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ticulierement vers la mer, fur le bord de laquelle il y a plufieurs tours carrées, avec quelques piéces de canon. Quand on voit quelque vaiffeau en mer que l'on juge être un corfaire, on allume des feux dans ces tours pour avertir les bâtimens du pays de venir dans le port. La ville de Tripoli eft plus longue que large; elle eft fort peuplée ; & il y a bien fept à huit mille maisons. On fait monter le nombre de les habitans jusqu'à cinquante à foixante mille, tant Turcs que chrétiens & Juifs. L'air eft très-bon; la riviere qui y paffe fait tourner plufieurs moulins; il y a fur cette riviere un pont de pierres. La grande mosquée eft un très-beau bâtiment; c'étoit autrefois une églife chrétienne. La plupart des habitans demeurent l'été dans les jardins, qui font hors de la ville, du côté de la mer. Ils en ufent ainfi pour veiller à leurs vers à foie; auffi eft-ce le plus grand négoce qu'on y falle. Toutes les maifons ont des fontaines, & même des jets d'eau jusques dans les chambres. Il y a quatre maifons de religieux francs. Les capucins ont une très-belle église, auffi font-ils les curés de la nation françoife. Les jefuites y tiennent un collége. Les peres de terre- fainte y font aflez bien logés, & les carmes n'ont qu'une petite maifon.

3.TRIPOLI, village d'Afie, dans la Natolie, eft à trois milles de la mer Noire, & à trente-fix de Cerafonte. Arrien & Polybe en parlent, & la riviere qui fe jette dans la mer Noire, au-deffous de ce village, portoit apparemment le même nom que la ville, qui y fubfiftoit du tems de Pline. *Tournefort, Lettre 17.

1. TRIPOLIS, province & ville d'Afrique. Quant à la province, voyez l'article TRIPOLITANA PROVINCIA; pour ce qui eft de la ville, voici à quoi on doit s'en tenir. Ptolomée, 4. 4, 6. 3, marque dans cette partie de l'Afrique qui fut nommée depuis TRIPOLITAINE OU PROVINCE DE TRIPOLI, une ville appellée Neapolis, & qui étoit voifine du fleuve Cinyphus. Les exemplaires imprimés ajoutent que cette ville eft aufli appellée TRIPOLIS, mais cette addition eft fans doute une faute d'ignorance des premiers éditeurs ou des copistes, qui, ne connoiffant pas bien ce quartier d'Afrique, ont cru que la ville appellée TRIPOLIS de leur tems, étoit l'ancienne Leptis. Cette faute ne fe trouve point dans le manuscrit de la bibliotheque palatine, qui porte feulement que la ville Neapolis eft auffi appellée grande Leptis. Cela eft jufte, & Strabon remarque la même chofe. D'ailleurs, la ville Neapolis, felon Ptolomée, étoit entre la ville Abrotonum & le fleuve Cinyphe, fituation qui ne convient ni à la ville de Tripoli d'aujourd'hui, ni à celle qu'on nomme Tripoli Vecchio, & qui eft aujourd'hui détruite. Il s'en faut beaucoup que ces deux villes foient auffi près du Cinyphus que la grande Leptis. L'ancienne & la nouvelle Tripoli font beaucoup plus vers l'occident. Voyez

TRIPOLI.

2. TRIPOLIS, ville d'Asie, dans la Sourie. Voyez TRI

POLI, no. 2.

3. TRIPOLIS, contrée du Péloponnéfe, dans l'Arcadie. Elle fut ainfi appellée à caufe des trois villes qui s'y trouvoient, favoir, Callia, Dipœna & Nomacris.* Paufanias, Arcad. c. 27.

4.TRIPOLIS, contrée ou ville du Péloponnése, dans la Laconie, felon Tite-Live, l. 35, c. 27: il ne dit point fi c'étoit une feule ville ou une petite contrée, dans laquelle il fe trouvoit trois villes comme dans la Tripolis de l'Arcadie. Il femble néanmoins que c'étoit une petite contrée formée de trois villes ou bourgs; car Tite-Live dit qu'on y enleva une grande quantité d'hommes, & beaucoup de bétail. Aucun autre auteur ne connoît cette Tripolis.

S. TRIPOLIS, contrée de la Theffalie, felon Tite-Live, 1. 42, c. 53. Elle prenoit ce nom des trois villes Azorum, Pythium & Doliche qui s'y trouvoient. C'eft la Tripolis qu'Etienne le géographe met dans la Perrhébie; mais de quelle Perrhébie entend-t-il parler? Il y en avoit une au pied de l'Olympe, une autre au pied du Pinde, y en avoitil une auffi au pied des monts Cambuniens ? C'est ce qu'il faudroit pour pouvoir tout concilier. Cette TRIPOLIS eft furnommée SCEA par Tite-Live, c. 65, à moins qu'il n'en tende parler d'une autre TRIPOLIS qui nous feroit in

connue.

6. TRIPOLIS, ville de l'Afie mineure, fur le Méandre, & la premiere ville de la Carie, felon Ptolomée, lib. 5, sap. 2. Etienne le géographe la met auffi dans la Carie;

mais les notices épiscopales & celles des provinces de l'Empire la marquent dans la Lydie. C'eft auffi où la place Pline, l. 5, c. 29, qui nomme fes habitans TRIPOLITANI. Ezech. Spanheim, p. 888, rapporte l'inscription d'une ancienne médaille, qui prouve que cette ville étoit fur le Méandre: TPITOAEITON MAIANAP, c'est-à-dire, ces Tripolitains du Méandre ou fur le Méandre.

7. TRIPOLIS, lieu fortifié, dans le Pont, felon Pline, 1. 6, c. 4, qui y met un fleuve de même nom. Ce lieu eft placé par Arrien, 1 Peripl. p. 17, fur le bord du PontEuxin, entre Zephirium Argyria, à quatre-vingt-dix stades de Zephyrium, & à vingt ftades d'Argyria.

