Evêque de Langres, transféra ces Chanoines Réguliers au lieu où ils font à présent. On nomma leur Maison le Val des Ecoliers, parce que plusieurs Ecoliers, quittant les Universités, vinrent s'y établir. Il y eut depuis plufieurs monasteres fondés felon cet Institut. Leur chef n'avoit que le nom de Prieur, jusqu'à ceque Paul III donna vers l'an 1540 & 1539, selon Baugier, au Général du Val des Ecoliers, la dignité d'Abbé. Ce dernier dit que le Val des Ecoliers a été chef d'ordre jusqu'en 1636, qu'il fut uni à la Congrégation de Sainte Geneviève de Paris. Mais, felon de Longueruë, le dernier Abbé Titulaire a été Laurent Michel, qui, en 1653, fit démission de sa Jurisdiction & de fa Dignité en faveur du Supérieur Général de la Congrégation des Chanoines Réguliers de France, à laquelle cet Ordre du Val des Ecoliers a été uni à perpétuité, sous le Gouvernement de l'Abbé triennal de Sainte Geneviève du Mont à Paris. Le titre Abbatial du Val a été fuprimé; & ce Monastére est gouverné par un Supérieur qui a le nom d'Abbé, & qu'on établit tous les trois ans dans le Chapitre Général de la Congrégation. Il y a neuf Religieux dans cette Maison, dont le revenu est de quatre mille livres. * Longueruë, Descr. de la France, part. 1, p. 38. VAL-EGINE, valée de Suiffe, dans le haut Vallais, au Département de Goms. Cette valée a deux lieues de longueur, & s'étend entre de hautes montagnes, d'où l'on a deux chemins pour passer en Italie, l'un par le Mont Nify, du côté d'Airol, dans le Leviner-Thal; & l'autre par le Mont Grieff, du côté de Bommatt, dans le Val d'Oscella. * Etat & Délices de la Suiffe. t. 4, p. 173. VAL DE GALILÉE, valée du Duché de Lorraine, au Bailliage de Nancy. C'est la valée où la Ville de Saint Diey eft fituée: elle est entre de fort hautes montagnes; & le lieu où la Ville a été bâtie s'appelle Juncturæ, ou les JOINTURES. * Longueruë, Descr. de la France, part. 2, p. 148. VAL-HASEL. Voyez HASLI. VAL-HONNETE, Abbaye. Voyez Ferieres. VAL-MADIA. C'est le nom du quatriéme Bailliage d'Italie, dans la dependance des douze anciens Cantons Suiffes. Ce Bailliage VAL-MADIA, ou VALMAGIA, que les Allemans appellent Meyn-Thal, est fitué au Nord & à l'Ouest du Bailliage de Locarno; & il confine d'un côté au Milanez, & de l'autre au Haut Vallais & au Canton d'Ury. Ce Bailliage est petit: ce n'est qu'une longue valée étroite, ferrée entre de hautes montagnes, & arrosée dans toute sa longueur par une riviere qui lui donne fon nom, & qui de là passe à Locarno. Les principaux endroits du Bailliage font: Rouana. * Etat & délices de la Suiffe, t. 3, p. 216. Le Bailliage de Val-Madia faisoit autrefois partie de celui de Locarno, & les deux ensemble compofoient une belle Terre, que les Nobles Rusca de Côme poffédoient avec titre de Comté. Dans la suite ce Comté fut partagé: le Val-Madia fut détaché de Locano, & ces deux Terres pafférent sous la puissance des Ducs de Milan, dans le quinziéme fiécle. VAL-DE-MUNSTER. Voyez MUNSER-THAL. VAL-OMBROSA, Monastere d'Italie, en Toscane, dans les montagnes de l'Apennin, à fix lieuës de Florence, du côté de l'Orient. C'est un Chef d'ordre, dont Saint Jean Gualbert fut le Fondateur dans l'onziéme fiécle. Ce Saint personnage embrassa premiérement la vie Monastique dans l'Abbaye de Saint Minial, près de Florence, ordre de Saint Benoît, congrégation de Cluni. Il quitta ensuite son Monastere, ne voulant point obéir à un Abbé qui n'avoit point été élû canoniquement. Il se retira auprès de Saint Romuald; mais comme on y vivoit en folitude & non en communauté, il ne se sentit point porté à y demeurer, & il forma le dessein d'instituer une nouvelle Congrégation de l'ordre de Saint Benoît. Il choisit le lieu de VAL-OMBREUSE, pour y établir sa premiére Maison en 1051, & cette Maison a donné le nom à l'Institut. La valée s'appelloit ainsi à cause de l'épaiffeur des arbres dont elle étoit toute couverte. Deux Religieux qui y étoient déja dans un petit Hermitage, le reçurent lui & fon compagnon, lequel étoit un bon Hermite de Florence, nommé Tenzo, qui lui avoit conseillé de quitter fon Monastere, & de chercher un Supérieur légitimement élû. Sa réputation y attira bien-tôt plusieurs autres personnes; & malgré sa profonde humilité, il fut élû d'un commun consentement Abbé de Val-Ombreuse. Un de ses premiers foins fut d'y observer la régle de Saint Benoît, felon l'esprit & felon la lettre. Il vouloit que ses Religieux n'euffent que des habits de vile étoffe, qu'il faifoit faire de la laine des troupeaux du Monastere : il les exhortoit même à porter continuellement le cilice pour dompter leur chair, & la soumettre à l'esprit. Il ne leur permettoit de fortir du Monastere que pour des nécessités indispensables. Il ordonna qu'il y auroit toujours une lampe allumée la nuit dans le dortoir; ce qui a été établi par d'autres Fondateurs d'Ordre, & depuis a été ordonné par le Pape Clément VIII. pour toutes