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A.

DICTIONNAIRE

DE

L'ACADÉMIE FRANÇOISE.

A

Lettre voyelle, qui forme à elle seule un mot présentant plusieurs acceptions.

A. Lettre. subst. masc. Premier caractère de notre alphabet. Dans presque tous les alphabets l'A précède le B.

Ce caractère reçoit différentes formes, soit dans l'impression, soit dans l'écriture manuelle. L'A majuscule. Le petit a. L'A romain. L'A italique.

C'est un nom indéclinable, qui ne prend pas, comme presque tous les noms, un Sau pluriel. On écrit deux A, et non pas deux AS.

On dit communément De quelqu'un qui ne sait pas lire, et figurément De quelqu'un qui est fort ignorant, qu'Il ne sait ni A, ni B.

On dit, Une panse d'A, pour dire, Le commencement de la formation de la lettre A, qui, dans l'écriture ordinaire, s'écrit a. Et dans ce sens, quand on a donné quelque chose à écrire à quelqu'un, et qu'il n'y a point encore travaillé, on dit proverbialement qu'Il n'en a pas fait une panse d'a. La même chose se dit figurément, pour donner à entendre qu'Un homme qui avoit entrepris de composer quel que ouvrage, n'y a point encore travaillé. On dit aussi, pour signifier qu'un homme n'a nulle part à un ouvrage d'esprit qu'on lui attribue, qu'Il n'y a pas fait une panse d'a.

On dit aussi figurément, Depuis A jusqu'à Z, pour dire, Depuis le commencement d'une chose jusqu'à la fin. Tome I.

A

A. Son. s. m. Le son de l'A est celui qui se prononce par le mouvement le plus naturel de la bouche; aussi entre-t-il dans les premiers mots que prononcent les enfans dans toutes les Langues. Papa, mama.

Le son de l'A, en françois, est le même dans tous les mots : il ne diffère que par sa durée et par des nuances peu sensibles. Il est long ou bref; long dans Pate, grace; bref dans Glace, trace.

Dans les deux précédentes acceptions, A est un nom substantif masculin. Il n'appartient au verbe que comme troisième personne du présent de l'indicatif du verbe Avoir. Il a de l'esprit. Il a tort. Elle a aimé.

On l'emploie en ce sens dans cette phrase, qui est un gallicisme, Il y a. On dit, Il y a un homme, pour dire, Il existe un homme; Il y a eu un temps, pour dire, Il fut un temps. Dans tous les autres cas où l'on emploie le mot A, c'est une Farticule qui indique une multitude de rapports, difficiles à nombrer et à classer.

En certains cas, la particule A sert à remplacer le datif du latin, lorsqu'elle est mise après un mot par lequel elle est régie, et dont elle détermine l'objet : après un verbe, Écrire à quelqu'un; après un substantif, Soumission à l'autorité; après un adjectif, Attentif à la leçon; après un adverbe, Conformément à la règle; après une simple préposition, Jusqu'à Paris.

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Sous ce même rapport, A s'emploie dans plusieurs phrases elliptiques, lorsqu'un danger ou un intérêt pressant oblige de n'exprimer que l'idée principale, en supprimant des idées accessoires que l'esprit supplée aisément; comme: Aux armes. À moi. À vous. Au feu. Au meurtre. Au secours.

A, seul, n'est jamais adverbe, comme l'ont avancé quelques Grammairiens; mais il forme une expression adverbiale, lorsqu'il se joint à un adverbe ou à certains noms adjectifs ou substantifs; à un adverbe, comme, Durer à jamais, venir à rien; à un adjectif, Tomber à bas, à tort ou à droit; à un substantif, Parler à propos. Parler téte à tête. Mal à propos. Crier à tue-tête, à pleine téte. Tirer à brûle-pourpoint, Hair à mort, à la mort. Étre blessé à mort. Marcher à tátons. Aller à reculons. Travailler à bâtons rompus. Juger à boulevuc. Décider à la légère. Déchirer à belles dents. Traiter à forfait. Battre du fer à froid. Macher à vide. Mettre de l'argent à intérét. Donner à bon compte. Vendre à l'encan.

Dans toutes les autres acceptions du mot, il est une simple préposition, qui exprime dif

I

férens rapports de situation, de temps, de lieu, de mouvement, etc. Ces diverses significations peuvent se réduire aux prépositions suivantes: Après. Avec. Dans. En. Far. Pour. Selon. Suivant. Sur. Vers.

