POUR L'INSTRUCTION DU PRINCE DE PARME, AUJOURD'HUI S. A. R. L'INFANT D. FERDINAND, DUC DE PARME, PLAISANCE, Par M. l'Abbé de CONDILLAC, de l'Académie TOME PREMIER. AGAI BIBLIOTA GENÈVE, Chez DUVILLARD Fils & NOUFFER, M. DCC. LXXX. DISCOURS PRELIMINAIRE. 茶 LA méthode que j'ai fuivie pour l'instruction du Prince, paroîtra nouvelle, quoique dans le fond élle foit auffi ancienne que les premieres connoiffances humaines. Il eft vrai qu'elle ne reffemble pas à la maniere dont on enfeigne: mais elle est la maniere même dont les hommes fe font conduits pour créer les arts & les fciences. C'eft ce dont on fera convaincu par le plan raisonné dont je vais rendre compte. On fuppofe que les enfans font incapables des connoiffances qui demandent quelques réflexions; & on attend, pour leur donner ces connoiffances, qu'ils aient un certain âge qu'on nomme l'âge de raifon, & qu'on ne fixe pas. On diroit qu'il y a dans la vie un moment où la raifon, que nous n'avions pas le moment d'auparavant, nous eft tout-à-coup infufe. Voyons quelle eft la caufe de ce préjugé. Dans l'origine des fociétés, il n'y avoit encore hi arts ni fciences. Toutes les connoiffances fe bornoient à quelques obfervations que le befoin Tome I. |