les Maisons Réguliéres. Celles de Val-Ombreuse se multipliérent beaucoup en peu de temps. Les Religieux font habillés de brun, & ont une robe, un scapulaire, un capuchon, & une coule différente de celle des Bénédictins, parce qu'elle n'est point froncée. Lorsqu'ils fortent hors du Monastere, il se servent d'un manteau semblable à celui des Camaldules. Les femmes n'entrent que quatre fois l'année dans l'Eglise du Monastere; mais celles qui demeurent dans le voisinage peuvent tous les jours entendre la Messe à la Chapelle de l'Hospice du Procureur de la Maison. Cer Hospice est situé à l'appartement extérieur de l'Abbaye. Il est très-propre, & on y voit de belles peintures. On conferve dans l'Eglife de Val-Ombreuse des Reliques de Saint Jean Gualbert, dont le Corps eft à Paffignano, sur le Lac de Pérouse, dans un autre Monastere de l'Ordre. On garde aussi dans la même Eglise la pointe d'un des clous avec lesquels Notre Seigneur fut attaché à la Croix, & les Religieux assurent que c'est un présent de Saint Louis. Sur les colines d'alentour sont des Hermitages habités par des Religieux de l'Ordre. Il y avoit autrefois à ValOmbreuse un Abbé Général perpétuel; mais depuis 1540, cet Ordre est gouverné par un Président qui eft triennal. Hist. du Clergé Sécul. & Régul. t. 2, p. 334. VAL-DE-PACE, Prieuré de Lorraine, Ordre de Saint Benoît, & présentement uni à l'Abbaye de S. Manfuit. Ce Prieuré est situé dans la Paroisse de Saint Germain, & fon revenu eft considérable. Les Métairies qui en dépendent en sont séparées par un ruiffeau, & font de la Paroisse de Choloi, dont le Curé a les deux tiers des dixmes, & les Religieux de l'Abbaye de S. Evre l'autre tiers. VAL-DE-PORRAS, valée d'Espagne, dans la vieille Castille, au Septentrion du Douere. Les montagnes de Burgos font entrecoupées de plusieurs valées fort agréables, dont la plus considérable est celle de Val-de-Porras; aussi fait-elle une des Mérindales de la Castille-Vieille. Cette valée est fertile en fruits, & en bleds, & propre à nourir du bétail. Les Habitans ont de grands priviléges, qui leur ont été accordés par les Rois de Castille, & par les Princes de Biscaye. C'est une Seigneurie appartenante à une Maison illustre d'Espagne, qui en est originaire, & qui en porte le nom. * Délices d'Espagne, p. 182. turie. C'est une des cinq valées qui composent la peVAL-DE-PRADO, valée d'Espagne, dans l'Astite Province de Liebana. Elle est fertile en froment & en vin, & on y éleve du bétail. VAL-PARAISO, Port de l'Isle Espagnole, fur la côte septentrionale, & vis-à-vis l'Isle de la Tortuë. Ce fut Christophe Colomb, qui lui donna ce nom, lorsqu'il le découvrit à son premier voyage en 1492, on l'appelle aujourd'hui le Port de Paix. Voyez ce mot. VAL-PROFONDE, Chartreuse de France, en Champagne, au Diocèse de Sens, dans l'Election de Joigny. VAL-DE-RICHER, ۱ ! VAL-DE-RICHER, bourg de France, dans la Baffe-Normandie, au diocèse de Bayeux, à cinq lieues de Caen, & à deux ou environ de S. Pierrefur Dive, au nord - est. Il y a dans ce bourg une abbaye de l'Ordre de S. Bernard, & en régle. Cette abbaye qui est assez bien bâtie, fut transférée ou plutôt fondée de nouveau en 1145 ou 1147, dans le lieu où elle eft présentement, par Philippe de Harcourt, trente-cinquiéme Evêque de Bayeux. Elle avoit d'abord été bâtie, entre Vire & Torigny, par les soins de S. Bernard. * Corn. Dict. Hermant. Hist. du Diocèse de Bayeux. VALROY, abbaye de France, dans le diocèfe de Rheims, à sept lieues de la ville de ce nom. Elle eft de l'Ordre de Citeaux, & fut fondée l'an 1149, par Jean, Comte de Roussi, qui fut inhumé en ce lieu. Plusieurs seigneurs de cette maison y ont eu leur sépulture. VAL-DE-RUZ, ou VAL-DE-ROUZ, valée de Suiffe, au Comté de Valengin, immédiatement audessus du bourg de ce nom, en Latin Vallis-Rodolfi, & en Allemand Rudolffs-Thal. Le Val-de-Ruz est une grande & belle plaine dans les montagnes, & fi peuplée, qu'on y y compte dans l'espace de deux lieues de longueur, fur une de largeur, une vingtaine de villages. * Etat & Délices de la Suiffe, t. 3, p. 245. VAL-SAUVE, Vallis Sauva, abbaye de filles, de l'Ordre de Citeaux, en France, dans le bas Languedoc, au diocèse d'Ufez, dans la ville de Bagnols. Elle vaut trois mille livres. VAL-SECRET, abbaye de France, dans la Champagne, à un quartde lieue de Château-Thierri, vers l'Orientd'Eté. Elle est de l'Ordre de Prémontré, & Chef de cet Ordre. Il est sorti plusieurs colonies de cette abbaye, pour en fonder d'autres. L'Eglife de Notre-Dame de Château-Thierry, ayant été pendant quelque-temps une abbaye de Prémontré, les moines furent transferés à Val-Secret en 1140. VAL-DE-SIBEN. Voyez SIBEN-THAL. VAL-SPIR, valée de France, dans le Roussillon; en latin Vallis-Afperia. C'est aujourd'hui une dépendance & une Sou-Viguerie de Perpignan ou du Roufsillon. La riviere de Tec arrofe cette valée, qui est environnée des Pyrénées de tous