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Enfin au commencement de l'an 1503, il trouva une vie par un religieux de la Trinité. On y voit une fon riviere, appellée par les Sauvages Yebra, & il la nom-taine d'eau minérales froides & infipides, & qui parma Béthléem. A une lieue de cette riviere il y en avoit un autre, que les Indiens appelloient Veragua;& ce nom demeura enfuite à la province. Les Sauvages qui demeuroient fur l' Yebra, affuroient qu'il y avoit quantité d'or dans Veragua; mais ayant fondé l'embouchure de l'une & de l'autre riviere Colomb trouva plus à propos d'entrer dans celle de Béthléem, dont le canal étoit profond. * De Laet, descr. des Indes occidentales, 1.7, c. 23.

Depuis ce temps les Espagnols ont mené des colonies dans la province de Veragua, où ils ont bâti plufeurs villes. Le gouverneur, & les autres officiers du roi, demeurent dans celle de la Conception. On fond, & on rafine l'or dans la ville de Santa Fé; & les officiers du roi y ont leurs commis.

La province de Veragua n'a aucun port remarquable; elle a feulement fur la côte de la mer du nord la baie de Carabayco, ou de faint Jérôme, & plus vers l'etient les rivieres de la Trinidad, de la Conception & de Belen. Sur la côte de la mer du fud, elle a le cap de faint Martin, la pointe de Guerra vers l'eft, & le cap de Borica vers l'oueft, Dom Louis Colomb, petit-fils de Christophle Colomb, fut créé duc de eragua, & cette qualité, avec celle d'Amiral des Indes, & de marquis de la Jamaïque, ont paffé, par une fœur de D. Louis, dans une branche de la maifon de Bragance, d'où elle vient d'entrer dans celle de Liria Barvich.

VERALA, ville de l'espagne citérieure. L'itinéraire d'Antonin la marque fur la route d'Italie, dans les Espagnes, entre Calaguris & Tritium, à dix-huit milles de chacun de ces lieux. L'ortographe du nom de cette ville varie beaucoup dans les manuscrits. Les uns lifent VERALA, & les autres portent VARALA, VERAZA, VERADA, VERELÆ, ou VEROLA. Moralès & Surita jugent qu'il faut lire VARIA; que c'eit la ville de ce nom dont il eft parlé dans Strabon & dans Fline, & qu'on l'appelle encore aujourd'hui VAREA. VERANOCA, ville de Phénicie, felon la notice des dignités de l'Empire, Sect. 23.

1. VERANULA, isle des Indes.

2. VERANULA, ville des Indes, dans l'isle de même nom. Elle eft bâtie le long de la plage, fur un rocher haut & escarpé, dont les pointes reifemblent en quelques endroits à des tours. Les maifons y font hautes, & couvertes en plate-forme, enforte qu'on peut fe promener deffus. Il y a une grande mosquée, où l'on voit trois nefs spacieufes, & un lieu féparé pour la lecture de l'Alcoran. Cette ville eft bien peuplée, & le terroir d'alentour eft un des plus fertiles en clous de gérofle qui foit dans tout ce pays. Audedans de la ville, dans une fituation avantageufe, on voyoit le fort des Hollandois qui étoit rond, bien couvert, & bâti de pierre. Un peu plus loin, il y avoit auffi un autre fort, bâti tout de même de pierre avec plufieurs ravelins & guérites. Ce dernier étoit au roi de Ternate, qui étoit maître de cette partie de Veranula. * Hist. de la conquête des Moluques, t. 2. p. 179.

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VERANUS-AGER, champ du territoire de Rome, fur la voie Tiburtine, felon Platine, in Xisto II, qui dit que c'eft dans ce champ qu'a été bâtie la Bafilique de faint Laurent.

VERBALIS, lieu de l'Afrique, felon faint Augustin, Epist. 240, citée par Ortelius.

VERBANUS-LACUS, lac d'Italie, dans la Transpadane. Strabon, l. 4, p. 209, lui donne quatre cens stades de longueur, & un peu moins de cent cinquante stades de largeur. Il ajoute que le fleuve Ticinus le traverfe ; & Pline 7. 2, c. 103, dit la mêc. 103, dit la même chofe. C'en eft affez pour faire voir qu'ils entendent parler du lac appellé préfentement Lago-maggiore, au travers duquel paffe le Tefin.

VERBERIE, bourg de France, dans la Picardie, élection de Compiegne, fur le bord de l'Oife, au bas d'une côte, à quatre lieues de Senlis, & à autant de Compiegne, dans le pays de Valois. Ce bourg, auquel quelques-uns donnent le titre de ville, et affez confidérable. Il a une églife paroiffiale, deffer

ticipent d'un fel femblable au fel commun. Verberie eft connu dans les auteurs latins fous les noms de Ve rimbrea villa publica, Verimbria, Vermeria, ou Vurembria. On y tint un concile, fous le regne de Pepin, l'an 853; on y en tint un autre en 863, & un troifieme en 869. Piganiol, Descr. de la France, t. 3, p. 69. VERBICE, peuples de la Mauritanie Tingitane, felon Ptolomée, l. 4, c. 1.

*

VERBIGENUS-PAGUS. Voyez URBIGENUS

PAGUS.

VERBINUM, ville de la Gaule Belgique, dans le pays de Veromandui. L'itinéraire d'Antonin la place fur la route de Bagacum-Nerviorum à Durocortorum Remorum, entre Dnronum & Catufiacum, à dix milles de la premiere de ces places, & à fix milles de la feconde. Dans la table de Peutinger, cette ville eft appellée Vironum; & Weffeling remarque que de Valois a confondu mal-à-propos Vironum avec Verodunum, ce qui eft contre l'ordre de la route. Le nom moderne de Verbinum eft Vervins.

