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On dit, Battre le bois, battre la plaine, pour dire, Les parcourir en chassant. Nous battimes tout le bois et toute la plaine, sans pouvoir trouver de gibier; et proverbialement, Il a battu les buissons, et un autre a pris les oiseaux, pour dire, Il a eu beaucoup de peine, et un autre en a profité. Et en parlant des peines qu'on se donne pour une chose qui ne peut pas réussir, on dit proverbialement et figurément, C'est battre l'eau.

BATTRE, est aussi verbe neutre. Ainsi on dit, que Le cœur bat à tous les animaux , pour dire, qu'Il se meut d'un mouvement continuel; que Le cœur bat à quelqu'un, pour dire, qu'Ïl a une espèce de palpitation de cœur, et figurément, que Le cœur, que le pouls bat à quelqu'un, pour dire, qu'Il a peur.

On dit, qu'Un oiseau bat de l'aile, pour dire, qu'Il trémousse de l'aile; et figurément, qu'Un homme ne bat plus que d'une aile, pour dire, que Sa santé, sa fortune, son activité, sont extrêmement diminuées.

On dit aussi, que Le fer d'un cheval bat, pour dire, qu'Il loche; et, que Le Soleil bat à plomb en quelque endroit, sur la tête de quelqu'un pour dire, qu'Il y darde perpendiculairement ses rayons.

On dit, Le tambour bat, pour dire, qu'On entend le son du tambour. On dit, Marcher tambour battant, pour dire, Marcher au son du tambour; ct Sortir tambour battant, pour dire, Sortir avec les honneurs de la guerre.

On dit figurément, Mener quelqu'un tambour battant, pour dire, Le traiter sans aucun ménagement; et, Faire une chose tambour battant, pour dire, La faire au vu et au su de tout le monde. On dit, Battre des mains, pour dire, Applaudir.

On dit proverbialement, Tant que l'âme me battra dans le corps, pour dire, Tant que je vivrai.

On dit, qu'un homme a battu froid à quelqu'un, pour dire, qu'Il l'a reçu avec froideur; qu'Il bat froid, pour marquer qu'Il reçoit avec froideur ce qu'on lui dit, ce qu'on lui propose; et qu' Un homme bat en retraite, pour dire, qu'Il commence à se détacher du commerce du monde, ou de quelque engagement qu'il avoit, ou simplement pour dire, qu'Il se retire de la compagnie où il est, BATTRE, se dit aussi au jeu de Trictrac, lorsque par le point du dé, en partant d'une flèche où vous avez une ou deux dames, vous frappez une dame découverte de votre adversaire, ou son coin. Je bats une telle dame par cinq et six. Je bats les deux coins par sonmez.

BATTRE, se met aussi avec le pronom personnel, et signifie, Combattre. Se battre à pied et à cheval. Se battre en duel. Il a désarmé celui contre qui il se battoit. C'est un homme qui se bat bien." On dit, Se battre en retraite, pour dire, Combattre de telle sorte qu'on ne laisse pas de se retirer.

En parlant d'Un Oiseau de proie qui se tourmente, qui s'agite sur la perche

où il est attaché, on dit, qu'Il se bat à la perche. Et on dit figurément, qu' Un homme se bat à la perche, pour dire, qu'Il se tourmente fort inutilement. BATTU, UE. participe.

On dit, Avoir les yeux battus, pour dire, Les avoir comme meurtris; et, Avoir eu souvent, avoir eu long-temps les oreilles battues et-rebattues d'une affaire, , pour dire, En avoir ouï souvent parler.

On appelle Chemin battu, Un chemin fort fréquenté. Et on dit figurément, que Dans la plupart des affaires, il vaut toujours mieux suivre le chemin battu, pour dire, qu'Il vaut mieux suivre la route la plus ordinaire et la plus com

mune.

On dit aussi figurément, Les routes battues, pour dire, Les procédés ordinaires, les moyens connus.

On dit, qu' Un vaisseau a été battu de l'orage, dé la tempête, pour dire, qu'Il a été tourmenté par la tempête.

Et figurém. en parlant d'Un homme qui est consterné de beaucoup de disgrâces qui lui sont arrivées l'une sur l'autre, on dit, qu'Il est battu de l'oi

seau.

On dit proverbialement, Autant vaut bien battu que mal battu, pour dire, qu'Il y a de certaines choses qu'il ne faut point faire à demi, quelque danger qu'il y ait, et quelque dommage qu'on en puisse recevoir; et, que Les battus paieront l'amende, pour dire, que Ceux qui ont été maltraités, seront encore blâmés. Et dans cette dernière phrase, Battus est employé substantivement.

BATTUE. s. f. Terme de Chasse, qui se dit d'Une assemblée de gens qui battent les bois et les taillis avec grand bruit, pour en faire sortir les loups, les renards, et autres bêtes. Il faut assembler des paysans pour faire une battue dans ce bois.

BATTURE. 9. f. Espèce de dorure qui se fait avec du miel, de l'eau de colle et du vinaigre.

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Figurément et par injure, on appelle Baudet, Un homme stupide.

BAUDIR. v. a. Terme de Chasse. Exciter les chiens du cor et de la voix. On baudit aussi les oiseaux.

BAUDI, IE. participe. BAUDRIER. s. m. Large bande de cuir ou d'étoffe, qui pend en écharpe, et qui sert à porter l'épée. Baudrier de cuir. Baudrier en broderie.

