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à l'an de J. C. 1230. L'évêque Pierre étant mort, Teaifius fon fucceffeur, reconnut tenir de Simon de Montfort la vicomté d'Agde. Le comté de Touloufe, avec toute la Provence, ayant été réuni à la couronne, les évêques d'Agde ont non-feulement pris le titre de vicomtes, mais de comtes d'Agde, qu'ils portent encore aujourd'hui. (c) Le chapitre de la cathédrale eft compofé de quatre dignités & de douze chanoines. Au refte, cet évêché n'a dans fon étendue que dix-neuf paroiffes & deux abbayes d'hommes, qui font Saint L'ibery, ordre de S. Benoît, & de la congrégation de S. Maur, & NotreDame de Vallemagne, de l'ordre de Câteaux, & de la filiation de Bonneval. Quoique ce diocèfe foit d'une très-petite étendue, c'eft un des plus riches pays qu'il y ait dans le royaume. Les laines y font très-bonnes; il produit du vin, du bled, de l'huile, de la foie & du falicot ou herbe qui fe feme, & dont les cendres font ce qu'on appelle de la foude, qui fert à faire du verre & du favon. Entre (4) le fort de Brescou & le cap Saint Pierre, les navigateurs voyent un grand enfoncement où font quelques étangs, dont les terres, du côté du cap. S. Pierre, font affez hautes, mais elles viennent en abaiffant en s'approchant d'Agde dans le fond de ce golfe eft celui de Vendre, où l'on voit en entrant fur la droite une petite ville du même nom; il ne peut entrer dans cet endroit que de petites barques. Depuis Vendre jufqu'à la rivière d'Agde (c'est-à-dire l'Eraut qui paffe à Agde) il y a environ fept milles vers l'eft. C'eft une côte unie & baffe bordée de plages de fable, d'où l'on découvre un peu dans les terres deux petites villes. Environ une petite lieue vers le nord-oueft du fort de Brescou eft l'entrée de la riviére fur laquelle eft la ville d'Agde, qui eft fituée à une demi-lieue de l'embouchure; il y a du côté droit de cette rivière, & vis-à-vis de la ville, une branche du canal royal de la jonction des deux mers qui va à Toulouse. Il ne peut entrer dans cette riyière que des barques & des tartanes, à caufe qu'il n'y a que fort peu d'eau à l'entrée; mais il s'en trouve fuffifamment devant la ville où elles mouillent. Il y a visà-vis le mont d'Agde un petit fort à quatre baftions fitué fur un rocher plat, environné de la mer de toutes parts, lequel est éloigné de la côte de cinq à fix cens toifes. Vers le nord du fort & au pied du mont d'Agde, il pied du mont d'Agde, il y a une longue jettée de pierre, qu'on appelle le mole , qu'on appelle le mole d'Agde, qui a environ cent cinquante toifes, proche duquel font deux ou trois maifons de pêcheurs. Entre ce mole & une pointe baffe qui eft du côté d'Agde, il y a une grande plage de fable, qui étoit autrefois le port d'Agde, mais préfentement il eft comblé de fable. Entre la pointe du mole d'Agde & le fort de Brescou, il fous l'eau une roche qui eft presque à moitié chemin de l'un à l'autre, fur laquelle il n'y a que quatre pieds d'eau, mais aux environs il y en a vingt à vingt-quatre. Le mont d'Agde fe voit affez loin, il eft vis-à-vis le mole, à environ une demi-lieue dans les terres. A l'égard de ceux qui naviguent fur la côte, il leur paroît de figure ronde, comme s'il étoit ifolé: en s'en approchant on y découvre deux maifons presque fur le haut, qui en donnent la connoiffance. Corneille dit qu'Agde a eu auffi le nom de CIVITAS NIGRA, s'il en faut croire des auteurs modernes. Cette ville eft à 7 lieues de Narbonne & à 4 de Befiers. (a) Piganiol de la Force. Desc. de la France, t. 4, p. 86. (6) Longuerue, Desc. de la France, t. I, p. 247. (c) Piganiol de la Force, ubi fup. p. 23. (d) Portulan, de la mer méditer. p. 55.

*

y a

AGDENITES. Órtelius dit que c'étoit un peuple de la Caramanie, felon Ptolomée, l. 6, c. 8, & il ajoute que le grec n'en fait point mention. Dans l'édition de Bertius le grec & le latin portent AGDINITIS.

AGDESINDE; on appelle ainfi la partie méridionale du royaume de Norwege, en latin Agdefinde. C'est un petit pays qui fait partie du gouvernement d'Aggerhus, & qui eft renfermé entre la Manche de Dannemarck & le gouvernement de Bergen. Il eft divifé en quatre vallées, où il n'y a point de villes. * Corn. Dict. AGDISTIS, montagne de l'Afie mineure, dans la Phrygie, auprès de la ville de Peffinus, felon Paufanias, in Atticis, c. 4. Voyez AGDUS.

AGDUS, rocher fur les frontieres de la Phrygie, dans l'Afie mineure. C'eft de ce rocher que les anciens ont

feint que Deucalion & Pyrrha fa femme arrachoient des
pierres, felon le commandement de la déelfe Thémis,
& les jettoient derriere eux, afin qu'étant converties en
hommes & en femmes, elles puffent repeupler le mon-
de, dont le déluge avoit fubmergé tous les habitans.
Quelques-uns difent que c'étoit un champ rempli de
cailloux.

