dans le trésor de Goltzius, p. 105, n. 1, une ancienne infcription où il est parlé de la ville de VESUNNA. Elle eft conçue de la forte : TUTELE AUG. SECUNDUS SOTER. VESUNI, peuple de la Mauritanie Tingitane, selon Fline, 1.5, c. 2. Quelques manufcrits, au lieu de VESUNI, portent NESUNI. 1. VESURE, bourgade de France, dans la Bourgogne, bailliage & recette de Semur en Auxois. C'est une paroisse située en pays moitié côteaux & moitié montagnes. Il y passe un petit ruisseau, & il y a quelques vignes. 2. VESURE, bois de France, dans la Bourgogne. Il dépend de la maîtrise des Eaux & Forêts de Chalon, & il est de trois cents trente-quatre arpens. VESUS, nom d'un peuple barbare, dont parle Sidonius Apollinaris, in Panegir. Majorani. VESUS est là, felon Rhenanus, pour VESIGOTHUS ou VISIGOTHUS, qui veut dire Goth occidental. VESUVIUS. Voyez VESUVE. VESUVE, montagne d'Italie, au royaume de Naples, dans la terre de Labour, environ à huit milles de la ville de Naples, en tirant vers le midi oriental, fameuse par les feux & les cendres qu'elle jette en abondance. On l'appelle présentement dans le pays Vefavio & Monte di Summa, à cause d'un château de ce nom qui étoit bâti tout auprès. On le nomme en François le mont Vesuve. Dans les auteurs anciens cette montagne est ordinairement nommée VESUVIUS; mais dans les poëtes elle est quelquefois nommée VESUJUS, ou VESBIUS. Silius Italicus dit, l. 17, ν. 597. Sic ubi cæca tandem devictus ad astra peut voir par les pasfages des Poëtes que je viens de On compte huit milles des Naples, au plus haut du Au fortir du derniet Village appellé RESINA, on prend sur la gauche, on commence à monter, & on peut encore aller à cheval pendant deux milles & demi. On est toujours parmiles roches détachées, & les masses de terre cuite. Plus on avance, plus on trouve le terrein crevassé, sec, brûlé, & couvert de diverses sortes de pierres calcinées. On remarque ausfi en divers endroits, les lits des torrens de foufre & de bitume, qui ont plusieurs fois découlé de cette montagne. Enfin, moitié de vient fi rude & fi difficile, qu'il faut nécessairement mettre pied à ter re. Il y a beaucoup de travail à monter sur ce prodigieux fourneau; on est presque toujours bien avant dans les cendres. Quelquefois on recule au lieu d'avancer, parce que ces cendres obéissent sous les pieds: & enfin on arrive sur le bord de l'ancien goufre: je dis l'ancien , parce que les choses ont bien changé depuis un cerrain tems. Cette premiere hauteur fur laquelle on se trouve, fait un cercle autour du goufre, felon ce qu'on en peut juger, cette fondriere a près d'un mille de diametre: on y peut defcendre par quelques endroits, jusqu'à environ cent pas au dessous du cercle escarpe du bord de la montagne, ce qui est toute la profondeur de cette ancienne ouverture. Par un dégorgement extraordinaire, dit Misson, ce vaste abíme s'étoit presque rempli, dans un des derniers efforts, d'un mélange de foufre, de bitume, de minéraux, d'alun, de nitre, de falpétre, de terres vitrifiées. Toutes ces matières avoient formé une croûte épaisse, une espèce d'écume endurcie, qui faisoit un niveau dans le goufre, à cent pas au dessous de ses bords. Un furieux tremblement de la montagne a depuis brifé cette croûte. La superficie raboteuse, mais égale dans fon Virgile, l. 2, Georg. v. 224, employe la même inégalité, est toute parfemée de soupiraux ardens expression: On lit dans Stace, Silv. 1. 