on fit main-basse sur tout ce qui se présenta les armes à la main. On le dit figurément pour, Critiquer sans ménagement. On fait mainbasse sur tout ce qu'il dit. On a fait main-basse sur tous ses ridicules. A BASSE NOTE. Façon de parler adverbiale, pour dire, Sans élever la voix. Chanter à basse note. Prier Dieu à basse note. Et figurément et familièrement, Dire des injures à quelqu'un à basse note. Bas, est aussi substantif, et signifie, La partie inférieure de certaines choses. Le bas du ventre. Le bas du degré. Le bas de la rue. Le bas du pavé. Le bas du visage. Le bas de la robe. On dit, que Le vin est au bas, Quand le tonneau est presque vide. On dit figurément, qu'Il y a du haut et du bas dans l'esprit de quelqu'un, dans sa conduite, dans son humeur, dans ses ouvrages, pour dire, qu'Il y a de grandes inégalités. BAS, adverbe qui a différentes significations. On dit, Mettre les armes bas, mettre armes bas, mettre bas les armes, pour dire, Poser les armes ; et Bas on dit par ellipse en commandant, les armes, chapeau bas. Mettre chapeau bas, pour dire, Ôter son chapeau; Être chapeau bas, pour dire, Avoir la tête découverte par respect; Jouer argent bas, pour dire, Jouer argent comptant. On dit, Mettre pavillon bas, pour dire, Baisser le pavillon; et figurém. pour dire, Céder, se rendre. On dit Des femelles de quelques animaux, qu'Elles ont mis bas, pour dire, qu'Elles ont fait des petits. Cette chien ne cette cavale a mis bas. On dit aussi Des cerfs, qu'Ils ont mis bas, Quand leur bois est tombé. BAS, adv. se dit aussi Du ton de la voix, soit pour parler, soit pour chanter, Parler bas, parler tout bas, chanter bas; et Du ton d'un instrument, Ce Luth est monté trop bas. On dit d'un malade, qu'Il est bien bas, qu'il est fort bas, qu'il n'a point encore été si bas, pour dire, qu'Il est très-mal; d'Un homme qui a peu d'argent, qu'Il est bien bas, qu'il est bas percé: il est familier; et d'Un homme insolent, qu'Il faut le tenir bas, pour dire, qu'Il faut le tenir dans la crainte, dans le respect et dans la soumission. Et dans quelques-unes de ces phrases, Bas peut être regardé comme adjectif. À BAS. adverbial. Il se jeta à bas du lit. Il le mit à bas de son cheval. On dit, qu'une maison n'est bonne qu'à mettre à bas, pour dire, qu'Elle n'est bonne qu'à abattre. On dit figurément d'Une maison, d'une famille ruinée, Cette maison est à bas. A BAS, est aussi quelquefois une expression dont on se sert pour dire, Descendez. Ainsi à des gens qui sont sur quelque lieu élevé où l'on ne veut pas qu'ils soient, on dit, A bas, à bas. C'est aussi Un cri d'improbation. A bas l'Orateur. A bas la motion, bas la cabale. EN BAS. adverbial. Il se dit par opposition à En haut. Il est en bas. Il descend en bas. On dit figurément, Traiter un homme de haut en bas, pour dire, Le traiter avec fierté. On dit, Tirer en bas, pour dire, Tirer vers le bas. On dit aussi, Tirer en en-bas, tirer par en-bas. PAR BAS. adverbial. Il est logé par bas. Il a quatre chambres par bas. On dit, Danser par haut et par bas, pour dire, S'élever quelquefois beaucoup en dansant, et quelquefois danser terre à terre. On dit que L'émétique fait aller par haut et par bas › pour dire, qu'Il fait vomir et aller à la garde-robe. LA-BAS, et ICI-BAS. Façons de par. ler adverbiales. Allez voir ce qui est làbas. Allez là-bas. Il est là-bas. Venezici-bas. ICI-BAS, se prend aussi pour Tout ce qui est de la vie présente. Les choses d'ici-bas sont périssables. BAS. s. m. Vêtement qui sert à couvrir le pied et la jambe. Bas de soie. Bas de peau, de coton. Bas d'estame. Bas de toile, etc. Tirer ses bas. Bas d'attache. Bas à étrier. Bas à botter. Bas de chamois. BASALTE. s. m. noir. Espèce de marbre BASANE. s. f. Peau de mouton préparée, dont on se sert ordinairement à couvrir des livres. Basane verte, violette, rouge. Porte-feuille de basane. BASANÉ, ÉE. adj. Qui a le teint noirâtre. Visage basané. Homme ba sané. BAS-BORD. Voyez BORD. BASCULE. 8. f. Contre-poids servant à lever et à baisser un pont-levis. Une bascule qui n'est pas assez chargée. On appelle aussi Bascule, Un ais, ou autre chose qui a un mouvement semblable à celui de la bascule d'un pont-levis. La bascule d'une souricière. Faire la bascule, C'est faire un mouvement semblable à celui d'une bascule. Il marchoit sur un ais qui a fait la bascule, et c'est ce qui l'a fait tomber. BASCULE, est aussi un Jeu où deux enfans étant chacun sur le bout d'un ais mis en contre-poids, s'amusent à se faire hausser et baisser. Des enfans qui jouent à la bascule. BASE. 8. f. Terme d'Architecture. Ce qui soutient le fût de la colonne. Base Dorique. Base Ionique. Base Corinthienne. Poser une colonne sur sa base. Il se dit aussi De la partie qui soutient le dé d'un piédestal. La base d'un piédestal. En termes de Géométrie, Base signifie Le côté du triangle opposé à l'angle qui est