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foyer d'un verre ou d'un miroir, les rayons qui n'y sont pas exactement réunis.

ABÉTIR. v. actif. Rendre stupide. Vous abétirez cet enfant. Il est aussi neutre. Il abétit tous les jours, Il devient bête. Il est familier.

ABÉTI, IE. participe. Rendu bête. Devenu bête.

ABH

AB HOC ET AB HAC. Mots empruntés du Latin, dont on ne se sert que dans le style familier. Confusément, sans ordre, sans raison. Il ne sait ce qu'il dit, il en parle, il en raisonne ab hoc et ab hac.

ABHORRER. v. act. (On prononce les deux R.) Avoir en horreur. Les honnêtes gens abhorrent les fripons. L'Église abhorre le sang.

ABHORRÉ, ÉE. participe. Le tyran est abhorré de ses sujets.

A BI

ABIGÉAT. 8. m. Vol de troupeaux. ABIME. s. m. Gouffre très-profond. Horrible abîme, effroyable abîme. Par un tremblement de terre, il s'est fait là un abime. Ne yous baignez pas en tel endroit de la rivière, il y a un abime. Il est tombé dans un abime.

ABIME, dans le langage de l'Écriture, signifie quelquefois l'Enfer. Les Anges rebelles ont été précipités dans l'abime. Les puits de l'abîme.

On dit figurément, Un abîme de malheur, un abime de misère, pour dire, Un extrême malheur, une extrême misère. Il est tombé dans un abîme de malheur, dans un abime de misère.

ABîмă, se dit aussi figurément, Des choses qui engagent à une excessive dépense, et qui sont capables de ruiner. Le jeu, les procès, les bâtimens sont des abîmes.

Il se dit aussi figurément Des choses qui sont impénétrables à la raison. La divisibilité de la matière à l'infini est un abime pour l'esprit humain.

Il se dit aussi figurément Des sciences difficiles, et qui demandent une très-grande étude. La Métaphysique est un abîme.

On dit familièrement et populairem. d'Un mets qui consume une grande quantité de sucre ou d'autre chose, C'est un abime de sucre, etc.

Il se dit encore particulièrement Des secrets et des jugemens de Dieu. Les abimes de la sagesse, de la miséricorde de Dieu.

On dit d'Un homme très-savant, que C'est un abime de science.

ABIME, se dit en termes de Blason, Du milieu de l'écu; et il n'est d'usage qu'en cette phrase, En abîme. Ainsi on

dit d'Une pièce qui est posée au milieu

de l'écu sans être chargée d'aucune autre pièce, et sans toucher à aucune autre pièce de l'écu', qu'Elle est en · abîme. Il porte d'azur à une fleur-de-lis d'or en abime, as t

ABÎMER. v. a. Renverser, précipi, ter dans un abime. Les cing Villes que

Dieu abima.

Il signifie figurément, Perdre, ruiner entièrement. Cet homme est puissant et vindicatif, il vous abîmera. Cette affaire l'a abimé. Des dépenses excessives l'ont abimé. Prenez garde à cette porte qu'on vient de peindre, elle abimera votre habit. ABIMER. V. neutre. Tomber dans un abime. Cette Ville abima en une nuit.

Il signifie figurément, Périr. C'est un méchant homme, il abîmera avec tout son bien. Toute sa fortune abimera quelque jour.

ABIMER, se dit aussi au figuré avec le prononi personnel; et alors il signifie, S'abandonner tellement à quelque chose, qu'on ne songe à aucune autre. Sabimer dans ses pensées. S'abîmer dans la contemplation des merveilles de Dieu. S'abîmer dans l'étude. S'ablmer dans sa douleur. S'abimer dans la débauche. S'abîmer dans les plaisirs.

Il signifie aussi, Se ruiner, se perdre. Il s'est abimé par son luxe, par ses débauches.

ABIMÉ, ÉE. participe. Une Ville abi· mée par un tremblement de terre. Un homme abîmé dans la mer. On dit figurément : Une femme abîmée dans sa douleur. Un homme abîmé de dettes. Ce meuble est abimé de taches.

AB INTESTAT. Voyez INTESTAT. AB IRATO. Locution latine qui signifie, Par un homme en colère. Il se dit d'Un testament fait dans cette disposition. Testament ab irato. Les Lois le condamnent.

AB J

ABJECT, ECTE. adject. (On prononce le C en K.) Méprisable, bas, vil, dont on ne fait nulle estime. Un homme vil et abject. Un esprit abject. Une créature abjecte. Une physionomie abjecte. Des emplois, des usages vils et abjects. Des sentimens abjects.

ABJECTION. s. f. Abaissement, état de mépris où est une personne. Il est tombé dans une telle abjection, que.... Vivre dans l'abjection. Il signifie aussi, Bassesse méprisable. L'abjection de ses sentimens et de ses mœurs.

Il signifie aussi Rebut, en cette phrase de l'Écriture-Sainte, L'opprobre des hommes, et l'abjection du peuple.

ABJURATION. s. f. Action par laquelle on renonce à une fausse Religion. Il se dit en parlant De celui qui abjure, et de la chose qu'il abjure. Abjuration publique, solennelle. Il fit son abjuration entre les mains de l'Évêque. Abjuration de l'hérésie. Recevoir l'abjuration de quelqu'un. Depuis son abjuration.

ABJURER. v. a. Renoncer à une fausse Religion, ou à une mauvaise Doctrine par serment et acte public. Abjurer son erreur. Abjurer le Judaïsme. On le met quelquefois absolument. Il a abjuré dans l'Église de Notre-Dame. Depuis qu'il eut abjuré entre les mains d'un tel Évêque.

