Images de page
PDF
ePub

BANNE. subst. f. (On ne prononce qu'une N dans ce mot et les suivans.) Grosse toile qui sert ordinairement à couvrir les grains et les autres marchandises qui sont dans les bateaux. Mettre une banne sur un bateau, de peur de la pluie ou de la chaleur.

Il signifie aussi Une espèce de grande manne faite de branchage. BANNER. v. act. Couvrir quelque chose avec une banne.

BANNÉ, ÉB. participe. BANNERET. adj. On appeloit autrefois ainsi Celui qui avoit droit de bannière à la guerre. Seigneur banneret. Chevalier banneret.

BANNETON. sub. mas. Espèce de coffre percé qui sert à conserver le poisson dans l'eau.

BANNIÈRE. sub. fém. Enseigne, Drapeau, Étendard.

Anciennement on appeloit de ce nom l'Enseigne du Seigneur de Fief, sous laquelle se rangeoient ses Vassaux, lorsqu'ils alloient à la guerre. Et ce mot n'est plus d'usage en cette acception que dans ce proverbe, Cent ans bannière, cent ans civière, par lequel on marque les changemens de fortune qui arrivent dans les familles.

A présent, Bannière signifie l'Enseigne ou l'Étendard d'un vaisseau ou d'une galère, par lequel, quand il est arboré, on reconnoît de quelle nation est le vaisseau, s'il est François, Espagnol, Anglois, Hollandois, etc. Arborer la bannière. Trafiquer sous la bannière de France. On dit généralement aujourd'hui Pavillon. Voy.cemot.

Il signifie aussi l'Étendard d'une Église, d'une Confrérie, que l'on porte

aux Processions. La croix et la bannière. La bannière d'une Paroisse. La bannière d'une Confrérie.

On dit proverbialement, Aller audevant de quelqu'un avec la croix et la bannière, pour dire, Lui faire une réception honorable.

On dit familièrement et figurément, Se ranger sous la bannière de quelqu'un, pour, Se ranger de son parti.

BANNIR. v. a. Condamner par autorité de Justice à sortir d'un État, d'une Province, d'un Ressort, etc. Bannir à son de trompe. Bannir à temps. Bannir à perpétuité. Bannir d'un Ressort. Bannir du Royaume.

Il signifie aussi, Chasser, éloigner, exclure. Il faut bannir les médisans des bonnes compagnies. Bannissons les fripons de notre société. Et on dit, Se bannir d'une compagnie, pour dire, S'abstenir d'y aller.

BANNIR, dans le sens d'éloigner de soi, se dit figurément De diverses choses. Bannir le vice. Bannir toute crainte, toute honte. Bannir le chagrin de son esprit. Bannir un ingrat de sa mémoire.

BANNI, IE. participe.

Il est aussi substantif. Obtenir le rappel d'un banni. Un misérable banni.

On dit d'Un homme odieux et mé→ prisé, à qui toutes les portes sont fermées, qu'Il est banni de partout; et d'Une opinion généralement abandonnée, Cette opinion, ce système est banni de toutes les Écoles.

[merged small][ocr errors]

Il se dit plus ordinairement De l'état et de la fonction de celui qui fait un tel commerce. Tenir la banque. Faire la banque. Tenir banque ouverte. Ce Négociant entend bien la banque.

BANQUE, signifie aussi, Une caisse publique, tenue sous la direction des Magistrats, et dans laquelle l'argent des particuliers est en dépôt. La Banque de Venise. La Banque d'Amsterdam.

BANQUE, en de certains Jeux de cartes ou autres, se dit Du fonds d'ar gent que celui qui tient le jeu a devant soi, pour payer ceux qui gagnent contre lui. La banque est considérable.

BANQUEROUTE. subs. f. Faillite que font les Négocians qui manquent à payer leurs créanciers par insolvabilité feinte ou véritable. Banqueroute frauduleuse. Faire banqueroute.

Il se dit dans un sens plus étendu, De l'abandon qu'un homme fait de tous ses biens à ses créanciers, faute de les pouvoir payer. Il a tant fait de folles dépenses, qu'il a été obligé de faire banqueroute.

On dit figurément et familièrement, Faire banqueroute, pour dire, Manquer à ce qu'on a promis. Il devoit être de notre partie, mais il nous a fait banqueroute; et Faire banqueroute à l'honneur, pour dire, Manquer à son honneur, agir contre son devoir.

BANQUEROUTIER. s. m. Négociant qui a fait banqueroute, et généralement tout débiteur qui abandonne ses biens, et en fait cession. On condamnoit autrefois les banqueroutiers frauduleux au pilori et au gibet. On dit Banqueroutière dans le même sens.

BANQUET. sub. m. Festin, repas magnifique. Banquet somptueux. Assister à un banquet.

On appelle Le banquet des sept Sages, Le repas où on dit que se trouvèrent les sept Sages de la Grèce. Et en Poésie on dit, Le banquet des Dieux, pour dire, Le repas où l'on supposoit que les Dieux se trouvoient avec Jupiter.

On nomme Banquet Royal, Un repas de cérémonie, où le Roi mange en public avec toute sa famille, et tous les Princes et Princesses du sang.

En termes de Dévotion, on dit, Le banquet des Élus, le banquet de l'Agneau, pour dire, La joie de la béatitude céleste. Et on appelle la Sainte-Communion, Le sacré banquet.