4. Carm. 4, v. 79. Littoribus, fraclas ubi Vesbius erigit iras. Lucréce, l. 6, v. 744, écrit VESEVUS: Qualis apud Cumas locus est, Montemque Talem dives arat Capua, & vicina Vesevo Et Martial use d'une orthographe encore différente; Hic eft Pampineis viridis modo Vefvius umbris. Suétone, in Tito, c. 8, dit VESEVUS. Pomponius VIUS. Il ne paroît pas absolument que le Mont Vesuve ait toujours été Volcan, ou du moins il jetoit dufeu fi rarement, que l'éruption du feu & de la cendre pafsoit pour un prodige. Ce n'est que depuis le regne de la famille Flavienne, que le Mont Vesuve a été apellé l'Emule du Mont Ærna. Tous les écrivains qui en ont parlé auparavant font l'éloge de sa beauté, de la fertilité de ses campagnes, & de la magnificence des maisons de plaisance bâties aux environs: ceux qui sont venus depuis l'ont dépeint comme un goufre de feu capable d'embrafer l'Europe entiere. C'est ce qu'on d'où s'exhalent des fumées perpétuelles : en quel- Après avoir traversé ces manieres de glaces rom 1 1 : A capacité; mais il venoit quelquefois de coups de vents I2C. XXXIV. Præfecto viarum Antonio Suarez d'en haut qui chasfoient tout d'un coup cette fumée, Messia March.vici. tantôt d'un côté & tantôt d'une autre; ce qui per- Tout le monde fait ce que Baronius, après plu mettoit de voir le haut de l'ouverture affez claire- fieurs anciens Auteurs, a rapporté des embrasemens ment, quoiqu'à divers tems. de cette montagne; que les éclats en ont fauté Le bord est escarpé tout autour en dedans, excepté jusqu'à Rome & jusqu'en Egypte; que l'épaisseur dans un seul endroit, où il y a assez de talus pour y de fa fumée a fait comme éclipfer le Soleil, & a pouvoir defcendre. Notre guide y ayant defcendu le caufé dans les environs des nuits obfcures en plein premier, continue Mr. Miffon, foixante ou quatre- midi; que les torrens de foufre en ont couru jusques vingt pas avant, nous l'avons suivi; & nous avons été dans la mer, & que cette même mer a bouilloné & tous fur le bord de cet épouvantable précipice, où bouilli de chaleur. Mais fans avoir recours aux annous avons fait rouler plusieurs pierres, ou autres ciennes histoires, il n'y a qu'à consulter les Relations masses dures que nous avons détachées tout autour de des divers embrasemens arrivés dans ces derniers fiénous. Quelquefois cela s'arrête à la premiere ou à la cles, & on conviendra que rien n'est plus terrible seconde chute; & d'autres fois, il se fait une longue que les éruptions de ce Volcan. continuation de cascades, avec affez de reffentiment. Si le Mont Vésuve & ses approches sont en quelNous ne nous sommes pas aperçus, que ce que ques endroits un spectacle affreux, le territoire à nous avons fait tomber dans ce goufre ait fait peu de distance est très-bon, & du côté de l'orient, augmenter la fumée. Il y en a qui portent de la pou- fur tout, la mo montagne même est chargée de vignes dre à canon, & qui font des mines pour avoir qui s'élevent sur de grands peupliers, & donnent le plaifir de faire fauter de plus gros rochers; abondamment des vins excellens. C'est delà que vienmais j'estime qu'il y a de l'imprudence à pousfer nent ces fameux vins Greco, Malatesta, si loin sa curiofité, dans un endroit fi dangereux, Chrifti. Plusieurs prétendent que ces espéces de cen& je crois même que c'est sagement fait, de ne dres qui sont poussées par les dégorgemens, & s'amuser pas là trop long tems. Le prompt dégorge- parsemées dans la plaine, venant à se disfoudre ment des flammes n'est pas ce qu'il y a de plus à peu à peu, & à s'incorporer avec le terroir, qui craindre; mais le tremblement de la montagne en est naturellement bon, l'engraissent encore & conprécede les grands éclats, & cela est presque tou- tribuent beaucoup à sa fertilité, outre que les feux jours fubit. Plusieurs y ont été surpris. Lachrima fouterrains dont toute cette contrée est remplie, enVoici une Inscription qu'on a mise dans un des tretiennent les sucs de la terre; & l'air dont elle Villages qui font sur le chemin de la montagne, à est environnée dans un heureux degré de chaleur, trois milles de Naples. qui la défend des Hyvers. Si donc d'un côté ce mont Pofteri, posteri, vestra res agitur, dies facempræfert affreux fait de grands dégats dans cette belle province, diei: nudius perendino. Advertite. Vicies ab fatu folis, il ne