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temps agréable pour nous d'examiner les ornements à mesure qu'on les apportait. Nous les admirâmes ainsi un à un, jusqu'au moment où, pour dernier raffinement, on versa des flots d'huile de coco parfumée de bois de sandal sur leurs têtes, sur leurs épaules, sur leur cou et sur le reste du corps. Ces femmes nous parurent modestes, mais affables. La fille de Parton présidait à l'une des danses, sa sœur à l'autre; c'étaient deux charmantes créatures de quinze ans environ. Le toui-tonga présida à l'une des danses d'hommes; son fils, enfant de onze ans, à une autre. Il faut de la vigueur pour danser et chanter en même temps, surtout vers la fin des figures. J'essayai d'accompagner le chant durant un quart d'heure, et j'en fus fatigué, quoique assis. Les hommes étaient vêtus uniformément, à part les chefs de bandes. Ils n'avaient de découvert que les bras; le reste était entouré d'étoffes. La quantité de tapa enroulé autour de la ceinture était si considérable, qu'elle se projetait de six pouces au dehors, et masquait entièrement les formes. A onze heures et demie, la danse cessa. »

De Tonga-Tabou, Waldegrave se dirigea sur Vavao, et descendit à terre pour y prendre des renseignements sur deux navires baleiniers qui avaient été attaqués naguère par les indigènes de Tonga. Il demanda raison aux chefs du pays de l'insulte faite au pavillon britannique. Écoutons la fin de sa relation:

une

On me conduisit, dit-il, dans grande maison à kava, où je trouvai le roi assis. Un Anglais nommé Brown était à sa gauche; de chaque côté se rangeaient les principaux chefs, et en face les moins élevés en rang. Autour de la maison, sur la pelouse, entre le faitoka du feu roi et la maison du kava, se groupaient trois mille hommes du peuple. Le roi me pria de m'asseoir. Debout devant lui, avec mon chapeau sur la tête, ainsi que mes officiers, je lui répondis : « Le roi Georges m'envoie pour vous demander, Finau, pourquoi vous avez massacré le capitaine de

l'Élisabeth et les baleiniers du Rambler? puis-je m'asseoir jusqu'à ce que vous m'ayez dit pourquoi vous avez commis ces horribles meurtres? >> A ces mots, Finau se mit à trembler autant de crainte que de colère. C'était la première fois qu'on l'interrogeait de la sorte devant son peuple. « Voyez ce prêtre (un missionnaire), ajoutai-je, il vous dira que je ne suis pas venu pour punir, mais pour informer sur ces actes. >> Alors Finau déclara, d'un son de voix fort bas, que le maître du Rambler et lui avaient commercé fort amicalement, quand deux hommes de l'équipage vinrent à déserter. Au lieu. de les lui demander à lui, le roi de l'île, le maître voulut obtenir raison par la force, et fit feu sur les hommes du rivage. Les déserteurs furent rendus; mais le capitaine ayant commis ensuite l'imprudence de revenir à terre, le peuple se souleva et le massacra, ainsi que l'équipage de son canot. Quanta l'Elisabeth, suivant Finau, ses premières relations avec le rivage avaient été si amicales, que le maître charmé lui avait promis le don d'un mousquet; mais, au moment de partir, le maître refusa le mousquet. Alors Finau se prit à réfléchir: «L'Eltsabeth, comme le Rambler, se dit-il à lui-même, va faire feu sur le peuple; il vaut mieux le devancer, et il tua le maître et quelques matelots. Du reste, il ajouta qu'il était très-fâché d'en avoir agi de la sorte, et qu'il ne recommencerait plus. - Bien, répliquai-je à cette explication; j'informerai le roi Georges de ce que vous me dites. - Pardonnezvous, insista Finau? - Je n'ai pas le droit de pardonner; je suis venu pour informer seulement. - Boirez-vous le kava? Je me découvris et m'accroupis à ses côtés. Le peuple salua cet acte par une vive acclamation; le kava fut apporté et j'en pris ma part; puis, Finau m'ayant invité à passer la nuit à terre, j'en délibérai avec mes officiers et j'acceptai l'offre.