BANQUETER. v. n. Faire bonne chère. On dit de quelqu'un qui se trouve fréquemment dans de grands repas, Ilne fait que banqueter. Il est fam.

BANQUETTE. s. f. Terme de Fortification. Petite élévation de pierre,

ou de

de terre, gazon, pour tirer pardessus le parapet d'un bastion, ou le revers d'une tranchée.

BANQUETTE, est aussi une sorte de barc rembourré.

On appelle Banquettes, Les endroits relevés d'un chemin, d'un pont, où il n'y a que les gens de pied qui passent.

On donne ce nom aux pétits bancs placés dans les salles de spectacles, dans les lieux d'assemblée, et où s'asseyent les assistans. Disposer des banquettes. Garnir une salle de banquettes.

BANQUIER. s. m. Celui qui tient banque, et qui fait commerce d'argent de place en place. Marchand Banquier. Les Banquiers de Lyon, d'Anvers, de Paris. J'ai pour tant de lettres de change sur un tel Banquier.

On appelle Banquier en Cour de Rome, Certains Officiers dont la fonction est de faire venir des expéditions de la Cour de Rome, comme provisions de Bénéfices, dispenses, etc. Banquier Expéditionnaire en Cour de Rome.

BANQUIER, se dit aussi, en de certains Jeux, De celui qui tient le jeu contre tous ceux qui veulent jouer avec lui, et qui a un certain fonds d'argent pour les payer lorsqu'ils gagnent. Le Banquier a beaucoup gagné.

BANS. s. m. pl. Terme de Chasse. Nom qu'on donne aux lits des chiens. BANVIN. subs. mas. Droit qu'a un Seigneur de vendre le vin de son cru à l'exclusion de tout autre, dans sa Paroisse, durant le temps marqué par la Coutume.

BAP

BAPTÊME. s. m. (Le P ne se prononçant pas, on écrit aussi Batême.) Celui des sept Sacremens de l'Église, par lequel on est fait Chrétien, et qui se confère par le moyen de l'eau qu'on verse sur la tête, et des paroles sacramentelles. Le Sacrement de Baptême. Le péché originel est effacé par l'eau du Baptême. Tenir un enfant sur les fonts de Baptême. Recevoir le Baptême. Nom de Baptême. Dans les premiers siècles de l'Église, on conféroit le Baptême par immersion. Baptême par aspersion.

On appelle figurément Baptême de sang, Le martyre d'un Néophite avant que d'être baptisé.

BAPTISER, ou BATISER. v. a. Conférer le Baptême. On baptise avec de l'eau, au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit.

Il se dit quelquefois Des seules cérémonies qui accompagnent le Baptême. Cet enfant n'est qu'ondoyé, il faut le porter à l'Eglise pour le baptiser.

On dit par extension, Baptiser des cloches, pour dire, Les bénir avec certaines cérémonies, et leur donner

un nom.

On dit proverbialement et abusivement, Baptiser quelqu'un, pour dire, Lui donner un sobriquet; et figurém. et familièrement, Baptiser son vin, pour dire, Y mettre de l'eau. Cet homme-là n'aime pas à baptiser son vin. BAPTISÉ, ÉE. participe. BAPTISMAL, ALE. adj. (Le P et I'S se prononcent.) Qui appartient au Baptême,

Baptême, qui donne le Baptême. L'eau baptismale. Garder l'innocence baptismale.

On dit, Les Fonts baptismaux, pour dire, Les fonts où l'on baptise; et on appeloit autrefois Robe baptismale Une robe blanche, qu'on portoit huit jours durant après le Baptême.

BAPTISTAIRE. adj. Il ne se dit guère qu'avec Registre et Extrait. On appelle Registre Baptistaire, Le Registre où l'on met les noms de ceux qu'on baptise; et Extrait Baptistaire, l'Extrait qu'on tire de ce Registre.

Dans ce dernier sens il est aussi substantif, et signifie Extrait Baptistaire. Il justifie par son baptistaire qu'il est majeur.

BAPTISTÈRE ou BATISTÈRE. s. m. (Le P ne se prononce point, mais I'S se prononce.) On appeloit ainsi Une petite Église qu'on bâtissoit autrefois auprès des Cathédrales pour y administrer le Baptême. Le Baptistère de Constantin est auprès de Saint Jean-deLatran.

BAQ

BAQUET. sub. m. Espèce de petit cuvier de bois, qui a les bords fort bas. Mettre de l'eau dans un baquet.

BAR

BARAGOUIN. sub. masc. Langage imparfait et corrompu. Cet homme – là parle mal, son discours est un vrai baragouin.

Il se dit aussi, abusivement, Des Langues qu'on n'entend pas. Je n'entends rien au baragouin de ces étrangers.

BARAGOUINAGE, subst. mas. se prend aussi dans le sens de Baragouin, mais il se dit plus communément d'une manière de parler vicieuse, embrouillée, qui rend ce qu'une personne dit difficile à comprendre. Tout son discours n'étoit qu'un baragouinage. Il est familier.

BARAGOUINER. v. n. Parler mal une Langue. Cet homme ne fait que baragouiner.

Il se dit aussi, abusivement, d'Une Langue qu'on n'entend pas. Ces étrangers baragouinoient entr'eux.

