Images de page
PDF
ePub

per le reftede leur cidre, une portion de racines & du pain comme à dîner, avec quelque pomme ou poire au des fert; mais auffi dans ce premier repas on ne leur présente qu'une portion de légumes avec leur potage. Quand ils ne font que la collation, un quart d'heure leur fuffit, & il leur refte encore une demi-heure pour le retirer, après laquelle ils fe rendent dans le chapitre, où l'on fait lecture de quelque livre de piété, jusqu'à fix heures que l'on dit complies enfuite on fait une méditation de demi-heure. Au fortit de l'églife on entre au dortoir, après avoir reçu de l'eau bénite des mains de l'abbé. A fept heures on fonne la retraite, afin que chacun fe couche. Ils ne fe deshabillent point, non pas même quand ils font malades: fe couchent fur des ais, où il y a une paillaffe piquée, un oreiller rempli de paille & une couverture. A côté de ce lit eft un prieDieu fur lequel eft une tête de mort & un chapelet. Toute la douceur qu'ils ont à l'infirmerie, c'eft que leurs paillaffes ne font pas piquées. Il artive tarement, quelque malades qu'ils foient, qu'on leur donne du linge, à moins que la maladie ne foit extraordinaire. Ils ne laiffent pas d'y être gouverné avec grand foin. Il mangent des œufs & de la viande de boucherie; mais on ne leur donne ni volaillés, ni fruits confits oa fucrés; & lorsqu'un malade paroît en danger de mott, l'infirmier prépare de la paille & de la cendre, fur quoi on le met quand il eft prêt d'expirer.

Le nombre de ces folitaires s'eft beaucoup augmenté depuis la réforme ; & la réputation de leur fainteté a inspiré au grand duc de Toscane l'envie d'établir une maifon de cette même réforme dans l'abbaye de Buon Solaffo dans les états. Le pape lui ayant accordé ce qu'il fouhaitoit, il fit demander au roi de France dix-huit religieux de la Trappe, qui en partirent au mois de février 1705, pour le rendre en Italie. Un de ces religieux connu dans le monde fous le nom de comte d'Aria, Piémontois de naiffance, & qui avoit fait autrefois une grande figuré à la cour de Savoie, fut nommé abbé de cette miffion. Le frere Arfene, frere aîné du marquis de Janfon & de l'abbé de Janson, & qui avoit porté dans le monde le nom de comte de Rofenberg, fut du nombre des dix-huit religieux. * Félibien, Descript. de l'abbaye de la Trappe.

TRAQUATOA, bourgade de l'Amérique méridionale, fur le bord méridional de l'Amazone, à l'eft d'Eviratoha, & presque à l'embouchure de l'Yatay. C'est une des fix miffions deffervies par des miffionnaires carmes Portugais.

TRARBACH, petite ville d'Allemagne, dans le palatinat du Rhin. Elle eft fituée à l'extrémité du Hundfruck au bord de la Meulé, & à huit milles de Coblentz, & à neuf de Trèves. Elle fait partie du comté de Spanheim. Lé vin qui y croît eft fort eftimé. On tire des ardoifes de les montagnes. C'eft une ville d'importance à caufe de fa fotterelle fituée für une montagne, dont le canon domine le paffage de cet endroit fur la Meufe, pour entrer dans le palatinat. Ce fort fut pris par le comte de Bellifle le 2 may 1734. * Zeyler, Topogt. Pal. Rhen. p. 52.

TRARIUM. Voyez TRARON.

TRARON, montagne dont parle Lycophron. Ifacius dit qu'elle étoit dans la Troade; & Ortélius remarque que Scaliger au lieu de TRARON lit TRERON, que Canterus fuit cette derniere orthographe, & que Jean Tzerzès eft pour la premiere. Strabon, l. 13, p. 607, décideroit fi l'on étoit für que la bourgade TRARIUM, qu'il place dans la Troade, eût quelque rapport avec cette mon

tagne.

TRASELLIS, fiége épiscopal d'Afie. Dorothée, Biblioth. Patrum. t. 3, P. 148, dit que Philippe, l'un des fept diacres qui baptifa Simon le Magicien & l'eunuque, fut évêque de cette ville.

TRASIMENUS-LACUS, lac d'Italie, dans la Toscane, fatal aux Romains du tems de la guerre Punique; car c'eft où Annibal vainquit le conful Flaminius. Polybe, l. 3, c. 82, dit gain inv; mais Strabon, I. s, comme la plupart des auteurs latins, écrit Tpati par un T fimple; mais ces deux anciens fe trompent dans la pénultié me, que les počtes latins font longue, Ovide, 1.6, Faft. Ÿ.765.

[ocr errors][merged small]
[merged small][ocr errors]

gaudet Trafimenus, & Alpes, Cannenfesque anima.

Le nom moderne de ce lac est Lago di Perugia.

TRASMAUR, petite ville d'Allemagne, dans la baffe Autriche, fur la rive droite du Drafain, environ à une lieue au-deffus de l'embouchure de cette fiviere dans le Danube. Jaillot, Atlas.

[ocr errors]

TRASP, en latin Taraspum, château & village du Tirol, dépendans de la ligue haute des Grifons, fous la jurisdiction de Schuls, dans la communauté de la baffé Engadine, fur la tive droite de l'Inn. Il dépend de la jurisdiction de Schuls pour les affaires civiles, criminelles & matrimo niales, & il y a une fontaine d'eau faléé.* État & délices de la Suiffe, t. 4, p. 65.

TRAU, Tragurium, ville de la Dalmatie, sur la côte, & fi voifine de l'ile Bu1, qu'un de fes fauxbourgs eft dans certe ifle, à laquelle elle communiqué par des ponts. * Coronelli, Ifolario, p. 151.