regardé comme le sommet. La base d'un triangle. Il se dit aussi De la surface sur laquelle on conçoit que certains corps solides sont appuyés. Base d'une pyra mide, d'un cylindre, d'un cône. Et dans toutes sortes de compositions médicinales, on appelle La base, Ce qui en fait le corps principal, et dont la dose est la plus grande. La base de ces pilules est l'aloès. Il signifie figurément, Appui, soutien. La Justice est la base de toute autorité. On dit figurément, La base d'un système, pour dire, Le principe fondamental de ce système. Tout ce que vous prétendez établir dans votre livre, porte sur une fausse base, manque de base. Ces soupçons n'ont de base que dans son imagination. BASER, v. a. qu'on emploie depuis quelque temps, et plus au figuré qu'au propre. Fonder, établir sur une base solide, donner une base. On doit baser un impôt sur la consommation habituelle. Ce système est basé sur des faits cons tans. 25 On l'emploie quelquefois avec le pronom personnel, au sens de Se fonder. Il faut, en matière de Gouvernement, se baser sur les vérités démontrées, et non sur des opinions variables. BASÉ, ÉE. participe. BAS-FONDS. s. m. En termes d'Agriculture. Il se dit Des terrains bas et enfoncés. Les Bas-fonds sont fertiles, mais humides et souvent inondés. Il n'a gelé ce Printemps que dans les bas-fonds. En termes de Marine, il se dit Des fonds de mer où il y a peu d'eau, où la sonde rencontre promptement le fond. Ce bâtiment tire beaucoup d'eau, il ne peut naviguer dans les bas-fonds. BAS-RELIEF. s. masc. Ouvrage de Sculpture, dans lequel ce qui est représenté a peu de saillie. Bas-relief de marbre, de bronze. Bas-relief antique. BAS-VENTRE. s. m. La partie la plus basse du ventre. BASILAIRE. s. f. Terme d'Anatomie, se dit d'Une artère formée par l'union des deux vertébrales et de l'apophyse à l'extrémité de l'os occipital. BASILIC. s. m. Herbe odoriférante, que l'on met dans quelques ragoûts. Des pigeons au basilic. BASILIC. s. m. Serpent fabuleux, qui, selon l'opinion du peuple, tue de son regard. Le regard du basilic. Des yeux de basilic. Elle me fait des yeux de basilic. BASILICON. 8. mas. Onguent suppuratif. BASILIQUE. 8. f. Nom qu'on donne à certaines Églises principales. La Basilique de Saint Pierre. La Basilique de Saint Jean-de-Latran. On appeloit ainsi autrefois Les lieux où se rendoit la Justice. On appelle aussi Basilique, La veine qui monte le long de la partie interne de l'os du bras jusqu'à l'axillaire où elle se rend. Saigner quelqu'un de la basilique, à la basilique. Les Basiliques sont une collection des Lois Romaines, traduites en Grec par ordre de l'Empereur Basile. BASIN. s. m. Étoffe de fil de coton quelquefois mêlée avec du fil de chanvre, semblable à de la futaine, mais plus fine et plus forte. Camisole de ba sin. Jupe de basin. BASIOGLOSSE. sub. mase. Terme. d'Anatomie. Muscle abaisseur de la langue. BASOCHE. s. f. Juridiction tenue par les anciens Clercs des Procureurs du Parlement de Paris. On y juge des différens que les Clercs ont entr'eux > ou dans lesquels ils sont Défendeurs contre les Marchands et Artisans. Le Chancelier de la Basoche. Le Roi de la Basoche. BASQUE. s. f. Petite pièce du bas d'un pourpoint, ou d'un corps de jupe. Pourpoint à petites basques, à grandes basques. Tirer un homme par la basque. Les basques de ce corps sont trop longues. On dit d'Un enfant qui suit sans cesse son père, son instituteur, sans le quitter d'un pas. Il ne quitte pas la basque de l'habit de son père, il est toujours pendu aux basques de son habit. On appelle aussi Basques, Les quatre pans du justaucorps. Il le tira par la basque. Ces basques sont trop amples. Basque à la mode. 2 BASQUE. s. mas. Nom de Nation, qui n'est mis ici que parce qu'on s'en sert dans cette façon de parler, Aller comme un Basque, courir comme un Basque, pour dire, Aller fort vite, courir fort vite. On dit, Le Basque, pour dire, L'idiome usité chez les Basques. BASSE. s. f. Cette partie de Musique qui est la plus basse de toutes. Chanter la basse. Faire la basse. Composer la basse d'un air. Il se dit aussi De la personne même qui chante cette partie. Avez-vous jamais ouï cet homme-là? C'est une bonne basse. C'est une belle basse. Il se dit pareillement De quelques instrumens, Une basse de Viole, une basse de Violon; et même Des grosses cordes de quelques instrumens. Les basses de ce Luth ne sont pas d'accord. On appelle Basse continue, La basse qui se joue sur les instrumens, qui sert de fondement à toutes les autres parties, et qui continue toujours pendant que les voix chantent ou se reposent. On dit fig. et fam. d'Un sujet de conversation, d'un principe qui revient continuellement dans le discours d'un homme, Cest la basse continue de son discours. On appelle Basse contrainte, Gelle qui revient la même au bout d'un certain nombre de mesures. il y a peu En terme de