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371. On ne dit pas, il perd davantage que moi; on dit, il perd plus que moi. On peut cependant dire, je perds tant, mais il perd davantage.

372. On ne doit pas dire, en parlant d'une seule personne, qu'elle s'encourage à l'ouvrage, qu'elle s'expédie; pour dire, qu'elle travaille avec courage, qu'elle se háte, qu'elle se dépêche. Mais plusieurs personnes peuvent s'encourager les unes les autres. 373. On ne dit pas, combien je l'ai trouvé maigre depuis que je ne l'ai vu! on dit, combien je l'ai trouvé maigri! ou amaigri!

374. On ne doit pas dire, savez-vous un nouveau ? pour, savez-vous une nouvelle?

375. On ne doit pas prononcer, entre quatre zieux mal de zieux, pour, entre quatre ycux, mal d'yeux. 376. On ne doit pas dire, il est en campagne, pour, il est à la campagne.

On dit, les troupes se mettront bientôt en campagne, doivent entrer bientôt en campagne; pour dire qu'elles commenceront bientôt les opérations de la guerre après le repos de l'hiver.

On dit qu'un homme est à la ville, pour dire qu'il n'est point à la campagne; et qu'il est en ville, pour dire qu'il n'est pas actuellement chez lui. Dans ce dernier sens, on dit qu'un homme est allé diner, souper en ville, pour dire hors de chez lui. 377. On ne dit pas, remuer, pour déménager, changer de domicile.

Cependant on dit proverbialement, remuer ses escabelles, c'est-à-dire déménager.

378. On ne dit pas, comment s'appelle-t-il déjà? pour, comment m'avez-vous dit, ou comment avons-nous dit qu'il s'appelle?

379. On ne dit pas, quand vous avez acheté cela,

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vous avez fait une bonne pache; on dit, vous avez fait un bon marché.

380. On ne dit des raisins de mars; on dit,

pas,

des

groseilles. Groseille rouge. Groseille blanche. Les groseilles rouges et les blanches viennent par grappes.

381. On ne dit pas, à celui qui s'est levé matin, vous étes bien matinier; on dit, vous étes bien matinal. Il est bien matinal aujourd'hui. Elle n'est pas si matinale.

On appelle matineux celui qui a l'habitude de se lever matin. Il faut être plus matineux que vous n'étes. Les Dames ne sont guères matineuses.

Quand la planète Vénus se lève avant le soleil, on l'appelle l'étoile du matin ou l'étoile matinière. 382. Quand on manque de quelque chose, on ne dit pas, je n'en ai rien; on dit, suivant le cas, je n'en ai pas, ou je n'en ai point.

383. On ne dit pas, une nine; on dit, une naine. 384. On ne dit pas, un homme de grosse corporence; on dit, de grosse corpulence. Grande corpulence. Voilà une belle corpulence d'homme. Un homme de cette corpulence-là mange beaucoup.

On dit aussi, un homme de petite corpulence. 385. Dans les mots, quadragénaire, quadragésimal, quadrangulaire, quadrature terme de géométrie, quadrige, quadrilatère, quadrinóme, quadrupède, quadruple, quadrupler, quaker ou quacre, sectaire, la première syllabe se prononce coua.

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Dans les mots quadernes terme du trictrac, quadrat terme d'imprimerie, quadratrice, terme de géométrie, quadrature ou cadrature terme d'horlogerie, quadrer ou cadrer, avoir de la convenance, du rapport, la première syllabe se prononce ka, comme dans qualification, qualifier, qualité.

Les mots équateur, équation, se prononcent éqouateur, éqouation.

Dans équestre, équitation, l'u se prononce. 386. Quand des fruits ont reçu des coups qui les ont comprimés, ou qu'on les a maniés trop rudement, on ne dit pas qu'ils sont cassés; on dit qu'ils sont meurtris. Prenez garde de meurtrir ces péches. Il les a toutes meurtries en les prenant. Ces fruits se sont meurtris en chemin. Pour peu que l'on touche ces fruits ils se meurtrissent.

Populairement on dit, cotir. Des fruits cotis par

la gréle.

On dit aussi, cotissure. La cotissure empêche que les fruits ne soient de garde.

387. On ne dit pas, un décrottoir, pour une sorte de brosse dont on se sert pour décrotter; on dit une décrottoire, ou des décrottoires. (Voyez N.o 229.) 388. On ne dit pas en parlant du bois qui travaille, qui se tourmente, se courbe, s'enfle et s'étend, qu'il se jette; on dit qu'il se déjette. Le bois vert se dejette plus que le sec. Ces aís se sont déjetés.

On dit aussi qu'un mur travaille ou se déjette, qu'une poutre travaille ou se déjette.

389. On ne dit pas, une aune et demi, une heure et demi; on dit, une aune et demie, une heure et demie, parce que aune et heure sont des substantifs féminins. En revanche on dit, un pied et demi, midi et demi, etc.

