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dans le tréfor de Goltzius, p. 105, n. 1, une ancienne infcription où il eft parlé de la ville de VESUNNA. Elle eft conçue de la forte :

TUTELE AUG.
VESUNNÆ

SECUNDUS SOTER.
D. S. D.

VESUNI, peuple de la Mauritanie Tingitane, felon Fline, l. 5, c. 2. Quelques manufcrits, au lieu de VESUNI, portent NESUNI.

1. VESURE, bourgade de France, dans la Bourgogne, bailliage & recette de Semur en Auxois. C'eft une paroisfe fituée en pays moitié côteaux & moitié montagnes. Il y pasfe un petit ruisfeau, & il y a quelques vignes.

2. VESURE, bois de France, dans la Bourgogne. Il dépend de la maîtrise des Eaux & Forêts de Châlon, & il eft de trois cents trente-quatre

arpens.

VESUS, nom d'un peuple barbare, dont parle Sidonius Apollinaris, in Panegir. Majorani. VESUS eft là, felon Rhenanus, pour VESIGOTHUS Ou VISIGOTHUS, qui veut dire Goth occidental.

VESUVIUS. Voyez VESUVE.

VESUVE, montagne d'Italie, au royaume de Naples, dans la terre de Labour, environ à huit milles de la ville de Naples, en tirant vers le midi oriental, fameufe par les feux & les cendres qu'elle jette en abondance. On l'appelle préfentement dans le pays Vefavio & Monte di Summa, à caufe d'un château de ce nom qui étoit bâti tout auprès. On le nomme en François le mont Vefuve. Dans les auteurs anciens cette montagne et ordinairement nommée VESUVIUS; mais dans les poëtes elle eft quelquefois nommée VESUJUS, ou VESBIUS. Silius Italicus dit, l. 17, v. 597.

Sic ubi cæca tandem devictus ad aftra
Evomuit paftos per facula Vesbius ignes,
Et pelago & terris fufa eft Vulcania peftis ;
Videre Eoi monftrum admirabile Seres,
Lanigeros cinere Aufonio canefcere lucos.

On lit dans Staee, Silv. l. 4. Carm. 4, v. 79.
Chalcideis

Littoribus, fraclas ubi Vesbius erigit iras.

Lucréce, l. 6, v. 744, écrit VESEVUS:

Qualis apud Cumas locus eft, Montemque
Vefevum.

peut voir par les pasfages des Poëtes que je viens de raporter. J'y ajouterai les témoignages de Tacite & de Pline lejeune. Le premier dit, annal. l. 4. c. 67, qu'avant que le mont Vefuve s'embrafant eût changé la face des lieux, l'Ifle de Caprée avoit la vûe fur un très-beau Golfe: le fecond, 7. 6. epift. 16. en décrivant cet embrafement fatal à fon oncle, dit, que fon oncle a péri par une fatalité qui a défolé de très-beaux Pays, & que fa perte a été caufée par un accident mémorable, qui ayant envelopé des Villes & des Peuples entiers, doit éternifer fa mémoire.

On compte huit milles des Naples, au plus haut du Vefuve. Les quatre premiers milles fe font entre plufieurs bons Villages, en fuivant le bord de la Mer : ces endroits font bien cultivés, & ne paroisfent pas avoir jamais été exepofés aux ravages de la montagne, encore que cela foit fouvent arrivé; il y a feulement de lieu en lieu, quelques grosfes pierres qui ont été roulées jufques-là. * Milon, Voyage d'Italie, t. 2.

P. 54.

Au fortir du dernier Village appellé RESINA, on prend fur la gauche, on commence à monter, & on peut encore aller à cheval pendant deux milles & demi. On est toujours parmi les roches détachées, & les masfes de terre cuite. Plus on avance, plus on trouve le terrein crevasfé, fec, brûlé, & couvert de diverfes fortes de pierres calcinées. On remarque ausfi en divers endroits, les lits des torrens de foufre & de bitume, qui ont plufieurs fois découlé de cette montagne. Enfin, moitié de vient fi rude & fi difficile, qu'il faut nécesfairement mettre pied à ter

re.

:

Il y a beaucoup de travail à monter fur ce prodigieux fourneau; on est prefque toujours bien avant dans les cendres. Quelquefois on recule au lieu d'avancer, parce que ces cendres obéisfent fous les pieds: & enfin on arrive fur le bord de l'ancien goufre je dis l'ancien, parce que les chofes ont bien changé depuis un cerrain tems. Cette premiere hauteur fur laquelle on fe trouve, fait un cercle autour du goufre, felon ce qu'on en peut juger, cette fondriere a près d'un mille de diametre: on y peut defcendre par quelques endroits, jufqu'à environ cent pas au desfous du cercle efcarpé du bord de la montagne, ce qui est toute la profondeur de cette ancienne ouverture. Par un dégorgement extraordinaire, dit Misfon, ce vaste abíme s'étoit prefque rempli, dans un des derniers efforts, d'un mélange de foufre, de bitume, de minéraux, d'alun, de nitre, de falpêtre, de terres vitrifiées. Toutes ces matiéres avoient formé une croûte épaisfe, une efpèce d'écume endurcie, qui faifoit un niveau dans le goufre, à cent pas au desfous de fes bords. Un furieux tremblement de la montagne a depuis brifé cette croûte. La fuperficie raboteufe, mais égale dans fon

Virgile, 7. 2, Georg. v. 224, employe la même inégalité, est toute parfemée de foupiraux ardens expreffion :

Talem dives arat Capua, & vicina Vefevo
Ora jugo.

