biens. Les chevaliers de Livonie, devenus aussi luthériens comme ceux de Prusse, s'unirent aux habitans contre l'archevêque ; & leur exemple fut suivi par beaucoup d'ecclésiastiques. Par un accommodement fait en 1547, il fut réglé que la religion luthérienne auroit seule l'exercice public dans la ville, & que les bourgeois prêteroient ferment à l'archevêque & au grand maître de Livonie. En 1561, la crainte des Moscovites & des Suédois, obligea les chevaliers, les ecclésiastiques & les bourgeois à demander du secours à Sigismond Auguste, roi de Pologne, auquel ils se soumirent. Ce prince confirma dans tout le pays l'exercice du lutheranisme; & tout le clergé s'étant fait luthérien, l'archevêché de Riga fut éteint en 1566; & les biens ecclésiastiques, sécularifés, devinrent héréditaires. Etienne Battori, fait roi de Pologne en 1587, voulut rétablir la religion catholique dans Riga. Il y vint en perfonne, & donna l'église de S. Jacques avec un beau col. lége aux jésuites. En 1609 Gustave-Adolphe, roi de Suéde, s'étant rendu maître du fort de Dunemonde, n'eut pas beaucoup de peine à prendre Riga. Il en chassa les jésuites & les catholiques. Les Polonois firent l'année suivante, une tentative inutile, pour reprendre cette ville, qui resta sous la domination des Suédois jusqu'au 13 de juillet 1710, que les Moscovites la prirent, après y avoir jeté huit mille bombes. Les principales églises de Riga sont le Dôme, S. Jacques, S. Jean & S. Pierre. Le château est la demeure du gouverneur. Le fort, qui est vis-à-vis de la ville, de l'autre côté de la Dwina, s'appelle le fort de Kobber ou Kobruns. A l'embouchure du même fleuve est le fort de Dunemonde; & fur la rive droite, à dix lieues de la ville, est le fort de Kokenhusen. On dit qu'il vient tous les ans dans le port de Riga plus de deux cents vaisseaux marchands. Cette ville est si marchande, qu'elle a presque autant de boutiques que de maifons. Il s'y rend tous les ans plus de mille bateaux chargés de pelleteries, comme martres, zibelines, loups cerviers, &c. de poix & de goudron, de cendres gravelées, qui se tirent du pin & du sapin, & qui fervent à faire du savon & du verre, & de cuirs de Ruffie, appellé par corruption cuirs de Rouffi. Ces marchandises se transportent par mer, en France, en Angleterre, en Hollande & dans d'autres pays. En un mot, le commerce de cette ville, tant avec les Anglois, les Hollandois & les villes de la mer Baltique, qu'avec les Moscovites, lorsque la glace & la neige peuvent porter les traineaux, la rendent très-peuplée & très-considérable. Elle est d'autant plus propre au commerce, que les vivres s'y trouvent en abondance & à très. grand marché. Le gibier & la venaison y font très-communs. * Zeyler, Desc. Livoniæ, p. 288. Corneille, Dict. Olearius, Voy. de Moscovie, l. 1, p. 5. Mémoires de l'Empire Ruffien, p. 3. RIGIACUM, ville de la Gaule Belgique. Ptolomée, 1. 2, c. 9, la donne pour capitale aux peuples Attrebatii, mais au lieu de Rigiacum, quelques exemplaires imprimés portent Metacum. Ortelius, qui cite Divæus, dit que c'est la ville d'Arras. Cependant le texte grec de Ptolomée dit Origiacum, ̓Οριγίακον. RIGINIA. Voyez ERIGON. RIGIOMAGUM. Voyez RIGOMAGUM. 1. RIGNAC, bourg de France, dans le Rouergue, élection de Ville-Franche. Il y en a qui lui donnent le titre de ville. On n'y compte cependant guères plus de cinq cents habitans. 2. RIGNAC, bourg de France, dans la Saintonge, diocèse & élection de Saintes. RIGNARIUM. Voyez REMONIUS. 1. RIGNY, bourg de France, avec titre de marquisat, dans la Touraine, diocèse de Tours, élection de Chinon. C'est une paroiffe, dont la cure est à la collation de l'abbé de Cormery. 2. RIGNY, abbaye d'hommes, en France, dans la Bourgogne. Elle est de l'ordre de cîteaux, & fille de clairvaux. Elle est située au diocèse d'Auxerre, & à cinq lieues de cette ville, près de la riviere d'Armanson. RIGNY-LA-SALE, lieu de France, dans la Champagne, diocèse de Toul, élection de Chaumont. L'abbé de faint Manfui est patron de la cure. Son église paroissiale est Lous l'invocation de la nativité de Notre Dame. On veut que ce soit où les anciens rois & les empereurs s'allem bloient lorsqu'ils avoient quelque chose à discuter. Cette paroisse est d'une grande étendue. Il y avoit encore un autre Rigny, que l'on diftinguoit par le surnom de SaintMartin. C'étoit le siége de la paroisse, mais il n'en reste plus que l'église. Il y avoit aussi un prieuré de l'ordre de S. Benoît, dont il ne reste que quelques vestiges, & le château de Malpierre. RIGODULUM, lieu de la Gaule belgique, sur la fruation duquel les géographes anciens & les modernes ne conviennent pas. Ammien Marcellin semble le placer dans un endroit, & Tacite dans un autre. Le premier, en parlant du ravage fait dans la partie de la Germanie, qui est en-deçà du Rhin, par rapport à la Gaule, dit, 1. 