laisse pas de les réparer par la fertilité qu'il y ni fabulatur historia arfit Vefuvus, immani femper cla- répand. de hæfitantium: ne posthac incertos occupet, moneo. On a observé que quand les feux fouterrains, Uterum gerit mons hic bitumine, alumine ferro, auro, qui causent tous ces désordres, peuvent faire effort argento, nitro, aquarum fontibus gravem. Serius, par l'ouverture de la montagne, les tremblemens de ocius, ignefcet, pelagoque influente pariet: fed ante terre ne font pas fort grands, mais qu'au contraire parturit, concutitur, concutit folum : fumigat, coruf les secousses sont terribles, quand les matiéres encat, flammigerat, quatit aerem horrendum immugit, flammées ne trouvent point d'issue. boat, tonat, arcet finibus accolas. Emigra dum licet, jam Voici ce que dit Michelot touchant cette monjamenititur, erumpit, mixtum igne lacum evomit, præ- tagne, dans son Portula de la Méditerranée, p. 121. cipiti ruit ille lapfu, feramque fugam prævertit. Si cor- Cette montagne est dans une grande plaine, fort haute, ripit, actum eft, periisti. Anno falutis 1631. &c. .... & écartée du bord de la mer d'environ une lieue. Elle Tu si fapis, audi clamantem lapidem. Sperne larem, jette continuellement une quantité de feu qu'on voit Sperne farcinulas; mora nulla, fuge. de nuit & de jour: il ne paroît qu'une grosse fumée, A trois milles plus loin, c'est-à-dire à fix mil- qui fort par son sommet, & par plusieurs petits trous les de Naples, près de la Torre del Greco, on voit qui ressemblent à des soupiraux. Au-dessus de cette cette autre Inscription. montagne du côté de la mer, il y a un grand Monastére Viam à Neapoli ad Rhegiam perpetuis anted latro- de Religieuses, & quelques maisons auprès. Le Monasciniis infamem, & conflagrati Vesuvii faxis impedi- téres'appelle San Archangelo; il est bâti sur une coline. tam, purgato infidiis loco ex æquata planitie, latam Le mont Vesuve a deux fommets différens conrečtamque dixit aere Provinciali Perafanus Ribera nus de toute l'antiquité. La petite ville de Somma, Afcalano Dux Prorex. An. Dom. CI. I0. LXIII. At ô! qui est du diocèse de Nole, est vers le sommet qui regarde le nord, & a donné fon nom à toute la montagne qu'on appelle ajourdhui monte di Somma. Ce fommet du nord ne jette rien. On pretend que veferis VIII.° & LX°. poft anno XVII. Calend. Janua- étoit une ville au pied de la montagne, mais on n'en vii Philippo IV. Rege, fumo, flammis, boatu, con- voit aucun vestige. C'uvier se trompe lorsqu'il assure cuffu, cinere, irruptione, horrificus fi unquam Vefu- que le tombeau de Virgile étoit au pied du mont Vevius, nec nomen, nec fafces tanti Viri extimuit. Quip- suve à deux milles de Naples. Donatus cité par Clupe exardefcente cavis specubus igne, ignitus, furens, vier même, dit que Virgile fut inhumé par ordre irrugiens, exitum eluctans coercitus aer, disjecto vio- d'Auguste via puteslana ad lapidem fecundum, ce lenter montis culmine, immani erupit hiatu poftridie qui convient parfaitement à un petit bâtiment de briejaculatus trans Hellespontum cinerem, propè trahens ques qu'on nomme de temps immemorial, il fepulcre explendam viam Pelagus, immite Pelagus, fluvios ful- di Virgilio. Il est fur le penchant du mont de Pofiphureos, flammatum, bitumen, fætas alumine cautes, lipo, du côté qui regarde la ville, presqu'à plomb fur informe cujusque metalli rudus, mixtum aquarum vo- le chemin-couvert pratiqué dans le rocher, pour alluminibus ignem, ferventemque undante fumo cinerem, ler à Pourrol. On y voit sur un marbre ces vers Seseque, funestamque colluviem jugo montis exonerans; connus: Mantua me genuit, &c. que momento ftravit, uffit; diruit: luctuosam præ fe D. Mathao Egitio, Lettre à M. Langlet du Fresnoy! Pompeios, Herculanum, Octavianum, perstrictis Reatina & Porticu, Sylvasque, Villasque, Aedes prædam agens, vastumque triumphum. Perierat hoc quoque Marmor