Il se dit par extension, pour dire, Prononcer confusément, parler inintelligiblement. Il a baragouiné son discours. Il nous a baragouiné je ne sais quel raisonnement. Il est ici actif.

BARAGOUINEUR, EUSE. subst. Qui baragouine, qui parle mal une Langue, qui la prononce mal. Cest un baragouineur. Un baragouineur fort importun.

BARAQUE. subst. fém. Hutte que font les Soldats pour se mettre à couvert. Sitôt qu'on fut arrivé, on fit des baraques.

C'est aussi un terme de dénigrement, en parlant d'Une maison mal bâtie. Ce qu'il appelle son Château, est une baraque, proprement une baraque. Les domestiques disent d'Une Maison où ils sont mal payés, mal nourris, C'est une baraque.

BARAQUER. v. a. Faire des baraques. Son plus grand usage est avec le Tome I.

pronom personnel. Les Soldats n'eurent pas le temps de se baraquer.

BARAQUÉ, ÉE. participe. BARATTE. s. f. Sorte de vaisseau de bois, fait en forme de long baril, plus large par en bas que par en haut, dans lequel on bat le beurre.

BARATTER. v. a. Remuer, agiter du lait dans une baratte pour faire du beurre.

BARATTÉ, ÉE. participe.

BARATTERIE. sub. f. Terme de Marine. Tromperie d'un Patron de navire, par déguisement de marchandise, ou fausse route.

BARBACANE. s. f. Petite ouverture pratiquée dans les murs des Châteaux et des Forteresses, pour pouvoir tirer à couvert sur les ennemis.

Il se dit aussi Des ouvertures qu'on laisse au mur d'une terrasse pour l'écoulement des eaux.

BARBARE. adj. des 2. genr. Cruel, inhumain. Ẩme barbare. Cœur barbare. N'attendez aucune miséricorde, aucune grâce de ces gens-là, ce sont des gens

barbares.

Il signifie figurément, Sauvage, qui n'a ni lois, ni politesse. C'est un peuple barbare.

BARBARE, en matière de langage, se dit Des termes qui sont impropres. Cette manière de parler est barbare. Ces termes sont barbares. On appelle Barbare, Une Langue qui n'a point de rapport à la nôtre, et qui est rude et choque l'oreille. Les Iroquois parlent une Langue fort barbare.

BARBARE, est aussi substantif dans la signification de Cruel, sauvage. L'irruption des barbares. Les Iroquois sont de vrais barbares. C'est un vrai barbare. Les anciens Grecs et les Romains traitoient de barbares tous ceux qui n'étoient pas de leur Nation.

BARBAREMENT. adverbe. D'une façon barbare. Il a été traité barbarement. Ces peuples vivent barbarement. C'est parler barbarement.

BARBARESQUE. adj. des 2 genres. Qui appartient aux peuples de Barbarie. Navire Barbaresque. Corsaire Barbaresque.

Il se prend aussi substantivement, pour signifier Ces peuples mêmes. Être en guerre avec les Barbaresques.

Il signifie aussi quelquefois, Qui appartient à des peuples barbares. Grandeurbarbaresque. Faste barbaresque. Dans ces phrases il est pris adjectivement.

BARBARIE. s. f. Cruauté, inhumanité. Tout le monde déteste la barbaric de ces peuples, la barbarie de cet homme-là.

BARBARIE, signifie aussi, Manque de politesse. La barbarie étoit grande en ce temps-là. Le Roi François Premier a rétabli les Belles-Lettres en France, et en a chassé la barbarie.

On appelle Barbarie de langage, Les façons de parler grossières et impropres dont on se sert.

BARBARISME. sub. mas. Faute de diction, 1°. En se servant de mots inusités, comme Un visage rébarbaratif, pour, rébarbatif; Aigledon pour, édredon, duvet de certains oiseaux du nord; Ils réduirent, pour, ils

réduisirent; 2°. En donnant à des mots un sens contraire au bon usage, Il à pour vous des boyaux de père, pour, des entrailles de père; Il a recouvert la vue pour, il a recouvré la vue; 3°. En associant les mots d'une manière choquante et extraordinaire, Je suis froid pour, j'ai froid. Le barbarisme et le solécisme sont deux grands vices d'élocution.

BARBE. s. f. Poil du menton et des joues. Barbe blanche. Barbe grise. Barbe vénérable. Barbe rase. Grande barbe. Porter la barbe longue. Faire la barbe à quelqu'un. Se faire la barbe. Faire sa barbe. Se faire faire la barbe. La barbe lui vient. Il n'a pas un poil de barbe. Il a fait une recrue dè bons hommes tous portant barbe. Se peindre la barbe. Se mettre une fausse barbe pour se déguiser. Un bassin à barbe, un plat à barbe.

On appelle par mépris Un jeune homme, Jeune barbe; et quand il veut faire des choses qui demandent plus de maturité, plus de poids que n'en ont ordinairement les gens de son âge, on lui dit, qu'Il a la barbe trop jeune et l'on dit, en parlant d'Un vieillard, Barbe grise. L'un et l'autre sont familiers.

[blocks in formation]

.

On dit, Faire la barbe à quelqu'un, pour dire, Exercer la supériorité sur lui.

On dit proverbialem. qu'Un homme rit dans sa barbe, pour dire, qu'Il est bien aise de quelque chose, mais qu'il n'en veut pas faire semblant.