côtés, excepté àl'Orient. Le Val-Spir étoit autrefois un comté, qui vint au pouvoir des comtes de Cerdagne, qui fonderent dans le dixieme fiécle l'abbaye d'Arles, en latin, Arularum Monasterium. Les principaux lieux de cette valée font: Prats de Molo, L'Abbaye d'Arles, Le Fort des Bains, Le Col-Pertus. VAL-SAINT, Chartreuse de Suisse, au Canton * Longueruë, Descr. de la France, part. 1, p. 224. de Fribourg, dans le Bailliage de Gruyere. VAL SAINT-BENOISŤ, prieuré de France, en Bourgogne, dans le diocèse & le bailliage d'Autun, dédié à Notre-Dame, & uni au féminaire d'Autun. * Garreau, Descript. de la Bourgogne. VAL SAINT-ESPRIT DE GOSNAY, Chartreuse de France, dans l'Artois, à une lieue au Sud Ouest de Bethune. Elle fut fondée l'an 1328. VAL SAINT-IMIER, valée de Suisse, au Pays Romand, & l'une des dépendances de l'Evêque de Bâle. Cette valée, qui est fort belle, se trouve au voisinage du Comté de Neuf-Châtel. Elle tire fon nom du principal village, qui avoit autrefois une abbaye & une Eglife collégiale de chanoines réguliers, dédiée à Saint Imier, célébre hermite du septiéme fiécle. On appelle aussi cette valée la seigneurie d'Arguel. On y voit plusieurs beaux villa ges, comme Les habitans de cette seigneurie dépendent, à certains égards, de la ville de Bienne, & font obligés de marcher en guerre sous ses Enseignes. VAL-SAINT-LAMBERT, abbaye de l'Ordre de Citeaux, fondée l'an 1201, par Hugues, Evêque de Liege. Elle est à une lieue de la ville de ce nom, à la droite de la Meuse, entre Hui & Liege. VAL-SAINT-PIERRE, valon de Suiffe, dans le Bas-Vallais, au gouvernement d'Entremont. C'est un des deux valons qui partage la valée d'Entremont. Il s'étend depuis le Saint-Bernard jusqu'à Saint Branscheïr, l'espace de quatre lieues en longueur. Il tire fon nom du bourg de Saint-Pierre, qui est au pied des Alpes, & l'endroit où l'on commence à grimper la montagne de Saint-Bernard. De Saint-Pierre au sommet de la montagne, on compte trois lieues de chemin. : : VAL-SAINTE, Vallis-Saneta, abbaye d'hommes, de l'Ordre de Citeaux, en Provence, au diocèse, & à trois lieues au nord de la ville d'Apt, fondée en 1188 par un seigneur du pays, nommé Rambaud. VAL-SAN-GIACOMO, ou la VALÉE DE S. JACQUES, valée d'Italie, dans le Comté de Chiavenne, de la dépendance des Grifons. Elle est partagée en douze quartiers, qui ont chacun un ou deux villages. Les principaux font: Capdolein en Allemand Gampolschin, au pied du Mont Splugen, sur la granderoute de cette montagne à Chiavenne, qui est à trois lieues delà; Frazitio, Madefio, anciennement Tarvezede, Torvaæ Ædes; Planuzo, Lifola, &c. Cette valée à sa Jurisdiction particuliere, avec un conseil de douze personnes. Tome VI. VAL-TELLINE, seigneurie des Grifons, à l'entrée de l'Italie, au pied des Alpes, près du comté de Bormio. La Val-Telline, selon quelques-uns, tire fon nom d'un ancien château très-élevé, nommé Teglio (Tilium en latin, & en allemand Thell) & qui en étoit autrefois la principale place. D'autres le font venir d'une ville nommée Volturena, (Vallis Thyrrhena) située au bas de la valée, fur le bord du Lac de Come, & bâtie par les Thyrrhéniens. Quoi qu'il en soit, les écrivains latins l'appellent Vallis-Telina, & nomment les habitans Voltureni. Les Allemans ont corrompu le nom de Vallis-Telina en celui de Veltlyn, qu'ils prononcent Felilyn. Cette valée est fort longue; mais elle n'est pas large par- tout à proportion. L'Adda la partage en deux parties. Pour ce qui regarde le gouvernement, elle est divisée en trois tiers; le premier tiers, qui est celui d'en haut, & qui a Tirano pour capitale; le second, dont la capitale est Sondrio; le troisieme, qui eft partagé en deux gouvernemens, savoir Trahona & Morbegno. Outre cela, il y a le Territoire de Teglio, qui fait un gouvernement à part entre le premier & le second tiers. * Etat & Délices de la Suisse, t. 4, p. 140. C fuiv. Les cinq gouvernemens de cette valée ont chacun leur conseil & leur chef, qui font élus par toute la communauté. Ils ont aussi leurs officiers militaires, commecapitaines & autres, qui commandent trois mille hommes choisis; leurs défenseurs & fyndics, qui ont soin de l'observation des Loix; leurs confuls de Justice, qui ont soin des orphelins. Outre cela, ils ont le droit de faire des assemblées générales de toute la valée, pour les affaires qui regardent les habitans. Ces assemblées sont composées des agens ou députés de la valée, & se tiennent à Sondrio, sous la présidence du gouverneur, ou de fon assesseur. On y élit un chancelier pour toute la valée. Sa charge est de gar der les archives du pays; de convoquer les affemblées générales pour régler les contributions, s'il y en a à faire, ou pour d'autres sujets qui intéressent le public. Malgré la douceur de leur gouvernement, & les grands priviléges des habitans de la Val-Telline, ils voulurent en 1620. massacrer tous les Proteftans qui étoient parmi