Petite bibliotheque des théatres: Chef-d'œuvre d'Autreau. Danaus

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Au bureau [de la Petite bibliotheque des théatres], 1785
 

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Page 70 - Tout indigne qu'il est de vivre et de régner, Je sais bien que César se force à l'épargner ; Mais quoi que son amour ait osé vous promettre , Le ciel , plus juste enfin , n'osera le permettre ; Et , s'il peut une fois écouter tous mes vœux , Par la main l'un de l'autre ils périront tous deux.
Page 89 - On m'a souvent fait une question à la cour : quel était celui de mes poèmes que j'estimais le plus ; et j'ai trouvé tous ceux qui me l'ont faite si prévenus en faveur de Cinna ou du Cid, que je n'ai jamais osé déclarer toute la tendresse que j'ai toujours eue pour celui-ci, à qui j'aurais volontiers donné mon suffrage si je...
Page 64 - Hélas ! je ne puis voir qui des deux est mon fils; Et je vois que tous deux ils sont mes ennemis. En ce piteux état quel conseil dois-je suivre? J'ai craint un ennemi, mon bonheur me le livre; Je sais que de mes mains il ne se peut sauver, Je sais que je le vois, et ne puis le trouver.
Page 56 - D'un trouble bien plus grand a mon ame agitée; Et ces soins importuns, qui m'arrachoient de vous, Contre ma grandeur même allumoient mon courroux : Je lui voulois du mal de m'être si contraire, De rendre ma présence ailleurs si nécessaire ; Mais je lui pardonnois , au simple souvenir Du bonheur qu'à ma flamme elle fait obtenir.
Page 78 - ... murmure, on menace; Un tumulte , dit-on , s'élève dans la place. Exupère est allé fondre sur ces mutins ; Et peut-être de là dépendent nos destins. Mais Phocas entre. SCÈNE III. PHOCAS, HÉRACLIUS, MARTIAN , PULCHÉRIE, GARDES. . PHOCAS. Eh bien ! se rendra-t-il, madame? PULCHÉRiE. Quelque effort que je fasse à lire dans son ame , Je n'en vois que l'effet que je m'étois promis : Je trouve trop d'un frère , et vous trop peu d'un fils. PHOCAS. Ainsi le ciel vous veut enrichir de ma...
Page v - La grâce s'affoiblit quand il faut qu'on l'attende : Tel pense l'acheter alors qu'il la demande; Et c'est je ne sais quoi d'abaissement secret Où quiconque a du cœur ne consent qu'à regret. C'est un terme honteux que celui de prière; Tu me l'as épargné, tu m'as fait grâce entière.
Page 24 - D'un des pans de sa robe il couvre son visage, A son mauvais destin en aveugle obéit, Et dédaigne de voir le ciel qui le trahit, De peur que, d'un coup d'œil, contre une telle offense II ne semble implorer son aide ou sa vengeance.
Page vi - Je ne me mettrai pas en peine de justifier cette licence que j'ai prise, l'événement l'a assez justifiée ; et les exemples des anciens que j'ai rapportés sur Rodogune semblent l'autoriser suffisamment : mais, à parler sans fard, je ne voudrois pas conseiller à personne de la tirer en exemple. C'est beaucoup hasarder, et l'on n'est pas toujours heureux; et, dans un dessein de cette nature, ce qu'un bon succès fait passer pour une ingénieuse hardiesse , un mauvais le fait prendre pour une témérité...
Page xxv - C'est ce qui fait qu'on retient par cœur, même malgré soi, les beaux vers. Il y en a beaucoup de cette espèce dans les belles tragédies de Corneille. Le lecteur judicieux fait aisément la comparaison de ces vers harmonieux, naturels et énergiques, avec ceux qui ont les défauts contraires ; et c'est par cette comparaison que le goût des jeunes gens pourra se former aisément.
Page vi - En usoit envers lui comme tu fais vers moi. Certes, dans la chaleur que le ciel nous inspire, Nos vers disent souvent plus qu'ils ne pensent dire : Et ce feu qui sans nous pousse les plus heureux Ne nous explique pas tout ce qu'il fait par eux. . Quand j'ai peint un Horace, un Auguste , un Pompée, Assez heureusement ma muse s'est trompée, Puisque sans le savoir, avecque leur portrait Elle tiroit du tien un admirable trait.

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