ou d'un miroir, les rajons qui n'y sont pas exactement réunis. ABÉTIR. v. a. Rendre stupide. Vous abétirez cet enfant. Il est aussi neutre. Il abétit tous les jours, Il devient bête. Il est familier. ABÉTI, IE. participe. Rendu béte. Devenu bête. ABH АВ НОС ЕТ АВ HAC, Mots empruntés du Latin, dont on ne se sert que dans le style familier. Confusément, sans ordre, sans raison. Il ne sait ce qu'il dit, il en parle, il en raisonne ab hoc et ab hac. ABHORRER. v. a. (On prononce les deux R.) Avoir en horreur. Les honnêtes gens abhorrent les fripons. L'Église abhorre le sang. ABHORNÉ, ÉE. participe. Le tyran est abhorré de ses sujets. ABI ABIGÉAT. s. m. Vol de troupeaux. rement. Cet homme est puissant et vindicatif, il vous abîmera. Cette affaire l'a abîmé. Des dépenses excessives l'ont abimé. Prenez garde à cette porte qu'on vient de peindre, elle abimera votre habit. ABIMER. v. n. Tomber dans un abîme. Cette Ville abima en une nuit. Il signifie figurément, Périr. C'est un méchant homme, il abimera avec tout son bien. Toute sa fortune abimera quelque jour. ABIMEN, se dit aussi au figuré avec le pronom personnel; et alors il signifie, S'abandonner tellement à quelque chose, qu'on ne songe à aucune autre. S'abîmer dans ses pensées. S'abimer dans la contemplation des merveilles de Dieu. S'abtmer dans l'étude. S'abîmer dans sa douleur. S'abîmer dans la débauche. S'abimer dans les plaisirs. Il signifie aussi, Se ruiner, se perdre. Il s'est abîmé par son luxe, par ses débauches. ABIMÉ, ÉE. participe. Une Ville abîmée par un tremblement de terre. Un homme abimé dans la mer. On dit figurément: Une femme ABIME. s. m. Gouffre très-profond. Horri-ablmée dans sa douleur. Un homme abîmé de ble abime, effroyable abime. Par un tremblement de terre, il s'est fait là un abime. Ne vous baignez pas en tel endroit de la rivière, il y a un abime. Il est tombé dans un abime. ABIME, dans le langage de l'Écriture, signifie quelquefois l'Enfer. Les Anges rebelles ont été précipités dans l'abime. Les puits de l'abime. On dit figurément, Un abime de malheur, un abime de misère, pour dire, Un extrême malheur, une extrême misère. Il est tombé dans un abime de malheur, dans un abime de misère. ABIME, se dit aussi figurément, Des choses qui engagent à une excessive dépense, et qui sont capables de ruiner. Le jeu, les procès, les batimens sont des abîmes. Il se dit aussi figurément Des choses qui sont impénétrables à la raison. La divisibilité de la matière à l'infini est un abime pour l'esprit humain. Il se dit aussi figurément Des sciences difficiles, et qui demandent une très-grande étude. La Métaphysique est un abime. On dit familièrement et populairement d'Un mets qui consume une grande quantité de sucre ou d'autre chose, C'est un abime de sucre, etc. Il se dit encore particulièrement Des secrets et des jugemens de Dieu. Les abîmes de la sagesse, de la miséricorde de Dieu, On dit d'Un homme très-savant, que C'est un abime de science. ABIME, se dit en termes de Blason, Du milieu de l'écu; et il n'est d'usage qu'en cette phrase, En abime. Ainsi on dit d'Une pièce qui est posée au milieu de l'écu sans être chargée d'aucune autre pièce, et sans toucher à aucune autre pièce de l'écu, qu'Elle est en abime. Il porte d'azur à une fleur de lis d'or en abime. ABÎMER. v. a. Renverser, précipiter dans un abîme. Les cinq Villes que Dieu abtma. Il signifie figurément, Perdre, ruiner entiè cettes. Ce meuble est abimé de taches. AB INTESTAT. Voyez INTESTAT. AB IRATO. Locution latine qui signific, Par un homme en colère. Il se dit d'Un testament fait dans cette disposition. Testament ab irato. Les Lois le condamnent. ABJ ABJECT, ECTE. adj. (On prononce le C en K.) Méprisable, bas, vil, dont on ne fait nulle estime. Un homme vil et abject. Un esprit ab❘ject. Une créature abjecte. Une physionomie abjecte. Des emplois, des usages vils et abjects. Des sentimens abjects. ABJECTION. s. f. Abaissement, état de mépris où est une personne. Il est tombé dans une telle abjection, que.... Vivre dans l'abjection. Il signifie aussi, Bassesse méprisable. L'abjection de ses sentimens et de ses mœurs. Il signifie aussi Rebut, en cette phrase de l'Écriture - Sainte, L'opprobre des hommes, et l'abjection