BAUDRUCHE. 8. m. Pellicule de boyau de bœuf, dont les batteurs d'or se servent pour réduire l'or en feuilles. BAUGE. s. f. Licu fangeux, où le Sanglier se retire, se couche. Faire sortir un Sanglier de sa bauge.

Il se dit aussi d'Un certain mortier

de terre grasse, mêlée de paille. Maçonnerie faite de bauge. Enduire une muraille de bauge.

A BAUGE. Façon de parler adverbiale et basse, qui signifie, En abondance. Cet homme est fort à son aise, il a de tout à bauge.

BAUGUE. s. f. Herbe à feuilles étroites, qui vient dans les étangs salés. La Baugue sert à fumerles terres, et à gar nir des caisses d'emballage.

BAUME. s. m. Plante très-odoriférante qui entre dans les fournitures des salades. C'est une espèce de Menthe. Il se prend plus souvent pour La liqueur qui coule de certains arbres. Baume oriental. Baume blano. Baume d'É. gypte. Baume du Pérou. Baume de la Mecque.

Il se prend aussi pour Certaines compositions propres aux plaies, et qui servent à les consolider. Il sait faire un baume excellent. Il l'a guéri avec son

baume.

On dit familièrement et figurément, Cette nouvelle, ce discours a été pour moi un baume, M'a consolé, a guéri mes inquiétudes, mon chagrin.

On dit de même, Je n'ai pas de foi à son baume, pour dire, Je n'ai point de confiance aux discours qu'il débite, aux promesses qu'il fait.

On appelle aussi Baume, Une certaine pâte de senteur, que l'on porte sur soi dans une petite boîte, contre le mauvais air.

On dit proverbialement, Cela fleure comme baume, pour dire, Cela sent fort bon. Et figurément, en parlant De quelque chose d'avantageux que quelqu'un propose, on dit, Cela fleure comme baume. Sa réputation fleure comme baume. Il est familier.

En Chimie et en Pharmacie, on appelle improprement Baumes, Certaines préparations. C'est ainsi qu'on dit, Baume de Soufre, Baume de Saturne.

BAUMIER. s. mas. Arbre qui porte le baume.

BAUQUIN, s. m. en terme de Verrerie, Le bout de la canne qu'on met sur les lèvres pour souffler.

BAV

BAVARD, ARDE. adj. qui s'emploie d'ordinaire substantivement. Qui parle sans discrétion et sans mesure. C'est un grand bavard. C'est une bavarde. Il est du style familier.

BAVARDAGE. s. m. Action de bavarder. Sortons du bàvardage, Ne nous arrêtons pas à dire des choses vaines. Il se dit aussi Des discours insignifians et vains. Voilà bien du bavardage. Je méprise les bavardages des Commères. Il est du style familier.

BAVARDER. v. n. Parler excessivement de choses friyoles, ou qu'on devroit tenir secrètes. C'est un homme qui bavarde toujours. Il ne fait que bavarder. Quelqu'un a bavardé. Il est du style familier.

BAVARDERIE. s. f. Caractère du bavard. Cet homme est d'une bavarderie insupportable. Il se dit aussi dans le même sens que bavardage. Je suis ennuyé de sa bayarderie.

BAVAROISE. s. f. Infusion de thé 'où l'on met du sirop de Capillaire au Kieu de sucre.

BAVE. 8. f. Salive qui découle de la bouche. Essuyer la bave d'un petit enfant. Un vieillard à qui la bave tombe le long du menton.

Il se dit aussi d'Une espèce d'écume que jettent certains animaux; et de la liqueur visqueuse qui est dans la coque du limaçon. La bave d'un limaçon. Un serpent qui jette de la bave. Bave veni

meuse.

BAVER. v. n. Jeter de la bave. Les petits enfans ne font que baver.

BAVETTE. 8. fém. Petite pièce de toile que les enfans portent pardevant, depuis le haut de la robe jusqu'à la ceinture. Porter la bavette. Être à la bàvette. Cet enfant est encore à la bavette.

On dit figurément, qu'Une personne est à la bavette, ou n'est encore qu'à la bayette, , pour dire, qu'Elle est encore trop jeune pour les choses dont il s'agit.

BAVEUSE. 8. f. Poisson de mer, ainsi appelé sur la côte de Provence, parce qu'il est toujours couvert d'une sorte de bave.

BAVEUX, EUSE. adject. Qui bave. Enfant bayeux.

On appelle Omelette baveuse, Une omelette qui a été passée de telle sorte dans la poêle, qu'elle en est plus mollette et plus délicate.

BAVOCHÉ, ÉE. adject. Terme de Gravure et d'Imprimerie. Il se dit d'Un trait de burin, d'un contour qui n'est pas net, d'un caractère qui n'imprime pas nettement. Une épreuve bavochée.

BAVOCHER. v. n. Imprimer d'une manière peu nette.

BAVOCHURE. s. f. Défaut de ce qui est bavoché.

BAVOIS. 8. m. Tableau qui contient l'évaluation des droits seigneuriaux suivant le prix courant des espèces.

BAVOLET. s. f. Coiffure de Villageoise. Un bavolet bien blanc, bien plissé.

BAVURE. s. mas. Petite trace que ont les joints des pièces d'un moule.

BAY

BAYER. v.n. (Il se conjugue comme Payer.) Tenir la bouche ouverte en regardant long-temps quelque chose. Il ne fait que bayer pendant tout le jour. On dit, Bayer aux corneilles, pour dire, S'amuser à regarder en l'air niaise

ment.

