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respectoit rien, les affomma à coups de pierre; c'eft pourroient Minerve & Poliade, & Minerve Sthéniade, donquoi on célébroit tous les ans un jour de fête qu'on appelloit da Lapidation. De l'autre côté c'étoit un ftade, nommé le ftade d'Hippolyte, & au-deffus il y avoit un temple de Venus, furnommée la Regardante; parce que c'étoit de-là que Phèdre, épris d'amour pour Hippolyte, le regardoit toutes les fois qu'il venoit s'exercer dans la carriere; c'eft auffi là que l'on voyoit le myrte qui avoit les feuilles toutes criblées; car la malheureuse Phèdre, poffédée de fa pasfion, & ne trouvant aucun foulagement, trompoit fon ennui, en s'amufant à percer les feuilles de ce myrte avec fon aiguille de cheveux. Là, fe voyoit la fépulture de Phèdre, & un peu plus loin celle d'Hippolyte; mais le tombeau de Phèdre étoit plus près du myrte. On y remarquoit auffi la ftatue d'Esculape faite par Timothée; & l'on croyoit à Troezène que c'étoit la ftatue d'Hippolyte. Pour la maison où il demeuroit, je l'ai vue, dit Paufanias; il y avoit devant la porte la fontaine d'Hercule, qu'on difoit avoir été découverte par Hercule.

Dans la citadelle on trouvoit un temple de Minerve Sthéniade, la déeffe étoit représentée en bois. C'étoit un ouvrage de Callon, ftatuaire de l'ifle d'Egine. En descendant de la citadelle, on rencontroit une chapelle dédiée à Pan le libérateur, en mémoire du bienfait que les Troezéniens reçurent de lui, lorsque par des fonges favorables, il montra aux magiftrats de Troczène le moyen de remédier à la famine, qui affligeoit le pays & encore plus l'Attique. En allant dans la plaine, on voyoit fur le chemin un temple d'Ifis, & au - deffus un autre temple de Venus Acrea; le premier avoit été bâti par les habitans d'Halicarnaffe, qui avoient voulu rendre cet honneur à la ville de Troezène, comme à leur mere. Pour la ftatue d'Ifis, c'étoit le peuple de Troezène qui l'avoit fait faire. Dans les montagnes du côté d'Hermione, on rencontroit premierement la fource du fleuve Hylycus, qui s'écoit appellé autrefois Taurius; en fecond lieu une roche qui avoit pris le nom de Théfée, depuis que ce héros, tout jeune encore, la remua pour prendre la chauffure & l'épée de fon pere, qui les avoit cachées deffous; car auparavant elle fe nommoit l'autel de Jupiter Sthénius. Près delà on montroit la chapelle de Venus, furnommée Nymphé, bâtie par Théfée, lorsqu'il époufa Heléne. Hors des murs de la ville il avoit un temple de Neptune Phytalmius, furnom dont Ya railon eft que ce dieu, dans fa colere, inonda tout le -pays des eaux falées de la mer, fit périr tous les fruits de la terre, & ne ceffa d'affliger de ce fleau les Troezéniens, jusqu'à ce qu'ils l'euffent appaisé par des vœux & des facrifices. Au-deffus étoit le temple de Cérès, légiflatrice, confacré, difoit-on, par Althippus. En allant au port, fitué dans le bourg nommé Celendris, on voyoit un lieu appellé le Berceau de Théfée, parce que c'étoit là que Théfée étoit né. Vis-à-vis on avoit bâti un temple au dieu Mars, dans le lien même où Théfée défit les Amazones. C'étoit apparemment un refte de celles qui avoient combattu dans l'Attique, contre les Athéniens, commandé par ce héros. En avançant vers la mer Pfephée, on trouvoit un olivier fauvage nommé le Rhachos, tortu: car ils donnoient le nom de rhachos à tous les oliviers qui ne portoient point de fruit ; & ils appelloient celui-ci tortu, parce que c'étoit autour de cet arbre que les rênes des chevaux d'Hippolyte s'étoient embarrallées, ce qui avoit fait renverfer fon char.

rant deux noms différens à la même divinité, & qu'ils réveroient Neptune fous le titre de roi; même l'ancienne monnoie de ce peuple avoit d'un côté un trident & de l'autre une tête de Minerve. A Althépus fuccéda Saron; celuici, fuivant la tradition, bâtit un temple à Diane Saronide, dans un lieu où les eaux de la mer forment un marécage; auffi l'appelloit-on le marais Phœbéen. Depuis Saron, on ignoroit la fuite des rois jusqu'à Hypérérés & à Antha, fils de Neptune & d'Alcyone, fille d'Atlas. Ce furent eux qui bâtirent dans le pays les villes d'Hypérée & d'Anthée. Enfuite Aëtius, fils d'Antha, ayant fuccédé à fon pere & à fon oncle, changea le nom d'une de ces villes, & voulut qu'elle s'appellât Pofidonia; mais Troezen & Pitthée étant venus chez Aëtius, le pays eut trois rois; & bientôt les deux fils de Pelops devinrent les plus puiffans. Ce qui le prouve, c'eft que Pitthée, après la mort de Troczen, joignant enfemble Hypérée & Anthée, de ces deux villes n'en fit qu'une feule, qu'il appella Troezène du nom de fon frere. Plufieurs années après, les descendans d'Aëtius, fils d'Antha, ayant eu ordre de conduire des colonies en divers lieux, allerent fonder Mynde & Halicarnaffe dans la Carie. Pour les fils de Troezen, Anaphlyftus & Sphettus, ils fe transplanterent en Attique, où ils donnerent leurs noms à deux bourgades. Après le retour des Héraclides dans le Péloponnéfe, les Troezéniens reçurent les Doriens dans Troezène, je veux dire ceux des Argiens, qui y voulurent venir demeurer; ils fe fouvenoient qu'ils avoient été foumis eux-mêmes à la domination d'Argos, car Homere, dans fon dénombrement, dit qu'ils obéisfoient à Dioméde. Or Dioméde & Euryalus, fils de Meciftée, après avoir pris la tutelle de Cyanippe, fils d'Egialée, conduifirent les Argiens à Troye. Quant à Sthénelus, il étoit d'une naiffance beaucoup plus illuftre, & de la race de ceux qu'on nommoit Anaxagorides, c'eft pourquoi l'empire d'Argos lui appartenoit. Voilà ce que l'histoire nous apprend des Troezéniens. On pourroit ajouter qu'ils ont envoyé plufieurs autres colonies en différens lieux.