VERCEIL, ville d'Italie, dans le Piémont, aux confins du Milanez, dans l'endroit où la Seffia reçoit la Cerva, jointe à l'Elva & le vieux canal, vers le 45. degré 12. m. de latitude. Cette ville, capitale d'une province & d'une feigneurie, eft épiscopale & fort ancienne. Voyez VERCELLA. Sa cathédrale est dédiée à faint Eufebe, évêque de cette même ville, & dont le corps repofe en fon églife, ainfi que celui du bien heureux Amédée, duc de Savoye. Cette église eft foutenue de quarante colonnes de marbre, & on y conferve un Evangile de faint Matthieu & de faint Marc, écrit de la main de faint Eufebe, qui vivoit dans le quatrieme fiécle. Il eft couvert de lames d'argent historiées, & données par Béringer, roi d'Italie, il y a plus de huit cens ans. On voit auffi dans Verceil plufieurs couvens de l'un & de l'autre fexe & les Jéfuites y ont une fort belle maifon. Le pavé de fainte Marie Majeure eft de mofaïque, repréfentant l'histoire de Judith. L'hôpital eit un des plus beaux & des mieux fervis d'Italie. L'églife de faint André, des chanoines réguliers, a deux beaux clochers. Toutes les rues de Verceil font belles & larges: il y a une grande place, dont les maifons font foutenues de portiques. La maifon de ville, la fontaine du milieu, & le palais du gouverneur, font fes plus beaux ornemens. La grande quantité de clochers que l'on apperçoit en y arrivant, la fait paroître beaucoup; mais elle n'est pas peuplée à proportion de fa grandeur. * Atlas Rob. de Vaugondy.

La ville de Verceil eft une des places les plus régulieres de l'Italie. Elle a quatorze bastions tous revêtus. Il y en a onze du côté de la terre: ils font égaux, avec une fauffe-braye, qui prend à chaque angle de l'épaule, & couvre les deux flancs & la courtine. Cette fauffe-braye eft construite d'une façon toute finguliere. La muraille en eft mince, foutenue pourtant par des éperons d'espace en espace, & toute vuide. Les connoiffeurs y remarquent un défaut de conféquence; c'eft que le chemin ou la banquette, qui regne le long de fon parapet, n'a que neuf à dix pouces d'épaiffeur, & eft fi étroit, qu'à peine un Soldat y pourroit manier fes armes. Les cavaliers, qu'on a laiffés à quelques bastions, étranglent auffi beaucoup le chemin le long des parapets, & dans quelques-uns, il n'y a de l'espace que pour deux foldats de front. On a voulu s'acquerir deux faces parlà, le rafant & le fichant. Le côté des deux rivieres eft le plus foible, tant pour la grande prolongation de fes lignes de défenfe, qu'à cause qu'il n'y a aucuns dehors qui en empêchent l'approche. On trouve aum un défaut confidérable aux deux bastions qui voyent ce côté, dont les flancs font perdus, & ne voyent point les faces oppofées. On remarque encore chofe, qu'on croit qui embarrafferoit la défenfe qu'on pourroit attendre de la fauffe-braye; c'eft que commençant à l'angle de l'épaule, par une ligne continuée, qui prolonge la face du bastion; & cette ligne étant compofée d'une fimple muraille, fans terrasse, nullement à l'épreuve du canon, la batterie, qui ver

une

roit la face des deux bastions attaqués, pourroit voir aifément le bout de la ligne attachée à ces deux faces, le ruiner fans beaucoup de peine, & de-là empêcher abfolument le fecours qu'on pourroit attendre de ces flancs enfilés & ouverts. Ce qu'il y a de fort particulier, & que l'on voit peu ailleurs, c'eft que plus de deux milles, autour de la place, on ne fau-. roit fe poster qu'on ne foit vû de cinq bastions à la fois, & autant de demi-lunes. Cette ville fut prife en 1704 par les françois, fous les ordres du duc de Vendôme.* Mémoires & plans géographiques, 1698.

Justin attribue la fondation de Verceil à Bellovefe, que le roi Ambigate, felon Tite-Live, envoya en Italie, 613. ans avant Jefus-Chrift; elle a fleuri fous les Romains, & depuis cette ville a eu différens maitres. Elle a été république, elle a paffé enfuite fous la domination des ducs de Milan, & enfin fous celle des ducs de Savoye.

La feigneurie de Verceil, dans laquelle on comprend la principauté de Mafferan, & le territoire de Bielle, eft au feptentrion du duché de Montferrat, & à l'occident.

VERCELLÆ, ville d'Italie, dans la Transpadane: Prolomée, 1. 3, c. 1, la donne aux peuples Libici; Pline, 1.3, c. 17, dit qu'elle devoit fon origine aux Salyi, ou Salluva; Tacite, hist. l. 1, c. 70, la met au nombre des Municipes les mieux fortifiés de la Transpadane. Selon l'Itinéraire d'Antonin, qui la nomme Vercellis & Vergellenorum, elle étoit fur la route de Milan à Vienne, en paffant les Alpes Graïennes, entre Novare & Ivrée, à feize milles de la premiere de ces places, & à trente-trois milles de la feconde. Saint Jérôme, epist. 17, écrit auffiercellis. Il la place dans la Ligurie, au pied des Alpes, & dit qu'elle étoit puiffante autrefois, mais que de fon temps elle étoit à demi-ruinée, & n'avoit qu'un petit nombre d'Habitans. On voit par les annalles de faint Bertin, que le nom Vercellis étoit indéclinable; car on y lit ces mots : Quibus obviam mittens inter Vercellis & Epirediam. Cette ville conferve encore fon ancien nom : on l'appelle préfentement Verceil. Voyez VERCELL.

