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LEGRAND

DICTIONNAIRE

GÉOGRAPHIQUE,

HISTORIQUE

E T

CRITIQUE.

Chez

A. BOUDET, Imprimeur du Roi, rue S. Jacques.
C. J. B. BAUCHE, Libraire, Quai des Augustins.
CH. SAILLANT, Libraire, rue S. Jean de Beauvais.
P. N. DE LORMEL, Imprimeur-Libraire, rue du Foin.
P. A. LE PRIEUR, Imprimeur du Roi, rue S. Jacques.
M. LAMBERT, Imprimeur-Libraire, rue des Cordeliers.
N. DESAINT, Libraire, rue du Foin.

P. E. G. DURAND, Libraire, rue S. Jacques.

PANCKOUCKE, Libraire, rue de la Comédie Françoife.
MARCEL PRAULT, Libraire, Quai de Conti.

J. TH. HERISSANT, fils, Libraire, rue S. Jacques.
N. A. DELALAIN, Libraire, rue S. Jacques.

BAILLY, Libraire, Quai des Auguftins.

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Par M. BRUZEN, DE LA MARTINIERE,
Géographe de Sa Majefté Catholique PHILIPPE V
Roi des Efpagnes & des Indes.

NOUVELLE ÉDITION, CORRIGÉE ET AMPLEMENT AUGMENTÉE,
TOME SIXIEM E,

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M. DCC. LXVIII.

AVEC APPROBATION ET PRIVILÉGE DU ROI.

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LE

GRAND

DICTIONNAIRE

GÉOGRAPHIQUE,
HISTORIQUE ET CRITIQUE.

TA TAA

A grande riviere de la Chine. Elle a fa fource dans la partie orientale de la province d'lunnan, d'où prenant fon cours d'occident en orient, elle mouille au midi la province de Queicheu, traverfe enfuite en ferpentant les provinces de Quangfi & de Quantung, où elle va fe jetter dans la mer près de Quangcheu.* Atlas Stnenfis.

2. TA, ville de la Chine, avec fortereffe dans la province de Suchuen, au département de Queicheu, fixiéme métropole de la province. Elle eft de 9 18' plus occidentale que Pekin, fous les 314 38' de latitude feptentrionale.

TAAS, riviere de l'empire Ruffien dans la Sibérie, au pays des Samoïedes. La description de la Sibérie inférée dans le recueil des voyages de la compagnie des Indes orientales, t. 1, p. 251, édit. de Rouen, dit, qu'il y a une riviere nommée Taas, qui fe jette dans l'Oby à la gauche de ce fleuve, & qui femble venir d'un grand bois près de Jéniscea, d'où fort auffi une autre riviere peu éloignée de celle de Taas, & qui tombe dans Jéniscea. Ainfi de l'Oby, par le moyen du Taas, on peut voyager au travers du pays des Samoïedes, & ne faire que deux lieues par terre pour le rendre fur les bords d'une autre riviere nommée TORGALF, & on descendroit de-là avec le cours de l'eau dans le Jéniscea.

TAATA, ville de la haute Egypte près du Nil, à la gauche, entre Girgé & Cardouffe, mais beaucoup plus voifine de cette riviere. Taata eft environ à un demi-mille du rivage du Nil. Elle est toure pleine de palmiers. On n'y voit point d'enceinte, & au-deffus de presque tous les bâtimens il y a un colombier rempli de pigeons. C'eft la même chofe dans toutes les villes de ce pays. Les voyageurs trouvent à l'entrée de Taata plufieurs jeunes filles qui viennent s'offrir à eux, pour qu'ils en dispofent à leur volonté, fans qu'elles exigent aucun falaire. La même chofe fe pratique en divers autres lieux du pays, où l'ufage eft d'avoir un lieu d'hospitalité toujours rempii de filles, avec un revenu pour leur entretien, afin qu'elles ne prennent rien de ceux qui fe ferTome VI.

ТАА

vent d'elles. Les riches du pays, avant de mourir, le font unt devoir d'en acheter pour les y placer, afin qu'il s'y en trouve toujours. Quand ces filles deviennent groffes & qu'elles accouchent d'un garçon, la mere eft obligee de l'élever jusqu'à l'âge de trois ou quatre ans qu'on le mene chez le patron ou chez fes parens, & il eit regardé comme esclave. Les filles demeurent toujours chez leurs meres, & fervent de même dans les autres endroits où il n'y en a pas un affez grand nombre. La maifon du gouverneur eft affez belle en apparence, quoique bâtie de terre, comme toutes les autres du pays, où les appartemens font au rezde chauffé.

Dans le voisinage de Taata, on trouve beaucoup des ruines de divers palais & temples bâris de très-groffes pierres, la plupart revêtus de marbre, & d'une très belle ar chitecture; il y a quantité de ferpens aveugles, dont la morfure eft fans remede. A une heure de chemin de cette ville, on voit comme une grande église de chrétiens toute découverte par le haut. Elle a un très-beau portail foutenu de belles colonnes de granit. Au-dedans il refte encore quatorze grands pilliers debout: ils foutenoient apparemment la voûte qui eft toute tombée. Il y a apparence qu'il y a eu autrefois une grande ville dans ce lieu; car on y voit quantité de ruines, & plufieurs pierres chargées d'inscriptions en caractères des anciens Egyptiens. Vis-à-vis de Taata fur le bord du Nil, mais de l'autre côté du fleuve, on apperçoit une montagne qui eft égale depuis fon commencement jusqu'à la fin, & pleine de grottes creufées dans le roc. Comme cette montagne a plus de foixante milles de longueur, elle reflemble à une grande muraille qui borde le Nil.

Paul Lucas ayant oui dire des chofes fingulieres d'un ferpent qui étoit dans une des grottes de cette montagne, s'y fit conduire. L'entrée de fa grotte qu'on trouve dans la montagne qui regne le long du Nil, eft plus grande qu'aucune porte cochere. On apperçoit d'abord à droite & à gauche deux tombeaux d'un bois incorruptible. Les conducteurs lui apprirent que le tombeau qui eft à la droite étoit de Daride, & celui qui eft à la gauche étoit de fa fille nommée Affane. Pendant qu'il regardoit attentivement ces A-Bbbbb

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