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2. TROEZEN, ville du Péloponnése, dans la Mellénie. Ptolomée, l. 3, c. 16, nie. Prolomée, l. 3, c. 16, la marque dans les terres. Ortélius dit que cette ville eft nommée Trezina par Niger, & Trizen par Plethon.

3. TROEZEN, ville dont parle Stace, au livre quatrieme de fa Thébaïde. Ortelius dit que Placidus en fait une ville de la Theffalie, & foupçonne que ce pourroit être une erreur. Il n'y a point de doute à cela; l'erreur est manifefte. Stace nomme Troezen avec d'autres villes du Péloponnéfe, & la furnomme Thefeïa; c'en eft affez pour dire qu'il entend parler de la ville de Troezen dans l'Argolide:

.... Dederat nec non focer ipfe regendas.
Egion, Aranenque & quas Thefeia Troezen.
Addit opes, ne rura movens inglorius iret
Agmina, neu raptos Patria fentiret honores.

TROEZENA. Voyez TROEZEN, n°. I.

TROEZENE, ville de l'Afie mineure, dans la Carie felon Pline, l. 5, c. 29. Elle avoit pris fon nom des Troezéniens, qui, à ce que dit Strabon, l. 14, p. 656, habiterent autrefois dans la Carie.

Il y avoit deux ifles qui dépendoient de Troezène; favoir l'ifle de Sphérie, depuis nommée l'ifle facrée, &* celle de Calaurée. Une bonne partie du pays de Troezène, étoit, à proprement parler, un ifthme qui avançoit confidérablement dans la mer, & s'étendoit jusqu'à Hermione.

Les Troczéniens faifoient tout ce qu'ils pouvoient pour donner d'eux une grande idée. Ils difoient que leur premier roi s'appelloit Orus, & qu'il étoit originaire du pays; mais je crois, dit Paufanias, 1. 2 c. 30, que le nom d'Orus eft plutôt égyptien que grec. Quoi qu'il en foit, ils affuroient que de fon nom le pays avoit été appellé l'Orée; qu'enfuite Althepus, fils de Neptune & de Léis, qui étoit fille d'Orus, ayant fuccédé à fon aïeul, toute la contrée prit le nom d'Althépie. Ce fut fous fon regne que Bacchus & Minerve disputerent à qui auroit le pays fous fa protection, & que Jupiter les mit d'accord en partageant cet honneur entre l'un & l'autre. C'eft pour cela qu'ils hono

TROFFELACH, bourg d'Allemagne, dans la haute Stirie, près de la riviere de Gouff, à un mille de Leubin. Zeyler, Topog. Stir. p. 85.

TROFINIANENSIS ou TROFIMIANENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène. Son évêque eft nommé Hilarinus dans la notice des évêchés d'Afrique, & Probantius dans la conférence de Carthage, n°. 133.

TROGILIA MICALES ou TROGILION, lieu dont parle Etienne le géographe. Ortélius croit que c'eft le promontoire MYCALE, qu'Hérodote, l. 9, no. 89, met dans l'Ionie. Il croit auffi que c'eft le promontoire Trogilium ou Trogylium, que Prolomée, l. 5, c. 2, marque entre Ephéfe & l'embouchure du Méandre, & devant lequel Strabon . 14, p. 636, dit qu'il y avoit une ifle de même nom. S. Luc, act. c. 20, parle de ce promontoire. Pline dit qu'il y avoit trois ifles Trogiles, Pifon, Argennon & Sana

tion.

TROGILORUM-PORTUS, port de la Sicile, près de la ville de Syracufe. Il en eft parlé dans Tite-Live, . 25,

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r. 23. Il y avoit, dit Clavier, un village fur le bord de la mer nommé TROGYLUS, & fes habitans étoient appellés TROGILII. Thucydide, l. 6, p. 413 & 483, & L. 7, p. 490, parle du lieu nommé Trogylus qu'il place auffi au voifinage de la ville de Syracufe. Je ne fais ce qui a porté Etienne le géographe à faire de TROGILUS une contrée de la Sicile. TRÓGILUS, contrée de la Macédoine, felon Etienne le géographe.

TROGITIS, marais de la Lycaonie. Strabon, 1. 12, p. 568, l'appelle petit en comparaison de celui de Coralis, & le met au voisinage de la ville d'Iconium.

TROGLODYTES, peuples ainfi nommés à caufe des cavernes où ils faifoient leur demeure. Leur nom étoit formé de Tgáyn, foramen, & de diu ou dú, fubeo. On trouve des peuples de ce nom dans l'Egypte, fur le golfe Arabi que, dans la Palestine, dans l'Ammoniaque, canton de la Marmarique, dans l'Orient & dans la Scythic. Ceux néanmoins qui habitoient fur le golfe Arabique étoient les plus confidérables, & ce font ceux-là que l'on entend le plus ordinairement fous le nom de Troglodytes. Les auteurs anciens ne conviennent pas fur les bornes de leur pays. Stra bon, l. 16, commence la Troglodytique dans la partie la plus enfoncée du golfe: Ab Heroum urbe navigantibus juxta Troglodyticam. Ptolomée, l. 4, c. 8, appelle Troglodytique tout le rivage le long des golfes Arabique & Avali. te. Pline, l. 6, 6. 29, paroît avoir été du même fentiment; car il dit que Ptolomée Philadelphe, qui, le premier fub. jugua la Troglodytique, y bâtit la ville d'Arfinoé, qu'il appella ainfi du nom de fa fœur, & donna le nom de Prolomée au fleuve qui arrofe cette ville, ce que Pline n'auroit dit s'il n'avoit cru qu'Arfinoé qui étoit au fond du golfe, fût dans la Troglodytique ; cependant il y en a qui reculent les Troglodytes au-delà du tropique du cancer, & qui les mettent au nombre des peuples qui ont leur ombre des deux côtés; car, felon Pline, 1.2, 6.74, Eratosthène dit que, dans toute la Troglodytique, les peuples ont trois mois de l'année leur ombre contraire à ce qu'ils ont coutume de l'avoir dans le refte du tems; & une ancienne carte dreffée fur les degrés de longitude & de latitude marqués par Ptolomée, étend la Troglodytique depuis le Tropique jusqu'au golfe Avalite & au-delà. Pour accorder tout, il faut dire que dans un fens étendu, le pays des Troglodytes comprenoit toute la côte occidentale du golfe Arabique, & que dans un fens plus étroit, il ne comprenoit que la partie de cette côte, depuis la ville de Bérénice que Pline, l. 2, 6.73, appelle ville des Troglodytes ou depuis le Tropique jusqu'au détroit, ou jusqu'au golfe Avalite.* Cellar. Geogr. ant. 1.4, c. I.