eux, & fe foumettre aux Espagnols. Il y eut environ cinq cens personnes d'égorgées. Le reste s'enfuit ou changea de Religion, pour garantir savie. La fureur de quelques-uns de ces bourreaux alla jusqu'à massacrer des gens de leur propre Religion, mais, qui ayant la confcience plus droite qu'eux, blamoient leur violence. Cette affaire attira aux Grifons des troubles qui durerent bien des années, & l'on connut bientôt que les intrigues de la maison d'Autriche étoient l'unique fource de tous ces maux. Il n'enfallut B pas d'autre preuve que son avidité à profiter de la conjoncture. Au lieu de se joindre aux Grifons, pour faire une punition exemplaire des rebelles, tandis que les Espagnols d'un côté s'emparoient de la ValTelline, & l'année suivante du comté & de la ville de Chiavenne, d'où ils chassoient les Protestans; l'Archiduc Léopold, de l'autre côté, envoya des troupes dans la valée de Munster, sous la conduite de Rodolphe Planta, qui, trahissant sa Patrie, s'étoit vendu à la maison d'Autriche. En 1624, les Grisons ayant reçu du secours de la France, de Zurich, de Berne, & du Vallais, reprirent tout ce que les Autrichiens avoient enlevé; allerent ensuite remettre leurs fujets fous leur obéissance. Ceux de Bormio fe rendirent aisément : mais ceux de la Val-Telline & ceux de Chiavenne se jetterent entre les bras de la France. Les François remirent les comtés de Bormio & de Chiavenne entre les mains des Grifons; mais ils retinrent la Val-Telline. Les Espagnols la leur reprirent quelque-temps après; mais les premiers la leur arracherent de nouveau, & la rendirent aux Grifons en 1635. à condition que la Religion Proteftante feroit absolument interdite dans ces trois Pays. Cette clause ne fut pas du goût des Grisons; de forte que confidérant d'une part qu'ils avoient un allié, qui leur faifoit la loi, & de l'autre que leur pays étoit le théatre de la guerre, ils conclurent que l'amitié de la maison d'Autriche leur conviendroit mieux que celle de la France, & firent alliance avec l'Empereur. Ils prirent le prétexte de quelques excès que les François commirent en 1637, & les chafferent des forts qu'ils occupoient dans le pays des Grifons, dans la Val-Telline, & dans les comtés de Chiavenne & de Bormio; la fameuse capitulation fut conclue en 1639. à Milan. Quoique la Religion Proteftante en foitentiérement bannie depuis le massacre de l'an 1620, il eft cependant permis aux Proteftans anciens habitans du pays, qui y ont encore des biens, d'y demeurer fix femaines de fuite, purvu qu'ils l'aillent déclarer à la magiftrature. On voit affez par ce qui vient d'être rapporté que les habitans de la Val-Telline, aussi-bien que ceux des comtés de Bormio & de Chiavenne, sont zélés Catholiques. Il suffit donc de dire que comme ils font à l'entrée de l'Italie, ils font Italiens de Religion, de mœurs & de langue. Voici de quelle mamaniere ces trois pays font tombés sous la puissance des Grifons: Barnabé, vicomte de Milan, ayant été chaffé par Jean Galeas, Mastin, l'un des fils de BarLabé, se sauva chez les Grifons, & demeura quelque temps, comme en exil, auprès d'Harteman, Evêque de Coire; en reconnoiffance dequoi il fit présent en 1404, par fon testament, à l'Evêque & à l'Eglife de Coire, de la Val-Telline, & des comtés de Chiavenne & de Bormio. Mais comme ils étoient entre les mains de Jean Galeas, il sembloit que ce fût un don en peinture. Cependant par la fuite cette donation ne laiffa pas d'avoir fon effet. Les François & les Espagnols se faisant la guerre en Italie, l'alliance des Grifons fut recherchée par les deux Couronnes; parce qu'étant maîtres des passages qui conduisoient dans ce pays-là, les Allemans & les Suiffes ne pouvoient s'y rendre que par leur moyen. Les Ligues profitérent de cette occafion pour faire leurs affaires. Elles engagerent l'Evêque de Coire à leur vendre le droit qu'il avoit fur la Val-Telline, & fur les deux comtés de Chiavenne & de Bormio, moyennant un certain revenu qu'elles lui assignerent. Le Prélat qui sentoit qu'il ne feroit jamais en état de faire valoir par lui-même ses droits, n'eut pas de peine à en traiter. Enfin en 1512, les Françoiss'étant emparés de ce pays-là; & le Pape Jules II, leur ennemimortel, ayant follicité les Suiffes & les Grifons de leur faire la guerre, les premiers chafferent les François du duché de Milan, & rétablirent Maximilien Sforce, fils de Ludovic, dans ce duché, & dans le même temps les Grisons firent la conquête de la Val-Telline, & des comtés de Chiavenne & de Bormio. Le duc, par reconnoissance, & pour les payer des frais de la guerre, leur céda folemnellement ces pays par un traité de l'an 1513, François I. Roi de France, s'étant remis en poffeffion du duché de Milan en 1516, fit une paix à Fribourg avec les Suisses & les Grifons, & leur céda pour lui & pour ses fucceffeurs, ducs de Milan, toutes fes prétentions fur ces trois seigneuries. Ce fut