Il signifie figurément, Désirer quelque chose avec grande avidité; et on ne s'en sert en ce sens qu'avec la préposition après. Bayer après les richesses, après les honneurs. Il est familier.

BAYEUR, EUSE. 8. Celui ou celle qui regarde avec avidité, comme les gens du peuple. La fête attira une infinité de Bayeurs et de Bayeuses. BAYONNETTE. subst. fém. Voyez BAIONNETTE.

BAZ

BAZAR. substant. masculin. Nom qu'on donne dans l'Orient aux marchés

publics, et aux lieux où l'on enferme les esclaves.

BDE

BDELLIUM. s. m. Arbre qui croît dans les Indes et dans l'Arabie Heureuse. Il est épineux. On en tire une gomme nommée aussi Bdellium. On l'emploie particulièrement contre la toux, et dans les maladies du poumon.

BEA

BÉANT, ANTE. Participe de l'ancien verbe Béer, et qui ne s'emploie que comme adjectif, pour signifier, Qui présente une grande ouverture. Les dragons, les baleines ont une gueule béante. Le lion alla à lui la gueule béante. Gouffre béant. Et on appelle figurém. et familièrem. Gueules béantes, Ceux qui ont une continuelle avidité de manger.

BEAT, ATE. 8. Dévot, ou qui fait le dévot, et il ne se prend guère que dans ce dernier sens. Cest un béat, un vrai béat. C'est une béate qui n'a pas le

sens commun.

BEAT, est aussi un terme de Joueur, et il se dit d'un homme qui dans une partie de jeu ou de repas, se trouve exempt de jouer avec les autres, et de payer sa part. Nous sommes cinq à jouer le repas, faisons un béat, et jouons deux contre deux.

BÉATIFICATION. s. f. Acte par lequel le Pape, après la mort d'une personne, déclare qu'elle est au nombre des Bienheureux.

BÉATIFIER. v. a. Mettre au nombre des Bienheureux. Le Pape a béatifié un tel. Il est béatifié, mais il n'est pas encore canonisé.

BÉATIFIÉ, ÉE. participe.

BÉATIFIQUE. adj. Qui rend bienheureux. La vision béatifique dont nous jouirons en la présence de Dieu. Il n'est d'usage que dans cette phrase du style dogmatique.

On dit proverbialement, Les Grands croient que leur vision est béatifique, qu'Il suffit de les voir pour être heureux, sans qu'ils se donnent aucun soin pour cela.

BÉATILLES.§. f. pluriel. Menues choses délicates, et propres à manger, que l'on met dans les pâtés et dans les potages; comme ris de veau, crètes de coq, foies gras, etc. Tourte de béatilles. Assiette de béatilles.

BÉATITUDE. s. f. Félicité, bonheur. Il ne se dit guère que De la félicité éternelle. La vraie béatitude consiste dans la vue de Dieu. Les avant-goûts de la beatitude. Parvenir à la béatitude. Jouir de la béatitude. Il n'y a point de véritable béatitude dans le monde. Il ne se dit guère au pluriel qu'en cette phrase, 'Les huit Béatitudes.

BEAU, BELLE. adj. Qui a les proportions de traits, et le mélange des couleurs nécessaires pour plaire aux yeux. Beau visage. Beau corps. Beaux yeux. Belle bouche. Belle femme, Elle est belle à ravir. Un enfant beau comme le jour.

Il se dit aussi par rapport aux seules

proportions. Avoir la taille belle. Avoir la jambe belle, les mains belles. Une belle

statue.

Il se dit aussi Des animaux qui sont bien proportionnés dans leur espèce. Un beau cheval. Un beau chat. Une belle jument.

Il se dit aussi De l'agrément et dé l'éclat des couleurs. Beau teint. Beati coloris. Belles couleurs. Beau vert. Belles fleurs.

Et dans cette acception, on dit d'Un Pays, que Le sang y est beau, pour dire, que Communément les habitans y sont bien faits, et surtout ont le teint beau.

Il se dit aussi Des sons qui plaisent aux oreilles. Belle voix. Beau son de voix. Beaux accords.

Il se dit encore d'Un air pur et d'un ciel serein. Beau temps. Beau jour. It fait un beau Soleil. Beau clair de Lune. Belle nuit.

On dit figurément, Mettre une chose un raisonnement dans un beau jour, pour dire, S'expliquer avec clarté.

BEAU, se dit aussi généralement De tout ce qui est agréable et excellent en son genre. Beau jardin. Belle allée. Belle avenue. Belle rivière. Belles eaux. Belle vue. Belles étoffes. Belle maison. Beaux meubles. Beaux habits. Beau dia. mant. Beaux rubis. Belle turquoise. Belle émeraude. Belles perles, etc.

Il se dit aussi De l'âme. C'est une belle âme.

Il se dit encore De l'esprit et de ses opérations. Beau génie. Belle imagination. Belle mémoire. Beau Poëme. Belle Harangue. Beaux Vers. Belle pièce de Théâtre. Belle pensée. Beau tour de Vers. Belle période. Beau raisonnement. Beaux sentimens. Voilà les beaux endroits de ce Livre.

BEL, se disoit autrefois, et ce terme est demeuré encore en usage dans ces noms, Philippe-le-Bel, Charles-le-Bel. Aujourd'hui Bel ne se dit que devant un substantif singulier qui commence par une voyelle ou par une h non aspirée. Bel esprit. Bel homme. Bel oiseau. Une maison en bel air. On dit aussi Bel et bon.