À, dans la signification d'Après. A deux mois de là. À deux jours de là. Aller pas à pas. Arracher brin à brin. Dire mot à mot. Compter sou à sou. Manger morceau à morceau.

À, dans la signification d'Avec. Travailler à l'aiguille. Gagner à la pointe de l'épée. Aller à voiles et à rames. Bátir à chaux et à ciment. Se battre à l'épée et au pistolet. Marcher à petit bruit. Un fusil chargé à balle. Canon chargo à cartouche. Faire braler à petit feu. Vivre à peu de frais. Donner, prendre à toutes mains. À petit manger bien boire. Fromage à la crème. Bouton à queue. Báton à deux bouts. Coutcau à ressort. Ecuelle à orcilles. Clou à crochet. Chandelier à branches. Chapeau à grands bords. Agir à bonne intention. Prier à mains jointes. Sauter à pieds joints. Recevoir à bras ouverts, etc.

À, pour Dans, en. Vivre à Paris. Demeurer à Rome. Retourner à la Ville. Jeter à la rivière. Se promener à la campagne. Blessure à l'épaule, à la cuisse. Il y viendra à son rang. Etre à sa place.

À, dans la signification de Par. Obtenir à force de prières. On juge à sa mine. On voit à l'air dont il s'y prend. Aller à courbeltes.

À, dans la signification de Pour. Prendre à témoin. Inviter quelqu'un à diner. Une fille à marier. Avoir quelque chose à bon marché. Tenir à honneur. Tenir à injure. On eut bien de la peine à lui faire entendre. Une selle à tous chevaux. Un conte à dormir debout. Fixer à jamais.

À, Selon, suivant. Un habit à la mode. Bátir à la manière d'Italie. Vivre à sa fantaisie. Cela n'est pas à son goût. À ce que je vois. À ce que vous dites. Il faut donc à votre compte, à votre avis.

À, dans la signification de Sur. Monter à cheval. Mettre pied à terre. À peine de la vie. Un oiseau qui se bat à la perche.

À, dans la signification de Vers. Il tire à sa fin. Venez à moi.

À, entre deux noms de nombre, signifie Entre ou environ. Ainsi on dit, Un homme de quarante à cinquante ans, pour dire, Un homme dont l'âge est entre quarante et cinquante ans, ou dont l'âge est d'environ quarante ou cinquante ans; Une troupe de sept à huit cents hommes, pour dire, Une troupe d'hommes dont le nombre est entre sept et huit cents, ou une troupe d'environ sept ou huit cents hommes; Il y avoit six à sept femmes dans cette assemblée, pour dire, Il y avoit environ six à sept femmes.

À, sert aussi à marquer le temps. Se lever à six heures. Diner à midi. On l'attend à toute heure, à tout moment. Revenir à heure indue. À la fin du mois. à jour préfix. À l'arrivée du courrier. À perpétuité. À l'avenir. Il y parviendra à la longue.

Il sert aussi à marquer le Lieu. Se tenir à l'entrée du bois. Il demeure à deux lieues d'ici à vingt lieues de là. Être à l'écart, à l'abri, à découvert.

La Situation. A droite. À gauche. À côté. à pied. À cheval.

La Posture, le Geste. Etre à genoux. Dos à dos. Nez à nez.

La Manière de vivre, de s'habiller, de se mettre, de marcher, d'agir, de parler, etc. Vivre à la Françoise. S'habiller à l'Espagnole. Un homme à soutane, à cheveux courts. Marcher à petits pas. Courir à toutes jambes, à toute bride. S'embarquer à la háte. Un homme à bons procédés. Un homme à systèmes. Un homme à grands mots.

La Qualité d'une chose. De l'or à vingtquatre carats. Du velours à trois poils.

La Quantité. Il en a à foison, à satiété, à milliers.

Le Prix et la Valeur d'une chose. Du vin à vingt sous, à trente sous la pinte. Du drap à vingt francs l'aune.

La Mesure ou le Poids dont on se sert pour la débiter. Vendre du vin à la pinte. Vendre du drap à l'aune. Vendre de la viande à la

livre.

À, s'emploie aussi pour désigner La Cause mouvante, le moyen qui fait agir. Moulin vent. Moulin à eau. Moulin à bras. Arme à fou.