La mere des dieux en fut formée & divinement ani-
mée. Elle étoit endormie au fommet de ce rocher lors-
que Jupiter conçut pour elle une ardeur incestueufe ; &,
comme malgré les efforts il ne put jouir de cette déelle,
vaincu par fa réfiftance, il laiffa fur cette pierre des
marques de fa lubricité. Le rocher conçut, & après beau-
coup de mugifemens il en nâquit, au bout de dix mois,
un fils, qui porta le nom d'Agdeftis de celui de fa mere
Agdus. Il avoit une force invincible, une férocité intrai-
table & une impudicité effrénée. Son impiété devint
telle, que les dieux confultant fur les moyens de la ré-
primer, Bacchus fe chargea du foin de les venger. Pour
cet effet il verfa du vin dans une fontaine où Agdeftis,
échauffé par le jeu & par la chaffe, avoit coutume de fe
défaltérer. Celui-ci en ayant bû fans défiance, s'affoupit
fi profondément, que Bacchus, qui étoit aux aguets,
s'en faifit fans peine, lui attacha un lacet de foie bien
torfe au pied, & aux parties que la pudeur ne permet
pas de nommer. Ce miférable ayant cuvé fon vin & fe
réveillant en furfaut, allongea la jambe, & fe priva ainfi
lui-même de ce qui marquoit en lui la différence de fon
fexe d'avec l'autre. La terre abreuvée du fang de cette
pierre, produifit d'abord un oranger, dont le fruit fem-
bla fi beau à Nana, fille du fleuve Sangar, qu'elle en
cueillit & en mit dans fon fein. Comme elle en devint
enceinte, fon pere l'enferma comme une fille qui s'étoit
proftituée, & voulut la faire mourir de faim; mais fa
mere lui donna allez de fruits pour la nourrir, & elle
accoucha d'un fils qui fut nommé Atys. On peut voir
dans Arnobe, les amours infâmes d'Agdeftis pour cet
Atys, qui eft le même dont les fables décrivent les
amours avec Cybele. (b) C'eft de ce rocher que Deu-
calion & Pyrrha, felon les poëtes, arrachoient, par or-
dre de la déeffe Thémis, des pierres & les jettoient der-
riere eux, afin qu'étant converties en hommes & en
femmes, la terre dont le déluge avoit détruit les habitans,
fe repeuplât. (a) Arnobe, adverfus gentes, l. 5. (b) Cor-
neille, Dict.

1. AGEDA, bourg de Portugal, dans la province de Beira. Ileft fitué fur une riviere de même nom, entre les villes de Porto & de Coimbre. De l'Ifle écrit AGUEDA,& Jaillot AGADA. * Corn. Dict. Le P. Hardouin croit que c'est l'Eminium de Ptolomée, & qu'Antonin nomme Eminium.

2. AGEDA, Æminium, riviere de Portugal, dans la province de Beira. Elle paffe à Adcs, à Aga & à Lixo, & tombe dans la Vouga où elle porte fes eaux & celles de quelques ruiffeaux dont elle fe charge en chemin. Les atlas confultés la marquent fans la nommer. * Jaillot Atlas.

AGEDI, peuple de la Sarıatie Afiatique, felon Pline, cité par Ortelius.

AGEDICUM pour AGENDICUM.

AGEDUNUM, nom latin d'AHUN, ville de France,
dans la province de la Marche. Elle est aufli noinmée
Acedunum par quelques auteurs. Voyez АHUN. * Baudr.
éd. 1682.

AGEIUM, nom latin d'Ay, ville de France, dans la
Champagne, elle eft fameuse par fes vins. Voyez Ay.

AGELOCUM ou SEGELOCUM, ville des Coritains,
dans la Grande-Bretagne. Cambden croit que c'eft à pré-
fent LITLEBOROUG, bourgade d'Angleterre en Notting-
hamshire. * Antonin. Itiner.

AGELON, ancienne ville de la tribu de Ruben, qui n'eft plus aujourd'hui qu'un gros village, fitué à deux lieues du Mont-Abarin, du côté de l'orient. On y voit une fortereffe femblable à celle d'el Karak, qu'un prince Arabe tenoit depuis que les Chrétiens en avoient été chaffés. L'an 1632, l'émir Ali, fils de l'émir Féchreddin, l'affiégea, la prit & chaffa ce prince Arabe, qu'il pourfuivit avec toute fon armée huit jours durant dans les déferts. Il y perdit quatre cens chevaux qui moururent faute d'eau; mais enfin il le furprit à l'improvifte, campé

Tome I.

N

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avec les troupes dans une fort belle plaine environnée de forêts, & l'ayant défait, il remporta beaucoup de butin : après quoi il mit une garnifon nombreufe dans la forterelle d'Agelon, pour empêcher les courfes que les Arabes faifoient ordinairement dans la Terre Sainte. C'eft ce qui a donné lieu à plufieurs Maures & Grecs d'y venir faire leur demeure, tant à caufe du terroir qui eft fertile en toutes fortes de biens, que pour la liberté que l'émir Ali leur donnoit, en les traitant fort humainement. On y fait d'excellent vin, & les dattes, figues, pistaches, mirabolans, citrins, amandes, citrons & oranges s'y trouvent en abondance. * Corn. Dict. Daviti. Terre Sainte.

