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anciennement Lunarium Promontorium. Il est près de la ville de Palamos.

TOSSING ou TASSING. Voyez TASSING.

1. TOST, petite ville d'Allemagne, dans la Silésie, au duché d'Oppelen, entre Nackel & Tarnowitz, près de Strelitz. * Zeyler, Topogr. Silefiæ, p. 185.

2. TOST. Voyez TEST.

On appelle MER DE TOSCANE, la partie de la mer Méditerranée renfermée entre la Toscane, l'état de l'Eglise, le royaume de Naples, & les istes de Sicile, de Sar daigne & de Corse. On la nomme aufli mer de TYRRHENE & de THUSQUE, des anciens Thusques ou Tyrrhéniens, peuples de l'ancienne Hetrurie. Enfin, on lui donne le nom de MER INFÉRIEURE, par opposition au golfe de Venise, qu'on appelle MER SUPÉRIEURE. Il y a quinze lacs en Toscane: celui d'Aprile, les petits lacs d'Orbitello, de Pérouse, de Baccano, de Monterose, de Vice, de Braciano, de Basfanello, de Bolsena, de Laghetti au territoire de Riette, & deux qui ne font éloignés l'un de l'autre que de la portée d'une léche, entre les territoires de Florence & de Sienne. L'eau de TOSTES, bourg de France, dans la Haute-Norman

l'un est claire, & il est très profond; & l'autre a une eau noire comme l'encre, & on n'en trouve pas le fond; & quand on y jette du bois, il va à fond, & on ne le revoit plus. On ne trouve aucun poisson ni dans l'un ni dans l'autre.

:

TOSCANELLA, ville d'Italie, dans l'état de l'Eglife, au Patrimoine de saint Pierre, felon quelques-uns, au duché de Castro, felon d'autres. Cette perite ville, située fur la Marta, avoit autrefois un évêché, qui a été uni à celui de Viterbe. Voyez TUSCANIENSES: * La Forêt de Bourgon, Geogr. hift. t. 2, p. 396.

TOSCOLANO, bourg d'halie, dans le Bressan, affez près de la rive septentrionale du lac de la Garde, entre Salo, au nord occidental, & Gargnano au midi oriental. On voit, près de ce bourg, les ruines de l'ancienne Be

nacus. Magin, Carte du Breffan.

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TOSIOPI, peuples d'Afie, au voisinage de la Galatie, selon Plutarque, de virtutib, mulier spum. 44. d TOSMUANASSA, ville de la Bactriane. C'est Ptolomée, 1. 6,6.11 qui en parle. Le manuscrit de la bibliotheque palatine, au lieu de Tosman.affa, porte Ebusmi

?

Regia.

I

TOSPITIDE, (la) contrée de l'Arménie majeure, felon Ptolomée, lib. 5, cap. 133 qui la place entre les fources du Tigre & de l'Euphrate, vers le midi, avec l'Aretene & la Corinée.

TOSSA, cap d'Espagne, en Catalogne, fe nommoit

e

TOSTAR, ville capitale du Chusistan, qui est entre le Fars ou Farsistan, le golfe Persique, vers Basra & Vaset. Cette ville, dit Petis de la Croix, liv. 3, c. 22, dans fon histoire de Timur-Bec, eft fituée à 84a 30′ de longitude, sous les 31 30 de latitude. On la croit la plus ancienne ville du monde.

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die, au pays de Caux, à fix lieues de Rouen, & à pareille distance de Dieppe. Comme il se trouve sur la grande route de l'une à l'autre de ces villes, les hôtelleries y font en affez grand nombre. On y tient marché tous les lundis. Son églife paroisfiale porte le titre de faint Martin. A une lieue & demie de ce bourg, & un peu moins de Longueville, on trouve un gros village, nommé Gonneville, où il y a deux curés, deux vicaires & d'autres ecclésiastiques. * Corn. Dict. fur des mémoires dresses sur les lieux en 1705.

TOSTIENBURG, abbaye de filles, en Allemagne, dans l'Eichsfeld. Ee territoire de certe abbaye appartient a l'archevêque de Mayence. * Zeyler, Topograph.archiep. Mogunt. Add. p. 35.