16, c. 4, per quos tractus nec civitas ulla vifitur nec castellum : nifi quod apud confluentes, locum ita cognominatum, ubi amnis Mosella confunditur Rheno, Rigodulum oppidum est, & una prope ipfam coloniam turris; c'est ainsi que lifent la plupart des manuscrits & des exemplaires d'Ammien Marcellin. Frédéric Lindenberg ayant néanmoins obfervé qu'un manuscrit, au lieu de Rigodulum, portoit Rigomagum, de Valois a cru devoir suivre cette derniere leçon dans l'édition qu'il a donnée. Mais ce changement ne rémédie à rien. Comme la carte de Peutinger marque Rigomagum entre Antunnacum & Bonna, pofition qui paroît julte, puisque Rimagen en conferve encore aujourd'hui le nom, il est certain que Rigomagum ne peut être placé au confluent de la Moselle & du Khin, mais au-detfous de l'embouchure de l'Aar (Obringa) dans la partie méridionale de la Germanie inférieure. D'un autre côté si on lit Rigodulum, on ne fauroit non plus le mettre au confluent de la Moselle, parce que Tacite, Hift. 1. 4, c. 71, dit que Cerialis, après avoir pris Rigodulum, se rendit le lendemain à Treves, ville qui étant à treize milles germaniques de ce confluent, se trouve dans un trop grand éloignement, pour que Cerialis s'y foit rendu en si peu de tems. D'ailleurs tout concourt à nous faire croire que Rigodulum étoit dans l'endroit où l'on voit aujourd'hui le village de Rigol, sur la rive gauche de la Moselle, environ à un mille germanique au dessous de Treves: outre le rapport du mot Rigol à celui de Rigodu lum, le village de Rigol eft effectivement nommé Rigodulum dans une charte du roi Dagobert, qui en fait une donation à l'église de S. Maximin de Treves, de laquelle il depend encore actuellement. Dans cet embarras, Cluvier, Germ. ant.1.2, c. 14, a imaginé un expédient un peu violent à la vérité. Il a rejetté du passage d'Ammien Marcellin, tant le mot Rigodulum, que celui de Rigomagum, & a substitué de son chef le mot exiguum. Cellarius, Germ. ant. 1.2, 0.3, qui n'a pû approuver un remede si fort, en a appliqué un autre qui lui sembloit plus doux, uniquement parce qu'il en étoit l'auteur. Il a lû ainsi le passage d'Ammien Marcellin: per quos tractus nec civitas ulla vifitur, nec castellum, nifi quod eft apud confluentes, locum ita cognominatum, ubi amnis Mosella confunditur Rheno : & Rigomagum oppidum; & una prope ipsam coloniam turris. De cette façon, outre qu'il ajoute, fans nulle autorité, la particule &, il transporte encore le verbe eft; ce qui, à le bien prendre, n'a rien à reprocher au changement fait par Cluvier. Mais pourquoi recourir à de si grands remedes ? Ne feroit-il pas plus naturel de dire que par ces mots nisi quod apud confluentes, locum ita cognominatum, ubi amnis Mosella confunditur Rheno, Rigomagum oppidum eft.... Ammien Marcellin n'a pas prétendu dire que Rigomagum fut précisément au confluent de la Moselle & du Rhin, mais dans le quartier de ce confluent, ou dans le territoire qui pouvoit en dépendre. Apud confluentes est susceptible de cette explication. Par là, soit qu'on life Rigodulum ou Rigomagum dans Ammien Marcellin, il n'en résulte aucun inconvénient. Dans le premier cas Rigodulum fera le village appellé aujourd'hui Rigol: dans le second Rigomagum sera le lieu connu présentement sous le nom de Rimagen. Enfin par-là, Ammien Marcellin & Tacite ne se trouvent plus en contradiction. RIGODUNUM, ville de la grande Bretagne, au pays des Brigands, selon Ptolomée, 1.2, c. 3. C'est la même que le Bremetonacum d'Antonin. Quelques exemplaires marquent Rhigodunum. 1. RIGOMAGUM. Voyez RIGODULUM. 2. RIGOMAGUM, ville d'Italie. L'itinéraire d' Antonin la met sur la route de Milan à Arles, en passant par les Alpes cottiennes. Elle étoit entre Carbantia & Quadrate, à 1 douze milles du premier de ces lieux, & à seize milles du fecond. 3. RIGOMAGUM, ville de la Gaule, selon Ortelius qui cite Rob. Cenalis, & ajoute que c'est l'ancien nem latin de la ville de Rieux. Voyez RIEUX. RIGOMAGUS OU RICOMAGUS, nom latin de la ville de Riom en Auvergne. Voyez RIOM. RIGUSA, ville de l'Espagne Tarragonoise, selon Prolomée, qui la donne aux Carpetains. Cette ville ne se trouve point dans le texte grec. RIHA OU EDESSE, ville de Mésopotamie. Pétis de la Croix, 1. 3,6. 28, dans son Histoire de Timur - Bec, la marque à 76d de longitude, sous les 36t de latitude. RIHHA, village de la Terre-Sainte, à fix milles du Jourdain & à dix de Jerufalem. Le pere Nau, dans son Voyage de la Terre Sainte, l. 4, 6.3, dit que ce village est dans la place qu'occupoit anciennement la ville de JERICHO, & queRIHHA vient d'un mot arabe qui veut dire odeur. Ce nom qui n'est pas nouveau, pourfuit il, peut lui avoir été donné, ou à cause du baume qu'on y recueilloit autrefois en abondance, ou à cause des roses fameuses qui y croissoient. Voyez JÉRICHO. On n'y trouve plus de ce baume, si par ce nom l'on entend cette liqueur douce & odoriférante qui distile de l'écorce d'un arbrisseau par les coupures que l'on y fait. Mais il y a une huile médicinale & vulnéraire fort recherchée, & qui se fait du fruit d'un arbre nommé Zacchoum. C'est un arbre d'une grandeur médiocre, plein d'épines longues & très-piquantes. Il jette quantité de branches minces, mais d'un bois fort qui est couvert d'une écorce allez ressemblante à celle des citroniers. Sa feuille a du rapport à celle des pruniers pour la figure; mais elle est un peu plus ronde & beaucoup plus dure & plus verte. Son fruit pareillement approche affez de la prune. Cet arbre naît dans le pays fans culture comme les épines, & il se trouve en quantité. RIHN, petite riviere du Holstein, dans la province de Stormarie. Elle ramafle ses eaux de différens ruisseaux, passe par la ville de Gluckstat, & entre dans l'Elbe. * Hermann. Descr. Dan. p. 1035. RIKEL, petit bourg d'Allemagne, au diocèse de Liège. Il est connu pour avoir été la patrie de Denis le Chartreux, appellé communément Denis de Rikel, parce qu'il étoit de ce bourg, où il nâquit en 1402. Il ne fut pas moins recommandable par sa sainteté que par sa science. Il entra dans l'ordre des chartreux à l'âge de vingt-un ans; & l'on a raison de s'étonner qu'il ait pu compofer un si grand nombre d'ouvrages que ceux qu'il a laiffés, puisqu'il paffoit la plus grande partie des jours en oraison. On l'appelle Docteur Extatique, à cause de son grand attachement à la contemplation. Il mourut le 12 mars 1471. * Corn. Dict. 1. RILLE, ville & baronnie de France, dans l'Anjou, diocèse d'Angers, élection de Baugé. Il y a un prieuré à la collation de l'abbaye de Marmoûtier. 