Et Martial ufe d'une orthographe encore différente; car on trouve au quatriéme livre de fes Epigrammes:

Hic eft Pampineis viridis modo Vefvius umbris. Suétone, in Tito, c. 8, dit VESEVUS. Pomponius Mela, Pline, Tite-Live, Tacite, Pline le jeune, Valere Maxime, & autres, écrivent tous VESU

VIUS.

Il ne paroît pas abfolument que le Mont Vefuve ait toujours été Volcan, ou du moins il jetoit du feu fi rarement, que l'éruption du feu & de la cendre paffoit pour un prodige. Ce n'eft que depuis le regne de la famille Flavienne, que le Mont Vefuve a été apellé l'Emule du Mont Etna. Tous les écrivains qui en ont parlé auparavant font l'éloge de fa beauté, de la fertilité de fes campagnes, & de la magnificence des maifons de plaifance bâties aux environs: ceux qui font venus depuis l'ont dépeint comme un goufre de feu capable d'embrafer l'Europe entiere. C'eft ce qu'on

d'où s'exhalent des fumées perpétuelles : en quelques endroits on fent la chaleur au travers du foulier, en pasfant feulement. Ce n'est pas tout: au milieu de cette étendue, qui est à peu près ronde, une irruption furieufe s'est ouverte un pasfage, & a formé une nouvelle montagne. Cette montagne ets ronde ausfi, & a bien un quart de mille de haut. Il n'est pas posfible d'en compter les pas, parce qu'il est imposfible de les faire égaux, à caufe des cendres qui incommodent, & qui font quelquefois reculer.

Après avoir traverfé ces manieres de glaces rompues, qui font comme un fosfé plat & large d'environ trois cens pas, entre les bords de la grande montagne nouvelle, on monte celle-ci avec autant de peine pour le moins, qu'on avoit monté la premiere. Elle est toute pleine de crevasfes fumantes: en divers endroits on voit le foufre prefque de toutes parts, & comme une maniere de fel armoniac tirant fur le citron: en d'autres, c'est une matiere rousfătre & poreufe, il y en a de toutes couleurs, de toutes façons, & de toute pefanteur. Le fommet de la petite montagne a ausfifon ouverture; & c'est là qu'est aujourd'hui la gueule du profond abîme. Ileft environ large de cent pas. Il en fortoit, quand M. Misfon le vit, un torrent de fumée, qui en remplisfoit prefque toute la

capacité; mais il venoit quelquefois de coups de vents 10C. XXXIV. Præfecto viarum Antonio Suarez d'en haut qui chasfoient tout d'un coup cette fumée, Melia March. vici.

tantôt d'un côté & tantôt d'une autre; ce qui per- Tout le monde fait ce que Baronius, après plu mettoit de voir le haut de l'ouverture affez claire- fieurs anciens Auteurs, a rapporté des emòrafemens ment, quoiqu'à divers tems. de cette montagne; que les éclats en ont fauté

Le bord eft efcarpé tout autour en dedans, excepté jufqu'à Rome & jufqu'en Egypte ; que l'épaisseur dans un feul endroit, où il y a affez de talus pour y de fa fumée a fait comme éclipfer le Soleil, & a pouvoir defcendre. Notre guide y ayant defcendu le caufé dans les environs des nuits obfcures en plein premier, continue Mr. Miffon, foixante ou quatre- midi; que les torrens de foufre en ont couru jusques vingt pas avant, nous l'avons fuivi; & nous avons été dans la mer, & que cette même mer a bouilloné & tous fur le bord de cet épouvantable précipice, où bouilli de chaleur. Mais fans avoir recours aux annous avons fait rouler plufieurs pierres, ou autres ciennes hiftoires, il n'y a qu'à confulter les Relations maffes dures que nous avons détachées tout autour de des divers embrafemens arrivés dans ces derniers fiénous. Quelquefois cela s'arrête à la premiere ou à la cles, & on conviendra que rien n'est plus terrible feconde chûte; & d'autres fois, il fe fait une longue que les éruptions de ce Volcan. continuation de cascades, avec affez de reffentiment. Si le Mont Véfuve & fes approches font en quelNous ne nous fommes pas aperçus, que ce que ques endroits un fpectacle affreux, le territoire à nous avons fait tomber dans ce goufre ait fait peu de distance eft très-bon, & du côté de l'orient, augmenter la fumée. Il y en a qui portent de la pou- fur tour, la montagne même est chargée de vignes dre à canon, & qui font des mines, pour avoir qui s'élevent fur de grands peupliers, & donnent le plaifir de faire fauter de plus gros rochers; abondamment des vins excellens. C'est delà que vienmais j'eftime qu'il y a de l'imprudence à pousfer nent ces fameux vins Greco, Malatefta, Lachrima fi loin fa curiofité, dans un endroit fi dangereux, Chrifti. Plufieurs prétendent que ces efpéces de cen& je crois même que c'est fagement fait, de ne dres qui font pousfées par les dégorgemens, & s'amufer pas là trop long tems. Le prompt dégorge- parfemées dans la plaine, venant à fe disfoudre ment des flammes n'eft pas ce qu'il y a de plus à peu à peu, & à s'incorporer avec le terroir, qui craindre; mais le tremblement de la montagne en est naturellement bon, l'engraisfent encore & conprécede les grands éclats, & cela eft prefque tou- tribuent beaucoup à fa fertilité, outre que les feux jours fubit. Plufieurs y ont été furpris. fouterrains dont toute cette contrée est remplie, enVoici une Infcription qu'on a mife dans un des tretiennent les fucs de la terre; & l'air dont elle Villages qui font fur le chemin de la montagne, à est environnée dans un heureux degré de chaleur, trois milles de Naples. qui la défend des Hyvers. Si donc d'un côté ce mont Pofteri, posteri, vestra res agitur, dies facem præfert affreux fait de grands dégats dans cette belle province, diei: nudus perendino. Advertite. Vicies ab fatu folis, il ne laisfe pas de les réparer par la fertilité qu'il y ni fabulatur hiftoria arfit Vefuvus, immani jemper cla- répand.