TOTA, (ifles de) ou ifles des PLANTAINS, ifles d'Afrique, dans la haute Guinée, au midi de la baie de Sainte-Anne, & à la pointe oueft de l'ifle de Scherbrö. Elles font au nombre de trois, & rangées fur la même ligne. Elles font baffes & plates, & environnées de rochers au nord-eft. Les Anglois leur ont donné le nom de Plantain, parce que ce fruit y eft fort commun. * Côte de

Guinée par M. Beltin', ingénieur de la marine.

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7

TOTAL, Voyez TOTTAIUM. TOTANA, village d'Espagne, au royaume de Murcie, (2) à quatre lienes de Lorca, fur la route qui conduit de - l'une de ces villes à l'autre. Ce village ou bourg est bien peuple, () & pourvu qu'il pleuve, on y recueille du HHhhhhiij

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bied, de l'huile & du vin. On y fait de la foie. Il y a une paroiffe & un couvent de religieux de saint François. Totana eft une commanderie qui appartient aux chevaliers de saint Jacques. (2) Délices d'Espagne, p. 536. (b) Silva, Poblac. de España, p. 234.

TOTNESS, en latin Totonefium, bourg d'Angleterre, gleterre, dans le comté de Devon, sur la riviere de Dart, à trois lieues au dessus de Darmouth. Il envoie des députés au parlement.

TOTONACA, contrée de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, au gouvernement de Tlascala. Elle s'étend le long du golfe de Mexique, depuis la Vera Crux, jusqu'à la province de Panuco, & vers les confins du Tutépeque. Du côté du couchant, elle avance jusqu'aux montagnes, d'où la riviere d'Améria tire sa source, à quarante lieues ou environ de la ville de Mexique.* Baudrand, Dict. éd. 1705.

TOTONIS-VILLA, lieu de la Gaule Belgique. Paul Diacre dit qu'étant dans ce lieu, vers la fête de Noel, il mesura, à fix heures, l'ombre de fon corps, & trouva qu'elle étoit de dix-neuf pieds & demi. Ortelius croit que TOTONIS VILLA pourroit être là pour THEONIS-VILLA. * Longobard. 1.1, c. 5.

TOTTAIUM, lieu de Bithynie. L'itinéraire d'Antonin le marque sur la route de Constantinople à Antioche, entre Oriens-Medio & Dahlis, à vingt-huit milles du premier de ces lieux, & à égale distance du second. Surira prétend qu'il faut lire Cotyaium, au lieu de TorTAUM; cependant le code Théodosien, 12 tit. de Decurionib. fait mention d'une ville de Bithynie appellée TOTAL.

TOUARCE, bourg de France, dans l'Anjou, élection d'Angers. Ce bourg est considérable.

TOUCHE, (la) riviere & anse de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle France. Elle est de la paroifle du Carbet, sur les confins de celle du Mouillage. Cette riviere tombe du bas de la même montagne nommée Pirons du Carbet, à une lieue au nord du bourg du Carbet. Elle se divise en deux petits bras avant de se jetter dans la mer.

TOUCHES, ET LE CHATEAU DE MONTAIGU, lieu de France, dans la Bourgogne, du diocèse de Châlon, sur le sommet d'une montagne. Il y a des vignes: Montaigu, Bourg neuf, Chaumeire, Ertoye & Maison Blanche en dépendent.

TOUCHES DE PÉRIGNÉ, (les) bourg de France, dans la Saintonge, élection de Saint-Jean d'Angely. TOUCHET, bourg de France, dans la Normandie, élection de Vire.

TOUCHOUACCINTON, nation de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle France. C'est une de celles des Sioux de l'ouest, située au confluent de la riviere SaintPierre & du Mililipi.

TOUCQUE, en latin Tolca, riviere de France, en Normandie. Elle baigne Lisieux & Pont-l'Evêque, & fe décharge dans la mer, près de l'embouchure de la Seine. * Maty, Dict.