alte fepultum, confultissimi Monumen VESUVIANE-AQUE. Tacite nomme ainsi tum Proregis. Ne pereat Emanuel Fonseca & Zunica une petite riviere qui arrose la ville de Naples; c Com. Mont. Reg. Pror. qua animi magnitudine publi- qu'on appelle présentemenr la riviére de la Madelein. cæ calamitati & privatæ confuluit, extractum funditus C'est la même chose que febetus. Voyez ce mot. gentilis fui lapidem cælo reftituit, viam reftauravit, VESUVIUS, montague d'Italie, dans la Camfumante adhuc & indignante Vefevo. An. Sal. CIO, panie. VETANA VETANA. Voyez OROPITUM. VETAONIA, BETAONIA & PETCANIA, Monastére de Portugal. Il en est fait mention dans le Concile tenu à Lugo en Espagne en 569, non à Lucques comme l'ont cru quelques-uns, trompés par ces mots Lucense Concilium, cité par Ortelius, qui dit que ce Monastere se nomme présentement Vandoma. VETERA, ville de la Gaule Belgique: Ptolomée, 1. 2. c. 9, qui l'attribue aux Gugerni, la place dans les terres, à la gauche du Rhin, entre Batavodurum, & Legio trigefima Ulpia, au midi de la premiére de ces Places, & au nord de la feconde. Cette position s'acorde avec celle de l'Itinéraire d'Antonin, qui place VETERA entre Colonia Trajana & Colone, à un mille du premier de ces lieux, & à dit-huit milles du second. La Table de Peutinger met, à la vérité, quarante milles entre Colonia Trajana & Vetera, mais c'est une faute qui faute aux yeux. On croit que VETERA est aujourd'hui Santen. Ce mot VETERA sousentend nécessairement celui de CASTRA; il ne peut avoir été donné à ce lieu , que parce que dans la suite on établit un nouveau camp dans le même quartier; & il paroît par Tacite, An. l. 1, c. 45, Hift. 1. 4, c. 18 & 21. que ce lieu étoit déja ainsi nommé dès le tems d'Auguste. * Cluvier. Germ. Ant. 1. 2. p. 291. Alting. Notit Batav. p. 36. VETERA-CASTRA. Aventinus nomme ainsi un lieu d'Allemagne, sur le Danube, à quinze milles de Ratisbonne du côté de l'orient, & qu'on appelle aujourd'hui PFETER. Jene sçai, dit Ortelius, fi cet Auteur se fonde fur quelque Inscription ou fur quelque autre ancien monument. VETERENSIS. Columelle furnomme da la forte un certain Græcinus, qui avoit composé un livre fur les vignes, & auquel ce surnom pouvoit avoir été donné du lieu de sa naissance. Pline fait mention de ce Græcinus; mais il ne parle point de son furnom. VETERES. Voyez ARETINI. VETERES, Peuple d'Afrique, dans la Guinée, sur la côte d'Or. Leur Pays est borné au nord par celui des Kompas, qui forment une espéce de République: il y a du côté de l'est le royaume de Ghiomray, le grand ou le vieux Issini, & le cap Apollonia; la mer le borne au midi, & le pays des Quaquas àl'oueft. Ce font les bornes que donne aux Veteres le chevalier des Marchais, dans son voyage de Guinée, t. 1, p. 108 & suiv. Il ajoute qu'ils ont toutes leurs cases bâties fur pilotis dans lariviére, assez élevées au desfus de la furface de l'eau, pour n'en pas craindre les débordemens; & qu'ils mettent leurs canots à couvert sous leurs cases. Ils en ont de fort grands faits d'un seul tronc d'abre, & assez bien travaillés : comme ils font toujours sur l'eau ils font devenus d'excellens (anoteurs d'eau douce; car ils ne se hafardent pas fur mer. Au contraire, les Issinois leurs voisins se servent en perfection de leurs canots fur mer; mais ils sont bien inférieurs aux Veteres fur la riviére. Les Veteres laissent croître leurs cheveux, & fe font honneur de les avoir longs, pendans sur leurs épaules, & natés en plusieurs tresses, & ils s'arrachent la barbe. Les Issinois, au contraire, se font fouvent raser la tête; & quand ils font d'âge à avoir de la barbe, ils aiment à la porter longue & bien tressée. Les premiers vont presque toujours nuds, ou n'ont tout au plus que de méchantes & très-petites pagnes d'écorce d'abres, ou d'herbes battues; les autres en ont de toile de coton & d'autres étoffes. Le commerce, que