VERCHERES, feigneurie de l'Amérique feptentrionale, au Canada, le long du fleuve de faint Laurent, à quatre lieues au-deffus de la feigneurie de faint Ours, dans le gouvernement de Montreal. Les Iroquois en enleverent vingt-deux habitans, pendant qu'ils travailloient aux terres, en 1692. Le fort qu'on y bâtit eft bon, & il y a une redoute qui en eft à cin quante pas. Ce fort auroit été pris d'affaut par les Iroquois en 1690, fans la dame du lieu qui en défendit la redoute avec beaucoup de valeur, jusqu'à ce qu'elle fut fecourue. En 1692, la demoifelle de Vercheres, fa fille, étant écharpée des mains des Iroquois, & s'étant fauvée dans le fort où il n'y avoit que des femmes & un foldat, elle foutint deux jours de fiége, avec tant de fermeté, qu'elle obligea les Sauvages de fe retirer, après avoir tiré fur eux un coup de canon. Elle n'avoit alors que quatorze ans.

VERDALLE, feigneurie de France, dans le haut Languedoc, recette de Lavaur.

VERDE, ou VERDES, bourgade de France, dans la Beauce, élection de Châteaudun. Ce lieu a pris fon nom d'un étang, auprès duquel il eft fitué. L'étang de Verde a deux lieues de long, & deux cens cinquante pas de large. Aimoind rapporte, que quand on empoifonna le roi Childebert & la reine fa femme, les eaux de cet étang s'échaufferent tellement, qu'elles devinrent bouillantes, & jetterent fur les bords quantité de poiffons cuits.

1. VERDEN. Voyez FERDIN. 2. VERDEN, ou WERDEN, ville d'Allemagne. Voyez WERDEN.

1. VERDIER, vicomté de France, dans le Limoufin. Il appartient au marquis de même nom, de la famille de Gréen Saint-Marfault.

2. VERDIER, bourg de France, dans le Berry élection de Bourges. Il y a dans ce lieu une prevôté indivife, entre le chapitre de faint Pierre-le-Puellier de Bourges, & le chapitre de Sancerre.

3. VERDIER, (le) Viridarium,bourg de France,

dans le haut Languedoc, recette d'Alby. VERDILLE, bourg de France, dans l'Angoumois, élection de Cognac.

VERDISO, ou VERDUIT, petite ville de la Romanie, fur la mer Noire, entre Sifopoli & Stagnara. On la prend pour l'ancienne Peronticum.

VERDON, riviere de France, dans la Provence. Elle prend fa fource dans les Alpes, au lac Alloz, fur une montagne, aux confins de la vallée de Barcelonette, paffe a Colmar, Castellåne, Greoux & Vinon, & fe jette dans la Durance à Pertuis. Il y en a qui veulent que cette riviere ait pris fon nom de la verdure de fes eaux.

VERDONNAY, bourgade de France, dans la Bourgogne, recette de Semur. Cette paroiffe eft fituée dans les montagnes. Il y a quelques belles plaines. Le hameau de Cêtre, la métairie de Beauregard & celle de l'abbaye du Puits d'Orbe, en dépendent. Cette abbaye ett dans l'étendue de la paroiffe; mais les Religieufes ont été transferées à Chatillon fur Seine; l'abbeffe eit collatrice de de la cure de Verdonnay.

1. VERDUN, ville de France, l'un des trois évêchés de Lorraine, fur la Meufe, avec titre de Comté,fiége préfidial, bailliage, recette & fiége de traitesforaines; en latin Verunun, Veronum, Virenum, Verodunum, Verodunenfium Civitas, Civitas Veredu nenfium, Civitas Verud nenfium, Civitas Verodonenfum, Cvitas Verdunenfium, Verodonum, Verdunum, Veredunum, Urbs Vereduna, Viridunum ou Virdu num. De Saumaife, dans la quarante-neuvieme de fes lettres imprimées prétend, que Verdun a pris fon nom du mot Celtique Ver, qui fignifie Gué, ou Passage. Quoi qu'il en foit, cette ville riche & ancienne, eft fituée fur la Meufe, qui la coupe en deux parties. Elle eit partagée en ville-haute, ville-baffe, & ville-neuve. On y compte neuf paroiffes, & environ dix-huit mille habitans. C'eft un poste important, foit pour défendre l'entrée du royaume, du côté de la Champagne, foit pour fervir de place d'armes au haut de la Meufe: auffi l'a-t-on fortifiée avec foin. Sa muraille flanquée de dix bastions, eft défendue d'ailleurs par une bonne citadelle à cinq bastions, & qui fut construite fous les ordres du maréchal de Marillac, pour lors gouverneur de Verdun. Le maréchal de Vauban en a fait une place réguliere. L'ancienne partie ne fert que de retranchement. On y remarque l'église & l'abbaye de S. Vanne, & plufieurs édifices, tant pour le gouverneur & la garnifon, que pour les magafins. L'enceinte eft compofée de cinq bastions trois font du chevalier de ville, & deux à la Vauban. Elle a une fauffe-braye, qui regne presque tout autour, excepté au front, & c'eft le maréchal de Vauban qui l'a fait construire. La partie de l'ancienne citadelle compofe un retranchement, qui forme deux fronts de fortifications, qui ont un bastion & 2 demibastions. Ce retranchement a été réparé par le maréchal de Vauban, & eft couvert d'un foffé fec. Le côté de cette citadelle, qui donne fur la riviere, est une grande ligne, au milieu de laquelle eft un bastion plat. Le front eit couvert par un grand quai formé, & une tour ronde à l'antique. Les dehors confistent en cinq demi-lunes, qui font dans le foffé, qui eft accompagné d'un chemin couvert, de places d'armes & de glacis.