<< Après le kava, nous nous retirámes dans une case remarquable par sa propreté et sa jolie apparence; une double natte de fibres de coco couvrait

le plancher. Le roi me pria de faire sortir mes officiers, et pendant trois heures il me répéta l'histoire du massacre, et me renouvela ses regrets. Après le dîner, il voulut me rendre témoin de son adresse: il prit un fusil, manqua tous les oiseaux sur lesquels il tira, et finit par tuer une malheureuse poule, qui fut plumée, rôtie et mangée sur-le-champ. Un autre kava eut ensuite lieu. Pendant qu'il durait, Finau me demanda mon chapeau avec tant d'instance que je le lui donnai. Le soir nous eûmes une danse dans la grande maison du kava; et, après deux nouveaux soupers, nous gagnâmes la case où nous devions passer la nuit. Le jour suivant, après le déjeuner, je lui proposai de venir à bord avec moi; il y consentit; mais son ministre vint me prier de donner ma parole qu'il serait permis au roi de retourner à terre. J'offris un otage, et j'ajoutai: « Mon chirurgien va à quatre milles d'ici, dans l'intérieur de l'ile, pour visiter votre neveu favori; mon chapelain l'accompagne; les laisserais-je entre vos mains si j'avais l'intention de vous maltraiter? Le roi Georges me pendrait si je vous faisais du mal après avoir engagé ma parole. - C'est bien, allons-nous-en, dit-il. » Nous nous embarquâmes sur deux canots, accompagnés de vingtneuf personnes. Comme nous passions à travers les pirogues, les naturels poussèrent un cri de joie. Lorsque Finau fut monté à bord, il vit manœuvrer les soldats de marine, et on lui servit deux fois du vin, ainsi qu'aux chefs de sa suite. Il parcourut tout le navire, nomma chaque chose, et essaya de souffler dans le sifflet du maître d'équipage. Entendant le tambour qui annonçait le dîner des officiers, il suivit les domestiques et alla s'asseoir à leur table. Quand il eut dîné avec eux, il les quitta et vint dans ma chambre, où il s'assit aussi pour prendre part à mon dîner. Les soldats de marine manœuvrèrent de nouveau durant une demiheure, et les naturels enchantés poussèrent encore un cri de joie. A trois heures et demie de l'après-midi, Finau et sa suite quittèrent le navire dans la

chaloupe; et, à neuf heures, celle-ci revint chargée d'ignames dont il nous faisait présent.

<< Finau est un roi absolu; ses ordres sont scrupuleusement et à l'instant exécutés; il a moins de trente ans; c'est un païen. Il a deux enfants et trois femmes; il ne peut épouser que des filles de grands chefs: son héritier est l'enfant de celle de ses femmes qui provient de la plus noble famille; ses concubines sont nombreuses. »

Le dernier voyageur qui ait visité Tonga est M. Bennett; le navire qui le portait, était en vue de l'île TongaTabou le 26 juillet 1829, à la distance d'environ quinze milles; l'heure avancée et les difficultés du passage ne permirent point d'entrer dans la baie, et il fallut louvoyer jusqu'au lendemain. La scène la plus belle et la plus pittoresque s'offrit à ses regards aussitôt que le navire fut dans le port, dont l'entrée était fort resserrée par un grand nombre d'îlots clair-semés, et par des récifs à fleur d'eau très-étendus, et présentant de grands dangers. Quand ils eurent traversé le port dans toute sa longueur, la côte leur offrit une grande ressemblance avec celle de Ceylan, et ils virent poindre de côté et d'autre les habitations des naturels, à travers les feuilles des cocotiers, et d'autres arbres qui abondent dans le voisinage.

On jeta l'ancre à environ un mille de la cote. Bientôt on vit s'avancer vers le navire plusieurs canots aux formes élégantes, et en peu d'instants il fut entouré de tous côtés par une multitude de naturels apportant divers articles d'échange. D'après M. Bennett, les habitants de Tonga-Tabou sont généralement bien faits; leurs formes sont musculaires, et les traits de leur visage sont réguliers; ils aiment à porter les cheveux longs, et les laissent tomber sur leurs épaules; quelquefois ils les ramassent en touffes sur la tête.