Marine et d'Hydrographie, on appelle Basse, Un endroit où de hauteur d'eau. BASSE-CONTRE. sub. f. C'est la même chose que Basse; et il se prend également pour cette partie de Musique, et pour la personne qui la chante. Tenir la basse-contre. Chanter la basse-contre. Une belle basse-contre, une bonne basse-contre. BASSE-COUR. s. f. Cour qui sert au ménage d'une maison de campagne. Il a une basse-cour bien fournie de bestiaux, de volailles. Ce Gentilhomme vit de sa basse-cour. Vaste basse-cour. On appelle aussi Basse-cour, Une cour séparée de la principale cour, et destinée pour les écuries, les équipages, etc. Et on appelle familièrement Nouvelles de la basse-cour, Des nouvelles fausses et mal fondées. BASSE-FOSSE. Voy. FossE. BASSE-LISSE. Voy. LISSE. BASSEMENT. adv. D'une manière basse. Il n'est d'usage qu'au figuré. Elevé, nourri bassement. Il s'exprime bassement. Penser bassement. BASSES. s. f. pl. Bancs de sable, ou rochers cachés sous l'eau. L'entrée de ce Port est dangereuse, parce qu'il y a des basses à droite et à gauche. BASSESSE. s. f. Il ne se dit point dans le sens propre de Bas; mais seulement au figuré, pour signifier, Sentiment, inclination, action, manières indignes d'un honnête homme, ou d'un homme de coeur. Bassesse d'âme. Bassesse de cœur. Il agit avec bassesse. Il a fait une bassesse, cent bassesses. Il y a de la bassesse dans toutes ses actions. Il se dit aussi De la naissance et de l'extraction, pour dire, qu'Elle est vile, On se sent quelquefois de la bassesse de sa naissance, de son extraction; et Du style, pour marquer, qu'Il est populaire, La bassesse du style. La bassesse d'une expression. BASSET. 8. m. Chien de chasse, qui a les jambes fort courtes et quelquefois tortues. On chasse le blaireau avec des bassets. Basset à jambes torses. BASSET, se dit aussi dans la conversation, en parlant d'Un petit homme dont les jambes et les cuisses sont trop courtes par rapport à sa taille. BASSE-TAILLE. sub. fém. Terme de Musique, qui se dit De la partie de basse qui se chante, ou qui se joue sur l'instrument. On appelle aussi Basse-taille, La personne qui chante cette partie. BASSE-TAILLE. subs. fémin. Terme de Sculpture. Bas-relief. Ouvrage de Sculpture, dans lequel ce qui est représenté, est attaché au fond, et n'en sort qu'en partie, à la différence des ouvrages de plein relief et de ronde bosse. Voilà une basse-taille bien tra. vaillée. BASSES-VOILES. fémin. plur. On appelle ainsi la grande voile et celle de misaine. BASSETTE. 8. met l'eau dont on se lave pour se faire la barbe; et Bassin de chambre ou de garde-robe, Un vaisseau qui reçoit les excrémens. Et on dit, Aller au bassin, pour dire, Aller à ses nécessités, aller à la selle. On dit figurément d'Une belle plaine entourée de montagnes, et dont la forme approche de la rondeur, que C'est un beau bassin. En termes d'Anatomie, on appelle Bassin, La troisième partie ou la partie inférieure du tronc. BASSIN OCULAIRE. s. m. Instrument de Chirurgie. BASSINE. sub. fém. Sorte de bassin large et profond, dont se servent les Apothicaires, les Chimistes, les Confiseurs, les Marchands ciriers. BASSINER. v. a. Chauffer avec une bassinoire. Bassiner un lit. Il signifie aussi, Fomenter en mouillant avec une liqueur tiède ou chaude. Bassiner une plaie. Se bassiner les yeux. Bassiner les jambes des chevaux. BASSINÉ, ÉE. participe. BASSINET. 8. mas. La petite pièce creuse de la platine d'une arme à feu, dans laquelle on met l'amorce. Mettre la poudre au bassinet. BASSINET. sub. mas. Espèce de chapeau de fer que portoient les hommes d'armes. BASSINET. 8. m. Terme d'Anatomie. Cavité dans laquelle aboutissent tous les entonnoirs de la troisième substance du rein. BASSINET. subs. masc. Plante. C'est une espèce de Renoncule. Elle croît en abondance dans les prés. Sa fleur est d'un jaune doré. Elle est âcre et brûlante comme presque toutes les renoncules, et on ne l'emploie qu'extérieu rement. f. Jeu de hasard qui se joue avec des cartes. La bassette est un jeu piquant. Tenir la bassette. On a défendu la bassette. BASSILE. subs. fém. Plante, dont les feuilles ressemblent à celles du pourpier. On appelle Bassin de fruit, de fraises, de confitures, etc. Un bassin où il y a du fruit, des confitures, etc. et Bassin de Confrérie, Le bassin où l'on reçoit les offrandes d'une Confrérie. On dit proverbialement et bassement, Cracher au bassin, pour dire, Contribuer à quelque dépense. Il ne vouloit rien donner, mais on l'a fait cracher au bassin. On appelle Bassin dans les jardins, Une pièce d'eau. Le grand bassin des Tuileries. On appelle Bassin de fontaine, Le lieu fait en forme de bassin, pour y recevoir les eaux d'une fontaine ; et dans les Ports de mer, on appelle Bassin, Le lieu où les vaisseaux jettent l'ancre. Ce port est bon, mais le bassin en est petit. On appelle Bassins, Les deux plats d'une balance; Bassin à