les Issinois ont avec les Blancs, les a rendus assez civils : les Veteres qui ne voyent que des Négres, & rarement des blancs, font plus fauvages, & n'aiment guere que les gens de leur couleur. Les femmes des deux Nations font encore plus différentes entre elles que les hommes. La pierre d'Aigris fert de monnaie courante dans ce Pays, où on la regarde comme une pierre précieuse. Elle est d'un bleu verdâtre, sans éclat; elle a affez de dureté, mais se polit mal: peut-être néanmoins que cela vient de ce que ces peuples n'ont pas l'esprit de Tome VI. les mieux polir. Quand ils l'achêtent, ils la pesent poids pour poids avec l'or. On en fait de petits morceaux appellés bétiquets, percés dans le milieu, afin de pouvoir être enfilés dans de petits filets d'écorce. Il faut qu'ils soient bien petits, puisque les deux ne valent qu'un fou, monnoie de France. Ils en taillent en cylindre, de la longueur d'un pouce, & qui font percés dans leur longueur. Ceux qui font taillés de cette façon, fervent d'ornement à la barbe des Rois & des grands seigneurs, en les enfilant dans les tresses que l'on fait avec leurs poils. Akafini, roi d'Isfini, en avoit foixante morceaux dans les vingt tresses de fa barbe ; & ils valoient au moins vingt mille écus. Le chevalier des Marchais, t. 1, p. 201, seroit porté a croire que l'Aigris eft du Jade, ou une espece de pierre qui en approche, & qui n'est pas bien polie dans ce pays, par le peu d'adresse des ouvriers. Les Veteres se servent d'écorces d'arbres, comme on se fert de celle du mahot aux ifles de l'Amérique, & de certaines herbes longues & fouples, dont ils font de la ficelle pour composer leurs filets, qui sont d'un fort bon usage; ils se servent ausfi d'hameçons & de dards, dont ils percent le poisfon, à cinq à fix pieds sous l'eau, avec une adresse merveilleuse. Leurs grandes péches se font la nuit, à la nouvelle & à la pleine lune. Comme ce font des pécheurs habiles, & que leur riviere est extrêmement poissonneuse, ils remplissent leurs canots, en moins de 10 ou 12 heures, de toutes fortes de poissons, & fur tout de mulets qui font fort grands, fort gras, & d'une délicatesse qu'on trouve en fort peu d'endroits. Les femmes le portent tous les jours au marché d'Afsoko, & chez les Kompas, de qui elles tirent, en échange de leur poisson, le ris, le mil, le mahis, les ignames, les patates, l'huile de palme, & autres denrées que les Veteres consument, ou qu'ils font vendre à Affoko; car excepté le poisson & le sel, que les femmes font pendant que les maris vont à la pêche, ou qu'ils se reposent, ils n'ont presque rien dont ils puissent trafiquer avec leurs voisins. Leur pays, quoique bon & aifé à cultiver, est presque par tout en friche, soit par la paresse des habitans, soit parce qu'étant tous accoutumés aux métier de pêcheurs, ils ne peuvent, ou ne veulent rien entreprendre au-delà, foit parce qu'ils n'entendent pas la culture, soit enfin parce qu'ils font accoutumés, de tout tems, à se reposer sur les Kompas du soin de leur fournir leur nécesfaire. Loyer, voyage en Afrique 1701, 2, 3; des Marchais, v. 1, p. 196 & fuiv. VETERES-CAMPI, champs d'Italie, dans la Lucanie. C'est dans ces champs que périt Gracchus, selon Tite-Live, l. 25, с. 16. VETERNENSIS. Voyez MASSA, 3. VETEUIL, bourg de France, dans le Vexin François, à une lieue de la Rocheguyon, & à deux ou trois de Mante. Son église Paroissiale eft dédiée à S. Maximin; & on y tient Marché le Lundi & le Vendredi, & une Foire le jour de la saint Fiacre. VETONIA. Voyez VETTONIANA. VETRALLA, bourgade d'Italie, dans l'état de l'église, au patrimoine de faint Pierre, à neuf milles au midi de Viterbe, & à quatre milles au couchant de Ronciglione. On croit communément que c'est l'ancien Forum-Caffii. * Magin, Carte du Patrimoine. VETRI, ou VIETRI, bourgade d'Italie, au Royaume de Naples, dans la Bafilicate, fur la riviere