TRIPOLISSI, peuple de l'Epire, dans la Thesprotie, felon Etienne le géographe, qui dit, l. 15, que Rhianus les nomme auffi TRIPOLISSII,

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TRIPOLITANA REGIO ou TRIPOLIS, contrée d'Afrique, fur la côte de la mer Méditerranée, qui la baignoit au nord. Elle avoit à l'orient le fleuve Cinyps ou Cinyphus, la Libye intérieure au midi, & le fleuve Triton à l'occi dent. Solin, comme on l'a vu au mot TRIPOLIS, no. 1, eft le premier qui ait fait mention d'une Tripolis en Afrique : on a vu auffi qu'il n'en faifoit pas une ville, mais une contrée où il fe trouvoit trois villes. Achai, dit-il, Tripolin Lingua fua fignant de trium urbium numero Oea, Sabrata, Leptis-Magna. Ifidore de Séville a répété la même chose mais au lieu de TRIPOLIS, il dit TRIPOLITANA-REGIO; ce qui revient au même. Sextus Rufus & divers autres auteurs, qui ne font pas plus anciens, font auffi de Tripolis une province. Procope, Vandal. l. 2, c. 10, dit que Sergius en fut établi gouverneur par l'empereur Juftinien; & dans un autre endroit il dit, Edif. l. 6, c. ;, que le rivage fert de limite à la province de Tripoli, habitée par des Maures qui descendent des Phéniciens. Ils ont, pourfuit-il, une ville nommée Cidame. Il y a long-tems qu'ils font alliés des Romains: ils ont embraffé la religion chrétienne à la perfuafion de Juftinien. On les appelle alliés, parce qu'ils entretiennent fidélement la paix avec nous. Enfin, Procope ajoute que Tripolis eft éloignée de Pentapolis de vingt journées d'un homme de pied. Comme Pline donne quelquefois à la Pentapole le nom de province Pentapolitaine : Provincia Pentapolitana; de même de TRIPOLIS on a fait le nom de province Tripolitaine. Il paroît que cette province n'a commencé à être appellée du nom de ces trois villes que depuis Ptolomée; car tous ceux qui ont employé le nom de Tripolis, par rapport à l'Afrique, ont écrit depuis lui. Dans la fuite le nom de la province fut communiqué à l'une de fes principales villes. Voyez OEA & TRIPOLI, n°. 1.

La Tripolitaine eft connue comme une province dans les auteurs eccléfiaftiques. Elle renfermoit quelques évêchés. Voici ceux que fournit la notice épiscopale d'Afrique. Nous y joindrons les noms des évêques tels qu'ils y font marqués.

NOTICE DES ÉVÊQUES DE LA TRIPOLITAINE.

Calipides Leptimagnenfis,
Leo Sabratenfis,
Faftinus Girbitanus,
Cresconius Oenfis,

Servilius Tacapitanus.

TRIPOLUS, lieu de l'ifle de Créte, felon Héfiode, in Theogonia, cité par Ortélius. C'étoit la patrie de Plutus. Diodore de Sicile, l. 5, c. 77, dit la même chose.

TRIPONTIO, bourg d'Italie, dans l'état de l'Eglife, au duché de Spolete, fur la Néra, dans l'endroit où elle reçoit la Freddara & le Corno joints enfemble, environ à deux milles au-deffus de Ceretto. Ce bourg a pris fon nom de trois ponts qu'il a, l'un fur la Néra, l'autre fur la Freddara, & le troifiéme fur ces deux dernieres rivieres jointes ensemble. * Magin, Carte du duché de Spoléte.

TRIPONTIUM, lieu d'Angleterre. L'itinéraire d'Antonin le marque fur la route de Londres à Lincoln, entre fanavatia & Vennona, à douze milles du premier de ces lieux & à neuf milles du fecond. Cambden veut que TRIPONTIUM foit Towcester, (Torcefter) & que ce lieu foit déplacé dans l'itinéraire d'Antonin; Mais Thomas Gale, Brit. p. 99, a fait voir que TRIPONTIUM ne pouvoit être autre chofe que Dowbridge, près de Lilburne. Tome V. Q Q qq q q ij

TRIPYLUM, lieu de la Carie, felon Arrien, I. 1. Vite Alexandri, cué par Ortélius, qui croit que ce pourroit être une partie de la ville d'Halicarnaffe.

TRIPYRGA, nom que les habitans d'Athènes donnent aujourd'hui à un lac marécageux de la Morée, environ à une lieue d'Athènes. Ce lac ou marais étoit nommé, felon Xénophon, Phalaraa Palus, & il y avoit auprès un lieu nonimé Tripyrgia, à caufe de trois tours qui y étoient bâties. Du nom de ce lieu on a formé celui du lac, & de Tripyrgia on a fait par corruption Tripyrga. Wheler, Voyage d' Athénes, l. 3, p. 207, croit que ces trois tours pouvoient être des restes de la ville Limes. Du refte, ajoute-t il, ce lac s'étend en long du moins une lieue & demie fur la côte, & il fort dé fon extrémité orientale un petit ruiffeau qui fe jette dans la mer, affez proche de la pointe de la baie de Phalara, où il y a une petite églife ruinée, appellée S. Nicholo. C'eft apparemment ce lieu qui s'appelloit autrefois Colias promontorium.

TRIPYRGIA. Voyez TŘÍPYRGÁ.
TRIQUADRA. Voyez TIQUADRA.
TRIQUETRA. Voyez SICILE.

TRIQUIER, ancienne ville de France en Bretagne, étoit près de la petite riviere de Loquez, dans l'endroit qu'on nomme aujourd'hui Cosqucoudet, qui fignifie en breton vicille cité. Cette ville eut des évêques jusqu'en 836, qu'Haftan, roi des Danois, la prit & la ruina, & fon fiége épiscopal fut transféré à Tréguier.

TRISANTO, fleuve de la grande Bretagne. Ptolomée, 12, c. 3, marque fon einbouchure fur la côte méridionale de l'ifle, entre Magnus Portus & Novus Portus. C'eft préfentement Hampton-Water, autrement le port de Southampton, à l'embouchure du Teft on Toft.

TRISARCHI, village de la Marmarique. Ptolomée, 1. 4, c. 5, le place fur la côte du nome de Lybie, entre le port Selinus & Apis.