On appelle Barbes, Des bandes de toile ou de dentelle, qui pendent aux cornettes des femmes.

BARBE, se dit aussi Des longs poils que certains animaux ont à la gueule. Barbe de bouc. Barbe de chat.

On appelle Barbe de coq, Les deux petits morceaux de chair qui pendent sous le bec des coqs ; Barbes de baleine, Les fanons d'une baleine. Et en parlant d'Un turbot, d'une barbue, êt de quelques autres poissons plats, on appelle Barbes, Les cartilages qui leur servent de nageoires. Servir les barbes d'un turbot.

On appelle aussi figurément, Barbes d'épi, Les pointes des épis; et Barbes de plume, Les petits filets qui tiennent au tuyau des plumes.

BARBE. s. m. Cheval de cette partie de la côte d'Afrique, qu'on appelle la Barbarie. Il a acheté deux beaux Barbes. Les Barbes ont beaucoup de vitesse. Il est aussi adjectif. Un cheval barbe.

BARBE-DE-BOUC. subs. f. Plante laiteuse, dont on connoît particulièrement deux espèces : l'une, dont les fleurs sont jaunes, croît dans les prés et autres lieux humides; l'autre a les fleurs purpurines, tirant sur le bleu. On la cultive dans les jardins; c'est le Salsifis ordinaire. Toutes deux sont stomachiques, apéritives et vulnéraires.

BARBE-DE-CHEVRE. s. f. Plante qui porte de petites fleurs blanches, et tire son nom de la manière dont elles sont arrangées sur les tiges.

[merged small][ocr errors]
[ocr errors]

BARBE-DE JUPITER. s. f. Arbrisseau garni de petites feuilles argentées ou soyeuses, et qui porte des fleurs légumineuses. On donne le même nom à plusieurs autres plantes, dont le caractère est fort différent.

BARBE-DE-MOINE, ou CUSCUTE. sub. fém. Plante. Elle pousse des filets rouges aussi déliés que les cheveux, et qui s'attachent à différentes sortes de plantes.

BARBE-DE-RENARD. s. f. Plante épineuse. De ses tiges découle une gomme nommée vulgairement Gomme adragant. Les Peintres en font usage, et elle entre dans quelques compositions médicinales.

SAINTE-BARBE, subst. fém. en terme de Marine Chambre des canonniers, l'endroit du vaisseau où l'on tient la poudre. Le feu prit à la SainteBarbe.

BARBEAU. sub. mas. Poisson d'eau douce, ainsi nommé, parce qu'il a comme quatre barbes ou moustaches à chacun des deux côtés de la gueule. Barbeau de Seine.

BARBEAU, est aussi Une petite plante qui vient dans les blés, et qui porte des fleurs bleues. On l'appelle quelquefois Bluet.

BARBÉIER ou BARBOTER. v. n. Terme de Marine. Il se dit Du vent lorsqu'il rase la voile.

BARBERIE. s. f. Terme des Statuts des Perruquiers, pour signifier L'art de raser et de faire les cheveux. Dans quelques communautés d'hommes, lieu où l'on fait la barbe.

BARBET, ETTE. s. Chien à poil long et frisé, qui va à l'eau. Ce barbet va bien à l'eau, il rapporte bien. Tondre un barbet. Une belle barbette.

On dit familièrement d'Un homme fort crotté, qu'Il est crotté comme un barbet ; et d'Un homme qui en suit un autre partout, qu'Il le suit comme un barbet. Et dans le discours familier, en parlant d'Un homme soupçonné de rapporter tout ce qu'on fait, tout ce qu'on dit, on dit que C'est un barbet. BARBETTE. s. f. Espèce de plateforme sans épaulement, d'où l'on tire du canon à découvert. Tirer à barbette. BARBICHON. s. mas. Diminutif de barbet. Un joli barbichon.

BARBIER. s. m. Celui dont la profession est de faire la barbe. Barbier Etuviste. Barbier Perruquier. Barbier de village.

On dit proverbialement, qu' Un Barbier rase l'autre, pour dire, que Les gens d'une même profession, de même humeur, se servent et se favorisent mutuellement.

[ocr errors][merged small]

servent pour railler les Vieillards. Vieux barbon. Les jeunes gens se moquent des barbons. En parlant d'Un jeune homme trop sérieux pour son âge, on dit, qu'Il fait déjà le barbon.

BARBOTE. s. f. Poisson de rivière, qui a la tête et la queue terminées en pointe.

BARBOTER. v. n. Mot qui sert à exprimer le mouvement et le bruit que certains oiseaux aquatiques font avec le bec, particulièrement les canes et les canards, quand ils cherchent dans l'eau ou dans la boue de quoi manger. Des canes qui barbotent dans une mare. Il se dit aussi, pour, Marcher dans la boue humide, s'y crotter. Le jardin est inondé, on y barbote partout.

BARBOTEUR. sub. m. On appelle ainsi communément Un canard privé. Prendre un barboteur pour un canard sauvage.

BARBOTEUSE. s. f. Raccrocheuse. Terme d'injure et de mépris, en parlant d'Une femme de mauvaise vie, qui sollicite les hommes dans la rue. C'est une barboteuse. Il voit des barboteuses. Il est familier et même populaire.

BARBOTINE. subst. fém. Semence menue, amère et chaude, propre à faire mourir les vers qui s'engendrent dans le corps humain.