AGEN, ville de France, capitale de l'Agénois, dans la Guienne, avec évêché fuffragant de l'archevêché de Bordeaux. Elle eft fur la Garonne, dans un beau pays qui en rend le féjour fort agréable. Les Nitiobriges qui étoient fi confidérables parmi les Gaulois, en peuvent être regardés comme les fondateurs. Il eft certain qu'elle eft très-ancienne, & il paroît qu'elle n'a pas été d'abord aufli grande qu'elle eft aujourd'hui. On le juge par les portes & anciens murs que l'on y voit en beaucoup d'endroits, qui font connoître que fa premiere clôture ne s'étendoit pas fi loin, ou qu'il y avoit ville, cité & fauxbourgs. Longit. 18, 15, latit. 44, 12. Les anciens l'ont nommée Agenno, Aginnum & Agennum Nitiobrigum. Saint Martial y fonda la premiere églife au nom de S. Etienne; c'eft la cathédrale qui a un chapitre confidérable. Il eft compofé d'un grand archidiacre, d'un primicier, d'un chantre, des archidiacres de Montalels & de Befaume, & de quatorze chanoines. Il y a huit abbayes dans ce diocèfe, qui comprend quatre cens paroiffes, partagées en fix archiprêtrés. L'évêque prend la qualité de Comte d'Agen, quoiqu'il n'ait aucun droit feigneurial dans la ville, qui reconnoît faint Caprais pour le premier évêque qu'elle ait eu. Il avoit choifi pour fa demeure un hermitage fur une haute colline du côté des marais, qui font derriere Sainte-Foi, & il fouffrit le martyre vers l'an 287, fous Dacien, préfet des Gaules. Cette colline, au pied de laquelle eft encore la ville d'Agen, étoit toute couverte de bocages, & s'appelloit autrefois le Mont Pompéian. Il y a une fort belle églife collégiale à Agen, élevée en l'honneur de faint Caprais, dans laquelle, entr'autres chofes, eft la tête entiere de ce faint, & plufieurs autres reliques, comme des SS. Prime & Félicien, freres, qui furent martyrifés dans le même tems, & dont les corps repofent dans la même églife. On voit encore aujourd'hui une antiquité fort remarquable dans l'hôpital, appellé S. Caprais. C'est un lieu creux & profond qu'on appelle le Martyre, Sepulchrum ubi fanctiffimorum Martyrum reponebantur corpora. Comme en ce tems-là le prétoire pour les magiftrats & les gouverneurs de l'empire de Rome, étoit établi en cette ville, la perfécution y étoit fort grande. Saint Vincent, furnommé d'Agénois, à la différence de celui d'Espagne, fut le fecond évêque d'Agen. Il fouffrit le martyre, & les parties de fon corps que l'on déchira, furent mifes dans le fepulchre de pierre, qu'on voit encore proche la fontaine, appellée de faint Vincent. Agen a aufli les paroiffes de fainte Foi & de faint Hilaire, diverfes maifons eccléfiaftiques, plufieurs de religieux & religieufes, avec un collége, fondé par la reine Marguerite, ducheffe de Valois, comteffe d'Agénois & du Condomois, fans parler de trois congrégations de pénitens, S. Antoine, S. Jerôme & fainte Quilterie, du collège de S. Jacques, à préfent le féminaire des prêtres & des curés, & du monaftere des capucins. La ville d'Agen fut fouvent ravagée par les Barbares, qui pafferent le Danube lors de la décadence de l'empire Romain. Elle fut foumife aux rois & ducs d'Aquitaine & de Gascogne, paffa fous la domination des rois d'Angleterre, puis fous celle des comtes de Toulouse qui en furent quelque tems en poffeffion. Les Anglois s'en reffaifirent, & après eux les comtes d'Armagnac en furent les maîtres, jusqu'à ce qu'elle fut réunie avec l'Agénois à la couronne, fous la troifième race de nos rois. Les reftes des antiquités qui étoient hors la ville, du côté de la porte neuve, & les veftiges de bains & d'arènes font connoître que cette ville étoit autrefois affez confidérable. L'ancien château de Montravel, fitué

hors la vieille enceinte de la ville, fur le bord de fesfoffes, eft aujourd'hui le palais où s'exerce la justice du fiége préfidial. On voit aufli les vieilles mafures d'un autre château appellé la Sagne, qui étoit au bord d'un ruiffeau hors les murailles, & l'on trouve par écrit dans quelques anciennes reconnoiffances, in palatio exteriori, ce qui donne lieu de croire que de ce côté-là ou vers la porte neuve, il y avoit un palais qui étoit l'ouvrage ou des anciens Gaulois, ou des Romains. Cette ville fe révolta l'an 1584, en faveur du parti de la Ligue, auquel le comte de Roche, fils du maréchal de Matignon & S. Chamaran, l'enleverent dans le mois de février de l'année 1591. Ce fut dans cette ville que nâquit Jofeph-Jules Scaliger, fi connu dans la république des lettres. Corn. Dict. A. Duchesne, Antiq. des villes & chât.

AGENDICUM, ville ancienne des Gaules, que la plupart des géographes croyent mal-à-propos être celle de la Brie, que l'on appelle Provins. Céfar en fait mention dans le fixiéme livre de la guerre des Gaules, & dit, felon ce que rapporte André Duchesne, dans fes Antiquités des villes de France, qu'il mit deux légions en garnifon fur la frontiere de Triéves; deux en la contrée de Langres, & fix à Agendicum, qui eft de la Seigneurie de Sens. Ainfi cet Agendicum (ajoute Duchesne) étoit plus confidérable que Langres & Triéves, puisqu'il y lailfoit plus de légions. Martian en décrit l'asfiette en ces termes; Agendicum eft une ville entre les Celtes, voifine des Senonois, des Parifiens, de Velaudunum & de Genabum, ville des Chartrains au royaume de France, & on l'appelle PROVINS. Mais Provins qui n'a pas été connue avant Charlemagne ne peut être l'Agendicum des anciens. Voici comme Sanfon prouve que c'eft Sens. » Agendicum étoit la capitale des peuples appellés Senonenfes : le diocèfe de Sens répond à ces peuples; Sens eft la capitale de ce diocèfe, c'eft donc » Sens qui répond à Agendicum. Dans les itinéraires » des Romains, Agendicum fe trouve entre Paris & Au» tun, entre Orléans & Troyes, & par la rencontre des chemins Agendicum ne peut tomber ailleurs qu'à » Sens. Sur le déclin de l'Empire Romain & dans la » Gaule Chevelue, la plupart des villes capitales quit» terent leur ancien nom & prirent celui de leur peuple. Agendicum a été changé en Senones, nom com» mun au peuple de ce pays. « Corn. Dict.