,

dont

Verdun, avec le Verdunois, eft enclavé dans les terres qui dépendent du Barrois, dont quelques-unes ont été cédées à la France. Ce pays, qui s'étend le long de la Meufe, eft fort peuplé & rempli de gros bourgs & villages. Céfar, dans fes commentaires, n'a fait aucune mention des Verdunois; mais il y avoit de fon temps plufieurs autres peuples dans les Gaules, dont il ne dit rien. Les géographes, Strabon, & Ptolomée, ont auffi obmis les Verdunois. * Longuerue, Descr. de la France, part. 2, p. 209.

L'Itinéraire d'Antonin place Virodunum fur une route militaire. La table de Putinger la marque fous le nom de Vironum. Il y en a qui ont voulu trouver Verunum ou Virunum, dans Pline; mais au dix-fep-. tieme chapitre du quatrieme livre, où il nomme les peuples de la Gaule Belgique, on voit feulement:

Treviri & Leuci, mais nullement Verini ou Virunum, que Pline place au troifieme livre, entre les villes de la province Norique, dans l'Illyrie occidentale. On voit, dans les actes d'un concile tenu à cologne en 346, la fouscription de Saintin, évêque de la ville des Claves, urbis Clavorum, elle fut presque détruite par Attila. Verdun a toûjoujours reconnu Tréves pour fa métropole; ainfi elle a été dans la premiere Belgique. Elle a auffi fait toûjours partie du royaume d'Austrafie, tant fous les Mérovingiens, que fous le Carlovingiens. Le dernier roi de cette race, qui a regné en Germanie, & dans le royaume de Lorraine, a été le jeune Louis, fils d'Arnoul.

Charles le Simple, roi de la France occidentale, lui fuccéda au royaume de Lorraine, & après fa dépofition & fa prifon, fon fucceffeur Raoul jouit d'une partie de ce royaume, & il tint Metz, Toul & Verdun, & d'autres villes, qui reconnurent Louis d'Outremer, après Raoul; mais elles furent conquifes, avec le reste du royaume de Lorraine, par Othon I. Ce Prince & fes fucceffeurs établirent des comtes à Verdun, qui relevoient des empereurs, & eurent fouvent la guerre avec Lothaire, roi de France, fils de Louis d'Outremer, qui fit prifonnier Godefroi, comte de Verdun, l'an 984, & obligea la ville à fe rendre; mais il la rendit l'an 985, & remit en liberté le comte Godefroi.

Fréderic,fils de Godefroi, lui fuccéda au comté de Verdun, qu'il donna auffi-tôt à l'évêque Haimon, & à fon églife de Verdun ; ce qui fut confirmé par Othon II, qui investit, par autorité impériale, l'évêque & fon églife à perpétuité, du comté & marquifat de Verdun, felon la chronique de Laurent de Liége. Néanmoins les ducs de Lorraine, de la maifon d'Ardenne, Godefroi, Gothelon, Godefroi le Barbu, & Godefroi le Boffu, ne voulurent point confentir à cette donation, & fe rendirent maîtres par force de Verdun, ce qui excita de grandes guerres jusqu'au temps de Godefroi de Bouillon, héritier de la maison d'Ardenne, à caufe de fa mere Ide, femme d'Eustache, comte de Boulogne.

Le duc Godefroi, qui avoit pris de force Verdun, le donna à fon frere Baudouin, qui l'accompagna à la Terre Sainte, & lui fuccéda au royaume de Jéru

falem.

Baudouin, avant que de partir de fon pays, vendit à l'évêque Richer, & à fon églife, Verdun. Ce Prélat donna à Thierry, comte de Monçon & de Bar, l'administration du comté de Verdun, pour le tenir fous l'autorité de l'évêque, feigneur dominant, enforte que Thierri n'étoit que vicomte; mais Thierri abufa de fon pouvoir, comme fit fon fils & fucceffeur Thibaud, avec fon fils Hugues ; ce qui obligea l'évêque de Verdun à aliéner ou engager Stenai au comte de Luxembourg, nommé Guillaume.

Après des guerres cruelles & de grands ravages, enfin le comte Renaud céda Verdun à l'évêque Alberon de Chisni, & à fon église de Verdun, & l'évêque donna au comte, Clermont en Argone, avec les fiefs de Hans & de Vienne, pour lesquels les comtes & les ducs de Bar ont été long-temps vaffaux de l'église de Verdun. Cet échange fe fit l'an 1131, comme on voit dans la chronique d'Alberic; & trois ans après la paix perpétuelle, entre l'évêque & le comte, fut faite par l'entremife d'Etienne de Bar, évêque de Metz.

Alberon de Chisni ayant quitté l'évêché de Verdun, Albert, fon fucceffeur, obtint l'an 1156 de l'empereur Frédereric Barberoue, la confirmation du comté & marquifat de Verdun. L'empereur Fréderic ordonna par fes Lettres, qu'à l'avenir le comte ne feroit point héréditaire, mais un fimple officier.

L'évêque Alberon de Chisni ayant retiré le comté de Verdun des mains du comte de Bar, fit administrer la charge de vicomte, par quatre citoyens de la ville, qui devoient être changés tous les ans ; mais quelques-temps après les principaux citoyens s'étant plaints de la mauvaise administration de la justice, l'évêque Raoul permit aux citoyens, moyennant 2000 livres, d'élire leurs officiers.