BARBOUILLAGE. s. m. Mauvaise peinture. Ce n'est pas là de la peinture, ce n'est que du barbouillage.

Il se dit aussi d'Un récit, d'un raisonnement embrouillé. On ne comprend rien à ce barbouillage.

BARBOUILLER. v. a. Salir, gåter. Il lui a barbouillé le visage. Se barbouiller les mains. Il est tout barbouillé d'encre.

BAR BOUILLER, signifie aussi, Peindre grossièrement de quelque couleur avec une brosse. Barbouiller de noir un jeu de paume. Barbouiller un plancher. Barbouiller des portes, des fenêtres.

Il se dit aussi pour, Prononcer mal, parler sans ordre. Cet homme barbouille, on ne l'entend pas. Qu'est-ce qu'il barbouille? Il a barbouillé tout du long de son discours. Il a barbouillé sa harangue, veut dire, Il l'a mal prononcée.

On dit, Barbouiller du papier, pour dire, Mal écrire, soit pour les caractères, soit pour la composition. Cet homme a barbouillé bien du papier en sa vie, et n'a jamais écrit une ligne qui vaille; et, Barbouiller un récit, pour dire, L'embrouiller. Je ne sais comment il a barbouillé ce récit, cette affaire.

On dit figurément, qu'Un homme s'est bien barbouillé, pour dire, qu'Il a gâté sa réputation. Il s'est bien barbouillé dans le monde dans sa Compagnie. Il est du style familier.

"

BARBOUILLÉ, ÉE. participe.

On dit proverbialement et bassement, d'Une personne qui dit quelque chose de fort déraisonnable et de fort ridicule, qu'Elle se moque de la barbouillée.

Il se dit aussi De ceux qui, ayant bien fait leurs affaires, se moquent de tout ce qui peut arriver, et de ce que l'on peut dire et faire. Il ne craint rien, il se moque de la barbouillée. BARBOUILLEUR, s. mas. Artisan

qui peint grossièrement avec une brosse des planchers, des murailles, des portes, des fenêtres. J'ai fait venir un barbouilleur pour noircir ce jeu de paume, pour blanchir mon escalier.

On appelle figurément Un mauvais Peintre, Un Barbouilleur.

On appelle de même Un méchant Écrivain, Un Barbouilleur de papier ; et simplement, Un Barbouilleur.

Il signifie aussi, Bavard confus, inintelligible. Faites taire ce Barbouil

leur.

BARBU, UE. adj. Qui a de la barbe. Être tout barbu. Cette femme est barbue

comme un homme.

BARBUE. subst. fémin. Poisson de mer, plat, et du genre de ceux qu'on appelle Turbots. Grande Barbue. Petite Barbue.

BARCALON. s. mas. Titre du premier Ministre de Siam. BARCAROLLE. sub. fém. Chanson Italienne, chantée à Venise par le peuple, et surtout par les Gondoliers. BARD. sub. m. Civière à bras, sur laquelle on porte des pierres, du fumier et autres choses. Ils ont apporté cette pierre sur un bard.

BARDACHE. subst. masc. Terme obscène. Jeune homme dont les Pédérastes abusent.

BARDANE, ou GLOUTERON. s. f. Plante qui croît le long des chemins. Il y en a de deux sortes, la grande et la petite. Elle est vulnéraire, et`a plusieurs autres vertus.

BARDE. s. f. C'étoit autrefois une espèce d'armure faite de lames de fer, pour couvrir le poitrail et les flancs d'un cheval.

BARDE, aujourd'hui ne se dit plus que pour signifier Une tranche de lard fort mince, dont on enveloppe des chapons, des gélinottes, des cailles, et autres oiseaux, au lieu de les larder. Une barde de lard.

BARDE. s. m. Poëte chez les anciens Celtes, dont le principal ministère étoit de chanter les vertus et les exploits des Héros. Le célèbre Barde Ossian.

BARDEAU. s. m. Petits ais minces et courts, dont on couvre les maisons et dont on se sert à divers au

[ocr errors]

tres usages. Un millier de bardeaux. Une maison couverte de bardeau. Acheter du bardeau.

BARDELLE. sub. fém. Espèce de selle faite de grosse toile piquée de bourre.

BARDER. v. a. Armer et couvrir de bardes. Barder un cheval.

BARDER, signifie encore, Charger des pierres, des bois, etc. sur un bard. Barder des pierres. Son plus grand usage est pour signifier, Couvrir de bardes de lard. Barder un chapon, une gélinotte, une caille, etc.

BARDÉ, ÉE. participe. Un cheval bardé et caparaçonné. Chapon bardé. Des cailles bardées.

On dit d'un homme qui porte plusieurs décorations de diverses Cours, qu'Il est bardé de cordons; et familièrement d'Un homme qui a beaucoup de travers, qui prête beaucoup à la raillerie, qu'Il est bardé de ridicules.

BARDEUR. 8. masc. Qui porte un bard. Il faut avoir des bardeurs pour transporter ces pierres.

BARDIS. 8. mas. Terme de Marine. Séparation de planches qu'on fait à fond de cale pour charger des blés.

BARDOT. s. m. Petit mulet qui est ordinairement à la tête des mulets, et qui porte le muletier avec ses provisions et ses ustensiles. Ce bardot est trop chargé.