une bonne acquifition pour les Grifons; carce pays vaut, fans contredit, beaucoup plus que leurs meilleures valées. Quelque bon qu'il foit néanmois, ils ne quittent point leur Pays pour aller s'établir dans la Val-Telline, ou dans les comtés de Chiavenne & de Bormio. , VAL-VANERE, abbaye d'Espagne, dans la vieille Castille, au diocèse de la Calahora, dans les monts Disterces. L'Histoire de l'Ordre de Saint Benoit, dit que Yépes rapporte à l'an 574. la fondation de l'abbaye de Val-Vanere où les fideles honorent d'autant plus dévotement la Sainte Vierge, qu'ils y font excités par une anciene & célebre Image qui la représente. Ce monastere doit fon origine à la converfion de Munio, hermite, qui s'étant retiré en ce lieu pour faire pénitence , y passa ses jours avec plusieurs autres personnes qui l'imiterent. Ils servoient Dieu sous la direction de Dominique, prêtre, qui fut depuis enterré dans ce monastere. On dit que ce fut ce solitaire Munio qui trouva l'Image dont nous venons de parler. Mais Yépes avoue qu'on ne fait poit en quel temps il vivoit. Il y a dans ce monastere une regle de faint Benoît, écrite l'an 954, & c'est peut-être un peu avant ce temps-là que le monastere fut bâti. Saint Athanase, patriarche d'Alexandrie, y est en fi grande vénération, qu'on en dit l'Office le mardi de chaque semaine, qui n'est point consacré à la mémoire de quelqu'autre faint. Si on en croit ce qu'on appelle la tradition de cette abbaye, le fondement & la cause de cette dévotion, eft que ce saint Docteur se réfugia autrefois en ce pays-là, lorsqu'il étoit perfécuté par les Arriens. Mais il n'y a point de preuve qu'il ait été en Espagne. Il est seulement vrai qu'après le Concile de Sardique, tenu l'an 347. Ofius, Evêque de Corduë, dit aux ennemis du faint, que s'ils persistoient à ne le vouloir point reconnoître pour Evêque, quoiqu'il fût innocent, il tâcheroit de lui perfuader de venir avec lui en Espagne; mais cette proposition n'eut point de fuite. Le faint alla demeurer à Aquilée, & après la mort du faux Patriarche Grégoire, qu'on avoit mis en sa place, il repassa en Orient, & retourna à Alexandrie. Auffi d'autres tiennent plus vraisemblablement que ce S. Athanase qu'on révere à Val-Vanere, eft quelque S. Athanase, Evêque ou religieux d'Espagne, qu'on a confondu avec le grand Athanase, défenseur de la Divinité de Jesus - Chrift. * Abregé de l'Histoire de l'Ordre de Saint Benoît, l. 2, с. 36. VAL-VERDE, bourgade d'Espagne, dans l'Estramadoure, au midi de Badajos, près des frontieres de Portugal. Ce n'étoit autrefois qu'un simple village, qui fut érigé en bourgade l'an 1630. Val-Verde eft fituédansun valon fort agréable, fertile en fleurs & en fruits, & arrofé de plusieurs belles fontaines. * Délices d'Espagne, p. 388. VAL-DE-VIRE. Voyez VIRE. 2. 1. VALA, ville de Trace: Ptolomée, 13, c. 11; la marque dans les terres. Quelques éxemplaires au lieu de VALA, lisent VALLA. 2. VALA, ville de la Mauritanie Tingitane. Elle étoit dans les terres, felon Ptolomée, L. 3, c. 1. VALACHIA, ancienne ville de l'Afrique pro pre, affez près de Carthage. On la nomme aujourd'hui Cammart. Voyez CAMMART. VALACHIE Ou VALAQUIE, principauté de l'Europe, poffédée aujourd'ui, partie par l'Empereur d'Allemagne, des États héréditaires duquel elle fait portion; partie par le Ture, à qui en appartient la plus grande portion. Cette province fut anciennement nommée Flaccie du nom de Flaccus, qui y fut envoyé par Trajan avec une colonie de trente mille hommes, pour cultiver le pays, qui fournit à l'Armée Romaine une bonne partie des vivres, pendant la guerre contre les Scythes & les Sarmates. Les Turcs nomment cette province Carabogdana, qui veut dire Terre de bled noir, parce quelle en produit beaucoup. Elle s'étend d'orient en occident plus de 90. lieues, & du midi au septentrion plus de cinquante, distances qui ne sont pourtant pas égales par-tout, parce que la Valachie a à peu près la figure d'un triangle sphérique. Elle est bornée au nord, partie par la Moldavie, partie par la Transilvanie; à l'orient & au midi par le Danube; & à l'occident par la Tranfilvanie. Par le Traité de Passarowitz, il fut réglé que la riviere Alaut, depuis l'endroit où elle fort de la Transilvanie jusqu'à son entrée dans le Danube, feroit la séparation des deux Empires de ce côté. On y trouve auprès de Suverain, ou Severin, les restes du Pont de Trajan. La partie de cette province, qui dépend de l'Empire Turc, est possédée par un hospodar ou vaivode, qui est tellement soumis au Grand Seigneur, qu'il est déposé souvent par la seule raison qu'un autre promet de payer un tribut plus confidérable. La Valachie & la Moldavie ne composoient autrefois qu'une feule province des Daces, nommée simplement Valachie; mais ayant ensuite été divisée en Haute & Baffe, à à cause de la riviere qui la geoit, la derniere a toujours retenu le nom de Valachie, & l'autre a pris celui de