TRAVANCA, (S. Sauveur de) abbaye d'hommes ordre de faint Benoît, dans la province entre Duero & Minho, au diocèfe de Porto.

TRAVANCOR, royaume de la presqu'ile de l'indé, fur la côte de Malabar. Il est borné au nord par les états du Samorin, à l'orient par le royaume de Maduré, aumidi & à l'occident par la mer. Nos cartes, dit le pere Tachard, lettres édifiantes, t. 3, p. 202, marquent des ifles fur lá côte de Travancor: mais on n'y en trouve point. Depuis Calecut jusqu'au cap de Comorin, il n'y en a qu'uné feule, à deux lieues de Calecut, & que les cartes ne marquent pas, peut être parce qu'elle eft trop proche de la terre. Les jéfuites miffionnaires de ce royaume en atrofent tous les jours de leurs fueurs les fables brûlans, à l'exemple dé faint François Xavier, qui fouffrit fur cette côté tant de perfécutions; mais il s'en faut de beaucoup que le fruit réponde à leurs travaux, & fi on en excepte les chrétiens dé Reytoura & de quelques autres églifes, tous les autres font fouvent gémir les ouvriers évangéliques par leur indocilité ou par leurs entêtemens. Quoiqué l'idolatrie foit fort enracinée daus le royaume de Travancor, on ne laiffe pas d'y voir le long de la côte des croix plantées fur le tivagé, & un grand nombre d'églifes où Jefus Chrift eft adoré. Les principales font:

[blocks in formation]

* Léttres édifiantes, t. 5, p. 30 & fuiv.

Outre ces églifes, il y en a plufieurs autres qui font comme des fuccurfales qui en dépendent. La ville de Cotate termine le royaume de Travancor du côté du fud. Voyez COTATT. Elle n'eft pas plus à couvert que le tefte du pays des coutfés des Badages, qui viennent presqué tous les ans du royaume de Maduré faire le dégât dans les terres du roi de Travancor. La plaine où faint François Xavier, le crucifix à la main, arrêta lui feul une grande armée de cés barbares, n'eft qu'à deux lieues de Cotate du côté du nord. Jė ne fais, dit le pere Martin, fi, lorsque le faint fit cé prodige les rois de Travancor étoient différens de ce qu'ils font aus jourd'hui, mais à moins que leur puiffance n'ait étrangement diminué, celui en faveur duquel faint François Xavier mit en fuite les Barbarés, n'avoit affurément nulle raifon de prendre la qualité de grand roi, puisqu'il eft un des plus petits princes des Indes, & qu'il eft tributairé du royaume de Maduré mais comme il ne paye ce tribut que malgré lui, les Badages font obligés d'entrer quelquefois à main armée dans fes terres pour l'exiget. Il lui feroit cependant affez facile de s'y mettre à couvert de leurs incurfions, eň faifant fermer par de bonnes murailles, un défilé qui eft le feul endroit par où les Badages entrent dans fes états, & en y mettant un petit corps de troupes, qui pourront, par la fituation du lieu, arrêter les plus nom

:

[ocr errors]

breufes armées. Le roi, qui avoit plus de rufe que n'en ont ordinairement les Indiens, fe fervit des Badages même pour recouvrer fa puiffance que fes miniftres avoient ufur pée. Un jour que les premiers s'étoient avancé jusqu'à Corculam, capitale du Travancor, il leur promit de leur livrer plufieurs places, à condition qu'ils le délivreroient de fes miniftres. En conféquence le prince les met en poffeffion de la place: ils font, felon leur promeffe, périr les miniftres: quelques-uns cependant prirent la fuite & échaperent à la mort. Pendant que les Badages font occupés à piller, le prince avec des troupes qu'il avoit toutes prêtes, fonde fur eux, les taille en pièces, & rentre en poffeffion de fes états: mais il n'en jouit pas longtems; ceux des miniftres, qui avoient échapé aux Badages, le firent maffacrer. Il fut fort regreté de fes fujets, & particulierement des chrétiens qu'il aimoit & qu'il favorifoit en tout. Les miniftres qui avoient été les auteurs de la conspiration, fe faifirent de rechef du gouvernement, & pour conferver quelque idée de la royauté, mirent fur le trône une fœur du roi, dont ils firent un phantôme de reine. Voici les principaux lieux du royaume de Travancor, felon de l'ifle.

Sur la côte de Ma

labar.

Sur la côte du cap Comorin.

Dans les terres.

Coilan, fort des Hollandois,
Manpulim,
Reytoura,
Paduturey,

Tangapatam aux Hollandois,
Injam,
Culechy.

Periapatan,

Topo ou Toppo,
Couvalam.

Carcolam ou Corculam,
Cotate.

TRAUASA, ville de la Médie. Ptolomée, l. 6, c. 2, la marque dans les terres. Les exemplaires latins, au lieu de TRAUASA, lifent TRAUAXA.

TRAVAUX, golfe de l'Amérique méridionale fur la côte de la terre Magellanique, felon Corneille, qui ne cite aucun garant. Il ajoute que ce golfe eft fitué proche du port Défiré, & nommé par les Espagnols baya de los Marabaios, & que d'autres géographes appellent ce golfe, te golfe Blanc & de Saint-George. Comme entre le port Defiré au midi, & le cap Blanc, ou de Barreiras blancas au nord, il fe trouve effectivement un golfe ou une grande baie, c'eft apparemment ce que Corneille nomme le golfe des Travaux, Sinus laborum. * De l'Ifle, Atlas.

TRAUCHENII, peuples qui habitoient aux environs du Pont-Euxin, felon Etienne le géographe.

