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considérables; ils font plus forts que ceux de l'évêché de Léon, mais aussi ils font en moindre quantité, car on compte que les deux tiers des chevaux, qui fortent de Bretagne, viennent de Léon, & le tiers de Treguier. On recueille beaucoup de bled dans ce pays, de forte que Brest & Saint-Malo y prennent presque toutes leurs fournitures. Le chanvre & le lin produisent beaucoup d'argent dans cet évêché. Louis XIV a fait enlever, pendant plusieurs années, environ trois millions de livres de chanvre par an, pour les magasins de Brest. Quant au lin, il paffe dans l'évêché de Léon, pour la fabrique des toiles. Le papier est encore un commerce important de cet évêché, il s'y en fait quantité qui passe en Angle

terre.

Saint Yves, official & curé en Bretagne, naquit l'an 1253, à Ker-Martin, dans la paroiffe de Menehi, à un quart de lieue de Treguier. Il fat curé de Tresdretz, & enfuite de Lohanee jusqu'à la mort. Son corps fut porté de Lohanec dans la cathédrale de Treguier. * Pigamol de ta Force, Description de la France, t. 5, p. 246.

TREIA. Voyez TREA & TRAJANA.

1. TREIDEN, riviere de l'empire Ruffien, dans la Livonie, au pays de Leiten ou Lettie. Elle est formée de divertes sources, dom les ruilleaux, qui viennent du midi & de l'orient, se réuniflent dans un même lit, alors la riviere de Treiden commence à courir du nord oriental au midi occidental, & après avoir mouillé la ville de Wolmar, g. celle de Rop, d. & la forteresse de Treiden, d. elle va se jetter dans le golfe de Livonie, près de Sernikon.

2. TREIDEN, en latin Tridum, bonne forteresse de Livonie, située dans le territoire de Riga, du comté de Lemfel; les Moscovites en étoient les maîtres l'an 1576, lorsque les Polonois s'en emparerent par une rufe; ils firent déguiser des soldats comme paysans du pays, & les y envoyerent avec des traîneaux chargés de bois, on lent ouvrit inconfiderément la porte; ils entrerent & oecupérent la place l'an 1579. Ceux de Riga battirent, près de cette førtereffe, les chevaliers de l'ordre Teutonique. * Zeyler, Topogr. p. 28.

TREIENS, ordre & peuple dont il est parlé dans une ancienne inscription rapportée dans le tréfor de Goltzius, & qui, selon Lazius, Reip. Rom. 1. 4, se trouve dans la ville de Bergame en Italie.

TREIGNAG, ville de France, dans le Limosin, du diocèse & de l'élection de Tullés, est située dans le bas Limofin, entre Limoges & Tulles, au bord de la Vezere. TREIGNY, village de France, au diocèse d'Auxerre, à hait lieues de cette ville du côté du couchant d'hiver. C'est peut-être la paroisse la plus étendue dé tout ce diocèse. L'église, du titre de faint Syphorien, est fort belle. La cure fut unie à l'archidiaconé de Puifaie, dans l'église d'Auxerre, au treiziéme siècle, lorsque cet archidiocané fut érigé pat démembrement du grand archidiaconé en 1249. Le lien est un peu aquatique.

TRELLEBOURG, bourgade de Suéde, dans la Schotien ou la Seanie, sur la côté méridionale de cette province, entre Falsterbo & Ysted. * De l'Ifle, Atlas.

TRELLIN, petite ville d'Angleterre, au pays de Galles, dans Montgetmetishire, dans l'endroit où la Saverné reçoit la petite riviere de Lleding. Les Anglois l'appellent WELSHE POOLE. * Blacu, Atlas.

TREMBLADE, (la) bourg de France, (4) dans la Saintonge, fur la rive gauche de la Seudre, près de son embouchute dans la mer. Ce bourg, fitué dans l'élection de Marennes, est très-bien bâti, très-peuplé, (b) & une dépendance de la paroiffe d'Arvett. C'étoit le port le plus considérable de la province, avant l'établissement de Rochefort, & les vaisseaux du roi y étoient armés; il n'y reste à présent que des marchands & des matēlots. On y fait encore tin affez gros commerce. (*) De l'Ifle, Atlas. (b) Piganiol, Description de la France, t. 5, p. 63.

TREMBLAI, (le) poste françois de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle France. Il est situé à deux lieues au fud de Montreal.

TREMBLEUR, (le) lien des Pays-Bas, dans le Limbourg Hollandois, au comté de Daelem. Le Trembleur n'est plus qu'un hameau à une petite demi-lieue de Daelem; il y avoit autrefois une espéce de maison de ville, dans laquelle la justice se rendoit, mais qui a été ruinée par

la guerre. C'est présentement à BLEIGNI que réside ce tribunal. Ce village contient environ cinquante maisons, & il y a une maison de ville affez jolie. L'église n'est qu'une chapelle dépendante de Mortier, qui est l'église paroissiale. Saint - André est aussi de la dépendance du Trembleur; il y a une église paroissiale assez belle, & uniquement occupée paa les catholiques romains. Celle de Bleigni est également aux catholiques & aux réformés; elle est desservie par un ministre François, établi par le conseil d'état, mais il n'y a qu'environ vingt communians. Le curé de Saint-André dépend de l'évêque de Liège. Le banc, en général, contient environ quatre cents familles, qui font de trois différentes paroifles. Le principal commerce des habitans consiste en platines de fufil & en quelques étoffes de laine; le terroir est fertile & d'un grand rapport. Le tribunal est compofé du mayeur, qui est en même tems l'officier criminel, & de fept échevins, faus le greffier & le fergent exploitant. C'est le seigneur qui confere toutes ces charges. * Janiçon, Etat présent de la république des Provinces-unies.