de Brandano, entre Venosa & Oprido. Il y en a qui prennent ce lieu pour l'ancienne VERTINE. VETRIOLUM. Voyez TUROCELO. VETTAPOUR, selon Corneille; FETIPOUR, felon Thevenot; & FETAPOUR, felon de l'Ifle. Voyez FETIPOUR. VETTENHAUSEN, abbaye d'Allemagne, dans la Suabe au marquisat de Burgau, entre Augsbourg au couchant, & Ulm au levant. C'est un monastere des chanoines réguliers de l'ordre de T faint Augustin. Les comtes Conrad & Gautier de Rockenstein fonderent cette abbaye en 682, à la follicitation de Gertrude leur mere, qui n'exigea d'eux qu'autant de terrein qu'elle en pourroit marquer dans un jour avec une charrue. Lorsqu'ils eurent confenti à ce qu'elle demandoit, elle fit faire une petite charrue qu'elle mit dans sa main, & parcourut à cheval un fort grand enclos qui lui fut accordé. D'Audifret, Géogr. t. 3. VETTII, peuples que Tite-Live, l. 45, c. 30, met dans la troifiéme Macédoine; il dit que c'étoit un peuple belliqueux, Vettiorum bellicofam Gentem. VETTIONENSES, peuple d'Italie, dans l'Umbrie, felon Pline, 1. 3, c. 14. Le pere Hardouin lit VETTONENSES; & il y a apparence que c'est la véritable ortographe; car on lit dans une ancienne infcription, rapportée par Grutter, p. 487, R. P. VETTONENSIUM. 1. VEVAY, bailliage de Suiffe, au canton de Berne, dans le pays-Romand, près du lac de Genève. En fortant du gouvernement d'Aigle, on entre dans le bailliage de Vevay. On y trouve d'abord la petite ville de Villeneuve, anciennement Penne-Locus. A demi-lieue de Villeneuve est le château de Chillon; un peu au-dessus de Chillon on voit la paroiffe de Montreux ou Monftreux. On y trouve auffi les baronnies de Blonay & de Chaterald, la ville de Vevay, celle de la Tour de Peil, & un vieux château à demidémoli au bord du lac; il fut bâti en 1239 par le comte Pierre de Savoie, & il paroit avoir été fort avant l'ufage du canon. * Etat & Délices de la Suiffe, t. 2. P. 244. 2. VEVAY, ville de Suiffe, au canton de Berne, dans le pays-Romand, fur le bord du lac de Genève, dans le bailliage auquel elle donne fon nom. On l'appelle en latin Vibiscus, & en allemand Vivis. Vevay eft une ville passablement grande & fort jolie, bâtie en long fur le bord du lac, à demi-lieue du pied des Alpes. Il s'y fait un grand commerce : : les Savoyards, les Vallaisans & les Montagnards y vont vendre leurs denrées. Cette ville est ancienne. Il en est fait mention dans l'Itinéraire d'Antonin. Cependant on n'y trouve point de monument d'antiquité. Elle fouffrit un terrible incendie en 1687. Il confuma des rues entieres. On y voit présentement une grande quantité de belles maisons, une grande place au bord du lac, pour tenir le marché, & deux temples, dont l'un est dans la ville, & l'autre hors des murailles, fur une hauteur. Les habitans font la plupart fort à leur aise, gens d'efprit, polis, & d'un commerce fort agréable. Il y en a même plusieurs qui font amateurs des belles-lettres, & des savans. On y voit un joli collége pour l'inftruction de la jeunesse; c'est le plus Ptolomée donne aux Vettones les villes qui suivent: considérable de tout le pays de Vaud, après celui de Les Vettons habitoient au milieu du pays, le long des frontieres de la Lufitanie. Ils étoient si simples, qu'ayant vu des officiers Romains faire quelques tours de promenade, ils crurent qu'ils étoient hors de leur bon fens. Ils ne pouvoient s'imaginer qu'il y eût du délassement à un pareil exercice; & ils allerent civilement leur offrir leurs bras pour les conduire en leurs tentes. VETTONIANA, ville de la Vindelicie, felon Baudrand, Dist. édit. 1681, qui cite l'itinéraire d'Antonin. Cluvier veut que ce soit aujourd'hui, Winten, bourgade de la Baviere, fur le Danube, près d'Ingolstad. VETULONIUM, ville d'Italie, dans la Tofcane: Ptolomée, L. 3, c. 1, la marque dans les terres; Silius Italicus la nomme VETULONIA; & Pline, 1. 