Le Motif qui fait agir. Il l'a dit à bonne intention. Il ne l'a pas fait à mauvais dessein. L'État et la Disposition d'une chose. Des fruits à garder. Des fleurs à cueillir.

L'Usage auquel une chose est propre. Terre à froment. Moulin à blé. Moulin à poudre. Moulin à papier. Mouchoir à moucher. Bassia à laver les mains. Bassin à barbe. Bois à brúler. Bois à faire du merrain.

Ce qu'une chose est propre ou destinée à contenir. Un étui à peignes, une boîte à mouches, la bouteille à l'encre, un pot à l'eau, pour dire, Un étui à mettre des peignes, une boîte à mettre des mouches, une bouteille à mettre de l'encre, un pot à mettre de l'eau.

sout par, On diroit en le voyant, en l'entendant. Et toutes les autres semblables façons de parler se peuvent résoudre de même.

Quelquefois aussi il s'explique par de quoi, et par de raison pour. Verser à boire. Il n'a pas à manger. Il ne trouve pas à travailler. Il y auroit à craindre. Trouver à redire. Il n'y a pas à balancer. Il n'y a pas à différer.

Il se joint encore à l'infinitif des verbes dans divers autres sens. Il s'emporta à lui dire, jusqu'à lui dire. Il s'abaissa à le prier. S'amuser à causer. Je suis encore à savoir. Il est encore à venir. Je suis ici à l'attendre. C'est à faire à lui d'ordonner des fêtes. Je sais, à n'en point douter, que... C'est à vous à parler. C'est à lui de décider. C'est à savoir s'il le voudra. Il n'y a rien à gagner avec lui, etc.

À, s'emploie aussi dans les phrases suivantes, et dans une infinité d'autres, qui seront expliquées chacune en son lieu, Arriver à bord. Se résoudre à tout. Mettre à l'air. Mettre à la voile. Appliquer à la question. Crier à l'aide. Attacher à la muraille. Atteler à la charruc. Coucher à la belle étoile. Jouer à la paume. Jouer à quitte ou double. Valet à gages. Fension à vie. Ils se prosternèrent à ses genoux. Is tombèrent à ses pieds. Se tourner à bien, à mal. Se mettre à l'étude. Aller à l'armée, à Rome, à l'Eglise. Voyons à qui l'aura.

On verra les différens sens de ces phrases, et de celles des articles précédens, aux mots Font elles sont composées.

À, lorsqu'il précède l'article masculin, suivi d'un mot qui commence par une consonne, devient Au. V. Αυ.

ABA

ABAISSE. s. f. Pâte qui fait la croûte de dessous dans plusieurs pièces de pâtisserie.

ABAISSEMENT. s. m. Diminution de hauteur. L'abaissement des eaux. L'abaissement d'un mur. L'abaissement du mercure dans le baromètre.

On dit, L'abaissement de la voix, par opposition à l'élévation de la voix.

Il est plus en usage au figuré, Abaissement de fortune. Abaissement de courage.

Quelquefois il signifie Humiliation volontaire, ou l'état dans lequel on se met quand on s'abaisse volontairement. Se tenir dans l'abaissement devant Dieu. Un parfait Chrétien doit se plaire dans l'abaissement.

Ce qu'il est convenable de faire, et Le bon ou le mauvais traitement qu'un homme, qu'une chose mérite. C'est un avis à suivre. C'est une partie à remettre. C'est une affaire à accommoder. C'est une occasion à ne pas laisser échapper. C'est un cheval à garder. C'est un homme à récompenser. Il en est plus à craindre. Il n'en est que plus à estimer. C'est un homme à noyer. C'est un homme à nasardes. C'est un livre, non-seulement à lire, mais à retenir par cœur. Ce qui peut arriver d'une chose, à quoi elle peut servir, et de quoi une personne est capable. C'est une affaire à vous perdre. C'est un procès à ne jamais finir. C'est une entreprise à vous faire honneur. C'est un homme à réussir dans tout ce qu'il entreprendra. Il est homme | On dit, Abaisser la voix, abaisser le ton de la à se facher, à vous jouer d'un mauvais tour.

À, joint avec un verbe à l'infinitif, s'explique quelquefois par le gérondif du même verbe. Ainsi, On diroit à le voir, à l'entendre, se ré

Il se prend aussi pour Humiliation forcée, pour l'état de bassesse où l'on est mis malgré soi. C'est un esprit altier, qu'il faut tenir dans l'abaissement.