Moldavie. * Etat préSent de la Hongrie, p. 112, & suiv. parta Les plaines de la Valachie feroient très-fertiles, si elles étoient cultivées; mais les habitans sont si paresseux, qu'ils laissent la plus grande partie en friche. Cette province est si déserte, que les terres sont au premier qui veut les labourer & ensemencer, n'y ayant point de possession déterminée comme ailleurs. Il n'y a presque point de bois dans cette province, & l'on eft contraint de faire du feu avec du chanvre, ou avec de la bouse de vache séche. Le sable des rivieres est fort mêlé de grains d'or, & les mines, qui font dans les montagnes, rapporteroient beaucoup, fi elles étoient travaillées. La Valachie est divisée en treize comtés, qui sont habités indifféremment par les Saxons, par les Hongrois & par les naturels du Pays. L'Hospodar qui la gouverne, tire cent mille écus de la dixme de la cire & du miel, dont les peuples font leur principal trafic. Les principales villes sont Tergowits, Sucherest, Branilous & Severin. La Province est en plusieurs endroits, traversée de forêts très-épaisses: elle nourrit quantité de chevaux de grand prix, des bœufs & des bêtes à laine, qu'on envoye par grands troupeaux en divers lieux de l'Europe. On y trouve des mines de toutes fortes de métaux. Il y a un certain fel de mine, dur comme du marbre, & dont la couleur tire fur le violet; mais quand il est bien broyé, il devient blanc. Les peuples passent pour être inconftans & farouches; & leurs maisons ne font pour la plupart que de bois & de paille, liée avec de la terre graffe, & couvertes de roseaux, qui se trouvent en grande quantité dans le pays. Le trafic consiste en bled & en vin, qu'on porte en Ruffie & en Pologne, en cuirs, capots, encire, miel, en certains flacons, faits de racine de tillau, & dont les veines de différentes couleurs sont fort agréables à la vûe : l'on envoye à Constantinople du bœuf séché au Soleil, des légumes & du beurre. Ils se servent pour ce négoce d'Arméniens, de Juifs, de Saxons, de Hongrois & de Ragusiens; & ils font payer un droit à la malvoisie de Candie, lorsqu'elle passe par leur pays pour être transportée en Allemagne & en Podolie. Le vaivode tire un grand revenu de cette impofition. La langue du pays a un grand rapport avec la latine, ce qui confirme que les habitans ti rent leur origine des Romains. Ils nomment l'eau Apa, & le Pain Pa. Dans les cérémonies de leur Religion, qui est celle des Grecs schismatiques, ils se servent de la Langue franque, qui est en usage dans tout l'Orient. L'hospodar paye ordinairement foixante & dix mille ducats de tribut à la Porte. La Valachie a eu autrefois ses princes particuliers, dépendans & tributaires des rois de Hongrie. Bajazet voulut y porter ses armes, après la Bataille qu'il gagna fur les Chrétiens, proche de Nicopolis; mais le vaivode qui la gouvernoit, tailla en piéces une partie de ses gens. Les Sultans Mahomet I. & Amurat II, firent aussi de très-rudes guerres aux Valaques. Ces peuples étoient alors gouvernés par un duc, qu'on appelloit Dracula,& qui exerça les cruautés les plus inouies. Amurath lui ayant envoyé des Ambasfadeurs, qui le saluerent à leur maniere, sans ôter leur Turban, il commanda qu'on l'attachat sur leur tête avec un clou, afin qu'il tint mieux. On le vit quelque fois manger au milieu d'un cercle de Turcs empalés; & quand il en tenoit quelqu'un prifonnier, il lui fai foit écorcher la plante des pieds, qu'on lui frottoit ensuite avec du sel. Ce prince cruel fut tué dans un combat contre les Turcs, & l'on porta sa tête au Sultan Mahomet II, par les forces duquel Uladus fur élevé peu de temps après à la principauté de Valaquie. Mais il ne se fut pas plutôt affermi dans la pos session de cet Etat, qu'il traita les Turcs avec autant d'inhumanité que Dracula avoit fait. Paul Jove, rapporte que Pierre, qui gouvernoit la Tranfilvanie du temps de Solyman, fut chaffé par ses sujets pour ses cruautés, & qu'il eut besoin pour se rétablir de tour l'appui du Sultan. Le Turc étant déja fort puissant dans la Valaquie, Selim II. acheva de la soumettre en 1574, Michel, de la maison des anciens vaivodes de Moldavie, ayant été établi prince dans la Valaquie, sous Amurat & Mahomet III, fit alliance avec le vaivode de Moldavie, & ils formerent le dessein de se délivrer de la servitude Ottomane, dans l'espérance que leur entreprise seroit appuyée de l'empereur & du roi de Pologne. Elle réuffit par la valeur de Sigismond, prince de Tranfilvanie, dont ils chercherent la protection. Le même Michel défit les Troupes de Sigismond Battori, qui le vouloit chaffer de cesterres; mais la Valachie & la Moldavie retournerent sous la puissance du Turc, au commencement du dernier fiécle, par le moyen de Boskay, qui, avec le secours d'Ahmed, les fit foulever en même-temps que la Transilvanie. Il n'en fut pas le maître longtemps, puisqu'en 1608, après la mort de Jerôme, vaivode de