Mais demi avant le substantif, ne se décline pas. Un demi-pied. Une demi-aune. Une demi-heure, etc. On ne doit pas dire, une demi-batz, mais un demi-batz, parce que le mot batz est masculin.

Demi, demie, est adj. sing.; ainsi on ne dit pas, le boisseau a sa demie et son quart, ni son demi et son quart, le litre est divisé en demies, quarts, etc., ni en demi, quarts, etc. (Voyez Feuilles d'Agriculture T. I. 2.o semestre p. 67); on dit le boisseau a sa moitié et son quart, le litre est divisé en moitiés, quarts, etc.

Demie est subst. comme moitié de l'heure, ET SEULEMENT ALORS: Cette horloge sonne les heures et les demies. La demie est-elle sonnée ?

390. On ne dit pas, une duegne; on dit, une douegne. 391. On ne dit pas, piller des noix, c'est-à-dire leur ôter la couverture extérieure et verte qui renferme coque dure; on dit, écaler des noix.

la

On ne dit par conséquent pas, des noix pillettes; on dit, des noix écalées.

On n'appelle pas non plus, pillot, ni écorce, la

couverture

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couverture extérieure et verte des noix; on l'appelle écale subst. fémin., ou brout subst. masc. Le brout des noix sert à divers usages, selon qu'il est prépare. Des noix confites avec leur brout.

Écale se dit aussi des coques, des coquilles d'oeufs, et de la peau ou gousse des pois, qui se lève quand ils cuisent. Ecales d'œufs. Des écales de pois. Les poix s'écalent quand ils ont bouilli.

On ne dit pas non plus, un grumeau de noix; on dit, une cuisse de noix.

392. On ne dit pas, épécler, éclaffer; on dit, écacher. Ecacher une noix, un limaçon, en marchant dessus. Il s'est écaché le doigt.

On dit aussi écarbouiller. Il lui a écarbouillé la téte, la cervelle. Il est populaire.

393. On ne dit pas, un embochoir de bottès; on dit un embouchoir.

394. m ne dit pas, piffrer un enfant, le faire manger exessivement; on dit empiffrer. Vous empiffrez ce enfant. Empiffrer un enfant de confitures, de pátisserie.

On dit aussi s'empiffrer, et non se piffrer. Il s'empiffra tellement à ce repas, qu'il en fut malade. Il signifie encore, rendre ou devenir excessivement gras et replet. Trop manger et trop dormir l'ont empiffré à un point qu'il n'est pas reconnaissable. Il s'est bien empiffré depuis peu.

Il est toujours du style familier.

Piffre, esse est un terme bas et injurieux qui se dit des personnes excessivement grosses et replettes. Un piffre. Un gros piffre. Une grosse piffresse. 395. On ne dit pas, la couleur du bon encre; on dit,

la couleur de la bonne encre. Voilà de belle encre. Cette encre est bien luisante.

On ne dit pas encre à la Chine; on dit, encre de la Chine. Dessin à l'encre de la Chine.

396. On n'appelle pas un créneau, une tuile creuse qui se met sur le faîte d'une maison; on l'appelle un enfaíteau, où une faitière.

Les créneaux sont ces espèces de dents pratiquées au-dessus des anciens murs de ville ou de château. 397. On ne dit pas qu'une mère pouille son enfant ; on dit qu'elle l'épouille. Un gueux qui s'épouille.

Pouiller, c'est dire des pouilles, ou des injures grossières à quelqu'un. Il lui a chanté pouilles, Il lui a dit mille pouilies. Il l'a étrangement pouillé. Il se sont pouillés l'un l'autre.

Pouille est du style familier. Pouiller est popu→ laire.

398. On ne dit pas, menusier, menuserie; on dit me→ nuisier, menuiserie.

399. On ne dit pas, faire la cupesse ou le tromelet; on dit faire la culbute.

400. Pour dire qu'un homme s'est enfai, on ne dit pas qu'il a pris la poudre de discampette; on dit qu'il a pris la poudre d'escampette. Il est populaire. 401. On ne dit pas que quelqu'un a de l'escient, pour dire qu'il est sensé, raisonnable. Mais on dit, faire quelque chose à son escient, à bon escient, pour dire sciemment et sachant bien ce qu'on fait.

On dit aussi, dites-vous cela à bon escient? Je parle à bon escient; pour dire, tout de bon, sans feinte.

Ces expressions vieillissent.

402. On ne dit pas épion, épionner; on dit espion, espionner.

403. On ne dit pas, tamer une casserole; on dit, étamer. On dit aussi l'étamure.

L'étain que l'on applique derrière les glaces et les miroirs, s'appelle le tain, et l'on dit mettre une glace au tain.

404. On ne dit pas espadron, espadronner; on dit espadon, espadonner.

405. On ne dit pas un sponton; on dit un esponton. 406. On ne dit pas esserter des bois; on dit essarter. 407. On ne dit pas, cotter, mettre des cottes, des étais

à une maison; on dit étayer, mettre des étaies. On a

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