On appelle figurément Bardot, Celui sur qui les autres se déchargent de leur tâche, ou qu'ils prennent pour sujet de leurs plaisanteries. C'est le bardot de la compagnie.

BARGUIGNAGE. s. m. Difficulté à se résoudre, à prendre un parti. Point tant de barguignage. Il est du style familier.

BARGUIGNER. v. neut. Hésiter, avoir de la peine à se déterminer, particulièrement quand il s'agit d'un achat, d'une affaire, d'un traité. Il ne faut point barguigner avec ce Marchand. Il a été deux mois à barguigner avant que de rien conclure. Il ne faut point tant barguigner pour dire son opinion. À quoi bon tant barguigner? Il est du style familier.

BARGUIGNEUR, EUSE. 8. Qui barguigne. Ce n'est qu'un barguigneur. Cette femme est une grande barguigneuse. BARIL. s. m. (On prononce Bari.) Sorte de petit tonneau. Baril plein. Baril vide. Défoncer un baril.

On dit, Baril d'huile, Baril de moutarde, Baril de poudre, Baril d'olives, Baril de plomb, Baril d'anchois, Baril de harengs, etc. pour dire, Baril plein d'huile, etc.

BARILLAR. 8. m. (On mouille les L.) Officier de Galère, qui a soin du vin et de l'eau.

BARILLET. s. m. diminutif. ( On mouille les L.) Petit baril. Barillet d'ivoire. Barillet d'argent.

On appelle Barillet dans les montres et pendules à ressort, La boîte cylindrique qui renferme le ressort.

BARIOLAGE. s. m. Assemblage de diverses couleurs mises d'une manière bizarre. Voilà un étrange bariolage. Il est du style familier.

BARIOLER. v. act. Peindre de diverses couleurs mises sans règle. Qui est le barbouilleur qui a bariolé cette cheminée ? Il est du style familier.

BARIOLÉ, ÉB. participe. On dit, Un habit bariolé, pour dire, Un habit fait de diverses étoffes, de diverses couleurs mal assorties.

BARLERIA. s. fém. Plante d'Amérique, qui a pris son nom de celui d'un Naturaliste qui l'a apportée en Europé, le Père Barelier, Jacobin.

BARLONG, GUE. adject. Qui est d'une longueur mal proportionnée. Ce bosquet est barlong. Il est plus usité en parlant d'habits. Votre manteau est barlong.

BARNACHE. s. f. Oiseau de passage, espèce d'oie qui se trouve sur les côtes de la mer. Les barnaches se mangent en Carême comme les macreuses.

BARET. s. mas. Cri d'un Éléphant ou d'un Rhinocéros.

BAROMÈTRE. s. mas. Instrument

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

BARRAGE. 8. masc. Certain droit qu'on lève sur les bêtes de somme et sur les chariots pour l'entretien du pavé et des grands chemins. BARRAGER. s. m. Celui qui reçoit le droit de barrage.

BARRE. sub. fém. Pièce de bois, de fer, etc. étroite et longue. Barre de bois. Barre de fer. Il seroit malaisé d'enfoncer cette porte, il y a une bonne barre. Barre d'or, barre d'argent. On dit figurément, Cette promesse, ce billet est de Por en barre; C'est une promesse sur laquelle on peut compter, un billet qui sera bien payé.

On dit, qu'on donnera cent coups de barre à quelqu'un, pour dire, qu'on le maltraitera.Et proverbialement on dit, Roide comme une barre de fer, pour dire, Inflexible, intraitable.

On dit d'un homme ferme, inébranlable, Cet homme est une barre,

Jeter la barre, lancer la barre. Sorte de Jeu où l'on s'exerçoit autrefois.

BARRE, en termes de Jurisprudence, se dit Du lieu où se font quelques ins. tructions de procès, et les adjudications des biens par décret. Sa Charge a été vendue à la Barre de la Cour. La Barre des Requétes du Palais, du Châ telet.

Il se dit aussi De la place marquée où on doit se tenir, soit lorsqu'on est mandé par quelque injonction des Magistrats, soit lorsqu'on se présente pour quelque demande. On l'a mandé à la Barre. Il a parlé à la Barre.

On l'emploie dans le même sens en parlant Des Assemblées nationales. La Chambre des Communes d'Angleterre fait venir un Citoyen à sa Barre pour l'interroger sur les objets dont elle s'occupe.

BARRE, est aussi le nom de la pièce d'un tonneau qui traverse le fond par le milieu. Il faut percer ce muid au-dessus de la barre, au-dessous de la barre. Ce vin est à la barre.

BARRE, se dit aussi d'Un trait de plume que l'on passe sur un acte pour l'annuller, ou sur quelque partie d'un écrit pour l'effacer, ou sous quelques mots pour les faire remarquer. Tirez une barre sur ces mots-là pour les effacer. Faites une barre sous ceux-ci pour les faire remarquer.

Il se dit aussi d'Une ligne qu'on tire à la fin d'un écrit ou d'une liste. Tirer une barre. Tirer la barre.

BARRE, en termes de Marine, est Un banc de sable qui barre une rivière ou un port, en tout ou en partie, et force, lorsqu'elle est continue, d'alléger les vaisseaux, ou d'attendre la marée. La barre de Baïonne, de San-Lucar, d'Arcasse, etc.