Ces insulaires, dit-il, ont généralement le teint cuivré; quelques-uns sont très-noirs et ont les cheveux frisés, ce qu'il faut attribuer sans doute à leur mélange avec les naturels de quelques-unes des Îles Viti ou Fidgi; car ces deux peuples vivent dans la plus parfaite intelligence, et l'on distingue particulièrement, à Tonga-Tabou, un chef qui sait parler la langue de Viti. Les chefs ont un embonpoint remarquable; néanmoins ce sont de très-beaux hommes; une forte corpulence est si générale parmi l'aristocratie, qu'on peut dire qu'elle est toujours un signe de dignité. Le capitaine en second, M. Jones, qui était excessivement gros, fut constamment regardé, à Tonga-Tabou et dans toutes les autres îles de la Polynésie, comme le chef, et l'on eut toujours pour lui plus d'égards et de respect que pour le capitaine en premier, qui était maigre et de taille moyenne. Les femmes sont modestes, réservées, et belles généralement. Leur costume est un simple jupon d'étoffe du pays, qu'elles attachent autour de la ceinture, et qui tombe jusqu'à la cheville; la partie supérieure du corps reste toujours nue. Les femmes ont aussi le teint généralement cuivré; elles se frottent le corps avec l'huile de la noix du coco, parfumée avec du bois de sandal qui leur vient des îles Viti, ou avec des fleurs odoriférantes, comme le jasminet le tato, qui sont indigènes. Les femmes portent les cheveux très-courts; cette coutume est très-défavorable à leur beauté; elles parurent ainsi moins intéressantes à M. Bennett, accoutumé à ces étoffes et à ces boucles gracieuses qui donnent tant de charmes au visage des Européennes. Elles ont coutume de se parer avec des kalafa, ou bouquets de fleurs qui répandent une odeur delicieuse; elles attachent ces bouquets sur leur gorge nue, ou les tressent en couronnes, qu'elles posent gracieusement sur leur tête. Ces femmes aiment à parer les étrangers de ces bouquets, et le goût et le sentiment président toujours à l'arrangement des fleurs dont elles les composent.

Le roi, nommé Toubou, et MM.Turner et Cross, missionnaires qui résident dans cette île, vinrent à bord aussitôt que le navire, que montait M. Bennett, eut jeté l'ancre. Le port et les manières du roi étaient pleins de di

gnité, et la bonté était empreinte sur son visage; il était gros, mais sa taille était proportionnée à son embonpoin Son costume consistait en une simple chemise blanche, et un petit jupon d'étoffe du pays attaché autour des reins. Toubou s'empressa de dire que le sloop de guerre le Satellite, capitaine Laws, avait visité son île peu de temps auparavant, et il parut très-satisfait des honneurs qu'il avait reçus de cet officier; car, à son arrivée, il l'avait salué de sept coups de canon, et avait fait ranger ses soldats sur le pont. C'est le seul vaisseau de guerre, ajouta Toubou, qui ait relâché à Tonga-Tabou depuis la visite du capitaine Cook.

M. Bennett descendit à terre avec les missionnaires. En avançant dans le pays, il remarqua que les maisons des habitants étaient disséminées; chaque case était garnie d'une haie qui entourait aussi le jardin, planté d'arbres de toutes sortes, et surtout de cocotiers et de légumes exotiques. Le papayer (carica papaya) y est de la plus grande beauté; mais les naturels ne font nul cas de son fruit; il ne sert qu'à la nourriture des cochons. Les feuilles d'un grand nombre de cocotiers étaient dévorées par une espèce de moustiques de couleur verte, qui commettent de grands ravages, et sans doute les naturels n'éprouvèrent point de regrets en voyant ce voyageur serrer dans son portefeuille quelques-uns de ces insectes. La végétation lui parut du reste extrêmement riche; l'hibiscus liliaceus, ou fau, en pleine fleur, l'aleurites triloba, ou arbre à chandelle (le toui-toui des naturels), croissaient en abondance de tous côtés.

M. Bennett accompagna les missionnaires à leur demeure; tout auprès est la petite chapelle de la mission. Les maisons de ces messieurs sont de bois, comme celles des naturels; elles ont plusieurs appartements, et des roseaux servent à former des cloisons; elles sont couvertes de feuilles de pandanus ou de cocotier.