TRISAY. Voyez TRIZAY. TRISCHENE, ancienne villé de la grande Grece, au bord de la mer, fur le bord du fleuve Squillace. Cette 'ville, qui étoit épiscopale, fut détruite par les Sarrazins, & de les ruines on bâtit, mais plus loin de la mer, la ville de Taverna, felon Gabriel Bari.

TRISIDIS, ville de la Mauritanie Tingitane. Elle étoit dans les terres, felon Ptolomée, l. 4, c. 1. Marmol la nomme TENZERT, & dit que les écrivains arabes lui donnent le nom de Theart.

TRISIPENSIS, TRISIPELLIS, OU TRISIPELLENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province Proconfulaire. L'évêque de ce fiége eft nominé Victor, episcopus plebis Trifipenfis, dans la conférence de Carthage, no. 128. Il n'en eft point fait mention ailleurs, fi ce n'eft dans la lettre que les évêques de la province Proconfulaire, asfemblés au concile de Latran, écrivirent à Paul, patriarche de Conftantinople. Parmi les fuscriptions de cette lettre eft celle de Félix, episcopus fancta ecclefia Trifipellis ou Trifipelis, comme porte le manuscrit de Beauvais.

TRISITIDES. Voyez ORISTIDES. TRISMACRIA, fortereffe de la baffe Mafie. Procope, Ædif. l. 4, 6.7, dit qu'elle étoit fur le Danube, près du fort Centon, vis-à vis de celui de Daphné. Coulin, dans fa traduction de Procope, rend ce mot TRISMACARIA par TRAMACARISQUE.

6.10,

TRISMIS, ville de la balle Mafie. Ptolomée, l. 3, la nomme entre les villes qui étoient au voifinage du Danube. C'est la ville Trosmis de l'itinéraire d'Antonin, qui la marque fur la route de Viminacium à Nicomédie, entre Biroen & Arrubium, à dix milles du premier de ces lieux, & à neuf milles du fecond. TRISPLE, peuple de Thrace, felon Etienne le géographe, qui cite Hécatée. TRISSÜM, ville que Jazyges Metanaftes. TRIST ou Tris, ifle de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle Espagne, fur la côte méridionale de la baie de Campêche, à l'oueft de l'ifle de Port-Royal, dont elle n'eft féparée que par une crique fi étroite, qu'à peine un canot y peut nâger. L'ifle de Trift eft petite & balle, large de trois milles en quelques endroits, & longue de quatre, au plus, s'étendant vers l'eft & l'oueft: fa partie orientale eft inarécageufe, & pleine de mangles blancs; fon fud eft presque de même. L'oueft eft fec & fablon

Prolomée, l. 3, c. 7, donne aux

neux, & produit une forte d'herbe longue, qui vient en touffes affez minces. C'est une espéce de favana, où il croît quelques palmiers, qui font gros, & peu élevés. Le nord de l'oueft eft rempli de buiffons de prunes de coco, & de quelques arbres qui portent des railins. Le tronc de ces derniers arbres a deux ou trois pieds de circonférence, fept ou huit de hauteur, & pouffe enfuite plufieurs branches, qui s'étendent de chaque côté; l'écorce en eft noire & unie; fes feuilles font aflez grandes & ovales, & d'un verd foncé. Le fruit eft à peu près de la groffeur d'une prune, mais rond; fa couleur et noire, blanche ou rougeâtre; la peau de ce fruit eft très-mince & unie; le dedans eft blanc, mou, fpongieux, plus propre à être fucé que mordu, & il y a un gros no yau mou dans le milieu. Ce fruit croît le plus fouvent fur le fable auprès de la mer, ce qui fait que quelques unes de ces prunes font falées; mais ordinairement elles font douces, aflez agréables & fort faines. Le tronc de l'arbre qui porte des railins peut avoir deux ou trois pieds de circonférence: il monte jusqu'à fept ou huit pieds de haut ; & pouffe enfuite quantité de branches, dont les rejettons font gros & épais. Ses feuilles approchent affez de celles du liere, mais elles font plus larges & plus fermes. Le fruit elt de la groffeur des raifins ordinaires, & il y a quantité de grappes qui croiffent par tout l'arbre. Ce fruit devient noir quand il eft mûr. Le dedans eft rougeâtre, & il y a un gros noyau dur au milieu. Il eft agréable & fort fain; mais il a peu de fubftance, à caufe de la groffeur du noyau. Le corps & les branches de cet arbre fournis fent un bon chauffage; le feu en eft clair & ardent ; auffi les boucaniers s'en fervent d'ordinaire pour durcir les canons de leurs fufils, lorsqu'ils y trouvent quelques défauts. Les animaux que nourrit cette ifle, font des létards, des guanos, des ferpens & des dains. Outre les petits lélards ordinaires il y en a de gros, qu'on appelle léfards lions.' Ils font faits à peu près comme les autres; mais presque auffi gros que le bras d'un homme. Ils ont une grande crête fur la tête, qu'ils dreflent, lorsqu'on les attaque ;' mais autrement elle eft abattue. Il y a deux ou trois fortes de ferpens, dont quelques-uns font fort gros.

A l'oueft de l'ifle de Trift, tout près de la mer, on peut creu fer cinq ou fix pieds dans le fable, où l'on trou ve de très-bonne cau douce. Il y a d'ordinaire des puits tout faits, que les mariniers ont creufés, pour faire aiguade: mais ils font bientôt comblés, fi l'on n'a foin de les nettoyer. Il y avoit toujours quelques perfonces qui réfidoient dans cette ifle, lorsque les Anglois fréquentoient la baie de Campêche, & les plus gros vaiffeaux mouilloient toujours dans cet endroit, à fix ou fept braffes de fond, tout près du rivage; mais les petits navires pousfoient trois lieues plus haut, jusqu'à l'ifle d'un Buiffon.

TRISTAN D'ACUGNA, ifles de l'Océan Ethiopique. On les trouve à 4 ou 5d de longitude, fous les 36 & 37 de latitude. Tristan d'Acugna, général des vaiffeaux que le roi de Portugal envoya aux Indes en 1506, fit la dé couverte de ces ifles, ausquels il donna fon nom, qu'elles portent encore. Cette découverte fe fit, parce que s'étoit trop élevé dans fa route. * De l Ifle, Atlas. Conquêtes des Portugais dans le nouveau monde, l. 4, p. 333.