ABAISSER. v. a. Faire aller en bas. Abaisser un store. Abaisser une lanterne.

Il signifie quelquefois, Diminuer de la hauteur. Abaisser une muraille. Abaisser une table.

voix, pour dire, Parler plus bas.

On dit en Géométrie, Abaisser une perpendiculaire, pour dire, Mener une perpendiculaire à une ligne, d'un point pris hors de cette ligne.

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S'ABAISSEN, avec le pronom personnel, lors-malade, pour dire, qu'Ils ont cessé de le voir, qu'il est joint à la particule À, signifie, S'avilir, se dégrader. S'abaisser à des choses indignes de soi. Lorsqu'il est joint à la préposition Devant, il signifie, S'humilier. S'abaisser devant la Majesté de l'Étre supréme.

ABAISSÉ, ÉE. participe. Il se dit en termes de Blason, de toutes les pièces placées dans l'écu au-dessous de leur situation ordinaire, et particulièrement du vol des oiseaux, lorsque l'extrémité de leurs ailes est inclinée vers la pointe de l'écu. Vol abaissé.

ABAISSEUR. adj. Terme d'Anatomie. Nom qui se donne à différens muscles, dont la fonction est d'abaisser les parties auxquelles ils sont attachés. Muscle abaisseur. Il se prend aussi substantivement. L'abaisseur de l'œil.

ABANDON. s. m. État où est une personne, une chose abandonnée. Il est dans un abandon général. Il est dans l'abandon de Dieu, dans l'abandon de tous ses amis.

ABANDONNER, signifie aussi, Laisser en proie, exposer, livrer; et il est toujours suivi de la préposition à. Abandonner une ville au pillage, l'abandonner à la fureur des soldats. Abandonner un vaisseau à l'orage, au vent. Abandonner à la merci de, etc. à la disposition de, etc. Abandonner quelqu'un à son caractère, à ses penchans, à son mauvais sort.

On dit, Abandonner son cheval, pour dire, Le laisser aller comme il veut.

On dit, Abandonner un Ecclésiastique au bras séculier, pour dire, Le renvoyer au Juge laïque, afin qu'il le punisse selon les lois; et proverbialement et figurément, en parlant De quelque chose à boire ou à manger, qu'on veut hien laisser aux domestiques, on dit, qu'll faut l'abandonner au bras séculier.

On dit dans le langage de l'écriture, que Dicu abandonne souvent les méchans à leur sens réprouvé, pour dire, qu'll les laisse s'endurcir dans leur péché.

ABANDON, se dit aussi en parlant Des discours, des ouvrages, des manières, etc. d'Une sorte d'abondance facile, de négligence aimable, qui exclut toute recherche, toute affectation. Il y a dans cette partie de son discours un heu- | personne à quelqu'un, pour dire, Lui permetreux abandon. Elle a dans ses manières un abandon séduisant.

Il se dit aussi pour Résignation. Un parfait abandon à la volonté de Dieu; et aussi pour L'oubli de soi-même, Selaisser aller à l'abandon; un aimable abandon; et généralement pour Renoncement, oubli. L'abandon de tous soins. Cet abandon de vous-même nous désole.

Au Palais, Abandon se dit pour Délaissement. Il a fait l'abandon de sa Terre.

A L'ABANDON, manière de parler adverbiale. Aller à l'abandon, Laisser à l'abandon. Tout est à l'abandon.

ABANDONNEMENT. s. m. Délaissement entier. Il se dit également et De la personne qui abandonne, et de la chose abandonnée. Il est à plaindre dans l'abandonnement où il est de tous ses parens et de tous ses amis. Il a fait un abandonnement général de tous ses biens.

ABANDONNEMENT, mis sans régime, signifie, Déréglement excessif dans la conduite, dans les mœurs; Prostitution. Abandonnement infame. Vivre dans l'abandonnement, dans le dernier abandonnement.

ABANDONNER. v. a. Quitter, délaisser entièrement. Les gens de guerre l'ont contraint d'abandonner sa maison. Il a abandonné le pays. Abandonner sa femme et ses enfans. Dieu n'abandonne pas les siens. Vous m'avez abandonné dans le besoin, au besoin. Abandonner la poursuite d'une affaire. Abandonner

une cause.