Ce voyageur visita, le 29, la mafanga, lieu d'un aspect très-pittoresque, et situé non loin de l'ancrage du

navire qui le portait. La mafanga est le cimetière des chefs. chefs. La plus grande tranquillité règne en ce lieu désert, et des arbres de casuarina equisitifolia, aux branches flexibles et inclinées vers la terre, en augmentent encore la triste solennité. M. Turner, l'un des missionnaires, lui dit qu'il avait assisté tout récemment à l'enterrement de la femme d'un chef qui était allié du roi. Le corps, enveloppé avec des nattes, fut placé dans un tombeau. On couvrit le tombeau d'une pierre; puis des naturels s'ayancèrent portant des corbeilles de fleurs qu'on répandit sur la tombe; d'autres portaient des corbeilles de sable qui reçurent la même destination. Alors quelques insulaires vinrent au bord de la tombe et se coupèrent les cheveux, en poussant des cris et des sanglots, et donnant des marques de la plus vive douleur. On a coutume d'élever sur cette sépulture des maisons de petite dimension. Les cimetières

sont entourés d'une forte haie ou d'un mur de coraux; ils sont soigneusement entretenus et présentent un aspect agréable.

Il remarqua chez presque tous les naturels de Tonga-Tabou une étrange mutilation au petit doigt de la main gauche; et, chez un grand nombre, cette mutilation existait aux deux mains. La plupart de ces insulaires avaient perdu la première phalange seulement, d'autres deux, et quelques-uns n'avaient même plus de trace du petit doigt, ni à la main droite ni à la main gauche. Il apprit que les naturels ont coutume de se couper une phalange du petit doigt lors d'une maladie grave ou à la mort d'un parent chéri, ou d'un chef révéré, et de l'offrir en sacrifice à l'esprit de ces contrées. Cette coutume superstitieuse se retrouve, selon M. Burchell, chez la tribu des Bochmans, dans l'Afrique méridionale comme on en voit la preuve dans l'extrait suivant de son Voyage : « Une « vieille femme de la tribu, sachant « que je désirais avoir les informations « les plus amples possible sur les mœurs « des Bochmans, se présenta devant « moi, et, me présentant ses deux

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<< mains, me fit observer qu'elle avait « perdu deux phalanges au petit doigt « de la main droite, et une phalange « à la gauche. Cette femme dit qu'elle << s'était ainsi mutilée à trois reprises « différentes, en signe d'affliction et de << deuil, à la mort de ses trois filles. >>> En considérant ensuite avec plus d'attention les naturels, je vis qu'un grand nombre de femmes, et même beaucoup d'hommes étaient mutilés de la même façon; mais c'était toujours au petit doigt qu'avait lieu la mutilation, parce que l'absence de ce doigt ne cause sans doute aucune gêne.

On trouve dans l'île Tonga-Tabou une place de refuge, qu'on appelle l'houfanga. Un individu menacé de la peine capitale y trouve un asile inviolable; il est sacré dès qu'il a mis le pied dans cesanctuaire. L'houfanga est une petite maison défendue par un mur d'enceinte; tout alentour, le sol est couvert de gravier, et des arbres en gar

nissent les avenues.

M. Bennett, en sa qualité de docteur, visita ensuite, à la prière des missionnaires, plusieurs naturels, et des enfants qui étaient atteints de maladies graves. Les affections viscérales lui parurent très-communes.

« Le magnifique foutou ou barringtonia, dit M. Bennett, croissait en abondance près de notre mouillage. Le fruit de cette plante sert à la destruction du poisson, ainsi qu'un autre petit arbuste nommé kava-ho-ho. Les naturels emploient l'écorce quand la racine du kava est rare; ils la préparent de la même manière que le kava; seulement ils ont soin de n'en boire qu'une petite quantité, à cause du poison qu'elle contient.

« Les naturels donnent à leurs massues des formes élégantes. Les femmes font des peignes avec les tiges flexibles du cocotier. Leurs instruments de musique sont le fanghou-fanghou ou la flûte nasale, le mimia, le nafa ou tambour, qui est un petit bloc de bois creusé. Les reptiles qu'on rencontre à TongaTabou sont le serpent aux cent pieds, un très-beau lézard vert, plusieurs autres animaux de la même espèce, et une couleuvre aquatique qui se tient souvent sur les arbres, au bord de la mer: cette couleuvre est d'une belle couleur bleue, avec des bandes noires circulaires autour du corps; elle est appelée takourari par les naturels.