On dit, Un bel âge, pour dire, Un grand âge, et Le bel âge, pour dire, Le temps de la jeunesse.

On dit de même, Il y a beau temps, il y a beau jour, il y a beaux jours que je ne l'ai vu , pour dire, Il y a long-temps que je ne l'ai vu. Il est du style fam.

On dit, qu'Un homme est du bel air, pour dire, qu'Il a les manières des gens de la Cour. On dit familièrement, qu'Il fait le beau fils, pour dire, qu'Il affecte de paroître beau, qu'il a grand soin de sa personne; et qu'Il fait le beau parleur, pour dire, qu'Il affecte de bien parler.

On dit, Le beau monde, pour signifier, Les gens les plus polis. Il voit le beau monde. Il est du beau monde,

BEAU, se prend aussi quelquefois pour Grand dans son genre. Ainsi on dit, Faire beau feu, pour dire, Faire grand feu; C'est un beau mangeur, c'est un beau dîneur, pour dire, C'est un grand mangeur; qu' Un homme a eu belle、 peur, pour dire, qu'Il a eu grande

peur; et qu'Il fait belle dépense, pour dire, qu'Il fait grande dépense.

On dit aussi, qu'Un homme est beau parleur, beau danseur, pour dire, qu'Il parle bien, qu'il danse bien; et qu'Il est bel homme de cheval, pour dire, qu'Il est de bonne grâce à cheval. On appelle Beau Joueur, Celui qui joue franchement, sans se fàcher, et qui ne fait point d'incident.

On dit aussi, Avoir les armes belles, pour dire, Faire bien des armes et de bonne grâce. Et on dit, qu'Un cheval porte beau, pour dire, qu'Il porte bien sa tête.

BEAU, se prend aussi pour, Bon, heureux, favorable. L'occasion est belle. Et en certains jeux, comme le billard et la paume, on dit, Faire un beau coup, pour dire, Faire un coup fort adroit.

On dit proverbialement, A beau jeu, beau retour, pour dire, que L'on aura, ou que l'on a eu sa revanche de quelque injure.

On dit aussi, Donner beau jeu, pour dire, Donner des cartes qui font un jeu favorable; et figurément, Donner beau jeu à quelqu'un, pour dire, Lui présenter une occasion favorable de faire ce qu'il souhaite. On dit dans le même sens, Avoir beau jeu.

Et dans les jeux de hasard, on dit, Faire un beau coup, pour dire, Faire un coup fort heureux.

BEAU, se prend aussi pour Honnête, bienséant. Cela n'est pas beau à un jeune homme. Rien n'est sibeau que la modestie.

BEAU, se dit quelquefois ironiquement, dans un sens fort contraire à sa propre signification. Ainsi on dit familièrement, en parlant d'Un homme qui ruine sa santé et ses affaires par la débauche, qu'll se fait beau garçon; d'Un homme qui s'est enivré, qu'Il s'est fait beau garçon; De celui qui ne tient point ce qu'il promet, que C'est un beau prometteur; De celui qui a fait quelque chose de mal-à-propos, qu'Il a fait une belle équipée; d'Un homme qui commande sans en avoir l'autorité, qu'Il a le commandement beau ; et d'Un homme qu'on méprise, Voilà un bel homme.

On le dit aussi Des choses. Voilà de beaux discours, de beaux raisonnemens, de beaux contes.

BEAU, se joint aussi à des termes de mépris et d'injure, pour en augmenter en quelque sorte la force. C'est un beau fripon. Un beau coquin. Un beau maraud.

Il se joint pareillement à divers autres termes par une espèce de rédondance. Il s'en alla un beau matin, une belle nuit. Il l'a déchiré à belles dents. On l'a vendu à beaux deniers comptans. Il a reçu son argent à belles baisemains.

Et en parlant De quelqu'un avec qui on ne veut plus avoir de commerce, on dit, Il fera beau, ou il fera beau temps, quand je l'irai voir. Et proverbialement, quand on veut rejeter quelque proposition, on dit, Cela est beau et bon, mais l'argent vaut mieux ; et, Voilà un beau venez-y-voir, pour dire, que La chose dont on parle ne mérite pas qu'on y fasse attention.

BEAU et BELLE, se prennent quelquefois substantivement. Le beau. Le souverain beau. Quand on achète, il faut prendre du beau. Il y a du beau dans cet ouvrage. C'est un homme qui fait le beau. Elle fait la belle. Il aime les belles. Aller de belle en belle.

mais

On dit, Une belle, pour signifier, Une femme qui a de la beauté ; on ne dit Un beau, que dans un sens ironique, pour signifier, Un homme qui fait le beau, c'est-à-dire, Qui se figure l'être, ou qui étale sa beauté avec orgueil. Je me défie de tous ces Beaux, ils sont très-communément sans mérite.

On dit, qu'Il fait beau , pour dire, qu'Il fait beau temps; qu'Il fait beau dans un tel lieu, pour dire, que Ce lieu est beau, agréable; qu'Il y fera beau marcher, pour dire, que Le temps y sera propre pour marcher; qu'Il fait beau courre dans une forêt, pour dire, que Le terrein en est commode.