du peuple. ABJURATION. s. f. Action par laquelle on renonce à une fausse Religion. Il se dit en parlant De celui qui abjure, et de la chose qu'il abjure. Abjuration publique, solennelle. Il fit son abjuration entre les mains de l'Évêque. Abjuration de l'hérésie. Recevoir l'abjuration de quelqu'un. Depuis son abjuration. ABJURER. v. a. Renoncer à une fausse Religion, ou à une mauvaise Doctrine, par serment et acte public. Abjurer son erreur. Abjurer le Judaïsme. On le met quelquefois absolument. Il a abjuré dans l'Eglise de Notre-Dame. Depuis qu'il eut abjuré entre les mains d'un tel Évêque. Il s'emploie aussi figurément, pour dire simplement, Renoncer à. Abjurer une opinion, un sentiment. Il a abjurė Aristote, Descartes, pour, Il a abjuré la Doctrine d'Aristote, de Descartes. ABJURÉ, ÉE. participe. ABL ABLATIF. s. m. Terme de Grammaire. Le sixième cas dans la Langue latine. Ablatif singulier. Ablatif pluriel. Če verbe régit l'ablatif. ABLATIVO. Terme adverbial et populaire, qui ne s'emploie que dans cette phrase, Ablativo tout en un tas, pour dire, Tout ensemble, aveç confusion et désordre. Il a mis cela ablativo tout en un tas. ABLE ou ABLETTE, s. m. Petit poisson plat et mince, qui a le dos vert et le ventre blanc. ABLERET. s. m. Espèce de filet carré attaché au bout d'une perche, avec lequel on pêche des Ables et autres petits poissons. ABLUER. v. a. Laver. Il est vieux en ce sens. Il signifie ordinairement, Passer légèrement une liqueur préparée avec de la noix de galle sur du parchemin ou du papier, pour faire revivre l'écriture. ABLUÉ, ÉE. participe. Lavé, effacé. Il est vieux. Cependant on peut dire dans le style de la Chaire, Nos péchés peuvent être ablués par le repentir et les bonnes œuvres. ABLUTION. s. f. Action d'abluer. Ce mot est particulièrement consacré aux cérémonies de la Messe. Il signifie Le vin que le Prêtre prend après la communion, et le vin et l'eau que l'on verse sur ses doigts et dans le calice près qu'il a communié. Avant l'ablution. Après l'ablution. Quand le Prêtre prend l'ablution, ABN ABNÉGATION. s. f. Terme de dévotion qui n'est guère en usage qu'en cette phrase, L'abnégation de soi-même, pour dire, Le renoncement à soi-même, et le détachement de tout ce qui n'a point de rapport à Dieu. ABO ABOI. s. m. Bruit que fait le chien en aboyant. L'aboi de ce chien est fort importun. ABOIS, au pluriel, se dit proprement De l'extrémité ou le cerf est réduit quand il est sur ses fins. Le cerf est aux abois, tient les abois. On dit figurément d'Une personne qui se meurt, qu'Elle est aux abois. On le dit aussi d'Une Place qui ne peut plus se défendre. ABOIEMENT. s. m. (On prononce Aboiment, et quelques-uns l'écrivent.) Aboi, cri du chien. L'aboiement d'un chien. De longs aboie mens. ABOLIR. v. a. Annuler, mettre hors d'usage, mettre à néant. Il n'appartient qu'à ceux qui font les Lois de les abolir. Les nouvelles coutumes ont aboli les anciennes. Le Roi a aboli les duels. Le non-usage a aboli peu à peu cette Loi trop sévère. Cette Loi a été abolie par le fait, sans étre formellement révoquée. Abolir un crime, se dit Lorsque le Prince, par des Lettres qu'il donne, remet d'autorité On appelle Corne d'abondance, Une corne remplie de fruits et de fleurs, qui est le symbole ordinaire de l'abondance. Selon quelques Mythologues, la Corne d'abondance est celle qu'Hercule arracha à Achélois changé en taureau. Selon d'autres, la Corne d'abondance est la corne de la chèvre Amalthée, qui avoit nourri Jupiter. ABOLITION. s. f. Anéantissement, extinction opérée par un acte de la volonté législative. Il se dit principalement en parlant Des ABONDANT, ANTE. adj. Qui abonde. Pays Lois et des Coutumes. L'abolition des cérémo- | abondant en toutes sortes de biens. Maison nies de l'ancienne Loi. Abolition d'une Loi. | abondante en richesses. Il est abondant en paAbolition d'un culte superstitieux. L'entière roles, en comparaisons. On ne diroit pas sans abolition de l'Ordre des Templiers. régime, C'est un Auteur abondant. On dit Récolte abondante, pour, Grande récolte. D'ABONDANT. adv. De plus, outre cela. Je vous ai dit telle et telle raison, j'ajouterai d'a ABOLITION, signifie aussi, Le pardon que le Prince accorde d'autorité absolue, pour