2

de hæfitantium: ne posthac incertos occupet, moneo. On a obfervé que quand les feux fouterrains Uterum gerit mons hic bitumine, alumine ferro, auro, qui caufent tous ces défordres, peuvent faire effort argento, nitro, aquarum fontibus gravem. Serius, par l'ouverture de la montagne, les tremblemens de ocius, ignefcet, pelagoque influente pariet : fed ante terre ne font pas fort grands, mais qu'au contraire parturit, concutitur, concutit flum: fumigat, coruf les fecousfes font terribles, quand les matiéres encat, flammigerat, quatit aerem horrendum immugit, flammées ne trouvent point d'isfue. boat,tonat, arcet finibus accolas. Emigra dum licet, jam Voici ce que dit Michelot touchant cette monjam enititur, erumpit, mixtum igne lacum evomit, præ- tagne, dans fon Portula de la Méditerranée, p. 121. cipiti ruit ille lapfu, feramque fugam prævertit. Si cor- Cette montagne est dans une grande plaine, fort haute, ripit, actum eft, periisti. Anno falutis 1631. &c..... & écartée du bord de la mer d'environ une lieue. Elle Tu fi fapis, audi clamantem lapidem. Sperne larem, jette continuellement une quantité de feu qu'on voit Sperne farcinulas; mora nulla,fuge. de nuit & de jour : il ne paroît qu'une grosfe fumée,

A trois milles plus loin, c'est-à-dire à fix mil- qui fort par fon fommet, & par plufieurs petits trous les de Naples, près de la Torre del Greco, on voit qui reffemblent à des foupiraux. Au-desfus de cette cette autre Infcription. montagne du côté de la mer, il y a un grand Monaftére Viam à Neapoli ad Rhegiam perpetuis anteà latro- de Religieufes, & quelques maifons auprès. Le Monasciniis infamem, & conflagrati Vefuvii faxis impedi- tére s'appelle San Archangelo; il est bâti fur une coline. tam, purgato infidiis loco ex æquata planitie, latam Le mont Vefuve a deux fommets différens conrectamque dixit aere Provinciali Perafanus Ribera Afcalano Dux Prorex. An. Dom. CIɔ. ɔ. LXIII.

At ô!

nus de toute l'antiquité. La petite ville de Somma qui est du diocèfe de Nole, est vers le fommet qui regarde le nord, & a donné fon nom à toute la montagne qu'on appelle ajourdhui monte di Somma. Ce fommet du nord ne jette rien. On pretend que veferis VIII. & LX°. poft anno XVII. Calend. Janua- étoit une ville au pied de la montagne, mais on n'en rii Philippo IV. Rege, fumo, flammis, boatu, con- voit aucun veftige. Cuvier fe trompe lorfqu'il affure cuffu, cinere, irruptione, horrificus fi unquam Vefu- que le tombeau de Virgile étoit au pied du mont Vevius, nec nomen, nec fafces tanti Viri extimuit. Quip- fuve à deux milles de Naples. Donatus cité par Clupe exardefcente cavis pecubus igne, ignitus, furens, vier même, dit que Virgile fut inhumé par ordre irrugiens, exitum eluctans coercitus aer, disjecto vio- d'Augufte via puteslana ad lapidem fecundum, ce lenter montis culmine, immani erupit hiatu poftridie qui convient parfaitement à un petit bâtiment de briejaculatus trans Hellefpontum cinerem, prope trahens ques qu'on nomme de temps immemorial, il fepulcro explendam viam Pelagus, immite Pelagus, fluvios ful- di Virgilio. Il est fur le penchant du mont de Pofiphureos,flammatum, bitumen, fætas alumine cautes, lipo, du côté qui regarde la ville, presqu'à plomb fur informe cujufque metalli rudus, mixtum aquarum vo- le chemin-couvert pratiqué dans le rocher, pour alluminibus ignem, ferventemque undante fumo cinerem, ler à Pourrol. On y voit fur un marbre ces vers Seleque, funeftamque colluviem jugo montis exonerans; connus: Pompeios, Herculanum Herculanum, Octavianum

Octavianum, perftrictis

Reatina & Porticu, Sylvafque, Villafque, Aedef

Mantua me genuit, &c.

que momento ftravit, uffit; diruit: luctuofam præ fe D. Mathao Egitio, Lettre à M. Langlet du Fresnoy. prædam agens, vaftumque triumphum. Perierat hoc quoque Marmor alte fepultum, confultiffimi Monumen

VESUVIANÆ-AQUÆ. Tacite nomme ainfi tum Proregis. Ne pereat Emanuel Fonfeca & Zunica une petite riviere qui arrofe la ville de Naples ; & Com. Mont. Reg. Pror. qua animi magnitudine publi- qu'on appelle préfentemenr la riviére de la Madelein. ca calamitati & private confuluit, extractum funditus C'eft la même chofe que febetus. Voyez ce mot. gentilis fui lapidem calo reftituit, viam reftauravit, VESUVIUS, montague d'Italie, dans la Camfumante adhuc & indignante Vefevo. An. Sal. CIɔ, panie.