Il s'emploie aussi figurément, pour dire simplement, Renoncer à. Abjurer une opinion, un sentiment. Il a abjuré Aristote, Descartes, pour, Il a abjuré la Doctrine d'Aristote, de Descartes. ABJURÉ, ÉE. participe.

ABL

ABLATIF. s. m. Terme de Grammaire. Le sixième cas dans la Langue latine. Ablatif singulier. Ablatif pluriel. Ce verbe régit l'ablatif.

ABLATIVO. Terme adverbial et populaire, qui ne s'emploie que dans cette phrase, Ablativo tout en un tas, pour dire, Tout ensemble, avec confusion et désordre. Il a mis cela ablativo tout en un tas.

ABLE ou ABLETTE. s. mas. Petit poisson plat et mince, qui a le dos vert et le ventre blanc.

ABLERET. sub. m. Espèce de filet carré attaché au bout d'une perche, avec lequel on pêche des Ables et autres petits poissons.

ABLUER. v. a. Laver. Il est vieux en ce sens. Il signifie ordinairement, Passer légèrement une liqueur préparée avec de la noix de galle sur du parchemin ou du papier, pour faire revivre l'écriture.

ABLUÉ, ÉE. participe. Lavé, effacé. Il est vieux. Cependant on peut dire dans le style de la Chaire, Nos péchés peuvent être ablués par le repentir et les

bonnes œuvres.

ABLUTION. s. f. Action d'abluer. Ce mot est particulièrement consacré aux cérémonies de la Messe. Il signifie Le vin que le Prêtre prend après la communion, et le vin et l'eau que l'on verse sur ses doigts et dans le calice après qu'il a communié. Avant l'ablution. Après l'ablution. Quand le Prêtre prend l'ablution.

ABN

ABNÉGATION. subs. fém. Termé de dévotion qui n'est guère en usage qu'en cette phrase, L'abnégation de soimême, pour dire, Le renoncement à soi-même, et le détachement de tout ce qui n'a point de rapport à Dieu.

ABO

ABOI. s. m. Bruit que fait le chien en aboyant. L'aboi de ce chien est fort importun.

ABOIS, au pluriel, se dit proprement De l'extrémité où le cerf est réduit quand il est sur ses fins. Le cerf est aux abois, tient les abois.

On dit figurément d'Une personne qui se meurt, qu'Elle est aux abois. On le dit aussi d'Une Place qui ne peut plus se défendre.

ABOIEMENT. s. m. (On prononce Abolment, et quelques-uns l'écrivent.) Aboi, cri du chien. L'aboiement d'un chien. De longs aboiemens.

ABOLIR. v. act. Annuller, mettre hors d'usage, mettre à néant. Il n'appartient qu'à ceux qui font les Lois de les abolir. Les nouvelles coutumes ont aboli les anciennes. Le Roi a aboli les duels. Le à peu non-usage a aboli peu cette Loi trop sévère. Cette Loi a été abolie par le fait, sans être formellement révoquée.

Abolir un crime, se dit Lorsque le Prince, par des Lettres qu'il donne,

remet d'autorité absolue la peine d'un crime qui, par les Ordonnances, n'est pas rémissible.

S'ABOLIR. V. pron. Cette coutume s'est abolie d'elle-même. C'étoit une ancienne pratique, qui s'est abolie.

On dit, que Tout crime s'abolit au bout d'un certain nombre d'années, pour dire, qu'Alors cesse le droit.

ABOLI, IE. participe. Loi abolie. Crime aboli.

ABOLISSEMENT. subs. m. Action d'abolir. L'abolissement des anciens usages parlementaires.

.ABOLITION. s. f. Anéantissement, extinction opérée par un acte de la volonté législative. Il se dit principalement en parlant Des Lois et des Coutumes. L'abolition des cérémonies de l'ancienne Loi. Abolition d'une Loi. Abolition d'un culte superstitieux. L'entière abolition de l'Ordre des Templiers.

ABOLITION, signifie aussi, Le pardon que le Prince accorde d'autorité absolue, pour un crime qui, par les Ordonnances, n'est pas rémissible. Lettres d'abolition. Abolition générale. Prendre, obtenir une abolition. Il a eu son abolition. Le Parlement a entériné son abolition. On appelle, en termes de Pratique, Porteur d'abolition, Celui qui a obtenu une abolition.

ABOMINABLE. adj. des 2 genres. Exécrable, détestable, qui est en horreur. Crime abominable. Un homme abominable.

Il se dit par exagération, De tout ce qui est très-mauvais en son genre. Cette Comédie, cette musique est abomi nable. Cela a un goût abominable. Une odeur abominable.

ABOMINABLEMENT. adv. D'une manière abominable. Il se conduit abominablement.

Il se dit aussi très-souvent par exagération. Il chante, il écrit abominablement, abominablement mal.

ABOMINATION. s. f. Détestation, exécration. Avoir en abomination. Il est en abomination à tous les gens de bien.

Il se dit aussi De ce qui est l'objet de l'abomination. Cet homme est l'abomination de tout le monde.

Il signifie aussi, Action abominable. Ce crime est une des grandes abominations qu'on puisse imaginer. Commettre des abominations. On dit, Les abominations des Gentils, pour, Le culte idolâtre des Gentils.

Abomination de la désolation, phrase tirée de l'Écriture-Sainte. On s'en sert pour exprimer les plus grands excès de l'impiété, la plus grande profanation.

ABONDAMMENT. adv. En abondance. Il ne doit plus souhaiter de biens, il en a abondamment. Cela est abondamment expliqué, abondamment démontré dans plusieurs livres.