TRAVE, Chalufus, riviere d'Allemagne, dans la baffe Saxe, au duché de Holstein. Elle fort d'un lac affez grand, qui eft dans la préfecture de Segeberg. Son cours eft d'abord du nord au midi en ferpentant; & après avoir mouillé Segeberg & Oldefloe, elle tourne tout court vers l'orient, arrofe la ville de Lubec, & va fe perdre dans la mer Baltique, à Travemunde.

TRAVECTUS. Voyez DIOLINDUM.

1. TRAUN, riviere d'Allemagne, dans la haute Autriche, au quartier de Traun. Elle fort du lac de Traun-Sée & prend fon cours vers le midi en ferpentant. Elle reçoit pres que auffi-tôt l'Aeger à la gauche, & l'Alm à la droite; après avoir mouillé Leembach, g. Wels, g. Neupaw, g. & Eberfperg, d. elle va fe perdre dans le Danube, entre Lintz & l'embouchure de l'Ens. * Jaillot, Atlas.

2. TRAUN, (quartier de ) contrée de l'Allemagne, dans la haute Autriche. Ce quartier qui prend fon nom de la riviere de Traun, qui le traverse du midi au feptentrion, eft borné au nord par le quartier de Hauffi; au nord oriental par le quartier du haut Vienner-Wald ; à l'orient méridional par le duché de Baviere. Ses principaux lieux font:

TRAVEMUNDE, ville d'Allemagne, dans la baffe Saxe, au duché de Holftein, fur le bord de la mer Baltique, dans l'endroit où la riviere de Trave, qui lui donne fon nom, a fon embouchure. Le comte Gerhard de Holstein, furnommé le Benigne, vendit en 1320 cette ville aux habitans de Lubec pour quatre mille marcs de Lubec. Il y a à Trevemunde un fanal, où l'on allume du feu pendant la nuit pour guider les bâtimens qui font en mer. La régence de Lubec a fait fortifier cette ville (2) pour s'affurer de l'entrée de la riviere: on y tient ordinairement une garnifon de trois ou quatre cents hommes commandés par un capitaine, bourgeois de Lubec, qui reçoit fes ordres des bourguemeftres, & ne laiffe entrer perfonne dans la ville fans paffeport. Vis-à-vis de Travemunde il y a une péninfule d'un quart de lieue de circonférence; elle eft du duché de Mecklenbourg. (a) Zeyler, Topog. Saxon. inf. pag. 231. (b) Corn. Dict. Voyages de Deshayes, en Danemarck.

TRAVENTHAL, chef-lieu d'un bailliage d'Allemagne, dans la Wagrie, au territoire de Ploen. Il contient feize vil lages.

Steyr, Wels, Weyr, Vocklapruck, Gmunden.
Et il renferme deux grands lacs; favoir,

Afterfée & Traunfée.

3. TRAUN, petite riviere d'Allemagne, dans la haute Baviere, vers les confins du Tirol. Son cours eft du midi au nord en ferpentant. Elle mouille la ville de Traunstein & celles de Perchstein & de Holstein, au-deffous de laquelle elle va fe perdre dans l'Achza, un peu au-deflus de Trosperg.

TLAUN-SEE, grand lac d'Allemagne, dans la haute Autriche, au quartier de Traun. Il reçoit plufieurs petites ri vieres, & il donne naiffance à une feule, qui en prend le nom de Traun. Ce lac s'étend en longueur du nord au midi. La petite ville de Gmunden eft bâtie fur la rive feptentrionale. Aux deux tiers de ce lac, en tirant vers le nord & plus près de la rive occidentale que de l'orientale, on voit une ifle affez haute, au fommet de laquelle eft un château nommé ORTT.

1. TRAUNSTEIN ou DRAUNSTEIN, montagne d'Allemagne, dans la haute Autriche, au quartier de Traun près du lac de Traun-Sée, du côté de l'orient.

2. TRAUNSTEIN, ville d'Allemagne, dans la haute Baviere, fur la petite riviere de Traun, au-deffus de Perchftein, entre le lac de Chiemfée & l'archevêché de Saltzbourg. Cette petite ville a une jurisdiction d'où dépendent un château, deux terres nobles & quelques villages. Il y a près de Traunftein des fources d'eau falée, & à une lieue on trouve le bain de Aendlholtzen, propre pour la guérifon de diverses maladies; fes eaux font mêlées de foufre, d'alun & de falpêtre. * Zeyler, Topograph. Bavar P. 67.

TRUASI, peuples de Thrace, au voisinage du mont Hemus. Hérodote, l. 5, dit que ces peuples ne différoient point des Thraces,fi ce n'eft dans un ufage qu'ils obfervoient à la naiflance & à la mort de leurs proches.Quand un enfant venoit au monde, les parens s'affembloient, fe rangeoient autour de lui, fe mettoient à pleurer, & faifoient un détail de toutes les miferes auxquelles il alloit être expofé: au contraire lorsque quelqu'un d'entr'eux étoit mort, ils se réjouiffoient, & en le mettant en terre, ils racontoient le bonheur qu'il avoit d'être délivré des maux de ce monde. TiteLive,l. 38, c. 41, qui écrit TRAUSI, dit auffi que c'étoit un peuple de Thrace; & Etienne le géographe fait de Traufi une ville des Celtes ; & les habitans, ajoute-t-il, font nommés Agathyrfi par les Grecs. Ce qu'il y a de certain, c'est que les Agathyrfi étoient un peuple de Thrace, aux environs du mont Hemus.

TRAUSIUS-CAMPUS, campagne où, felon Diodore de Sicile, l. 14, c. 118, les Gaulois qui s'étoient avancés jusqu'au promontoire Japygium, furent malfacrés par les Cerii dans le tems qu'ils cherchoient à repaffer fur les terres des Romains. Ainli Traufius Campus devoit être dans la Toscane.

TRAUSSAN, bourg de France, dans le Languedoc, au diocèfe de Narbonne. Il y en a qui lui donnent le titre de ville.