pas

L'Ecriture fainte ne parle des Troglodytes qu'au fecond livre des Paralipoménes, c. 12, v. 3. Lybies & Troglodyte & Ethiopes, l'hébreu: Les Lubims, les Suchims & les Chuschims, La plupart des interprétes, dit dom Calmer, Did. font perfuadés que Suchim fignifie véritablement les Troglodytes. On peut voir à ce fujet Bochart, l. 4, t. 29. Phaleg, où il montre que Sucha en hébreu fignifie un trou ou une caverne, & que Pline place la ville de Sucha fur le bord de la mer Rouge, dans le pays des Troglodytes. Grotius & quelques autres aiment mieux croire que les Suchims dont parlent les Paralipoménes, & qui étoient dans l'armée de Sefac, roi d'Egypte, fignifient des peuples qui demeurent fous des tentes comme les Arabes Scénites. Il y avoit beaucoup de ces Arabes dans l'Arabie Pétrée, & anx environs de l'Egypte ; ils ne prenoient pas la peine de calci ver la terre, ni de bâtir des maisons.

la circoncifion comme les Egyptiens. Quelques-uns d'entre eux enterroient leurs morts avec des cérémonies extraordinaires; ils lioient la tête du mort à fes pieds & le portoient ainfi ramalle, joyeux & riants, fur quelque colline, qù chacun lui jettoit des pierres jusqu'à ce qu'ils ne viffent plus de figure d'homme ; ils partoient enfuite, après avoir mis la corne d'une chevre au-deffus du lieu où le mort étoit enfeveli. Quand ils marchoient la nuit, ils attachoient des clochettes au cou de leurs animaux mâles, afin d'épouvanter les bêtes farouches par ce bruit. Quand ils s'arrêtoient, ils allumoient du feu, veilloient autour de leurs troupeaux & chantoient à leur mode des chanfons de leur pays.

Les Troglodytes, felon Strabon, L. 16, p. 775, s'appliquoient à élever du bétail; ils avoient plufieurs tyrans parmi eux. Leurs femmes & leurs enfans étoient en commun, fi ce n'eft les femmes des tyrans ; & celui qui en corrompoit une étoit condamné à l'amende d'une brebis. Les Troglodytes combattoient fouvent pour les pâturages; ils commençoient d'abord le combat avec les mains, en venoient enfuite aux pierres ; & lorsqu'il y avoit quelqu'un de bleffé, ils avoient recours aux fleches & aux épées; alors les femmes s'avançoient au milieu d'eux, & par leurs prieres les engageoient à faire la paix. Ils fe nourriffoient de chair qu'ils piloient avec les os, cnveloppant le tout dans une peau & le faifant rôtir. Ils vivoient auffi de fang & de lait mêlés enfemble. Pline dit qu'ils fe nourriffoient encore de ferpens. Ils alloient tout nuds, portant seulement une peau qui leat couvroit le milieu du corps, & pratiquoient

TROGMADORUM, ville dont il eft parlé dans le concile de Chalcédoine, où son évêque eft nommé Cyriaque. Ortélius croit que cette ville étoit dans l'Afie mineure, &c que ce pourroit être celle des Trocmi, appellés par quelques-uns Trogmi.

TROGNON, prévôté dans le duché de Lorraine, du diocèfe de Verdun, au fud-eft de cette ville, & au midi d'Hatton le-Chatel. Cette prévôté étoit autrefois un fief ligo de l'église & de l'évêque de Verdun, dont les comtes de Bar leur faifoient hommage d'hoirs en hoirs. Le dernier home mage qu'ils ont fait eft de l'an 1399; depuis ce tems, ni les ducs de Bar, ni les ducs de Lorraine ne le font plus foumis à ce devoir. TROGYLIUM. Voyez TROGILIA-MICALES. TROL. Voyez TAURISCI.

1. TROIA. Voyez TROYE.

2. TROIA, village de l'Actique. Etienne le géographe dit qu'on le nommoit de fon tems XYPETE.

3.

TROIA, ville de la Chaonie, dans la Ceftrie, felon Etienne le géographe. Virgile, Æneid. l. 3, v. 349, parle de cette ville & la furnomme la petite.

4.

TROIA, ville d'Egypte, felon Etienne le géographe. Strabon, 1. 17, p. 809, ne lui donne que le titre de village, & le place au voisinage du mont Troïeus; il dit que c'étoit l'ancienne habitation des Troyens, qui fuivirent Ménélaüs dans fa captivité, & qui s'établirent dans ce lieu.

5. TROIA, ville de la Cilicie. C'est Etienne le géographe qui en fait mention au mot Thebe.

6. TROIA, ville d'Italie. Etienne le géographe la met au fond du golfe Adriatique, chez les Venetes. Tite-Live, l. 1, c. 1, n'en fait pas une ville, il dit feulement qu'on donna le noni de TROIA au lieu où Antenor & fes compagnons débarquerent dans ce quartier.