On dit aussi, Il fait beau voir, pour dire, Il est agréable de voir: Il fait beau voir un Général à la tête de ses troupes ; et ironiquement, Il vous fait beau voir, pour dire, Vous avez bien mauvaise grâce à ...

On dit aussi, Vous avez beau faire et beau dire, vous avez beau prier, beau pleurer, nous avons eu beau solliciter, ils ont eu beau se récrier, pour dire, C'est inutilement que vous priez, que vous pleurez, que nous avons sollicité, qu'ils se sont récriés.

On dit à la Paume, Donner beau, pour dire, Jouer la balle de manière qu'elle soit facile à prendre ; et Donner beau sur les deux toits, Quand la balle porte sur les deux toits, et est aisée à jouer.

Et on dit figurément, Donner beau, pour dire, Donner à quelqu'un une belle occasion de dire ou de faire quelque chose; et, Donner beau à ses ennemis, pour dire, Leur donner des moyens, des occasions de nuire.

On dit familièrement, Vous l'avez beau, vous ne l'aurez jamais plus beau, pour dire, Vous avez une belle occasion, vous n'en aurez jamais une plus belle; et, Vous me la baillez belle, pour dire, Vous vous moquez de moi. On dit, Prendre sa belle, pour dire, Saisir l'occasion.

On dit proverbialement, La plume fait le bel oiseau, Les beaux habits relèvent la beauté.

BIEN ET BEAU, BEL ET BEAU. Façons de parler adverbiales et populaires, pour dire, Tout-à-fait, entièrement. Il refusa bien et beau.

On dit, De plus beau en plus beau, pour dire, que Les beautés d'un ouvrage, l'intérêt d'un drame, vont toujours en croissant.

DE PLUS BELLE. Autre façon de parler adverbiale, et qui n'est que du style familier, pour dire, Tout de nouveau. Quand tout le monde fut sorti de table, il se mit à boire encore de plus belle. Il s'étoit retire du monde, mais il y est rentré de plus belle. Il avoit promis de ne plus jouer, et il a recommencé de plus belle.

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EN BEAU. Façon de parler adverbiale. Sous un bel aspect, sous une apparence favorable. Peindre quelqu'un en beau se dit tant au propre qu'au figuré, pour dire, Faire valoir de préférence ce que quelqu'un a d'avantageux. Cet homme voit tout en beau. Cette affaire se présentoit en beau. Cela est peint en beau.

TOUT BEAU. Façon de parler adverbiale, pour dire, Arrêtez, modérezvous, modérément.

BEAUCOUP. adv. de quantité. Il l'a dit beaucoup de fois. Il y a beaucoup de gens. Avoir beaucoup d'argent, beaucoup de blé, beaucoup de fruits. Ils sont beaucoup d'héritiers à partager cette succession. Beaucoup de gens pensent ainsi. Il y en a beaucoup qui disent que, etc. L'Ecriture dit, qu'Il y a beaucoup d'appelés, et peu d'élus.

On l'emploie absolum. dans le même sens, lorsque la chose qu'on n'exprime point, peut être aisément sous-entendue. Ainsi on dit, C'est un homme qui sait beaucoup. Il à beaucoup lu. Il dit beaucoup en peu de paroles.

BEAUCOUP, mis devant ou après le comparatif, sert à marquer une augmentation considérable : s'il est mis après, il doit toujours être précédé de la particule de. Vous êtes plus savant de beaucoup. S'il est mis devant, on peut également dire, Vous êtes beaucoup plus savant, et vous êtes de beaucoup plus savant.

BEAUCOUP, sert aussi à marquer quelque chose d'avantageux; et alors il s'emploie comme un substantif. C'est beaucoup que de savoir commander. Il sait déjà le Latin, c'est beaucoup pour son âge. C'est faire beaucoup que de com

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BEAUCOUP, tient lieu quelquefois d'adverbe de temps. Ainsi on dit, Parler beaucoup, marcher beaucoup, attendre beaucoup pour dire, Parler longtemps, marcher long-temps, attendre long-temps.

On dit, Il s'en faut beaucoup pour dire, qu'Il y a une grande différence. Le cadet n'est pas si sage que l'aîné, il s'en faut beaucoup. Et on dit, Il s'en faut de beaucoup, pour dire, que La quantité qui devroit y être, n'y est pas. Vous croyez m'avoir tout rendu, il s'en faut de beaucoup.

BEAU-FILS. s. m. Terme relatif, qui se dit De celui qui n'est fils que d'alliance par mariage. C'est votre beau fils, vous avez épousé sa mère. Un enfant dont le père s'est remarié, est le beaufils de la seconde femme de son père.

BEAU-FRÈRE. s. mas. Nom d'une sorte d'alliance par mariage. C'est le frère de votre mari, et par conséquent votre beau-frère. C'est mon beau-frère, j'ai épousé sa sœur. C'est mon beau-frère, il a épousé ma sœur. Ils sont beaux-frèils ont épousé les deux sœurs. BEAU-PÈRE. s. m. Nom d'alliance, qui se donne par un mari au père de sa femme, ou par une femme au père de son mari, ou par des enfans au second mari de leur mère. Cest le père de votre

res,

mari, et par conséquent votre beau-père.

C'est mon beau père, j'ai épousé sa fille. C'est mon beau-père, il a épousé ma mère.

BÉAUPRÉ. subst. mas. Nom d'un des mâts d'un vaisseau. Il est le plus avancé sur la proue, et il est couché sur l'éperon.