ABONDANCE. s. f. Grande quantité. Abondance de tout. Abondance de biens. Pays d'abondance. En grande abondance. Avec abondance. Être dans l'abondance. Avoir abondance de toutes choses.

On dit proverbialement, De l'abondance du cœur la bouche parle, pour dire, qu'on ne peut s'empêcher de

parler des choses dont le cœur est plein. Et on dit familièrement, Parler d'abondance, pour dire, Parler surle - champ et sans préparation; et, Parler avec abondance, pour, Être fertile en pensées en expressions, en

tournures.

On appelle Corne d'abondance, Une corne remplie de fruits et de fleurs, qui est le symbole ordinaire de l'abondance. Selon quelques Mythologues, la Corne d'abondance est celle qu'Hercule arracha à Achéloüs changé en taureau. Selon d'autres, la Corne d'abondance est la corne de la chèvre Amalthée, qui avoit nourri Jupiter.

ABONDANT, ANTE. adject. Qui abonde. Pays abondant en toutes sortes de biens. Maison abondante en richesses. Il est abondant en paroles, en comparaisons. On ne diroit pas sans régime, C'est un Auteur abondant. On dit Récolte abondante, pour, Grande récolte.

D'ABONDANT. adverbe. De plus, outre cela. Je vous ai dit telle et telle raison, j'ajouterai d'abondant. Il est vieux.

ABONDER. v. n.. Avoir en grande quantité. Abonder en richesses. Abonder en toutes choses. Cette maison abonde en biens. Cette Province abonde en blés en vins, en soldats, en gens d'esprit.

Il signifie aussi, Être en grande quantité. Le bien abonde en cette maison. Toutes choses y abondent.

On dit en Jurisprudence, que Ce qui abonde, ne vicie pas, ou ne nuit pas, pour dire, qu'Une raison ou un droit de plus ne peut nuire dans une affaire.

On dit figurément, Abonder en son sens, pour dire, Être fort attaché à son opinion.

ABONNEMENT. 8. m. Convention ou marché qui se fait à un prix fixe, pour une chose dont le produit est casuel. Faire un abonnement. Faire un abon. nement avantageux. Payer par abonnement. Proposer un Journal par abonnement. Établir un Concert public par abonnement. Recevoir des abonnemens à un Spectacle. Dans ce sens on dit, Donner une représentation avec abonnement suspendu, Lorsque les abonnés sont obligés de payer leurs places comme le public.

ABONNER, S'ABONNER. v. pron. Composer à un prix certain d'une chose casuelle, et dont le produit n'est pas fixe. S'abonner avec un Curé pour les dixmes. Un Cabaretier qui s'est abonné avec les Fermiers des Aides. On l'emploie quelquefois activement. On a abonné cette Province à telle somme. S'abonner à un Journal, à un Spectacle, à un Concert.

ABONNÉ, ÉE. participe. Celui qui a pris un abonnement pour un Journal, un Spectacle. On m'a abonné à tel Journal. Je me suis abonné au Concert.

Il s'emploie aussi substantivement. Ce Journal a beaucoup d'abonnés. Je suis un des abonnés du Concert.

C'est aussi un terme de Fief, qui signifie, Évalué. Ainsi on dit, Un cheval de service abonné à tant pour, Évalué à tant. ABONNIR. v. act. Rendre bon,

rendre meilleur. Les caves fraiches abon nissent le vin.

Il est aussi neutre, et signifie, Devenir meilleur. C'est un vieux pécheur, il n'abonnit point en vieillissant. Il est familier.

Il est encore pronominal. Ce vin-là s'abonnira dans la cave avec le temps. ABONNI, IE. participe.

ABORD. sub. mas. Accès. Il se dit proprement Des Ports où les vaisseaux peuvent mouiller. Ce Port est de facile abord, est de difficile abord.

Il se dit aussi De l'action d'aborder à une côte, dans un Port. Nous avons tenté l'abord inutilement.

Il se dit aussi figurément en parlant Des personnes qu'on aborde; comme, L'abord de cette personne est fort difficile. Cette personne a l'abord facile, gracieux. Cet homme a l'abord rude, fâcheux. Craindre l'abord de quelqu'un. Abord doux, engageant. Leur abord a été fort froid. Je lui ai dit cela dès l'abord, c'està-dire, En l'abordant, avant toutes choses. Il me parut froid à l'abord; mais dans la suite je le trouvai trèshonnête.

On dit aussi dans le même sens, n me parut tel du premier abord; et familièrement, De prime abord.

Il signifie encore, Une affluence ou de personnes, ou de choses, qui arrivent et que l'on apporte en chaque lieu. Il y a un si grand abord de monde en cette maison, en cette Ville. Il y a un abord de toutes sortes de marchandises et de denrées.

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D'ABORD. Expression adverbiale. Dès le premier instant, au commencement, premièrement. D'abord il semble que cela soit vrai. D'abord j'ai été trompé.

TOUT D'ABORD, se dit au même sens, et cela rend l'expression un peu plus forte.

ABORDABLE. adj. des 2 g. Qu'on I peut aborder. Cette côte n'est pas abordable, à cause des écueils.

On dit figurément, qu'Un homme est très-abordable n'est pas abordable pour, qu'Il est de très-facile, de trèsdifficile accès.

ABORDAGE. subst. masc. L'action d'aborder un vaisseau. Aller à l'abor dage. Il se dit ordinairement en parlant Des combats de mer. Prendre un vaisseau par abordage, à l'abordage. La nouvelle construction des vaisseaux a rendu l'abordage presque impossible.