Triftan

1. TRISTENA, bourg de la Morée, dans la Sacanie, anciennement Nemea. Il est à quinze ou feize milles au midi de Corinthe, à l'entrée & au nord de la forêt de Triftena, autrefois la forêt Némée. Voyez NÉMÉE. * De Wit, Atlas.

2. TRISTENA, (forêt de ) forêt de la Morée, dans la Sacanie, au midi de l'ancien territoire de Corinthe. C'est la forêt Némée des anciens. Noyez NEMEA.

TRISTIACENSIS-SILVA, forêt dont il est parlé dans la vie de faint Richer, citée par Ortélius, qui croit que cette forêt pouvoit être dans la Gaule Belgique.

TRISTÒLUS, ville de la Macédoine. Prolomée, l. 3, c. 13, la range parmi les villes de la Sintique. Baudrand croit que c'eft aujourd'hui Tamoriza.

TRITEA, ville du Péloponnése, dans l'Achaïe propre, felon Strabon, l. 8, p. 341. Hérodote, Plutarque, Polybe, Thucydide & Etienne le géographe font auth mention de cette ville. Paufanias, 7.7, c. 22, qui écrir TRITIA, dit qu'elle étoit en terre ferme, à cent vingt ftades de Phere, & qu'elle étoit de la dépendance de Patras, parce qu'Augufte l'avoit voulu ainsi. Avant que

d'entrer dans la ville, ajoue-t-il, on, voit un magnifique tombeau de marbre blanc, plus précieux encore par les peintures de Nicias que par les ouvrages de fculpture dont il eft orné. Une jeune perfonne d'une grande beauté eft repréfentée affife dans une chaife d'yvoire: à côté d'elle eft une de fes femmes, qui lui tient une espéce de parafol fur la tête; de l'autre côté, c'est un jeune garçon, qui n'a point encore de barbe; il eft vêtu d'une tunique, & d'un manteau de pourpre par-deffus; près de lui eft un esclave, qui d'une main tient des javelots, & de l'autre des chiens de chaffe, qu'il méne en leffe. Les auteurs ne s'accordoient pas fur la fondation de cette ville. Les uns lui donnoient pour fondateur Celbidas, originaire de Cumes en Opique; d'autres Tritia, fille du fleuve Triton, laquelle, après avoir été prêtreffe de Minerve, fut aimée du dieu Mars, & que de ce commerce naquit Melanippus, qui bâtit une ville, & du nom de fa mere l'appella TRITIA. On voyoit, dans cette ville, un temple que les gens du pays nommoient le temple des plus grands Dieux. Leurs ftatues n'étoient que de terte; on célébroit leur fête tous les ans, avec toutes les mêmes cérémonies que les Grecs avoient coutume de pratiquer à la fête de Bacchus. Minerve avoit auffi fon temple à Tritia, avec une ftatue de marbre, & qui étoit d'un gout moderne, du tems de Paufanias; les habitans prétendoient qu'anciennement il y en avoit une autre, qui avoit été portée à Rome. Ces peuples obfervoient religieufement de facrifier tous les ans au dieu Mars & à Tritia.

On ne connoît, dit Paufanias, l. 6, c. 12, dans toute la Grece d'autre ville du nom de Tritée, que celle qui eft en Achaïe. Il fe peut faire néanmoins, ajoute-t-il, que du tems d'Hégéfarque Tritée fut une ville d'Arcadie, & qu'elle en ait été démembrée, comme quelques autres que nous connoiffons, & qui font foumifes au gouvernement d'Argos. Paufanias fait cette remarque, parce que dans une ancienne inscription, les habitans de Tritée étoient quali fiés Arcadiens; ce qui ponvoit être vrai dans le tems que cette inscription avoit été faite.-.

TRITE, ville qu'Etienne le géographe place au voifinage des colonnes d'Hercule.

TRITEA ou TRITEIA, ville de la Phocide, felon Pline, l. 4, c. 3. Etienne le géographe la place entre la Phocide & le pays des Locres Ozoles ; c'est-à-dire, aux confins de ces deux pays.

2. TRITEA ou TRITIA, ville de la Troade. Etienne le géographe, qui en parle, dit qu'elle avoit été bâtie par les Arifbæens.

TRITIA. Voyez TRITEA & TRITÆA. TRITIUM METALLUM, ville de l'Espagne Tarragonnoife. Ptolomée, l. 2, c. 6, la donne aux peuples Berones, qui dépendoient des Autrigones; ce qui pourroit faire croire que c'eft la même ville que Pline, 7. 3, c. 3, place chez ces derniers, & qu'il nomme fimplement TRITIUM. Il fe pourroit faire auffi que ce feroit la même que l'itinéraire d'Antonin nomme de même fimplement TRITIUM, qu'il met fur la route d'Afturica à Tarragone & d'Afturica à Bourdeaux, & qu'il marque, dans les deux roures, entre Deolrigula & Virovesca, à vingt-un milles de la premiere de ces places, & à onze milles de la feconde. Voyez l'article fuivant.

TRITIUM-TUBORICUM, ville de l'Espagne Tarragonnoife, felon Prolomée, 4. 2, c. 6, qui la donne aux Varduli. Il y a grande apparence que c'est le TITIUMTOBOLICUM de Pomponius Mela, l. 3, c. 1, & il ne feroit pas impoffible que ce fut la ville Tritium que l'ai néraire d'Antonin marque entre Varia & Olbia, à dix-huit milles du premier de ces lieux, & à égale distance du fecond. Dans cette route, l'itinéraire d'Antonin met Tritium à trente-fix milles de Virovesca, & dans les deux autres routes, rapportées dans l'article précédent, Tritium eft feulement à onze milles de Virovesca; ce qui oblige de dire qu'il y avoit deux villes du nom de TRITIUM ; & cette opinion eft foutenue du témoignage de Prolomée, qui les diftingue par les peuples à qui elles appartenoient & par leurs furnoms. La question feroit maintenant de favoir de laquelle de ces deux villes il eft parlé dans les decrets du pape Hilaire, p. 252, où on lit Veroviscenfium & Tritenfium civitas, pour Tritienfium civitas, auffi-bien que dans une ancienne inscription, rapportée par Ambr. Moralès, fol. 65, où l'on trouve ce mot TRITEENSI;

mais comme on ne s'eft pas encore accordé fur la jufte pofition d'une de ces villes, il eft difficile que l'on convienne fitôt, par rapport à ce qui peut convenir à chacu ne d'elles en particulier.