VETANA

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VETANA. Voyez OROPITUM. VETAONIA, BETAONIA & PETCANIA, Monastére de Portugal. Il en est fait mention dans le Concile tenu à Lugo en Espagne en 569, non à Lucques comme l'ont cru quelques-uns, trompés par ces mots Lucenfe Conc lium, cité par Ortelius, qui dit que ce Monastére se nomme préfentement Vandoma.

VETERA, ville de la Gaule Belgique : Ptolomée, 1. 2. c. 9, qui l'attribue aux Gugerni, la place dans les terres, à la gauche du Rhin, entre Batavodurum, & Legio trigefima Ulpia, au midi de la premiére de ces Places, & au nord de la feconde. Cette pofition s'acorde avec celle de l'Itinéraire d'Antonin, qui place VETERA entre Colonia Trajana & Colone, à un mille du premier de ces lieux, & à dit-huit milles du fecond. La Table de Peutinger met, à la vérité, quarante milles entre Colonia Trajana & Vetera, mais c'eft une faute qui faute aux yeux. On croit que VETERA est aujourd'hui Santen. Ce mot VETERA fousentend nécessairement celui de CASTRA; il ne peut avoir été donné à ce lieu, que parce que dans la fuite on établit un nouveau camp dans le même quartier ; & il paroît par Tacite, An. l. 1, c. 45, Hift. 4, c. 18 & 21. que ce lieu étoit déja ainfi nommé dès le tems d'Augufte. * Cluvier. Germ. Ant. 1. 2. p. 291. Alting. Notit Batav. p. 36.

1.

VETERA-CASTRA. Aventinus nomme ainfi un lieu d'Allemagne, fur le Danube, à quinze milles de Ratisbonne du côté de l'orient, & qu'on appelle aujourd'hui PFETER. Je ne fçai, dit Ortelius, fi cet Auteur fe fonde fur quelque Inscription ou fur quelque autre ancien monument.

VETERENSIS. Columelle furnomme da la forte un certain Græcinus, qui avoit compofé un livre fur les vignes, & auquel ce furnom pouvoit avoir été donné du lieu de fa naisfance. Pline fait mention de ce Græcinus; mais il ne parle point de fon furnom.

VETERES. Voyez ARETINI. VETERES, Peuple d'Afrique, dans la Guinée, fur la côte d'Or. Leur Pays est borné au nord par celui des Kompas, qui forment une espéce de République: il y a du côté de l'eft le royaume de Ghiomray, le grand ou le vieux Iffini, & le cap Apollonia; la mer le borne au midi, & le pays des Quaquas àl'oueft. Ce font les bornes que donne aux Veteres le chevalier des Marchais, dans fon voyage de Guinée, t. 1, p. 108 & fuiv. Il ajoute qu'ils ont toutes leurs cafes bâties fur pilotis dans la riviére, asfez élevées au desfus de la furface de l'eau, pour n'en pas craindre les débordemens ; & qu'ils mettent leurs canots à couvert fous leurs cafes. Ils en ont de fort grands faits d'un feul tronc d'abre, & assez bien travaillés : comme ils font toujours fur l'eau ils font devenus d'excellens anoteurs d'eau douce; car ils ne fe hafardent pas fur mer. Au contraire, les Iffinois leurs voifins fe fervent en perfection de leurs canots fur mer; mais ils font bien inférieurs aux Veteres fur la riviére. Les Veteres laisfent croitre leurs cheveux, & fe font honneur de les avoir longs, pendans fur leurs épaules, & natés en plufieurs tresfes, & ils s'arrachent la barbe. Les Iffinois, au contraire, fe font fouvent rafer la tête; & quand ils font d'âge à avoir de la barbe, ils aiment à la porter longue & bien tresfée. Les premiers vont presque toujours nuds, ou n'ont tout au plus que de méchantes & très-petites pagnes d'écorce d'abres, ou d'herbes battues; les autres les autres en ont de toile de coton & d'autres étoffes. Le commerce, que les Iffinois ont avec les Blancs, les a rendus asfez civils: les Veteres qui ne voyent que des Négres, & rarement des blancs, font plus fauvages, & n'aiment guere que les gens de leur couleur. Les femmes des deux Nations font encore plus différentes entre elles que les hommes.