barbe, Unc espèce de plat échancré et creux, où on BASSINOIRE. s. f. Bassin ayant un couvercle percé de plusieurs trous, et servant à chauffer le lit. Bassinoire de cuivre. Bassinoire d'argent. BASSON. subs. mas. Instrument de Musique à vent. Jouer du basson. Il se dit aussi De l'homme qui joue de cet instrument. C'est un excellent basson. BASTANT, ANTE. participe et adjectif. Qui suffit. Cela n'est pas bastant. Cela est bastant. Etes-vous bastant pour une si grande entreprise? Cette raison n'est pas bastante. Il est du style familier. BASTE. s. m. On appelle ainsi l'As de trèfle aux jeux de l'Hombre, du Quadrille, etc. Le baste est le troisième des Matadors. BASTER. v. n. Suffire. Il est vieux, et ne s'emploie que dans quelques phrases familières. Baste pour cela, ou Baste simplement, pour dire, Passe pour cela. Baste! simplement, se dit aussi en forme d'exclamation, pour dire, qu'On ne s'inquiète pas d'une menace, qu'on tient peu de compte d'un discours. Il dit cela? Baste! il n'en fera rien. BASTERNE. subs. fém. Nom d'une espèce de char attelé de boeufs, en usage chez d'anciens peuples du Nord, et sous nos Rois de la première Race. BASTIDE. sub. f. Nom qu'on donne à Marseille et dans les environs aux maisons de plaisance. BASTILLE. s. f. On appeloit ainsi autrefois un Château ayant plusieurs tours proche l'une de l'autre; et ce nom est demeuré long-temps à un Château construit ainsi à Paris, par le Roi Charles V, et qui depuis son règne a servi de prison d'État. Les prisonniers de la Bastille. Nos citadelles sont autant de Bastilles. Proverbialement et figurément, en parlant d'Un homme qui ne bouge de sa place, quoiqu'on l'appelle, on dit, Il ne branle non plus qu'une Bastille, que la Bastille. BASTILLÉ, ÉE. adj. Il se dit en termes de Blason des pièces qui ont des créneaux renversés qui regardent la pointe de l'écu. D'argent au chef bastillé d'or. BASTINGUE. subst. f. Nom qu'on donne sur les vaisseaux à des toiles matelassées, pour cacher à l'ennemi dans un combat ce qui se fait sur le pont, et pour parer les balles de fusil. BASTINGUER, (SE BASTINGUER) v. pronomin. Tendre des bastingues. Nous nous bastinguâmes. BASTINGUÉ, É£E. participe. BASTION. subs. masc. Ouvrage de fortification un peu avancé hors du corps d'une Place, ayant deux flancs et deux faces, et tenant des deux còtés à la courtine. Bastion Royal. Bastion revêtu de pierre ou de brique. Bastion bien flanqué. Gorge de bastion. Face de bastion. Miner un bastion. Attaquer un bastion. Défendre un bastion. Relever un bastion. BASTIONNÉ, ÉE. adj. Une tour bastionnée, Fortification qui tient de la tour et du bastion. BASTONNADE. subst. fém. Coups de bâton. Donner des bastonnades. Il craint la bastonnade. BASTUDE. s. f. Terme de Marine. Espèce de filet dont on se sert pour pêcher dans les étangs salés. ВАТ BAT. sub. m. (Le T se prononce.) Queue de poisson. Le poisson est mesuré entre œil et bat. On dit, qu'Il a tant de pouces entre œil et bat, pour dire, Entre l'œil et la queue. BÅT. s. m. Selle pour les bêtes de somme. Bât de mulet, de cheval, d'âne. Cheval de båt. Ce bât blesse ce mulet. Rembourrer un bât. On dit figurément d'Un sot, d'un lourdaud, C'est un cheval de bât. On dit aussi, en parlant d'Un homme chargé dans une maison, dans une communauté, de la grosse besogne que les autres refusent, C'est le cheval de bât; et proverbialement et figurément d'Un homme qui a quelque chagrin caché, Vous ne savez pas où le bât le blesse. BATAILLE. s. f. Combat général de deux armées. Bataille rangée. Sanglante, furieuse bataille. Bataille navale. Le gain, la perte d'une bataille. Jour de bataille. Champ de bataille. Ordre de bataille. Combattre en bataille rangée. Ranger en bataille. Marcher en bataille en ordre de bataille. Gagner, perdre une bataille. Hasarder une bataille. Présenter la bataille. Mettre l'armée en bataille. Le champ de bataille nous est demeuré. On appelle Corps de bataille, Cette partie de l'armée qui est entre deux ailes, et qu'autrefois on appeloit La bataille.. On appeloit aussi autrefois, Maréchal de bataille, Sergent de bataille, Des Officiers de guerre, dont la charge étoit de mettre les troupes en bataille. Et on appelle Cheval de bataille, Un cheval propre à bien servir un jour de combat. On dit figurément, qu'Il a bien fallu donner des batailles, qu'on a donné bien des batailles pour en venir là, pour dire, qu'Il a fallu bien contester, bien disputer, bien se tourmenter, surmonter bien des obstacles pour, etc. On dit figurément d'Un homme qui a remporté l'avantage sur un autre dans une dispute, que Le champ de bataille lui est demeuré. On dit aussi figurément d'Un homme qui dispute, qui entreprend quelque chose dans un lieu, dans des circonstances qui lui sont favorables, qu'Il n'a pas mal pris son champ de bataille. On dit aussi figurément d'Une chose sur laquelle un homme compte le