abruzze.

TORRIJO, lieu d'Espagne, au royaume d'Aragon, à trois lieues de Calatayud, sur le bord de la riviere de Monubles. Il abonde en vins. On dit qu'il fut peuplé anciennement par les Celtiberes & par les Romains. On le GGggggj

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nomma alors Turigum ou Turigo, & enfuite on l'appelle La ville des Sueves, parce que cette nation la rebâtit en 420. Les habitans de ce lieu honorent, pour leurs patrons, les faints Felix & Regule, qui y souffrirent le martyre le 11 de septembre de l'année 300.

TORRINGTON, bourg d'Angleterre, au comté de Devon sur le Turvidge. * Etat présent de la grande Bretagne, t. 1.

TORRONA Ou TORRHONNA. Voyez TORONE, no. 4. TORSAS, bourgade de Suéde, dans la Smalande ou Gothie méridionale, aux confins de la Bleckingie, sur le bord d'une petite riviere, qui se jette allez près de-là, dans Calmar-Sond. * De l'Ifle, Atlas.

TORSILIA, ville de Suéde, dans la Sudermanie, sur le bord méridional du lac Maler, à quelques lieues à l'occident de Stregnes.

TORTA Ou TORCOLA, ifle du golfe de Venise, sur la côte de la Dalmatie, au midi & allez près de l'isle de Lezina, vis-à-vis l'entrée du golfe de Narenta.

TORTEZAIS, lieu de France dans le Bourbonnois du diocèse de Bourges, sous l'élection de Montluçon : ce lieu est situé à quatre lieues de Montluçon, contigu à la la forêt d'Oeuil, appartenante au roi. Les terres produisent du seigle, il y a des pâcages & quelques bois. La petite riviere d'Oeuil y pafle.

TORTI, ville de l'isle de Cypre. Siméon le Métaphraste en parle dans la vie de S. Epiphane.

TORTO OU TUERTA, riviere d'Espagne, au royaume de Léon. Elle a sa source dans les montagnes des Afturies, près de Fontenies. Son cours est du nord au fud: elle mouille les murs de la ville d'Astorga, après quoi elle va se perdre dans l'Orbega. Le Torto (b) nourrit de bons poissons, & particulierement des truites fort délicates. (a) Jaillot, Atlas. (b) Délices d'Espagne,

P. 147.

TORTOMIUM, ville qu'Etienne le géographe place entre la Syrie & l'Arménie.

TORTONE, ville d'Italie, au duché de Milan, entre Voghera & Novi, située dans une plaine. Elle est mal fortifiée, & n'est guère peuplée. L'ancienne Tertona étoit bâtie sur la hauteur, où est à présent la citadelle, qui, quoiqu'irréguliere, est pourtant affez forte à cause de sa fituation. L'évêché de Tortone est fort ancien. On peut voir plusieurs inscriptions anciennes dans la cour du palais de l'évêque. Il y a quelque tems qu'on déterra un grand sarcophage, qui se voit dans l'église cathédrale, à l'entrée; il est orné de divers bas-reliefs, entre lesquels on remarque l'histoire de la chute de Phaéton. Sur la fin du douziéme fiécle, cette ville fut ruinée par l'empereur Frédéric Barberouffe, & rétablie au commencement du fiécle uivant par les Milanois. Depuis, elle a été souvent prise & reprise, & a suivi le fort du duché dont elle est devenue une annexe. Par le traité de paix conclu à Vienne le 18 novembre 1738, cette ville & tout le Tortonése ont éré cédés au roi de Sardaigne. * Misson, Voyage d'Italie, t. 2, p. 350

TORTONESE, (Le) contrée d'Italie, au duché de Milan, entre le Pô au nord, le territoire de Bobbio à l'orient, l'état de Genes au midi, & l'Alexandrin au couchant. Les principaux lieux font:

Tortone, Castel-Nuovo, Serravalle.

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1. TORTOSE, ville d'Espagne, dans la Catalogne fur l'Ebre, dans la viguerie à laquelle elle donne fon nom. Cette ville, qui est la premiere place que l'on trouve en venant du royaume de Valence, est ancienne & confidérable pour sa grandeur pour sa force & pour son évêché. Elle est située à quatre lieues des frontieres de Valence, à une pareille distance de la mer, & s'étend le long de la riviere, en partie dans la plaine & en partie sur une colline élevée. On l'a divisée en deux parties, la vieille ville & la ville neuve. Cette derniere est la plus grande. Elles font toutes deux ceintes d'une bonne muraille flanquée de bastions, & de divers autres ouvrages à la moderne, & défendue par un vieux château bien fortifié, bâti sur la colline, en façon de citadelle, placé entre les deux parties de la ville, & faisant face à la ville & à l'Ebre. On entre dans cette ville par un grand pont de bateaux jetté sur le Acuve, & dont la tête est défendue

par deux demi-bastions & quelques autres ouvrages avan cés. * Délices d'Espagne, p. 589 & fuiv.

