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SUR CORNELIUS NÉPOS.

Cornélius Népos naquit environ soixante ans avant J. C. On ne sait si c'est à Vérone ou à Hostilie. Les commentateurs ne se sont pas accordés sur ce point.

Sa vie est peu connue. On sait qu'il composa un grand nombre d'ouvrages, et qu'il jouissait d'une grande célébrité comme écrivain. Catulle, qui lui a dédié plusieurs pièces de vers, vante son élégance, et le regarde comme l'un des historiens qui font le plus d'honneur à la littérature latine. Cicéron, son ami, le traite d'homme divin dans une de ses lettres à Atticus. Atticus lui-même, si l'on on croit certains commentateurs, ne voyait que Cicéron qui fût

au-dessus de lui.

Toute l'antiquité en a porté le même jugement. Son nom se trouve cité avec des éloges qui approchent de l'admiration dans Suétone, Tertullien, Lactance, St. Jérôme, Aulu-Gelle, Pline, Plutarque, etc. Voici, d'après les renseignements recueillis dans ces différents écrivains, la liste des ouvrages qu'il aurait composés :

1. Une Histoire universelle en trois livres.
2. Les vies des anciens Historiens grecs.

3. Un livre appelé des Exemples.
4. Seize livres des Hommes illustres.

5. Une vie de Cicéron. 6. Une vie de Caton.

7. Un livre de lettres adressées à Cicéron. 8. Des Travaux de géographie destinés à accompagner les histoires.

Tous ces ouvrages sont perdus. Il n'est resté que ce petit recueil de biographies connu sous le nom de Vies des grands Capitaines. Encore en a-t-on contesté l'authenticité. On a prétendu que ce n'était qu'un abrégé, fait au quatrième siècle par un certain Probus, de l'ouvrage même de Cornélius. Mais cette question n'a pas été plus éclaircie que celle de sa naissance. On n'en sait pas davantage sur sa mort, causée, dit-on, par du poison que lui aurait donné un esclave.

Si petit que soit ce recueil, il suffit pour donner une idée du mérite de Cornélius Népos. Les modernes en ont jugé comme les anciens. Voici l'excellent jugement qu'en a porté Rollin dans son Traité des Études : « Le style de Cornélius Népos est

pur, net, élégant : la simplicité, qui en fait un « des principaux caractères, est relevée par des pensées nobles et solides, etc., etc., etc. » Il n'y a rien à ajouter à cet éloge.

CORNELIUS NÉPOS.

CORNÉLIUS NÉPOS.

PRÉFACE.

coup d'adorateurs; et il n'y avait pas de veuve à Lacédémone qui ne se prostituât pour de l'argent, fût-elle des premières familles de la république. Il n'y avait rien de plus glorieux dans toute la Grèce que d'être proclamé vainqueur aux jeux olympiques, et personne ne voyait de honte à monter sur la scène et à se donner en spectacle ; toutes choses qui sont considérées chez nous comme infâmes, humiliantes et déshonnêtes. Il est certains usages, au contraire, qui nous paraissent honorables, et qui sont réputés honteux chez les Grecs. Quel est le citoyen romain qui rougirait de conduire sa femme dans un festin, et quelle est la mère de famille qui L'occupe l'endroit le plus apparent de la maison, et ne fréquente les assemblées? En Grèce, les femmes n'assistent jamais à un festin, excepté avec leur famille, et n'habitent que cette partie reculée de la maison qu'on appelle le gynécée, et dont l'accès n'est permis qu'aux proches parents. Les bornes que je me suis prescrites m'empêchent de poursuivre. J'ai hâte d'entrer en matière. Je vais donc aborder mon sujet, et raconter la vie des