plus, que C'est son cheval de bataille, qu'il en fait son cheval de bataille. La bataille est aussi Une espèce de jeu de cartes. Les enfans jouent à la bataille. BATAILLÉ, ÉE, adj. se dit en termes de Blason, d'Une cloche dont le battant, qu'on nomme Batail, est d'un autre émail que la cloche. BATAILLER. v. n. Il est vieux dans le sens de Donner bataille, et il ne se dit plus que dans le sens figuré, pour dire, Contester fort, se donner beau. coup d'agitation. Il a bien fallu batailler pour en venir là. On a bien bataillé. BATAILLON. s. m. Troupe d'infanterie de plusieurs centaines d'hommes. Bataillon carré.. Bataillon rond. Bataillon en bataille. Bataillon en colonne. Bataillon épais, serré. Former un bataillon. Serrer, étendre, rompre, rellier un bataillon. Percer, enfoncer, renverser un bataillon. Ouvrir un bataillon. Le flanc d'un bataillon. Le front d'un bataillon. On appelle Lévriers bâtards, Ceux qui sont nés de l'espèce des lévriers, et de celle des mâtins; et Bâtard de dogue, Un chien né d'un dogue et d'une ́chienne d'un autre Pays que l'Angleterre ou d'une autre espèce de chiens. On dit proverbialement et bassement, L'hiver n'est point bâtard, s'il ne vient tôt, il vient tard. On appelle Porte bâtarde, Une porte de maison, qui n'est ni petite porte, ni porte cochère. Et on appelle en termes d'Écrivain, Lettre bâtarde, Une sorte de lettre qui est entre la lettre ronde et la lettre italique. Écrire en lettre bâtarde. Cette sorte d'écriture s'appelle aussi substantivement De là bâtarde. BATARD, se dit substantivement et adjectivement d'Un enfant né hors de légitime mariage. C'est un bâtard. C'est le bâtard, la bâtarde d'un tel. Légitimer un bâtard. Les bâtards avoient autrefois une part dans la succession du père. Heureux comme un bâtard. Enfant bâtard. Race bâtarde. Ligne bâtarde, Les descendans d'un bâtard.no a BATARDEAU. subs. masc. Espèce de digue faite de pieux, d'ais et de terre, pour détourner l'eau d'une rivière. Faire un batardeau. BATARDIÈRE. subst. fém. Terme d'Agriculture. Plant d'arbres greffés qu'on élève dans des pepinières, pour les transplanter dans des jardins. BÂTARDISE. subs. f. État de celui qui est bâtard. La bâtardise exclut de toute succession en France. BATAVE. sub. et adj Ancien nom des habitans de la Hollande, Les Bales peuples Bataves. La République Batave. taves, BATEAU. s. m. Espèce de barque, dont on se sert ordinairement sur les rivières. Bateau couvert. Bateau de pêcheur. Passer en bateau. Faire remonter un bateau. On appelle Pont de bateaux, Un pont fait avec des bateaux attachés les uns aux autres. Et en dit, Bateau de sel, de foin, de bois etc. pour dire, Un bateau chargé de sel, de foin, etc. On dit figurément, qu'Un homme est encore tout étourdi du bateau › pour dire, qu'Il n'est pas encore remis des fatigues d'un long voyage, ou du trouble que lui a causé quelque accident fâcheux. BATEAU, se dit aussi De la menuiserie d'un corps de carrosse. Le bateau de ce carrosse n'est pas bien fait.. BATELAGE. s. m. Métier ou tour de bateleur. BATELÉE. sub. f. La charge d'un bateau. Batelée de foin. Batelée de bois. Il se dit figurément et familièrement d'Une multitude de gens ramassés. Il vint une batelée de gens dans sa maison. BATELET. s. mas. Petit bateau. I est venu sur un batelet. BATELEUR, EUSE. sub. Faiseur de tours de passe-passe. Ce Bateleur est bien adroit, bien subtil. On appelle aussi de cette sorte, Ceux qui montent sur des tréteaux dans les places públiques, comme les Charlatans, les Danseurs de corde, les Joueurs de farce, etc. Il s'amuse à re garder les Bateleurs. On dit d'Un homme qui s'amuse à faire de petits tours de souplesse, qu'Il fait le Bateleur. BÅTELIER, ÈRE. s. Celui ou celle dont la profession est de conduire un bateau. Bon Batelier. BATÊME et ses dérivés. Voyez BAPTÊME. BÂTER. v. a. Mettre un bât sur une bête de somme. Båter un cheval, un mulet. BATE, B. participe. On dit proverbial. et figurém. d'Un lourdaud, que C'est un âne bâté, un vrai âne bâté. On dit aussi proverbial. et figurém. qu'Il n'y a point d'âne plus mal bâté que celui du commun, pour dire, qu'Une affaire est plus mal conduite, quand plusieurs personnes en sont chargées, que si une seule l'étoit. BATIER. sub. más. Artisan qui fait des bâts. Acheter des bâts de mulet chez le bâtier. BATIFOLER. v. n. Se jouer à la manière des enfans. Ces gens-là s'amusent à batifoler. Il est du style familier. BÂTIMENT. sub. m. Édifice. Bâtiment superbe, magnifique, Royal. Bâtiment public. Vieux bâtimens. Bâtiment antique. Bâtiment qui menace ruine. Entretenir, réparer un bâtiment. Surintendant, Directeur général, Controleur, Trésorier des bâtimens du Roi. La Surintendance des bâtimens. Entrepreneur de bâtimens. Il entend bien les bâtimens. On appelle aussi Bâtiment de mer, et plus souvent encore Bâtiment tout court, Un Navire, un vaisseau. Voilà un