2. RILLE OU RISIE, riviere de France, dans la haute Normandie, en latin Rifela. Elle a sa source sur les confins du diocèle de Seez, environ une lieue au-dessus de la paroille du Mesnil-Hérard. Etant entrée dans le diocèse d'Evreux qu'elle traverse en arrosant l'Aigle, Rugles, Lire, Ferriere & le château de la Lune, elle perd ses eaux sous terre dans l'espace d'une lieue, & les retrouve aux environs de Groslay, après quoi elle continue fon cours par Beaumont le Roger, reçoit la Carentone, au dessus du pont de Naffandre, derniere paroiffe du diocèse d'Evreux. Ensuite jusqu'à la mer elle sépare le diocèse de Rouen de celui de Lifieux, coule par le hameau nommé la riviere de Tibouville, & par les paroiffes de Valville, Brione, Pontautou, Glos, Montfort, Annebaut, Corneville, Saint - Aignan du Fauxbourg de Pont-Audemer, Saint-Mars, port Saint-Samson, & se jetre dans la Seine à la Roque, deux lieues au-dessous de Quillebeuf, à vingt lieues ou environ de sa source. RILLEY OU RELAY, abbaye de France, dans la Bretagne, diocèse de Rennes. Elle est de l'ordre de saint Augustin, de la congrégation de France, & réforme de Bretagne, à une licue de Fougeres, sur la riviere de Couesnon. Elle fut fondée en 1024 par Alfride, seigneur de Fougeres. RILLY, bourg de France, dans la Touraine, diocèse de Tours, élection d'Amboife. RIM, nom d'une forteresse du royaume de Nubie, fituée sur les frontieres de l'Egypte. Cette place a été la cause de plusieurs guerres que les Egyptiens & les Nubiens ont faites entr'eux. Les Egyptiens s'en rendirent enfin les maîtres en 341 de l'hegire, & se délivrerent, par la prise de cette ville, des courses fréquentes que les Nubiens faifoient sur leurs terres. RIMAGEN. Voyez RIMMAGEN. RIMAGGIO ou RIVO-MAGGIORE, bourg d'Italie, dans l'état de Genes, près de la côte de la mer, environ à deux milles à l'occident du golfe de la Spécie. Ce lieu, dit Leandro Alberti, Italia, fol. 21, est renommé en France & en Angleterre par les vins excellens que son territoire produit, & que l'on transporte dans ces deux royaumes. * Magin, Carte de la côte de Genes. RIMAK, vallée du Perou, à quatre lieues de Pachacamac, du côté du nord. Elle étoit fort célébre dans le pays avant l'arrivée des Espagnols au Perou. Garcillasso de la Vega dans son Histoire des Incas, l. 6, c. 30, dit que Rimac est le participe présent, & fignifie celui qui parle. On appelloit ainsi cette vallée, parce qu'il y avoit une idole sous la figure d'un homme, qui, à ce qu'on prétend, répondoit aux demandes qu'on lui faifoit; & qui à cause de cela fut nommé Rimac, c'est-à-dire, celui qui parle. Cette idole étoit en grande vénération, On lui avoit bâti un temple magnifique, qui néanmoins ne l'étoit pas tant que celui de Pachacamac. Les grands-feigneurs y envoyoient des ambassadeurs pour confulter l'oracle dans les affaires d'importance. Les historiens espagnols confondent le temple de Rimac avec celui de Pachacamac. Car ils disent que ce dernier signifioit celui qui parloit ; & ils ne font point mention du temple de Rimack. Cette faute, comme bien d'autres qui se sont glissées dans leurs histoires, vient de ce qu'ils ne savoient pas affez bien la langue, ou de ce qu'ils ne se mettoient pas beaucoup en perme d'approfondir les choses, ou de la proximité des deux vallées qui ne font qu'à quatre lieues l'une de l'autre. C'est dans la vallée de Rimak que les Espagnols ont bâti la VILLE DES Rois, & depuis nommée LIMA, mot corrompude RIMAC, de forte que RIMACOU LIMA & la VILLE DES ROIS font la même chose. RIMAUCOURT, bourg de France, dans la Champagne, diocèse de Langres, élection de Chaumont. Les restes de ce lieu font croire qu'il a été autrefois une place considérable. C'est une baronnie qui appartient à une branche de la maison d'Anglure de Bourlemont. RIMENANT, petit village des Pays-Bas, dans le Brabant, au-dessus de Malines, sur la riviere de Dyle. Le prince d'Orange étant campé dans ce lieu en 1572, courut un trèsgrand danger. Les Espagnols au nombre de huit cents chevaux, ayant en croupe des gens choisis, entrerent la nuit dans son camp, & quelques-uns même s'avancerent auprès de sa tente. Le prince étoit profondément endormi. Une petite chienne, qui couchoit sur son lit entendant l'allarme lui grata tant de fois le visage qu'elle l'éveilla, après quoi les ennemis furent repoullés. * Diction. géograph.des Pays-Bas. RIMINI, ville d'Italie, dans l'état de l'Eglise & dans la Romagne. Elle est située sur le bord de la mer Adriatique, à vingt-cinq milles de Ravenne & à vingt de Pezaro. Quelques uns veulent que cette ville ait pris fon nom de celui de la riviere Arminum, aujourd'hui Marecchia, qui l'arrose. Quoi qu'il en soit, RIMINI, en latin Ariminum, étoit une colonie romaine. Tite-Live, 1. 