L'évêque Louis d'Apremont retira le vicomté des mains des habitans; mais il ne le garda guere, & l'en

gagea de nouveau pour 2000. francs Barrois ; & les citoyens s'obligerent à employer le revenu à la réparation des murailles. La communauté des habitans jouit enfuite paifiblement de la justice & des droits de la vicomté, les évêques fe contentant de recevoir leur ferment tous les ans le jour de la faint Jean.

Le prince Louis de Lorraine, quatrieme fils du duc René, & frere du duc Antoine, pourfuivit l'an 1520. le dégagement du vicomté, & des droits qui y étoient annexés; mais il quitta fon évêché de Verdun, & renonça à l'état eccléfiastique l'an 1522.

Les habitans fe mirent fous la protection du roi Henri II. l'an 1552, & le pouvoir des évêques diminua encore. François de Lorraine, fils du comte de Chaligni, & neveu du duc de Mercœur, voulut maintenir fon autorité, lorsque le maréchal de Marillac fit bâtir à Verdun une citadelle, par l'ordre de Louis XIII, il fit afficher une excommunication le 3 de Janvier 1627, contre tous ceux qui travailloient à cette citadelle; mais elle fut déclarée abusive par le préfident royal de Metz.

L'évêque fe plaignit de ce procédé à l'empereur, attendu qu'il étoit prince & vaffal de l'empire. Il fe retira enfuite en Allemagne, & on lui confisqua le temporel de l'évêché de Verdun, & fes autres bénéfices; mais par la paix de Munster, il fut rétabli dans la poffeffion paifible de fon évêché, dont il fit ferment de fidélité à Louis XIV.

Clément IX. donna un indult perpétuel, l'an 1669, aux rois de France, pour nommer à l'évêché de Verdun, & aux bénéfices confistoriaux, qui étoient fous la domination du roi en cette année.

Le comté de VERDUNOIS eft compofé de plufieurs prevôtés, où il n'y a aucune ville, mais des bourgs & des villages. Le Marquifat de Hatton Chastel, qui appartenoit aux évêques de Verdun, a été acquis par les ducs de Lorraine.

ils ont eu auffi la feigneur de Sampigni, fur la Meufe, qui appartenoit à l'église de Verdun, audeffus de Saint-Mihiel; & les évêques ont auffi perdu le droit féodal fur le comté de Clermont, Vienne, & Varenne, auquel droit ils ont renoncé.

Avant que la ville de Verdun pafsât fous la puiffance de la France, la forme de fon gouvernement & de fes dépendances, étoit presque la même que celle de Metz & du pays Meffin, fi ce n'eft que le peuple y étoit moins puiffant, & que l'évêque & le chapitre y avoient confervé plus d'autorité. Ce petit pays avois encore entretenu plus de liaison avec la France qu'avec l'Allemagne; & on voit même des marques de la protection qu'il recevoit de cette couronne, par les redevances & les droits de fauve-garde, payoit au domaine de Vitry.

qu'il

L'évêché de Verdun eft fous la métropole de Tréves dès l'an 410, & vaut environ cinquante mille livres de rente; favoir quarante mille livres de fon domaine temporel, & neuf à dix mille livres de la manfe abbatiale de faint Vanne, qui a été unie à cet évêché. L'évêque prend les titres de comte de Verdun & de prince du faint Empire. Le diocèfe de cet évêché eft divifé en neuf doyennés, & renferme trois cens cinquante paroiffes, dont il y en a neuf dans la ville de Verdun, cent fix, dans le pays appellé l'Evêché, & les autres dans la Lorraine ou le Barrois. L'églife cathédrale porte le nom de NotreDame, & fon chapitre, eft compofé de fept dignités, & de quarante-deux prébendes. Le revenu de ces derniers eft, année commune, de mille deux cens livres; mais dans le temps de la cherté du bled, elles rapportent plus de trois mille livres chacune. Le chapitre choifit tous les ans à la faint Jean trois Préfidens, un célerier & cinq prevôts pour régir les biens de cette églife

L'églife collégiale de la Magdeleine eft composée d'un grand-prevôt, d'un grand-doyen, d'un, grandchantre, & de vingt prébendes de quatre à cinq cens livres de revenu chacune. Les chapitres de HattonChâtel & d'Afpremont, font auffi dans ce diocèfe. L'abbaye de faint Vanne eft de l'ordre de faint Benoit. On ignore le temps de fa fondation: on fait feulement que faint Maldeve en étoit abbé en 750,