un crime qui, par les Ordonnances, n'est pas rémissible. Lettres à abolition. Abolition géné- | bondant. Il est vieux. rale. I rendre, obtenir une abolition. Il a eu son abolition. Le Farlement a entériné son abolition. On appelle, en termes de Pratique. Porteur dabolition, Celui qui a obtenu une abolition. ABOMINABLE. adj. des 2 genres. Exécrable, détestable, qui est en horreur. Crime abominable. Un homme abominable. Il se dit par exagération, De tout ce qui est très-mauvais en son genre. Cette Comédie. cette musique est abominable. Cela a un gou abominable. Une odeur abominable. ABOMINABLEMENT. adv. D'une manière abominable. Il se conduit abominablement. Il se dit aussi très-souvent par exagération. Il chante, il ecrit abominablement, abominablement mal, ABOMINATION. s. f. Détestation, exécra ABONDER. v. n. Avoir en grande quantité. Abonder en richesses. Abonder en toutes choses. Cette maison abonde en biens. Cette Province abonde en blés, en vins, en soldats, en gens d esprit. Il signifie aussi, Être en grande quantité. Le bien abonde en cette maison. Toutes choses y abondent. On dit en Jurisprudence, que Ce qui abonde, ne vicie pas, ou ne nuit pas, pour dire, qu'une vaison ou un droit de plus ne peut nuire dans une affaire. On dit figurément, Abonder en son sens, pour dire, Être fort attaché à son opinion. ABONNEMENT. s. m. Convention ou mar|ché qui se fait à un prix fixe, pour une chose dont le produit est casuel. Faire un abonnement. Faire un abonnement avantageux. Payer tion. Avoir en abomination. Il est en abomina- | par abonnement. Proposer un Journal par tion à tous les gens de bien. Il se dit aussi De ce qui est l'objet de l'abomination. Cet homme est l'abomination de tout le monde. Il signifie aussi, Action abominable. Ce crime est une des grandes abominations qu'on puisse imaginer. Commettre des abominations. On dit, es abominations des Gentils, pour. Le culte idolâtre des Gentils. Abomination de la désolation, phrase tirée 'de l'Écriture-Sainte. On s'en sert pour exprimer les plus grands excès de l'impiété, la plus grande profanation. ABONDAMMENT. adv. En abondance. Il ne doit plus souhaiter de biens, il en a abondamment. Cela est abondamment expliqué, abondamment démontré dans plusieurs livres. ABONDANCE. s. f. Grande quantité. Abondance de tout. Abondance de biens. Pays d'abondance. En grande abondance. Avec abondance. Étre dans l'abondance. Avoir abondance de toutes choses. On dit proverbialement, De l'abondance du cœur la bouche parle, pour dire, qu'on ne peut s'empêcher de parler des choses dont le abonnement. Établir un Concert public par ABONNER, S'ABONNER. v. pronomin. cert. ABONNÉ, ÉE. participe. Celui qui a pris un abonnement pour un Journal, un Spectacle. On m'a abonné à tel Journal. Je me suis abonné au Concert. Il s'emploie aussi substantivement. Ce Journal a beaucoup d'abonnés. Je suis un des abon nés du Concert. C'est aussi un terme de Fief, qui signifie, Evalué. Ainsi on dit, Un cheval de service abonné à tant, pour, Évalué à tant. ABONNIR. v. a. Rendre bon, rendre meilleur. Les caves fratches abonnissent le vin. Il est aussi neutre, et signifie, Devenir meilleur. C'est un vieux pécheur, il n'abonnit point en vieillissant. Il est familier. Il est encore pronominal. Ce vin-là s'abonnira dans la cave avec le temps. ABONNI, IE. participe. ABORD. s. m. Accès. Il se dit proprement Des Ports où les vaisseaux peuvent mouiller. Ce Fort est de facile abord, est de difficile abord. Il se dit aussi De l'action d'aborder à une côte, dans un Port. Nous avons tenté l'abord inutilement. Il se dit aussi figurément en parlant Des personnes qu'on aborde; comme, L'abord de cette personne est fort difficile. Cette personne a l'abord facile, gracieux. Cet homme a l'abord rude, facheux. Craindre l'abord de quelqu'un. Abord doux, engageant. Leur abord a été fort froid. Je lui ai dit cela dès l'abord, c'est-à-dire, En l'abordant avant toutes choses. Il me parut froid à l'abord; mais dans la suite je le trouvai très-honnéte. On dit aussi dans le même sens, Il me parut tel du premier abord; et familièrement, De prime abord. Il signifie encore, Une affluence ou de personnes, ou de choses, qui arrivent et que l'on apporte en chaque