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AGENOIS, (l') contrée de France, dans la Guienne avec titre de comté, en latin Aginnenfis Traclus. Ce pays qui ne fait qu'une feule fénéchauffée avec le Condomois, a au nord le Périgord, à l'orient le Quercy, l'occident le Bordelois, & au midiła Gascogne. Il a pris fon nom de fa capitale Agen, & non pas du peuple, les Nitiobriges, qui, du tems de Jules-Céfar, faifoient nombre parmi les Celtes. Augufte les joignit à l'Aquitaine. Sous Valentinien Iaprès la divifion d'Aquitaine en premiere & fecondé, ils furent attribués à la feconde, & mis fous la métropole de Bordeaux, que les évêques d'Agen ont toujours reconnue jusqu'à préfent; les Nitiobriges font marqués d'une maniere honorable dans les commentaires de Céfar, & ce même nom fe trouve dans les écrivans poftérieurs, comme dans Strabon, Pline & Ptolomée, & dans la carte de Peutinger. Sidonius Apollinaris parle aufli des Nitiobriges; mais dans les fiécles fuivans on a appellé leur pays Pagus Agennenfis. Ptolomée eft le premier où l'on trouve le nom Agen pour la ville des Nitiobriges. Elle a toujours été fort eftimée à caufe de fa fituation fur la Garonne, dans un fort beau pays; aufli eft - elle grande, peuplée & bien bâtie. * Longuerue, Descrip. de la France, 1. part. p. 182.

Durant la décadence de l'Empire Romain occidental, les Vifigots fe rendirent les maîtres d'Agen, & les François s'en emparerent fous Clovis, qui laiffa cette ville aux rois Merovingiens fes fucceffeurs. Le duc Eudes s'en rendit le maître, & tint le parti de fon petit-fils Gaiffre, jusqu'à l'entiere ruine de ce duc d'Aquitaine.

Les Carlovingiens, qui ont regné dans la France occidentale, ont poffédé l'Agénois, jusqu'à ce que Sanche, duc de Gascogne, vers la fin du régne de Charles le Simple, fe rendit feigneur abfolu de l'Agénois; fes fuccelleurs en ont joui durant plus de cent ans, y ayant

même eu des cadets de cette maifon de Gascogne, qui ont eu en partage l'Agénois; car nous voyons que Gombaud, fils de Garcie, prince de Gascogne, qui étoit évêque de Bafas & d'Agen, étoit aufli comte de la même ville d'Agen, & il laiffa ce comté à fon fils légitime Hugues, qui lui fuccéda, tant à l'évêché qu'au comté. Depuis ce tems-là les évêques ont pris le titre de comtes, ce qui ne leur donne néanmoins aucune feigneurie temporelle fur la ville d'Agen.

Elle fut poffédée par les ducs de Guyenne, comtes de Poitiers, jusqu'à Eléonore, femme d'Henri, fecond roi d'Angleterre, de laquelle le roi Richard I fon fils fut héritier. Il jouit de l'Agénois jusqu'à l'an 1196, qu'il le donna en dot à fa fœur Jeanne, lorsqu'elle époufa Raymond le Vieux, comte de Toulouse, qui laiffa fes états à fon fils Raymond le Jeune, & celui-ci à fa fille Jeanne, qui époufa Alphonfe, frere de faint Louis; enfuite par le traité fait avec les Anglois l'an 1259, il fut ftipulé que fi Alphonfe & Jeanne mouroient fans enfans, l'Agénois feroit réuni au duché de Guyenne; ce qui fut exécuté après la mort de faint Louis, & de fon frere Alphonfe, par

୨୨ David, fe battirent & s'entretuerent. * 2 Reg. c. 2, v. 15 & 16.

5. AGER SPECULATORUM, ou le Champ des Sentinelles; c'eft ainfi que le texte hébreux, num. c. 23, v. 14, C. 21, v. 20, appelle une montagne des Moabites, qu'Eufébe appelle la Guérite du Champ. Saint Jerôme a traduit ces mots par un lieu elevé. Il dit qu'il fut appelle coupé, parce qu'il étoit fort escarpé. Mais dans fa verfion il dit, fur la cime du mont Phasga; ce mot fignifie aufli coupé, & il donne encore une autre raifon de ce nom; favoir, qu'on y avoit taillé des marches pour y monter. Ce fut fur cette montagne que Balach, fils de Sephor, mena Balaam pour maudire Israël. Elle eft proche de la Mer Morte & de l'Arnom.

6. AGER AGERENSIS. Ciceron, Agrar. 19, fait mention d'un champ de ce nom, & Ortelius conjecture qu'il étoit dans l'Afie mineure.

7. AGER, petite ville d'Espagne, dans la Catalogne. Elle eft fituée fur la riviere de Noguera, au pied des montagnes, & accompagnée d'un château au nord, & à quatre lieues & demie de Balaguer. * Corn. Dict. De

AGEREA, ville d'Afrique, felon l'Anonyme de Ravenne, l. 3, c. 20, qui la place dans l'Egypte. AGEROLA. Voycz GIROLA.

le roi Philippe le Hardi, qui fit un ac-fie, Atlas. cord avec Edouard I, roi d'Angleterre & duc de Guyenne; l'Agénois fut plufieurs fois occupé par les François fous Philippe le Bel & fes enfans; mais par le traité de Brétigny, l'Agénois fut cédé en toute fouveraineté aux Anglois par le roi Jean. Charles V, fon fils, le reprit quelques années après, & réunit l'Agénois à fa couronne, dont il n'a point été féparé depuis, quoique le domaine en ait été engagé par Louis XIII au cardinal de Richelieu, dont les héritiers en jouiffent encore.

1. AGER, Aypes, ou Xape, ou plutôt Xóprov: en François, un petit pays, ou un champ de terre: en italien, paefe ou campo: en espagnol, tierra ou campo en al lemand, feld ou acker: en anglois, à field. Ce mot, felon l'ufage le plus commun de la géographie & de l'histoire, fe doit prendre pour un territoire ou espace de terre confidérable, qui comprend, & la ville dont il emprunte le nom, & tout le pays circonvoifin qui eft de fa dépendance; comme nous voyons dans l'hiftoire eccléfiaitique & dans la profane, Ager Fundanus, le Territoire près de Fondi: Tusculanus Ager, le Territoire à préfent de Frascati. Ce mot peut fignifier un espace encore plus grand, où plufieurs villes font enclavées, dont la principale donne le nom au tout, qui me femble bien mériter le nom de pays: on a fait quelques cartes ausquelles on a donné ce nom, comme Agri Civitatis Colonienfis descriptio: Norimbergenfis Agri descriptio.