TRAUSUS, peuple Scythe, felon Héfyche, cité par Ortélius, qui croit que c'est le même peuple que les TRAUS1. Voyez TRAUSI.

TRAUTENAU, ville de Bohéme, dans le cercle de Kōnig-Gratz, fur la riviere Upawa, vers le Riefengebürg ou la montagne des Géans. En 1647, les Suédois prirent cette NNnnnnij

Tome V.

[ocr errors]

ville d'affaut fur les Impériaux, & le château fut obligé de fe rendre à discrétion ; les murailles & les portes de la ville furent abattues, & le château fut brulé. * Zeyler, Topogr. Bohem. pag. 83.

TRAVUS, fleuve de Thrace. C'eft Hérodote qui en parle.

cope.

TRAXITÆ, peuples d'entre les Goths. Ils habitoient au-delà du pays des Antes, felon Ortélius, qui cite Proqui cite ProTRAXT, bourg d'Afie, dans le Diarbeck, fur le Tigre, a quarante-deux lieues au-deffus de Bagdat. On le prend pour l'ancienne Apamia qui étoit fur ce même fleuve, dans la Méfopotamie, & différente d'une autre Apamia fur l'Euphrate. Baudrand, éd. 1705.

*

TRAYGUERA, bourg d'Espagne, au royaume de Valence, fur la riviere de Servol, aux confins de la Catalogne, à trois lieues de Peniscola, du côté du nord, & à neuf lieues de Tortofe, du côté de l'occident. Il y en a qui veu lent que TRAYGUERA foit l'ancienne Tiara Julia ou l'Indibilis: tout le monde n'en convient pas. C'eft le même lieu que Traiguera. Voyez ce mot.

TREA, ville d'Italie, dans le Picenum. L'itinéraire d'Antonin la marque fur la route de Rome à Ancone, en prenant par le Picernum. Elle étoit entre Septempeda & Auximum, à neuf milles de la premiere de ces places, & à dix huit milles de la feconde. Ortélius dit que, felon Franc Pamphyle, qui écrit Treia, cette ville fut ruinée par les Goths. Voyez TRAJANA. Les habitans de cette ville font nommés Troyens par Pline, l. 3, c. 13, auffi-bien que dans une inscription qui fe trouve dans le tréfor de Gruter, pag. 446. COL. AUXIM ET MUTI CIP. NUMANAT. ORDO ET PLEBS. TREIENSES. Holften, p. 739, remarque qu'on voit les ruines de cette ville fur le bord de la riviere Potentia, au-def fous de San-Severino. Au lieu de Treienfes, les anciennes éditions portent TRIACENSES.

3,

TREBA, ville d'Italie, dans le Latium. Prolomée, lib. c. 1, la place dans les terres. Frontin, 1.2, Aqueduct. qui la homme Treba-Augufta, dit qu'elle étoit près de la fource de l'Anio. Voyez TREVI 2.

TREBBIN, petite ville d'Allemagne, dans l'électorat de Brandebourg, fituée entre Zoften & Uckermunde, dans la Marche-Moyenne, fur la riviere Ucker, pas beaucoup éloignée du Mittewald, fur les confins de Lausnitz. Ç'a été ci-devant une retraite de voleurs de grand chemin, & l'électeur Frédéric la ruina en 1413. * Zeyler, Topogr. elect. Brand. pag. 115.

TREBELLICA-VINA, vins ainfi nommés du territoire où ils croiffoient. Athénée, I. 1, fait l'éloge de ces vins. fait l'éloge de ces vins. Pline, l. 14, c. 6, en parle auffi, & dit que l'endroit où on le recueilloit étoit en Italie, dans la Campanie, à quatre milles de Naples. Quelques manuscrits, au lieu de TREBELLICA, lifent TREBELLIANA.

TREBENDA, ville d'Afie, dans la Lycie, felon Ptolomée, l. 5, c. 3. Il la place dans les terres.

TREBES, petite ville de France, dans le haut Languedoc, au diocèle de Carcallonne. C'est une des huit maîtresfes du diocèfe.

1. TREBIA, fleuve de la Gaule Cispadane. Pline, l. 3, c. 16, le furnomme PLACENTINUS, parce qu'il coule dans le territoire de Placentia. C'eft aujourd'hui le TREBBI A. Les Romains, que commandoit le conful Sempronius, ayant été mis, par Annibal, dans une entiere déroute, fe noyerent la plupart dans cette riviere, & leur malheur la rendit célébre.

2. TREBIA. Voyez MUTUSCÆ.

TREBIATES, peuples d'Italie, dans l'Umbrie, felon Pline, . 3, 6. 14. Les TREBIATES étoient les habitans de la ville TREBIA, aujourd'hui Trevi. Voyez MUTUSCA &

TREVI.

[blocks in formation]
[blocks in formation]

TRÉBISONDE, anciennement Trapezus, ville des états du Turc, dans la Natolie, fur le bord de la mer Noire, & la capitale de la province de Genic ou Jenich, au pied d'une montagne qui regarde le feptentrion. Cette ville, que les Turcs appellent TARABOSAN, étoit regardée anciennement comme une colonie de Sinope, à la quelle même elle payoit tribut, comme nous l'apprenons par Xénophon, qui paffa par Trébifonde, en reconduifant le refte des dix mille, & qui rapporte l'aventure qui leur arriva, pour avoir trop mangé de miel. Comme il y avoit plufieurs ruches d'abeilles, dit cet auteur, les foldats n'en épargnerent pas le miel: il leur prit un dévoiment par haut & par bas, fuivi de réveries, enforte que les moins malades reffembloient à des ivrognes, & les autres à des perfonnes furieufes ou moribondes. On voyoit la terre jonchée de corps, comme après une bataille; perfonne néanmoins n'en mourut, & le mal ceffa le lendemain environ à la même heure qu'il avoit commencé; de forte que les foldats fe leverent le troifiéme & le quatrième jour; mais en l'état qu'on eft après avoir pris une forte médecine. Voyez les remarques de Tournefort, Voyage du Levant, t. 2, p. 99 & fuiv. fur cette forte de miel, & fur les fleurs dont il devoit être composé.

