Le vent contagieux de sa brûlante haleine, L'arrêt le plus injuste et le plus rigoureux. Se coulant dans sa bouche, entre dans chaque veine, Vous aurez plaint ce fils d'un arrêt si funeste; Et son sang que corrompt ce soufile envenimé Répand partout l'ardeur dont il est consumé. Pour håter sa douleur elle fait toutes choses, Tâche d'en avancer les effets par les causes, Et d'une pleine vue à son esprit blessé Etale avidement le triomphe d'Hersé. Elle lui peint Mercure avec tout l'avantage Qui peut combler de gloire un heureux mariage, Et doublant les objets pour la mieux éblouir, Lui fait voir mille biens dont sa sœur va jouir. La malheureuse Aglaure en a l'âme saisie De la plus inquiète et vive jalousie. Rien ne peut dissiper l'ennui de cet amour, Elle y rêve la nuit, elle y rêve le jour, Et le feu dévorant du poison qui la tue Fait qu'insensiblement tout son corps diminue, Comme se fond la glace en ces temps ambigus Où le soleil se montre et puis ne paraît plus. Elle a beau faire effort pour vaincre cette rage, Ce qui doit la calmer l'irrite davantage, Et plus l'heureuse Hersé lui paraît comme sœur, Plus l'envie est ardente à lui ronger le cœur.
Mais pourrez-vous assez vous étonner du reste? Ce sont événements si peu dignes de foi, Que quand je les raconte à peine je les crois, Moi qui sous d'autres traits suis ce même Hippolyte Qu'on chargea de l'horreur que l'inceste mérite. Phèdre, ma belle-mère, éprise d'une ardeur Qu'en vain je m'efforçai d'arracher de son cœur, Par ses honteux désirs lassa ma patience; Et comme elle ne put vaincre ma résistance, Soit que de son dépit l'impétueux transport Pour punir mes refus lui demandât ma mort, Soit que pour m'empêcher de découvrir son crime Sa gloire lui fit voir ma perte légitime, Elle osa m'imputer, en m'accusant au roi, Le détestable amour qu'elle avait pris pour moi. Du sang auprès de lui la voix m'est inutile; Malgré mon innocence, il me chasse, il m'exile, Et forme contre moi tout ce qu'on fit jamais Contre un fier ennemi d'exécrables souhaits. Je marche vers Trézène, et lorsqu'en ce voyage, De la mer de Corinthe atteignant le rivage, J'y fais rouler mon char, je vois cet élément Par des flots amassés s'enfler en un moment. D'une montagne d'eau qui commence à s'étendre D'affreux mugissements se font d'abord entendre. Sur le sommet qui s'ouvre un horrible taureau, Découvert jusqu'aux flancs, se montre hors de l'eau ; De ses larges naseaux, de sa gueule béante Sortent de gros bouillons d'une mer écumante. Ceux qui m'accompagnaient en sont épouvantés : Je les vois s'éloigner et fuir de tous côtés. Tandis que la frayeur les disperse et les guide, A ce terrible aspect je demeure intrépide, Et l'exil que me cause un rapport lâche et faux Ne me laisse rien voir de plus grand que mes maux. Mais cette fermeté qui soutient mon courage
Occubuisse neci. Mirabere, vixque probabo : Sed tamen ille ego sum. Me Pasiphoia quændam Tentatum frustra, patrium temerasse cubile, Quod voluit, finxit voluisse, et crimine verso, Indiciine metu magis, offensane repulsæ, Arguit: immeritumque pater projecit ab urbe, Hostilique caput prece detestatur euntis. Pittheam profugo curru Træœzena petebam, Jamque Corinthiaci carpebam littora ponti, Quum mare surrexit, cumulusque immanis aquarum In montis speciem curvari et crescere visus, Et dare mugitus, summoque cacumine findi. Corniger hinc taurus ruptis expellitur undis, Pectoribusque tenus molles erectus in auras, Naribus et patulo partem maris evomit orè. Corda pavent comitum: mihi mens interrita mansit, Exsiliis contenta suis; quum colla feroces