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& que pour lors elle portoit le nom de faint Pierre. Elle prit enfuite le nom de faint Vanne, qui fut fait évêque de Verdun vers l'an 498. L'abbaye de faint Vanne étoit autrefois fituée dans un des fauxbourgs de Verdun; mais aujourd'hui elle eft au milieu de fix bastions de la citadelle. C'eft dans ce monastere que la derniere réforme de l'ordre de S. Benoit a été conçue,& d'abord introduite par Dom Didier de la Cour, religieux & prieur de cette même abbaye, qui devint peu de temps après le chef-lieu d'une nouvelle congrégation, appellée de faint Vanne & de faint Hydulphe, parce qu'elle commença par l'union du monastere de faint Vanne, & de celui de Moyen-Moustier, en Vosge, dédié à faint Hydulphe. La manfe abbatiale de faint Vanne fut unie à l'évêché de Verdun en 1572, & les religieux jouiffent d'environ neuf à dix mille livres de revenu. Saint Agry ou Ayric, autre abbaye de l'ordre de faint Benoit, eft fituée dans la ville de Verdun. Elle fut fondée vers l'an 1037, par Rembert, évêque de Verdun , & l'empereur Henry III. confirma la donation que ce prélat avoit faite en 1089. Elle eft en regle. L'abbé, & cinq ou fix religieux, dont la communauté eft compofée, jouisfent de cinq ou fix mille livres de rente, faint Maur de Verdun, cft une abbaye de filles, fondée par l'évêque Haimo. Elle embraffa la réforme de faint Vanne en 1609. Cette abbaye eft aujourd'hui compofée de quarante religieufes, & bien bâtie. L'abbaye de faint Nicolas des Prez de Verdun, eft de l'ordre de faint Augustin, & de la réforme du pere Matincour. Elle ne jouit que de cinq ou fix mille livres de revenu, tant pour l'abbé commandataire, que pour les religieux. L'abbaye de faint Paul de Verdun étoit autrefois de l'ordre de faint Benoit; mais depuis 1136, elle eft de l'ordre de Prémontré, ces religieux y ayant été établis cette année par Adalberon. Le revenu de l'abbé eft de neuf à dix mille livres ; & celui des religieux d'autant. Le college de cette ville étoit dirigé par les Jéfuites. Ils ont environ huit mille livres de revenu.

Le gouverneur du Metz commande auffi à Verdun, où il y a pourtant un gouverneur particulier, qui est auffi gouverneur de la citadelle, & jouit de dix mille livres d'appointemens. Le maréchal de Marillac étoit revêtu de ce gouvernement, & les exactions qu'on prétendit qu'il avoit faites pour la conftruction de la citadelle, fervirent de prétexte à la jaloufie du cardinal de Richelieu qui le fit périr. Cette ville a auffi un lieutenant de roi, qui a trois milles fix cens livres; un major qui a douze cens livres, un ayde-major, qui en a trois cens foixante, & un capitaine des portes. La citadelle de Verdun a fon état major féparé : il eft composé d'un lieutenant de roi, avec trois mille fix cens livres d'appointemens, d'un major & d'un aydemajor, qui ont des appointemens pareils à ceux des officiers majors de la ville.

2. VERDUN, ville de France, dans la Bourgogne, au confinent du Doux & de la Sône, à trois fieues de Châlon, de Beaune & de Seurre, en latin Viridunum Castrum, Viridunus, Viredunum Castellum. Elle a pris fon nom, felon de Saumaife, des mots Celtiques Ver & dunum, dont le premier fignifie gué ou paffage. Cette petite ville, qui eft honorée du titre de comté, & d'une mairie, a 450 pas communs de longueur, fur cent foixante& dix de largeur. Le fauxbourg de S. Jean eft grand, plus beau & plus fréquenté que la ville, à caufe de l'abord. Il n'y a à Verdun qu'une paroiffe, pour la ville & pour le fauxbourg. Sa juftice appartient au feigneur qui nomme & institue les officiers. Les appellations fe relevent au bailliage & fiége préfidial de Châlons. Il fe fait à Verdun un commerce confidérable; & tous les ans le vingt-neuf octobre, on y tient une foire qui dure quinze jours, & où il vient des marchands de tous côtés. Cette petite ville députe aux états de la province alternativement avec les villes de la Breffe Châlonoife. Tous fes environs font fort bas, ce qui a obligé de faire des digues pour arrêter les inondations. Piganiol, Descr. de la France, t. 3, p. 489. 3. VERDUN, ville de France, dans la Gascogne Touloufaine, fur la Garonne, à cinq lieues audeffous de Touloufe, Election de Riviere-Verdun.

Cette petite Ville a une Seigneurie & un Reffort, auquel elle donne le nom. Elle étoit confidérable du temps des Albigeois, & on la qualifioit alors du titre de nobile Caftrum.

4. VERDUN, (le pays de) autrement nommé RIVIERE DE VERDUN. C'eft un Canton de la BaffeGasgogne, fitué entre la Garonne & l'Armagnac. II prend fon nom de la ville de Verdun, qui est le fiége de fa juftice. Il y a encore celle de Grenade, où eft le fiége de fon élection ou recette. On appelle ce pays Riviere de Verdun, parce qu'il eft fitué & com pris entre les trois rivieres de Garonne, de Save, & de Gimone. Ce pays appartenoit aux comtes de Touloufe & dépend encore de la maréchauffée de Touloufe. Il avoit autrefois fes fouverains particuliers.

VERDUNOIS, pays, ou petite province de France, dans la Lorraine. Il touche à la Champagne, du côté de l'Occident, & fe trouve enclavé de tous les autres côtés dans la Lorraine. Il s'étend le long de la Meufe. Il eft fort peuplé & rempli de gros bourgs & villages; mais il n'a point d'autres villes que Verdun fa capitale, qui lui donne fon nom. Ce pays relevoit autrefois de l'empire d'Allemagne ; mais depuis que Verdun s'eft mife fous la protection de la France en 1152, les environs ont fuivi fon fort. Le tout a été cedé à la France, par la paix de Muns ter. Voyez VERDUN, n. 1. Cette province fait partie du gouvernement militaire de la province de Metz & Verdun.

VERE. Voyez WERE.

VEREA, fiége archiepiscopal d'Afie. La notice du patriarchat d'Antioche, publiée par Schelstrate, le met au nombre des archevêchés indépendans.

VEREBAGAN, lieu de la Bulgarie, felon l'his toire Miscellanée, 1. 22.

VEREGABORI. L'histoire Miscellanée, 1. 19, porte que des peuples de ce nom habitoient autrefois au voifinage de la Sarmatie Européenne.

VEREGRANI. Voyez BEREGRANI.