TREMECEN, royaume d'Afrique, dans la Barbarie, connu anciennement fous le nom de Mauritanie Céfariense. Marmol, description d'Afrique, t. 2, 1.5, 6.1, le borne au nord par la mer Méditerranée; à l'orient par la province appellée particulierement l'Afrique, dont il est séparé par la riviere Sufegemat, anciennement Amsaga; au midi par les déserts de la Barbarie; & au cou. chant par le royaume de Fez, dont il est séparé par deux rivieres; l'une appellée Ziz, qui naît des montagnes dé Zénégues, & passant près de la ville de Garciluyn, & par les états de Quinena, de Matagara & de Reteb, se va rendre à Sulgumefle, & de-là dans les désferts, où elle se convertit en un lac; l'autre riviere est nommée Muluyes, & descend du grand Atlas, & courant vers le septentrion, se va rendre dans la mer Méditerranée, près de la ville d'One. Ce royaume, ajoute Marmol, est long & étroit, car il a plus de cent cinquante lieues de longueur, du levant au couchant, & n'en a pas, en quelques endroits, plus de vingt de largeur, depuis le mont Atlas jusqu'à la mer; mais dans d'autres il y en a jusqu'à cin quante.

Ce royaume, depuis la décadence de l'empire romain, a été pollédé par divers princes étrangers, auparavant il étoit tenu par les Abduluates. C'étoit une branche d'entre les Zénétes, qui venoit des Magaraos, qui ont dominé toute l'Afrique. Ceux-là furent chaffés par les Romains, & repritent l'empire depuis, à la faveur des Goths, en leur payant un certain tribut, jusqu'à ce que les fuccesseurs de Mahomet s'emparerent de l'Afrique ; car après la conquête d'Espagne, toutes les provinces d'Afrique furent fujettes aux califes d'Arabie, jusqu'à ce que leur puissance venant à diminuer par leurs divisions, les Africains, qui s'étoient sauvés dans les déserts de la Libye, commencerent à se rapprocher, & les Abduluates, qui n'attendoient que l'occasion, rentrerent dans le royaume de Trémécen, où ils furent reçus à bras ouverts, & regnerent plus de trois cents ans; depuis ils furent assujettis par les Almoravides, ou Almohades, qui tantôt les chassoient, tantôt se contentoient de les rendre tributaires. Les Almohades furent dépossédés par les Bénimerins de la nation ou tribu de Zénéres, sous la conduite d'Abdulac gouverneur de Fez, & ceux ci furent subjugués & dépollédés par les Benivates, autre branche des Zénétes. Ces der niers furent vaincus dans le treiziéme siécle par les chérifs d'Hescein, descendans des princes Arabes. Ils diviferent le royaume de Trémecen en quatre provinces; la premiere & la principale, est celle qui porte le nom du royaume de Trémecen; la seconde celle de Tenez; la troifiéme, celle d'Alger, qui eft proprement la Mauritanie Césarienfe; & la derniere, celle de Bagi, que quelques-uns donnent au royaume de Tunis. Ce fut du tems de Rabmiris que ce pays fut ainsi partagé entre lai & trois autres princes. Comme il étoit le plus puissant, il choisit la province dont la ville capitale étoit TELEMICEN, appellée ensuite TELENSIN & au jourd'hui TRÉMECEN; il y établit son siége & fa résidence, & promit de reconnoître les autres pour souverains dans leurs provinces, ce qui fit que les princes de Te nez, d'Alger & de Bugie, prirent aussi le titre de rois. * Laugier de Taffy, Histoire du royaume d'Alger, p. 7 suivantes.

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Les chofes resterent dans cet état pendant quelques fiécles, que chaque roi suivoit les régles que ses prédécesseurs avoient établies; mais le roi de Trémecen ayant voulu les violer, Albuferiz, roi de Tenez, prince puillant & ambitieux, profita de cette occafion pour prendre les armes: il s'empara de la ville de Bugeya ou Bugie, & pouffant ses conquêtes il obligea le roi de Trémecen de lui demander la paix; ils convinrent que le roi de Tenez garderoit ce qu'il avoit conquis, & que celui de Trémecen lui payeroit tribut, ce qui s'exécuta jusqu'à la mort du premier qui partagea ses états entre les trois enfans; l'aîné cut le royaume de Tenez, le second celui de Gigeri, & le plus jeune nommé Abdalnafiz, eut celui de Bugie. Ce dernier rompir avec le roi de Trémecen & lui fit la guerre avec succès. Alors les Algériens qui avoient toujours été tributaires du roi de Trémecen voyant la protection trop foible, se rendirent tributaires de celui de Bugie.

Du tems des conquêtes rapides d'Auruch Barberousse en Afrique, les habitans du royaume de Trémecen, mécontens de leur roi Abuzijen, appellerent le tyran, & lui offrirent le royaume. Barberouffe profitant de si belles disposi tions pour agrandir son pouvoir, manda à Cheredin son frere, à Alger, de lui envoyer incessamment quelques piéces d'artillerie & d'autres munitions de guerre; & quand il les eut reçues il marcha à grandes journées vers Trémecen, avec grand nombre de chevaux chargés des provifions. Le roi de Trémecen ignoroit l'infidélité de ses sujets; mais fachant que Barberoufle s'avançoit dans son pays avec des troupes il marcha à fa rencontre : ils se joignirent dans la plaine d'Aghad des dépendances d'Oran, & fe livrerent bataille. L'artillerie & la mosqueterie de Barberousse lui donnerent bientôt la victoire sur le roi de Trémecen, qui fut contraint de se retirer. Ses sujets lui firent trancher la tête, & l'envoyerent au vainqueur avec les clefs de la ville, & lui prêterent ferment de fidélité par leurs députés. Barberouffe fit fortifier Trémecen, jugeant bien que le pays d'Oran, n'aimeroit pas fon voisfinage: en effet, le marquis de Comarès, gouverneur de cette derniere place, étant paflé en Espagne en 1517, & ayant mené avec lui le prince Abuchen-Men ou Buhamu, héritier légitime du royaume de Trémecen, qui s'étoit réfugié à Oran, obtint des troupes de Charles V, pour chatser l'uturpateur. Il repassa aussi tôt en Afrique à la tête de dix mille hommes, & marcha vers Trémecen, guidé par Abuchen Men, auquel le jeune prince Selim & plufieurs Arabes & Maures de la campagne se joignirent. Barberousse aux premieres nouvelles de cette expédition, fortit avec quinze cents Turcs armés d'arquebuses, & cinq mille Maures à cheval. A peine fut-il forti hors des portes de la ville, que son conseil fut d'avis d'y rentrer & de s'y retrancher; mais s'appercevant que les habitans de Trémecen avoient quelque mauvais dessein contre lui, il prit le parti de se retirer à la faveur de la nuit avec tous ses foldats Turcs, & de prendre la route d'Alger. Le général Espagnol, averti de son évasion, lui coupa chemin, & le joignit au paslage de la riviere Huexda, à huit lieues de Trémecen. Barberousse se voyant perdu, fit semer dans Je chemin tout fon or & fon argent, ses bijoux & la vaisfelle, pour amufer les Espagnols & avoir le tems de passer la riviere avec ses troupes; mais les Espagnols méprisant ces Tichesses, chargerent vigoureusement les Turcs, qui faifoient l'arriere garde. Barberousse repassa aufli tot la riviere avec son avant-garde, & après avoir tous combattu comme des lions, ils cedérent au nombre, & Barberoufle fut massacré avec toute ses troupes. Le marquis de Comarez après cette victoire, marcha vers Trémecen & y entra, faisant porter la tête du tyran au bout d'une pique; il mit Abuchen-Men en poffeffion du royaume.