27, la met au nombre des dix-huit colonies qui fournirent des secours à la république contre Annibal. Auguste l'orna de plusieurs bâtimens. Il y fit commencer entr'autres ce pont magnifique, que l'on voit encore fur la riviere de Marecchia. Tibere le fit achever. Il joignoit à Rimini la Voie Flaminienne avec la Voie Emilienne. Il y a plusieurs autres antiquités remarquables. On voit dans la grande rue, à l'entrée de la ville, un arc de triomphe élévé par Auguste. Il est d'une excellente architecture, & bâti de grandes pierres de marbre : mais il a beaucoup souffert du tems; & les inscriptions en font presque toutes effacées. Derriere le jardin des capucins, font les ruines d'un amphithéâtre. A cinq cents pas plus loin hors de la ville est une tour de briques, qui servoit de phare à l'ancien port; mais la mer s'étant retirée à un demi - mille de cet endroit, le phare est présentement environné de jardins. Rimini fut sujette aux Romains jusqu'à l'arrivée des Lombards en Italie, & continua d'obéir aux exarques de Ravenne, tant que ceux-ci purent conserver leur puissance. Elle subit ensuite le joug des Lombards. Après les victoires remportées sur ceux-ci, hands, par le roi de France Pepin le Bref, elle fut comprise dans la donation que ce prince fit à S. Pierre de Ravenne, de l'exarchat & de la pentapole, & resta sous la domination des papes, jusqu'aux derniers rois d'Italie, issus par les femmes du sang de Charlemagne, lesquels s'emparerent de la plus grande partie de ce que cet empereur & le roi Pepin, fon pere, avoient donné à l'église romaine. Rimini passa fous la domination des premiers empereurs allemands, Pois d'Italie; & vers 1002, Otton III en fit vicaire ou gouverneur un Malatesta. On trouve peu de chose de ses descendans jusqu'en 1348, qu'un autre Malatesta fut élu seigneur d'Arlione. Celui-ci laissa trois fils Massin, Pandolfe & Galeotte. Le dernier s'étant fait donner par le pape Clément VI l'investiture de Rimini, retournée depuis du tems sous la domination de l'Eglife, y joignit les seigneuries de Jefi, de Cesène & de Cervia. Ses descendans se maintinrent dans la seigneurie de Rimini, comme vicaire de l'Eglise, jusqu'à Pandolfe, fils naturel de Robert, que Céfar Borgia, fils du pape Alexandre VI, en chassa. Ce pape étant mort, Pandolte rentra dans Rimini; mais, mal voulu des habitans, il vendit la ville aux Vénitiens, qui, battus par les troupes de Louis XII, roi de France, la rendirent à l'Eglife. Pandolfe & fon fils Sigismond y rentrerent en 1522, & n'y resterent que jusqu'à l'arrivée du pape Adrien VI en Italie. Ils l'abandonnerent alors en 1527, Clément VII étant affiégé par les troupes de Charle Quint, dans le château Saint-Ange, Pandolfe se remit encore en possession de Rimini; mais il fallut qu'il en fortît, lorsque ce pape eut recouvré la liberté. Pandolfe alors alla se réfugier & mourir à Ferrare. Aujourd'hui cette ville est petite, plus longue que large, & peu riche, quoique le pays foit gras & bien cultivé. Sigismond Pandolfe Malateste l'avoit autrefois fortifiée, mais elle n'a présentement qu'une muraille en affez mauvais ordre. Pandolfe Malateste acheva de détruire le port qui pasfoit pour un des plus beaux de l'Italie; & des piéces de marbre qu'il en enleva, il fit bâtir l'église de saint François, qui feroit très-belle si elle étoit achevée. Il y a dans la ville quelques palais magnifiques, presque tous bâtis par les Malatestes. La grande place est assez belle, & peut être divisée en deux parties. Dans la premiere est le grand palais des Malatestes. Le château est un peu à côté, flanqué de quatre petites tours, & muni de quelques piéces d'artillerie. On appelle l'autre partie le marché de la fontaine, à cause d'une fontaine que l'empereur Antonin y fit faire. L'hôtel-de-ville y est, avec une horloge très-curieuse. Les maisons, qui font autour de cette place, font foutenues de portiques, & habitées par des marchands. L'église cathédrale est dédiée à fainte Colombe; mais elle est moins belle que les églises des auguftins, des dominicains & des jésuites, dont la premiere est considérable par ses deux grands cloîtres, & la seconde par ses chapelles enrichies de peintures. Au milieu du marché on remarque une maniere de piedestal de marbre, auquel on donne le nom de tribune: Suggestum. Une inscription dit, que durant la guerre civile, Céfar, après avoir paffé le Rubicon, harangua ses foldats de dessus cette tribune: mais cette prétendue ribune n'est qu'un piedestal de colonne un peu plus haut que de coutume, & fur lequel il peut à peine tenir un seul homme. L'inscription est l'ouvrage de quelque fauffaire des fiécles d'ignorance, & ce prétendu monument ne mérite aucune attention. * Leandro Alberti, Italia, fol. 298. Misson, Voy. d'Italie, t. 1, p. 298. La ville de Rimini a eu plusieurs hommes illuftres & favans, entre lesquels on remarque Grégoire l'Hermite, & les freres Pierre & Jacques Leoni, habiles dans les langues grecque & latine. Cette ville est très célébre par le fameux concile qui s'y tint en 359, & par la décision duquel l'univers fut étonné d'être Arien. RIMMAGEN ou RIMAGEN, petite ville d'Allemagne, dans le duché de Juliers, fur le bord du Rhin, au-dessous de Sinzig. On voit auprès de cette ville diverses antiquités romaines, comme portes, colonnes & autres. Les habitans y trouvent aussi souvent d'anciennes mennoies d'or & d'argent; ce qui joint à la ressemblance du nom, fait regarder cette ville comme le Rigomagum des anciens. Voyez RIGODULUM. Rimmagen fut brulée par les Suédois en 1633.