Dans un si grand péril m'est un faible avantage. Mes chevaux tout à coup s'emportent malgré moi; Apercevant le monstre ils bondissent d'effroi, Et prenant vers le roc une course rapide Mettent leur force à fuir ce qui les intimide. Je me penche en arrière, et roidissant la main Je fais ce que je puis pour les soumettre au frein. Leur fougue m'eût cédé ; mais quand je les gourmande, Une roue, et c'est là tout ce que j'appréhende, Va donner contre un arbre, et par l'effort qu'ils font Hors de l'essieu jetée, elle éclate et se rompt. Ce choc me met par terre, et telle est ma disgrâce Que je trouve une rêne où mon pied s'embarrasse. Ainsi par mes chevaux avec le char tiré
Ad freta convertunt, arrectisque auribus horrent Quadrupedes, monstrique metu turbantur, et altis Præcipitant currum scopulis. Ego ducere vana Frena manu, spumis albentibus oblita, luctor, Et retro lentas tendo resupinus habenas. Nec vires tamen has rabies superasset equorum, Ni rota, perpetuum qua circumvertitur axem, Stipitis occursu fracta ac disjecta fuisset. Excutior curru : lorisque tenentibus artus Viscera viva trahi, nervos in stirpe teneri,
Sur des cailloux pointus dont je suis déchiré, [chent; Mon corps s'ouvre, et partout mes entrailles s'atta- Rencontrant des buissons, ces buissons les arrachent. Le char contre un rocher quelquefois est conduit, Et l'on entend mes os s'y briser à grand bruit. Dans ce terrible état dont encor je frissonne, Lasse de résister mon âme m'abandonne; Mes membres mutilés, dans leur sanglant dehors N'avaient rien qu'on eût pris pour le reste d'un corps. Ce n'était qu'une large et profonde ouverture; Chaque blessure entrait dans une autre blessure; Et jamais tant de morts dures à soutenir Pour causer une mort n'avaient paru s'unir. Voyez, nymphe, voyez, quelles que soient vos plain- Si vous avez senti de pareilles atteintes, Et si le coup fatal qui vous réduit aux pleurs
A rien qu'on puisse dire égal à mes malheurs.
Membra rapi partim, partim reprensa relinqui, Ossa gravem dare fracta sonum fessamque videres Exhalari animam, nullasque in corpore partes, Noscere quas posses; unumque erat omnia vulnus. Num potes, aut audes cladi componere nostræ, Nympha, tuam?
СПАР. ХХХ. Comme il faut demander le secours de
CHAP. XXXI. Du mépris de toutes les créatures pour s'élever au Créateur
CHAP. XXXII. Qu'il faut renoncer à soi-même et à toute sorte de convoitises
CHAP. XXXIII. De l'instabilité du cœur, et de l'inten- tion finale qu'il faut dresser vers Dieu CHAP. XXXIV. Que celui qui aime Dieu le goûte en toutes choses et par-dessus toutes choses
CHAP. VI. Préparation à s'exercer avant la commu- nion
CHAP. VII. De l'examen de sa conscience, et du pro- pos de s'amender
CHAP. VIII. De l'oblation de Jésus-Christ en la croix, et de la propre résignation
CHAP. IX. Qu'il faut nous offrir à Dieu avec tout ce qui est en nous, et prier pour tout le monde
CHAP. X. Qu'il ne faut pas aisément quitter la sainte communion
CHAP. XI. Que le corps de Jésus-Christ et la sainte Ecriture sont entièrement nécessaires à l'âme fi- dèle
CHAP. XII. Qu'il faut se préparer avec grand soin à la communion
CHAP. XIII Que l'âme dévote doit s'efforcer de tout son cœur à s'unir à Jésus-Christ dans le sacre- ment
CHAP. XIV. De l'ardent désir de quelques dévots pour le sacré corps de Jésus-Christ
CHAP. XV. Que la grâce de la dévotion s'acquiert par l'humilité, et par l'abnégation de soi-même
СПАР. XVI. Que nous devons découvrir toutes nos né cessités à Jésus-Christ
CHAP. XVII. Du désir ardent de recevoir Jésus- Christ
CHAP. XVIII. Que l'homme ne doit point approfondir le mystère du saint sacrement avec curiosité, mais soumettre ses sens à la foi
I. A Monsieur D. L. T
II. Ode sur un prompt amour
III. Sonnet a monseigneur le cardinal de Richelieu
XXX. Sonnet
XXXI. Sonnet
442 XXXII. Épigramme
XXXIII. Jalousie
ibid. XXXIV. Bagatelle
XXXV. Stances
444 XXXVI. Sonnet
XXXVII. Sur le Départ de madame la marquise de
XXVII. L'Immortelle blanche, madrigal XXVIII. Épitaphe d'Élisabeth Ranquet XXIX. La Poésie à la Peinture
XXXVIII. Madrigal pour une dame qui représentait la Nuit, etc.
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