TOUCY, (quelquefois mal écrit Touscr) petite ville de France, dans le diocèse d'Auxerre, & généralité d'Orléans, à cinq lieues ou environ d'Auxerre, vers le couchant, dans un lieu fort aquatique & sablonneux, est une des terres qui viennent du patrimoine de saint Germain, évêque d'Auxerre, sous le nom de Tociacus. C'étoit originairement un pays de forêts. On trouve son clergé nommé dans les statuts de saint Tétrice, évêque d'Auxerre, vers l'an 700. L'évêque Heribert, frere du roi Hugues Capet, y y fit bâtir un château, où il avoit coutume de se retirer, après avoir pris le plaisir de la chaffe. L'évêque Humbaud rentra, vers l'an 1100, dans plusieurs biens de cette terre, qui avoient été ufurpés, & transigea apparemment pour le reste. Il y bâtit aufli une maiTon épiscopale. Guillaume de Toucy, autre évêque d'Auxerre, augmenta ou rebatit cette maison, vers l'an 1170, & ajouta une chapelle en l'honneur de Notre-Dame, où Hugues de Noyers & Guillaume de Seignelay, ses suc. ceffeurs, fonderent des chanoines dans le commencement du triziéme siécle. En 1040, les troupes de Thibaud, comte de Champagne, mirent le feu à Toucy. En 1423, les Anglois le brûlerent encore, & l'église paroisliale de faint Pierre, qui avoit éré bâtie en 1273, fut si endommagée, qu'on fongea depuis à la rebâtir. Elle a été dédiée

en 1522. Le premier chanoine de Toucy porte le nom de trésorier; il est en même-tems curé de la paroiffe. Toucy est une baronnie, qui releve, en foi & hommage, de l'évêque d'Auxerre, & le baron est l'un des quatre qui doivent le porter à son intronisation. Les seigneurs de Toucy sont célébres dans l'histoire de France, & ont fait beaucoup de fondations. Cette baronnie est, depuis près de deux cents ans, dans la maison de Prye. Un Aymard de Prye a fait démolir l'ancienne tour bâtie par l'évêque Heribert, & bâtit un château en place, lequel a aussi été rebâti depuis à la moderne. Cette ville a donné origine à plusieurs lavans. Il y a apparence que Pierre Grognet, poëte vulgaire du commencement du seiziéme fiécle, en étoit. Il parle aussi d'autres écrivains du même lieu. * Hift. de la prise d'Auxerre, p. 182.

TOUE, (la) en latin THOEDA, riviere de France, qui prend sa source en Poitou, passe à Thouars, Montreuil-Bellay, & se jette dans la Loire, au-dessous de Saumur. Elle est navigable depuis Montreuil Bellay. Cette riviere n'est point différente du Thoué. TOUENISSA. Voyez VATINESSA. TOUGES, bourg de France, dans l'Armagnac, diocèse d'Ausch, élection d'Armagnac.

On veut fans doute parler de Touget, qui est sur la Gimone, avec un prieuré conventuel, de l'ordre de cluni; mais il est du diocèse de Lombés, & dans le vicomté de Ferensaguet.

1. TOUILLON, baronnie de France, dans la Bourgogne, au diocèse d'Autun. Ce lieu est situé en pays de montagnes: il appartient à l'évêque d'Autun, qui y a un archiprêtre. Malmaison, les métairies de Chassaigne & les granges de Jailly en dépendent.