Valaquie, quelques-uns de ses sujets secourus des Turcs, ayant refusé d'obéir à fon fils, âgé de 13. ans, & pris les armes pour se donner un autre souverain, la mere de ce jeune prince mit sur pied une armée de dix mille hommes, défit les rebelles, & conferva la principauté à son fils, qu'on appella Radul, & qui fut chassé de ses Etats en 1611, par Gabriël Battori, Prince de Transilvanie. Radul ayant joint ses forces à celles de Constantin Mohila, Prince de Moldavie, se rétablit dans la Valachie, après avoir défait l'Armée du Transilvain à Cronstat. Les Chefs ou vaivodes, qui ont gouverné la Valaquie depuis ce temps-là, ont été contraints de se rendre entierement Tributaires des Turcs, & de joindre leurs forces à leur armée dans les temps de guerre. * Corn. Dict. Histoire & Description du royaume de Hongrie, l. 4, 1688. La principauté de Valachie étoit ordinairement héréditaire, & felon les loix du pays, il n'y avoit que le défaut de nez qui empêchât les enfans de fuccéder à leur pere. Ce fut par cette raison, que la veuve de Bafile, vaivode de Valaquie, en 1655, n'appréhenda rien tant, pour son fils, que ce honteux traitement, dans la guerre qu'Etienne, chancelier de fon mari, avoit allumée, sur l'appui des Polonois & de quelques autres peuples. Elle alla à Saczaw, où elle se défendit jusqu'à ce que Timothée son gendre, fils de Kmienilski, général des Cosaques, avec lequel elle s'étoit retirée dans cette place, eût été tué de l'éclat d'une rouë caffée par le canon: & en la rendant l'histoire remarque qu'elle ne fe cette perte, que parce qu'elle craignoit qu'Etienne ne fit couper le nez à son fils; ce qui l'eût mis hors d'état de rentrer jamais dans la dignité de fon pere. VALAIS. Voyez VALLAIS. VALANGIN. Voyez VALENGİN. VALAQUIE. Voyez VALACHIE. montra fenfible a VALASSE (la) Abbaye de France. Voyez VAL LASSE. VALATA. Voyez VALLATA. VALATHA, lieu de Syrie, près de la ville d'An tioche, voisine du bourg de Daphné. Ce lieu, qui étoit fortifié, avoit été donné par le président Sa turnius à un Juif de Babylone, qui avoit paffé l'Euphrate avec quinze cens archers, & environ une centaine de ses parens. * Jofeph, Ant. 1. 17, c. 2. VALAYE, Ifle de la mer d'Ecosse, l'une des Hebrides. Elle est située au Nord de celle d'Eust. Sa longueur est de deux milles, & fa largeur d'un mille. * Corn. Dict. Davity, Isles Hébrides. VALBACH, village de la basse Hongrie, sur le Danube, près de Strigonie. On croit que c'est la Valena des anciens. Voyez VALENA. VALBING, ville d'Allemagne, au Duché de Wurtemberg, sur l'Ents, felon Corneille, qui ne cite aucun garant. Ce pourroit être la petite ville VAIBING, que Zeyler, Topograph. Ducat. Wirtemb. marque entre Pfortsheim & Rixbing. 1. VALBONNE, Bona Vallis, petit pays de France dans la Bresse. Corneille, qui cite Guichenon, dit que ce pays s'étend vers le Rhône, près de Montluel. 2. VALBONNE, chartreuse de France, dans le bas Languedoc, au Diocèse d'Usez, à une lieue au couchant du Pont du Saint-Efprit. 3. VAL-BONNE, Vallis Bona, abbaye d'hommes en France, de l'Ordre de Citeaux, dans le Roussillon, diocèse de Perpignan, proche Colioure, dans un fonds. Il n'y a n'y religieux, n'y couvent, on n'y voitqu'un reste d'Eglife. L'abbé jouit de 500 liv. VALBUENA, abbaye d'hommes, Ordre de Citeaux, en Espagne, dans la vieille Castille au diocèse de Valladolid. VALCA (la) riviere d'Italie, dans le patrimoine de Saint Pierre. Elle prend sa source dans le Lac de Bracciano, &, courant vers le levant, elle passe au Nord d'Isola, & va se rendre dans le Tibre, à cinq milles au-deffus de Rome. C'est la Cremera des anciens, & si connue par la défaite des Fabius. VALCHEREN. Voyez WALCHEREN. VALCKENBOURG, bourgade des Pays-bas, dans la Hollande méridionale, sur le bord du Rhin, environ une lieue au-dessous de Leyde. Valckenbourg a titre de comté, & est célebre par les grandes foires de chevaux qu'on y tient tous les ans. VALCOURT. Voyez WALCOURT. VALCOVAR. Voyez WALPON. VALCUM, lieu de la basse Pannonie. Il est marqué dans l'Itinéraire d'Antonin, sur la route de la Pannonie, dans les Gaules, entre Silacenfis & Mogetiana, à vingt-huit milles du premier de ces lieux, & à trente milles du second. L'ordre de la route empêche de croire que ce soit Wolcowar sur le Danube, comme l'a prétendu Lazius. VALDA, (la) village d'Espagne, dans la Catalogne, sur le bord de la Méditerranée. Michelot. Portul. de la Médit. p. 45, décrit ainsi sa position: environ un mille & demi, vers le nord-est de la longue pointe de Saint Filiou, est une longue pointe de moyenne hauteur, qui est celle du fudouest de l'ance de Palamos; au bout de cette pointe il y a une séche, qui est à fleur d'eau, où l'on voit quelquefois briser la mer, & elle est à une longueur de cable de la terre. De cette pointe à une autre, qui est vers l'ouest de Palamos, il y a environ trois milles au nord-nord-eft. On voit sur cette derniere pointe une