Je ne doute pas, mon cher Atticus, que la plupart des lecteurs ne trouvent cet ouvrage bien frivole, et ne le jugent peu digne des hommes illustres dont j'écris la vie, en me voyant rapporter le nom du maître de musique d'Épaminondas, et faire un mérite à ce grand homme d'avoir bien joué de la flûte et dansé avec grâce; mais ce reproche ne pourra me venir que de ceux qui, étrangers aux lettres grecques et ne connaissant pas l'histoire, ne comprennent pas d'autres mœurs que celles de leurs pays. Quand ils sauront que chaque peuple a des idées différentes sur le bien et sur le mal, et n'en juge que d'après l'opinion et les maximes de ses ancêtres, ils ne s'étonneront plus que je n'aie pas perdu de vue les mœurs de la Grèce, en écrivant l'histoire des grands hommes de ce pays. L'un des plus illustres citoyens d'Athènes, Cimon, ne fut point déshonoré pour avoir épousé sa sœur germaine: c'était un usage établi chez ses concitoyens. Nos lois réprouvent ces sortes d'alliance. En Grèce, c'était un honneur pour les jeunes gens d'avoir beau-grands capitaines.

PRÆFATIO.

Non dubito fore plerosque, Attice, qui hoc genus scripturæ leve et non satis dignum summorum virorum personis judicent, quum relatum legent, quis musicam docuerit Epaminondam, aut in ejus virtutibus commemorari, saltasse eum commode, scienterque tibiis cantasse. Sed hi erunt fere, qui, expertes litterarum græcarum, nihil rectum, nisi quod ipsorum moribus conveniat, pu. tabunt. Hi, si didicerint, non eadem omnibus esse honesta atque turpia, sed omnia majorum institutis judicari, non admirabuntur, nos in Graiorum virtutibus exponendis mores eorum secutos. Neque enim Cimoni fuit turpe, Atheniensium summo viro, sororem germanam habere in matrimonio; quippe quum ejus cives eodem uterentur instituto at id quidem nostris moribus nefas habetur. Laudi in Græcia ducitur adolescentulis quam plurimos

habere amatores. Nulla Lacedæmoni tam est nobilis vidua, quæ non ad lenam eat, mercede conducta. Magnis in laudibus tota fere fuit Græcia, victorem Olympiæ citari. In scenam vero prodire, et populo esse spectaculo, nemini in eisdem gentibus fuit turpitudini. Quæ omnia apud nos partim infamia, partim humilia atque ab honestate remota, ponuntur. Contra ea pleraque nostris moribus sunt decora, quæ apud illos turpia putantur. Quem enim Romanorum pudet uxorem ducere in convivium? aut cujus materfamilias non primum locum tenet ædium, atque in celebritate versatur? Quod multo fit aliter in Græcia : nam neque in convivium adhibetur, nisi propinquorum; neque sedet, nisi in interiore parte ædium, quæ gynæconitis appellatur, quo nemo accedit, nisi propinqua cognatione conjunctus. Sed plura persequi tum magnitudo volu. minis prohibet, tum festinatio, ut ea explicem, quæ exorsus sum. Quare ad propositum veniemus, et in hoc exponemus libro vitas excellentium imperatorum.

MILTIADE.

SOMMAIRE.

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CHAP. I. Miltiade est envoyé dans la Chersonèse pour y fonder une colonie. Insultes des habitants de Lemnos. -II. Il se rend maître de la Chersonèse; prend Lemnos et les Cyclades. III. Darius, faisant la guerre aux Scythes, confie à Miltiade la garde d'un pont sur l'Ister. Cet Athénien conseille aux gouverneurs de secouer le joug des Perses. Histiée combat ce projet. — IV. Dans la guerre que Darius prépare contre les Grecs, Miltiade engage ses concitoyens à prévenir l'ennemi. - V. Avant l'arrivée des alliés, il défait l'armée du roi. VI. Prix de sa victoire. VII. II lève le siége de Paros; il est condamné, et meurt en prison. VIII. Véritable motif de sa condamnation.