BEAUTÉ. s. f. Juste proportion des parties du corps, avec un agréable mélange des couleurs. Il se dit proprement Des personnes, et particulièrement du visage. La beauté du corps. La beauté du visage. La beauté d'une femme. La beauté de la taille. Une femme qui a soin de sa beauté, qui néglige sa beauté. La beauté se passe en peu de temps. Sa beauté est parfaite, accomplie. Elle a une beauté naturelle. Beauté artificielle. Grande beauté. Beauté fade, journalière. Beauté animée. Beauté bien conservée. Entretenir sa beauté. Conserver, négliger sa beauté. Sa beauté est négligée.

BEAUTÉ, se dit aussi De chaque belle personne. Une jeune beauté. Une beauté dédaigneuse. Une beauté fière. Toutes les beautés de la Cour étoient à cette assemblée.

BEAUTÉS, se dit au pluriel De la réunion de plusieurs belles choses. Les beautés de cet ouvrage sont sans nombre. Cette femme a mille beautés. On ne peut détailler toutes les beautés qui se trouvent réunies dans cette Ville.

On appelle Beauté Grecque et Beauté Romaine, Des femmes dont la beauté se rapporte à l'idée de la beauté que l'on voit dans les statues et dans les médailles de la Grèce et de Rome.

Il se dit aussi De ce qui touche agréablement les sens et l'esprit. La beauté du jour. La beauté du ciel, de la terre, des fleurs, des eaux, des arbres. La beauté des animaux, d'un cheval d'un oiseau. La beauté d'une voix, d'une musique, d'un concert. La beauté de l'esprit. La beauté des pensées. La beauté de l'âme. La beauté des sentimens. La beauté d'un ouvrage.

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pour dire, Étre convaincu par ses própres paroles.

On appelle par mépris ou par badinage, Blanc-bec, Un jeune homme sans expérience. Vous n'êtes qu'un blancbec. Ce blanc-bec tient tête à tout le monde. Taisez-vous blanc-bec.

On dit, Montrer à quelqu'un son bec jaune, pour dire, Lui faire voir qu'il n'est qu'un ignorant; Lui faire payer son bec jaune, pour dire, Lui faire payer sa bienvenue. (Dans ces deux phrases, le c ne se prononce point;) et, Tenir quelqu'un le bec dans l'eau, à l'eau, pour dire, L'amuser de belles paroles, de belles promesses, ou simplement, Le faire attendre long-temps.

On dit familièrem. Passer la plume par le bec à quelqu'un, pour dire, Le tromper, le frustrer adroitement de ses espérances, de ses prétentions; et, Faire le bec à quelqu'un, pour dire, L'instruire de ce qu'il doit dire. Et en parlant d'Un accusé, on dit, qu'Il a bon bec, pour dire, qu'Il ne répond rien qui puisse lui préjudicier.

On dit aussi familièrement, Causer bec à bec pour dire, Parler tête à tête; qu' Une femme fait le petit bec, pour dire, qu'Elle fait la petite bouche. Et on appelle Bec de lièvre, Une personne qui a la lèvre d'en-haut fendue.

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BEC, se dit aussi figurément De la pointe de certaines choses. Le bec d'une plume. Le bec d'une aiguière. Le bec d'un alambic.

Et on appelle aussi Bec, Certaines pointes de terre qui se rencontrent au confluent de deux rivières. Le bec d'Ambès. Le bec d'Allier.

BEC, en Architecture, Masse de pierre de taille disposée en angle saillant, qui couvre la pile d'un pont de pierre.

BÉCABUNGA ou BECCABUNGA. s. m. Plante aquatique, qui est une espèce de Véronique. Elle est antiscorbutique.

BÉCARD ou BECCARD. s. m. La femelle du Saumon.

BÉCARRE. s. m. Caractère de Musique en forme de petit carré, qu'on met au-devant d'une note qui avoit été haussée ou baissée d'un demi - ton, pour rétablir cette note dans son ton naturel. Mettre un bécarre à une note, devant une note.

On dit proverbialement,. Ignorant par bémol ainsi que par bécarre, pour dire, Totalement ignorant. Cela se dit De l'ignorance en tout genre, comme de celle en Musique.

Il est aussi adjectif des 2 genr. Cette note est bécarre.

BÉCASSE..s. f. Oiseau de passage, qui a le bec fort long. Tuer une bécasse. Faire un salmis de bécasses. Un pâté de bécasses.

On dit figurém. et proverbialement, La bécasse est bridée, Quand quelqu'un s'est laissé surprendre à une tromperie qu'on lui avoit préparée.

BÉCASSEAU. 8. m. Sorte de bécassine. Tuer des bécasseaux.

BÉCASSINE. s. f. Oiseau plus petit que la bécasse, qui a aussi le bec fort long, et qui est très-bon à manger. Une assiette de bécassines.

On dit proverbialement, Tirer la bécassine, pour dire, Cacher son jeu, sa supériorité, son adresse.

BEC-DE-CORBIN. s. mas. Instrument de Chirurgie, qui sert de tenaille pour tirer des plaies les corps nuisi→ bles, et qui est fait comme le bec d'un corbeau.

BEC-DE-CORBIN, est aussi L'ornement approchant d'un bec de corbin mis au haut d'une canne. Canne à becde-corbin. On dit aussi, Canne au becà corbin.