lieu. Il y a un si grand abord de monde en cette maison, en cette Ville. il y a un abord de toutes sortes de marchandises et de denrées. D'ABORD. Expression adverbiale. Dès le premier instant, au commencement, premièrement. L'abord il semble que cela soit vrai. D'abord j'ai été trompé. TOUT D'ABORD, se dit au même sens, et cela rend l'expression un peu plus forte. ABORDABLE. adj. des 2 genres. Qu'on peut aborder. Cette côte n'est pas abordable à cause des écueils. On dit figurément, qu'Un homme est trèsabordable, n'est pas abordable, pour, qu'il est de très-facile, de très-difficile accès. ABORDAGE. s. m. L'action d'aborder un vaisseau. Aller à l'abordage. Il se dit ordinairement en parlant Des combats de mer. Prendre un vaisseau par abordage, à l'abordage. La nouvelle construction des vaisseaux a rendu l'abordage presque impossible. Il se dit aussi du heurt de deux vaisseaux qui viennent à tomber l'un sur l'autre. Dans les tempêtes il n'y a rien de plus à craindre que l'abordage. Les vaisseaux portent des feux la nuit pour éviter les abordages. ABORDER. v. n. Aller à bord, prendre terre. (Il prend Etre ou Avoir aux temps composés.) Le vent étoit si fort que nous ne pimes aborder. Aborder à la côte. Aborder au rivage. Nous avons abordé. Aborder dans une ile. Nous sommes abordés. ABORDEN, dans l'acception d'Approcher, se dit aussi avec la préposition De. On ne sauroit aborder de cette Eglise, tant elle est pleine de ABOYANT, ANTE. adj. Qui aboie. Des l'ouvrage d'un autre. L'Abréviateur de S. Thochiens aboyans. Meute aboyante. monde. n'aboutira qu'à le perdre, pour, Cela ne se terminera qu'à sa ruine. ABOUTIR, se dit aussi, Des apostèmes et des abcès, lorsqu'ils viennent à crever, et que le pus en sort. Faire aboutir un apostème, un abcès. Un clou qui aboutit. ABOUTI, IE. participe. ABOUTISSANT, ANTE. adj. Un arpent aboutissant à la forêt. Une pièce de terre aboutissante d'un côté à, etc. Il s'emploie au pluriel comme substantif. Ainsi on dit, Les tenans et aboutissans d'une pièce de terre, d'une maison, etc. pour, Les côtés et les bouts par où elle tient ét aboutit à d'autres terres et à d'autres maisons. On dit figurément, qu'Un homme sait tous les tenans et les aboutissans d'une affaire, pour, qu'll en sait toutes les circonstances et les dépendances. ABOUTISSEMENT. s. m. Il ne se dit guère que d'un abcès qui vient à aboutir. L'aboutissement d'un abcès. court ce qui est ou ce qui pourroit être ailleurs plus ample et plus étendu. Il réduit toute la Théologie, tout le Droit Canon en abrégé. Il en a fait un abrégé. L'abrégé de l'Histoire Romaine. Donnez-moi un abrégé de votre affaire. On dit, pour exprimer L'excellence de l'homme, qu'Il est un abrégé des merveilles de l'Univers. C'est un monde abrégé. ABRÉGÉ se dit aussi dans le sens d'Abrévia tion. Écrivez ce mot en abrégé, par abrégé. Voy. ABRÉVIATION. ABRÉGER. v. a. Rendre plus court. Ses débauches lui abrégèrent la vie. Cela a abrégé ses jours. La méthode qu'il a pour enseigner le Latin, abrége de beaucoup le temps des études. Abréger une narration. Abrégez votre discours. On s'en sert aussi quelquefois absolument, Vous êtes trop long, abrégez. Il faut abréger, Laissons ce point pour abréger. Prenez ce chemin, il abrége. ABRÉGÉ, ÉE. participe. ABRÉVIATEUR. s. m. Auteur qui abrége ABOYER. v. n. Japper. (Il se conjugue comme Employer.) Il ne se dit au propre que d'un chien. Un chien qui aboie à la Lune. Un ABOUCHEMENT. s. m. Entrevue, confé-chien qui aboie aux voleurs. Un chien qui AB OVO. Phrase adverbiale empruntée du Latin, pour signifier, Dès l'origine, dès le commencement. Prendre un fait ab ovo. ABOUT. s. m. Terme de Charpenterie et de Menuiserie. Il se dit en général De l'extrémité de toute pièce de bois coupée à l'équerre et façonnée en talus. ABOUTÉ, ÉE. adj. Terme de Blason. Il se dit De différentes pièces d'armoiries qui se répondent par les pointes. ABOUTIR. v. n. (Il se conjugue sur Finir.) Toucher par un bout. Un arpent de terre qui d'un côté aboutit au grand chemin, et de l'autre au champ d'un tel. Ce champ aboutit à un ma rais. ABOUTIR, Se dit figurément en parlant d'Une affaire, d'un raisonnement, d'une entreprise. Ainsi on dit, Tous ses desseins aboutissent à