* Zeyler, Top. Westphal. p. 59. RIMOCASTRI, village de la Bœotie. Wehler, dans fon Voyage de Grece, dit, tom. 2, 1.3: RIMOCASTRI est situé sur la croupe d'une montagne, qui découvre une grande plaine au fud & a une vue sans bornes vers la Morée, entre Hélicon & Cithæron. Il est partagé en trois petits groupes de maisons, deux fur la montagne, & un au-dessous, qui peuvent faire en tout environ cent cabanes de Grecs & d'Albanois, tous chrétiens, excepté un sous-bacha qui les gouverne, & qui est Turc. La partie du village, qui est sur la pointe de la croupe, paroît avoir été autrefois fortifiée d'un follé du côté du nord, le précipice de la montagne la défendant de l'autre côté, quoique fans nécessité à présent, la pauvreté des habitans les mettant à couvert de toute entreprise. Le vin est ici le meilleur, & le plus fort de toute la Grece. Il y a au pied de cette même montagne plusieurs grandes ruines, que quelquesuns croyent être celles de l'ancienne Thespia, & que d'autres prennent pour celles de la ville de Thisba. RIMPAR OU REINPAR, bourg d'Allemagne, dans l'archevêché de Wartsbourg. RINCOURT, prieuré de France, dans le diocèse de Beauvais : fon revenu est de mille livres. RINGELHEIN, abbaye de religieuses bénédictines en Allemagne dans la balle Saxe, au diocèse d'Hildesheim. RINGELSBERG, seigneurie d'Allemagne, dans la Franconie. Zeyler, Topogr. Francon. dit qu'elle appartient à l'évêché de Wurtzbourg. RINGEN, château de la Livonie, à fix milles de Derpt, sur le chemin de cette ville à Riga. Zeyler, Topogr. Livoniæ, p. 27. 1. RINGSTED, bailliage du Danemarck, dans l'ifle de Selande. Il est dans les terres, & occupe presque le milieu de Tifle. Il est borné à l'orient par les bailliages de Ramfoherit, de Biefurskowherrit & de Faxeherrit; au midi par le bailliage d'Hammesherrit ; à l'occident par les bailliages Tybiersgsherrit & Særbirckherrit ; & au nord par le bailliage de Wolburgsherrit. * Hermannid. Descr. Daniæ, p. 670. 2. RINGSTED ON RINGSTAD, ville du Danemarck, dans l'isle de Selande, au bailliage de même nom dont elle est le chef lieu. C'étoit autrefois une ville célébre, où l'on voyoit une église dédiée à S. Canut, avec un monaftè. re, & où plusieurs rois de Danemarck ont eu leur sépulture, entre autres Waldemar 1 & Eric le Pieux, dont le premier mourut en 1182, & le second en 1319, comme le portent leurs épitaphes. RINGCOPING ou RINGKIOBING, ville du royaume de Danemarck, au Nord-Jutland, dans le diocèse de Rypen. Elle est située sur la côte occidentale du Jutland, qui dans cet endroit est couverte par plusieurs ifles. RINGUS, ville de la Pannonie, selon Lazius, qui cite Eginhart; sur quoi Ortelius dit qu'on la noimme présentement Cuzzing. RINS OU S. VINCENT DE RINS, lieu de France, dans le Beaujolois, diocèse de Lyon, élection de Ville-Franche. RINSIAVÆ, ville de Germanie, le long du Danube, selon Ptolomée, 1.2, c. 11. Il la place entre Are Flavia & Aleimoemis. RINSWOU, maison noble des Pays-Bas, dans la province d'Utrecht, sur les confins du Veluwe, à trois petites lieues de Rhenen. * Dict. géogr. des Pays-Bas. RINTLEN, ville d'Allemagne, dans le comté de Schawenbourg, entre Hammeln & Minden, sur le bord du Weser. Hernest, prince de Holstein, & comte de Schawenbourg, établit une université en cette ville en 1612, & l'empereur Ferdinand II lui accorda de beaux priviléges. En 1633 cette ville fut prise par les Suédois. * Zeyler, Top. Westphal. RINVAL. Voyez RANGEVAL. RINUCI. Voyez SUNICI. 1. RIO, nom que quelques-uns donnent au cap de la Morée, autrefois appellé RHIUM. Voyez ce mot. Ce cap est au nord de la ville de Patras; & sur sa pointe est un château, qui, du côté du sud, commande l'entrée du détroit de Lépante. On le nomme quelquefois Cap de Patras, & d'autrefois Caftello di Lepanto. 2. RIO, mot italien & espagnol, qui signifie riviere. Voyez RIVIERE. 3. RIO ALVAREDO, petite riviere du royaume de Quoja, dans la Nigritie en Afrique. Elle est au sud-est du cap de Mefurado, & tombe dans la mer, à quinze lieues au-delà de ce cap, à sd de latitude méridionale. 4. RIO-AQUUDO OU RIO-MENOCH, riviere du royaume de Quoja, dans la Nigritie, en Afrique. Grande, large, profonde, elle n'est pas navigable, parce que fon embouchure est occupée par un banc de fable, & fon cours interrompu par des écueils & des chutes d'eau. Sa fource est au pays de Hundos. Elle se jette dans la mer entre les caps Cabo-Monte & de Mesurado, à huit ou neuf lieues du premier. Les arbres qui bordent ses rives, nous donnent le bois rouge. * Dapper, Descr. d'Afriq. p. 253. 5. RIO-AZUL, Voyez RIO-COLORADO. 6. RIO-BAMBA, ville de l'Amérique méridionale, de l'audiance de Quito, au Pérou. Elle est à la source d'une petite riviere, au sud de Quito, dans le pays des Purvaes. * De l'Isfle, Aclas. 7. RIO-BIANCO ou RIVIERE-BLANCHE, riviere du Bidulgérid, en Afrique. Elle fort des montagnes près de la Lybie, & se jette dans l'océan par plusieurs embouchures, après avoir traversé la plus grande partie du Bidulgérid. * Dapper, Descr. d'Afr. p. 204. 