Abuchen-Men paya toute sa vie le tribu qu'il avoit promis aux Espagnols. Après sa mort, fon frere Abdala, flaté de l'appui des Algériens, ne voulut rien payer, & depuis ce ne furent que de continuelles révolutions dans ce royaume, les Espagnols dépossédant celui que les Algériens mettoient sur le trône, & ceux-ci chassant réciproquement les princes que les Espagnols soutenoient. Pendant ce tems, le chérif Mahamet, après s'être rendu maître du royaume de Fez, ellaya de s'emparer de celui de Trémecen, mais les Algériens le chasserent, & à la fin cet état demeura au pouvoir de ces derniers, qui le poflédent encore actuelle ment, du moins pour la plus grande partie.

Les rois de Trémecen vivoient autrefois avec beauc ucoup

de magnificence, & étoient les plus anciens princes & les plus considérables de l'Afrique. Ils ne se montroient guères que les vendredis pour aller à la mosquée, & ne donnoient audience qu'à ceux de leur confeil, & aux officiers de leur naison, par les mains desquels toutes les affaires paffoient. La principale charge de l'état étoit celle de mezuar, qui, comme viceroi ou connétable, levoit les troupes, les payoit, les licencioit, & donnoit les charges de la maison du roi. La seconde charge étoit celle de chancelier ou secrétaire d'état, qui tenoit le sceau, & faifoit les expéditions avec le roi. Le troisiéme officier étoit le grand trésorier ou sur-intendant, qui avoit la charge de tous les revenus & du trésor, & avec un mandement signé du roi, fournissoit au trésorier ou payeur général, qui étoit le quatriéme officier de l'état, tout ce qu'il falloit pour la dépense, tant ordinaire qu'extraordinaire. Le cinquiéme officier étoit celui de gouverneur du palais royal, qui avoit la garde du roi. Il y avoit outre cela le grand écuyer, & ceux qui avoient la direction des estafiers, des chameaux & des tentes, & autres semblables emplois qui obligeoient à servir en personne. Tous ces gens avoient sous eux des officiers & des compagnies de cavalerie qui en dépendoient. Ils s'habilloient magnifiquement, & le piquoient de donner de riches harnois à leurs chevaux. Quand le roi montoit à cheval, sa garde ordinaire étoit de douze ou treize cents chevaux; & lorsqu'il s'agissoit de quelque entreprise, il mandoit les chefs des Arabes, les communautés de Bérebéres, & quelques compagnies d'habitans qu'ilsn'entretenoit que durant la guerre; il partageoit entre les gouverneurs & les principaux chefs tous ses sujets & toutes ses places comme des commanderies. Les Turcs ne donnent pas maintenant dans cette magnificence; car celui que le dey d'Alger envoie commander dans le royaume, n'a pas un équipage royal; & comme il ne se fie pas aux habitans, toute la garde est composée de Turcs & de renégats.

Les campagnes de Trémecen font arides, montueuses, & les environs de la ville font des plaines presque toutes désertes. Les campagnes qui font vers le septentrion du côté de la mer font fertiles en bleds & en pâturages, & rapportent beaucoup de fruits. Il y a dans ce royaume un nombre d'Arabes très-belliqueux qu'on nomme les Galands de Mélione. Ils font divisés en cinq tribus, qui sont Uled Abdala, Uled Mussa, Uled Hacix, Uled Suleyman, & Uled Amar. Elles dominent sur les Bérebéres. Dans toutes les quatre provinces il y a vers le couchant plusieurs nontagnes qui abondent en bled & en bétail; elles sont peuplées de nations très-vaillantes. Il y a peu de villes en ce royaume; mais elles sont bien situées, & les habitans en sont à leur aise, se traitant bien à la mode du pays; ils font un grand commerce en Guinée, en Numidie & ailleurs. Les Arabes des déserts y font en grand nombre, & se soucient fort peu des rois de Trémecen, parce qu'ils se retirent, quand la fantaisie leur en prend, dans les déserts de la Numidie, où l'on n'a garde de les suivre. Ils reçoivent au contraire des pensions de la part des rois pour maintenir le calme dans le pays; ils se soulevent quand il leur plaît, & prennent le parti de celui qui les paye le mieux. Ceux qui demeurent sur les montagnes sont les Bérebéres, les Zénétes, les Hoares, les Cinhagiens & les Azuages, tous braves gens. Ils s'habillent & vivent mieux que ceux de la Mauritanie Tingitane; ils font aussi mieux armés qu'eux, & savent manier le fusil avec plus d'adresse; ils ne sont pas fort ennemis des chrétiens, parce qu'ils ont beaucoup de commerce avec eux; enfin, ils ne sont pas si opiniatres, ni de si mauvaise humeur que ceux du royaume de Maroc.