2. TOUILLON, village de France, dans la FrancheConité, au diocèse de Besançon. Dans un pré, qui est sur le chemin de Pontarlier au village de Touillon, on trouve une fontaine, qui fait un flux & reflux sensible & réglé. Voici la description qu'en fit, l'an 1690, un habile médecin. Elle naît dans un lieu pierreux, & comme elle jette par deux endroits séparés, elle s'est fait deux bassins, dont la figure lui a fait donner le nom de Fontaine ronde. Dans le premier, qui est le plus élevé, & qui a environ sept pas de long, fur fix de large, le flux & reflux paroît davantage, & il semble qu'une pierre aiguë, qui est au milieu, y soit mise exprès, pour mieux faire remarquer les mouvemens de l'eau, lorsqu'elle monte & descend. Quand le flux commence, on entend comme un bouillonnement, & l'on voit fortir l'eau de tous côtés, qui, formant plusieurs petites boules, s'éléve toujours peu à peu, jusqu'à la hauteur d'un grand pied. Alors, étant répandue dans toute la capacité du premier bassin, elle regorge un peu à côté du second, où l'on voit de même qu'elle croît avec tant d'abondance, que ce régorgement des deux sources, en s'unissant, fait un ruisseau confidérable. Quand ce reflux se fait, l'eau descend petit à petit, & à peu près en aussi peu de rems qu'elle monte. Le période du flux & du reflux dure en tout un peu moins d'un demi-quart d'heure, & le repos qui est entre les deux ne dure qu'environ deux minutes. La descente de l'eau est si évidente, que la fontaine tarit presque entierement; cependant l'un des reflux est régulierement toujours différent de l'autre, en ce que la fontaine tarit presqu'entierement une fois, & qu'une autre fois, il reste un peu plus d'eau dans le bassin : ce qui continue toujours alternativement, & fans augmenter ni diminuer. Vers la fin du reflux, & lorsqu'il ne reste presque plus d'eau à rentrer, on entend unpetit bruit. Quoiqu'on observe ces mouvemens réguliers dans le second baflin, le reflux y est beaucoup moindre, car il y reste toujours affez d'eau pour entretenir le ruisseau qu'il produit ; & dans le premier batsin, , le flux & le reflux sont beaucoup plus remarquables, & à moins que l'eau de pluie ne le trouble, ou que les neiges fondues ne l'inondent, ils y paroiffent toujours aussi sensiblement qu'on l'a dit. Quoique l'eau de cette fontaine soit claire, fraîche, légere, il semble pourtant qu'elle laisse sur la langue un petit goût de fer; elle teint aussi les pierres du baffin d'une couleur de rouille; & comme aux environs, il y a beaucoup de mines de fer, on pourroit croire aussi aisément qu'elle tient un peu de ce métal; cependant, après l'avoir pelée, distillée & éprouvée de toutes façons, M. Courvoisier ne trouva pas

.

qu'elle put être propre aux usages de la médecine.

TOUKICHI, (les) branche des Turcs occidentaux. Ils habitoient à l'occident du fleuve Ili, & poflédoient les terres qui s'étendoient jusque sur les frontieres de l'empire romain. Vers l'an 706 de J. C. le grand khan des Tures s'étant fait haïr de ses sujets, par ses cruautés, Outchele profita de cette conjoncture favorable, pour parvenir à la souveraineté. Un grand nombre de Turcs, dont il avoit gagné l'amitié, se soumirent à lui & le proclama khan. Ce royaume subsista que vingt ans au

plus :

ne

il fut détruit par les Turcs vers l'an 714. TOU KOHOEN (les) font des Tartares originaires de Leaotung, & de la même horde que les Sienpi. Un tanju des Sien pi, nommé Poukuei, avoit deux enfans; le premier nommé Toukohoen, & le second Joulohoei, qui fut le premier roi des Tcieuyen. Toukohoen reçut, de fon

pere

Pou

cents Kuei, mille sept familles;

il vivoit avec son

frere Hoei, & ils étoient occupés l'un & l'autre du foin de nourrir des chevaux. Quelques blessures, que ces chevaux se firent en se battant, mirent la division entre les deux freres. Le procédé de Hoei obligea Toukohoen de quitter le pays; il passa du côté de l'occident, & vint fe camper dans les montagnes qui font au nord du pays d'Ortous. Dans la suite, profitant des troubles qui arridans la Chine, il descendit davantage du côté du midi, && se cantonna dans les environs de Kong-Tchangfou, du côté de l'occident, dans le Chensi. Sa postérité s'étendit vers Chatcheou, où elle devint très-puissante. Le commencement de cet empire est fixé à l'an 312. Il fut détruit, vers l'an 700, par les Toufans, qui s'emparerent de leur pays. * Voyez l'histoire générale des Huns, par de Guignes, t. 1, p. 193.

verent

TOU KON, ville de Perse. Tavernier, Voyage de Perse, l. 3, qui dit que les environs de cette ville font affez bons, la marque à 82d 45' de longitude, sous les 43d 15' de latitude.