2, c. 103, appelle ses habitans VETULONII & VETULONIENSES, 1. 3, c. 5. Les ruines de cette ville retiennent l'ancien nom; car on les appelle encore aujourd'hui VETULIA. VETURI. Voyez VOTURI. VETUS-CARIA. Voyez SABURA. VETUSSALINA, VETUSALINE, OU VETUSSALINÆ, ville de la Valerie Ripense, selon la notice des dignités de l'Empire, Sect. 57. L'Itinéraire d'Anronin la marque sur la route de Taurunum dans les Gaules, en suivant le rivage de la Pannonie. Elle étoit entre Anamafcia & Campona, à vingt-fix milles du premier de ces lieux, & à vingt-trois du second. S'il faut en croire Lazius & Simler, c'est aujourd'hui Adom, ville de la basse Hongrie. VEU, riviere de la Chine, dans la province de Xantung. Elle a sa fource près de la ville de Taignan, & elle mouille celles de Ningyang & de Venxang. * Atlas Sinens. VEVAISE, ou VEVAYSE. Voyez VEVAY. Lausanne. Comme le pays est beau, l'air fort doux, l'aspect fort agréable, & qu'il y a bonne compagnie, plusieurs perfonnes confidérables se sont établies dans cette ville. C'est là que le chevalier Edmond Ludlow, l'un des juges du roi Charles I. d'Angleterre, s'étoit réfugié pour éviter le ressentiment de Charles II. Tout le terrein des environs de Vevay est trèsfertile. Ce font par-tout des colines qui s'élevent les unes au-dessus des autres, en forme d'amphithéâtre, parfemées de villages & entrecoupées de vignobles & de champs. Le fauxbourg de Vevay est bordé par une riviere, ou plutôt par un torrent impétueux, qui, descendant des montagnes, coule dans le fauxbourg, fous un beau & grand pont de pierre. Ce torrent s'appelle la VEVAYSE. Elle fait de grands ravages aux environs de Vevay, changeant de temps en temps fon lit, & rongeant les terres de fon voisfinage. Pour arrêter son impétuofité, on l'a bordée, dans un long efpace, d'une bonne & épaiffe muraille faite en maniere de redan, dont les divers angles fervent à rompre la violence de fon cours. En 1701 au mois de juillet, elle se déborda tellement, qu'elle passoit par-dessus les deux bouts du pont: elle renversa les murailles qui bordoient les jardins depuis le pont jusqu'au lac; elle inonda tous ces jardins, & enveloppa même l'un des Ministres de la ville, qui étoit dans son jardin, & que l'on n'a plus vu depuis. Les murailles de ces jardins tomberent, comme fi on les avoit fappées par les fondemens. * Etut & Délices de la Suiffe, t. 2. p. 247. VEUDRE, ville de France, dans le Bourbonnois, recette de Moulins, à sept lieues de la ville de ce nom, fur le bord de l'Allier. Quelques habitans de cette petite ville font à leur aife & commerçans : le reste est pauvre. La paroisse renferme des plaines & quelques hauteurs. Les terres qui font fortes, rapportent du froment. Comme les pacages font affez étendus, on éleve du bétail. Il y a, outre cela, plusieurs bois modernes & futaies, des vignes & plusieurs étangs. VEUFVES, bourg de France, dans la Touraine, élection d'Amboise. VEULEROT, ou VELEROT, felon Gareau, Description de la Bourgogne, village de France, dans la Bourgogne, au diocèse d'Autun, recette d'Arnay-leduc, de la paroisse de saint Pierre-en-Vaux. Ce lieu est situé dans le Morvant. Le pays eft montueux & femé de bois. VEULLES, bourg de France, dans la haute Normandie, au diocèse de Rouen, sur la côte du pays de Caux, au bord de la mer, à cinq petites lieues de Dieppe, & à une grande lieue de S. Valery. Ce bourg est fort refferré entre deux côtes, & séparé en deux par un gros ruiffeau, qui prend sa source à l'entrée de ce lieu-là, & qui, après avoir fait tourner quelques moulins, va se rendre dans la mer. Il renferme fur le diocèse de Rouen, la paroisse de S. Nicolas, la chapelle de S. Pierre, & un couvent de Pénitens, avec une autre paroisse dédiée à S. Martin, qui est de l'exemption de Fécamp. Une partie de ses habitans font pêcheurs; d'autres, qui font charpentiers, travaillent aux vaisseaux & aux ouvrages que l'on fait à