I. Miltiade, fils de Cimon, naquit à Athènes. Il l'emportait sur tous ses concitoyens par l'ancienneté de son nom, la gloire de ses ancêtres et son propre mérite. Il était arrivé à un âge où l'on pouvait attendre beaucoup de lui et prévoir ce qu'il serait par la suite, lorsque les Athéniens résolurent d'envoyer une colonie dans la Chersonèse. Le nombre de ceux qui devaient composer cette colonie étant fort considérable, et beaucoup de citoyens demandant à faire partie de l'émigration, on prit parmi eux des députés qu'on envoya à Delphes pour consulter l'oracle sur le choix d'un chef; car les Thraces occupaient alors ces contrées, et il fallait leur en disputer la possession les armes à la main. L'oracle désigna expressément Miltiade, annonçant que le succès de l'entreprise dépendait de ce choix. D'après cette réponse, Miltiade s'embar

MILTIADES.

ARGUMENTUM.

CAP. 1. Dux colonorum Miltiades in Chersonesum mittitur. Irridetur a Lemniis. II. Chersoneso potitur; Lemnum capit, et Cycladas. 111. Pontis in Istro custos a Dario, qui Scythas bello petebat, constituitur. Dat consilium excutiendæ dominationis Persarum. Ab Histixo impeditur. — IV. Dario bellum in Græcos movente, auctor est suis ut hosti obviam cant. - V. Ante sociorum adventum regem vincit. VI. Præmium victoriæ. VII. Pari oppugnationem omittit. Damnatur, et in vinculis moritur. VIII. Vera ejus damnationis causa.

1. Miltiades, Cimonis filius, Atheniensis, quum et antiquitate generis et gloria majorum et sua modestia unus omnium maxime floreret, eaque esset ætate, ut non jam solum de eo bene sperare, sed etiam confidere cives possent sui, talem futurum, qualem cognitum judicarunt, accidit, ut Athenienses Chersonesum colonos vellent mittere. Cujus generis quum magnus numerus esset, et multi ejus demigrationis peterent societatem, ex his delecti Delphos deliberatum missi sunt, qui consulerent Apollinem, quo potissimum duce uterentur: nam tum Thraces eas regiones tenebant, cum quibus armis erat dimicandum. His consulentibus, nominatim Pythia præ

qua pour la Chersonèse, suivi d'une troupe d'hommes d'élite. Parvenu à Lemnos et voulant soumettre cette île aux Athéniens, il engagea les habitants à reconnaître la domination d'Athènes. Mais ceux-ci répondirent, en raillant, qu'ils se garderaient bien d'y manquer, quand il serait venu de chez lui à Lemnos, poussé par l'aquilon. Or, ce vent, qui vient du nord, est contraire aux vaisseaux qui arrivent d'Athènes. Miltiade, n'ayant pas le temps de s'arrêter, continua sa route, et aborda dans la Chersonèse.

II. Les barbares furent dispersés en peu de temps. Miltiade s'étant rendu maître du pays, fortifia toutes les positions avantageuses, et distribua les terres à ses compagnons, qu'il enrichit par de fréquentes excursions. Le succès de son expédition fut l'ouvrage de sa prudence autant que de sa fortune. Vainqueur de l'ennemi par le courage des siens, il donna les lois les plus équitables à la nouvelle colonie et résolut de s'y fixer. Sans avoir le titre de roi, il en avait le rang, qu'il devait à sa justice plutôt qu'à son pouvoir. Cela ne l'empêchait pas de veiller aux intérêts d'Athènes; aussi ceux qui l'avaient envoyé et ceux qui l'avaient suivi furent-ils d'accord pour lui conserver l'autorité. Ayant ainsi réglé les affaires de la colonie, il retourna à Lemnos, et somma les habitants de tenir leur promesse. Ne lui avaient-ils pas dit qu'ils livreraient leur île, lorsque le vent du nord l'aurait porté de son pays dans le leur? Eh bien! son pays maintenant c'était la Chersonèse. Les Cariens, qui habitaient alors Lemnos, ne s'attendaient pas à revoir Miltiade. Toutefois ils n'osèrent résister, et quittèrent l'île, moins par res