cela, pour, Tous ses desseins tendent uniquement à cela; À quoi aboutissent tous les raisonnemens que vous faites? pour, Quel dessein avez-vous en cela? Cela ne peut aboutir à rien, pour, Cela ne peut avoir aucun succès; Cela après une succession. Et on dit proverbialement et figurément d'Un homme qui crie inutilement contre un plus puissant que lui, que C'est aboyer à la Lune. ABOYÉ, ÉE. participe. Il n'est guère en usage qu'au figuré. Un débiteur aboyé de tous ses créanciers. ABOYEUR. s. m. Chien qui aboie à la vue du sanglier sans en approcher. Il s'emploie au figuré. Un aboyeur de Bénéfices. Ce critique n'est qu'un aboyeur. Ce créancier est un dangereux aboyeur. Il est familier. ABR ABRACADABRA. s. m. Mot auquel on attribuoit anciennement des vertus magiques pour guérir la fièvre, en le portant autour du cou, écrit dans une certaine forme. ABRAXAS. s. m. Mot auquel la superstition attachoit de grands mystères. L'abraxas est un amulette. ABRÉGE. s. m. Raccourci. Il se dit d'Un écrit, d'un discours dans lequel on rend plus mas, de Baronius. ABRÉVIATION. s. f. Retranchement de quelques lettres dans un mot, pour écrire plus vite, ou en moins d'espace; par exemple, lorsqu'au lieu de Monsieur, Marchand, et de 'otre, on écrit M., Md., Vre. Et ordinairement on passe un trait de plume sur les mots abrégés. On appelle aussi Abréviation, L'emploi des Bettres initiales d'un mot pour le désigner. V. M. pour, Votre Majesté. S. A. pour, Son Altesse. Sa S. pour, Sa Sainteté (Le Papc.) Sa H. pour, Sa Hautesse (L'Empereur des Turcs.) etc. ABREUVER. v. a. Faire boire. En ce sens, il ne se dit proprement que Des bêtes, et particulièrement des chevaux. ABREUVER, se dit aussi De l'effet de la pluie sur la terre, lorsqu'elle la pénètre. La pluie abien abreuvé les terres. Et on dit, que La terre est bien abreuvée, quand il a bien plu. En parlant d'Une nouvelle qui est déjà répandue partout, on dit figurément et familièrement, que Tout le monde en est abreuvé. Et cela se dit principalement quand on parle à quelqu'un qui n'en sait encore rien, ou qui en fait mystère. On dit figurément, Abreuver, pour, Entretenir, préserver de desséchement et de langueur. Des ventes journalières abreuvent un commerce, Lui donnent des fonds. Il y a dans ce Bourg un gros marché qui nous abreuve de toutes les choses nécessaires. On dit aussi figurément, Abreuver quelqu'un de chagrins, pour, Lui faire essuyer des peines d'esprit. Il s'emploie avec le pronom personnel, S'abreuver de larmes. S'abreuver de fiel et d'amer tume. On dit, Un cœur abreuve de fiel et de haine, pour figurer Un homme haineux et médisant. ABREUVÉ, És. participe. ABREUVOIR.s. m. Lieu où l'on mène les che vaux boire et se baigner. Un grand abreuvoir. Un bel abreuvoir. Mener les chevaux à l'abreu voir. Les chevaux sont allés à l'abreuvoir. Proverbialement et bassement on appellc Abreuvoir à mouches, Une grande plaie à la visage. Il lui a fait un abreuvoir à tête ou au mouches avec son sabre. ABRI. s. m. Lieu où l'on peut se mettre à couvert du vent, de la pluie, de l'ardeur du soleil, et de toutes les autres incommodités du temps. Un bon abri. Chercher un abri, de l'abri. Il y a un bon abri dans cette plage pour les vaisseaux. C'est un lieu extrêmement découvert, où il n'y a point d'abri. On dit d'une plage où les vaisseaux sont en sûreté contre le vent, contre la tempête, que C'est un bon abri. On dit, Vouloir absolument, pour, Vouloir abruti. Cet homme est tombé dans un grand déterminément, malgré toute opposition et ABRI, se dit aussi figurément De quelque lieu que ce soit où l'on est en sûreté, et généralement de tout ce qui nous met hors de dan-abrutissement. ger. La solitude est un abri contre les embarras du monde. La pauvreté volontaire est un abri contre la cupidité. Il ne se dit que des choses, et non pas des personnes. La maison d un protecteur est un abri; sa personne est un appui, un recours. ABS ABSCISSE. s. f. Terme de Géométrie. Portion de l'axe d'une courbe, comprise entre le sommet de la courbe et la rencontre de l'ordonnéc. ABSENCE. s. f. Éloignement d'une personne qui n'est point dans le lieu de sa résidence ordinaire. Longue absence. Courte absence. Les peines de l'absence. A L'ABRI. Façon de parler