7. TROIA, lieu d'Italie, dans le territoire de la ville de Laurentam, felon Tite-Live, qui dit qu'on donna ce nom à l'endroit où Enée prit terre en arrivant en Italie. Feftus, 1. 1, voc. Troia, dit auffi la même chofe. Denis d'Halicarnaffe met ce lieu à quatre stades de la mer ; & fi nous en croyons Ifacius, in Lycoph. ce lieu nommé Troja & Laurentum font deux mots fynonymes.

8. TROIA, ville d'Italie, (a) au royaume de Naples, dans la Capitanate, fur le Chilaro, près de l'Apennin, environ à dix milles au nord occidental de Bovino. Corneille dit que cette ville eft bordée de la mer de deux côtés ; il ne lui en auroit guères plus couté de dire de quatre côtés ; à la vérité les bordures feroient un peu grandes; car la côte dont Troja approche le plus en eft à plus de vingt-cinq milles. Si Corneille appelle cela être bordé de la mer, auroit à ce compte bien des villes maritimes, La ville de Troia (b) fut bâtie l'an 1008, des ruines d'Aeça ou d' Aecanum, ou peut-être Eclanum, ville de l'Apouille qu'on voit dès l'an soo. L'évêché de Troia eft dans la province de Manfredonia, mais excint. (a) Magin, Carte de la Capitanate. (b) Commainville, Table des évêchés.

il y

9. TROIA, ifle d'Italie, fur la côte de Toscane, à l'entrée du golfe de Piombino, à la droite, au nord oriental de l'ifle d'Elbe, & à l'orient méridional de Piombino.

TROIAS, village de la Natolie, dans le pays d'Aidinzie ou petite Aidine, près du cap Janilleri, où étoit l'ancienne ville Sigée. Ce font les Grecs qui nomment ainfi ce village; il conferve en quelque maniere le nom de l'ancienne ville de Troye, qui n'étoit pas fort éloignée de ce lieu. Le village Troias peut contenir environ trois cents feux; toas fes habitans font Grecs, & vivent de la vente de leurs denrées, qui font bleds, vins, fafrans, melons & autres fruits; ils élevent beaucoup de volaille, & tout le donne à fort bon comTM prc.* Spon, Voyage de l'Archipel, 1. 2, p. 20. Tome V.

RRI

TROICUS. MONS, montagne d'Egypte, felon Etienne le géographe. Strabon, l. 17, p, 809, dit que cette montagne qui eft affez pierreufe, & fous laquelle il y a des cavernes, fe trouve au voifinage du lieu où l'on avoit tiré les pierres dont les pyramides avoient été faites, & c'eft auprès de cette montagne qu'étoit le village Troia. Cette montagne eft la même que Ptolomée, 4. 4, c. 5, nomme TROICI LAPIDIS MONS. C'est auffi la même qu'Hérodote, l. 2, °. 8, appelle ARABICUS MONS ou ARABIA MONS.

TROILIUM, ville de l'Etrurie, felon Tite-Live, l. 10, c. 46, qui dic qu'elle fut prife par Carvilius. Au lieu de TROILIUM, Annius voudroit lire TROITUM, & Sigonius lit TROSSULUM.

TROIS, iflets de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle France, à la côte de la Martinique, vis-à-vis le fort Royal de cette ifle, & à l'entrée du cul de fac Royal, *tout près du bourg du Lamentin.

TROIS-EGLISES, lieu de Perfe. C'eft le premier lieu digne de remarque, qu'on rencontre en entrant dans ce Toyaume par l'Arménie Ileft à trois lieues de la ville d'Erivan, à fix heures de chemin d'Yagovat. Les Arméniens appellent ce bourg Ifthmiadzin, c'est-à-dire, la descente du fils unique. Il y a un célébre monaftère compofé de quatre corps de logis, bâtis en maniere de cloîtres, dispofés fur un carré fort long. Les cellules des religieux & les chambres que l'on donne aux étrangers, font toutes de même figure, terminées par un petit dôme en forme de calotte, dans la longueur de ces quatre cloîtres; ainfi cette maison doit être regardée comme un grand caravanferai où les moines ont leur logement. L'appartement du patriarche, qui eft à droite en entrant dans la cour, eft un corps de logis plus élevé & de plus belle apparence que les autres. Les jardins en font agréables, & bien entretenus. L'enceinte des jardins du patriarche, de même que la plupart des maifons du bourg, n'est que de boue féchée au soleil, & coupée en grands & gros quartiers que l'on pofe les uns fur les autres, & que l'on joint enfemble avec de la terre détrempée, au lieu de mortier.

L'églife patriarchale eft bâtie au milieu de la grande cour, & dédiée à S. Grégoire l'Illuminateur, qui en fut le premier patriarche du tems de Tiridate, roi d'Arménie, fous le grand Conftantin. Les Arméniens croyent que le palais de ce roi étoit à la place du couvent, & que JefusChrift fe manifefta à S. Grégoire, dans l'endroit où eft J'églife. Ils y confervent un bras de ce faint, un doigt de S. Pierre, deux doigts de S. Jean-Baptifte, une côte de S. Jacques. C'est un bâtiment très-folide & de belles pierres de taille; les pilliers & les voutes font fort folides, mais tout l'édifice eft obscur & mal percé, terminé en dedans par trois chapelles, dont la feule du milieu cft ornée d'un autel, les autres fervent de facriftie & de tréfor. Ces deux piéces font remplies de riches ornemens d'églifes & de belle vaiffelle. Les Arméniens qui ne fe pir quent de magnificence que dans les églifes, n'ont rien épargné pour enrichir celle-ci. On y voit les plus riches étoffes qui fe fallent en Europe. Les vafes facrés, les lampes, les chandeliers font d'argent, d'or ou de vermeil; le pavé de la nef & celui du prefbytere font couverts de beaux tapis. Les marchands Arméniens, qui commercent en Europe, & qui font de gros gains, font des préfens magnifiques dans cette églife, ce qui l'enrichit beaucoup : mais il eft furprenant que les Perfans y fouffrent tant de richeffes. Les moines des Trois-Eglifes fe font honneur de montrer les richeffes qu'ils ont reçues de Rome, & font des fouris moqueurs quand on leur parle de la réunion. Plufieurs papes leur ont envoyé des chapelles entieres d'argent, fans qu'elles ayent encore rien opéré. Les patriarches ont amufé jusqu'ici les miffionnaires. Les fchismati ques, par leur crédit & leur argent, feroient dépofer un patriarche qui donneroit les mains à la réunion. La haine qu'ils ont pour les Latins, paroît irréconciliable; enfin, foit par envie, foit par intérêt, les prêtres fchismatiques, Arméniens ou Grecs, veulent commander abfolument -chez eux, & les patriarches font obligés de leur céder, de peur que la populace ne fe fouleve. *Tournefort, Voyage du Levant, t. 3, p. 138.