Silva, Poblac. de Espana, p. 245, dit que la ville de Tortofe fut fondée par le roi Ibere, deux mille ans avant la naissance de Notre-Seigneur, & qu'il lui donna le nom d'lbéra, que Scipion le Romain changea en celui de Dertofa, lorsqu'il en fit une ville municipale. Dertosa étoit la capitale des llercaons, comme on le voit par une médaille de l'empereur Tibere, sur le revers de laquelle on lit: DERT-ILERGAONIA. En 716, les Maures s'en rendirent maîtres, & dom Raymond Béranger, dernier comte de Barcelone & prince d'Aragon, la gagna fur eux le 31 décembre de l'an 1149. Il emprunta pour faire cette conquête de l'église de Barcelone, cinquante livres d'argent; il fit peupler de nouveau la ville, & en prit le titre de marquis: deux ans après, il y remit le siége épiscopal, Les Barbares l'affiégerent de rechef; mais les habitans, aidés de leurs femmes, se défendirent si bien, que les Maures furent contraints d'en lever le siége. On a accordé pour cela, aux femmes, plusieurs prérogatives; entr'autres, qu'elles pussent porter pour devise d'armes une espéce d'ordre militaire, à savoir une hache de couleur cramoifi ou d'écarlate, sur un scapulaire sous le nom de Passerems, & dans les cérémonies des noces, elles ont le pas fur les hommes, fussent-ils les premiers magistrats. S. Paul y prêcha, dit-on, l'évangile l'an 64, & y laissa pour premier évêque S. Rufus, fils de Simon Cyrénéen, célébre dans la sainte Ecriture, pour avoir aidé Notre-Seigneur à porter la croix, & ils difent avoir son corps. L'église cathédrale qui y fut bâtie l'an 1347, est une des plus belles églises de Catalogne. Son chapitre est composé de douze dignités, de vingt chanoines, & d'autant de bénéficiers. Le diocèse contient cent vingt-cinq paroifles. Adrien VI étoit évêque de cette ville, lorsqu'il fut élu souverain pontife. Il y a quatre paroisses, sept couvens de moines, deux de religieuses, un hôpital & une université fondée l'an 1540, & augmentée en 1573. La ville a de grands priviléges, qui lui furent en dernier lieu confirmés & amplifiés par Philippe IV. Entr'autres, elle peut faire & renouveller des loix & des statuts pour la police de la ville. Plusieurs rois y ont tenu des assemblées d'état.

La ville de Tortose est aujourd'hui le siége d'une petite université, qui appartient aux freres prêcheurs, & d'un évêché suffragant de Tarragone, qui vaut quatorze mille ducats.

La VIGUERIE DE TORTOSE est bornée au nord, partie par le royaume d'Aragon, partie par la viguerie de Lérida, à l'orient par la même viguerie & par celles de Monblanc & de Tarragone, au midi par la mer Méditerranée, & à l'occident, partie par le royaume d'Aragon, partie par celui de Valence. Ses principaux lieux font:

Tortose, Flix, Mora, Amposta, Val-de-Cena, Alfachs.

Cette viguerie est fertile en grains & en fruits, & on y trouve des mines d'argent & de fer, & des carrieres d'alun, d'albatre, de très-beau jaspe de diverses couleurs; il y a auffi des carrieres de pierres qui ont des veines d'or, & des carrieres de plâtre. On y fait beaucoup de foie & d'huile, de très-beaux ouvrages au tour, & une espéce de porcelaine très fine. L'Ebre qui lave une partie de ses murailles, est abondant en poiffons: on y pêche des saumons & des aloses, particulierement au printems; & comme ce fleuve peut porter de gros bâtimens, il ne contribue pas peu à faire fleurir le commerce de cette ville. Voici de quelle maniere Michelot, dans son portulan de la Méditerranée, décrit l'entrée de cette riviere, qu'il nomme, à la maniere des marins, du nom de la ville où se fait le commerce maritime.

La RIVIERE DE TORTOSE est à la fin des plages du Zoffa. On y peut entrer par des moyennes barques & des tartanes. On reconnoît l'embouchure de cette riviere, premierement par les eaux blanches & troubles qui en fortent, ensuite par quelques cabanes de pêcheurs qui sont sur la droite en entrant, & fur la gauche on voit les tours des falines, & celles de saint Jean un peu au loin. On peut mouiller à l'ouverture de l'embouchure de cette riviere à une petite demi-lieue de terre, où l'on sera par quatre à cinq brasses d'eau, fond de vase molle. Le vent du sud-eft donne à plein dans l'embouchure de la riviere : la ville de

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