TREMECEN, TELEMICEN & TELENSIN, ville d'Afrique, dans la Barbarie, capitale du royaume auquel elle donne son nom, à douze lieues de la mer Méditerranée. Cette ville, que les anciens appelloient Timisi, & que Ptolomée met à 13d so' de longitude, & à 334 10' de latitude, est fort grande. Elle est à sept lieues de la mer Méditerranée du côté du midi. Elle doit sa fondation aux Magaroas d'entre les Zénétes; mais ce n'étoit alors qu'une petite place qui servoit comme d'une fortereffe contre les Africains des déserts. Elle s'accrut depuis des ruines de Haresgel, & devint tous les jours plus illustre par la résidence des rois de Trémecen, qui en firent leur capitale, à cause de sa situation avantageuse dans une belle plaine. Le dessein des places & des rues y est d'un fort bel ordre, & les boutiques

dès

dis

arts fleurissoient. Elle est peuplée comme les autres villes du royaume d'Alger, de pauvres Arabes, de Maures & de Juifs. Il y a toujours une bonne garnison. Le bey du Ponent y fait la résidence dans le tems que la ville d'Oran se trouve entre les mains des Espagnols. La ville de Trémecen est très-recommandable aux Maures, à cause d'un sépulchre qui est auprès ; c'est celui d'un morabou, appellé Cidiben-Médian, réputé pour saint, & auquel on attribue des miracles. Il y avoit autrefois, dans son district, de grandes & belles villes, qui ne font à présent que de misérables villages. Elle a été épiscopale; fon territoire confine avec le mont Atlas, qui sépare le royaume de Fez de celui d'Alger.

TREMILLE, nom qu'on donnoit anciennement à la Lycie, selon Etienne le géographe.

TREMITHUS, village de l'isle de Chypre, felon Etienne le géographe. Ptolomée, 1.5, c. 14, en fait une ville qu'il place dans les terres. Elle devint épiscopale, & son évêque est nommé Théopompe dans le premier concile de Constantinople. Cette ville est appellée TREMITHOPOLIS, dans une médaille qui se trouve dans le recueil de Goltzius. Ortelius, qui cite Lusignan, dit que c'est aujourd'hui un village appellé TREMITUNGHE. * Conc. gener. p. 365.

TREMITI ou les ISLES DE TREMITI, ifles du golfe de Venise, sur la côte d'Italie, de la dépendance du royaume de Naples. Elles sont à quelques lieues de distance de la côte de la Capitanate du côté du nord. Les anciens les nommoient DIOMEDEE INSULA. Voyez cet article. Pline, 1. 10,6.44, parle d'une forte d'oiseaux nommés Diomédéens, qu'on voyoit dans celles de ces isles où étoit le tombeau de Diomède. Ces oiseaux, que Juba appelle Cataracte, sans doute à cause de l'impétuosité avec laquelle ils fondoient de haut en bas sur leur proie, ne se trouvent point ailleurs. Ils ont des dents, leurs yeux font de la couleur du feu, & pour le reste, ils font tout blancs. Ils ont toujours deux chefs, l'un qui conduit la troupe, l'autre qui la rassemble; mais ce qu'il y a de plus remarquable, ajoute Pline, c'est que ces oiseaux ont l'instint de discerner les personnes; car ils fatiguent par leurs cris les Barbares qui arrivent dans cette ifle, & caressent au contraire les Grecs.

des artifans & des marchands y font rangées comme dans
Fez; mais les maisons n'y sont pas si bien bâties, ni avec
tant de dépenses. Il y a par toute la ville quantité de super-
bes mosquées qui ont de grands revenus, & très-bien
pourvues de tout ce qui est nécessaire. Il y a outre cela
cinq principaux colléges d'une belle architecture, bâtis
par quelques rois d'entre les Zénétes, & rentés pour l'en-
tretien d'un certain nombre d'écoliers qui y demeurent, &
qui y ont des maîtres pour leur enseigner toutes les scien-
ces naturelles, & les instruire dans les matieres qui con-
cernent leur religion. Il y a aussi beaucoup de bains & des
hôtelleries à la mode du pays, pour la commodité des
marchands qui y trafiquent. Le quartier de la ville le plus
peuplé est celui où demeurent les Juifs, qui étoient autre.
fois fort riches; mais qui ayant été pillés à diverses repri-
ses, font restés fort pauvres, quoique les Turcs & le Mau-
res les traitent mieux, que le chérif ne traite ceux de Fez,
car ils leur laissent plus de liberté à trafiquer. La ville est
embellie de plusieurs fontaines, dont les eaux sont condui-
tes par des canaux souterreins l'espace de trente lieues de
Numidie. Les rois de Trémecen ont toujours donné ordre
de n'en point laissler découvrir les conduits, de peur qu'on
ne la détournât si la ville venoit à être affiégée. Les murail-
les de la ville sont belles & hautes, garnies de plusieurs
tours. Il y a cinq portes principales, dans lesquelles il y a,
des corps de garde, & des maisons pour les fermiers des
entrées. Hors de la ville, du côté du midi, est le palais du
roi, bâti comme une forteresse, où sont divers corps de
logis avec leurs jardins & leurs fontaines. Ce palais a deux
portes, l'une pour sortir à la campagne, & l'autre pour en-
trer dans la ville. Autour de la ville il y a de beaux jardins &
des maisons de plaisance, où durant la paix, les habitans
qui font à leur aise vont demeurer l'été, parce qu'outre
que ce sont des lieux agréables, il y a des sources dont l'eau
est très fraiche. Ajoutez à cela de grandes contrées remplies
de vergers & d'oliviers, où l'on recueille quantité d'huile
& toutes fortes de fruits comme en Europe. On y voit en-
core de grandes treilles qui portent du raisin délicieux; on
le fait fécher au soleil, & il se garde toute l'année. A une
lieue de la ville font plusieurs moulins sur le bord de la ri-
viere Ceffif. Cette ville est gouvernée comme celle de Fez,
il y a des juges, des sergens, des notaires, des avocats &
des procureurs pour les causes civiles & criminelles, qui font
jugées suivant le droit de Fez. Le peuple y est divisé en trois
corps : celui des marchands, l'autre des artisans & le troi-
fiéme de la noblesle, qui comprend les courtisans & les gens
de guerre. Les premiers sont bonnes gens, fidéles en leur
commerce, qui vivent avec beaucoup d'ordre & de poli-
ce; ils font faciles à être gouvernés. Les étrangers se louent
de leur civilité: leur principal négoce se fait dans la Guinée,
où ils vont porter leurs marchandises tous les ans ; ils en rap-
portent de l'or de Tibar, de l'ambre gris, du musc, de la
civette, des négres, &c. Ce trafic se fait par change avec
tant d'avantage du côté de ceux de Trémecen, qu'il ne faut
que deux ou trois voyages à un marchand pour l'enrichir;
& c'est ce gain aussi qui les détermine à traverser avec mille
dargers les déserts de la Libye. Les artisans sont gens fim-
ples & doux, dont le plus grand soin est de travailler poli-
ment, & de faire des ouvrages achevés. On y fait des casa-
ques, de riches tapis, des sayes & des mantes si fines, qu'il
s'en trouve qui ne pesent pas dix onces; outre cela de ri-
ches harnois à la généte avec de beaux étriers, des mors,
des éperons & des tétieres de la meilleure façon d'Afrique;
les artisans font presque tous à leur aise. Les gentilshomines
& les gens de guerre se piquent fort de noblesse & de va-
leur, ils ont plusieurs droits & prérogatives qui les distin-
guent des artisans. Ils s'habillent communément d'assez bon
goût, de ferge, de toile, de soie. Les femmes sont belles, &
s'habillent comme à Maroc; mais les fêtes, les noces & les
feftins se font de la même sorte que dans Fez, quoique.
ceux de Trémecen ne soient pas si voluptueux ni si délicats.
Telle est la description que Marmol donne de cette an-
cienne ville; les chofes font beaucoup changées depuis le
tems où il écrivoit. Les murailles de Trémecen sont encore
affez bonnes & flanquées de tours. Il y a cinq portes avec
des ponts-levis & quelques fortifications suffisantes pour la
défendre contre les rois voisins du royaume d'Alger; mais
on ne reconnoît plus que de tristes restes de cette ville,
dont les anciens historiens & même les modernes, parlent
avec tant d'éclat & de distinction, & où les sciences & les

