autres, que jusques au 25me, jour 1674 d'Avril; cependant le Duc d'Anguien Gouverneur de l'autre Bourgogne s'y étoit rendu sous prétexte de visiter les Places & de regler les affaires de fon Gouvernement il préparoit en fecret tout ce qui pouvoit servir à faire réuffir cette grande entreprise de forte que dès le lendemain du terme convenu, c'est à-dire les 26 d'Avril, rien ne s'ë tant conclu entre les Médiateurs; Be fançon, Dole, & tout ce qu'ilsy -avoit encore de postes confiderables dans ce Pays, se trouverent investis par les Troupes Françoises. Ce projet paroiffoit trop grand en toutes manieres pour ofer s'en promettre une favorable issue fans la préfence du Roiv; il partit aussi de Versailles dès le 29 du même mois), & fit affez de diligence pour se rendre devant Besançon, peu de tems après que le Siegelen eût été formé: il étoit d'une extrême: conféquence à ses affaires que cette expédition s'achevât brusquement d'autant que fi la guerre s'allumoit une fois de ce côté, elle ne pouvoit être que très 1674. préjudiciable à la France, parce que cette frontiere la plus foible du Roïau me, ne pouvoit être défenduë que par un grand nombre de Troupes.... C Je ne me trouvai point à ces Sić gesinfi je en écrirai point des -particularitez 140 && je me contenterai de dire que le Roi réduisit en moins de deux mois toute la Franche-Comté fous fon obéiffance; ce n'est pas qu'il n'y trouvât d'affés grandes difficul tez & peut-être plus d'opiniâtreté qu'on n'en devoit attendre de Peuples qui, fans efperance de fecours, n'avoient à oppofer que leurs forces, à un Conquerant dont ils avoient éprouvé la clemencea -Mais outre que cette Nation a de tour tems paffé pour belliqueufe; les douceurs qu'elle avoir goûtée sous le Gouvernement de leurs Ducs, & la prédilection que lui temoignoit l'Efpagne de qui elle dependoit par droit der fucceffionela porteremp ce semble, à se montrer plus affectionnée & plus fidelle à fes Princes que tous Jours autres Sujetsadaivedo Le Roi avant que de s'engager là cette entreprise, n'avoit pas manqué de pourvoir à tout, & de donner les 167 ordres neceffaires, foit pour affûrer fon dessein, soit pour ce qui se devoit exécuter ailleurs. A peine la Cour s'étoit mise en chemin pour la FrancheComté, que le Vicomte de Turenne se montra sur les bords du Rhin, afin que ceux des Confédérez qui fe flatoient de faire couler quelques fecours dans les Places affiégées de la Franche-Comté, en perdissent l'esperance, en se voyant obfervés par ce Général. On connut par la suite, l'importance de cette précaution, parce que le Duc de Lorraine que cette Conquête touchoit de plus près que les autres Princes de ce Cercle, craignant qu'après la perte de cette Province, il ne trouveroit plus de portes pour rentrer dans son Duché, tenta toutes fortes d'efforts pour faire paffer quelques Troupes au-delà du Rhin, perfuadé qu'après ce passage il lui feroit facile d'en faire gliffer dans quelques-uns des poftes attaqués pour en retarder la prise : Mais ce fut inutilement & rien ne put tromper la vigilance du Vicom 1 $674. te de Turenne. f Quant aux affaires de Hollande; dès que le Maréchal de Bellefonds y eut paífé il y reçut des ordres d'abandonner le reste des Places que les François y tenoient; fon inftruction portoit qu'après en avoit retiré les Garnisons, il en formât un corps pour conduire vers le Hainault, afin de se joindre ensuite à l'Armée que le Prince de Condé devoit commander en Flandre. D'abord il ne parut pas qu'une pareille résolution dût tourner à l'avantage du Roi & ceux qui n'en voulurent juger que par l'effet prefent, n'oublierent rien pour décrier cette démarche ; je ne scai même si le Maréchal de Bellefonds n'entra pas trop avant dans ces sentimens, & s'il ne crut pas un peu trop fortement que ces Places se pourroient encore maintenir longtems avec les Troupes qu'il avoit, & l'argent qu'il retireroit des contributions: quoiqu'il en soit, la suite fit voir que l'exécution des ordres qu'il avoit reçûs étoit necessaire, & l'on put aifément remarquer que les conseils qui sçavent s'accommoder au tems 16741 font toûjours les plus utiles. Ainsi les Hollandois rentrerent en poffeffion de tout le Pays que les François avoient conquis sur eux, à la reserve de Grave & de Maftrich; on remit à l'Electeur de Brandebourg Vezet, Burich, Emeric, Rée, le Fort de Skin, & generalement tout ce qui se trouva de sa dépendance, peut-être même que le Roi ne fut pas fâché de trouver l'occasion de fai re plaisir à ce Prince; car il avoit toûjours dessein de le ramener dans fon Alliance, ou de le détacher au moins des interêts des Confédérez : on rendit en même-tems Rhinberg & Nuitz à l'Electeur de Cologne, dans la même vûë; mais ni l'un ni l'autre ne répondit à la franchise de ce procedé, il parut même peu de tems après qu'ils étoient devenus les plus ardens ennemis de la France. A mesure que les Troupes Françoises évacuoient les Places, on en tiroit le canon & les munitions pour les transporter à Grave, où le Maréchal de Bellefonds mit une grosse Garnison & remontant ensuite le |