VEREI, ville de la Pannonie. L'Itinéraire d'Antonin la marque, entre Marin ance & Murfa Civitas, à vingt-deux milles du premier de ces lieux, & à vingt-fix milles du fecond. Au lieu de Verei, quelques manuscrits portent Verici & Borevi. C'est le lieu nommé Berebis, dans la table de Peutinger, & il y a apparence que c'eft auffi le même lieu que Ptolomée appelle Berbis.

VERELA. Voyez VERALA.

VERENSIS. Siége épiscopal d'Afrique, dans la province Proconfulaire. La notice d'Afrique fait mention de Exitriofus episcopus Verenfis, & quod vult Deus affista, l'an 419 au concile de Carthage. Hardouin. collect. conc. t. 2, p. 870, t. 1, p. 1251. VERENTUM. Voyez VARENTANUM.

VERESIS, fleuve d'Italie, dans le Latium: Strabon, 1.5, p. 239, dit qu'il couloit aux environs de Preneste.

VERET, Château de France, dans la Touraine fur le Cher. Ce château peut paffer pour beau, tant par fa fituation, que par la commodité de ses appartemens, & par la propreté de fes meubles. Les quatre angles du bâtiment font occupés par autant de tours rondes à l'antique. Les dedans font commodes & logeables. La cour eft carrée, fpacieufe & belle. Sur la porte eft la figure équeftre à demi-boffe du roi François I. La Sale du billard à droite eft trèsbelle, & fuperbement meublée, ornée d'un côté d'un balcon, dont les vues font charmantes, & donnent fur la riviere. A gauche eft la cuifine, parfaitement bien construite & voûtée d'un grand goût. Ce qu'on appelle la falle des Saints, eft un endroit propre & paffablement beau, où l'on a repréfenté en peinture tous les faints guerriers, illuftres dans l'histoire. Ces morceaux ne font pas d'une trop belle exécution; mais ils marquent du moins le goût faint & pieux du feu duc de Mazarin, à qui cette maison appartenoit. Le falon, qui eft en haut, eft parfait dans fes proportions. Les peintures du plafond avoient été com mencées par Jouvenet; mais elles n'ont pas été finies: ce qui en eft fait eft d'une grande beauté; cette belle

peinture repréfente le ciel, & une cour célefte. Les pans du mur font peints de figures en grand de tous. les rois de l'Europe chrétienne, & d'un affez mauvais goût. Les appartemens à droite & à gauche font beaux & logeables. Le parterre eft orné de plufieurs figures de divers papes mal exécutées; & S. Pierre eft placé fur un piédeftal, au milieu de ce parterre. Ce goût de ftatues eft tout-à-fait fingulier; & répond à la fainteté du Seigneur de la maison. Le parc eft fur une éminence. Il eft grand, & peut avoir une bonne demi-lieue de tour. Il eft bien percé : les-allées & les étoiles en font entendues & bien dispofées ; & on a pratiqué d'espace en espace des impériales ou berceaux, qui font un agréable effet. Ce château a été bâti par Jean de la Barre, comte d'Estampes, premier gentilhomme de la chambre du roi, & prévôt de Paris. La paroiffe ne contient que deux cens quarante-neuf feux. * Piganiol, Descr. de la France, t. 7, P. 53.

VERETINUS. Voyez VARNUS. VERETUM, ville d'Italie, dans la Meffapie ou Calabre. Strabon, 1. 6, p. 281, qui la place aux confins des Salentini, dit qu'on la nommoit auparavant Baris. Je crois, dit Xylander, que c'est la ville Varia Apula de Pline, 1.3, c. 11. Il ne faut pas confondre cette ville avec Barium. On la nomme aujourd'hui Santa Maria de Vereto. Elle étoit à quelque diftance de la côte; ce qui fait que Ptolomée, qui écrit Ou por la place dans les terres.

VERFEIL, Veride Folium, petite ville de France, dans le haut Longuedoc, à quatre lieues au levant de Touloufe, dans lequel dior fe elle eft comprife avec titre d'archiprêtre.

VERGÆ, ville d'Italie: Tite-Live, 1. 20, c. 19, la met chez les Prutiens. Gabriel Barri & Holften, conjecturent que c'eft aujourd'hui Rogano. VERGAMUM, ou BERGOMUM, noms latins de la ville de Bergame. Voyez BERGAME.

VERGARA, petite ville d'Espagne, dans le Guipuscoa, au bord de la Deva, entre Placentia & Montdragon. Elle eft célébre par le commerce qui fait du fer, & des armes qu'on y fabrique: ce qui fait qu'on l'a appellée la boutique de Mars. Il y a un college de Jéfuites.* Délices d'Espagne, p. 88.

sy

VERGATUR, ou VERGOTUR, petite ville de la Tartarie Moscovite, à foixante lieues de Kioumenie, & à foixante & dix de Solikanska, fur les bords de la riviere de Toira, qui fe jette au-desfous, dans celle de Tolbo. On permet aux Tartares de loger dans cette ville, quoique ce foit un lieu où l'on relégue les Moscovites qu'on punit par l'exil, & qu'on deftine à cultiver la terre des environs. Sanfon dans fes cartes place cette ville à 50 lieues de Tumen, du côté de l'Occident. Witfen la met au couchant fort méridional, entre des montagnes qu'il nomme les montagnes de Vergoture, ou de Semino Poyas, & qu'il prend pour les monts Riphées des anciens.

VERGAVILLE, Vargavilla. Abbaye de filles en France, au diocèfe de Metz, fur la riviere de Seille, proche la ville de Dieuze. Elle eft de l'ordre de S. Benoît, & fut fondée l'an 966, par Sigeric, comte de Salins, & fa femme Berthe. Elle vaut à l'abbeffe 6000 livres.