L'architecte qui a donné le deffein de l'églife patriarchale, étoit Jefus - Chrift lui-même; fuivant je ne fais quelle tradition des Arméniens, ils prétendent qu'il en raça le plan en présence de S. Grégoire, & qu'il lui or

donna de l'exécuter. Au lieu de crayon, à ce qu'ils difent, Jefus-Chrift fe fervit d'un rayon de lumiere, au centre duquel S. Grégoire faifoit fa priere fur une grande pierre carrée, d'environ trois pieds de diamètre, que l'on montre encore aujourd'hui au milieu de l'églife.

Les deux autres églifes font hors du monaftère; mais elles tombent en ruine, & l'on n'y fait plus le fervice depuis long-tems.

La campagne qui eft autour de Trois-Eglifes eft admirable, & peut donner une idée du paradis terreftre. On n'y voit que ruiffeaux qui la rendent extrêmement fertile, & on peut dire qu'il n'y a point de pays fur la terre, où l'on recueille autant de denrées tout à la fois. Outre la grande quantité de toutes fortes de grains qu'on en retire, on y trouve des champs d'une étendue prodigieufe, tout couverts de tabac. Le refte de la campagne de Trois-Eglifes eft plein de ris, de coton, de lin, de melons, de pastéques, & de beaux vignobles; il n'y manque que des oliviers. On cultive auffi beaucoup de ricinus autour du monaftère, pour en tirer de l'huile à bruler, celle de lin eft employée pour la cuifine. C'est peut-être pour cette raison que la pleurefie eft affez rare eu Arménie, quoique le climat foit inégal, & par conféquent propre à caufer cette maladie.

A l'égard des melons, il n'y en a pas de meilleurs dans tout le Levant, que ceux de Trois-Eglifes & des environs; ils engraiffent & ne font jamais de mal : plus on en mange & mieux on le porte. Ceux qu'on appelle melons d'eau ou paftéques, font dans la plus forte chaleur du jour, comme à la glace, quoique couchés au milieu des champs, où la terre eft très-chaude. On éleve les meilleurs melons d'eau dans ces terres falées, qui font entre Trois-Eglifes & l'Aras. Après les pluies, on voit le fel marin tout cryftallifé dans les champs, & qui craque même fous les pieds. A trois ou quatre lieues de Trois-Eglifes, fur le chemin de Teflis, il y a des carrieres de fel foffile, lesquelles, sans être épuifées, en fourniroient fuffifamment à toute la

Perfe.

1. TROIS FONTAINES, tres fontes, abbaye d'hommes en France de l'ordre de câteaux, filiation de clairvaux, en Champagne, au diocèfe de Châlons fur Marne, fur les confins du Barois, à cinq lieues au fud-eft de Barle-Duc. Elle fut fondée par Hugues, comte de Champagne, l'an 1120. Elle pofféde dix - fept mille arpens, tant de bois que de terre; il y avoit auparavant des cha noines réguliers. Du tems de Guillaume de Champeaux, évêque de Châlons, S. Bernard étant venu prêcher à Châlons, emmena avec lui un nombre confidérable de perfonnes, tant eccléfiaftiques que féculieres, qui, touchées par les prédications de ce faint, fe firent religieux de fon ordre: il fit bâtir cette abbaye pour les y loger, après l'avoir obtenue de ces chanoines par l'entremife de l'évêque qui avoit béni S. Bernard, & qui étoit fon ami particulier. Plufieurs perfonnes contribuerent de leurs biens à cette nouvelle fondation, conjointement avec le comte de Champagne ; & entr'autres les religieux de l'abbaye de S. Pierre de Châlons, de Clugni & de S. Claude, en augmenterent confidérablement le fonds. Cette abbaye n'est

pas

réformée; elle a été rebâtie depuis peu. Cette maison eft devenue plus célébre dans l'hiftoire que plufieurs auà raifon du moine Alberic, qui en étoit religieux au treizième siècle, duquel on a une chronique très-éten due, qni va jusqu'à fon tems, & qui et très-curieuse, publiée à Hanover, in-4°. l'an 1698, par Leibnitz. * Baugier, Mémoires hiftoriques de Champagne, tom. 2 p. 162.

2. TROIS-FONTAINES. Voyez TRE-FONTANE.

3. TROIS-FONTAINES, abbaye de Hongrie, ordre de cîteaux, au diocèle d'Egher. Elle fut fondée en 1232, pour des moines tirés de l'abbaye de Pelifium.