TREMON. Euftathe, in Dionyfium, dit qu'on nommoit ainsi un lieu voisin de l'ifle de Delos, & que l'ori. gine de ce nom venoit des fréquens tremblemens de terre auxquels cette isle est sujette. Lycophron fait aussi mention de ce lieu; & Ilacius, qui remarque que c'étoit l'endroit où Ajax avoit été enterré, ajoute qu'il étoit situé près de Tenos & de Mycone.

TREMONT, lieu de France, au duché de Bar, dans le diocèse de Toul. Son église paroissiale est dédiée à faint Menge. Le chapitre de Liverdun en est parton. Cette église fut érigée par M. de Billy. La cure perçoit le tiers des groffes & menues dîmes, & l'abbé de Montiers en Argone, ordre de câteaux, les deux autres tiers. Le château de Renesson, où il y a une chapelle dédiée à Notre-Dame, en dépend.

TREMOUILLE (La) OU LA TRIMOUILLE, ville de France dans le Poitou, diocèse & élection de Poitiers, sur la riviere de Benaise, à douze lieues de Poitiers, à l'orient, aux confins de la Marche. Cette ville a été érigée en duché, & donne le nom à l'illustre maison de la Tremouille.

TREMP, petite ville d'Espagne, dans la Catalogne, au marquisat de Noguera, sur le Noguera - Pallaresa. Cette ville est remarquable par la grande quantité de noblesse qui s'y trouve, car bien qu'elle ait à peine deux cents feux, il y demeure plus de vingt maisons nobles qui poffedent des terres seigneuriales. * Delices d'Espagne p. 627.

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1. TREMULA, ville de la Mauritanie Tingitane. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de Procolofida à Tingis, à douze milles au-dessus d'Oppidum-novum.

2. TREMULA, ville d'Espagne, selon Prolomée, 1.2, c. 6: il la donne aux Baftitains, & on croit que c'est la même que la Turba de Tite Live. Voyez ce mo.

TRENT OU TRENTE, riviere d'Angleterre. Elle a fa source en Staffordshire, passe par les provinces de Darby, Nottingham & Lincoln, où elle se décharge dans l'Humber. Elle arrose en passant Nottingham, Newarck & Tome V 00 000 9

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Ganesborough. C'est cette riviere qui divise l'Angleterre en deux parties, l'une septentrionale & l'autre méridionale. * Etat présent de la grande Bretagne, t. 1, p. 16.

TRENTE, ville d'Italie, dans la marche Trévisane au Trentin, dont elle est la capitale. Elle est située au bas des Alpes, à quatre milles du lac de Garde, à fix de Bolzen, à huit de Verone, & à vingt-quatre d'Inspruck. Cette ville bâtie sur la riviere d'Etsch ou Adige, se trouve dans une belle vallée, sur un rocher plat, d'une espéce de marbre blanc & rougeâtre. La vallée ou la plaine est environnée de montagnes, presque toute l'année couvertes de neiges. La ville de Trente est fort ancienne. Strabon, Pline & Prolomée en font mention. Elle dérive son nom de trois ruisseaux, qui des montagnes voisines entrent dans la ville, & fa fondation est attribuée aux anciens Toscans. Après ceux-ci, les Cénomans la doivent avoir réparée & élargie. Elle a obéi successivement aux Romains, aux Goths & aux Lombards. Ensuite elle a fait partie du domaine des ducs de Baviere. Aujourd'hui l'évêque de Trente en est le seigneur, pour le temporel & le spirituel. Il est prince de l'Empire, & pofléde toute la comté de Trente avec plusieurs autres villes, bourgs & seigneuries, en vertu de la donation qui lui en fut faite l'an 1027, par l'empereur Conrad II, & confirmée par les empereurs Frédéric I & II. Il reconnoît pourtant pour son protecteur le comte de Tirol, qui, pendant la vacance du siége, envoye à Trente un gouverneur, qui commande jusqu'à ce que l'évêque foit élu.