8. RIO-BLANCO on RIVIERE-BLANCHE. Riviere de l'Amérique méridionale. Elle a deux sources dans la Guiane, l'une appellée Parina & l'autre Tucuru. Elle court vers le sud, en se courbant un peu à l'oueft; passe sous la ligne, & tombe dans le Rio-Negro, au-dessus du fort des Portugais. * M. de la Condamine, Carte du cours de l'Ama zone. 9. RIO BRAVO. Voyez au mot RIVIERE, l'article RIVIERE DU NORD. 10. RIO-CHIARO, riviere d'Italie, dans le patrimoine de S. Pierre, qu'elle sépare du territoire d'Orviete. Son cours est presque de l'ouest à l'est. Elle tombe dans le Tibre un peu au-dessus de Grafianno. * Magini, Carte du patrim. de S. Pierre. 11. RIO-COLORADO OU RIO-DEL-NORTE, riviere de l'Amérique septentrionale, laquelle sépare le nouveau Mexique de la nouvelle Navarre & de la Californie. Son cours est à peu près du nord oriental au fud occidental. Elle tombe au fond de la mer Vermeille ou de la Californie, après avoir, un peu au-dessus de son embouchure, reçu à la gauche la RIVIERE-BLEUE, que les Espagnols appellent RIO-AZUL. * De l'Ifle, Atlas. 12. RIO-DAS-PALMAS, riviere de Guinée en Afrique, dans le pays appellé la côte de Malaguette. Cette riviere qu'on nomme aussi Selbole, est à 8d de latitude sep. tentrionale. Un peu avant son embouchure, elle se partage en deux bras, dont l'un court vers l'ouest & l'autre vers le sud. Le premier s'appelle Torro & l'autre Rio de Santa Anna. Le pays de Bolm est situé autour de cette riviere. * Dapper, Descr. de l'Afrique, p. 251. 13. RIO-DAS-PIEDRAS, grand fleuve d'Afrique, dans la Guinée. Il est le même que la riviere de Seherbre, appellée auffi Madrebombe. Son nom Das-Piedras vient de la quantité de pierres & de rochers qui sont dans son lit. Ce fleuve, le premier que l'on trouve après avoir doublé le cap de Bonne - Espérance, se sépare en plusieurs bras, & forme diverses isles, entre autres celle de Cagafian on Cagacais, où les Portugais ont un fort. * Dapper, Des. de l'Afriq. p. 247. 14. RIO-DA-VOLTA. Voyez VOLTA. 15. RIO DE-AGUAS, riviere d'Espagne en Aragon. Elle passe à Belchitte, & tombe dans l'Ebre, vis-à-vis Velilla. * Délices de l'Espagne, p. 634. 16. RIO-DE-BENIN. Voyez BENIN. 17. RIO-DE-DOS-BOCAS, riviere de l'Amérique méridionale, laquelle est appellée dans les anciennes cartes riviere du Para. Elle est formée par la jonction des rivieres de Pacejas & de Guanapa, qui viennent du sud. A fon embouchure, elle fait conjointement avec les rivieres des Tocantins & de Tagipuru l'ifle de Joanès. Cette embouchure a plus de deux lieues de large. 18. RIO-DE-JANEIRO. Voyez JANEIRO. 19. RIO-DE-JUNCKO, riviere d'Afrique, dans la Guinée; son embouchure, distante de Cabo Mesurado de douze ou quinze lieues, est à sa so' de latitude nord, & à 9d 10' de longitude. Son lit, qui n'a que huit pieds de profondeur, est entrecoupé de bancs de fable, ce qui rend sa navigation dangereuse aux chaloupes. On reconnoît fon embouchure, laquelle est d'environ cinq cents pas, à trois grands arbres qui s'élevent au-dellus, & à trois grandes montagnes, qui paroiffent vis à-vis ces arbres; mais qui font fort avant dans les terres. Le terrein du côté de l'est est couvert d'épines & de buiffons, & bien plus élevé que celui du côté de l'ouest. * Corneille, Diction. 20. RIO-DE-LA-GARTOS OU DE-LAGARTOS, riviere de l'Yucatan, dans l'Amérique septentrionale; fon embouchure eft entre le cap Catoche & le cap de Condécéno, presqu'à égale distance de l'un & de l'autre. On la reconnoît à deux petits bois de mangles fort hauts, qui font de chaque côté. Cette riviere est petite, mais affez profonde pour les canots. L'eau en est bonne; & c'est peutêtre la seule eau douce qui se trouve sur cette côte, depuis le cap Catoche, jusqu'à trois ou quatre lieues de la ville de Canspèche. Les pêcheurs indiens, sujets du roi d'Espagne, font une grande pêche un peu à l'est de cette riviere. Ils ont sur la côte des pieux pour y pendre leurs filets & des perches pour y faire sécher leur poisson. Ils vont en mer jusqu'à trois ou quatre lieues, pour pêcher à la ligne des snapers & des gropers. Depuis que les vaisseaux des boucaniers, & ceux qui vont charger du bois de campêche, ont pris cette route, ces pêcheurs sont devenus très-timides, parce que ces vaisseaux en ont souvent enlevés. Ils ne découvrent pas plutôt un vaisseau en mer, qu'ils enfoncent à fleur d'eau leurs canots, qui, quand ils sont pleins d'eau, ne vont pas plus bas. Ils s'enfoncent eux-mêmes dans leurs canots, & ne laissent que la tête à l'air, jusqu'à ce que le vaisseau soir patlé, ou que la nuit soit venue. Ils prennent auprès du rivage avec leurs filets, des snoucks, des chiens marins & des turpons. On trouve une grande quantité de ces derniers, depuis le cap Catoche jusqu'à Trist, mais dans les endroits seulement où l'eau eft clairé & le fond sablonneux.* Dampierre, Divers voyages, p. 19. 21. RIO DE-LA-GRACE, petite riviere d'Afrique, au pays des Jalofes, à trois lieues de Junala, & dans le voisinage de Punto-Sereno. Elle sépare les royaumes d'Ale & de Juala. Au-devant de fon embouchure est un banc, dont le fable paroît sec quand les eaux sont plus bafles que ce banc. Alors il fort de ce sable de l'eau fraiche, aufli douce que celle d'une fontaine. * Dapper, Descr. du pays des Jalofes, p. 231. 