VERGELLUS, torrent ou fleuve d'Italie, dans la Pouille, au voifinage du lieu, où fe donna la bataille de Cannes. Ce torent eft fameux dans l'histoire à caufe du pont qu'Annibal y fit avec les corps des Romains, pour faire paffer fon armée. Valere Maxime, 1. 9, c. 2 & Florus, l. 2, c. 6, rapportent cette circonstance. Silius Italicus, 1. 8, v. 670, a parlé de ce pont, & en même-temps du fleuve Aufidus; non qu'il veuille dire, comme Cluvier femble l'interprêter , que ce pont fut fait fur l'Aufidus, ce fut fait fur l'Aufidus, ce que fa grandeur n'auroit pas permis; mais parce qu'on y jetta auffi divers cadavres Romains.

Pons ecce cadentum
Corporibus ftruitur; tacitusque cadavera fundit
Aufidus.

Au lieu de in flumine Vergello, quelques exemplai res de Valere-Maxime lifent Gello, d'autres Gallo Sigello, ou Cerbalo; mais Florus écrivant Vergello femble décider pour cette ortographe.

VERGEMINUM, petite ville de la Gaule Cispadane, für le bord du Ticinus, felon Gaud. Merula, cité par Ortelius. Cette ville, qu'Hermolaus Barbarus appelle Viglebanum, n'eft pas éloignée de Milan, felon Sigonius. Vergeminum & Viglebanum, font deux noms modernes : l'un fabriqué pour fignifier la beauté du lieu, & l'autre pour défigner fa ftérilité. On nomme préfentement cette ville Vigevano. Voyez ce mot.

VERGENTUM,ville de l'Espagne Bétique: Pline, 1.3, c. 1, dit qu'elle étoit furnommé Juli-Genius, fans doute parce que les habitans la mirent fous la protection du génie de Jules Céfar. Il y a des exemplaires, qui au lieu de Juli-Genius, lifent JuliiGenitor; c'est une faute, felon le pere Hardouin, qui ajoute que Vergentum eft aujourd'hui Gelves ou Guelva dans l'Andaloufie, entre la Guadiana & le Guadalquivir, vers l'embouchure d'une petite riviere, qui fe jette dans l'Océan. Gelves eft un village de l'Andaloufie, fur le Guadalquivir, au-desfous de Seville, felon de l'Isle. San on le met à l'embouchure Derio - Tinto, & en fait un bourg. Baudrand eft du premier fentiment.

1. VERGER, ou NOTRE DAME DU VERGIER, Virgultum, Viridar um. Abbaye de France, dans l'Artois, entre Douay & Cambray, près de l'Escaut, & de la feigneurie d'Oify, au diocèfe de Cambray. C'est une abbaye de filles de l'Ordre de Citeaux, fondée en 1227, par Guy-Hugues, feigneur d'Oify & de Coucy. Les diocèfes de Cambray & d'Arras fe disputent la jurisdiction fpirituelle fur cette abbaye.

2. VERGER, (le) château de France, en Anjou. C'eft un château des plus réguliers, qui a fervi de demeure ordinaire aux princes de Guemené, de la maifon de Rohan. Il confiste en deux grandes cours carrées, qui font formées par fix corps de logis. Les angles font coupés par autant de tours rondes à l'antique. Tout eft entouré d'un foffé fort haut, revétu de brique, fur lequel eft un pont qui donne l'entrée du château. La face, de ce côté-là, eft fermée par un mur à crénaux. La porte eft accompagnée de deux tours, fur lesquelles il y a une terraffe. Des deux côtés du château, font les parterres fermés par sept pavillons, joints par un mur couvert de charmilles. Piganiol, defcr. de la France, t. 7, p. 107. VERGILIA, Ougía, ville de l'Epagne Tarragonnoife: elle étoit dans les terres, felon Ptolomée, I. 2, c. 6, qui la donne aux Bastitains.

VERGINIUS OCEANUS, Ovepyvios, Ptolomée donne ce nom à la partie de l'océan, qui baigne la côte méridionale de l'Irlande, & les provinces de l'oueft de l'Angleterre. Il ne l'étend point entre la côte orientale de l'Irlande, & la côte occidentale de la Grande-Bretagne. Ce détroit, felon Ptolomée, ett l'océan Hibernique, ou la mer d'Irlande. Cependant presque tous les géographes modernes, font deux fynonymes de l'océan Verginien, & de la mer d'Irlande. Cette mer, de tout tems, a paffé pour être fort orageufe,& cette réputation n'eft pas abfolument fans fondement; car la mer d'Irlande fent deux marées oppofées, dont l'une vient du fud, & l'autre du nord; & elles fe rencontrent à la hauteur de la baie de Carlingford. Ces deux marées contraires, fe choquant avec violence, doivent émouvoir confidérablement la mer, & empêcher qu'elle ne foit tranquille dans le temps que le choc fe fait ; & lorsqu'on navige d'un bout du détroit à l'autre, fi, dans la premiere partie, on a eu une marée favorable, on en rencontre enfin une autre qui eft oppofée, & qui doit tout au moins retarder le cours du vaiffeau. Cependant il eft certain mer n'eft ni fi orageufe, ni, par conféquent, auffi périlleufe qu'on voudroit le perfuader. On n'y remarque point de tempêtes, qu'on ne fente en même-temps les vents qui les caufent; & il ne s'y fait pas plus de naufrages qu'ailleurs. C'eft l'ordinaire, par tout pays, que durant l'hiver, la mer foit dangereufe près des côtes, parce qu'on y eft expofé à de grands coups de

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