Les dix mille furent reçus à Trébifonde, avec toutes les l'on donne à des gens de fon pays, marques d'amitié que lorsqu'ils reviennent de bien loin : car Diodore de Sicile remarque que Trébifonde étoit une ville grecque, fondée par ceux de Sinope, qui descendoient des Miléfiens. Le même aflure que les dix mille féjournerent un mois à Trébifonde, qu'ils y facrifierent à Jupiter & à Hercule, & qu'ils y célébrerent des jeux,

Trébilonde apparemment tomba fous la puiffance des Romains, dès que Mithridate fe trouva dans l'impuillance de leur réfifter. Il feroit inutile de rapporter de quelle maniere elle fut prife fous Valerien par les Scythes ou Tartares, fi l'hiftorien qui en parle n'avoit décrit l'état de la place. Zozime remarque que c'étoit une grande ville bien peuplée, fortifiée d'une double muraille. Les peuples voifins s'y étoient réfugiés avec leurs richeffes, comme dans un lieu afluré. Outre la garnifon ordinaire, on y avoit fait entrer dix mille hommes de troupes ; mais ces foldats fe laifferent furprendre la nuit par les Barbares, qui, ayant entaffé des facines tout contre les murailles, entrerent dans la place, tuerent une partie des troupes, renverferent les temples & tous les plus beaux édifices, emporterent des richeffes immenfes, & emmenerent un grand nombre de captifs. Les empereurs Grecs ont poffédé Trébifonde à leur tour. Du tems de Jean Cominène, empereur de Conftantinople, Conftantin Gabras s'y étoit érigé en petit tyran. L'empereur vouloit l'en chaffer; mais l'envie qu'il avoit d'ôter Antioche aux croifés l'en détourna. Enfin, Trébifonde fut la capitale d'un duché ou d'une principauté dont les empereurs de Conftantinople difpofoient; car Alexis Comnène, furnommé le Grand, en prit poffeflion en 1204, avec le titre de duc lorsque les François & les Vénitiens fe rendirent maîtres de Conftantinople, fous Baudouin, comte de Flandre. L'éloignement de Conftantinople & les nouvelles affaires qui furvinrent aux Latins, favoriferent l'établillement de Comnène; mais Nicetas remarque qu'on ne lui donna que le nom de duc, & que ce fut Jean Comnène, qui fouffrit que les Grecs l'appellaffent empereur de Trébifonde, comme s'ils euflent voulu faire connoître que c'étoit Comnéne qui étoit leur véritable empereur; puisque Michel Paléologue, qui faifoit fa réfidence à Conftantinople, avoit quitté le rit grec pour fuivre celui de Rome. Il est bien certain que Vincent de Beauvais appelle fimplement Alexis Comnène, feigneur de Trébifonde. Quoi qu'il en foit, la fouveraineté de cette ville, fi l'on ne veut pas le fervir du nom d'Empire, commença en 1204, fous Alexis Comnène, & finit en 1461, lorsque Mahomet II dépouilla David Comnène.

Les murailles de Trébifonde font presque carrées, hautes, crenelées, & quoiqu'elles ne foitent pas des premiers tems, il y a beaucoup d'apparence qu'elles font fur les fondemens de l'ancienne enceinte, laquelle avoit fait don

ner le nom de Trepaze à cette ville. Tout le monde fait que Trepaze, en grec, fignifie une table, & que le plan de cette ville eft un carré long, affez semblable à une table. Les murailles ne font pas les mêmes qui font décrites par Zozime; celles d'aujourd'hui ont été bâties des débris des anciens édifices, comme il paroît par les vieux marbres qu'on y a enclavés en plufieurs endroits, & dont les inscriptions ne font pas lifibles, parce qu'elles font trop hautes. La ville eft grande, mais mal peuplée. On y voit plus de bois & de jardins que de mailons, qui, quoique bien bâties, n'ont qu'un fimple étage. Le château, qui eft affez grand & fort négligé, eft fitué fur un rocher plat & dominé, mais les foffes en font très-beaux, taillés la plûpart dans le roc. L'inscription que l'on lit fur la porte de ce château, dont le centre eft en demi-cercle, marque que l'empereur Juftinien renouvella les édifices de la ville. Il eft furprenant que Procope n'en ait pas fait mention, lui qui a employé trois livres entiers à décrire jusqu'aux moindres bâtimens que ce prince avoit fait élever dans tous les coins de fon empire. Cet hiftorien nous apprend: feulement que Justinien fit bâtir un aquedac à Trébifonde, fous le nom de l'aqueduc de S. Eugéne le martyr.