La pierre d'Aigris fert de monnaie courante dans ce Pays, où on la regarde comme une pierre précieuse. Elle est d'un bleu verdâtre, fans éclat; elle a affez de dureté, mais fe polit mal : peut-être néanmoins que cela vient de ce que ces peuples n'ont pas l'efprit de Tome VI.

les mieux polir. Quand ils l'achêtent, ils la pefent poids pour poids avec l'or. On en fait de petits morceaux appellés bétiquets, percés dans le milieu, afin de pouvoir être enfilés dans de petits filets d'écorce. Il faut qu'ils foient bien petits, puifque les deux ne valent qu'un fou, monnoie de France. Ils en taillent en cylindre, de la longueur d'un pouce, & qui font percés dans leur longueur. Ceux qui font taillés de cette façon, fervent d'ornement à la barbe des Rois & des grands feigneurs en les enfilant dans les tresfes que l'on fait avec leurs poils. Akafini, roi d'Isfini, en avoit foixante morceaux dans les vingt tresfes de fa barbe ; & ils valoient au moins vingt mille écus. Le chevalier des Marchais, t. 1, p. 201, feroit porté a croire que l'Aigris eft du Jade, ou une espece de pierre qui en approche, & qui n'eft pas bien polie dans ce pays, par le peu d'adresfe des ouvriers.

,

Les Veteres fe fervent d'écorces d'arbres, comme on fe fert de celle du mahot aux ifles de l'Amérique, & de certaines herbes longues & fouples, dont ils font de la ficelle pour compofer leurs filets, qui font d'un fort bon ufage; ils fe fervent ausfi d'hameçons & de dards, dont ils percent le poisfon, à cinq à fix pieds fous l'eau, avec une adresfe merveilleufe. Leurs grandes pêches fe font la nuit, à la nouvelle & à la pleine lune. Comme ce font des pêcheurs habiles, & que leur riviere eft extrêmement poisfonneufe, ils remplisfent leurs canots, en moins de 10 ou 12 heures, de toutes fortes de poisfons, & fur tout de mulets qui font fort grands, fort gras, & d'une délicatesfe qu'on trouve en fort peu d'endroits. Les femmes le portent tous les jours au marché d'Affoko, & chez les Kompas, de qui elles tirent, en échange de leur poisfon, le ris, le mil, le mahis, les ignames, les patates, l'huile de palme, & autres denrées que les Veteres confument, ou qu'ils font vendre à Affoko; car excepté le poisfon & le fel, que les femmes font pendant que les maris vont à la pêche, ou qu'ils fe repofent, ils n'ont presque rien dont ils puisfent trafiquer avec leurs voifins. Leur pays, quoique bon & aisé à cultiver, eft presque par tout en friche, foit par la paresfe des habitans, foit parce qu'étant tous accoutumés aux métier de pêcheurs, ils ne peuvent, ou ne veulent rien entreprendre au-delà, foit parce qu'ils n'entendent pas la culture, foit enfin parce qu'ils font accoutumés, de tout tems, à fe repofer fur les Kompas du foin de leur fournir leur nécesfaire. Loyer, voyage en Afrique 1701, 2, 3; des Marchais, v. 1, p. 196 & suiv.

VETERES-CAMPI, champs d'Italie, dans la Lucanie. C'eft dans ces champs que périt Gracchus, felon Tite-Live, l. 25, c. 16.

VETERNENSIS. Voyez MASSA, 3.
VETESTUM. Voyez VEGISTUM.

VETEUIL, bourg de France, dans le Vexin François, à une lieue de la Rocheguyon, & à deux ou trois de Mante. Son églife Paroisfiale eft dédiée à S. Maximin; & on y tient Marché le Lundi & le Vendredi, & une Foire le jour de la faint Fiacre. VETONIA. Voyez VETTONIANA,

VETRALLA, bourgade d'Italie, dans l'état de l'églife, au patrimoine de faint Pierre, à neuf milles au midi de Viterbe, & à quatre milles au couchant de Ronciglione. On croit communément que c'eft l'ancien Forum-Caffii. * Magin, Carte du Patrimoine.

VETRI, ou VIETRI, bourgade d'Italie, au Royaume de Naples, dans la Bafilicate, fur la riviere de Brandano, entre Venofa & Oppido. Ily en a qui prennent ce lieu pour l'ancienne VERTINÆ. VETRIOLUM. Voyez TUROCELO. VETTAPOUR, felon Corneille; FETIPOUR, felon Thevenot; & FETAPOUR, felon de l'Ifle. Voyez FETIPour.

VETTENHAUSEN, abbaye d'Allemagne, dans la Suabe au marquifat de Burgau, entre Augsbourg au couchant, & Ulm au levant. C'est un monastere des chanoines réguliers de l'ordre de

T

faint Augustin. Les comtes Conrad & Gautier de Rockenstein fonderent cette abbaye en c82, à la follicitation de Gertrude leur mere, qui n'exigea d'eux qu'autant de terrein qu'elle en pourroit marquer dans un jour avec une charrue. Lorsqu'ils eurent confenti à ce qu'elle demandoit, elle fit faire une petite charrue qu'elle mit dans fa main, & parcourut à cheval un fort grand enclos qui lui fut accordé. D'Audifret, Géogr. t, 3.

VETTII, peuples que Tite-Live, l. 45, c. 30, met dans la troifiéme Macédoine; il dit que c'étoit un peuple belliqueux, Vettiorum bellicofam Gentem.

VETTIONENSES, peuple d'Italie, dans l'Umbrie, felon Pline, l. 3, c. 14. Le pere Hardouin lit VETTONENSES; & il y a apparence que c'eft la véritable ortographe; car on lit dans une ancienne infcription, rapportée par Grutter, p. 487, R. P. VETTONENSIUM.