BEC-DE-CORBIN, est encore Une espèce de hallebarde que porte une compagnie particulière des Gardes du Roi, et qui ne sert que dans les grandes cérémonies. Porter un bec de corbin. Gentilhomme à bec de corbin. Un des cent Gentilshommes au bec-de-corbin.

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On appelle aussi Becs-de-corbin, Ces sortes de Gardes. La compagnie des Becs-de-corbin.

BEC-DE-GRUE ou GERANIUM. s. m. Plante ainsi nommée, parce que sa semence dans quelques-unes de ses espèces approche de la figure du bec de cet oiseau. Celle qu'on appelle Herbeà-Robert, est employée contre diffé

rens maux.

BECFIGUE. s. m. Petit oiseau qui se nourrit ordinairement de figues, et qui est très-délicat à manger. Manger des becfigues.

BÉCHARU. s. m. Oiseau aquatique de passage. Les Anciens le nommoient Phénicoptère.

BÈCHE. s. f. Outil de Jardinage, qui a un long manche de bois, avec un fer large et tranchant au bout, et qui sert à remuer la terre. Labourer une planche de jardin avec une bêche.

BÈCHER. verb. act. Couper et remuer la terre avec une bêche. Bécher la terre.

Proverbialement, en parlant d'Une chose qu'on regarde comme très-difficile, on dit, J'aimerois mieux bêcher la terre, que de faire ce que vous dites. BÊCHÉ, ÉE. participe.

BÉCHIQUE. adj. des 2 g. Terme de Médecine. On appelle ainsi les plantes et en général tous les remèdes propres à guérir les maux de poitrine, surtout la toux.

Il est aussi substantif. Le Capillaire est un très-bon ̧ béchique.

BECQUÉE ou BÉQUÉE. s. fém. Ce qu'un oiseau prend avec le bec pour donner à ses petits. Un oiseau qui porte la becquée, qui donne la becquée à ses petits.

BECQUETER ou BÉQUETER. v. a. Donner des coups de bec. Les oiseaux ont becquété ces fruits-là.

SE BECQUETER, signifie, Se battre à coups de bec, comme font les coqs ; ou se carresser avec le bec, comme font les pigeons.

BECQUETÉ, ÉE. participe.

BÉCUNE. s. f. Poisson de mer qui ressemble au brochet par la figure. Il

a jusqu'à huit pieds de long, et il est à craindre par sa voracité.

BED

BEDAINE. s. f. Panse, gros ventre. Remplir sa bedaine. Farcir sa bedaine. Une grosse bedaine. Il ne se dit qu'en plaisanterie.

BEDEAU. s. m. Bas-Officier portant baguette ou masse, et servant aux Églises ou Universités, pour marcher devant les principaux Officiers, et pour leur faire faire place. Un bedeau de Saint-Eustache. Le premier bedeau de l' Université.

BÉDÉGAR. Voyez ÉGLANTIER. BEDON. s. m. Vieux mot, qui simais gnifioit autrefois Petit tambour, qui n'est plus en usage que dans cette phrase, Un gros bedon, qui se dit par plaisanterie d'Un homme gros et gras. Cest un gros bedon.

BÉ E

BÉE. adj. Ce mot ne s'emploie qu'en cette phrase, Gueule bée, qui se dit Des tonneaux ouverts par un de leurs fonds. Des tonneaux, des futailles à gueule bée.

BÉER, verbe neut. qui n'est plus en usage. On dit aujourd'hui Bayer. Voyez BAYER,

BEF

BE-FA-81. Terme de Musique, par lequel on distingue le ton de Si. Le ton de Be-fa-si. Cet air est en Be-fa-si.

BEFFROI. s. m. Tour ou Clocher, d'où l'on fait le guet, et où l'on sonne l'alarme. On a sonné la cloche du beffroi.

Il se prend aussi pour La cloche qui est dans le beffroi, Le beffroi sonne ; et La charpenterie qui porte les clopour ches, Il faut refaire le beffroi de cette

tour.

BEG

BÉGAIEMENT. 8. m. L'action de

bégayer.

BÉGAYER. v. n. Articuler mal les mots, les prononcer avec peine, par un défaut de l'organe. Il se conjugue comme Payer. Un homme qui bégaye si fort, qu'on a toutes les peines du monde à l'entendre. Dès qu'il a bu trois verres de vin, il commence à bégayer.

On dit d'un enfant qui commence à parler, qu'Il ne fait encore que bégayer. Et figurément on dit, que Les plus grands Philosophes ne font que bégayer, quand ils veulent parler de la grandeur de Dieu, pour dire, qu'Ils n'en peuvent parler que très-imparfaitement.

BÉGAYER, est quelquefois actif. Il n'a fait que bégayer sa harangue. BÉGAYÉ, ÉE. participe. BÉGU, UË, adj. se dit d'Un cheval qui marque toujours, quoiqu'il ait passé l'âge. Cheval bégu, jument béguë.

BÈGUE. adj. des 2 g. Qui a peine à parler et à prononcer les mots, hésitant et répétant souvent la même syllabe, avant que de prononcer celle qui suit. Un homme bègue.

Il se dit aussi substantivement. C'est un bègue.

BÉGUEULE. 8. f. Terme injurieux, qui se dit d'Une femme prude avec hauteur, ou dédaigneuse avec impertinence. Ne plaisantez pas avec cette femme, c'est une bégueule. Il ne s'emploie qu'au familier.

On dit Faire la bégueule, pour dire, Se donner des airs de bégueule.