On dit qu'un père a abandonné son fils, qu'il l'a entièrement abandonné, pour dire, qu'll ne prend plus aucun soin de lui, qu'il ne s'en met plus en peine.

On dit, Abandonner une succession, aban

On dit aussi, Abandonner une chose, une

ABAQUE. s. m. Terme d'Architecture. Voy.

TAILLOIR.

ABASOURDIR. v. a. Etourdir, consterner, accabler. Il a été abasourdi du coup. Cette nouvelle l'a abasourdi. Il est du style familier. ABASOURDI, IE. participe.

ABATAGE, s. m. signifie entre Marchands de bois, la peine et les frais pour abattre les bois qui sont sur pied. C'est à l'acheteur de payer l'abatage.

ABATARDIR. v. a. Faire déchoir une chose de son état naturel, la faire dégénérer, l'altérer. Il ne se dit qu'au figuré. La longue servitude abátardit le courage.

S'ABATARDIR. v. réfl. Les jeunes gens s'abdtardissent dans l'oisiveté, dans les délices. Ce plant de vigne s'est abátardi.

ABATARDI, IE. participe. Le cœur abatardi. Le courage abátardi.

ABATARDISSEMENT. s. m. Altération d'une chose, déchet, diminution. L'abátardissement du courage. L'abátardissement du plant fait que le vin devient mauvais.

ABAT-JOUR. s. m. Sorte de fenêtre dont l'appui est en talus, afin que le jour qui vient d'en haut se communique plus facilement dans le lieu où elle est pratiquée. Les Marchands ont des abat-jours dans leurs magasins pour faire paroître leurs marchandises plus belles. Ordinairement les fenêtres des Eglises sont taillées en abat-jour.

ABATIS. s. m. Quantité de choses abattues, telles que bois, arbres, pierres, maisons. Les ennemis embarrassèrent les chemins par de

tre d'en faire, d'en dire ce qu'il lui plaira, lui
en laisser l'entière disposition. Abandonner tous
ses biens à ses créanciers. Vous vous plaigne: de
cet homme, je vous l'abandonne. On dit aussi,
qu'un père a abandonné son fils, le soin de
son fils à la conduite de quelqu'un, pour dire, ❘ grands abatis d'arbres. Cette rue est bouchée
qu'll en a chargé quelqu'un sur qui il s'en re-
pose.

par un abatis de maisons.

On dit aussi, Faire un abatis, un grand

On emploie aussi ce verbe sans régime indi-abatis de gibier, pour dire, En tuer beaucoup.

rect. Son père l'abandonne, pour dire, qu'll ne veut plus prendre soin de lui. Dieu l'a abandonné. Mon courage m'abandonne.

S'ABANDONNER. v. réfl. Se laisser aller, se livrer à quelque chose, à quelqu'un, sans aucune retenue, sans aucune réserve. S'abandonner à la débauche, au vice. S'abandonner à ses passions. S'abandonner aux femmes. S'abandonner à la douleur, à la tristesse, aux pleurs. S'abandonner à la joie. Je m'abandonne à

vous.

On dit, S'abandonner à la Providence, pour, Se remettre entièrement entre les mains de la Providence; et, S'abandonner à la fortune, pour, Laisser aller les choses au hasard.

On appelle aussi Abatis, les pieds, la tête, le cou, les ailerons, etc. des volailles. Des abatis de dindon, etc.

ABATIS. Lieu où les bouchers tuent le bétail.

ABATTEMENT. s. m. Affoiblissement, diminution de forces ou de courage. Ce malade est bien mal, je le trouve dans un grand abattement. Cette mauvaise nouvelle l'a mis dans un étrange abattement.

ABATTEUR. s. m. Qui abat. Il ne se dit guère absolument. Ce bûcheron est un grand abatteur de bois. En parlant d'Un homme fort adroit au jeu de quilles, on dit, C'est un grand abatteur de quilles. Il se dit au figuré en parlant d'Un homme qui a fait de grandes choses en quelque genre que ce soit: mais plus ordi

Et d'une femme qui se prostitue, on dit, que C'est une femme qui s'abandonne à tout le monde. En ce sens, il se dit aussi absolument. | nairement et par ironie, on le dit d'Un homme Les mauvais exemples d'une mère portent quel quefois une fille à s'abandonner.