TOUL, ville de France, dans la Lorraine, sur le bord de la Moselle, à cinq licues de Nanci, & à douze de Metz. Quoique cette ville n'ait pas sans doute été fondée par Tullus Hostilius, troisième roi de Rome, comme quelques-uns l'ont avancé; il est néanmoins constant qu'elle eft fort ancienne, puisqu'un savant fait mention d'une médaille antique, sur laquelle on lit TULLO-CIVITAS. Ptolomée, lib. 2, cap. 9, la nomme Tullum, & la donne aux peuples Leuci, qui étoient Belges; & lorsqu'on partage la Belgique en deux provinces, ils furent mis sous la premiere & sous la métropole de Tréves. Leur territoire étoit de fort grande étendue. Voyez TOULOIS.

La ville de Toul, comme sa métropole, Tréves, avec Metz & Verdun, vint au pouvoir des François, au commencement de leur établissement dans les Gaules ; elle fut toujours sujette aux rois d'Austrasie, sous les Mérovingiens & sous les Carlovingiens. Elle fut assujettie, du tems de Louis d'Outremer, a Othon I, & reconnut ses fucceffeurs pour souverains. * Longuerue, Descript. de la

France

> part. 2, p. 212.

Les comtes héréditaires s'étoient établis dès l'an 1000, & Alberic nous apprend dans sa chronique, qu'alors un certain Ulric étoit comte de Toul, du tems de l'évêque Berthold. Ils se succéderent durant près de deux cents ans, jusqu'à Frédéric, comte de Toul, qui étoit un seigneur si considérable, que le pape Innocent II s'employa pour faire sa paix avec l'évêque de Toul, Henri, qui étoit frere de Simon I, duc de Lorraine, & fils du duc Thierri & de Gertrude de Flandre, & par conféquent petit-fils de Robert le Frison, comte de Flandre.

Le pape employa, pour négocier cette paix, un cardinal-légat, qui étoit affitté de Simon, duc de Lorraine, de la duchesse Adelaide sa femme, & de Renaud, comte de Bar.

Le comte confirma le traité, par sa bulle datée de l'an 1136. Ce comte Frédéric n'eut qu'une fille, qui épousa Matthias de Lorraine, fils du duc Mathieu 1. Il n'y ent point d'enfans de ce mariage. La race de ces comtes étant éteinte, il n'y eut plus d'autre comte à Toul que l'évêque & les ducs de Lorraine, qui fuccéderent, en quelque façon, à ces mêmes seigneurs, & ne prirent jamais la qualité de comte, ils se contenterent de l'avouerie de la ville de Toul, de laquelle ils se sont fait investir par les Empereurs, jusqu'à Charles III, qui a pris l'investiture de

l'avouerie de la cité de Toul, avec celle de ces fiefs impériaux, l'an 1627.

Les ducs, pour leur droit de garde & de protection, levoient par an, sur la ville, mille francs barrois, & y exerçoient d'autres actes de jurisdiction, même depuis l'an 1552, où la protection des rois fut établie. Les officiers royaux s'opposerent aux entreprises du duc, mais inutilement, & elles n'ont cessé que quand le duc Charles III fut chasse de ses états. Il avoit fait ses efforts pour s'approprier la souveraineté des deux fauxbourgs & des abbayes de saint Mansuit & de saint Epvre ou Evre, de l'ordre de saint Benoît, qui font anciennes & considérables, & les habitans de ces fauxbourgs avoient quelquefois été contraints de reconnoître la jurisdiction du bailli de saint Michel.

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Le duc Charles, après la paix des Pyrénées, renouvella les prétentions qu'il avoit foutenues avant de fortir de la Lorraine. On renvoya en général, les difficultés qui se rencontroient, à des commissaires, par le dernier article du traité de Vincennes de 1661, & dans le dixiéme du traité de l'an 1663, on convint que l'on nommeroit, de part & d'autre, des commissaires, pour régler plusieurs différends entre le roi & le duc, entr'autres celui qui concernoit les abbayes de saint Evre & de faint Manfuit, ce qui n'eut aucun effet, & le duc fut dépouillé de ses états l'an 1670.