TROIS-MARIES, (Les) bourg de France, dans la Provence, au pays appellé la Camargue, fur l'embouchure du Rhône, nommée le Gras d'Orgon, au midi de la ville d'Arles. On tient que ce bourg eft l'endroit où les Marfeillois bâtirent anciennement un temple à Apollon, & que l'on nomma templum Delphicum. On ajoute que les trois Maries, Magdelene, Jacobé & Salomé, avec Lazare & quelques chrétiens, ayant été expofés à la mer dans un vaiffeau, fans voiles & fans rames, vinrent aborder en ce lieu, auquel cet évenement fit donner le nom qu'il

porte. Les corps de ces trois faintes y ayant été enterrés, felon la tradition du pays, furent enfuite cachés fous l'églife, de crainte qu'ils ne tombaffent entre les mains des Barbares qui firent de grands ravages dans le pays. En 1448, René, roi de Jerufalem & de Sicile, comte de Provence, trouva ces reliques qu'il fit transférer folemnellement, les ayant fait mettre dans une belle châffe.* Corn. Dict. Bouchu, Chron. de Provence.

que

1. TROIS RIVIERES, (les) petite ville de la nouvelle France, à vingt-fept lieues de Quebec, & presque à égale diftance de cette capitale à Montreal. Elle eft bâtie fur un côteau de fable, qui n'a guères de ftérile l'espace qu'elle peut occuper, fi elle devient jamais une grande ville. Le fleuve de Saint-Laurent, large de près d'une demi-lieue, eft à fes pieds: au delà, on voit de belles campagnes cultivées, fertiles, & couronnées des plus belles forêts du monde. Du refte, cette ville est environnée de tout ce qui peut la rendre agréable & opulente. Un peu au-deffous, & du même côté, le fleuve reçoit une affez belle riviere, qui, avant que de s'y décharger, en reçoit en même tems deux autres, l'une à fa droite & l'autre à fa gauche ; & c'est ce qui a fait donner à cette ville le nom de Trois-Rivieres. Au-deffus, & presqu'à la même distance, commence le lac de Saint-Pierre, qui a environ trois lieues de large, & fept de long. C'eft le fleuve même qui s'élargit ainfi, & qui, dans cet espace, reçoit plufieurs rivieres. Ce lac n'eft navigable, pour les barques, que dans fon milieu, où le courant du fleuve conferve toute fa profondeur : mais il eft par-tout fort poiffonneux.

En 1721, on ne comptoit, aux Trois-Rivieres, que fept à huit cents perfonnes; mais cette ville a dans fon voifinage dequoi enrichir une grande ville. Ce font des mines de fer très-abondantes, & d'une très-bonne espéce. Dès les premiers tems de la colonie, il y a eu dans ce pofte un gouverneur, & un état major. On y voit aujour d'hui un couvent de récolets, & une églife paroiffiale, deffervie par un de ces religieux, avec un très-bel hôpital, fondé par M. de Saint-Valier, évêque de Quebec, & gouverné par des religieufes urfulines. Dès l'année 1650, le fénéchal de la nouvelle France, dont la jurisdiction a été abforbée par le confeil fupérieur de Quebec, & par l'intendant, avoit un lieutenant aux Trois-Rivieres. Aujourd'hui, cette ville a une juftice ordinaire, dont le chef eft un lieutenant général. Ce qui a donné lieu à l'établisfement de cette ville, eft le grand abord qui s'y faifoient des Sauvages du Nord, pour y vendre leurs pelleteries; mais on y en voit aujourd'hui très-peu. Les mines de fer qu'on a trouvées fur le bord même des Trois Rivieres, qui ont donné le nom à la ville, au cap de la Magdelaine, qui eft une licue plus bas, & où il y a auffi des eaux miné rales, & en plufieurs endroits, jusqu'au bord du lac SaintPierre, peuvent bien dédommager la ville de la diminution du commerce des pelleteries.* Journ. du P. de Charley. 2. TROIS-RIVIERES, (les) dans l'Amérique feptentrionale, à la Martinique. Ce font trois petites rivieres, qui arrofent le bourg ou la paroifle du Diamant, à la bande du fud de l'ifle.

TROITZKOY, village de l'empire Ruffien, dans la Moscovie, au duché de Moskow, fur la route de Moskow à Rostove, entre Romanova & Rogatfova. Ce lieu, fameux par un monastère de même nom, eft entouré d'une haute & belle muraille de pierres, dont tout l'édifice eft bâti. Les coins de la muraille, qui eft carrée, font gar nis de grandes tours rondes, entre lesquelles il y en a d'autres carrées. On en voit deux des dernieres, fur le devant, qui font les plus belles, & à côté desquelles eft le grand chemin. Ce monaftère, qui a trois portes par devant, eft à un bon quart de lieue du village, fur la droite en allant à Moscow. Celle du milieu a deux arcades, fous lesquelles il y a un petit corps-de-garde, où il y a des foldats, auffi-bien qu'à celle du dehors. Ayant paffé cette porte, on voit au milieu la principale église, détachée du refte du bâtiment. L'appartement du czar paroît magnifique par dehors. Il est à droite, & on y monte par deux escaliers différens, le front en étant fort étendu. Ce bâtiment a plufieurs étages; mais le dedans ne répond pas à la beauté du dehors. Le réfectoire des moines, autre grand bâtiment, eft vis-à-vis de celui ci, & lui reffemble. Toutes les fenêtres en font ornées de petites colonnes, & les pierres peintes de diverses couleurs. L'église est entre ces deux bâtimens. Il s'y en trouve quatre autres confidérables, & cinq plus petites. Ce monaftère reflemble par dehors à une fortereffe, & l'archimander ou l'abbé y a la principale autorité. Il s'y trouve ordinairement deux à trois cents moines. Les revenus de ce monastère, qui font fort confidérables, fe tirent fur foixante mille payfans qui en dépendent; des enterremens de plufieurs grands feigneurs qui y ont leurs fépulchres; des meffes qu'on y dit pour les morts, & de plufieurs autres droits. Le village de Troitzkoi eft affez long, & rempli de boutiques de maréchaux, avec des piliers pour ferrer les chevaux.* Le Bruyn, Voyage de Moscovie, t. 3, p. 64.

1. TROKI, palatinat de Pologne, dans la Lithuanie. Il confine à l'orient & au nord avec le palatinat de Vilna, & vers l'occident il est enfermé par la Pruffe & la Podlaquie. Ce palatinat envoye aux diétes du royaume deux fénateurs, l'un en eft palatin & l'autre châtelain. Il comprend fous fa jurisdiction la terre de Grodno, avec le territoire de Wolcowisch; elle eft pourtant gouvernée par fes propres magiftrats, & fon pays eft d'une plus grande étendue que celui de Troki. * Andr. Cellar. Regn. Pol. descr. p. 288 & feq.