ABANDONNÉ, ÉE. participe. On dit C'est un enfant abandonné, pour désigner Un enfant qui se trouve sans secours, loin de ses parens. Il est aussi substantif, et alors il se dit d'Un homme perdu de libertinage et de débauche, et d'Une femme qui se prostitue. C'est un abandonné, c'est une abandonnée. Il est plus en usage en parlant des femmes.

qui se vante d'avoir fait ce qu'il n'a pas fait. II

est familier.

ABATTRE. v. a. (Il se conjugue comme Battre,) Mettre à bas, renverser par terre, faire tomber. Abattre des maisons, des murailles. Abattre des arbres. Abattre par le pied. Les grands vents abattirent bien des chénes dans la forêt. Ils ont abattu nos fruits. Il a abattu son bois de haute futaie. Ille prit rudement au collet, et l'abattit sous lui. On lui a abattu la téte de dessus les épaules. Il lui abattit le bras d'un coup de sabre. Ce chasseur est adroit, il abat bien du gibier. Ce cheval est fougueux, on est contraint de l'abattre pour le ferrer. Ces moissonneurs abattent tant d'arpens de blé en un jour. Abattre des quilles.

ABATTRE, signifie figurément Affoiblir, di minuer, abaisser, faire perdre les forces, le courage. Une fièvre continue abat bien un homme. Cette maladie a bien abattu ses forces. Cette perte lui a abattu le courage, a abattu sa fierté. Ces deux Maisons, ces deux Puissances sont ennemies, elles font leurs efforts pour s'abattre l'une l'autre. La moindre affliction l'abat.

On dit au jeu de Trictrac, Abattre du bois, pour dire, Jouer beaucoup de dames de la pile, afin de caser plus aisément. On le dit aussi au jeu de quilles, pour, Abattre bien des quilles.

On dit aussi figurément et familièrement, Abattre bien du bois, pour, Expédier beaucoup d'affaires en peu de temps. On dit de même, Abattre de la besogne.

On dit proverbialement, que Petite pluie abat grand vent, pour, qu'une petite pluie fait cesser un grand vent. Et on le dit figuréiment, pour, que peu de chose calme une grande colère, fait cesser un grand ressenti

ment.

ABATTRE, s'emploie avec le pronom person nel On dit qu'Un cheval s'abat, pour dire, Que les pieds lui manquent, et qu'il tombe tout d'un coup. En galopant, son cheval s'esi abattu sous lui. Le terrain est glissant, si vous poussez votre cheval, il s'abattra. Et on dit d'Un oiseau de proie, qu'Il s'abat sur sa proie, pour dire, qu'll fond dessus. On dit aussi: Une volée de pigeons s'abattit sur mon champ. Un orage terrible va s'abattre sur nous, pour, Fondre sur nous. On dit encore, que Le vent s'abat, qu'il est abattu, pour dire, qu'il s'apaise, qu'il est apaisé.

ABATTU, UE. participe.

ABATTURES. s. f. pl. Terme de Chasse. Foulures qu'un cerf laisse dans les broussailles où il a passé.

ABAT-VENT. s. m. Charpente couverte d'ardoises ou de tuiles, et qui garantit du vent et de la pluie les ouvertures d'une maison, d'un clocher.

ABB

ABBATIAL, ALE adj. Appartenant à l'Abbé ou à l'Abbesse. Palais Abbatial. Maison Abbatiale. Les droits Abbatiaux. Fonctions Abbatiales. Dignité Abbatiale. Mense Abba

tiale.

ABBAYE. s. f. (On prononce Abéie.) Monastère d'Hommes, qui a pour Supérieur un Abbé; ou de Filles, qui a pour Supérieure une Abbesse. Abbaye Royale, ou de Fondation Royale. Abbaye en Règle. Abbaye en Commende. Abbaye sécularisée. Une Abbaye fort riche. Le Roi lui a donné une Abbaye. Abbaye de l'Ordre de S. Eenoît, de l'Ordre de Citeaux, de l'Ordre de Prémontré.

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ABDALAS. s. m. pl. Nom général que les Persans donnent aux Religieux; ce que les Turcs appellent Derviches, et ce que les Chré

On dit proverbialement et figurément, Pour un Moine l'Abbaye ne faut pas, pour, Que quand plusieurs personnes ont fait quelque partie ensemble, et que quelqu'une d'entretiens nomment Moines. elles manque à s'y trouver, on ne laisse pas de faire ce qui avoit été résolu.