beau bâtiment. Les grands bâtimens, les petits bâtimens. Il commande un petit bâtiment. BATIR. v. act. Édifier, construire, faire un édifice. Bâtir une maison, une Église. Bâtir en pierre, en brique. Bâtir sur pilotis. Bâtir à la moderne. Bâtir à l'antique. Bâtir un pont. Bâtir un vaisseau. Bâtir en Pair, Se mettre des chimères dans la tête, former des projets sans fondement. On dit figurément et familièrement d'Un homme qui engraisse et prend un gros ventre, Il batit sur le devánt. Il signifie, en termes de Tailleur et de Couturière, Agencer, dresser la besogne en la faufilant, et l'assemblant avec de grands points d'aiguille. Cette jupe n'est pas cousue, elle n'est que bâtie. Il signifie figurément, Établir. Il a bâti sa fortume sur les ruines d'un tel. Il bâtit tout son système sur une supposition en l'air. BATI, IE. participe. Maison bâtie de pierre, de brique. On dit figurément, Voilà un homme bien bâti, pour dire, Un homme bien fait. Et on dit aussi, Un grand mal bâti, pour dire, Un grand homme mal fait, ou maladroit. Il est aussi substantif, et se dit, en termes de Tailleur, au même sens que Bâtir. Voilà un bâti qui est mal fait. Il faut oter le bâti de cet habit. BÂTISSE. substant. fém. L'état ou l'entreprise d'un bâtiment quant à la maçonnerie. BÂTISSEUR. sub. mas. Qui aime à bâtir. Il ne se dit ni du Maçon ni de l'Architecte, mais de celui qui fait bàtir. C'est un grand båtisseur. Il est du style familier. BATISTE. s. f. Espèce de toile trèsfine. Une aune de batiste. BÂTON. subs. mas. Long morceau de bois qu'on peut tenir à la main, et qui sert à divers usages. Gros bâton. Bâton noueux. Bâton de fagot. Bâton de cotret. S'appuyer sur un bâton. Marcher avec un bâton. Donner des coups de bâton. Il l'a menacé du bâton. Il l'a fait mourir sous le bâton. On appelle figurément Bâton de vieillesse, Celui ou celle qui sert d'appui à une vieille personne, et qui l'assiste dans ses besoins. Cet enfant sera un jour votre bâton de vieillesse. On appelle Bâton de commandement, Le bâton que portent certains Officiers d'épée; Bâton de Maréchal, ou simplement Bâton, La dignité de Maréchal de France. Le Roi l'a fait Maréchal de France, lui a donné le bâton. Et on appelle Bâtons de Maréchal, Les deux bâtons fleurdelisés que les Maréchaux de France portent derrière leur écu, passés en sautoir. On appelle Bâton de Chantre, Une sorte de bâton fort orné et recouvert d'argent, que le Chantre d'une Église tient à la main pendant l'Office divin, en marchant en chape dans le Choeur; Bâton de Prieur, Le bâton qu'un hom. me en qualité de Prieur porte derrière l'écu de ses armoiries; Båton de Confrérie, Le bâton qui soutient l'Étendard d'une Confrérie; et Bâton de la Croix, Le bâton au haut duquel on met une Croix pour la porter dans les Processions. On appelle Bâton de Jacob, La baguette des Escamoteurs. On dit proverbialement Bâton ferrat et non ferrat, pour dire, Toute sorte d'armes. Les Paysans de ce village sortirent sur une troupe de voleurs, avec bâcon ferrat et non ferrat. ΒΑΤΟΝ se dit aussi De diverses choses qui ont la forme d'un petit bâton. Bâton de cire d'Espagne, bâton de réglisse, de canelle, de casse, etc. En parlant d'Une garnison qui est sortie d'une Place sans armes et sans bagage, on dit, qu'Elle en est sortie le bâton blanc à la main. Et on dit figurément, Sortir d'un emploi, d'une administration, avec le bâton blanc, ou le bâton blanc à la main, pour dire, En sortir ruiné. On dit figurément, Faire faire quelque chose à quelqu'un le bâton haut, mener quelqu'un le bâton haut, pour dire, Le faire obéir par violence, par force; et Faire sauter le bâton à quelqu'un, pour dire, Lui faire faire une chose malgré lui. On lui a fait sauter le bâton. On dit aussi Sauter le bâton, pour dire, Faire une chose à ses risques et périls. On dit proverbialement et figurément, Tirer au bâton, au court bâton avec quelqu'un, pour dire, Contester, disputer avec lui pour quelque chose. Voulez-vous tirer au bâton, au court bâton avec votre Maître? On dit aussi, Faire une chose à bâtons rompus, pour dire, La faire à diverses reprises. Il ne m'a parlé de cette affaire qu'à bâtons rompus. Et on appelle figurément Le tour du bâton, Ce que les gens prennent au-delà de leurs droits. On appelle Bâton à deux bouts, Une espèce d'arme offensive, qui consiste en un baton ferré par les deux bouts. Jouer du bâton à deux bouts. On appelle Bâton de perroquet, Un bâton établi sur un plateau de bois, et garni de distance en distance d'échelons sur lesquels cet oiseau monte et descend à sa fantaisie. On appelle figurément et familièrement du même nom, Une petite maison de plusieurs étages, dont chacun n'a qu'une chambre. Cette maison est un bâton de perroquet. BÂTONNER. v. actif. Donner des coups de bâton. On l'a bâtonné rude ment. BATONNER, terme de Chancellerie. Canceller, rayer. Bâtonner une cause. Bâtonner un article. BATONNÉ, ÉE. participe. BATONNET. s. m. Sorte de petit baton aménuisé par les deux bouts, et qui sert à un jeu d'enfans. Jouer au bâtonnet. Faire sauter le bâtonnet. BATONNIER. s. m. Celui qui a en dépôt pour un temps le bâton d'une Confrérie, et qui a droit de le porter aux Processions. Et au Palais, on appelle Bâtonnier des Avocats, Celui qui est choisi par le Corps des Avocats pour être leur Chef pendant un certain temps. On le nomme ainsi, parce qu'il a en garde le bâton de la Confrérie de Saint Nicolas. BATRACHITE. s. f. Pierre verte et creuse, représentant un œil dans son milieu. BATTAGE. 