La feconde & plus étroite fignification de ce mot, fe prend pour des champs particuliers ou pour de certaines piéces de terre que l'on cultive. Les féditions ou les guerres civiles arrivées chez les Romains pour le partage des terres des environs de Rome, & la loi célébre pour le régler, appellée Agraria, feroient un motif fuffifant pour occuper un curieux à la derniere recherche de ces partages, & nous en delfiner ce qu'il auroit trouvé; les terriers des feigneuries fi néceffaires doivent être fondés fur cette connoiffance, qui fait la meilleure partie de la topographie, & dont la chorographie fe fert dans les cartes les plus particulieres, desquelles quelques-unes ont vu le jour. L'écriture fainte nomme plufieurs champs particuliers, qu'il eft important de connoître. Lubin, Mercure Géog. p. 56.

*

2. AGER BOOZ, ou le CHAMP de Booz. On voit par l'histoire de Ruth, qu'il étoit proche de Bethleem, où Elimelech & Booz, qui étoient parens, avoient leur maifon. Ce fut dans ce champ que Ruth glanoit lorsqu'elle donna de l'amour à Booz, qui, la reconnoiffant pour fa parente, l'époufa, & en eut Obed, qui fut de Jeffé, & grand-pere de David.

pere

3. AGER FULLONIS, ou le Champ du Foulon. Il en eft fait mention dans la prophétie d'Ifaïe, 6 & 36, & dans le quatrième livre des rois, 18. Il eft certain qu'il étoit dans le fauxbourg de Jérufalem. Quelques uns difent au midi, d'autres à l'orient de la montagne de Sion. Le P. Bonfrerius, Not. in Onomaft. p. 12, aime mieux dire qu'il étoit au fud-eft de cette montagne, proche des jardins du roi.

4. AGER ROBUSTORUM, ou le Champ des Forts, proche de Gabaon. C'eft là que douze Benjamites du parti d'Isbofeth, fils de Saül, & douze des partifans de

AGERTHEL, felon l'Anonyme de Ravenne, 7. 3`, c. 5, ou Aggerfel, felon la table de Peutinger, à 22 milles de Bibe, ville d'Ethiopie.

AGERVA. Voyez LEBEDONTIA.

AGENISATES, ancien peuple de la Gaule Aquitani-
que. Pline, 1.3 & l. 4, c. 9, diftingue Cambolettres, en
Atlantiques, & en gefinates, & met les derniers dans
le voifinage des Pictons ou anciens Poitevins. On croit
que les Cambolecires AGESINATES, Occupoient ce que nous
appellons aujourd'hui L'ANGOUMOIS.

AGESNUS, ville de Thrace, felon Etienne.
AGESTA. Voyez SEGESTA.

AGGARITA, ville épiscopale d'Afrique, dans la Bi-
facène, felon les notices ecclefiaftiques. La table de Peu-
tinger fait mention d'AGGAR, & le P. Charles de Saint-
Paul femble mettre deux villes épiscopales de ce nom
dans la même province. * Carol. à S. Paulo, Geog. Sacr.
p. 108 & 109.

AGGER. Ce mot a plufieurs fignifications dans la géo-
graphie latine. Il veut dire de foi-même un monceau,
un amas, foit de terre, ou quelqu'autres chofes qu'on
met par tas. On l'a enfuite employé pour fignifier une
levée, une chauffée, une terraffe, un retranchement, une
éminence & une digue. C'eft dans ce fens que Virgile 4
Eneid. v. 830, nomme les Alpes, Alpini Aggeres, parce
qu'elles fervent de digue & de barriere entre l'Italie, la
France & l'Allemagne.

Aggeribus Sacer Alpinis atque arca Moneci
Descendens.

1. AGGERHUS, bailliage de Norwege. C'eft un des
cinq gouvernemens généraux de ce royaume, & il tire
fon nom d'un château dont je parle dans l'article fuivant.
Cette province, dont l'étendue eft de deux cens quarante
milles du nord au fud, a pour bornes au midi le Mer
de Dannemarck; au levant, la Suéde & le bailliage de
Bahus; au feptentrion, une partie de celui de Dron-
theim; & au couchant, celui de Bergen. L'Aggerhus eft
partagé en fix gouvernemens particuliers, qui font ceux
d'Agdefinden, de Hallingdal, de Hammer, de Henne-
marck, de Rommeritket & de Tallemarck. Ses villes les
plus confidérables font,

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On y voit plufieurs ports de mer, entr'autres Fleckeren.
Si l'on en excepte les côtes, qui rapportent beaucoup à
caufe de la pêche, l'intérieur du pays qui eft hériffé de
montagnes, n'eft guères habité, hormis dans les vallées,
qui même font affez défertes. * d'Audifret, Geog. t. 1.

2. AGGERHUS, château de Norwege, au gouverne-
ment auquel il donne fon nom, fitué dans le golfe
d'Anflo ou Chriftiania, dans le voifinage de cette ville.
Les vicerois y faifoient ordinairement leur réfidence.
AGGERIPONTUM, nom latin d'un petite ville d'Al-
Tome I. Nij

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demagne,dans la Thuringe, nommée à préfent Tammesbruck. Corn. Dict.

AGIA SARAI, ville fituée fur la côte de la Mer Caspienne; elle eft entre le Turqueftan & le pays de Bulgare.

* Corn. Dict.

AGGIVA. Voyez AUGINA.