2. TROKI, ville capitale du palatinat de ce nom, quatre milles de Vilna, au milieu de marais inacceffibles, qui durant les plus grandes rigueurs de l'hiver ne gelent point. Il en fort un ruiffeau nommé Bréfala, qui entre dans la riviere Wilia. Cette ville doit fon origine à Gedimin grand duc de Lithuanie, qui étant retourné de la guerre de Ruffie, la bâtit en 1321, & en fit fa réfidence à la place de Kiovie. L'an 1655, les Moscovites la ruinerent de fond en comble, & la raferent jusqu'aux fondemens. Toute la campagne refta couverte des cadavres des hommes, & on emmena les femmes comme des bêtes captives en Moscovie.* Andr. Cellar. Regn. Pol. descr. p. 288 & feq.

TROLEC, lieu de France, dans la Picardie, fur la riviere d'Aisne, entre Soiflons & Compiegne. Herbert, comte de Vermandois, & premier comte de Champagne, y assembla un concile de l'églife Gallicane, en

3. TROIS-RIVIERES, (les) paroiffe dans l'Amérique feptentrionale, à la Guadeloupe, deffervie par les jéfuites. Ce quartier eft à trois lieues de l'églife de Marigot; il peut avoir quatre mille pas de large. C'est une belle plaine, gne, de large. C'est une belle plaine, partagée en deux par la pente d'un gros morne. La terre y eft bonne, & les cannes de fucre y viennent parfaitement bien. L'églife paroiffiale eft moitié de maçonnerie & moitié de bois.

1. TROISSY, baronnie de France, en Champagne, élection d'Epernay.

2. TROISSY ou TROUSSY, lieu de France, au diocèse de Beauvais, fur le rivage gauche de la riviere d'Oife, presque vis-à-vis Saint-Leu d'Effevant, au nord de la ville de Senlis & de Chantilli. Simon, confeiller au préfidial de Beauvais, dit, dans fes additions de l'hiftoire de Beauvoifis, que ce Troiffy eft le lieu même de Saint-Maximin, monaftère bâti par Charderic, abbé de faint Denys, à la fin du feptiéme fiécle; que le pere Mabillon croit auffi avoir été de Beauvais, avant l'évêque Constantin.

TROITUM PHALISCORUM, ville d'Italie, au voifinage de l'Etrurie, felon le livre appellé les origines de Caton. Voyez TROILIUM,

.

927.

TROLHETTA, bourgade de Suéde, dans la Dalie, près de la rive gauche de Gothelba, entre le commencement de cette riviere & Sachute. Quelques-uns donnent le nom de cette bourgade à la riviere de Gothelba.* De l'Ifle,

Atlas.

TROMARISCA. Voyez TRANSMARISCA.

TROMELIA, ville de l'Achaïe, felon Athénée, cité par Ortélius. Cette ville donnoit fon nom à un excellent fromage qui s'y faifoit, & que les anciens nommoient Tromelicus cafeus.

TROMENTUS-CAMPUS, campagne d'Italie. Feftus dit qu'elle avoit donné fon nom à la tribu Tromentine. Plufieurs anciennes inscriptions font mention de cette tribu. Elle fut, felon Tite-Live, l. 6, c. 5, une des quatre tribus qui furent ajoutées aux vingt-une anciennes, l'an 368, de la fondation de Rome. On croit que TROMENTUS-CAMPUS étoit dans l'Etrurie.

Tome V. RRrrrrij

TRON, village dans le pays des Grifons, dans la haute Ligue, dans la communauté de Difentis & dans la juris. diction de Tron. Il est fitué au-deffous de Difentis, au bord du bas Rhin, & célébre à caufe des affemblées de la ligue qui s'y tiennent quelquefois. Il y a dans fa jurisdiction divers châteaux ruinés. Elle comprend quelques villages entr'autres Sonvix, Summus Vicus & Rinckenberg, où il y a des mines d'argent & de cuivre.* Etat & délices de la Suiffe, t. 4, p. 13.

TRONCHET, (La) en latin Tronchetum, abbaye d'hommes, de l'ordre de S. Benoît, en France, dans la haute Bretagne, au diocèfe de Dol. Elle a eu pour fonda. teur Alain, fils de Jourdain, fénéchal de Dol. Ce ne fut d'abord qu'une celle, cella, ou dépendance de l'abbaye de Tiron au Perche. Elle fut érigée enfuite en abbaye l'an 1170. Elle a dépendu de Tiron pendant trois fié

cles.

TRONDE, en latin Trondola, lieu de France, dans la Lorraine, au diocèfe de Toul. Le chapitre de cette cathédrale eft feigneur de la paroiffe, il eft auffi patron de la cure pendant fix mois, & le pape pendant le reste de l'année. Son églife eft dédiée à S. Eliphe.

TRONIA. Voyez TRIBOCCI.

TRONIS, contrée de la Phocide au pays des Dauliens, felon Paufanias, l. 10, c. 4. Tronis, dit-il, eft un petit canton du territoire des Dauliens. On y voit le tombeau d'un héros que ces peuple regardent comme leur fonda teur. Les uns difent que c'eft Xantipe, homme de réputation à la guerre, & les autres que c'est Phocus, fils d'ornytion, & petit-fils de Sifyphe. Ce héros, quel qu'il fûr, étoit honoré tous les jours par des facrifices; on faifoit couler le fang des victimes dans fon tombeau, par une ouverture destinée à cet ufage; & les chairs de ces victi mes étoient confumées par le feu.

TRONODERUM, ville de France, dans la Bourgogne, felon Ortelius, qui cite Aimoin. C'est aujourd'hui, à ce qu'on croit, la ville de Tonnerre.

TRONSO, bourgade de la Norwege, au gouvernement de Wardhus, fur la côte méridionale de la plus grande des ifles, connues fous le nom de Trom fond. Elle eft fituée vis-à-vis du cap de Tromfond, dont elle eft féparée par un détroit affez large. * De l'Ifle, Atlas.