22. I. RIO-DE-LA-HACHA, riviere de l'Amérique méridionale, au nouveau royaume de Grenade, dans le gouvernement auquel elle donne fon nom. Eile court on ferpentant du sud oriental au nord occidental, & se jette dans la mer du nord au fond d'une grande baye. * De l'Ile, Atlas. 23.II. RIO-DE-LA-HACHA, gouvernement de l'Amérique méridionale, dans le nouveau royaume de Grenade. Au nord il est borné par la mer du nord; à l'est par un grand golfe qui se sépare du gouvernement de Venezuela; au sud par l'audiance de Santa-Fè; à l'ouest par le gouvernement de Sainte - Marthe. Cette province est fertile en toutes fortes de fruits d'Espagne. Il y a des veines d'or & de fort bonnes salines. On y trouve diverses bêtes féroces, furtout des tigres & des ours, & les rivieres sont pleines de crocodiles. 24. III. RIO-DE-LA-HACHA, ville capitale du gouvernement de même nom, & fituée sur la riviere auffi de même nom, desquels il est parlé dans les deux articles précédens. Les Espagnols l'avoient nommée d'abord Nuestra Senora de las Nievas, ensuite Nuestra Senora de los remedios. Elle est sur une colline à mille pas de la mer du nord, & n'a guères que cent maisons. Elle étoit autrefois très-riche, à cause des perles qu'on y trouvoit en abondance; mais cette pêche à présent produit très-peu. Les sauvages, qui s'en occupent, demeurent à fix lieues à l'est de la ville, dans une bourgade appellée la Rancherie. A cinq lieues suivant la côte & à quatre du rivage, est une autre bourgade, nommée Yapia. Les Espagnols y ont quelques censes. * De Laet, Descr. des Indes occident. 1. 8, C. 12. 25. RIO-DE-LAS-BORRERAS-ROXAS, c'est-à-dire, Rivieres des fables rouges, riviere de la basse Ethiopie en Afrique. Son embouchure forme trois petites ifles, & le golfe nommé Baja de las Almadas, c'est-à-dire, la Baie des Canots, parce que c'est là qu'on en construit, & que le port eft bon pour tous les petits bâtimens. * Dapper, Desc. de la basse Ethiopie, p. 343. 26. RIO-DEL-NORTE. Voyez au mot RIVIERE, l'article RIVIERE DU NORD. 27. RIO DEL-ORO, riviere sur la côte occidentale d'Afrique, entre le cap Blanc & Bajador. Les Portugais l'ont ainsi nommée, parce que ce fut près de cette riviere 1 qu'en 1442, Gonçales & ses compagnons reçurent des Maures un présent en poudre d'or, dont ils n'avoient point encore vu. Cette riviere coule environ fix lieues dans les terres. * Hist. des voyages, t. 1. 28. RIO-DE-LAS-ILHEOS. Voyez ILHEOS. 29. RIO-DE-LOS-PERDIDOS, c'est-à-dire, Riviere des Perdus, ainsi nommée, parce qu'un bâtiment espagnol y fit naufrage, & que tout l'équipage y périt. Elle est sur la côte de la Floride, entre Pensacola & l'ifle Dauphine, presque à moitié chemin de l'un à l'autre. * Le pere Charlevoix, Journal. 30. RIO-DE-OSTROS, riviere d'Afrique au pays des Jalafes, ainsi nommée par les Portugais, parce qu'on y pêche beaucoup d'huitres. * Dapper, Desc. du pays des Jalofes, p. 331. 31. RIO ou RIVO-DEL-SOLE, anciennement Digentia, riviere d'Italie dans l'état de l'Eglife. Elle coule dans la Sabine, & se décharge dans le Teverone. Voyez DIGEN TIA. 32. RIO-DE-PLATA. Voyez PLATA. 33. RIO-DOCE, riviere de l'Amérique méridionale, dans le Bréfil. Sa source est avant dans les terres ; & fon cours eft, en ferpentant, de l'ouest à l'est. Elle reçoit des deux côtés plusieurs rivieres; arrose la Capitainie de Spiritu fanto, qu'elle sépare de Porto-Seguro, & va se perdre dans la mer. 34. RIO-DOLCE, riviere de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, au gouvernement de Vera-Paz. Elle court du nord occidental au nord oriental, & tombe dans un petit golfe, qui communique avec celui de Honduras. 35. RIO-DOS-SAVENS ou RIO-DOS-SAVOLLAS, c'est-à-dire, Riviere des Alofes; nom qui vient de l'abondante pêche, qui s'y fait de cette forte de poisson; riviere d'Afrique, au royaume de Maroc. Elle fort du mont Gabel-el-Hadi, & fe jette dans l'océan près d'Amama, après avoir baigné la province de Hea. * Dapper, Desc. du roy. de Maroc, p. 127. : 36. RIOL-EL-REY, riviere d'Afrique au royaume de Be nim. Elle est fort large, avec trois brasses de profondeur fur un fond bourbeux. De l'ifle, Atlas. 37. RIO-FORMOSO, riviere des Indes dans la presqu'ille de Malacca. Elle coule au pied d'une montagne, & se jette dans le détroit de Malacca, à l'est de la ville de ce nom. Sa fource est en avant dans les terres. Elle est proonde, & bordée de quantité de belles cannes, que les haoitans de Malacca coupent pour en commercer. Il y en a d'allez groffes fans aucun nœud; & l'on s'en sert au lieu de bâtons. D'autres très-menues & très-souples ont environ dix huit palmes de long; fendues en deux, elles fervent à différens ouvrages. On les fend même assez fines pour en faire des cordes & du fil. Elle se plient comme l'on veut fans se rompre, & l'on peut aisément coudre avec. * Gemelli Careri, Voyage autour du monde, t. 3, p. 353. 38. RIO FRAMO, lieu d'Italie en Piémont, près de la ville d'Asti, en latin Rivus Francorum. Son nom lui vient d'une victoire signalée, que Grimoald, roi des Lombards, remporta dans cet endroit sur les François. * Paul Diacre, Hiit. Langobard. 1. 5, c. s. Leandro Alberti, Ital. fol. 382. 39. RIO-FRIO. Voyez ALHAMA. 