BARRE, en termes de Blason, signifio Une des pièces de l'écu, laquelle va du haut de la partie gauche de l'écu, au bas de la partie droite. Il porte de gueules à la barre d'argent. ́

BARRES, au pluriel, est Un jeu de course entre des jeunes gens, et dans de certaines limites. Ils s'amusent à jouer aux barres. Toucher barres.

On dit figurément, Jouer aux barres, en parlant De ceux qui se cherchent l'un l'autre sans se trouver. Et on dit, qu'Un homme a barres sur un autre pour dire, qu'Il a quelque avantage sur lui, ou qu'il est en pouvoir de lui nuire; et Partir de barres, pour dire, Partir sur-le-champ.

On dit aussi, Je n'ai fait que toucher barres, pour dire, qu'On est parti le moment d'après qu'on est arrivé.

On appelle Barres, De longues pièces de bois rondes suspendues horizontalement à deux cordes, pour séparer les chevaux dans les écuries. Ces chevaux se battroient, il faut leur mettre des barres. Ce cheval s'est blessé, parce qu'il s'est pris dans sa barre.

BARRES, se dit au pluriel, De cette partie de la mâchoire du cheval, sur laquelle le mords appuie. Ce cheval a les barres usées, échauffées. Il faut ménager les barres d'un jeune cheval.

BARREAU. s. m. Espèce de barre. Les barreaux d'une fenêtre. Il passa autravers des barreaux. Il rompit les barreaux.

BARREAU, signifie aussi Le lieu où se mettent les Avocats pour plaider. Hanter le Barreau. Suivre le Barreau. Fréquenter le Barreau.

On dit, Quitter le Barreau ⚫ pour dire, Quitter la plaidoirie; et quelquefois pour dire, Quitter entièrement la profession d'Avocat.

BARREAU, se dit aussi De tout le corps des Avocats. Tout le Barreau est de cet avis. C'est l'usage du Barreau. La discipline du Barreau. L'éloquence du Barreau.

BARRER. v. act. (Bårer.) Fermer avec une barre par derrière. Barrer une porte, barrer une fenêtre.

Il signifie aussi, Garnir d'une barre, fortifier d'une barre. Barrer une table. Barrer la table d'un luth. Barrer un tonneau,

Il signifie encore, Tirer des traits de plume sur quelque écrit, pour montrer qu'il n'y faut point avoir d'égard. Il faut barrer ces deux lignes-là.

On dit aussi, Barrer le chemin pour dire, Clorre, fermer le passage, le chemin; et figurément, Barrer le chemin à quelqu'un, pour dire, L'empêcher d'avancer sa fortune, de réussir dans ses desseins. On lui a barré le. chemin.

On dit, Barrer quelqu'un, pour, Lui faire rencontrer des obstacles. On l'a barré dans tous ses projets. Si vous entreprenez cela, on pourra bien vous barrer.

On dit, Barrer la veine, barrer les veines d'un cheval, pour dire, Y mettre le feu, afin d'arrêter l'écoulement des humeurs. Il faut barrer les veines à ce cheval.

BARRÉ, ÉE. participe.

Il se dit aussi en termes de Blason. Barré d'argent et de gueules.

BARRETTE. s. fém. Sorte de petit Bonnet. À Venise, les Nobles portent la Barrette dans les rues.

En parlant Des Cardinaux, on appelle Barrette, Leur bonnet carré rou ge. Le Roi a accoutumé de donner luimême la Barrette aux Cardinaux faits à sa nomination, et à ceux qui, quand ils la reçoivent, se trouvent à la Cour.

On dit proverbialement et figurém. J'ai bien parlé à sa barrette, je parlerai bien à sa barrette, pour dire, Je lui ai parlé sans le ménager, je lui parlerai

Ouvertement.

BARRICADE. s. f. Espèce de retranchement qu'on fait ordinairement avec des barriques remplies de terre, ou avec des pieux, des chaînes, etc. pour se défendre, pour se mettre à couvert de l'ennemi. Faire une barricade. Enfoncer, forcer, rompre une barricade. Attaquer une barricade. Franchir une barricade.

BARRICADER. v. a. Faire des barricades. Barricader les rues. On dit aussi, Barricader une porte, une fenêtre, pour dire, Mettre derrière une porte, derrière une fenêtre, tout ce que l'on peut, pour empêcher qu'on ne les enfonce.

On dit, Se barricader , pour dire, Opposer au devant de soi tout ce que l'on peut pour se mettre à couvert, pour se défendre. Et figurément quand un homme s'enferme dans une

[ocr errors]

chambre pour ne voir personne, on dit, qu'Il s'y est barricadé.

BARRICADE, ÉE. participe. BARRIÈRE. sub. fém. Assemblage de plusieurs pièces de bois servant à fermer un passage. La barrière qui est devant la porte d'une Ville. Ouvrir la barrière. Fermer la barrière. Franchir la barrière. Rompre, forcer la barrière. Il a été arrêté aux barrières.

Il se dit aussi De cette enceinte que l'on faisoit autrefois pour les combats, soit à pied, soit à cheval, et pour les joutes et les tournois. Combattre à la barrière. Combat de barrière. Rompre à la barrière. Etre tenant de barrière.

BARRIÈRE, signifie aussi Ce qui sert de borne et de défense. L'Espagne a de grandes barrières qui la séparent de ses voisins; la mer et les monts Pyrénées. Les Alpes sont des barrières entre la France et l'Italie.