cepit, ut Miltiadem sibi imperatorem sumerent; id si fecissent, incepta prospera fatura. Hoc oracli responso, Miltiades, cum delecta manu classe Chersonesum profectus, quum accessisset Lemnum, et incolas ejus insulæ sub potestatem redigere vellet Atheniensium, idque Lemnii sua sponte facerent, postulasset, illi irridentes responderunt, tum id se facturos, quum ille, domo navibus proficiscens, vento aquilone venisset Lemnum hic enim ventus, a septentrionibus oriens, adversum tenet Athenis proficiscentibus. Miltiades, morandi tempus non habens, cursum direxit quo tendebat, pervenitque Chersonesum. II. Ibi brevi tempore barbarorum copiis disjectis, tota regione, quam petierat, potitus, loca castellis idonea communivit, multitudinem, quam secum duxerat, in agris collocavit, crebrisque excursionibus locupletavit. Neque minus in ea re prudentia, quam felicitate, adjutus est: nam, quum virtute militum devicisset hostium exercitus, summa æquitate res constituit, atque ipse ibidem manere decrevit. Erat enim inter eos dignitate regia, quamvis carebat nomine; neque id magis imperio, quam justitia, consecutus. Neque eo secius Atheniensibus, a quibus erat profectus, officia præstabat. Quibus rebus fiebat, ut non minus eorum voluntate perpetuo imperium obtineret, qui miserant, quam illorum, cum quibus erat profectus. Chersoneso tali modo constituta, Lemnum revertitur, et ex pacto postulat ut sibi urbem tradant: illi enim dixerant,

pect pour leur parole que pour céder à la fortune des Athéniens. Miltiade soumit avec le même bonheur à sa patrie toutes les îles nommées Cyclades.

III. A cette époque, Darius, roi de Perse, voulant faire la guerre aux Scythes, passa en Europe avec une armée. Il jeta un pont sur l'Ister pour faire traverser ses troupes, et laissa la garde de ce pont, en son absence, aux principaux citoyens de l'Ionie et de l'Éolide qu'il avait amenés avec lui, et auxquels il avait donné à perpétuité le commandement des villes qu'ils habitaient. En confiant la défense de ces places à des hommes que sa ruine abattait sans retour, il comptait retenir plus aisément sous sa domination les Grecs établis en Asie. Miltiade fut un de ceux qui devaient garder le pont. De fréquents messages annonçant que l'expédition de Darius ne réussissait pas, et que ce prince était pressé par les Scythes, Miltiade exhorta ses compagnons à profiter de l'occasion que leur offrait la fortune pour délivrer la Grèce. Si Darius est défait, leur disait-il, l'Europe n'aura plus rien à craindre, et les Grecs qui habitent l'Asie seront affranchis du joug des Perses et à l'abri de tous les dangers. Rien de plus facile à exécuter. Le pont une fois détruit, le roi et son armée ne pouvaient manquer de périr sous peu de jours par le fer de l'ennemi ou par la famine. La plupart des compagnons de Miltiade approuvaient ce dessein. Hystiée de Milet s'y opposa. Il leur dit qu'étant les premiers personnages de l'État, leurs intérêts n'étaient nullement ceux de la multitude; que leur puis

quum, vento Borea domo profectus, eo pervenisset, sese dedituros; se autem domum Chersonesi habere. Cares, qui tum Lemnum incolebant, etsi præter opinionem res ceciderat, tamen, non dicto, sed secunda fortuna adversariorum, capti, resistere ausi non sunt, atque ex insula demigrarunt. Pari felicitate ceteras insulas, quæ Cyclades nominantur, sub Atheniensium redegit potestatem.