TRITOLİNUS-MONS, montagne d'Italie, dans la Campanie, près de Naples, entre Baies & Pouzzol, felon George Fabricius, qui dit qu'on la nommoit vulgairement Salviati. Ortélius croit que Tritolinus eft une faute d'imprimeur, & qu'il faut lire TRIFOLINUS. 1. S

I TRITON, marais de l'Afrique propre. Pline, c.4, qui cite Callimaque, dit que ce marais fut furnommé Pallantias, & Solin, c. 27, ajoute que ce furnom lui fut donné, parce qu'on vouloit que la déeffe Minerve fe fût regardée dans l'eau de ce marais. La déeffe fut réci proquement appellée Tritonia, du nom du fleuve Triton, qui fort de ce marais, & va fe jetter dans la mer Méditerranée. La raifon que Feftus en donne, c'est que ce fut fur le rivage de ce fleuve qu'on la vit pour la premiere fois. Pomponius Mela, . 1, c. 7, dit plus; car il veut que Minerve y foit née. Hérodote, l. 4, n°. 179, & Prolomée, 4, 6.3, reconnoiffent dans ce quartier un fleuve nommé Triton. Prolomée marque fon embouchure dans le golfe de la petite Syrte, entre Macodama & Tacapa; & le pere Hardouin dit que c'est aujourd'hui le Meleluş. 2. TRITON, riviere de l'Afrique propre. Voyez l'article précédent.

3. TRITON, marais au pied du mont Atlas, près de la côte de l'Océan Atlantique, felon Diodore de Sicile, 1. 3, c. 55, qui dit que ce marais fut defféché par un tremblement de terre.

4. TRITON, fleuve de l'ifle de Créte. Une tradition fabuleufe vouloit que Minerve fut née de Jupiter, près de la fource de ce fleuve, & qu'elle en eut pris le furnom de Tritogénie. Diodore de Sicile, 4. 5, c. 72, qui donne cette tradition pour une fable, dit qu'il y avoit de fon tems, à la fource de ce fleuve, un petit temple dédié à cette déelle.

5. TRITON, marais de la Thrace, felon Vibius Sequefter, qui rapporte que ceux qui s'y plongeoient neuf fois étoient changés en oifeaux. Voyez PALLENA.

6. TRITON, marais de la Cyrénaïque. Strabon lib. 17, pag. 836, qui en parle, le place près du promontoire Pleudopenias, où la ville de Bérénice étoit bâtie. Il y avoit, dans ce marais, une ifle, avec un temple dédié. à Vénus.

7. TRITON, ville de la Libye, felon le fcholiafte d'Apollonius, L. 4.

8. TRITON, lieu de l'Afie mineure. Conftantin Por phyrogénére le marque fur le bord de la Propontide. 9. TRITON, ville de la Barotie. C'eft le fcholiafte d'Apollonius qui en parle.

10. TRITON, torrent de la Bootie, felon Paufanias, 1. 9, c. 33, qui dit qu'il paffoit près du village d'Alalcomène. Les gens du pays lui avoient donné le nom de Triton, parce qu'ils avoient oui dire que Minerve étoit née fur les bords du Triton; comme s'ils ignoroient, ajoute Paufanias, que cela doit s'entendre non d'un fleuve de la Bootie, mais du Triton fleuve d'Afrique, qui eft formé par les eaux du lac nommé Triton, & qui va fe jetter dans la mer de Libye.

11. TRITON, fontaine de l'Arcadie, dans la ville d'Aliphére, ou dans fon territoire. Les habitans de cette ville avoient, dit Paufanias, l. 8, c. 36, une dévotion fingu liere pour Minerve, perfuadés qu'ils étoient que cette déelle avoit pris naillance chez eux, & qu'elle y avoit été nourrie. C'est dans cette idée qu'ils avoient érigé un autel à Jupiter Locheate ;fc'est-à-dire, à Jupiter qui accouche de Minerve, & ils avoient donné le nom de TRITON OU TRITONIS à une fontaine à laquelle ils attribuoient tout ce qu'on difoit du fleuve Triton d'Afrique.

TRITONIACA PALUS. Voyez PALLENA.

TRITONICE. Pomponius Mela, l. 2, c. 2, mettoit une ville de ce nom dans la bafle Mafie, & paffoit fous. filence la ville ToмI, l'une des plus confidérables de ce quartier. On s'eft apperçu qu'il y avoit faute dans cet endroit, & qu'au lieu de Tritonice, il falloit lire tum Toma ou Tomi; & c'est ainsi que lifent les dernieres éditions, Voyez ToмI.

1. TRITONOS, petite ville de la Macédoine, felon Etienne le géographe. Voyez TRITONOS, no. 2. QQqqqq ij

2. TRITONOS, petite ville de la Doride. Tite Live, 1. 28, c. 7, dit qu'elle fut prife par Philippe de Macédoine. C'eft apparemment la même qu'Etienne le géographe met dans la Macédoine.

TRITTAU, château d'Allemagne, dans la baffe Saxe, au pays de Vagrie, près de la riviere de Bille, entre Ham bourg & Lubec. Jean, comte de Vagrie, commença à le bâtir en 1342.* Zeyler, Topogr. Saxon. inf. p. 231.

Tous les géographes s'accordent à mettre Trittau dans la Stormarie, & non dans la Vagrie.

TRITTEA, ville de l'Achaïe, felon Etienne le géogra phe. Ce pourroit bien être la même que Tritea, dont cet auteur feroit deux articles fous deux orthographes diffé

rentes.

TRITTENHEIM, 'bourg d'Allemagne, dans l'arche vêché de Treves, Trevir. El. p. 38, entre Treves & Numayen. C'est la patrie de Jean Tritheme, abbé de l'ordre de S. Benoît, fameux par fes écrits, principalement pour l'hiftoire, & mort en 1516.