La restitution de la Lorraine, faite à son petit neveu Léopold, a encore renouvellé ce différend qui regardoit Toul; mais enfin, par l'article VII du traité de Paris de l'an 1718, le duc a renoncé à ses prétentions sur les abbayes & fur les bans de faint Mansuit & de saint Evre. Il ne pouvoit plus faire valoir son avouerie, qu'il tenoit des empereurs & de l'Empire, puisque la souveraineté de la ville & de l'évêché de Toul a été cédée à perpétuité à la couronne de France, par l'Empire, au traité de Westphalie, & le roi, par l'indult de Clément IX, a les mêmes droits de nomination & de disposition de l'évê. ché & des autres bénéfices du Toulois, qu'il a à Metz & à Verdun.

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On commença à fortifier Toul sous Louis XIV, après que Nanci eut été rendu au duc de Lorraine, en exécution de la paix de Ryswick. Cette ville est située dans un vallon très-fertile. Une chaine de montagnes (a) & de côteaux couverts de cignes, l'entoure à moitié. La Moselle coule près de ses murailles, & y reçoit un ruisseau, lequel traversant la ville y fait moudre plusieurs moulins, & fournit les eaux nécessaires aux tanneurs & aux bouchers. Le roi a fait faire fur la Moselle un très-beau pont, dont les extrémités font terminées par des grandes chauffées avec des voûtes d'espace en espace, pour donner cours aux eaux qui inondent la prairie dans les débordemen's. Les anciens murs de la ville furent rafés en 1700, & l'on forma une nouvelle enceinte, flanquée de neuf bastions royaux, ce qui en a fait une place très-réguliere & beaucoup plus grande qu'elle n'étoit auparavant. Il y a beaucoup de couvens & d'églises dans la ville de Toul. La cathédrale est un fort beau bâtiment. On compte six mille habitans dans Toul, distribués sous quatre paroisses, & sous neuf bannieres ou quartiers. Cette ville a deux fauxbourgs, uniquement considérables par les deux abbayes qui leur ont donné le nom. L'un est appellé le fauxbourg Saint-Evre, & l'autre Saint-Manfuit. Saint Manfuit fut le premier évêque de cette ville. (b) On prétend qu'il n'y eut que six évêques entre lui & faint Auspice, qui vivoit fur la fin du cinquième siècle. Saint Evre, Aper, fut fait évêque de Toul vers l'an 410, & on ne fait de combien fut son épiscopat. Cette opinion suppose que ce foit le même que l'ami de faint Paulin de Nole, de qui nous avons emprunté tout ce que nous avons dit de meitleur & de plus certain de saint Aper. (a) Piganiol, Descr. de la France, t. 7, p. 369 & suiv. (b) Baillet, Topogr. des Saints, p. 498 & suiv.

Le B. Bodon, dit saint Leudwin, évêque de Toul au huitiéme siècle, étoit frere de sainte Salaberge. S. Gerard, évêque de Cologne, fut fait évêque de cette ville en 963, après Gozelin, & mourut l'an 994. Saint Léon, pape, IX du nom , appellé auparavant Brunon, fut élevé à Toul, y fit ses études, fut ensuite chanoine de l'église, puis évêque de la ville en 1026. Saint Aloph ou Elof, Eliphius, martyr sous Julien l'Apostat, étoit du territoire