adverbiale. A couvert. Se mettre à l'abri de la pluie, du vent. du mauvais temps, de la tempéte. Étre à l'abri derrière une muraille, derrière une haie. On dit figurément, Se mettre à l'abri de la persé-céderoit tant en présence qu'en absence, cution, de la vexation. Et dans tous ces exem ples la particule De a la force et la signification de Contre. À L'ABRI, se dit aussi De ce qui sert à mettre à couvert. Ainsi on dit, Étre à l'abri d'un bois, à l'abri d'une muraille; et figurément, Agir à l'abri de la faveur; et alors à l'abri signifie Sous l'abri. ABRICOT. s. m. Sorte de fruit à noyau dont le goût tient de la pêche et de la prune, et dont la chair et la peau tirent sur le jaune. Abricots en espalier. Abricots en plein vent. Abricot-Féche. Compote d'abricots. Abricots confits. Páte d'abricots. Marmelade d'abricots. ABRICOTIER. s. m. Arbre qui porte les abricots. Abricotier en espalier. Abricotier en plein vent. ABRITER. v. a. Mettre à l'abri. Abriter un espalier. Cette maison est abritée par une montagne. ABRITÉ, ÉE. participe. ABROGATION. s. f. Action par laquelle une chose est annulée. Suppression. Cassation par non-usage. Il ne se dit guère qu'en parlant d'une Loi, d'une Coutume. L'abrogation d'une Loi. ABROGER. v. a. Rendre nul, abolir, mettre hors d'usage. Il ne se dit guère qu'en parJant De Lois, de Constitutions, de Cérémonies, et autres choses semblables. Abroger une Loi, une Ordonnance, une Coutume. Il s'emploie avec le pronom personnel. Cette Il se dit aussi Du défaut de présence à une assignation donnée. Il fut ordonné qu'on pro On dit figurément, Il y a dans cet ouvrage Il se dit figurément pour Distrait, inattentif. Il est quelquefois substantif. Tant les ab- ABSENTER. S'ABSENTER. v. pron. S'éloiner de quelque lieu. Je m'absenterai durant trois mois. S'absenter d'un lieu, d'un pays. On le cherche pour le prendre, il faut qu'il s'absente. Il s'est absenté, etc. Il marque ordinairement quelque fâcheuse cause de s'éloigner. ABSINTHE. s. f. Plante médicinale qui est très-amère. Absinthe Pontique. Absinthe Romaine. Cela est plus amer que de l'absinthe. Vin d'absinthe. liuile d'absinthe: ABSOLU, UE. adj. Indépendant, souverain. Pouvoir absolu. Autorité absolue. Un commandement absolu. On dịt, qu'un homme est absolu dans sa compagnie, pour, qu'll y fait tout ce qu'il veut, que personne ne lui résiste; qu'Un homme est absolu dans tout ce qu'il veut, pour, qu'Il veut ABROUTI, LE, adj. Terme d'Eaux et Forêts, fortement qu'on exécute tout ce qu'il ordonne; ABROTONE, Voy. AURONE. toute remontrance. On eut beau lui dire qu'il ne devoit pas partir, il le voulut absolument. Je n'en ferai absolument rien. ABSOLUMENT, signifie aussi, Tout-à-fait, entièrement. Tout le monde absolument fut de cet avis. Il nia absolument. On dit, qu'Absolument parlant, une chose est bonne, pour dire, qu'à en juger en gros, et par ce qu'il y a de principal, elle est bonne. Et on dit de même, qu'une chose n'est pas mauvaise absolument parlant. Il y a des beautés dans cet ouvrage; mais, absolument parlant, il n'est pas bon. On dit, qu'Un verbe se prend, se met absolument, pour dire, qu'on ne lui donne poiut de régime. Ainsi dans cette phrase, Il faut toujours prier, le verbe Frier est mis absolument. On le dit aussi D'une phrase où il y a ellipse, comme Pied à terre, où le mot Mettez est sousentendu. Pied à terre est pris absolument. ABSOLUTION. s. f. Jugement juridique, par lequel un homme est déclaré innocent du crime dont il étoit accusé. Les Juges balancèrent entre l'absolution et la condamnation. Il signifie aussi, L'action par laquelle le Prêtre remet les péchés en vertu des paroles sacramentelles qu'il prononce. Donner l'absolution. Refuser l'absolution. Différer l'absolution. Absolution Sacramentelle. Il est mort un moment après avoir reçu l'absolution. ABSOLUTOIRE. adj. des 2 g. Qui porte absolution. Bref absolutoire. ABSORBANT. s. m. Terme de Médecine et de Pharmacie. Substance qui a la propriété d'ahsorber les acides, en s'y unissant. Les yeux d'écrevisse, le corail, la craie de Briançon, etc. sont des absorbans: ils ont à peu près les mêmes propriétés que les alcalis. On dit d'un malade, On lui a donné les absorbans. ABSORBANT est aussi adjectif. Les