VETTONES, peuples de la Lufitanie; Ptolomée . 2, c. 5, les place dans les terres, à l'orient des Lufitaniens. La plupart des exemplaires latins portent VERGONES, pour VETTONES: c'est une faute. Appien, de Bel. Hisp. Strabon, l. 3, p. 139, & Pline, l. 4, c. 22, écrivent tous VETTONES. Prudence, Hymno 9, in Eulal. v. 186, appelle le pays de ces peuples VETTONIA, & il donne à AUGUSTA EMERITA, le titre de Clara Vettoniae Colonia:

Nune locus Emerità eft tumulo Clara colonia Vettonix,

Quam memorabilis amnis Ana Præterit, &c.

1. VEVAY, bailliage de Suiffe, au canton de Berne, dans le pays-Romand, près du lac de Genève. En fortant du gouvernement d'Aigle, on entre dans le bailliage de Vevay. On y trouve d'abord la petite ville de Villeneuve, anciennement Penne-Locus. A demi-lieue de Villeneuve eft le château de Chillon; un peu au-deffus de Chillon on voit la paroiffe de Montreux ou Monftreux. On y trouve auffi les baronnies de Blonay & de Chaterald, la ville de Vevay, celle de la Tour de Peil, & un vieux cháteau à demidémoli au bord du lac; il fut bâti en 1239 par le comte Pierre de Savoie, & il paroit avoir été fort avant l'ufage du canon. Etat & Délices de la Suiffè, t. 2. p. 244.

*

2. VEVAY, ville de Suiffe, au canton de Berne, dans le pays-Romand, fur le bord du lac de Genève, dans le bailliage auquel elle donne fon nom. On l'appelle en latin ibifcus, & en allemandivis. Vevay eft une ville paffablement grande & fort jolie, bâtie en long fur le bord du lac, à demi-lieue du pied des Alpes. Il s'y fait un grand commerce : les Savoyards, les Vallaifans & les Montagnards y vont vendre leurs denrées. Cette ville eft ancienne. Il en eft fait mention dans l'Itinéraire d'Antonin. Cependant on n'y trouve point de monument d'antiquité. Elle fouffrit un terrible incendie en 1687. Il contuma des rues entieres. On y voit préfentement une grande quantité de belles maifons, une grande place au bord du lac, pour tenir le marché, & deux temples, dont l'un eft dans la ville, & l'autre hors des murailles, fur une hauteur. Les habitans font la plûpart fort à leur aife, gens d'efprit, polis, & d'un commerce fort agréable. Il y en a même plufieurs qui font amateurs des belles-lettres, & des favans. On y voit un joli collége pour l'inftruction de la jeuneffe; c'eft le plus

Ptolomée donne aux Vettones les villes qui fuivent: confidérable de tout le pays de Vaud, après celui de

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Les Vettons habitoient au milieu du pays, le long des frontieres de la Lufitanie. Ils étoient fi fimples, qu'ayant vu des officiers Romains faire quelques tours de promenade, ils crurent qu'ils étoient hors de leur bon fens. Ils ne pouvoient s'imaginer qu'il y eût du délasfement à un pareil exercice; & ils allerent civilement leur offrir leurs bras pour les conduire en leurs tentes.

VETTONIANA, ville de la Vindelicie, felon Baudrand, Dict. édit. 1681, qui cite l'itinéraire d'Antonin. Cluvier veut que ce foit aujourd'hui, Winten, bourgade de la Baviere, fur le Danube, près d'Ingolstad.

VETULONIUM, ville d'Italie, dans la Tofcane Ptolomée, l. 3, c. 1, la marque dans les terres; Silius Italicus la nomme VETULONIA; & Pline, . 2, c. 103, appelle fes habitans VETULONII & VETULONIENSES, l. 3, c. 5. Les ruines de cette ville retiennent l'ancien nom; car on les appelle encore aujourd'hui VETULIA.

VETURI. Voyez VOTURI. VETUS-CARIA. Voyez SABURA. VETUSSALINA, VETUSALINE, ou VETUSSALINE, ville de la Valerie Ripenfe, felon la notice des dignités de l'Empire, Sect. 57. L'Itinéraire d'Antonin la marque fur la route de Taurunum dans les Gaules, en fuivant le rivage de la Pannonie. Elle étoit entre Anamafcia & Campona, à vingt-fix milles du premier de ces lieux, & à vingt-trois du fecond. S'il faut en croire Lazius & Simler, c'est aujourd'hui Adom, ville de la baffe Hongrie.

VEU, riviere de la Chine, dans la province de Xantung. Elle a fa fource près de la ville de Taignan, & elle mouille celles de Ningyang & de Venxang. Atlas Sinenf.

VEVAISE, ou VEVAYSE. Voyez VEVAY.