Il se dit aussi du heurt de deux vaisseaux qui viennent à tomber l'un sur l'autre. Dans les tempêtes il n'y a rien de plus à craindre que l'abordage. Les vaisseaux portent des feux la nuit pour éviter les abordages.

ABORDER. v. neutre. Aller à bord, prendre terre. (Il prend Être ou Avoir aux temps composés.) Le vent étoit si fort que nous ne pûmes aborder. Aborder à la côte. Aborder au rivage. Nous avons abordé. Aborder dans une île. Nous sommes abordés.m

ABORDER, dans l'acception d'Approcher, se dit aussi avec la préposition De. On ne sauroit aborder de cette Église, tant elle est pleine de monde.

ABORDER. v. a. Approcher, joindre.

t

Aborder un vaisseau, se dit en deux sens: Aborder un vaisseau ennemi, C'est y monter par force dans un combat. On aborde aussi un vaisseau, lorsqu'un vaisseau va en heurter un autre, soit qu'il ne l'aperçoive pas dans les ténèbres, soit qu'il y soit poussé par la

force du vent ou d'un courant.

Il signifie figurément, Accoster quelqu'un, approcher de quelqu'un pour lui parler. La foule étoit si grande auprès de ce Ministre, que je n'ai pu l'aborder.

Il se dit figurém. Du discours, pour, Traiter, discuter. Il n'a pas même abordé la question. Ce sujet est difficile à aborder.

ABORDÉ, ÉE. participe. ABORIGÈNES. s. m. pl. Il se dit Des premiers habitans, des naturels d'un Pays, par opposition à ceux qui sont venus s'y établir.

ABORNEMENT. s. masc. Action d'aborner, ou l'effet qui résulte de cette action.

ABORNER. v. a. Mettre des bornes à un terrain. Aborner un champ. ABORNÉ, ÉE. participe. ABORTIF, IVE. adj. Avorté, qui est venu avant terme, qui n'a point acquis la perfection, la maturité. Enfant abortif. Fruit abortif.

ABOUCHEMENT. s. m. Entrevue, conférence de deux ou de plusieurs personnes. On avoit ménagé un abouchement entre eux. L'abouchement des deux Princes n'eut pas le succès qu'on en attendoit. Il vieillit.

ABOUCHEMENT. Terme d'Anatomie. Rencontre des orifices de deux vais

seaux.

ABOUCHER. v. act. Faire trouver deux ou plusieurs personnes dans un lieu pour conférer ensemble. Il faut les aboucher ensemble.

Il s'emploie aussi au pronominal. S'aboucher avec quelqu'un. Nous devons nous aboucher au premier jour. Ils se sont abouchés.

ABOUCHÉ, ÉE. participe. Des tuyaux abouchés l'un à l'autre, Appliqués l'un à l'autre par leurs ouvertures.

AB OVO. Phrase adverbiale empruntée du Latin, pour signifier, Dès l'origine, dès le commencement. Prendre un fait ab ovo.

ABOUT. s. m. Terme de Charpenterie et de Menuiserie. Il se dit en général De l'extrémité de toute pièce de bois coupée à l'équerre et façonnée en talus.

ABOUTÉ, ÉE. adjectif. Terme de Blason. Il se dit De différentes pièces d'armoiries qui se répondent par les pointes.

ABOUTIR. v. n. (Il se conjugue sur Finir.) Toucher par un bout. Un arpent de terre qui d'un côté aboutit au grand chemin, et de l'autre au champ d'un tel. Ce champ aboutit à un marais.

ABOUTIR, Se dit figurément en parlant d'Une affaire, d'un raisonnement, d'une entreprise. Ainsi on dit, Tous ses desseins aboutissent à cela, pour, Tous ses desseins tendent uniquement à cela; A quoi aboutissent tous les raisonnemens que vous faites? pour, Quel dessein avez-vous en cela? Cela ne peut

aboutir à rien, pour, Cela ne peut avoir aucun succès; Cela n'aboutira qu'à le perdre, pour, Cela ne se terminera qu'à sa ruine.

ABOUTIR, se dit aussi, Des apostèmes et des abcès, lorsqu'ils viennent à crever, et que le pus en sort. Faire aboutir un apostème, un abcès. Un clou qui aboutit.

ABOUTI, IB. participe. ABOUTISSANT, ANTE. adject. Un arpent aboutissant à la forêt. Une pièce de terre aboutissante d'un côté à, etc. Il s'emploie au pluriel comme substantif. Ainsi on dit, Les tenans et aboutissans d'une pièce de terre, d'une maison, etc. pour, Les côtés et les bouts par où elle tient et aboutit à d'autres terres et à d'autres maisons.

On dit figurém. qu'Un homme sait tous les tenans et les aboutissans d'une affaire, pour, qu'Il en sait toutes les circonstances et les dépendances.

ABOUTISSEMENT. s. m. Il ne se dit guère que d'un abcès qui vient à aboutir. L'aboutissement d'un abcès. ABOYANT, ANTE. adj. Qui aboie. Des chiens aboyans. Meute aboyante.

ABOYER. v. n. Japper. (Il se conjugue comme Employer. ) Il ne se dit au propre que d'un chien. Un chien qui aboie à la Lune. Un chien qui aboie aux voleurs. Un chien qui aboie contre tous les

passans. Un chien qui aboie après tout le monde.

On dit proverbialement et figurém. Tous les chiens qui aboient ne mordent pas, pour dire,. Que tous ceux qui menacent ne sont pas toujours fort à craindre.

ABOYER, au figuré, signifie, Crier après quelqu'un, le presser, le poursuivre importunément. Tous ses créanciers aboient après lui.