ABBÉ. s. m. Celui qui possède une Abbaye. Abbé de l'Ordre de S. Benoît. Abbé régulier. Abbé crossé et mitré. Elire un Abbé. Bénir un Abbé. Abbé triennal. Abbé Commendataire. On dit figurément et proverbialement, que Pour un Moine on ne laisse pas de faire un Abbé, pour dire, qu'Encore qu'un homme manque à une assemblée, à une partie de divertissement où il devroit être, on ne laisse pas de délibérer sans lui, ou de faire ce qu'on avoit résolu.

ABDICATION. s. f. Action par laquelle on renonce volontairement à une dignité souveraine dont on est revêtu. Il se dit en parlant De celui qui abdique, et de la chose abdiquée. L'abdication de Diocletien. L'abdication de Charles-Quint. L'abdication de l'Empire, etc.

ABDIQUER. v. a. Abandonner la possession d'un État, d'une Dignité souveraine, et y renoncer entièrement. Abdiquer la Royauté. Abdiquer la Couronne. Abdiquer l'Empire.

Il se dit aussi en parlant Des Magistrats des anciens Romains. Abdiquer la Dictature. Abdiquer le Consulat. Abdiquer les honneurs.

Par extension, il se dit Des principaux emplois et des places éminentes. Ce Général d'Or

Quand quelqu'un n'est pas encore venu pour manger, et que néanmoins on se met toujours à table, on dit proverbialement et figu-dre a abdiqué. rément, On l'attend comme les Moines font l'Abbé.

On dit proverbialement et figurément, Le Moine répond comme l'Abbé chante, pour, Ordinairement les Inférieurs se conforment aux Supérieurs.

On dit aussi, Jouer à l'Abbé, pour, Jouer à une sorte de jeu, où l'on est obligé de faire tout ce que fait celui qu'on a pris pour être le conducteur du jeu, et auquel on donne alors le

nom d'Abbé.

On appelle communément Abbé, tout homme qui porte un habit ecclésiastique, quoiqu'il n'ait point d'Abbaye.

ABBESSE. s. f. Supérieure d'un Monastère de Filles, qui a droit de porter la crosse. Abbesse triennale. Abbesse perpétuelle. Nommer, élire, bénir une Abbesse.

ABC

ABC. (On prononce Abécé.) s. m. Petit Livret contenant l'Alphabet et la combinaison des lettres pour apprendre à lire aux enfans. Acheter un A b c pour un enfant.

Il signifie figurément, Le commencement d'un art, d'une science, d'une affaire. Ce n'est là que l'A b c des Mathématiques.

On dit proverbialement et figurément, Renvoyer quelqu'un à l'A b c, pour, Le traiter d'iguorant; Remettre quelqu'un à l'Abc, pour, L'obliger å recommencer tout de nouveau.

ABCÉDER. v. n. Terme de Chirurgie. Se tourner en abcès. Cette tumeur abcédera.

ABCÈS. s. m. Apostème. Amas d'humeurs corrompues qui se fixent en quelque partie du corps, et qui y forment une tumeur. Abcès dangereux. Abcès au poumon. Abcès au foie. Vider un abcès. L'abcès a crevé. Il y a danger qu'il ne se forme un abcès.

Il se met aussi absolument. Ce Prince a abdiqué, on l'a forcé d'abdiquer.

ABDIQUÉ, ÉE. participe.

ABDOMEN. s. m. (On fait sentir l'N.) Mot purement Latin, que les Anatomistes ont trans porté dans notre Langue, pour signifier Le basventre. Les muscles de l'Abdomen.

ABDOMINAL, ALE. adj. Qui appartient au bas-ventre ou à l'abdomen. Les artères abdominales.

ABDUCTEUR. adj. Terme d'Anatomie. Nom qui se donne à différens muscles, dont la fonction est de mouvoir en dehors les parties auxquelles ils sont attachés. Muscle abducteur.

Il se prend aussi substantivement. L'abducteur de l'œil,

ABDUCTION. s. f. Terme de Logique. Manière d'argumenter, par laquelle, en accordant la majeure d'un syllogisme, on exige les preuves de la mineure, pour déterminer la conséquence.

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