Le circuit de la ville, qui est d'un simple mur, n'est guèrès que d'un mille d'Italie. Ses rues font larges & bien pavées, & fes maisons sont assez agréables & folidement bâties. La cathédrale mérite d'être vue, elle est dédiée à saint Vigile, évêque & martyr, dont le corps y est conservé avec celui de sainte Maxence, sa mere. Le chapitre est composé de nobles & de lettres, qui ont droit d'élire leur évêque. On montre dans une chapelle de la cathédrale le crucifix miraculeux, fub quo jurata & promulgata fuit synodus. L'église où ce concile a tenu ses assemblées, s'appelle sainte Marie Majeure; elle est petite & bâtie d'un vilain marbre, dont les carreaux ne font que dégrossis. Les orgues de cette église sont d'une extraordinaire grofleur. On y voit dans un grand tableau le concile représenté. Dans l'église de saint Pierre est le corps du petit faint Simonin. Son histoire dit que l'an 1276, les Juifs déroberent l'enfant d'un cordonnier nommé Simon, & qu'après lui avoir tiré tout fon sang, d'une maniere extrêmement cruelle, pour s'en servir dans la célébration d'une de leurs fêtes, ils jetterent le cadavre dans un canal, qui passe encore présentement dans la maison où la chose est arrivée, & où s'assembloit alors leur synagogue. Le corps fut porté par le ruisseau dans la riviere, & rapporté par des pêcheurs. L'affaire fut découverte, & les Juifs furent convaincus; on en pendit trenteneuf, & les autres furent bannis de la ville à perpétuité, Sixte IV, qui étoit pape alors, ayant été informé de tout le fait, canonisa l'enfant ; & il lui laissa le nom de Simomin qu'il portoit, & qui est le diminutif de celui de Simon, le nom de fon pere. Il n'avoit que vingt-huit mois quand il fut martyrisé. On voit le corps dans une châffe, qui est sur l'autel de la chapelle qu'on lui a dédiée. On garde aussi dans une armoire qui est à côté, un couteau, des tenailles, quatre grandes aiguilles de fer, dont ses bourreaux le tour. menterent, & deux gobelets d'argent, dans lesquels on dit qu'ils burent son sang.

Les trois églises dont il vient d'être parlé, sont paroissiales; & il y en a encore une quatriéme qui porte le nom de sainte Marie Magdelaine. Il y a deux maisons religieuses, l'une d'hommes, de l'ordre de faint Auguftin, & l'autre de filles de l'ordre de la sainte Trinité. Dans les fauxbourgs on compte cinq autres églises; faint Dominique, saint François, saint Laurent, faint Bernard & fainte Claire. Outre cela, il y a quatre hôpitaux. Les portes de la ville de Trente font au nombre de quatre; celle de Saint-Martin, celle de Saint-Laurent, celle de Sainte-Croix & celle d'Aquilée. On vante le pont qui est sur la riviere sans qu'on puiffe dire ce qu'il y a d'admirable. On représente de même le palais de l'évêque comme un édifice grand & fuperbe, quoique réellement cette maison soit basse & de médiocre grandeur, pour un évêque seigneur spirituel & temporel d'un évêché, qui est d'une allez grande étendue. Ce prince étoit autrefois fort riche, mais cela a changé. Par un traité fait avec les

Vénitiens, il condamne ses sujets aux galeres pour le fervice de la république, sur les terres de laquelle il peut faire paller une certaine quantité d'huile sans payer d'impôts.

Cette ville a été désolée plusieurs fois par les inondations. La riviere se déborde souvent, & les torrens de Levis & de Ferfène tombent quelquefois des montagnes, ec une impétuosité si terrible, qu'ils entraînent de gros rochers, & les roulent jusques dans la ville. L'air de la ville de Trente est fort sain, quoique dans l'été il y ait de grandes chaleurs, & que pendant l'hiver il y fasse un froid excetlif. La ville est séparée en deux quartiers: le plus grand est habité par les Italiens, & l'autre par les Allemands. Ces deux Mémoires

langues sont communes dans cette ville. (a)

divers.

TRENTIN, (Le) pays d'Italie, borné au nord par le Tirol, au levant par le Feltrin & le Bellunois du Trevisan Vénitien, au midi par le Vicentin, le Veronèse, le Breslan & le lac de Garde ; & au couchant encore par le Breffan & par une partie du lac de Garde. Ses anciens habitans sont les TRIDENTINI de Pline, que les François nomment aujourd'hui Trentins, les Italiens Trentini, & les Allemands Trienter. Quelques-uns veulent mettre le Trentin en Allemagne, prétendant qu'il fait partie du Tirol; c'est une erreur. La ville de Trente étoit dans la dixiéme région de l'ancienne Italie ; & l'Italien est encore le langage vulgaire du pays. Généralement parlant, le pays est allez fertile. Il produit du grain, beaucoup de vin & de l'huile. Ses principaux lieux font:

Trente, Nago, Madrutzo, Boveredo,
Toblino, Torbolé, Arco, Bolzano.

TRÉON, bourg de France, dans la Normandie, près de Dreux. M. le prince y campa en 1562, avant la bataille de Dreux.