On dit aussi figurément et familièrement, Aboyer après quelque chose, pour, La désirer, la poursuivre ardemment. Ils sont trois ou quatre qui aboient après cette charge. Aboyer après une succession.

Et on dit proverbialement et figur. d'Un homme qui crie inutilement contre un plus puissant que lui, que C'est aboyer à la Lune.

ABOYÉ, ÉE. participe. Il n'est guère en usage qu'au figuré. Un débiteur aboyé de tous ses créanciers.

ABOYEUR. s. m. Chien qui aboie à la vue du sanglier sans en approcher. Il s'emploie au figuré. Un aboyeur de Bénéfices. Ce critique n'est qu'un aboyeur. Ce créancier est un dangereux aboyeur. Il est familier.

ABR

ABRACADABRA. s. mas. Mot auquel on attribuoit anciennement des vertus magiques pour guérir la fièvre, en le portant autour du cou, écrit dans une certaine forme.

ABRAXAS. sub. masc. Mot auquel la superstition attachoit de grands mystères. L'abraxas est un amulette.

ABRÉGÉ. s. mas. Raccourci. Il se dit d'Un écrit, d'un discours dans lequel on rend plus court ce qui est ou ce qui pourroit être ailleurs plus ample et plus étendu. Il réduit toute

.

la Théologie tout le Droit Canon sen abrégé. Il en a fait un abrégé. L'abrégé de l'Histoire Romaine. Donnez – moi un abrégé de votre affaire.

On dit, pour exprimer Le'xcellence de l'homme, qu'Il est un abrégé des merveilles de l'Univers. Cest un monde abrégé.

ABRÉGÉ se dit aussi dans le sens d'Abréviation. Écrivez cé mot en abrégé par abrégé. Voy. ABRÉVIATION.

ABRÉGER. v. a. Rendre plus court. Ses débauches lui abrégèrent la vie. Cela a abrégé ses jours. La méthode qu'il a pour enseigner le Latin, abrége de beaucoup le temps des études. Abréger une narration. Abrégez votre discours.

On s'en sert aussi quelquefois absolument. Vous êtes trop long, abrégez. Il faut abréger. Laissons ce point pour abréger. Prenez ce chemin, il abrége. ABRÉGÉ, ÉE. participe.

ABRÉVIATEUR. s. m. Auteur qui abrége l'ouvrage d'un autre. L'Abréviateur de S. Thomas, de Baronius.

ABRÉVIATION. s. f. Retranchement de quelques lettres dans un mot, pour écrire plus vite, ou en moins d'espace; par exemple, lorsqu'au lieu de Monsieur, Marchand, et de Votre, on écrit M., Md., Vre. Et ordinairement on passe un trait de plume sur les mots abrégés.

On appelle aussi Abréviation, L'emploi des lettres initiales d'un mot pour le désigner. V.M. pour, Votre Majesté. S. A. pour, Son Altesse. Sa S. pour, Sa Sainteté (Le Pape.) Sa H. pour, Sa Hautesse (L'Empereur des Turcs.) etc. ABREUVER. v. actif. Faire boire. En ce sens, il ne se dit proprement que Des bêtes et particulièrement des chevaux.

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ABREUVER, se dit aussi De l'effet de la pluie sur la terre, lorsqu'elle la pénètre. La pluie a bien abreuvé les terres. Et on dit, que La terre est bien abreuvée, quand il a bien plu. En parlant d'Une nouvelle qui est déjà répandue partout, on dit figurément et familierement, que Tout le monde en est abreuvé. Et cela se dit principalement quand on parle à quelqu'un qui n'en sait encore rien, ou qui en fait mystère.

On dit figurément Abreuver, pour, Entretenir, préserver de desséchement et de langueur. Des ventes journalières abreuvent un commerce Lui donnent des fonds. Il y a dans ce Bourg un gros marché qui nous abreuve de toutes les choses nécessaires.

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On dit aussi figurément, Abreuver quelqu'un de chagrins, pour, Lui faire essuyer des peines d'esprit.

Il s'emploie avec le pronom personnel. S'abreuver de larmes. Sabreuver de fiel et d'amertume.

On dit, Un cœur abreuvé de fiel et de haine, pour figurer Un homme haineux et médisant.

ABREUVÉ, ÉE. participe.

ABREUVOIR. s. mas. Lieu où l'on mène les chevaux boire et se baigner. Un grand abreuvoir. Un bel abreuvoir. Mener les chevaux à l'abreuvoir. Les chevaux sont allés à l'abreuvoir.

Proverbialement et bassement on appelle Abreuvoir à mouches, Une grande

.

plaie à la tête ou au visage. Il lui a fait un abreuvoir à mouches avec son sabre.

ABRI. s. masc. Lieu où l'on peut se mettre à couvert du vent, de la pluie, de l'ardeur du Soleil, et de toutes les autres incommodités du temps. Un bon abri. Chercher un abri, de l'abri. Il y a un bon abri dans cette plage pour les vaisseaux. C'est un lieu extrêmement découvert, où il n'y a point d'abri.

On dit d'Une plage où les vaisseaux sont en sûreté contre le vent, contre la tempête, que C'est un bon abri.

ABRI, se dit aussi figurém. De quelque lieu que ce soit où l'on est en sû. reté, et généralement de tout ce qui nous met hors de danger. La solitude est un abri contre les embarras du monde. La pauvreté volontaire est un abri contre la cupidité. Il ne se dit que des choses et non pas des personnes. La maison d'un protecteur est un abri; sa personne est un appui, un recours.