TRITTENSES, peuples du Péloponnéfe, dans l'Achaïe propre. Pline, 1.4, c. 6, entend par ce mot les habitans de la ville TRITEA ou TRITIA. Voyez TRITAA.

TRITTIA. Voyez TRITIA.
TRITUM. Voyez TRETUM.

l'ordre de citeaux, de filiation de Pontigny, & qu'on tient avoir été fondée l'an 1145, & unie à la congrégation de câteaux l'an 1195, fous Guichard, abbé de Pontigny. Elle a eu pour fondateurs des feigneurs de Poitou, nommés Arvée ou Hervée de Mareuil & Géofroi de Tiffauger. Elle vaut fix mille livres de rente. L'églife eft fous le vocable de l'Affomption. Il n'y refte plus qu'un religieux, à qui l'abbé commendataire donne une portion congrue.

TRIZEN. Voyez TROEZENE.

TRIZI, peuples voifins du Danube, au nord de ce fleuve, felon Etienne le géographe, qui cite Hécatée.

1. TROADE, contrée de l'Afie mineure, ainfi nommée de la fameufe ville de Troye fa capitale. Si on prend le nom de Troade pour tout le pays foumis aux Troyens, ou pour le royaume de Priam, il fe trouvera qu'elle comprenoit presque toute l'étendue du pays que l'on entend fous le nom des deux Myfies, & fous celui de petite Phrygie; mais fi on la reftreint á la province où étoit la ville de Troye, & qui étoit la Troade propre, elle fe trouvera ne comprendre que le pays qui eft entre la Dardanie au nord, & au nord oriental le pays des Leleges, à l'orient méridional l'Hellespont & la mer Egée au couchant. Ptolomée, l. 5, c. 2, qui renferme la Troade dans la petite Phrygie, y met les lieux fuivans,

TRITURITA, maifon de campagne en Italie, dans la
Toscane, fur le bord de la mer, près d'un port fort fré-
quenté, qui pourroit être celui de Livourne. Voici la des-
cription que Rutilius, itiner. l. 1, v. 527, donne de la Sur le bord de la mer Ægée.
maison & du port qui étoit contigu,
Dans le terres.

Inde Triturritam petimus, fic villa vocatur,
Qua latet expulfis infula pene fretis.
Namque manu junctis procedit in aquora faxis,
Quique domum pofuit condidit ante folum.
Continuum ftupui portum, quem fama frequentant
Pifarum Emporio divitiisque maris.

TRIVENTO, ville d'Italie au royaume de Naples, dans le comté de Moliffe, fur le Trigno, en latin TREVENTUM. Voyez Treventinates. Cette petite ville fe prétend évêché dès les premiers fiécles, mais avec peu de fondement. Cependant cet évêché eft exempt, par conceffion d'Alexandre III, & quoiqu'il fût dans la province de Bénevent, il s'eft choifi celle de Lanciano. Crescentius eft l'évêque le plus ancien que je trouve; il affifta au concile tenu à Rome l'an 853. * Hardouin, Collect. conc. 7.5, p. 79. Commainville, Table des évêchés.

TRIVER, Treves. Voyez ce mot, & AUGUSTA TRE

VIRORUM.

TRIVIA LUCUS & NEMUS. Voyez ARICIE. TRIVICUM, ville d'Italie, dans la Campanie, felon quelques-uns, & dans l'Apouille, felon d'autres, chez les Hirpini, à l'orient d'hiver d'Ariano, mais de l'autre côté de l'Apennin. Horace en fait mention dans fes fatyres, 1. 1, fat. 5, v. 79, où il ne lui donne pourtant que le titre de Villa. Quoi qu'il en foit, TRIVICUM devint dans la fuite une ville & même un fiége épiscopal. Le nom moderne eft TREVICO. Voyec ce mot.* Cluverius, Ital. ant. 1. 4, C. 9.

TRIULATTI, peuples des Alpes, & que Pline, l. 3, €. 20, met au nombre de ceux qui furent fubjugués par Augufte. Le pere Hardouin les met dans le diocèle de Senès, vers le bourg d'Alloz.

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TRIUMPHALE. Voyez IPASTURGI. TRIUMPILINI, peuples d'Italie, felon Pline, l. 3, c. 20, qui nous apprend qu'ils faifoient partie des Euga nei. Ils habitoient la vallée que l'on appella de leur nom TROMPLA, enfuite TROMPIA, que l'on connoît aujourd'hui fous le nom de TROPPIA. Voyez ce mot. Pline, un peu plus bas, nomme les TRIUMPILINI, au nombre des nations des Alpes, dont Augufte triompha.

TRIVY, lieu de France, dans la Bourgogne, au diocèse d'Autun. Il eft fitué en pays montueux, & tout le finage eft de même, c'eft pays de vallons. Les fiefs de l'abbaye de Cluni, Sevignon & Boisfan en dépendent, comme auffi les hameaux de Château, Forge, Trivi & Villiers.

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TRIZAY, en latin Trifagium, Trizaium, Trigefium Heu de France, dans le Poitou, au diocèfe de Luçon, fur la riviere appellée le Lay. Il y a une abbaye d'hommes de

Alexandria Troas,
Lectum promontorium,
Affum.
Ilium.