Laufanne. Comme le pays eft beau, l'air fort doux, l'aspect fort agréable, & qu'il y a bonne compagnie, plufieurs perfonnes confidérables fe font établies dans cette ville. C'eft là que le chevalier Edmond Ludlow, l'un des juges du roi Charles I. d'Angleterre, s'étoit réfugié pour éviter le reffentiment de Charles II. Tout le terrein des environs de Vevay eft trèsfertile. Ce font par-tout des colines qui s'élevent les unes au-deffus des autres, en forme d'amphithéâtre, parfemées de villages & entrecoupées de vignobles & de champs. Le fauxbourg de Vevay eft bordé par une riviere, ou plutôt par un torrent impétueux, qui, defcendant des montagnes, coule dans le fauxbourg, fous un beau & grand pont de pierre. Ce torrent s'appelle la VEVAYSE. Elle fait de grands ravages aux environs de Vevay, changeant de temps en temps fon lit, & rongeant les terres de fon voifinage. Pour arrêter fon impétuofité, on l'a bordée, dans un long efpace, d'une bonne & épaiffe muraille faite en maniere de redan, dont les divers angles fervent à rompre la violence de fon cours. En 1701 au mois de juillet, elle fe déborda tellement, qu'elle paffoit par-deffus les deux bouts du pont: elle renverfa les murailles qui bordoient les jardins depuis le pont jufqu'au lac; elle inonda tous ces jardins, & enveloppa même l'un des Miniftres de la ville, qui étoit dans fon jardin, & que l'on n'a plus vu depuis. Les murailles de ces jardins tomberent, comme fi on les avoit fappées par les fondemens.* Etit & Délices de la Suiffe, t. 2. p. 247.

VEUDRE, ville de France, dans le Bourbonnois, recette de Moulins, à fept lieues de la ville de ce nom, fur le bord de l'Allier. Quelques habitans de cette petite ville font à leur aife & commerçans le refte eft pauvre. La paroiffe renferme des plaines & quelques hauteurs. Les terres qui font fortes, rapportent du froment. Comme les pacages font affez étendus, on éleve du bétail. Il y a, outre cela, plufieurs bois modernes & futaies, des vignes & plufieurs étangs.

VEUFVES, bourg de France, dans la Touraine, élection d'Amboife.

VEULEROT, ou VELEROT, felon Gareau, Description de la Bourgogne, village de France, dans la

Bourgogne, au diocèfe d'Autun, recette d'Arnay-leduc, de la paroiffe de faint Pierre-en-Vaux. Ce lieu eft fitué dans le Morvant. Le pays eft montueux & femé de bois.

VEULLES, bourg de France, dans la haute Normandie, au diocèse de Rouen, fur la côte du pays de Caux, au bord de la mer, à cinq petites lieues de Dieppe, & à une grande lieue de S. Valery. Ce bourg eft fort refferré entre deux côtes, & féparé en deux par un gros ruiffeau, qui prend fa fource à l'entrée de ce lieu-là, & qui, après avoir fait tourner quelques moulins, va fe rendre dans la mer. Il renferme fur le diocèfe de Rouen, la paroiffe de S. Nicolas, la chapelle de S. Pierre, & un couvent de Pénitens, avec une autre paroiffe dédiée à S. Martin, qui eft de l'exemption de Fécamp. Une partie de fes habitans font pêcheurs; d'autres, qui font charpentiers, travaillent aux vaiffeaux & aux ouvrages que l'on fait à Dieppe. Quelques-uns labourent les terres, & recueillent des bleds, des lins & de la rabette, dont ils font de l'huile à brûler. On tient marché à Veulles le mercredi & le famedi, & il y a deux foires pendant l'année, l'une à la S. Maur, & l'autre le 9 de Septembre. * Corn. Dict. Mémoires dreffés fur les lieux.

VEXALA, golfe de la Grande-Bretagne : Prolomée, l. 2. c. 3. le marque fur la côte occidentale, entre le golfe Sabriana & le promontoire d'Hercule. C'eft préfentement Juelmouth, felon Camden.

VEXAMINA, riviere de l'Amérique méridionale, dans la terre ferme. La Relation de la grande riviere des Amazones par le P. Chriftophe d'Acugna, (Traduct. de M. de Gomberville, c. 72.) en parle ainfi. Après avoir traverfé l'embouchure de la véritable riviere des Amazones, nous descendîmes vingt-quatre lieues fur notre grande riviere, & en trouvâmes du même côté du nord une autre petite nommée VEXAMINA, qui s'y joint dans cet endroit où notre incomparable riviere s'étrécit, ou plutôt eft fi refferrée par les terres, qu'elle n'a guère plus d'un quart de lieue de large. La fituation eft très-favorable pour y bâtir deux forts, un de chaque côté, qui empêcheroient, non-feulement le paffage aux ennemis qui voudroient y entrer par la mer; mais qui ferviroient encore de bureaux de douanne, pour y enregistrer tout ce qui descendroit du Pérou par cette voie, fi jamais elle venoit à être peuplée de nos gens. Quoiqu'il y ait trois cens foixante lieues de diftance de ce détroit à la mer, on ne laiffe pas d'y appercevoir le changement des marées; mais il eft moins fenfible qu'à quelques lieues au-deffous.

VEXII, peuples d'Italie, felon Diodore de Sicile, Z. 14, c. 117. Amiot a rendu ce mot VEXII par VEIENTES; d'autres le rendent par VEII. C'eft des Veïens qu'il eft question.

VEXIN, pays de France, avec titre de comté. On le divife en VEXIN FRANÇOIS & en VEXIN NORMAND: le premier eft dans la province de l'Ile de France, & le fecond dans la Normandie.