A L'ABRI. Façon de parler adverbiale. A couvert. Se mettre à l'abri de la pluie, du vent, du mauvais temps, de la tempête. Étre à l'abri derrière une muraille, derrière une hair. On dit figurém. Se mettre à l'abri de la persécution, de la vexation. Et dans tous ces exemples la particule De a la force et la signi fication de Contre.

A L'ABRI, se dit aussi De ce qui sert à mettre à couvert. Ainsi on dit, Étre à l'abri d'un bois, à l'abri d'une muraille; et figurém. Agir à l'abri de la faveur; et alors À l'abri signifie Sous l'abri.

ABRICOT. s. masc. Sorte de fruit à noyau, dont le goût tient de la pêche et de la prune, et dont la chair et la peau tirent sur le jaune. Abricots en espalier. Abricots en plein vent. Abricot-Péche. Compote d'abricots. Abricots confits. Pâte d'abricots. Marmelade d'abricots.

ABRICOTIER. s. masc. Arbre qui porte les abricots. Abricotier en espalier. Abricotier en plein vent.

ABRITER. v. actif. Mettre à l'abri. Abriter un espalier. Cette maison est abritée par une montagne.

ABRITÉ, ÉB. participe. ABROGATION. 8. fém. Action par laquelle une chose est annullée. Suppression. Cassation par non-usage. Il ne se dit guère qu'en parlant d'une Loi, d'une Coutume. L'abrogation d'une Loi.

ABROGER. v. a. Rendre nul, abolir, mettre hors d'usage. Il ne se dit guère qu'en parlant De Lois, de Constitutions, de Cérémonies, et autres choses semblables.Abroger une Loi, une Ordonnance, une Coutume.

Il s'emploie avec le pronom personnel. Cette Loi s'est abrogée d'ellemême.

ABROGÉ, ÉE. participe. ABROTONE. Voy. AURONE. ABROUTI, IE. adj. Terme d'Eaux et Forêts, qui se dit Des bois dont les bourgeons ont été détruits par les bestiaux.

ABRUPTO. s. m. AB ABRUPTO et EX ABRUPTO. Mots empruntés du Latin qui signifient, Inopinément, brusquement, et sans préparation. Il se mit à

parler ex abrupto. En entrant il lui donna un soufflet ab abrupto.

On appelle Exorde ab abrupto, L'exorde d'un discours où l'on entre sur-lechamp et vivement en matière sans préambule. Voyez EXORDE.

ABRUTIR. v. a. Se rendre comme une bête brute. Le vin pris avec excès abrutit les hommes, abrutit l'esprit.

S'ABRUTIR. V. pron. Devenir comme une bête brute. Cet homme s'abrutit. ABRUTI, IE. participe. ABRUTISSEMENT. s. mas. L'état d'un homme abruti. Cet homme est tombé dans un grand abrutissement.

ABS

ABSENCE. subst. fém. Éloignement d'une personne qui n'est point dans le lieu de sa résidence ordinaire. Longue absence. Courte absence. En mon absence. Les peines de l'absence. Il fait de fré

quentes absences.

Il se dit aussi Du défaut de présence à une assignation donnée. Il fut ordonné qu'on procéderoit tant en présence qu'en absence. On n'a pas laissé de se divertir en votre absence.

On dit figurément, Il y a dans cet ouvrage une absence totale d'esprit, de goût, de logique.

On appelle aussi figurément, Absence d'esprit, La distraction, le manque d'attention. C'est une absence d'esprit qui n'est pas excusable. Il est sujet à des absences d'esprit. Et quelquefois absolument, Il a souvent des ab

sences.

ABSENT, ENTE. adjectif. Qui est éloigné de sa demeure ordinaire. Vous aver été long-temps absent. Être absent de Paris. Être absent de la Cour. Un Religieux absent de son Couvent. Un Chanoine qui touche ses distributions tant absent que présent.

Il se dit figurément pour Distrait, inattentif. Son esprit est quelquefois

absent.

Il est quelquefois substantif. Tant les absens que les présens. On oublie aisément les absens. Les absens ont toujours tort.

ABSENTER. S'ABSENTER. V. pron. S'éloigner de quelque lieu. Je m'absenterai durant trois mois. S'absenter d'un lieu, d'un pays. On le cherche pour le prendre, il faut qu'il s'absente. Il s'est absenté, etc. Il marque ordinairement quelque fâcheuse cause de s'éloigner.

ABSINTHE. subst. f. Plante médicinale qui est très-amère. Absinthe Pontique. Absinthe Romaine. Cela est plus amer que de l'absinthe. Vin d'absinthe. Huile d'absinthe.

ABSOLU, UE. adj. Indépendant, souverain. Pouvoir absolu. Autorité absolue. Un commandement absolu.

On dit, qu'Un homme est absolu dans sa compagnie, pour, qu'Il y fait tout ce qu'il veut, que personne ne lui résiste; qu'Un homme est absolu dans tout ce qu'il veut, pour, qu'Il veut fortement qu'on exécute tout ce qu'il ordonne; et, Parler d'un ton absolu, pour, Parler d'un ton impérieux.

On dit dans le Didactique, Absolu, par opposition à Relatif. Homme est

un terme absolu, Père est un terme relatif. Et on dit en termes de Grammaire Latine, Ablatif absolu, pour dire, Un Ablatif qui n'est régi par aucune partie d'oraison qui soit exprimée.

Quelques Grammairiens disent qu'un mot se prend à l'absolu, dans le même sens qu'Absolument, pour dire, que ce mot s'emploie seul, sans régime. Voy. ABSOLUMENT.

ABSOLUMENT. adv. D'une manière absolue, sans restriction, sans bornes, sans partage. Cet homme dispose absolument de tout dans la maison.