9. mas. Terme d'Agriculture. Il se dit De l'action de battre le blé, et du temps qu'on y emploie. BATTANT. 8. m. Espèce de marteau en forme de massue, qui frappe de côté et d'autre dans l'intérieur d'une cloche. On disoit autrefois Batail. BATTANT, se dit aussi De chaque partie d'une porte qui s'ouvre en deux. Une porte à deux battans. Ouvrir les deux battans d'une porte. Battant d'un pavillon, se dit pour signifier Sa longueur. Sa hauteur ou largeur s'appelle le Guindant. On l'emploie aussi adjectivement. Métier battant, pour dire, Un métier actuellement employé; et Porte battante, pour dire, Une porte qui se referme d'elle-même. BATTANT, s'emploie encore familièrement dans cette façon de parler. Un habit tout battant neuf, pour dire, Un habit neuf. BATTE. sub. f. Maillet ou plateau de bois qui a un long manche, et avec lequel on bat la terre pour l'aplanir. Aplanir une allée avec des battes. BATTE, petit banc sur lequel les blanchisseuses battent et savonnent le linge. BATTE À BEURRE. Bâton rond pour battre le beurre. On appelle aussi Batte, Un sabre de bois dont Arlequin se sert. BATTÉE. s. f. Ce qu'un Papetier, un Relieur bat à la fois de papier. BATTELLEMENT. s. m. Double rang de tuiles qui termine un toit par en bas, et par où le toit s'égoutte. BATTEMENT. sub. mas. Il n'est guère d'usage que dans les phrases suivantes: Battement de mains, se dit De l'action de battre des mains en signe d'applaudissement; Battement de cœur, et Battement d'artères, se disent De la palpitation du cœur, et du mouvement fréquent des artères. Battement d'ailes. Battement du pouls. BATTERIE. Il se dit aussi De plusieurs pièces de canon et de mortiers disposés pour tirer contre l'ennemi. Une batterie de plusieurs canons. Canon de batterie. Mettre le canon en batterie. Dresser une batterie. Il y a cinq batteries devant cette Place. Changer de batterie. Démonter une batterie. La batterie de la Place a démonté celle des assiégeans. On dit figurément, Dresser ses batteries, pour dire, Prendre ses mesures. Eton dit, qu' Un homme dresse de bonnes batteries, qu'il a une forte batterie, pour dire, qu'Il a et qu'il emploie de puissans moyens pour réussir dans une affaire; et Changer de batterie, pour dire, Se servir de quelque autre moyen. On dit dans le même sens, Démonter la batterie, les batteries de quelqu'un, pour, Rendre ses moyens nuls, en leur en opposant de plus forts. On appelle aussi Batterie, La Rièce d'acier qui couvre le bassinet des armes à feu, et contre laquelle donne la pierre qui est au chien. BATTERIE, se dit aussi De la manière de battre le tambour. La batterie des Gardes Françoises, la batterie des Suisses, etc. Il se dit aussi d'Une certaine manière de jouer sur la Guitare. Rien ne plait tant sur la guitare que les batteries. On appelle Batterie de cuisine, Les ustensiles qui servent à la cuisine, et qui sont ordinairement de cuivre battu. Acheter de la batterie de cuisine. Voilà de belle batterie de cuisine. BATTEUR. s. m. Celui qui aime à battre, à frapper. En ce sens, il ne se dit guère que dans ces phrases du style familier Batteur de gens. Batteur de paysans. : En termes de Chasse, on appelle Batteurs, Des hommes employés à battre le bois pour en faire sortir le gibier. BATTOIR. 8. m. Espèce de palette à manche court, enduite de colle et de nerfs, recouverte de parchemin, et dont on se sert pour jouer à la courte paume. Jouer du battoir. L'un jouoit de la raquette, et l'autre du battoir. Un beau coup de battoir. Il se dit pareillement Des palettes à long manche, desquelles on se sert pour jouer à la longue paume. On ne jouoit que du battoir à la longue paume. BATTOIR, se dit aussi d'Une grosse palette de bois, avec laquelle on bat la lessive. Un battoir de lessive. BATTOLOGIE. s. f. (On prononce les T.) Répétition inutile d'une même chose. Ce n'est qu'une bautologie continuelle. BATTRE. v. a. Je bats, tu bats; il bat; nous battons, vous battez, ils battent. Bats. Je battois, je battis, je battrai. Battant, battu. Frapper, donner des coups pour faire du mal. Battre un homme. Battre quelqu'un à coups de poing. Battre un chien. On dit proverbialement, Battre un homme dos et ventre, le battre comme plâtre, le battre comme un chien, pour dire, Le battre