Le VEXIN FRANÇOIS eft ainfi nommé pour le diftinguer du Vexin Normand, qui en fut démembré par le roi Louis IV. Ce pays eft borné à l'orient par la riviere d'Oife, au midi par celle de Seine, au couchant par celle d'Epte, qui le fépare du Vexin Normand, & au feptentrion par le Beauvoifis. On y remarque Pontoile, Magny, Chaumont, Mante, Meulan, Poiffy, S. Germain, Monfort-l'Amaury, Dreux, & autres lieux. Le premier comte du Vexin François s'appelloit Louis. Il vivoit fous le regne de Louis d'Outremer, & époufa Eldegarde de Flandre, qui le fit pere de Gautier I. Celui-ci fut aïeul de Dreux I. qui s'allia avec Edith fœur de S. Edoard, roi d'Angleterre. Sa poftérité étant éteinte, le Vexin fut uni à la Couronne. Depuis ce temps-là Louis le Jeune le donna en dot à Marguerite fa fille, en la mariant avec Henri fils de Henri II, fecond roi d'Angleterre; mais après que Richard II eût répudié Alix, fœur de Philippe Augufte, ce pays fut incorporé de nouveau à la Couronne. * Piganiol, Defcr. de la France, t. 3.

p. 87.

Le VEXIN NORMAND furpaffe le pays de Caux en fertilité. Le roi Louis IV le démembra de la couronne de France en faveur des Normands. Geoffroi & Henri II, roi d'Angleterre, le donnerent au roi Louis le Jeune, pour les frais de la guerre qu'il avoit faite à Étienne, comte de Boulogne. Marguerite de France, fille du roi Louis, le porta en dot au fils aîné de Henri II, roi d'Angleterre; mais ce Prince étant mort fans enfans, Henri II fon pere ne voulut point rendre le Vexin au Roi, prétendant qu'il étoit de l'ancien domaine du duché de Normandie. Ce fut fur ce refus que Philippe Augufte lui déclara la guerre

1198; mais par le traité qui fut conclu entr'eux', le Vexin fut rendu à Philippe. Les villes principales du Vexin Normand font:

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La féparation du Vexin, en Normand & en François n'apporta aucun changement à la jurifdiction des archevêques de Rouen. Voyez PONTOISE.* Piganiol, Defcr. de la France, t. 5. p. 371. VEXIO. Voyez WEXIO.

VEYA, ifles de l'Amérique feptentrionale dans la mer du nord, & comprifes au nombre des Lucayes. Ce font, felon Herrera, de petites ifles fituées à la hauteur de 28 degrés de latitude feptentrionale. Elles font entre des bancs & des rochers, & les Efpagnols les appellent los Baixos de Babucca. * De Laët, Defcr. des Indes occid. Z. 1, c. 16.

VEYNES, bourg de France, dans le Dauphiné, élection de Gap. On y tient plufieurs foires. Il y a dans ce bourg une prevôté ou commanderie de l'Ordre de S. Antoine.

VEYRAC, bourg de France, dans la Guienne, élection de Bordeaux.

VEYRAC, & LA SUDRIE, bourg de France, dans le Rouerge, élection de Rhodez,

VEYZAMA, bourgade d'Efpagne, dans la vieile Caftille. Il y en a qui prennent ce lieu pour l'ancienne Segefama.

VEZELA. Voyez VERALA.

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VEZELAY, Vezeliacum, Viceliacum, Virzelaum, Verziliacum,Viziliacum, Vidiliacum, ville de France dans le Morvand, près de la rive gauche de la cure, fur les confins du Nivernois & de l'Auxerrois, à quatre lieues au couchant d'Avalon, & à pareille diftance au levant de Clamecy, à cinq au nord de Corbigny, & à dix au fud-eft d'Auxerre, dans le diocèfe d'Autun: elle eft fituée fur la croupe d'une montagne, dont l'abord eft affez difficile. Vezelay doit fes commencemens à une abbaye qui y fut bâtie par Gerard, dit de Rouffillon, fous le regne de Pepin, & qui fut fécularifée en 1571. Cela ne s'accorde pas trop avec ce que dit M. de Longuerue dans la Defcr. de la France, part. I, pag. 122. où on lit que cette abbaye fut fondée au neuvième fiécle, fous Charles le Chauve, & qu'elle fut fécularifée en 1538, fous le regne de François I. L'abbé eft feigneur de la ville, & la juftice ordinaire y eft rendue en fon nom. Outre le Bailliage feigneurial, il y a à Vezelay Election, Grenier à fel & Maréchauffée. Les Cordeliers y ont un couvent. On tint un Concile à Vezelay en 1146, pour le recouvrement de la Terre-Sainte. Charles IX donna ordre en 1569 à Sanfac d'enlever cette ville aux Calviniftes; mais ce général fut obligé de lever le fiege, après avoir perdu quinze cens hommes. On a toujours parlé chez les grands buveurs de la mefure de Vezelay, comme de la plus ample qu'il y ait dans leroyaume. *Piganiol, Defcr. de la France, t. 6, p. 168.

Vezelay étoit la patrie de Théodofe ou Théodore de Beze qui y naquit le 24 juin 1519. Il fut le fucceffeur de Calvin à Genève, & mourut le 13 d'octobre 1605, dans une grande réputation parmi les Proteftans.

Il n'y a point à Vezelay d'élection, quoique Mrs, Piganiol & la Martiniere y en mettent une.

VEZELIZE, ville de Lorraine. Voyez VESELIZE,
Tij

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