Quant à l'inscription dont il vient d'être parlé, les cara&ères en font beaux & bien confervés; mais comme la pierre eft encaftrée dans la muraille, & enfoncée de près d'un pied & demi, on n'en fauroit lire la derniere ligne à caufe de l'ombre. Voici ce que Tournefort y lut:

ΕΝ ΩΝΟΜΑΤΙ ΤΟΥ ΔΕΣΠΟΤΟΥ ΗΜΩΝ IHCOY ΧΡΙΣΤΟΥ C EOY HMON AYTOKPATOP KAI CAP DA IOYCTINIANOC ΑΛΑΜΑΝΙΚΟΣ ΓΟΘΙΚΟΣ ΦΡΑΓΙΚΟΣ ΓΕΡΜΑΝΙΚΟΣ ΠΑΡTIKOC AAANIKOC OYANAAAIKOC. A®pIKOC EYCEBHC ΕΥΤΙΚΗΣ ΕΝΔΟΞΟΣ Ν ΚΗΤΗΣ ΠΡΟΠΕΟΥΧΟΙ ΑΕΙ CEBACTOC AYTOYC ANENENCEN DIAOTIMIA TAAHMOC KTICMATA

ftructure fort finguliere. Ce font deux troncs de fapin gros comme des mats de navire, inclinés contre le mur & alignés, de même que les montans d'une échelle; au lieu des planches ou des échelons, que l'on met ordinairement au travers des échelles, on y a taillé des marches d'espace en espace à grands coups de hache, & l'on a mis des perches fur les côtés, pour fervir de garde-foux; & fans ce fecours, il feroit presqu'impoffible d'y monter. Tous les environs de ce couvent font une image parfaite de la pure nature: une infinité de fources y forment un beau ruiffeau plein d'excellentes truites, & qui coule entre des tapis verds & des bosquets. Les moines font environ au nombre de quarante. Leur maison eft comme une tanniere, où ces bonnes gens fe retirent pour éviter les infultes des Turcs, & pour prier Dieu à leur aife; cependant ces anachorètes poflédent tout le pays à plus de fix milles à la ronde. Ils ont plufieurs fermes dans ces montagnes, & même plufieurs maifons dans Trébifonde; mais ils n'en peuvent pas jouir. Ils n'oferoient faire bâtir une belle églife, ni un beau couvent, de crainte que les Turcs n'exigeaffent d'eux les fommes destinées pour ces bâtimens, quand l'ouvrage se

roit commencé.

La ville de Tréfibonde, qui jouit encore aujourd'hui du titre d'archevêché, eft célébre par le martyre des quarante foldats que l'empereur Licinius fit mourir dans un lac gelé, & par la naiflance de faint Dorothée le jeune, abbé de Chilicome, entre la Paphlagonie & la Bythinie. George de Trébifonde & le cardinal de Beffarion font fortis de Trébifonde. On convient pourtant que George n'étoit qu'originaire de Trébifonde, & qu'il étoit né à Candie. Quoi qu'il en foit, il fleuriffoit dans le quinziéme fiécle, fous le pontificat de Nicolas V, de qui il fut fecrétaire. George avoit, auparavant, enfeigné la rhétorique & la

THC ПОЛЕОС ΕΠΟΥΔΗΚΑ ANIMEAIA OYPANIOY TON philofophie à Rome; mais fon entêrement pour Ariftote

ΘΕΟΦΙΛΕΟ. . XC Yn r

[ocr errors]

Dans le veftibule d'un couvent de religieufes Grecques il y a un christ très-mal peint, avec deux figures à fes côtés; & on y lit les paroles fuivantes en très-mauvais caractères peints, & en grec corrompu:

lui attira de groffes querelles avec Beffarion, qui ne juroit que par Platon. Beffarion fut un favant homme auffi; mais fes ambaffades le diffiperent trop. Cela ne l'empêcha pourtant pas d'écrire plufieurs traités, & fur-tout de faire une très-belle bibliotheque, qu'il laiffa par fon teftament au fénat de Venife. On la conferve avec tant de foin, qu'on n'en veut communiquer les manuscrits à perfonne ; & il faut regarder ce beau recueil comme un tréfor enfoui. A deux milles de la ville, près du bord de la mer, on trouve une ancienne églife grecque nommée fainte

ΑΣΕΞΙΟΣ ΕΝ ΧΩ ΤΟ ΘΟΠΙΞΤΟΣ ΒΑΣΙΛΕΥΚΕ ΑΥΤΟΚΡΑ
TOPQE ПАСIC ANATO^HС О МЕГАC KOMNHNOC
OEOAOPA XY XAPHTI EYCEBECTATH AЕспнгA KE Sophie. On a converti une partie de ce bâtiment en mos-
АУТОХРАТО НСА ПАСІС ANATOAHC

ПРINH XY MHTHP AETOY EYCEBECTATOY BACIAEQC ΚΥΡΙΟΥ ΑΣΕΞΟΥ ΤΟΥ ΜΕΓΑΛΟΥ ΚΟΜΝΗΝΟΥ,

proue

que ce

d'un na

Le port de Trébifonde appellé Platana, eft à l'eft de la ville. L'empereur Adrien le fit réparer, comme nous l'apprenons par Arrien. Il paroît, par les médailles de la ville, que le port y avoit attiré uu grand commerce. Goltzius en rapporte deux à la tête d'Apollon. On fait dieu étoit adoré en Cappadoce, dont Trébifonde n'étoit pas la moindre ville. Sur le revers d'une de ces médailles eft une ancre, & fur le revers de l'autre la vire. Ce port n'eft bon préfentement que pour des faïques, Le mole que les Génois, à ce qu'on prétend, y avoient fait bâtir, eft presque détruit. Peut-être que ce qui en reste eft le débris du port d'Adrien : car de la maniere qu'Arrien s'explique, cet empereur y avoit fait faire une jettée confidérable, pour y mettre à couvert les navires, qui, auparavant, n'y pouvoient mouiller que dans certain tems de l'année, & encore étoit-ce fur le fable.

