Cromwell

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Rouff et Cie, 1840 - 566 pages
 

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Page 11 - Le christianisme amène la poésie à la vérité. Comme lui, la muse moderne verra les choses d'un coup d'oeil plus haut et plus large. Elle sentira que tout dans la création n'est pas humainement beau, que le laid y existe à côté du beau , le difforme près du gracieux, le grotesque au revers du sublime, le mal avec le bien, l'ombre avec la lumière.
Page 16 - C'est que le beau, à parler humainement , n'est que la forme considérée dans son rapport le plus simple, dans sa symétrie la plus absolue , dans son harmonie la plus intime avec notre organisation. Aussi nous offre-t-il toujours un ensemble complet, mais restreint comme nous. Ce que nous appelons le laid , au contraire , est un détail d'un grand ensemble qui nous échappe, et qui s'harmonise non pas avec l'homme , mais avec la création tout entière.
Page 488 - En littérature, comme en toute chose, il n'ya que le bon et le mauvais, le beau et le difforme, le vrai et le faux.
Page 38 - ... recherche; passant d'une naturelle allure de la comédie à la tragédie, du sublime au grotesque; tour à tour positif et poétique, tout ensemble artiste et inspiré, profond et soudain, large et vrai; sachant briser à propos et déplacer la césure pour déguiser sa monotonie d'alexandrin; plus ami de l'enjambement qui l'allonge que de l'inversion qui l'embrouille; fidèle à la rime...
Page 38 - ... lyrique, épique, dramatique, selon le besoin ; pouvant parcourir toute la gamme poétique, aller de haut en bas, des idées les plus élevées aux plus vulgaires...
Page 31 - Cela ressemble à tout!» Et, par une logique faite exprès, chacune de ces deux formules est une critique. Disons-le donc hardiment. Le temps en est venu, et il serait étrange qu'à cette époque, la liberté, comme la lumière, pénétrât partout, excepté dans ce qu'il ya de plus nativement libre au monde, les choses de la pensée.
Page 18 - Shakespeare, c'est le drame ; et le drame, qui fond sous un même souffle le grotesque et le sublime, le terrible et le bouffon, la tragédie et la . •• \\\ comédie, le drame est le caractère propre de la troisième époque de poésie, de la littérature actuelle.
Page 23 - Grâce à lui, point d'impressions monotones. Tantôt il jette du rire, tantôt de l'horreur dans la tragédie. Il fera rencontrer l'apothicaire à Roméo, les trois sorcières à Macbeth, les fossoyeurs à Hamlet. Parfois enfin il peut sans discordance, comme dans la scène du roi Lear et de son fou, mêler sa voix criarde aux plus sublimes, aux plus lugubres, aux plus rêveuses musiques de l'âme.
Page 38 - Le vers est la forme optique de la pensée. Voilà pourquoi il convient surtout à la perspective scénique. Fait d'une certaine façon, il communique son relief à des choses qui, sans lui, passeraient insignifiantes et vulgaires. Il rend plus solide et plus fin le tissu du style. C'est le nœud qui arrête le fil. C'est la ceinture qui soutient le vêtement et lui donne tous ses plis.
Page 33 - Il a, pour ses créations les plus capricieuses, des formes, des moyens d'exécution, tout un matériel à remuer. Pour le génie , ce sont des instruments ; pour la médiocrité , des outils. D'autres, ce nous semble , l'ont déjà dit : le drame est un miroir où se réfléchit la nature.

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