AGGIUL-FELLANOS. Voyez PHITOMELIUM. AGGYA, lieu de l'Afrique, felon S. Auguftin, cité par Ortelius. Thefaur.

AGHACAINIDA, nom latin de TEGHMOLING, autrefois ville, à présent château d'Irlande, dans la province de Leinster.

AGHER, ou ACBER, petite ville d'Irlande, dans la province d'Ulfter, dans le comté de Tyrone, à quinze milles ou environ & à l'oueft de Brinbourgh,à fix & presqu'au fud d'Omagh. Elle a le droit d'envoyer deux députés au parlement.

AGIA-NAPPA, ville ancienne de l'ifle de Chipre. Ce mot veut dire Sainte Nappé. Elle eft fituée près du cap de la Greca, & l'on n'y voit plus qu'une églife faite dans da grotte, dédiée à la Vierge. Aux environs de ce lieu on prend tous les ans une grande quantité d'oifeaux appellés becque figues. On marine ces oifeaux dans le vinaigre pour les envoyer en divers lieux. Corn. Dict. Lebrun, Voy. du Levant.

*

AGIDOS, bourg de l'ifle de Cypre, felon Strabon, 1. 14, p. 670 & 782. C'eft à préfent le BOURG DU TEMPLE, fur la côte feptentrionale de l'ifle. * Baudr. édit.

1682.

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AGION OROS. Voyez MONTE SANTO. AGIOS ADRIANOS. Voyez Micenes. AGIRATES, montagnes d'Italie, dans l'ifle de Corfe à l'orient de la ville de Calvi. Ce font les plus hautes de life.

AGIRIA, ville d'Espagne, felon Antonin, entre Sarragoffe & Laminium.

1. AGISYMBA, vafte pays de l'Ethiopie intérieure de l'Ethiopie intérieure, felon Ptolomée, l. 4 C. 9. Il lui donne une vafte étendue vers les 12 deg. de latitude méridionale. Ortelius dit que ce pays eft nommé ZANGUEBAR par les Perfans & les Arabes, du mot Zangue, qui fignifie noir. En effet les habitans font négres. Le même géographe reprend avec raifon Marco Paolo le Vénitien, qui nomme ce pays ZENZIBAR, d'en avoir fait une ifle au midi de Madagascar. Sanson, cité par Baudrand, éd. 1682, croit que ce pays eft à préfent MONOмOTAPA & le MONOEMUGI pris enfemble, & il l'étend depuis l'Ethiopie propre au feptentrion, jusqu'à la Caffrerie au midi.

*

2. AGISYMBA, village d'Afrique, au royaume de Congo au levant de San Salvador. De l'Ifle le néglige dans fes cartes. Sanfon, Atlas. Dapper remarque que Batta a été appellé Aghirimba. Ainfi on peut croire que le même lieu défigné par de l'Ifle, fous le nom de Batta, a été appellé par Sanfon Agifymba.

AGITA, ou AGUTI, ifle entre la Sicile & l'Afrique, felon Antonin. Itiner.

AGITAKI, Aitaco, ou Akitak, village de Guinée, dans le royaume de Guaffo. Les Portugais nomment ce village Adea de Torres. On le nomme ordinairement LE PETIT COMMENDO, pour le diftinguer du grand Commendo, que l'on nomme auffi Guafio. Agitaki eft la principale habitation de la côte, à quatre petites lieues de Sama vers le Levant, fur les confins du royaume de Féru. Le terroir eft extrêmement fertile en fruits & en denrées. Afrique de Dapper, p. 280.

*

AGIURD, promontoire d'Afrique, dans le Zanguebar. Il s'avance entre les villes de Bais & de Thama, ayant au midi la premiere de ces villes, & la feconde au

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AGLAR. Voyez AQUILÉE.

AGLIA. Voyez ZELLIA.

AGLIE, château de Piémont, avec titre de marquifat, il eft dans le Canavois.

1. AGLIO, montagne d'Italie, dans la campagne de Rome. Les anciens la nommoient Algidus, à caufe de fa fraîcheur.

2. La CARA DELL AGLIO, ruines dans la campagne de Rome, ce font celles de l'ancienne Algidum. Elles font fur la montagne de même nom, auprès du bois,nom mé par les Italiens, la Selva d'Aglio.

AGLOG, lieu d'Afie près de l'Euphrate. Il en eft fair mention dans le livre des propriétés des élémens, fauffeinent attribué à Ariftote. Ortel. Thef.

AGLON, lieu de la Palestine. Voyez EGLON. AGMANISPHE; c'eft ainfi que les interprétes de Ptolomée, 1.6, c. 7, lifent au lieu d'Atmanisphé. C'est le nom d'un ancien village de l'Arabie heureuse, dans la contrée des Homérites. * Ortelius, Thef.

1. AGMAT, ou AGMET, province d'Afrique. Elle fait partie de l'ancienne Mauritanie. Elle comprend une partie des collines & des vallées du mont Atlas, qui font très-fertiles, & où l'on jouit d'un air pur; au lieu que celui de Maroc & des autres villes de ces quartiers-là eft fort mal fain. Il y a dans cette province une ville qui porte le même nom, & que le géographe Perfien place dans le troifiéme climat. Ce fut en ce lieu-là qu'Ebn Tomrout, qui a fondé l'empire des Almohades, fe retira après avoir disputé contre les docteurs du prince Ali. * D'Herbelot, Bibl. Orient:

presque

2. AGMAT, ou AGMET, ville d'Afrique, dans la province de même nom, au royaume de Maroc. Cette ville eft fituée fur la pente d'une des montagnes du mont Atlas, & étoit autrefois fort peuplée & ceinte de hauts murs avec une bonne fortereffe. La fondation en eft attribuée aux anciens Africains, & on dit que quand les Almoravides pafferent de Numidie en Barbarie avec Abu Techifien, il y avoit plus de fix mille maisons,comme dans la capitale de la province; mais elle diminua peu-à-peu depuis qu'on eut bâti celle de Maroc, qui en eft éloignée de huit lieues, de forte qu'elle fut déferte. Les Almoravides la rétablirent & la repeuplerent, ce qui la fit appeller le fecond Maroc; mais les Bénimerinis la démolirent, ouvrirent les murs en divers endroits, ruinerent les maifons, & la laifferent pour retraite aux bêtes farouches. Elle eft fort bien fituée & environnée de jardins & de vignobles, & il y paffe une riviere qui porte le même nom. Au bas de la ville eft le grand chemin qui mene de Barbarie en la province de Géfula par le mont Atlas. Il y a là un paffage fort difficile par où les Almoravides entrerent. Le château eft habité par des Morabites de la tribu de Mucamoda qui vivent comme des anachorétes, & font fubfifter, par le respect qu'on leur porte, quelques habitans qui demeurent dans la ville. La plupart de ces habitans font jardiniers, potiers ou laboureurs, qui fe font habitués dans la ville depuis le regne des Chérifs. Ptolomée la nomme EMERA. Elle eft à 9 deg. 29′ de longitude & à 20 deg. 30' de latitude. Tous les eaux de la montagne fe raffemblent dans un lac qui eft également creux par-tout & effroyable par fa grandeur & par fa profondeur. * Marmol, tom. 2, 1. 3, c. 41.

3. AGMAT, ou AGMET, riviere d'Afrique. Elle tire fa fource du mont Animmey, dont les eaux fe raffemblent dans le lac dont je viens de parler, & qui eft proche de la ville d'Agmat ou d'Agmet qui lui communique fon nom : fes eaux font extrêmement claires. Après avoir pris fon cours vers la ville de Maroc, elle fe perd fous terre, & reparoît enfuite à recommencer à couler

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jusqu'à ce qu'elle rencontre le Tinzif, où elle décharge fes eaux. Il femble que de l'Ifle la nomme Goudet. * Da

viti, Maroc.

AGMATLÆ; c'est ainfi que Ptolomée, dans l'édition d'Alde, p. 261, appelle les habitans d'une ifle nommée Bazacata, dans le golfe du Gange. L'édition de Bertius porte AGINNATA.

AGMUNDSHAMUM, nom latin d'AMERSHAM, ville d'Angleterre en Buckinghamshire.

AĞNA, riviere de la Mauritanie Tingitane. Ptolomée, l. 4, c. 1, en fait mention; & par ce qu'il en dit, elle étoit peu éloignée de celle de Sus, qu'il appelle Una, mais on ignore fon nom moderne.

AGNADEL, village du Milanez. Quelques-uns écrivent AGNIADELLO, & le P. Daniel écrit AIGNADEL-dans fon Hift. de France, t. 4, pag. 717. Ce fut auprès de ce village que Louis XII, roi de France, défit l'armée des Vénitiens, commandée par le comte de Petiliane, le 14 mai 1509. Cette journée eft appellée par les Italiens dans leur hiftoire, la journée de Giradda ou de Vaila, & les François la nomment d'Agnadel. Longit. 27, latit. 45, 10. Au lieu de Giradda, ce Pere devoit dire Ghiera d'Adda, parce qu'en effet le champ de bataille & le village d'Agnadel font dans un petit canton nommé Ghiera d'Adda, du mot Ghiera, qui fignifie en Italien un cercle de tonneau, comme qui diroit le cercle de l'Adda. Cette bataille fe donna entre la Commune, un des bras de l'Adda, & Vaila, village fitué fur la rive orientale de l'Adda.

AGNANIE, ancienne ville épiscopale d'Italie, proche de la Voie Latine, dans la campagne de Rome. C'eft la patrie des papes Innocent III, Grégoire IX, Alexandre IV, & Boniface VIII. Ce dernier s'y étoit retiré comme en un lieu de fûreté, où il pourroit être foutenu par fes compatriotes contre les reffentimens de Philippe le Bel, roi de France, avec lequel fon humeuraltiere l'avoit brouillé. Guillaume de Nogaret & Sciarra Colonne l'y forcerent, & le firent prifonnier. Longit. 30, 48, latit. 41, 45. Les habitans, honteux de l'avoir fi mal défendu, le délivrerent trois jours après; mais il ne vécut que peu de jours après les outrages qu'il reçut dans la prifon. Cette petite ville eft aujourd'hui fort ruinée. Miffon, Voyage, t. 4, p. 315. Le P. Daniel, Hift. de France, t.

3, p. 297.

PAGNANO,

I. AGNANO, lac du royaume de Naples, dans la terre de Labour, près du Paufilype. Quelques-uns veulent dire que ce lac eft ainfi appellé, comme fi l'on difoit Aqua Anguium, caux de ferpens, à caufe de ces animaux qui s'y étant précipités par peloton du haut des rochers, n'en reviennent jamais. Les autres affurent qu'autrefois il y avoit là une ville qui a été ruinée par des tremblemens de terre; & que depuis les eaux s'y étant affemblées, il s'eft formé un lac, dont l'eau, à ce qu'on tient, eft falée au-deffous, à caufe des mines de fel, & douce au-deffus. Tout cela eft incertain; mais il eft conftant que l'eau de ce lac rend l'air fi contagieux, que les habitans circonvoifins ont fui fon voifinage, & fe font habitués ailleurs. Si on le mettoit à fec, comme on le pourroit faire, ce canton feroit bientôt habité. Il a deux milles de circuit, & eft environné de montagnes qui préfentent des rochers à la vue, & le peuple groffier qui croit toutes chofes de léger, penfe qu'il n'y a point de fond au milieu. Il eft à peu-près rond, & un peu audelà du Paufilype. L'eau en eft claire & n'a nul mauvais goût. On la voit bouillonner en plufieurs endroits fans qu'on s'apperçoive d'aucune chaleur. Les tanches & les anguilles y abondent. Sur le bord de ce lac il y a deux chofes confidérables, favoir le bain de S. Germain & la grotte du chien. Voyez l'article fuivant, & au mot GROTTE. Journal d'un voy. de France & d'Italie, p. 607. Mis fon, Voy. d'Italie, t. 2, p. 63.