III. Eisdem temporibus, Persarum rex Darius, ex Asia in Europam exercitu trajecto, Scythis bellum inferre decrevit. Pontem fecit in Istro flumine, qua copias traducerel: ejus pontis, dum ipse abesset, custodes reliquit principes quos secum ex lonia et Æolide duxerat, quibus singulis ipsarum urbium perpetua dederat imperia. Sic enim putavit, facillime se græca lingua loquentes, qui Asiam incolerent, sub sua retenturum potestate, si amicis suis oppida tuenda tradidisset, quibus, se oppresso, nulla spes salutis relinqueretur. In hoc fuit tum numero Miltiades, cui illa custodia crederetur. Hic, quum crebri afferrent nuntii, male rem gerere Darium, premique ab Scythis, Miltiades hortatus est pontis custodes, ne a fortuna datam occasionem liberandæ Græciæ dimitterent: nam, si cum his copiis, quas secum transportaverat, interiisset Darins, non solum Europam fore tutam, sed etiam eos, qui Asiam incolerent Græci genere, liberos a Persarum futuros dominatione et periculo. Id et facile effici posse : ponte enim rescisso, regem vel hostium ferro, vel inopia, pancis diebus interiturum. Ad hoc consilium quum pleri

sance se trouvait liée à la fortune de Darius, et que la défaite de ce prince entraînerait leur perte et les livrerait à la vengeance de leurs concitoyens; qu'ainsi, loin d'adopter le projet de Miltiade, il pensait que rien ne leur serait plus avantageux que l'affermissement de l'empire des Perses. Cet avis prévalut. Miltiade sentit que son projet était connu de trop de monde pour n'être pas révélé au roi. Il quitta la Chersonèse et revint à Athènes. Bien qu'il n'ait pas réussi dans son projet, il n'en mérite pas moins de grands éloges pour avoir préféré la liberté commune à sa puissance.

IV. Après son retour en Asie, Darius, excité par les conseils de ses courtisans, résolut de soumettre les Grecs. Il équipa une flotte de cinq cents vaisseaux, dont il confia le commandement à Datis et à Artaphernes, et leur donna une armée de deux cent mille fantassins et de dix mille cavaliers. Il voulait, disait-il, faire la guerre aux Athéniens pour les punir d'avoir porté secours aux Ioniens, lorsque ceux-ci s'étaient emparés de Sardes et en avaient massacré la garnison. Les deux généraux ayant abordé dans l'île d'Eubée, se rendirent presque aussitôt maîtres d'Érétrie, et en enlevèrent tous les habitants, qu'ils envoyèrent à Darius. Puis, marchant sur Athènes, ils vinrent camper dans les plaines de Marathon. Marathon est à dix milles environ d'Athènes. Les Athéniens, effrayés de la grandeur et de l'imminence du péril, ne recoururent cependant qu'aux Lacédémoniens. Ils leur dépêchèrent un de ces coureurs, appelés hémérodromes, pour les prier de leur envoyer du secours sur-le-champ. En

que accederent, Histiæus Milesius, ne res conficeretur, obstitit, dicens, non idem ipsis, qui summas imperii tenerent, expedire, et multitudini, quod Darii regno ipsorum niteretur dominatio: quo exstincto, ipsos potestate expulsos civibus suis pœnas daturos. Itaque adeo se abhorrere a ceterorum consilio, ut nihil putet ipsis utilius quam confirmari regnum Persarum. Hujus quum sententiam plurimi essent secuti, Miltiades, non dubitans, tam multis consciis, ad regis aures consilia sua perventura, Chersonesum reliquit, ac rursus Athenas demigravit. Cujus ratio etsi non valuit, tamen magnopere est laudanda, quum amicior omnium libertati quam suæ fuerit dominationi.

IV. Darius autem, quum ex Europa in Asiam rediisset, hortantibus amicis, ut Græciam redigeret in suam potestatem, classem quingentarum navium comparavit, eique Datim præfecit et Artaphernem, hisque ducenta peditum, decem millia equitum dedit, causam interserens, se hostem esse Atheniensibus, quod eorum auxilio Iones Sardeis expugnassent, suaque præsidia interfecissent. Illi præfecti regii, classe ad Eubœam appulsa, celeriter Eretriam ceperunt, omnesque ejus gentis cives abreptos in Asiam ad regem miserunt. Inde ad Atticam accesserunt, ac suas copias in campum Marathona deduxerunt. Is abest ab oppido circiter millia passuum decem. Hoc tumultu Athenienses tam propinquo tamque magno permoti, auxilium nusquam, nisi a Lacedæmoniis, petiverunt; Philip

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