40. I. RIO-GRANDE, grande riviere de la côte occidentale d'Afrique. Elle court de l'est à l'ouest, jusqu'à l'iste de Biffsagne, qu'elle forme; au-dessous de laquelle elle tourne au fud, & va tomber dans la mer entre l'ifle de Bulam & le cap de Tambuly. Elle est navigable, du moins pour les petits bâtimens jusqu'à cent cinquante lieues de fon embouchure. Ses bords font très-peuplés, & couverts de gros arbres propres à conftruire des vaisseaux. * De l'Ifle, Carte de la côte d'Afrique, corrigée sur les manuscrits du dépôt des cartes de la marine. 41. II. RIO-GRANDE, riviere de l'Amérique méridionale, au nouveau royaume de Grenade. La grandeur de fon canal lui a fait donner ce nom. On lui donne aussi ceux de RIO-DE-LA-MAGDALENA, parce que les Espagnols découvrirent son embouchure le jour de sainte Magdelene, & de RIO-DE-SANTA-MARIA, parce qu'elle descend le long de la province de ce nom, qu'elle sépare de celle de Carthagène. Ses sources font dans le Popayan. Elle est formée de deux grandes rivieres, qui naiffent fort loin l'une de l'autre. L'une fort au-dessus de la ville de Popayan, dans une vallée qui s'étend du pied des Andes jusqu'au village de Cotura; & coule dans un petit canal à travers de vastes campagnes de la province de Cali. Elle reçoit bientôt divers ruifleaux & torrens, qui coulent des montagnes, & qui la groffiffent tellement, qu'au dessous de la ville de Cali, elle est une grande riviere: ensuite augmentée de plusieurs autres rivieres, elle passe près de Butira & de santa-Fe-de-Antiochia, où les Indiens la nomment Cauca, & se joint à l'autre branche à neuf lieues au-defsous de la ville de Mopax. La source de cette autre branche est à l'est des Andes, au-dessus de la ville de Timana; de forte que ces deux branches séparées par une chaîne de ces hautes montagnes, sont éloignées d'environ quarante lieues l'une de l'autre. Rio-Grande traverse plusieurs provinces du nouveau royaume de Grenade, où les Sauvages lui donnent divers noms; & se décharge dans la mer du nord par deux ou trois embouchures. Les petites barques remontent cette riviere jusqu'à cent lieues dans les terres. Elles portent toutes les marchandises d'Europe, soit à force de rames, soit tirées avec des cordes. Ce transport, suivant la distance des lieux, dure quelquefois jusqu'à deux mois. A l'égard des marchandises du nouveau royaume de Grenade, que l'on conduit à la mer, il ne leur faut ordinairement que trois semaines pour descendre. * De Laet. Desc. des Ind. occident. 1. 8, c. 17. 42. III. RIO GRANDE, riviere de l'Amérique méridionale au Bréfil, nommée par les Sauvages Poteingi ou Potigi. L'entrée en est fort difficile; ensuite elle est belle & fuffisamment profonde. Les François avoient contume d'y aborder, après avoir quitté la riviere de Janvier. Alliés des sauvages Pétiguares, ils avoient bâti des maisons sur le bord de Rio-Grande. Le roi d'Espagne, ne les voulant point avoir si voisins, chargea en 1597 le gouverneur de Paraiba de les en chaffer. Ils s'y maintinrent cependant jusqu'en 1601 qu'ils se retirerent. Le cacique des Petiguares se rendit alors vassal du roi d'Espagne, & les Espagnols bâtirent sur le bord de la riviere un fort, où fut mis un nouveau capitaine, qui a le dixiéme rang parmi ceux du Bréfil. 43. IV. RIO GRANDE capitainie dans l'Amérique méridionale, au Bréfil. On vient d'en voir l'origine dans l'article précédent Elle est bornée au nord par le pays des Patuguei, à l'est par la mer du nord, au sud par la capitainie de Tamaracas, à l'ouest par la nation des Tapuyes. Les Portugais y font en petit nombre. Soixante ou quatre vingts soldats composent la garnison du fort; & le village voisin n'a que très-peu d'habitans, avec un ou deux moulins à sucre; & quelques métairies, où l'on nourrit des brebis. On trouve peu d'Indiens dans ce canton, parce qu'on en a d'abord massacré une prodigieuse quantité, & que la plupart des autres, en haine des Portugais, se sont retirés chez les Tapuyes. * De l'Ifle, Atlas. De Laet, Desc. des Ind. occid. 1. 16, c. 5. 44. V. RIO-GRANDE. Voyez au mot PUERTO l'article PUERTO-DE-SAN-PEDRO. 45. RIO LONGO ou RIO-MORENO, riviere d'Afrique, au pays de Benguela. Son embouchure est à 11d 4' de latitude méridionale. Elle est à cinq lieues de la baye de Benguela-vieilla, & à 8 de Manikicongo. Elle a si peu de fond, qu'un esquif peut à peine y passer. Les Negres la remontent pourtant avec leurs gangales. Les Portugais ont tenté de pénétrer dans cette riviere: mais les écueils, les bancs de fable, & la force de la marée ont rendu leurs tentatives inutiles. 46. RIO MARTIN, riviere d'Espagne, au royaume d'Aragon. Sortie des montagnes de Segura, elle passe à Montalvan & à Hijar, & se jette dans l'Ebre, à l'ouest de Caspe. * Délic. de l'Espag. p. 634. 47. RIO-MENOCH. Voyez RIO-AQUADO. 48. RIO-MORENO. Voyez Rio-LONGO. 49. RIO-NEGRO ou RIVIERE - NOIRE, riviere de l'Amérique méridionale. Sa fource, la même que celle de l'Yupara & de l'Orinoque, est à l'est de Pasto dans la province de Macoa. L'on a dit ailleurs que la Caqueta se partage en trois branches, dont la seconde est Rio-Negro. De l'Isle fait courir Rio-Negro du nord au fud. Il vient de l'ouest; & court à l'est, en tirant un peu vers le sud. Il entre si parallelement dans l'Amazone, que sans la transparence de les eaux, on le prendroit pour un bras séparé de ce fleuve par une ifle. Les Portugais ont, à 3d 9' de latitude, |