2. TROADE, en latin Troas, ville de l'Afie mineure, dans la Troade ou dans la petite Phrygie, fur la côte de l'Hellespont, vis-à-vis de l'ifle de Tenedos. Cette ville fut auffi quelquefois appellée Antigonia & Alexandria: Ipfa Troas Antigonia dicta nunc Alexandria, dit Pline, 1. S c. 30. Quelquefois on joint les deux Alexandria-Troas. Saint Paul étant allé à Troade en l'an de l'ére vulgaire 52, eut la nuit cette vifion. Un homme de Macédoine fe préfenta devant lui, & lui fit cette priere: Paflez en Macédoine, & venez nous fecourir. Il s'embarqua donc à Troade & paffa en Macédoine. On croit que cet homme qui lui apparut étoit l'ange de la Macédoine, qui l'invitoit à venir prêcher dans ce royaume. L'apôtre fut encore quelques autres fois à Troade; mais on ne fait rien de particulier de ce qu'il y fit. Voyez Act. 20, 5, 6; & II Cor. 2, 14. Il avoit laiffé à Troade chez un nommé Carpe quelques habits & quelques livres, qu'il pria Timothée de lui apporter à Rome en l'an 65 de l'ére vulgaire, peu de tems avant fa mort arrivée en l'an 66. Voyez II Timoth. 4, 13. * Act. 16, 8 & fuiv.

par

TROAKI, village de l'Anatolie, fur le cap de Janiffari. Ce village dont le nom fignifie petite Troye, est habité des chrétiens Grecs; ce qui eft caufe que le Turcs le nomment Giaourkioi, c'eft-à dire, village d'infidéles, parce qu'ils appellent ainfi tous les lieux où les Mahometans n'ont point de temples, & qu'ils donnent le nom de Giaours à tous les chrétiens. Les voyageurs trouvent à Troaki beaucoup de rafraîchiffement & à bon marché. On y a une douzaine de poulets pour quinze fols, & le baril du tonneau de vin muscat de l'ifle de Tenedos n'y vaut qu'un écu.

TROALICIDA. Voyez TRALLIA.

TROARN, Troarnum, bourg de France, dans la basse Normandie, au diocèfe de Bayeux, à trois lieues au levant de Caen, fur la Méance, entre Saint-Pierre fur Dive & la mer, une lieue au-deffous d'Argences. Il y a une église fous la vocation de faint Martin. C'étoit autrefois une collégiale que Roger, comte d'Hiesme érigea en abbaye. Au lieu de douze chanoines que fon pere, ou fon oncle, appellé auffi Roger, y avoit mis, il fit venir l'abbé de Conches, nommé Gilbert, qui, ayant été fuivi de quelques moines, y établit l'étroite obfervance de faint Benoît. On compte pour premier abbé de ce monastère, Durand, religieux de l'abbaye de Fécamp. Quelques-uns mettent fon élec tion en 1058, & d'autres en 1070. Odon, ou Eudes I, trente uniéme évêque de Bayeux, confirma l'érection de cette abbaye, qui eft à préfent poffédée par les grands bénédictins. Corn. Diction. Hermant, Hift. du diocèse de Bayeux, t. I.

TROAS. Voyez TROADE. TROCALITANUS, fiége épiscopal d'Italie, à ce qu'il paroît par le recueil des conciles cités par Orté

lius.

TROCHOIDES, nom d'un lac de l'ifle de Delos, felon Ortélius, qui cite Athenagoras, in Legat.

TROCHOS, village du Péloponnéfe, fur le chemin d'Argos à Tégée. A la gauche de ce village on trouvoit le fort CENCHRÉE, ainfi nommé, à ce que croit Paulanias, l. 2, c. 24, de Cenchreus, qui étoit fils de Piréne. C'est là que l'on voyoit la fépulture commune de ces Argiens, qui défirent l'armée de Lacédémone auprès d'Hyfies. Ce combat fut donné du tems que Piliftrate étoit archonte à

Athenes.

TROCHMI. C'eft le nom d'un des trois peuples gaulois qui allerent s'établir dans la Galatie, felon Pline 1. S., c. 32. Les TROCHMI fixerent leur demeure à l'orient de la Galatie près du fleuve Halys, ou, comme Strabon dit, ils poffederent la partie de cette contrée qui regarde le Pont-Euxin, & celle qui touche la Cappa doce. Ce dernier ajoute qu'ils avoient treis bonnes forterelles; favoir,

Tavium, Mithridatium, Danala.

TROCHTELFINGEN, petite ville d'Allemagne, dans lá Suabe, près de la riviere "Schmefiha. La contrée eft rude, montagneufe & pleine de pierres. Cette ville apparjent aux contes de Furstenberg, qui y tiennent uu bailli. Zeyler, Topogr Suev. p. 74.

*

TROCLAR, ancienne abbaye de France, dans le haut Languedoc, au diocèfe d'Albi, dans le lieu appellé la Grave. Ce monaftère, qui n'existe plus, a eu pour abbeffe dans le fixiéme fiécle fainte Sigolene.

TROESOS, village de la Carmanie, fur le bord de la mer, felon Arrien, de Indicis, p. 343.

TROEZEN ou TROEZENE, ville du Péloponnése, dans l'Argolide, fur la côte orientale, un peu au-delà du promontoire Scyllaum, à l'entrée du golfe Saronique. Le périple de Scyllax nous apprend que le promontoire ScylLaum étoit dans le territoire de Troezène, & ce territoire eft nommé Troezénide par Thucydide, l. 2, p. 136. La ville eft appellée Teo, Troezen, par la plupart des Grecs & des Latins. Ptolomée cependant écrit Teovn, Troczène, Polybe Terra. Dans la place de Troezène, dit Paufanias, l. 2, c. 31, 32, on voit un temple & une ftatue de Diane confervatrice : les Troezéniens affuroient que ce temple avoit été confacré par Théfée, & que l'on avoit donné ce furnom à la déeffe, lorsque ce héros fe fauva fi heureusement de Crére, après avoir tué Aftérion, fils de Minos. Dans ce temple il y a des autels confacrés aux dieux infernaux. Ces autels cachoient, à ce qu'on difoit, deux ouvertures; par l'une desquelles Bacchus retira Sémelé des enfers; & par l'autre, Hercule emmena avec lui le Cerbére. Derriere le temple étoit le tombeau de Pitthée, fur lequel il y avoit trois fiéges de marbre blanc, où l'on dit qu'il rendoit la justice avec deux hommes de mérite, qui étoient comme fes affelleurs. Près de-là on voyoit une chapelle confacrée aux mufes; c'étoit un ouvrage d'Ardalus, fils de Vulcain, que les Troczéniens difoient avoir inventé la flute; & de fon nom on appella les mufes Arda. lides. Ils affutoient que Pitthée enfeignoit dans ce lieu l'art de bien parler, & on voyoit un livre composé par cet ancien roi. Au-delà de cette chapelle il y avoit un hôtel fort ancien ; la tradition vouloit qu'il eût été confacré par Ardalus. On y facrifioit aux mufes & au fommeil ; car de tous les dieux, difoient-ils, c'est le fommeil qui eft le plus ami des mufes. Auprès du théâtre on voyoit un temple de Diane Lycea, bâti par Hippolyte. Paufanias juge que ce furnom de Diane venoit, ou de ce qu'Hippolyte avoit purgé le pays des loups, dont il étoit infefté, ou de ce que par la mere il descendoit des Amazones, qui avoient dans leur pays un temple de Diane de même nom. Devant la porte du temple étoit une groffe pierre appellée la pierre facrée, & far laquelle on prétendoit qu'Orefte avoit été purifié du meurtre de fa mere par d'illuftres perfonnages de Troezène, au nombre de neuf. Affez près de là, on trouvoit plufieurs autels peu éloignés les uns des autres : l'un confacré à Bacchus Sauveur, en conféquence d'un certain oracle; un autre à Themis, & que Pitthée lui-même avoit confacré ; un