terres absorbantes. ABSORBER, v. act. Engloutir. Les sables, les terres sèches et légères absorbent les eaux de la pluie en un moment. L'éponge absorbe l'eau. Le Rhin à la fin de son cours se perd dans des sables qui l'absorbent. Le Rhône tombe dans un gouffre qui l'absorbe. ABSORBEN, se dit aussi en parlant Des cou leurs, des sons, des odeurs, des saveurs. Le noir absorbe la lumière. Une voix foible et délicate est absorbée dans un grand choœur de musique. L'odeur de la tubéreuse absorbe l'odeur de la plupart des fleurs. Le goût de l'ail absorbe le goût de toutes les autres choses. On dit en Chimie, que Les alcalis absorbent les acides, pour, qu'ils en émoussent la pointe, qu'ils en tempèrent l'activité. ABSORBEN, signifie figurément, Consumer entièrement. Et en ce sens, il ne se dit que Des biens, des richesses. Les procès ont absorbé tout son bien. Les frais du scellé ont absorbé la meilleure partie de la succession. Les conventions matrimoniales ont absorbé tout le bien du mari. Cela absorbera trop de temps. On dit aussi, Absorber l'attention, absorber l'intérêt. Cet orateur avoit tellement absorbé l'attention, qu'il n'y en eut plus pour les autres. Cette scène absorbe tout l'intérêt de la Pièce. ABSORBEN, est aussi verbe pron. Les pluies s'absorbent dans les sables. ABSORBÉ, ÉE. participe. On dit d'Un homme profondément appliqué à quelque chose, qu'Il y est absorbé, entièrement absorbé. Il est absorbé dans l'étude des mathématiques. On dit d'un homme qui est dans une méditation continuelle des choses de Dieu, qu'Il est tout absorbé en Dieu. ABSORPTION. s. f. L'action d'absorber. Peu usité. ABSOUDRE. v. a. J'absous, tu absous, il absout; nous absolvons, vous absolvez, ils absolvent J'absolvois. J'ai absous. J'absoudrai. J'absoudrois. Absous. Qu'il absolve. Absolvant. Déclarer par jugement juridique un homme innocent du crime dont il étoit accusé. Il y a eu cinq voix pour condamner l'accusé, et sept pour l'absoudre. On l'a absous malgré le crédit de ses ennemis. Il s'est fait absoudre du crime dont on l'accusoit. Elle fut absoute à pur et à plein. En absolvant cet homme, on n'a pas fait justice. Il se dit figurément dans le langage ordinaire. Je vous absous de votre négligence, en faveur de votre repentir. Rien ne pourra l'absoudre d'une si grande faute. ABSOUDRE, signific aussi, Remettre les péchés dans le Tribunal de la Pénitence. Tout Prêtre a pouvoir d'absoudre en cas de mort. Il a le pouvoir d'absoudre des cas réservés. Absoudre un pénitent. Absoudre en confession. On dit, en parlant d'Un mort, Un tel que Dieu absolve, pour, à qui Dieu fasse miséricorde. Cette façon de parler vieillit. ABSOUS, OU ABSOUT, OUTE, participe! ABSOUTE. s. f. Absolution publique et solennelle qui se donne en général au peuple, et dont la cérémonie se fait le Jeudi Saint au matin, ou le Mercredi Saint au soir dans les cathédrales. L'Evêque a fait la cérémonie de l'absoute. On fait l'absoute dans les Paroisses aux grandes Alesses le jour de Pâques. ABSTÈME. & Celui ou celle qui ne boit point de vin. L'Église dispensoit du calice les Abstèmes. ABSTENIR. S'ABSTENIR. v. pron. (Il se conTome I, jugue comme Se tenir.) S'empêcher de faire quelque chose, se priver de l'usage de quelque chose. S'abstenir de boire et de manger. S'abstenir de jurer. Quand on a pris l'habitude de faire quelque chose, il est bien malaisé de s'en abstenir. S'abstenir de vin. Je m'abstiendrai de tout ce qui peut nuire à la santé. Il s'est abstenu de toute sorte de plaisirs. Il s'en abstint ce jour-là. Elle s'en est abstenue. On le dit quelquefois absolument. Il est plus aisé de s'abstenir que de se contenir. ABSTERGENT, ENTE. s. m. et adj. Terme de Médecine. On appelle un Abstergent, ou des Abstergens, Les remèdes qu'on emploie pour dissoudre les duretés et les épaississemens. ABSTERGER. v. a. Terme de Chirurgie. Nettoyer. Il se dit Des plaies, des ulcères. ABSTERGÉ, ÉE. participe. ABSTERSIF, IVE. adj. Propre å nettoyer. On l'emploie substantivement, et l'on dit, C'est un abstersif: on dit aussi, et même mieux, Un abstergent. ABSTERSION. s. f. L'Action d'absterger. ABSTINENCE. s. f. Action de s'abstenir. Il se dit principalement en parlant Du boire et du manger. Abstinence de