tour ronde, & quelques maisons auprès. Entre ces deux pointes, il y a une grande plage de fable, un peu enfoncée, & une très-belle plaine, où l'on voit le village appellé la Valda: ce village est grand. VALDANUS, ou VALDASUS, fleuve de la Panno- nonie, felon Pline, L. 3, c. 25, qui met son embouchure dans le Danube, au-dessus de la Save. Onl'appelle présentement Valpo, ou Walpo. Cette riviere a sa source * dans l'Esclavonie; & après avoir arrosé la ville de Valpo, elle se rend dans le Danube, un peu au-dessous de l'embouchure de la Drave. * De l'Isle, Atlas. VALDARADVE, riviere d'Espagne, au Royaume de Leon. Elle passe, dit Corneille, à Villalpando & à Zamora : &, grossie du Rio Sees, qu'elle reçoit dans son cours, elle va mêler ses eaux à celles du Duero. Cette description s'accorde mal avec la Carte de Jaillot, & aussi mal, je pense, avec la vérité: car Corneille suppose que Zamora n'est point sur le Duero ; ce qui est une faute grossiere. Selon Jaillot, il passe un ruisseau à Villalpando, & ce ruisseau va quelques lieues plus bas se perdre dans le Duero, près de la Ville de Toro. Par le Rio Sees, Corneille entend, ou Rio Seco, ou la riviere Cea; le premier est un ruisseau, qui, selon Jaillot, & non d'autres, passe à Villalpando ; la riviere Cea en est éloignée au levant VALDAU, abbaye de filles, Ordre de Citeaux, dans les Pays-Bas, au quartier de Louvain, fondée l'an 1230, par Henri IV, duc de Brabant. VALDAVIA. Corneille nomme ainsi une petite riviere d'Espagne, qui a sa source dans la vieille Castile, & qui se perd dans celle de Pisuerga, audessous de Melgar de Herramental, ou Ramental. VALDECONA, bourgade de l'Espagne, dans la Catalogne, aux confins du Royaume de Valence, sur la rive gauche de la riviere Cenia, affez près de fon embouchure dans la Mer. * Jaillot, Atlas. VALDERAS, valée de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, sur la côte de la mer du Sud, au fond d'une profonde baie, qui regne du côté du sud-est, entre le cap Corrientes, & la pointe de Pontique, du côté du nord - ouest, endroits éloignés environ de dix lieuës l'un de l'autre. Le valon a autour de trois lieuës de largeur. Près de la mer il y a une baie sabloneuse de bonne hauteur, pour y descendre commodément: au milieu du fond de cette baie, se jette une belle riviere, où les bateaux peuvent entrer: mais l'eau a un petit goût de sel vers la fin de la sécheresse, qui est en Février, Mars, & une partie d'Avril. La valée de Valderas est bornée par une petite montagne verte avancée dans le pays, qui forme un agréable penchant, & présente un très-bel aspect du côté de la mer. On trouve dans cette valée de gras pâturages, entrecoupés de bois formés d'arbres propres à toutes fortes d'usages. On y trouve aussi des fruits en abondance, comme des guavas, des oranges, des limons, de sorte qu'on diroit que la nature a voulu faire de cette valée, un lieu de délices. Les pâcages sont pleins de bœufs & de vaches, & on y voit aussi quelques chevaux. Ce font-là les seuls habitans de cette belle valée, où personne ne s'est encore établi. * Dampier, Voyage autour du monde, t. 1, p. 330. VALDERFANGE. Voyez VAUDREVANGE. VALDESIE, village de France, dans la Basse Normandie, au diocèse de Coutances. Ce village est remarquable, dit Corneille, pour avoir été la patrie du savant Jean de Launoy. VALDIGLESIAS, abbaye d'hommes, Ordre de Citeaux, de la Congrégation de Leon, en Espagne, dans la vieille Castille, au diocèse d'Avila. VALDSHUT. Voyez WALDSHUT. VALDIVIA, ou BALDIVIA, ville de l'Amérique méridionale, au Chili, sur la côte de la mer du Sud, avec un port de même nom, entre Impérial au nord, & Chiloé au midi. Cette ville, qui porte le nom de fon fondateur, Pierre Baldivia, ou Valdivia, fut commencée en 1552. On la plaça dans une plaine élevée de quatre à cinq toises sur le niveau de la mer. Près de là étoit une forteresse, pour tenir en bride les Indiens. Mais ces Peuples lassés du gouvernement des Espagnols, qui les faisoient travailler aux mines d'or, qui y font très-abondantes, & qui, à ce qu'on dit, exigeoient d'eux la valeur de vingtcinq à trente écus par jour, pour chaque homme, fecouerent enfin le joug, tuerent Baldivia, suivant le Pere Ovalle, d'un coup de masse, & felon d'autres, ils lui jetterent de l'or fondu dans la bouche, lui disant de se rassasier de cet or dont il avoit eu si grande soif. Après quoi ils raferent la fortereffe, & faccagerent la ville. Aujourd'hui elle est rebâtie un peu plus avant sur la riviere de Baldivia. Elle s'est repeuplée en grande partie de gens exilés. On y compte environ deux mille ames. Elle est fermée de murailles de terre, & défendue par douze pièces de canon de seize livres de balle. Il y a une paroisse & une maison de Jésuites. * Frefier, Voyage de la Mer du Sud, t. 1, p. 79. Le port de Valdivia, par sa situation, & les fortifications qu'on y a faites, est le plus beau & le plus fort 1 |