*

2. AGNANO, BAINS D'AGNANO, ou BAINS DE SAINT GERMAIN, OU BAINS DE FUMEROLLES, en latin Aniena Therma. Leur premier nom leur vient du voifinage du lac d'Agnano le fecond, à caufe d'une tradition qui veut que faint Germain y étant allé, trouva parmi ces mortelles vapeurs Paschal mort auparavant; & lui ayant demandé pourquoi il étoit en ce lieu? Paschal répondit qu'il fouffroit cette peine pour avoir pris le parti de Laurent contre le pape Symmaque; mais il en fut délivré par les prieres de ce faint. Ces bains font appellés Bains

de Fumerolles, à caufe des fumées & des vapeurs qui en
fortent continuellement, fi chaudes, qu'elles font fuer
ceux qui y entrent. Ils ont une propriété fi fouveraine
contre plufieurs fortes de maladies, que quelques - uns
affurent que l'eau apportée d'ailleurs, & expofée à fes
vapeurs, en contracte la vertu. Les gouteux & certains
autres malades s'y font apporter de tous côtés. Celui qui
a la clef de ces bains a auili celle de la grotte du chien,
* Journal d'un yoyage de France & d'Italie, p. 608. Mis-
fon, t. 2, p. 65.

AGNES, l'une des douze, ifles principales entre les
Sorlingues. Elle a des mines d'étain, & quantité de la--
pins, de grues, de cignes, de hérons, & d'autres oiseaux
marins. Corn. Dict. Davity.

AGNETTEN, en latin Agnettinum, bourgade de
Tranfilvanie, fur la riviere d'Horpach ou Herpach, au
nord oriental, & à cinq milles géographiques d'Her-
manftadt. * De l'Ifle,
* Atlas.

AGNIADELLO. Voyez AGNADEL.
AGNIANE. Voyez ANIANE.

AGNIER, un des cinq cantons Iroquois, & le plus
voifin de la Nouvelle Yorck. Voyez IROQUOIS.
AGNO, riviere d'Italie, au royaume de Naples. Quel-
ques cartes la nomment PATRIA, à caufe du lac de ce
nom qu'elle forme; d'autres la nomment CLANIO, parce
que les anciens l'appelloient Clanius. Elle a fa fource
au mont de S. Nicolas, d'où coulant vers l'occident en-
tre Avella & Nole, dans la terre de Labour, elle va
baigner la ville d'Acerra, paffe entre Capoue & Averfa,
puis elle forme le lac de Patria, & delà fe jette dans la
mer, à fept ou huit milles au feptentrion de Pouzzol.
* Baudrand, édit. 1705. D. Mattheo, lettre à Languet
Dufresnoy, dit que cette riviere s'appelle Lagno, & re-
prend le Pere Catrou de l'avoir appellée Agno.

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1. AGNON, fontaine de Gréce, dans l'Arcadie. Elle a été ainfi appellée à caufe de la nymphe Agno, qu'on prétend avoir été la nourrice de Jupiter. L'eau de cette fontaine dont on fe fervoit dans les myfteres facrés, s'élevoit en forme de nuée qui tomboit enfuite en pluie, Corn. Dict. & Danet, Ant. Grec. & Rom.

2. AGNON, ville de Sicile. C'eft la Morgantium des anciens. On en voit à peine les ruines au bord de la Jaretta, entre les villes Léontini & Catania. * Raudr.

3. AGNON, petite riviere de France. Elle coule en Bourgogne. Sa fource eft au midi, affez près de celle de la riviere de Seine, & elle fe jette dans la Tille à l'orient de Tréchâteau, qu'elle arrofe. Coulon la nomme Agnon, & de l'Ille, IGNON, * Rivieres de France, 2 part, p.77.

AGNONE, ville du royaume de Naples, dans l'Abruzze citérieure. Long. 32, 5, latit. 41, 50'. Quelquesuns la nomment ANGLONE; elle eft fituée proche du mont de Mayelle, & affez confidérable. Leandre d'Anania l'a prife pour l'ancienne Aquilonia, ce qui ne peut être, puifqu'Agnone fe trouve dans le pays de Frentani, & qu'Aquilonia étoit dans celui des Hirpins.* Corn. Dict. Davity, Abruzze.

AGNOS ou AGNUS, bourg ancien de l'Attique dont parle Plutarque dans la vie de Thefée, & qu'Etienne le géographe dit avoir été de la tribu Démétriadė. Suidas le met dans la tribu Acamantide, & Phrynicus dans la tribu Attalide. Son nom venoit de la plante Agnus Caftus, qui croiffoit dans fon terroir en abondance. * Corn. Dict. Le P. Lubin Tab. Géogr.

i. AGOBEL, petite ville d'Afrique, dans la province de Hea, au royaume de Maroc. Elle eft forte, & a été fondée par les Africains de la tribu de Muçamoda, fur une haute montagne, dans une fituation très-avantageufe, mais elle n'a que trois cens cinquante maifons, encore font-elles affez inal bâties. Au pied eft une grande vallée où font des terres labourables, avec quelques vergers & potagers, qu'on arrofe de l'eau d'une petite riviere que forment quelques fontaines qui descendent de la montagne. Cette ville étoit poffédée par le vieux Chérif qui n'a jamais pris le nom que de prince de Hea, quand Nuno Fernandes d'Alfayde, gouverneur de Safi, l'un des plus braves capitaines de fon tems en Afrique, qui s'étoit déja rendu maître de Tedneft, l'envoya attaquer par Lope Barriga, avec fix vingt gendarmes chrétiens, & huit cens Maures de fes alliés: on la prit en plein midi par escalade. Barriga grimpa le premier fur le mur le

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