Le grand Corneille: historien

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Didier et cie, 1861 - 352 pages
 

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Page 32 - Qu'on briguerait en foule une si belle mort; —* Mais vouloir au public immoler ce qu'on aime, S'attacher au combat contre un autre soi-même. Attaquer un parti qui prend pour défenseur Le frère d'une femme et l'amant d'une sœur. Et, rompant tous ces nœuds, s'armer pour la patrie Contre un sang qu'on voudrait racheter de sa vie, Une telle vertu n'appartenait qu'à nous.
Page 33 - Que dès le premier pas regarder en arrière. Notre malheur est grand, il est au plus haut point, Je l'envisage entier; mais je n'en frémis point. Contre qui que ce soit que mon pays m'emploie, J'accepte aveuglément cette gloire avec joie : Celle de recevoir de tels commandements Doit étouffer en nous tous autres sentiments.
Page 271 - J'ai voulu vous déplaire afin de vous guérir. Louez-en le dessein, en apprenant la cause : Un obstacle éternel à vos désirs s'oppose. Chrétienne, et sous les lois d'un plus puissant époux... Mais, Seigneur, à ce mot ne soyez point jaloux.
Page 298 - Ne me commandez point de peindre un si grand roi : Ce que j'en ai vu passe un homme tel que moi; Mais je ne puis, Seigneur, m'empêcher de vous dire Combien son jeune prince est digne qu'on l'admire'.
Page 96 - Non que je veuille à Rome imputer quelque crime : Du grand art de régner elle suit la maxime ; Et son ambassadeur ne fait que son devoir, Quand il veut entre nous partager le pouvoir.
Page 77 - Mon principal but a été de peindre la politique des Romains au dehors, et comme ils agissaient impérieusement avec les rois leurs alliés; leurs maximes pour les empêcher de...
Page 169 - Je les peins dans le meurtre à l'envi triomphants, Rome entière noyée au sang de ses enfants : Les uns assassinés dans les places publiques, Les autres dans le sein de leurs dieux domestiques ; Le...
Page 284 - Des feux tels que les miens n'ont rien qu'il faille taire. Je vous aime, et non point de cette folle ardeur Que les yeux éblouis font maîtresse du cœur ; Non d'un amour conçu par les sens en tumulte, A qui...
Page 168 - Là, par un long récit de toutes les misères Que durant notre enfance ont enduré nos pères, Renouvelant leur haine avec leur souvenir, Je redouble en leurs cœurs l'ardeur de le punir. Je leur fais des tableaux de ces tristes batailles Où Rome par ses mains déchirait ses entrailles ; Où l'aigle abattait l'aigle, et de chaque côté Nos légions...
Page 60 - L'aversion de Rome et l'amour de Carthage. Vous aimez Lélius, vous aimez Scipion, Vous avez lieu d'aimer toute leur nation ; Aimez-la, j'y consens, mais laissez-moi ma haine. Tant que vous serez roi, souffrez que je sois reine, Avec la liberté d'aimer et de haïr. Et sans nécessité de craindre ou d'obéir. Voilà quelle je suis, et quelle je veux être. J'accepte votre hymen, mais pour vivre sans maître, Et ne quitterais point l'époux que j'avais pris, Si Rome se pouvait éviter qu'à ce prix....

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