On dit, Vouloir absolument, pour, Vouloir déterminément, malgré toute opposition et toute remontrance. On eut beau lui dire qu'il ne devoit pas partir, il le voulut absolument. Je n'en ferai absolument rien.

ABSOLUMENT, signifie aussi, Tout. à-fait, entièrement. Tout le monde absolument fut de cet avis. Il nia absolu

ment.

On dit, qu'Absolument parlant, une chose est bonne, pour dire, qu'à en juger en gros, et par ce qu'il y a de principal, elle est bonne. Et on dit de même, qu'une chose n'est pas mauvaise absolument parlant. Il y a des beautés dans cet ouvrage; mais absolument par lant, il n'est pas bon.

On dit, qu'Un verbe se prend, se met absolument, pour dire, qu'On ne lui donne point de régime. Ainsi dans cette phrase, Il faut toujours prier, le verbe Prier, est mis absolument. On le dit aussi D'une phrase où il y a ellipse, comme Pied à terre, où le mot Mettez est sous-entendu. Pied à terre est pris absolument.

ABSOLUTION. s. f. Jugement juridique, par lequel un homme est déclaré innocent du crime dont il étoit accusé. Les Juges balancèrent entre l'ab solution et la condamnation.

Il signifie aussi, L'action par laquelle le Prêtre remet les péchés en vertu des paroles sacramentelles qu'il prononce. Donner l'absolution. Refuser l'absolution. Différer l'absolution. Absolution Sacramentelle. Il est mort un moment après avoir reçu l'absolution.

ABSOLUTOIRE. adj. des 2 g. Qui porte absolution. Bref absolutoire.

ABSORBANT. s. masc. Terme de Médecine et de Pharmacie. Substance qui a la propriété d'absorber les acides, en s'y unissant. Les yeux d'écrevisse, le corail, la craie de Briançon, etc. sont des absorbans: ils ont à peu près les mêmes propriétés que les alcalis. On dit d'un malade, On lui a donné les absorbans.

ABSORBANT, est aussi adjectif. Les terres absorbantes.

ABSORBER. v. act. Engloutir. Les sables, les terres sèches et légères absor bent les eaux de la pluie en un moment. L'éponge absorbe l'eau. Le Rhin à la fin de son cours se perd dans des sables qui l'absorbent. Le Rhône tombe dans un gouffre qui l'absorbe.

ABSORBER, se dit aussi en parlant Des couleurs, des sons, des odeurs, des saveurs. Le noir absorbe la lumière. Une voix foible et délicate est absorbée dans un grand chœur de musique. L'odeur de

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de la tubéreuse absorbe l'odeur de la plupart des fleurs. Le goût de l'ail absorbe le goût de toutes les autres choses.

On dit en Chimie, que Les alcalis absorbent les acides, pour, qu'ils en émoussent la pointe, qu'ils en tempèrent l'activité.

ABSORBER, Signifie figurément, Consumer entièrement. Et en ce sens, il ne se dit que Des biens, des richesses. Les procès ont absorbé tout son bien. Les frais du scellé ont absorbé la meilleure partie de la succession. Les conventions matrimoniales ont absorbé tout le bien du mari. Cela absorbera trop de temps.

On dit aussi : Absorber l'attention, absorber l'intérêt. Cet Orateur avoit tellement absorbé l'attention, qu'il n'y en eut plus pour les autres. Cette scène absorbe tout l'intérêt de la Pièce.

ABSORBER, est aussi verbe pron. Les pluies s'absorbent dans les sables.

ABSORBÉ, ÉE. participe. On dit d'Un homme profondément appliqué à quelque chose, qu'Il y est absorbé, entièrement absorbé. Il est absorbé dans l'étude des Mathématiques. On dit d'Un homme qui est dans une méditation continuelle des choses de Dieu, qu'll est tout absorbé en Dieu..

ABSORPTION. 8. f. L'action d'absorber. Peu usité,

ABSOUDRE. v. a. J'absous, tu absous, il absout; nous absolvons, vous absolvez, ils absolvent. J'absolvois. J'ai absous. J'absoudrai. J'absoudrois. Absous.

Qu'il absolve. Absolvant. Déclarer par jugement juridique un homme innocent du crime dont il étoit accusé. Il y a eu cinq voix pour condamner l'accusé, et sept pour l'absoudre. On l'a absous malgré le crédit de ses ennemis. Il s'est fait absoudre du crime dont on l'accusoit. Elle fut absoute à pur et à plein. En absolvant cet homme, on n'a pas fait justice.

Il se dit figurément dans le langage ordinaire. Je vous absous de votre négligence, en faveur de votre repentir. Rien ne pourra l'absoudre d'une si grande faute.

ABSOUDRE, signifie aussi, Remettre les péchés dans le Tribunal de la Pénitence. Tout Prêtre a pouvoir d'absoudre en cas de mort. Il a le pouvoir d'absoudre des cas réservés. Absoudre un pénitent. Absoudre en confession.

On dit, en parlant d'Un mort, Un tel que Dieu absolve, pour, À qui Dieu fasse miséricorde. Cette façon de parler vieillit.

ABSOUS, OU ABSOUT, OUTE. part. ABSOUTE. subst. fém. Absolution publique et solennelle qui se donne en général au peuple, et dont la cérémonie se fait le Jeudi Saint au matin, ou le Mercredi Saint au soir dans les Cathédrales. L'Évêque a fait la cérémonie de l'absoute. On fait l'absoute dans les Paroisses aux grandes Messes le jour de Pâques.

ABSTÈME. subst. Celui ou celle qui ne boit point de vin. L'Église dispensoit

du calice les Abstèmes.