1

ou de la ville de Toul. Il y fouffrit la mort & fut enterré dans le diocèse. Il avoit trois fœurs, Menne, Libaire, Sufanne, qui véquirent dans une grande fainteté, aussi-bien que fon frere Euchaire, qui, felon quelques uns, fut fait évêque de la ville, & felon d'autres, il le fut de celle de Grand, mais qui peut-être ne l'a été nulle part. Quelquesuns adjugent saint Aloph avec fon frere & fes fœurs à la ville de Grand, qu'ils prétendent avoir été un fiége épis. copal dans le pays même des Leuques, dont on croit ordinairement que Toul étoit la cité; mais il nous faut de bonnes preuves pour nous perfuader que ç'a été un évêché différent de celui de Toul, & qu'on a vu deux siéges & deux évêques en mêine tems dans un seul pays. Saint Loup, évêque de Troyes & faint Vincent fon frere, qui n'est autre que celui de Lérins, felon plusieurs, étoient de Toul. Sainte Salaberge, abbesse de Saint Jean de Laon, étoit du diocèse de Toul; elle y fut mariée au B. Blandin-Bason en secondes noces, & eut fainte Austrade qui fut abbefle après elle à Laon, le B. Baudoin & le B. Eustase. Saint Vaast, évêque d'Arras, avoit été prêtre de l'église de Toul, dans le diocèse duquel il s'étoit retiré d'Aquiraine. Clovis l'avoit pris à Toul pour se faire catéchifer.

d'un procureur du roi, de deux receveurs alternatifs, d'un fecrétaire, de fix assesseurs & d'un commissaire aux revues & logement des troupes. Le gouvernement militaire a un gouverneur & lieutenant général. Il fut vendu avec l'agrément du roi en 1690, par M. de Choifeul à M. le marquis de l'Hôpital, la somme de cent vingt mille livres Il a été vendu en 1715, par M. de Melun de Maupertuis à M. de Crecy Verjus, pour cent trente cinq mille livres, & il rapporte près de douze mille livres. La lieutenance générale rapporte encore plus que le gouvernement; elle vaut environ dix - huit mille livres par an. La ville de Toul a un gouverneur particulier, un lieutenant de roi, un major.

TOULA. Voyez TULLE, no. 2. TOULI, nom d'une ifle qu'Albergendi, dans le neuviéme chapitre de sa géographie, dit être située dans le septentrion, au delà du septième climat. C'est apparemment celle que les anciens ont appellée Ultima Thule. * D'Herbelot, Biblioth. orient. p. 893.

TOULIGNAN, en latin Tulliniacum, bourg de France en Dauphiné.

TOULOIS, ou COMTÉ DE TOUL, Tullenfis Ager, gouvernement militaire de France, enclavé dans la Lorrai

Les évêques de Toul n'ont pas eu de grands revenus de-ne, au septentrion, à l'orient & au midi; il touche un peu

puis plusieurs fiécles; on n'eftime ce fiége que parce qu'il a eu des évêques diftingués par leur sainteté; auffi dans le pays, lorsqu'on qualifie les trois évêchés, on dit Toul le Saint, Metz le Riche, parce qu'il a toujours eu de grands revenu, & Verdun le Noble, parce que ce siége depuis sept cents ans, a presque toujours été tenu par des princes ou par des prélats d'une extraction fort illuftre. L'évêque de Toul qui jouit aujourd'hui de cinquante mille livres de rente, se qualifie évêque de Toul & prince du Saint-Empire. Le chapitre de l'église cathédrale est composé de trente-fix canonicats qui valent huit ou neuf cents livres de revenu, & de quatre dignités; savoir, le grand doyenné de cinq mille livres de revenu, la chantrerie de trois mille livres, la tréforerie & l'écolâtrerie, chacune de mille cinq cents livres.