avec excès. On dit figurément, Battre quelqu'un à terre, pour dire, Accabler quelqu'un qui n'a plus la force de se défendre ; et on dit aussi, Se laisser battre à terre, pour dire, Se laisser accabler, opprimer sans y opposer aucune défense. On dit encore proverbialement, Battre le chien devant le lion, pour dire, Faire une réprimande à quelqu'un devant une personne plus considérable, afin qu'elle se l'applique ; et Battre le chien devant le loup, se dit De ceux qui feignent d'être désunis, pour mieux tromper leur ennemi. On dit familièrement et proverbialement, Il fait bon battre un glorieux, il ne s'en vante pas, pour dire, qu'Un homme vain aime mieux endurer des humiliations secrètes que de s'en plaindre. On dit de même, S'il ne tient qu'à battre, la vache est à nous, pour dire, qu'Au besoin on ne ménagera pas les moyens de force pour venir à bout de ce qu'on désire. On dit aussi proverbialement, À battre faut l'amour, pour dire, Que les mauvais traitemens font cesser l'amour. On dit, Battre les ennemis, pour dire, Les vaincre, les défaire: Notre aile gauche battit l'aile droite des ennemis; et, Mener battant les ennemis, pour dire, Les poursuivre, après les avoir mis en déroute. Et figurément, Mener battant, se dit, Lorsque dans ́ une dispute on presse son adversaire de tant de raisons, qu'il ne sauroit y répondre. Il tâchoit de soutenir son opinion, mais un tel le mena battant. Il se dit aussi, Lorsque dans le jeu on a une grande supériorité de fortune sur célui contre qui l'on joue. Je n'ai pas gagné un coup, il m'a toujours mené battant. On dit, Battre une Ville en ruine, pour dire, Tirer de l'artillerie sur une Ville pour la ruiner. On dit, Battre une muraille en brèche, pour dire, La battre pour faire brèche; figurément, Battre un homme en ruine, pour dire, Le pousser, le réduire à l'extrémité dans la dispute, dans les affaires qu'on a contre lui. On dit aussi figurément, Battre en ruine un système, un argument, etc. pour dire, L'attaquer avec des raisons si fortes, qu'on n'y puisse rien opposer. Et en parlant De quelqu'un qu'on a complètement réfuté, on dit, On l'a battu de vingt raisons sans réplique. BATTRE, se dit De diverses choses sur lesquelles on touche fortement avec différens instrumens, comme, Battre une tapisserie, pour, La nettoyer; Battre un noyer, pour, En faire tomber les noix; Battre du papier, battre le fusil, battre du blé, battre en grange, battre le beurre, battre du plâtre, battre la lessive, battre monnoie, battre des armes à froid, battre le fer sur l'enclume. On dit, Battre des Livres, pour dire, Donner des coups de marteau sur les feuilles d'un Livre pour les presser, afin que le papier en soit plus uni, le volume plus mince, et que la reliure en soit mieux faite; Battre la terre, pour dire, La rendre unie avec une batte; et, que La pluie a battu la terre, pour dire, qu'Elle a rendu la terre plus ferme. On dit, qu'Une rivière bat les murs d'une ville, les murailles d'une maison, pour dire, qu'Elle passe tout auprès. On dit, Battre les cartes, pour dire, Les mêler; Battre des œufs, pour dire, Les mêler et les brouiller ensemble; et Battre la mesure, en Musique, pour dire, Marquer la mesure en haussant et baissant la main, dans laquelle on tient ordinairement un bâton ou un rouleau de papier. Vous ne battez pas bien la mesure, vous la battez trop vite .trop lentement. . On dit aussi, Battre le tambour battre la caisse, pour dire, Frapper sur le tambour avec deux petites baguettes; et, Battre l'assemblée, battre la marche, battre aux champs, battre la charge, battre la retraite, pour dire, Battre le tambour pour l'assemblée, pour la marche, pour faire charger les soldats dans le combat, pour faire qu'ils se retirent. On dit, Battre la chamade, lorsque dans une ville assiégée on bat le tambour, pour marquer qu'on veut capituler. Et on dit, Battre à la Françoise, battre à la Suisse, pour dire, Battre le tambour comme les François, comme les Suisses. On dit, Battre le fer, pour dire, Faire souvent des armes : Il y a longtemps qu'il bat le fer dans les Salles; et figurément d'Un homme qui s'exerce depuis long-temps à quelque étude, à quelque profession, qu'Il y a longtemps qu'il bat le fer; et proverbialem. et figurément, qu'Il faut battre le fer pendant qu'il est chaud, pour dire, qu'Il ne faut point se relâcher dans la poursuite d'une affaire, quand elle est en bon train. On dit en termes de Guerre, Battre l'estrade, battre la campagne, pour dire, Courir de-çà et de-là dans la campagne, afin d'avoir des nouvelles des ennemis. Battre la campagne, se dit figurément d'Un homme qui dans un discours s'éloigne de son sujet par des digressions fréquentes et inutiles, ou d'un homme que la maladie a fait tomber dans le délire. On dit aussi, Battre la campagne, pour dire, Répondre vaguement, avec dessein d'éluder une question, une objection. |