■Notre vaisseau fut largement approvisionné de fruit à pain, d'ignames, etc., en échange de haches, de coton, de drap, et de bouteilles pour l'huile qu'ils retirent de la noix de coco. Le fruit à pain est très-bon, mais il est cependant bien inférieur à la pomme de terre.

et je

Le 30 juillet, je visitai l'observatoire de Cook; j'enrichis ma collection botanique de plantes rares, parvins à abattre quelques pigeons; mais les oiseaux sont rares dans cette île. Le 31, j'accompagnai le capitaine dans une visite qu'il fit à un chef nommé Fatou ou Palou, résidant au district de Takama-Tonga, à quinze milles environ de notre ancrage. Fatou était absent; mais sa femme et sa fille nous firent un accueil très-poli. Celle-ci était une très-belle personne; elle s'appelait Touboua-Han, et était fiancée au roi de Vavao; sa chevelure, d'un très-beau noir, tombait sur ses épaules; mais il n'est permis aux femmes de porter les cheveux longs que jusqu'au jour du mariage. Pendant qu'on préparait notre repas, nous fîmes une excursion dans l'intérieur de l'île, et nous visitames le lieu sacré où l'on suppose que réside la divinité; c'est une maison de chétive apparence, et entourée d'une forte haie. Aux jours de malheur et d'affliction, les naturels viennent déposer en ce lieu leurs offrandes et les premiers fruits de la saison.

« Les principaux personnages des villages que nous traversâmes vinrent nous présenter du kava, des ignames, etc. Chaque village a une maison destinée à la réception des étrangers. Nous étions suivis d'une multitude de naturels qui portaient volontiers nos fusils et notre bagage, et jamais nous ne nous aperçûmes du moindre vol. Touboua-Han, la fille de Palou, m'offrit après diner un fort joli bouquet; elle me dit qu'il était composé d'hetala,

poa, tetefa, ohi, langakali, co, ochi, chialé, houni et pipi-houri, qui sont des fleurs indigènes. La nuit, on étendit par terre des nattes, sur lesquelles nous dormîmes assez bien; et, au point du jour, nous retournâmes à bord.

« Quand un inférieur se présente devant la femme ou la fille d'un chef, ou avant de commencer le repas en leur présence, l'étiquette commande de les toucher légèrement au pied. Cette coutume est aussi observée aux îles Hapaï, Vavao et Samoa. Ce témoignage de respect est également donné par un inférieur, quand il paraît devant un chef, et par les chefs euxmêmes, quand ils se trouvent en présence du touï ou roi, de ses frères ou de ses parents. Le touï et les autres chefs doivent toucher aussi au pied le grand prêtre, qui est ordinairement un grand chef, et possède plus de puissance que le touï lui-même.

<<< Les naturels de Tonga-Tabou ont des canots doubles, unis par une espèce de plate-forme, sur laquelle ils construisent une petite maison. Ces canots peuvent contenir environ de cent cinquante à deux cents hommes. J'en vis un qui pouvait avoir quatre-vingt-seize pieds anglais de longueur. On construit ordinairement ces canots aux îles Fidgi (Viti); car à Tonga-Tabou on ne trouve pas de bois propre à ces constructions. >>>

C'est à la visite de M. Bennett que finit pour nous l'histoire intéressante de l'archipel de Tonga.

GROUPE DE KERMADEC.

Nous venons de quitter la Polynésie intertropicale, et avant de décrire les grandes terres de la Nouvelle-Zeeland, nous passerons rapidement en revue les petites îles connues sous le nom de groupe de Kermadec (compagnon de d'Entrecasteaux.)

Ce groupe, situé au nord de la Nouvelle-Zeeland, se compose des îles Raoul, Macauley, Curtis et Espérance, Sa position est du 29° 20′ au 31° 28′ de latitude sud, et du 178° 43′ au 179° 36' de longitude est. Curtis et Macauley furent découvertes, en 1788, par

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