BEGUEULERIE. s. f. Le caractère, les airs d'une bégueule. On ne peut supporter sa bégueulerie. C'est un trait de bégueulerie des plus ridicules. BÉGUIN. s. m. Espèce de coiffe de linge pour les enfans, qui s'attache sous le menton avec une petite bride. Un enfant qui a encore le béguin. BÉGUINAGE. s. m. Maison, Couvent de Béguines.

BÉGUINE. s. f. Nom de certaines Religieuses des Pays-Bas, et qu'on donne par mépris à une Dévote superstitieuse et minutieuse. Il est familier.

BÉGUM. subs. f. Terme de voyage. Titre d'honneur qu'on donne aux Princesses de l'Indoustan.

BEJ

BÉJAUNE. sub. m. Terme de Fauconnerie. Oiseau jeune et niais. On donne figurément ce nom à un jeune homme sot et niais. Voy. BBC.

Il signifie aussi Sottise, ineptie. Montrer à quelqu'un son béjaune. Il est familier.

BEI

BEIGE. subs. f. Sorte de serge faite avec la laine, telle qu'on l'enlève de dessus les moutons.

BEIGNET, subs. m. Espèce de pâte frite à la poêle. Beignet de pommes. Faire des beignets. Manger des beignets. BEIRAM. 8. m. Voy. BAIRAM,

BEL

BELANDRE. s. f. Petit bâtiment de transport, du port d'environ huit tonneaux, dont on se sert sur les rivières, sur les canaux, et dans les

rades.

BÉLANT, ANTE. adj. Qui bêle.

On dit proverbialement, Mouton bêlant, et bœuf saignant, pour dire, qu'Il faut que le bœuf et le mouton rôtis ne soient guère cuits.

BÉLEMENT. subs. mas. Le cri des moutons et des brebis. La brebis et son agneau se reconnoissent l'un l'autre à leur bélement.

BÉLEMNITE. sub. fém. (Pronon. Bélèmnite.) Espèce de fossile. BÊLER. v. n. Il ne se dit que Du cri naturel du mouton, des agneaux, et de la brebis. Les agneaux bélent. On dit proverbialement et bassement, Brebis qui béle perd sa goulée, pour marquer qu'à table il ne faut pas trop s'amuser à causer; La brebis béle

toujours de même, pour dire, qu'On ne change guère les manières qui viennent de la nature.

BELETTE. s. f. Petit animal sauvage, long, de couleur rousse, qui a

le museau pointu, les pates courtes et qui fait la guerre à la volaille. La belette est entrée dans le colombier.

BELIER. 8. m. Quadrupède portant laine, et qui est le mâle de la brebis. Un gros belier. Les cornes d'un belier. En parlant Des guerres anciennes, on appelle Belier, Une machine de faite d'une longue poutre, guerre, dont l'extrémité étoit armée d'une tête de belier d'airain, et dont on se servoit à battre et à renverser les murailles des Places assiégées.

BELIER, se dit aussi Du premier des douze Signes du Zodiaque. Le Soleil étoit dans le Signe du Belier.

BELIÈRE. s. f. Anneau qui est audedans d'une cloche, pour suspendre le battant.

BELITRE. subst. mascul. Coquin gueux, homme de néant, etc. Un vrai belitre.

BELLA-DONA ou BELLE-DAME. sub. fém. Plante, qu'on nomme ainsi, parce qu'en Italie on en compose une espèce de fard. Elle est d'usage en Médecine.

BELLÂTRE. sub. m. Qui a un faux air de beauté, une beauté mêlée de fadeur. C'est un bellâtre, qui se croit fort beau. Il s'emploie quelquefois adjecti

vement.

BELLE-DAME. s. f. Voyez ci-dessus BELLA-DONA.

BELLE-DE-JOUR ou HÉMÉROCALE. s. f. Espèce de lis. On la cultive dans les jardins pour la beauté de sa fleur. Elle est d'un jaune tirant sur le rouge.

BELLE-DE-NUIT ou JALAP. 8. f. Plante. Elle vient de l'Amérique. On la cultive dans les jardins à cause de la beauté de ses fleurs. Sa racine est un violent purgatif.

BELLE-FILLE. s. f. Terme relatif. La fille du mari par rapport à la femme, la fille de la femme par rapport au mari, quand elle est née d'un autre lit.

On le dit aussi De la Bru. C'est votre belle-fille, vous avez épousé son père. 'C'est ma belle-fille, elle a épousé mon fils.

BELLEMENT. adv. Doucement avec modération. Il est familier, et ne s'emploie guère que pour avertir quelqu'un d'être plus modéré. Bellement, vous vous emportez, vous vous oubliez. Allez tout bellement.

BELLE-MÈRE. s. f. Terme relatif. C'est à l'égard des enfans, la femme que leur père a épousée après la mort de leur mère. À l'égard d'un gendre, c'est la mère de sa femme; et à l'égard d'une bru, c'est la mère de son mari. BELLE-SOEUR. subst. fémin. Nom d'alliance qui se donne, ou par un mari à la sœur de sa femme, ou par une femme à la sœur de son mari, ou par un frère ou une sœur à la femme de son frère, ou à deux femmes qui ont épousé les deux frères. C'est la sœur de ma femme, et par conséquent ma belle

sœur.

BELLIGERANT, ANTE. adj. (On prononce les deux L.) Il se dit Des peuples qui sont en guerre. Il s'emploie ordinairement au féminin. Puissances, parties belligérantes.

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