troifiéme avoit été confacré au foleil le libérateur par les Troezéniens, lorsqu'ils fe virent délivrés de la crainte qu'ils avoient eue de tomber fous l'esclavage de Xerxès & des Perfes. On y voyoit auffi un temple d'Apollon Theorius & qui paffoit pour avoir été rétabli & décoré par Pitthée. C'étoit le plus ancien des temples que connût Paufanias. La ftatue qu'on y voyoit étoit un préfent d'Auliscus, & un ouvrage du ftatuaire Hermon, natif du pays; on y voyoir encore les deux ftatues des Dioscures ; elles étoient de bois & auffi de la main d'Auliscus. Dans la même place, il y avoir un portique orné de plufieurs ftatues de femmes & d'enfans, toutes de marbre: c'étoient ces femmes que les Athéniens confiérent avec leurs enfans aux Troezéniens, lorsqu'ils prirent la réfolution d'abandonner Athènes, dans l'impoffibilité où ils étoient de la défendre contre les Perfes, avec le peu de forces qu'ils avoient fur terre. On n'érigea des ftatues qu'aux plus confidérables d'entr'elles. Devant le temple d'Apollon on remarquoit un vieil édifice, appellé le logis d'Orefte, où il demeura comme feparé des autres hommes, jusqu'à ce qu'il fut lavé de la tache qu'il avoit contractée en trempant fes mains dans le fang de fa mere; car on difoit que jusques-là aucun Troezénien n'avoit voulu le recevoir chez lui; de forte qu'il fut obligé de paffer quelque tems dans cette folitude, où l'on prenoit foin de le nourrir & de le purifier, jusqu'à ce que fon crime fut entiérement expié; & même encore du tems de Paufanias, les descendans de ceux qui avoient été commis à fa purifica. tion, mangeoient tous les ans à certains jours dans cette maifon. Les Troczéniens difoient qu'auprès de cette maifon, dans le lieu où l'on avoit enterré les chofes qui avoient fervi à cette purification, un laurier avoit pouflé, & s'étoit toujours confervé. Les Troezéniens avoient aufli une fontaine Hippocrène, au fujet de laquelle ils avoient une tradition différente de celle des Bootiens: car ils difoient bien comme eux, que Pégale ayant frappé du pied contre terre, il en fortit une fontaine; mais ils ajoutoient que Bellérophon étoit venu à Troezène pour demander à Pitthée fa fille Ethra en mariage, & qu'avant que de la pouvoir épou fer, il fut banni de Corinthe. On voit aufli au même lieu une statue de Mercure Polygius, devant laquelle ils affuroient qu'Hercule avoit confacré la maffue faite de bois d'olivier. Quant à ce qu'ils ajoutent, dit Paufanias, que cette maffue prit racine & pouffa des branches, c'est une merveille que le lecteur aura peine à croire. Quoi qu'il en foit, ils montrent encore aujourd'hui cet arbre miraculeux; & à l'égard de la maffue d'Hercule, ils tiennent que c'étoit un tronc d'olivier qu'Hercule avoit trouvé auprès du marais faronique. On voyoit encore à Troezène un temple de Jupiter Sauveur, bâti, à ce qu'on difoit, par Aëtius, lorsqu'il avoit pris poffeffion du royaume après la mort de fon pere Antha.

Les Troezéniens donnoient, comme une merveille, leur fleuve Chryforrhoès, qui, durant une féchereffe de neuf années qu'il ne tomba pas une goutte de pluie, & que tous les autres tarirent, fut le feul qui conferva toujours fes eaux, & coula à l'ordinaire. Ils avoient un fort beau bois confacré à Hippolyte, fils de Thésée, avec un temple où l'on voyait une statue d'un goût très-ancien. Ils croyoient que ce temple avoit été bâti par Diomède, qui, le premier, avoit rendu des honneurs divins à Hippolyte. Ils honoroient donc Hippolyte comme un dieu. Le prêtre chargé de fon culte étoit perpétuel, & la fête du dieu fe célébroit tous les ans. Entre autres cérémonies, les jeunes filles coupoient leur chevelure & la lui confacroient dans fon temple. Au refte, ils ne convenoient point qu'Hippolyte fût mort, emporté & traîné par les chevaux, mais ils vouloient perfuader que les dieux l'avoient mis dans le ciel au nombre des conftellations, & que c'étoit celle qu'on nommoit le conducteur du chariot. Dans le même bois il y avoit un temple d'Apollon Epibaterius, & qu'ils tenoient avoir été dédié fous ce nom par Diomède, après qu'il fe fut fauvé de la tempête qui accueillir les Grecs, lorsqu'ils revenoient du fiége de Troye. Ils difoient même que Diomède avoit inftitué le premier les jeux pythiques en l'honneur d'Apollon. Ils rendoient un culte à Auxefia & à Lamia, aufli bien les Epidauriens & les Eginetes; mais ils racontoient differemment l'hiftoire de ces divinités. Selon eux, c'étoient deux jeunes filles qui vinrent de Créte à Troezène, dans le tems que cette ville étoit divifée par des partis contraires; elles furent les victimes de la fédition, & le peuple qui ne

que

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