Le diocèse s'étend bien au-delà du gouvernement de Toul & du Toulois, & est un des plus étendus du royaume; il comprend la meilleure partie de la Lorraine, depuis Nanci jusqu'au mont de Vosge. Rambervilliers, Moyen & Baccarat, qui font du temporel de l'évêché de Merz, quelques villages de Champagne, tout le pays qu'arrose la Meuse au dessus de Saint-Michel, & la Moselle depuis Pont-à-Mouffon jusqu'à leur source, & aux montagnes qui sont sur les limites du diocèse de Besançon & de l'Al. face. On compte quatorze cents paroisses dans le diocèse de Toul; il y a même des écrivains qui en compte deux mille, le dernier pouillé n'en compte que neuf cents quatrevingt-dix huit. Il y a encore dans ce diocèse les chapitres de faint Gengoul, de l'église primatiale de Nanci, de faint George dans la vieille ville de Nanci, de saint Die en Vosge; outre ces chapitres d'hommes, il y en a encore quatre de filles; savoir, Remiremont, Epinal, Poullay & Bouxieres. Les prébendes & les abbayes font affectées à des filles d'une noblesse épurée, & qui font obligées de faire des preuves très-rigides. Le revenu des prébendes de ces chapitres eft différent; il y en a quine valent que deux cents livres, & d'autres valent jusqu'à cinq cents. Dans quelques-unes de ces maisons l'on a ce privilége, que la même personne peut pofléder jusqu'à cinq prébendes, à des conditions qui ne nuisent point au service divin. Dans le diocèse de Toul font renfermées les abbayes de

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à la Champagne à l'occident. C'est le pays des anciens LEUCI, dont Céfar, Strabon, Ptolomée & Pline font mention. Voyez Tour. Ce pays étoit autrefois d'une grande étendue, & le diocèse de Toul qui a les mêmes bornes, est le plus grand des Gaules, ou de tous les pays qui sont an deça du Rhin, mais aujourd'hui le Toulois ou le comté de Toul a des bornes bien plus étroites. Ce gouvernement comprend le temporel de l'évêché de Toul, dont la souveraineté a été unie à la France des l'an 1552 par Henri II: il renferme le bailliage de Toul qui est composé de six prévôtés, dont les plus confidérables font celles de Liverdun & de Vichery. Lepays est assez abondant; la Moselle est la seule riviere remarquable. Ce gouvernement faisoit autrefois partie de celui de Metz & de Verdun, sous le nom du gouvernement de trois évêchés; il est du parlement, de l'intendance & de la maréchauffée de Metz; il a un gouverneur de province & un lieutenant général, dont les appointemens sont plus considérables que ceux du gouverneur.

1. TOULON, ville & port de mer de France, dans la Provence, avec évêché fuffragant d'Arles. Il n'y a aucun géographe, historien ou autre ancien qui ait fait mention de Toulon avant l'auteur de l'itinéraire, qui a marqué Telo Martins à douze milles de Tauroente, ville maritime, autrefois fondée par les Marseillois, de laquelle on ne voit plus de vestige, mais que l'auteur de l'itinéraire dittingue bien de Toulon, & réfute par-là invincibleinent quelques écrivains modernes qui ont confondu ces deux villes. * Longuerue, Description de la France, 1. part.

P.359.

On lit, dans la notice de l'Empire, qu'il y avoit une teinturerie à Toulon qui avoit un intendant impérial, qui est appellé Procurator Baphiorum: ainsi cette place étoit célébre dès la fin du quatrième siécle.

Toulon a été nommé en latin Telo, Telonium & TeloMartius, d'un tribun de ce nom qui y conduifit une colonie. Ptolomée nomme cette ville Tauroentium. Le pere Hardouin conjecture que Toulon pourroit être le portus Citharista dont parle Pline. Sa conjecture est d'autant plus vraisemblable, qu'Antonin dit que ce port est éloigné de Marseille de trente milles, & c'est précisément la distance qu'il y a de Marseille à Toulon. Cette ville est dans une situation admirable exposée au midi, & couverte au septentrion par des montagnes élevées jusqu'aux nues, qui rendent son port un des plus grands & un des plus fûrs qui foient au monde. C'est une aflez grande ville; le bâtiment de son église cathédrale est peu de chose, mais la chapelle de Notre Dame est un lieu de dévotion qui y attire un grand concours de peuple. On trouve dans une des rues de la ville une allée d'arbres qui forment une espece de cours. Le port est un des plus connus de l'Europe; il est destiné aux vaisleaux de guerre. On y diftingue deux différents ports, le vieux & le nouveau, qui communiquent l'un à l'autre. La ville est généralement très mal propre en beaucoup d'endroits; le quartier neuf eft affez bien bâti, sa place est un carré long, elle est bordée d'arbres, & les gardes de la marine

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