[ocr errors]

Quoique la campagne de Trébifonde soit fertile en bel. les plantes, elle n'eft pourtant pas comparable, pour ces fortes de recherches, à ces belles montagnes où eft bâti le grand couvent de S. Jean, à vingt-cinq milles de la ville du côté du fud-eft. Il n'y a pas de plus belles forêts dans les Alpes. Les montagnes qui font autour de ce couvent, produifent des hêtres des chênes, des charmes, des guaiacs, des frênes & des fapins d'une hauteur prodigieufe. La maifon des religieux n'eft bâtie que de bois, tout contre une roche fort escarpée, au fond de la plus belle folitude du monde. La vue de ce couvent n'eft bornée que par des payfages merveilleux. On n'y trouve que des folitaires occupés de leurs affaires temporelles & fpirituelles, qui n'ont ni cuifine, ni science, ni politeffe, ni livres. On monte à la maison par un escalier très-rude, & d'une

quée ; le refte eft ruiné. On n'y voit que quatre colonnes de marbre cendré. Je ne fai fi cette églife a été bâtie par Juftinien, comme celle de fainte Sophie de Conftantinople: c'eft affez la tradition du pays; on ne fauroit le prouver par aucune inscription. Procope même n'en fait pas mention.

TREBITZ ou TREBICZ, ville dans la Moravie, près la riviere Igla, entre la ville Iglau & le bourg Nameft, vers la Bohéme. Il y a une manufacture de draps, à la façon des draps d'Angleterre, pour lesquels on les vend quelquefois, & le débit s'en fait même dans plufieurs pays étrangers. Zeyler, Topogr. Morav. p. 111.

*

1.TREBNITZ, petite ville de Bohéme, près de Leutmaritz, Koftnblat, Mileffow & Bilin. En 1372, le tonnerre tomba dans le château de Koftolow, fitué au-deffus de la ville, & emporta, au burgrave Albert Slawietin & à la femme, les pointes de leurs fouliers, faites en forme de bec de cigogne, fans leur endommager les pieds. * Zeyler, Topogr. Bohem. p. 83.

2. TREBNITZ, petite ville de la Siléfie, au duché d'Olss, proché la feigneurie de Trachenberg. (a) Aux environs de cette ville, il y a une colline appellée Toppelberg, d'où l'on tire des vafes & des pots de terre tous formés, qu'on expofe à l'air, afin qu'ils s'endurcillent. On s'en fert après comme des vafes cuits au feu. Sainte Hedwige, ducheffe de Pologne & de Siléfie, (b) fit bâtir à Trebnitz, une grande abbaye pour des filles, de l'ordre de câteaux. Elle s'y enferma, étant veuve, & y mourut en 1243. Sa fille, fainte Gertrude, y fut abbeffe. (*) Zeyler, Topog. Sil. pag. 186. (b) Baillet, Topogr. des faints,

[blocks in formation]

2. TREBULA, ville d'Italie, dans la Campanie. Prolomée, 1. 3, c. 1, la marque dans les terres. Tite-Live, 1. 23, t. 39, la met au nombre des villes que Fabius emporta de force, & nomme fon territoire TREBULANUS AGER. On ne fait point précisément l'endroit où elle étoit. Voyez MUTUSCA.

3. TREBULA, colonie romaine, felon Ortélias, qui cite Frontin. Cette ville étoit en Italie, dans la Sabine, s'il eft vrai que ce foit aujourd'hui Monte-Leone.

TREBULANUM, lieu d'Italie. Il en eft fait mention dans plufieurs endroits des épitres de Cicéron à Atticus. C'étoit, felon les apparences, quelque maifon de campagne dans le territoire d'une des villes nommées TREBULA. TREBULIUM, felon Corneille & Maty, ou plutôt felon Baudrand, qu'ils copient fans le dire; & TREBILIUM, felon Ortélius, qui cite Leunclavius. Ce dernier dit qu'il y en a qui croient que Trebilium eft la Gerua des anciens. Cette ville de TREBILIUM, ajoute Baudrand, eft placée aujourd'hui dans la Turcomanie, aux confins de la Perfe.

TREBUR, en latin Triburium, Triburia, bourg d'Allemagne, dans le pays de Heffe, au comté Catzenelenbogen, dans la contrée appellée Rid, pas loin de la rive du Rin. Ce bourg eft enfermé d'une muraille, & étoit autrefois une très-grande ville, dont le circuit contenoit presque deux lieues dAllemagne, où l'on tint, l'an 895, un fameux concile, & enfuite, c'étoit le rendez-vous des congrès publics, des dietes de l'Empire & des noces des fouverains. De toute fon ancienne grandeur, il n'y a point d'autre reste aujourd'hui que les noms d'une prairie & d'un vivier, joignant le bourg. La premiere eft appellée la ville capitale, & l'autre le vivier de l'empereur. On dit que de fes marbres & pierres de taille on a aggrandi & orné les villes de Mayence & d'Oppenheim. Ce bourg fut presque tout ruiné par le feu l'an 1540: fon terroir eft très-fertile. * Zeyler, Topogr. Haff. p. 80.

TREBUXENA, bourg d'Espagne, dans l'Andaloufie, fur une montagne, à la gauche du Guadalquivir, au midi de la Maresma, & au nord oriental de Saint-Lucar de Barrameda. Il y en a qui veulent que Trebuxena foit la Colobana des anciens. * Jaillot, Atlas.

TRECA, ou TRECATO ou TERCATO, bourgade d'Itadie, au duché de Milan, au Novareze, à cinq milles de Novare, du côté de Vigevano, Baudrand, éd. 1681, dit que le nom latin eft TRES-CASE; mais il ne cite aucun garant.

TRECE. Voyez TROYES.

TRECASSES. Voyez TRICASSINI & TROYES. TRECASSIANI & CIVITAS, ou URBS TRECASSIANORUM, peuple & ville de la Gaule Narbonnoife. Voyez AUGUSTA TRICASTRINORUM, SAINT-PAUL-TROIS

CHÂTEAUX & TRICASTRINI.

TRECASSINUM, (Oppidum) Saint-Paul-Trois- Châteaux. Voyez ce mot.

TRECASTINI & CIVITAS, OU URBS TRECASTINORUM, peuple & ville de la Gaule Narbonnoife. Voyez AUGUSTA TRICASTINORUM, SAINT PAUL - TROISCHATEAUX & TRICASTRINI.