1. TRONSOND ou TROMSOND, contrée de la Norwege, dans fa partie feptentrionale, au gouvernement de Wardhus. Elle comprend une partie du continent qui forme le cap de Tromfond & trois ifles paralleles, fituées au nord de ce cap, & qui ne font féparées que par des détroits.

2. TRONSOND ou TROMSOND, cap de la Norwege, dans fa partie feptentrionale, au gouvernement de Wardhus. Il est couvert de plufieurs ifles; favoir, de celles de Sallero à l'occident, de celles de Tromfond au nord, & de celle d'Ulloe à l'orient.

3. TRONSOND ou TROMSOND, détroit au nord de la Norwege, dans le gouvernement de Wardhus. C'eft le bras de mer qui fe trouve entre la plus orientale des ifles de Tromfond, & celles de Loppen-Calf & de Skrifoe ou Skerfeu.

TRONTINO, riviere d'Italie, au royaume de Naples, dans l'Abruzze ultérieure. Son cours eft du midi occidental au nord oriental. Elle arrofe Teramo, & va fe perdre dans le golfe de Venife, entre Giulia-Nuova & Monte Pagano. On croit que c'est le Batinus & le Juvantius des anciens.* Magin, Carte de l'Abruzze ul

térieure.

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pour cette pierre, perfuadé que l'arche de Noé s'arrêt premierement deflus au tems du déluge. Cela eft cause qu'on la porte en cérémonie comme une châffe, pour obtenir de la pluie dans les grandes fécherelles. * Corn. Dia Hift. de l'ifle de Chypre.

1. TROPEA. Voyez TROPHÉES.

2. TROPÆA, village de l'Arcadie, felon Paufanias, 1. 8, c. 25, qui le place fur la route de Pfophide à Telphufa, à la gauche du Ladon, près du bois nommé Aphrodifium.

3. TROPÆA 01 AD TROPEA, ville d'Italie, chez les Brutiens, au voifinage du port d'Hercule. Etienne le géographe place cette ville dans la Sicile: cela vient de ce que de fon tems les auteurs donnoient à cette partie d'Italie le nom de Sicile. Dans les actes des conciles, cette ville eft fimplement nommée TROPA, nom qu'elle conferve encore aujourd'hui. Voyez TROPEA. Hobften, dans fes remarques fur Cluvier, infinue que le nom de cette ville pourroit lui avoir été occafionné par la victoire de Sextus Pompée.

TROPEA AUGUSTI, ville de la Ligurie. Ptolomée,. 1. 3, c. 1, la donne aux Marfeillois, & la met entre le port d'Hercule & celui de Monachus. Quelques uns veulent que ce foit aujourd'hui Torbia ou Turbia, & d'autres Villa-Franca.

TROPEA DRUSI, ville de la Germanie, felon Ptolomée, l. 2, 6. 11. Elle étoit à moitié chemin entre la Sala & le Rhin, dans l'endroit où Drufus mourut, felon Orrélius, qui a cru que c'étoit de cette ville dont DionCaffius a voulu parler fous le nom de trophées de Drufus. Cependant Dion-Caffius, l. 15, initio, dit pofitivement que Drufus ne mourut pas dans l'endroit où fes trophées avoient été élevés; mais après qu'il eut recommencé à retourner fur les pas, & avant pourtant que d'être arrivé jusqu'au Rhin. C'eft auffi l'endroit où Tibere fut falué empereur par l'armée romaine. Il n'étoit point queftion alors de ville dans ce lieu-là. Les Romains, après leur victoire, y firent un retranchement, où ils éleverent une trophée des armes vaincus, & mirent au bas les noms de toutes les nations qui avoient eu part à la défaite. Dans la fuite il put s'y former une ville, puisque Ptolomée y en marque une. *Tacit. Ann. 1. 2.

TROPAS, ville d'Italie. Curopalate & Cédrène difent que Nicéphore l'enleva aux Sarrazins. Ortélius juge qu'elle étoit vers la Calabre, & foupçonne que ce pourroit être Tropiana. Voyez POSTROPEA.

TROPATENE, contrée d'Afie, dans la Mélie. Prolomée, l. 6, c. 2, l'étend depuis le pays des Geli-Margafi, jusqu'à celui des Amariaci. Ce mot Tropatene eft corrompu d'Atropaténe ou Atropatie. Voyez ATROPA

TENE.

TROPEA, ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure, en latin Trophaa, Tropaa ou ad Tropea. Cette ville fituée à douze milles de Mileto & à quarante-cinq milles de Reggio, est bâtie (a) dans une petite plaine au fommet d'un roc, d'où on a le plaifir de découvrir d'un côté les fertiles côtes de la Calabre, & de l'autre la pleine mer à perte de vue. On monte à Tropea par une longue rue bordée de jardins qui fait le fauxbourg; & enfuite on trouve un grand nombre de petites rues étroites, dont la plus grande, qui paffe par le milieu, divife la ville en deux parties. (b) Tropea a une place d'une grandeur médiocre ; & plus avant et l'église cathédrale, qui n'eft remarquable que par fon antiquité. Les capucins ont un très beau jardin & une vue agréable fur la pleine mer. La porte par laquelle on fort pour y aller, a quelques tours & d'autres fortifications pour défense. Après cette porte on trouve une belle plate forme, au pied de laquelle font deux rochers en façon de petites ifles. Sur l'un de ces rochers il y a une petite chapelle, faite à l'imitation du mont Calvaire. Tropea (c) étoit évêché fous les Grecs, dans le huitième ou le neuviéme fiècle, dans la province de Reggio, dont il eft encore à préfent. On y a uni ou transféré l'évêché d'Amantia. Voyez TROPAA, n°. 3. Les nobles, à l'exclufion du peuple, jouiffent du privilége de gouverner cette ville. (a) Gemelli Careri, Voyage autour du monde, t. 5, p. 6. (b) Corn. Dict. (c) Commainville, Table des évêchés.

TROPHAEA. Voyez TROPEA & TROPHÉES. TROPHÉES. Ce mot vient du grec Teómov, tiré du

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