Il signifie figurém. Empêchement, obstacle à quelque chose. Il faut mettre des barrières à sa puissance. Les Lois sont des barrières, de fortes barrières con· tre les abus, contre les crimes.

BARRIQUE. subst. fém. Sorte de gros tonneau. Barrique de vin. Barrique d'eau-de-vie. Barrique de sucre. Barrique d'huile. Des barriques pleines de terre.

On dit par exagération, d'Une personne très-corpulente, Grosse comme une barrique. C'est une barrique. Il ne peut non plus se remuer qu'une barrique.

BARRURE. substant. fém. Terme de Luthier. La barre du corps d'un Luth.

BARSES. s. f. plur. Boîtes d'étain dans lesquelles on apporte le thé de la Chine.

BARTAVELLE. s. f. Espèce de perdrix rouge, plus grosse que les perdrix ordinaires.

BAS

BAS, BASSE. adj. Qui a peu de hauteur. Un siége bas. Homme de basse stature. Le plancher de cette chambre est trop bas. La rivière est basse.

On dit, que Les marées sont plus basses en certains temps qu'en d'autres, pour dire, Que le flux de la mer monte alors moins haut; et, qu'Il y a basse marée, pour dire, Que la mer s'est retirée.

On dit figurément et familièrement d'Un homme à qui l'argent commence à manquer, que Les eaux sont basses chez lui; que Le temps est bas, pour dire, que L'air est fort chargé de nuages, et qu'il menace de pluie; et que Le Carême est bas, pour dire, qu'Il vient de très-bonne heure.

On dit, Avoir la vue basse, pour dire, Ne pouvoir distinguer les objets que de près; Avoir la voix basse, pour dire, Ne pouvoir se faire entendre que de près; qu' Une corde d'instrument est trop basse, pour dire, qu'Elle n'est pas montée à un ton assez haut; et qu' Un tuorbe est trop bas pour la voix, pour dire, qu'Il faut le monter d'un ton plus haut. Et on appelle Bas-dessus, Une voix plus basse que le dessus ordinaire, et qui est bonne à chanter un second dessus.

On dit, qu'Un homme a l'oreille basse, pour dire, qu'Il est humilié.

On dit aussi, Parler d'un ton bas, pour dire, Parler d'un ton peu élevé; et figurément, qu'On a bien fait parler quelqu'un d'un ton plus bas, pour dire, qu'On a bien rabattu sa fierté.

On appelle Messe basse, Une Messe que le Prêtre dit sans chanter, et sans être assisté de Diacre ni de SousDiacre.

BAS, se dit aussi De ce qui est situé en un lieu peu ou point élevé, par rapport à ce qui est plus haut et de même genre. Appartement bas. Salle basse. Bas étage. La basse région de l'air. Un Pays bas. Le bas-ventre. On dit, Ce bas monde, pour dire, Ici-bas, sur la terre.

En ce sens on dit aussi : La basse Alsace. Le bas Palatinat. Le Cercle du BasRhin. La Basse-Normandie. La BasseBretagne, etc. à cause que ces Provinces sont dans des lieux plus bas que ceux d'où descendent les rivières qui les arrosent.

BAS, signifie figurément, Vil et mé prisable. Né de bas lieu. Un homme de basse extraction, de basse condition. Il a la mine basse. Faire des actions basses. Il a les inclinations basses.

On dit proverbialement et figurém. Le cœur haut et la fortune basse, pour dire, Plus de courage que de fortune; et qu'Un homme d'honneur ne doit rien faire de bas, pour dire, qu'Il ne doit faire que de bonnes actions.

Il signifie aussi, Qui est sans courage, sans générosité, sans élévation. Avoir l'âme basse. Avoir le cœur bas, l'esprit bas.

BAS, se prend encore pour Ce qui est inférieur et de moindre dignité. Les bas Officiers. Le bas Chœur. Le bas bout de la table. On dit, Basses Classes, pour dire, Celles par où commencent les Écoliers; Basse Justice, par opposition à haute et moyenne Justice, Ce Seigneur a dans sa Terre, haute, moyenne et basse Justice; et Bas Justicier, par opposition à Haut Justicier.

En termes de Fortification, on appelle Places basses, Les casemates et les flancs qui servent à défendre le fossé. Et on appelle ordinairement Maitre des basses-œuvres, Les Cureurs de retraits.

BAS, signifie aussi, Qui est de moindre valeur, de moindre prix. Bas or, bas argent. Or, argent de bas aloi. Les basses cartes du jeu.

On appelle Bas prix, Un prix médiocre, modique. J'ai acheté cela à bas prix, à un prix fort bas, à très-bas prix.

On dit, qu'Un mot est bas, qu'une expression est basse, pour dire, qu'Il n'y a que le peuple qui s'en serve. On appelle Style bas, Un style rempli de manières de parler populaires et triviales, et qui ne répond nullement à la dignité du sujet.

On appelle Le Bas-Empire, Le temps de la décadence de l'Empire Romain, qui commence à Valérien ; et La basse Latinité, Le langage des Auteurs Latins des derniers temps, où le peuple parloit encore la Langue Latine.

On dit, Faire main-basse, pour dire, Tuer, passer au fil de l'épée. D'abord

« PrécédentContinuer »