TREPORT, bourg de France, dans la Normandie, au pays de Caux, avec un port de mer & une abbaye de l'ordre de S. Benoît, en latin Ulterior Portus, quoique le nouvel historien du pays de Caux paroisse mieux fondé à croire que c'est Treiz Port du celtique Treiz, qui signifie fable grevé. Ce bourg est à fix lieues de Dieppe & d'Abbeville, à trois quarts de lieue au dessous de la ville d'Eu, & séparé de la Picardie & du diocèse d'Amiens par le canal de la riviere de Brefle, qui se jette dans la mer en fortant du port de Treport. Le quai est pavé, très-bien terratlé & revêtu de bonnes pierres; & le canal d'entrée est accompagné de deux longues jettées de bois; afin que les grosses barques puissent aborder facilement. L'église paroiffiale de ce bourg est dédiée à saint Jacques; elle est sur le penchant de la côte, & très bien bâtie, d'une moyenne grandeur, avec une tour sur le portail. Les cinq culs-de-lampes qui dépendent des traverses de la voûte de la nef, sont très-grands, & des plus beaux que l'on voye dans le diocèse de Rouer. L'église de l'abbaye consacrée à saint Michel, est bâtie vers le plus haut de la côte, ainsi que la maison des religieux. Le chœur est grand, & un large corridor y regne tout autour; la croisée est assez vaste, mais la nef a été détruite. Cette abbaye fut fondée en 1036, par Robert, comte d'Eu, & réformée en 1660, par les bénédictins de la congrégation de faint Maur. Ramerus & Drego en ont été les premiers abbés. Les habitans de Treport s'occupent fort à la pêche qui est assez bonne à leur côte; ils labourent aufli des terres, & les filles travaillent à la dentelle. Ils vont à la ville d'Eu pour la justice, mais ils ont un maire & deux échevins pour la police. La grande rue de ce bourg est vaste & bien pavée; on y voit plusieurs hôtelleries, & il y a une douzaine de chassemarées qui voiturent du poisson à Paris; on y tient marché le mardi & le samedi, & une foire à la faint Michel. * Corn. Dict. sur des mémoires dresses sur les lieux en 1702.

TREPSEDI, peuple de l'Asie mineure. Ce peuple ne subsistoit plus du tems de Pline, 1.5, 6.30, ni même du tems d'Eratosthène qu'il cite.

1. TREPTOW, en latin Treptovia, ville d'Allemagne, dans la Pomeranie, dont l'une est appellée TREPTOW SUR LE REGA ou nouveau TREPTOW, & l'autre TREPTOW SUR LE LAC DE TOLL; les anciens les ont nommées TRIBETOW. La ville située sur la riviere Rega fut, avec le village Krechhausen l'an 1285, entourée d'une muraille, après que le duc Boleslas IV l'eut achetée de l'abbé de Belbock, à qui

!

elle appartenoit par libéralité des anciens ducs, & il lui accorda les droits des villes d'Allemagne. On fait pourtant déja mention de cette ville dans la matricule de Pudglaw lan 1175. Anaftafie, veuve de Boleflas II, y fonda un couvent de religieuses l'an 1223, appellé aujourd'hui cour de Cuifine. Les bourgeois peuvent trafiquer sur mer par le moyen de la riviere Rega. Il y a foire içi le jour de S. Pierre & S. Paul, & après le dimanche Efto mihi. Les Impériaux voulurent surprendre cette ville en 1630, & firent tous leurs efforts pendant la nuit pour en ouvrir par force deux portes, mais on leur fit fi bonne résistance, qu'ils furent coutraints de se retirer. Proche de la ville on voit les ruines du monastère de Belbock ou Bialbuck, qui veut dire Dicublanc, de l'ordre des prémontrés; il avoit été richement fondé par Bogislas I, & Cafimir 1, ducs de Pomeranie. * Zeyler, Top. Pomer. p. 116.

2. TREPTOW, SUR LE LAC DE TOLL, dit aussi VIEUX TREPTOW, parce que c'est une ville fort ancienne, est situé aux confins du duché de Meckelbourg. Elle étoit autrefois plus forte & mieux peuplée qu'aujourd'hui ; il y avoit aussi un monastère. Elle tient trois foires par an, & elle a de petites rivieres fort saines, dont la campagne est arrosée. L'évêque Othon de Bamberg fit convertir par ses prêtres les habitans à la foi chrétienne. L'an 1468, les ducs de Meckelbourg affiégerent cette ville, & l'obligerent par le feu de se rendre. Après avoir réduit la moitié de la ville en cendres, ils y mirent une garnison de deux cents hommes; mais le duc Wartislas qui s'étoit engagé de défendre les places de la Pomeranie antérieure, reprit la ville par stratagême; il avoit envoyé au-devant un chariot accommodé d'une façon qu'étant au milieu de la porte il se rompit; là-dessus les Pomeraniens qui étoient tout proche en embuscade, fortirent en foule, entrerent par force dans la ville, & fe rendirent maîtres de la garnison de Meckelbourg. L'an 1631, les Impériaux en fortirent, ne trouvant pas à propos d'y attendre le roi de Suéde, qui s'empara de la ville fans

peine.

TRERES. Voyez TRERUS. TRERIENSES, peuples dont parle Pline, 1.8, d'après Théophrafte. Quelques exemplaires lisent ETRERIENSES; mais le pere Hardouin aime mieux lire RHOETIENSES avec Ælien, hist. anim. l. 11, 6.8, qui dit comme Pline, que ces peuples furent chassés de leur ville par les Cloportes. Dans un endroit Ælien écrit Pontis, & dans un autre Purus ; cette derniere façon de lire est la mauvaise, selon le pere Hardouin. Quoi qu'il en soit, elles appuyent toutes deux la correction qu'il a faite. Rhytium, felon Pline & Etienne le géographe, est une ville de l'ifle de Créte, & RHOETIUM est une ville de la Troade, au lieu que les Trerienfes & les ETRERIENSES sont absolument nt incon

nus.

TRERO, riviere d'Italie, dans la Campagne de Rome, en latin Trerus. Elle naît proche d'Agnani, & prenant fon cours vers l'orient méridional, elle mouille Montollaneco, Gavignano, Frosinone, Ceccano, Pofi, Ceperano, & dans cette course s'étant grossie des eaux de la riviere de Cosa & de quelques autres, elle va se rendre dans le Garigliano, à Isoletta, aux confins de la terre de Labour. Magin ne nomme point cette riviere, il décrit seulement son cours. * Magin, Carte de la Campagne de Rome. Baudrand,

Dict.

TRERON. Voyez TRARON.