ABSTENIR. S'ABSTENIR. v. pron. (Il se conjugue comme Se tenir.) S'empêcher de faire quelque chose, se priver de l'usage de quelque chose. S'abstenir de boire et de manger. S'abstenir de

Tome I.

jurer. Quand on a pris l'habitude de faire quelque chose, il est bien malaisé de s'en abstenir. S'abstenir de vin. Je m'abstiendrai de tout ce qui peut nuire à la santé. Il s'est abstenu de toute sorte de plaisirs. Il s'en abstint ce jour-là. Elle s'en est abstenue.

On le dit quelquefois absolument. Il est plus aisé de s'abstenir que de se

contenir.

ABSTERGENT, ENTE. s. mas.et adj. Terme de Médecine. On appelle un Abstergent, ou des Abstergens, Les remèdes qu'on emploie pour dissoudre les duretés et les épaississemens.

ABSTERGER. verbe act. Terme de Chirurgie. Nettoyer. Il se dit Des plaies, des ulcères.

ABSTERGÉ, ÉE. participe. ABSTERSIF, IVE. adj. Propre à nettoyer. On l'emploie substantivem. et l'on dit, C'est un abstersif on dit aussi, et même mieux, Un abstergent. ABSTERSION. subst. fém. L'action d'absterger.

ABSTINENCE. s. fém. Action de s'abstenir. Il se dit principalement en parlant Du boire et du manger. Abstinence de vin. L'abstinence est utile au corps et à l'âme. On lui a ordonné une grande abstinence. On lui faisoit faire abstinence malgré lui.

Il se dit aussi De la privation de viande en certains jours, qui n'est pas accompagnée du jeûne. Il n'est pas jeûne aujourd'hui, il n'est que jour d'abstinence.

ABSTINENT, ENTE. adject. Qui est modéré dans le boire et le manger.

ABSTRACTION. s. f. Terme didactique. Opération de l'esprit, par laquelle il considère séparément des choses qui sont réellement unies. Considérer les accidens en faisant abstraction des sujets auxquels ils sont attachés. La blancheur considérée par abstraction d'avec son sujet. En faisant abstraction de la qualité des personnes, vous jugerez que, etc.

On dit, qu'Un homme est dans des abstractions continuelles, pour, qu'Il rêve continuellement, qu'il est appliqué à toute autre chose qu'à celle dont on parle, ou qu'il a sous les yeux.

ABSTRACTIVEMENT. adv. Par abstraction, d'une manière abstraite. On peut considérer abstractivement les qualités du corps.

ABSTRAIRE. v. a. (Il se conjugue comme Traire.) Terme didactique. Faire abstraction, considérer séparément des choses qui sont réellement unies. Pour connoltre l'accident comme accident, il faut l'abstraire du sujet, de la substance.

ABSTRAIT, AITE. participe. Il est aussi adjectif et terme didactique, et n'a guère d'usage que dans cette phrase, Terme abstrait, qui se dit d'Une qualité considérée toute seule, et détachée du sujet. Ainsi, La rondeur, la blancheur, la bonté, sont des termes abstraits; et, rond, blanc, bon, unis à des noms de substances, comme pain rond, vin blanc, bon Prince, sont des termes concrets.

On dit, qu' Un discours est abstrait quand il est trop métaphysique, trop

éloigné des idées communes. On dit dans le même sens, qu'Un homme est abstrait, fort abstrait.

On le dit aussi pour signifier, Plongé dans la méditation et la rêverie, n'ayant de pensée et d'attention que pour l'objet intérieur qui occupe. Il ne faut pas le confondre avec Distrait. On est abstrait pour être trop appliqué à une seule chose. On est distrait par inapplication et légèreté.

ABSTRAIT, est aussi substant. L'abstrait et le concret. Voyez CONCRET. ABSTRUS, USE. adj. Qui est difficile à entendre, et qui demande une extrême application pour être bien con. çu. Il ne se dit qu'en parlant Des sciences et des choses qui exigent de la méditation. Sciences abstruses. Raisonnemens abstrus. Question abstruse.

Il se dit quelquefois Des Écrivains. Ce Philosophe m'a paru fort abstrus.

ABSURDE. adj. des 2 g. Qui est évidemment contre la raison, et contre le sens commun. Cela est absurde. Voilà un raisonnement absurde. Dire des choses absurdes. Proposition absurde. Conséquence absurde. Conduite absurde.

Il se dit aussi De l'homme qui parle ou agit absurdement. Un raisonneur absurde. Il n'y a pas d'homme plus absurde dans le monde.

On fait Absurde substantif. Tomber dans l'absurde. Réduire son homme à D'absurde, Le forcer à se rendre ou à déraisonner. /

On dit, Réduire à l'absurde, pour, Réduire une opinion, un raisonnement à quelque chose qui choque le bon

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ABUS. s. mas. Usage mauvais, excessif ou injuste de quelque chose. L'abus qu'il a fait de ses richesses, de ses forces, de son autorité.

Il se dit aussi absolument, pour signifier, Désordre, usage pernicieux. Abus manifeste, notoire. Réformer, corriger, retrancher les abus. Il s'est glissé divers abus dans la Justice. Il faut distinguer entre un usage reçu, et un abus qui s'est introduit. Les exemptions trop fréquentes dégénèrent en abus.

Appel comme d'abus. C'est l'appel qu'on interjette au Parlement d'une Sentence rendue par un Juge Ecclésiastique, qu'on prétend avoir excédé son pouvoir. Interjeter appel comme d'abus. Quand on dit, Le Parlement a jugé qu'il y avoit abus ; cela signifie, que Le Parlement a jugé que l'appel comme

B

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