vin. L'abstinence est utile au corps et à l'âme. On lui a ordonné une grande abstinence. On lui faisoit faire abstinence malgré lui. Il se dit aussi De la privation de viande en certains jours, qui n'est pas accompagnée du jeûne. Il n'est pas jeúne aujourd'hui, il n'est que jour d'abstinence. ABSTINENT, ENTE. adj. Qui est modéré dans le boire et le manger. ABSTRACTION. s. f. Terme didactique. Opération de l'esprit, par laquelle il considère séparément des choses qui sont réellement unies. Considérer les accidens en faisant abstraction des sujets auxquels ils sont attachés. La blancheur considérée par abstraction d'avec son sujet. En faisant abstraction de la qualité des personnes, vous jugerez que, etc. On dit, qu'un discours est abstrait, quand il est trop métaphysique, trop éloigné des idées communes. On dit dans le même sens, qu'Un homme est abstrait, fort abstrait. On le dit aussi pour signifier, Plongé dans la méditation et la rêverie, n'ayant de pensée et d'attention que pour l'objet intérieur qui occupe. Il ne faut pas le confondre avec Distrait. On est abstrait pour être trop appliqué à une seule chose. On est distrait par inapplication et légèreté. ABSTRAIT, est aussi substantif. L'abstrait et le concret. Voyez CONCRET. ABSTRUS, USE. adj. Qui est difficile à entendre, et qui demande une extrême applica❘tion pour être bien conçu. Il ne se dit qu'en parlant Des sciences et des choses qui exigent de la méditation. Sciences abstruses. Raisonnemens abstrus. Question abstruse. Il se dit quelquefois Des Ecrivains. Ce Philosophe m'a paru fort abstrus. ABSURDE. adj. des a genres. Qui est évidemment contre la raison et contre le sens commun. Cela est absurde. Voilà un raisonnement absurde. Dire des choses absurdes. Proposition absurde. Conséquence absurde. Conduite absurde. Il se dit aussi De l'homme qui parle ou agit absurdement. Un raisonneur absurde. Il n'y a pas d'homme plus absurde dans le monde. On fait Absurde substantif. Tomber dans l'absurde. Réduire son homme à l'absurde, Le forcer à se rendre ou à déraisonner. On dit, Réduire à l'absurde, pour, Réduire une opinion, un raisonnement à quelque chose qui choque le bon sens. On dit par extension et familièrement, en parlant Des personnes, Un homme absurde, pour signifier, Un homme qui dit habituellement des absurdités. ABSURDEMENT. adv. D'une manière absurde. Raisonner, parler absurdement. ABSURDITÉ. s. f. Vice de ce qui est ab On dit, qu'Un homme est dans des abstrac-surde. L'absurdité d'un discours. Il se dit aussi tions continuelles, pour, qu'll rêve continuellement, qu'il est appliqué à toute autre chose qu'à celle dont on parle, ou qu'il a sous les yeux. ABSTRACTIVEMENT.adv. Par abstraction, d'une manière abstraite. On peut considérer abstractivement les qualités du corps. ABSTRAIRE. v. a. (Il se conjugue comme Traire.) Terme didactique. Faire abstraction, considérer séparément des choses qui sont réellement unies. Pour connoître l'accident comme accident, il faut l'abstraire du sujet, de la subs tance. ABSTRAIT, AITE. participe. Il est aussi adjectif et terme didactique, et n'est guère d'usage que dans cette phrase, Terme abstrait, qui se dit d'une qualité considérée toute seule, et détachée du sujet. Ainsi, La rondeur, la blancheur, la bonté, sont des termes abstraits; et, rond, blanc, bon, unis à des noms de substances, comme pain rond, vin blanc, bon Prince, sont des termes concrets. De la chose absurde. Il s'ensuivroit de là une grande absurdité. On dit par extension, en parlant Des personnes, Cet homme est d'une absurdité rare. ABU ABUS. s. m. Usage mauvais, excessif ou injuste de quelque chose. L'abus qu'il a fait de ses richesses, de ses forces, de son autorité. H se dit aussi absolument, pour signifier, Désordre, usage pernicieux. Abus manifeste, notoire. Réformer, corriger, retrancher les abus. Ils'est glissé divers abus dans la Justice. Il faut distinguer entre un usage reçu, et un abus qui s'est introduit. Les exemptions trop fréquentes dégénèrent en abus. Appel comme d'abus. C'est l'appel qu'on interjette au Parlement d'une Sentence rendue par un Juge Ecclésiastique, qu'on prétend avoir excédé son pouvoir. Interjeter appel comme d'abus. Quand on dit, Le Parlement a 2 |