TRERONES, peuples qui faisoient souvent des courses à la droite du Pont-Euxin, dans les pays voisins, & jusques dans la Paphlagonie & dans la Phrygie. Ces peuples, dit Strabon, 1. 1, p. 61, étoient les mêmes que les Cimmériens, ou du moins quelque peuple d'entr'eux.

1. TRERUS, petite contrée de la Thrace, selon Etienne le géographe, qui nomme ses habitans TRERES. Ces peuples, felon Pline, 1.4, c. 10, habitoient aux environs de la Dardanie, de la Macédoine & de la Piérie. Thucydide, 1.2, p. 166, les met sur le mont Scomius, appellé Scopius par Pline, 1. 4, c. 10, & qui tient au mont Rhodope. Strabon, l. 1, p. 61, & l. 14, p. 647, dit qu'ils étoient Cimmériens d'origine, que comme ceux-ci ils firent des courses dans divers pays, & que la fortune les favorisa pendant long-tems.

2. TRERUS, fleuve d'Italie, dans le Latium. Strabon, 1. 5, p. 237, dir que ce fleuve mouilloit la ville de Fabrateria qui étoit sur la voie Latine.

I. TRES-TABERNÆ. Voyez TABERNA. 2.

TRES-TABERNÆ Ou TABERNA, ville d'Italie, dans le Brutium, aujourd'hui dans la Calabre ultérieure, au vicariat romain, sur le Simari. C'étoit, selon l'abbé de Commainville, une ville épiscopale, dont le siége fut transféré à Catanzaro l'an 1122.

3. TRES-TABERNÆ, lieu d'Italie, dans la Campagne de Rome, & où l'histoire Miscellanée, & Zozime, l. 2, disent que l'empereur Sévére fut tué par Maxence. Ciceron, lib. 2, Attic. ep. 10, qui parle de ce lieu, fait entendre qu'il n'étoit pas éloigné de la voie Appienne, & un peu plus loin que le marché d'Appius. Les chrétiens qui étoient à Rome allerent au-devant de faint Paul jusqu'au lieu nommé LES TROIS LOGES (Tres Tabernae.) L'itinéraire d'Antonin marque ce lieu sur la route de Rome à la Colomne, en suivant la voie Appienne, entre Aricia & Appii Forum, à dixsept milles du premier de ces lieux, & à dix-huit milles du second. Le nom moderne est CISTERNA. Voyez ce mot. * Act. 28, 15.

Langlet du Fresnoy s'est trompé en disant que c'est Cisterna; mais Holstenius dit Trillm Tabernarum vestigia haud procul inde in ipfa via appia conspiciuntur, & cela est vrai, dit D. Matheo Egitio, lettre à cet abbé.

Cette ville a été épiscopale. L'évêché fut transféré à Veletri, & de Veletri à Ostie. On trouve Decius Triumtaber. nenfis parmi les souscriptions du concile tenu à Rome l'an 487.* Hardouin, Collect. conc. t. 2, p. 877.

4. TRES-TABERNÆ, lieu de la Macédoine. L'itinéraire d'Antonin le marque sur la route de Dyrrachium, à Byzance, entre Scampis & Lychnidum, à vingt-huit milles du premier de ces lieux, & à vingt-sept milles du se

cond.

TRES-TURRES, Voyez TRIPYRGA.

TRESEN, selon Corneille, & TROSA, selon de l'isle, bourg de Suéde, dans la Sudermanie, avec un port sur la côte de la mer Baltique, à dix lieues de Stockholm vers l'orient méridional, & à quatre ou cinq lieues de Nykoping, vers le nord oriental.

TRESMES, duché-prairie de France, dans la Brie, du diocèse & de l'élection de Meaux. C'étoit ci-devant un comté qui a été érigé en duché-prairie sous le nom de Gesvres, en faveur de René Potier, comte de Tresmes en 1663.

TRESNEL, bourg & marquisat de France, dans la Champagne, diocèle & élection de Sens. Cette terre appartient au marquis du même nom, de la maison de Harville. Elle vaut quatre mille cinq cents livres de rente, releve du roi à cause de la grosse tour de Troyes, & a de très-belles mouvances. Le seigneur a la nomination de fix canonicats qui composent un petit chapitre dans ce lieu.

TRESOR, (Le) abbaye de France, dans le Vexin Normand, au diocèse de Rouen. Cette abbaye, qui est de l'ordre de câteaux, & bâtie pour des filles, est située sur la paroisse de Bus, à deux lieues de Saint-Clair sur Epte & de Vernon, près de Baudemont. L'église de l'abbaye est atlez grande, & les bâtimens des religieuses sont fort commodes. Le tout est fermé d'un enclos très-vaste & bien planté au pied d'une côte, à quelque distance des maisons de la paroiffe de Bus, dont l'église, construite près du château ou maison seigneuriale, flanquée de quatre bonnes tours aux quatre angles, porte le titre de Notre-Dame. M. Chastelain, chanoine de Paris, observa en y passant l'an 1685, que ces religieuses étoient alors les seules qui n'eussent pas encore cellé de chanter tout à notes, même les ténébres fériales, & que ce n'étoit que depuis 1683, qu'elles avoient ceffé de dire ténébres à cinq heures du matin. Le nouvel historien du Vexin dit que cette abbaye est de la filiation de Clairvaux, & de la dépendance des Vaux-de-Cernay; il met la fondation en 1228, sous le titre de Notre-Dame, par Raoul du Bu, sur son fief du Bu dans la vallée de Chantepie. Les religieuses furent tirées de l'abbaye d'Espagne, près d'Abbeville. Maurice, archevêque de Rouen, fit la dédicace de l'église en 1232. Saint Louis en est le prin cipal bienfaiteur. * Corneille, Dict. fur mémoires manuscrits.

TRESPORTAS, lieu de France, dans la Marche, du diocèse de Limoges, sous l'élection de Gueret. Les terres y font assez fertiles en seigle & bled noire, aveines & raves; les pâcages & les foins font affez bons. Il s'y fait un com○○○○○○ij

Tome V.

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