1. TRÉ-CHATEAU, bourg de France, dans la Bourgogne, du diocèse de Langres. Une partie de ce bourg eft fituée dans la Champagne, dans l'intendance de Chalons; c'eft une des baronnies qui relevent du ducké de Langres. Voyez l'article fuivant.

2. TRE-CHATEAU, bourg de France, dans la Champagne, vers la frontiere de Bourgogne, à quatre lieues. de Dijon. L'églife paroiffiale porte le titre de faint FloTent, & en poffède les reliques, qui font dans une trèsbelle châffe. Il y a un prieuré & un hôpital, où l'on distribue beaucoup d'aumônes. Ce bourg, au pied duquel palle la riviere de Tille, eft fur le penchant d'une éminence, au haut de laquelle on voit un fort château. Le territoire produit des vins excellens. * Corn. Dict. fur des 'mémoires dreffés fur les lieux.

TRECHIA. Athénée paroît donner ce nom à une partie de la ville d'Ephéfe, ou même à la ville entiere. Son interpréte écrit TRACHIA, & Pline TRACHEA: ce dernier en fait un des furnoms de la ville d'Ephése. Etienne de géographe dit Texie, Trichia; mais la véritable ortho graphe et Texx, Trachea; c'est ainfi du moins que lit Euftathe, ad Dionyfii, v.827.

TRECHIN ou TERECHIS. Voyez TRACHIS. TRECHINIA ou TRACHINI A, contrée du Péloponnéfe, à ce que croit Ortélius, qui cite Hérodote; mais Ortélius fe trompe. Hérodote ne met point la Trechinie dans le Péloponnése. Il dit, lib. 7, num. 201, que Xerxès avoit fon camp dans la Trechinie de la Mélide; or la Mélide étoit dans la Theffalie, & non pas dans le Péloponnéfe. Voyez TRACHINIA, qui eft la même contrée.

TRECHIS ou THRACHIS, ville de la Theffalie, dans la Trechinie. Hérodote la met à cinq ftades du fleuve Mélas. Ortélius croit que c'eft la THRACIS de Paufanias; mais il ne connoît qu'une Trachide, au lieu qu'il y en avoit deux.

TRECINA ou TREZINA. Voyez TROEZENA. TRECORENSIUM - CIVITAS, nom que Cenalis donne à la ville de TRÉGUIER. Voyez TRÉGUIER. TREDACH. Voyez DROGHEDA.

TREENSIS-AGER, territoire d'Italie, dans le Picenum, felon Frontin, de limitib. pag. 108. Il tiroit fon nom de la ville TREA.

TREFFORT, ville & marquifat de France, dans la Baffe-Breffe, au diocèfe de Lyon. C'eft le chef-lieu d'un mandement. Elle a une mairie, & elle députe aux afsemblées de la Breffe.

1. TREFONTANE ou TREFONTI. Voyez CoSYRUS. 2. TREFONTANE, abbaye d'Italie, dans la Campagne de Rome, à trois milles au-deffous de cette ville, près de la rive gauche du Tibre. Voyez au mot AQUÆ, l'article AQUA-SALVE.* Magin, Carte de la Campagne de Rome.

TREFORT. Voyez TREFFORT.

pays

TREFURT, en latin Drivordia, petite ville d'Allemagne, dans le pays de Heffe, fituée près la riviere Werra, dans le voifinage de Wanfried : elle appartient à l'élec teur de Mayence, à celui de Saxe, & au landgrave de Helle. Trefurt avoit autrefois fes propres feigneurs, qui cauferent, l'an 1329, beaucoup de défordres dans les de Thuringe & de Heffe. Brouwer, l. 2, antiq. Fuld. c. 11, p. 148, en fait mention; mais l'électeur de Mayence, & les landgraves de Thuringe & de Hefle unirent leurs troupes, mirent le fiége devant cette ville, & contraignirent les feigneurs de fe rendre, & de la leur céder avec le château & la feigneurie.* Zeyler, Topogr. Hass.

[blocks in formation]

TREGUIER, en latin Trecorium, ville de France, en Bretagne, dans une presqu'ifle, nommée autrefois Trecor. Cette ville s'appella premierement Lantriguier; elle fut détruite par Haftan pirate Danois. En 836, Néomene ou Numenoius la fit rebâtir dans la vallée de Trecor, & voulut qu'on la nommât Treguier. Cette ville eft au milicu des eaux, & a un petit port. L'évêque eft seigneur & comte de Treguier. Quelques géographes difent que Lantriguier étoit la premiere cité des Ofismiens, qui l'appelloient Vorganium; mais le favant de Valois n'ofe décider fi c'est · Lantriguier, Saint-Paul de Léon, ou même quelqu'autre ville de ce canton.

L'évêché de Treguier eft dans une fituation à peu près pareille à celle de l'évêché de Léon ; il occupe toute l'étendue de la côte, depuis la riviere de Morlaix jusqu'auprès de la ville de Saint-Brieu. Les villes de cet évêché font Treguier, Morlaix, Guingamp, Lannion & Lanmeurs. Cet évêché reconnoît faint Tugdual pour fon premier évêque : l'époque de l'érection de cet évêché, de même que celle de plufieurs autres, est très-incertaine. De Longuerue dit pourtant que l'on établit à Treguier, dans le dixième fiècle, le fiége épiscopal que le prince Nume noius avoit fondé dans le monaftère de faint Rabutual, ruiné par les courfes des Barbares. Le chapitre de la cathédrale eft compofé de cinq dignités & de quinze canonicats; fon revenu eft de quatorze mille livres. Le commerce qui fe fait dans l'évêché de Treguier eft fort mêlé & très-utile au pays: celui des chevaux eft un des plus

« PrécédentContinuer »