Dieppe. Quelques-uns labourent les terres, & recueillent des bleds, des lins & de la rabette, dont ils font de l'huile à brûler. On tient marché à Veulles le mercredi & le samedi, & il y a deux foires pendant l'année, l'une à la S. Maur, & l'autre le 9 de Septembre. * Corn. Dict. Mémoires dressfés fur les lieux. VEXALA, golfe de la Grande-Bretagne: Ptolomée, l. 2. c. 3. le marque sur la côte occidentale, entre le golfe Sabriana & le promontoire d'Hercule. C'est préfentement Juelmouth, felon Camden. VEXAMINA, riviere de l'Amérique méridionale, dans la terre ferme. La Relation de la grande riviere des Amazones par le P. Chriftophe d'Acugna, (Traduct. de M. de Gomberville, c. 72.) en parle ainfi. Après avoir traversé l'embouchure de la véritable riviere des Amazones, nous descendîmes vingt-quatre lieues sur notre grande riviere, & en trouvames du même côté du nord une autre petite nommée VEXAMINA, qui s'y joint dans cet endroit où notre incomparable riviere s'étrécit, ou plutôt est fi refferrée par les terres, qu'elle n'a guère plus d'un quart de lieue de large. La fituation est très-favorable pour y bâtir deux forts, un de chaque côté, qui empêcheroient, non-seulement le passage aux ennemis qui voudroient y entrer par la mer; mais qui serviroient encore de bureaux de douanne, pour y enregistrer tout ce qui descendroit du Pérou par cette voie, si jamais elle venoit à être peuplée de nos gens. Quoiqu'il y ait trois cens soixante lieues de distance de ce détroit à la mer, on ne laisse pas d'y appercevoir le changement des marées; mais il est moins sensible qu'à quelques lieues au-dessous. VEXII, peuples d'Italie, selon Diodore de Sicile, 1. 14, c. 117. Amiot a rendu ce mot VEXII par VEÏENTES; d'autres le rendent par VEII. C'est des Veïens qu'il est question. VEXIN, pays de France, avec titre de comté. On le divise en VEXIN FRANÇOIS & en VEXIN NORMAND: le premier est dans la province de l'Isle de France, & le second dans la Normandie. Le VEXIN FRANÇOIS est ainsi nommé pour le diftinguer du Vexin Normand, qui en fut démembré par le roi Louis IV. Ce pays est borné à l'orient par la riviere d'Oife, au midi par celle de Seine, au couchant par celle d'Epte, qui le sépare du Vexin Normand, & au septentrion par le Beauvoisis. On y remarque Pontoise, Magny, Chaumont, Mante, Meulan, Poiffy, S. Germain, Monfort-l'Amaury, Dreux, & autres lieux. Le premier comte du Vexin François s'appelloit Louis. Il vivoit sous le regne de Louis d'Outremer, & épousa Eldegarde de Flandre, qui le fit pere de Gautier I. Celui-ci fut aïeul de Dreux I. qui s'allia avec Edith fœur de S. Édoard, roi d'Angleterre. Sa postérité étant éteinte, le Vexin fut uni à la Couronne. Depuis ce temps-là Louis le Jeune le donna en dot à Marguerite sa fille, en la mariant avec Henri fils de Henri II, second roi d'Angleterre; mais après que Richard II eût répudié Alix, fœur de Philippe Auguste, ce pays fut incorporé de nouveau à la Couronne. * Piganiol, Descr. de la France, t. 3. p. 87. a Le VEXIN NORMAND furpaffe le pays de Caux en fertilité. Le roi Louis IV le démembra de la couronne de France en faveur des Normands. Geoffrci & Henri II, roi d'Angleterre, le donnerent au roi Louis le Jeune, pour les frais de la guerre qu'il avoit faite à Etienne, comte de Boulogne. Marguerite de France, fille du roi Louis, le porta en dot au fils aîné de Henri II, roi d'Angleterre; mais ce Prince étant mort fans enfans, Henri II son pere ne voulut point rendre le Vexin au Roi, prétendant qu'il étoit de l'ancien domaine du duché de Normandie. Ce fur sur ce refus que Philippe Auguste lui déclara la guerre en 1198; mais par le traité qui fut conclu entr'eux', le Vexin fut rendu à Philippe. Les villes principales du Vexin Normand font: La séparation du Vexin, en Normand & en François n'apporta aucun changement à la jurifdiction des archevêques de Rouen. Voyez PONTOISE.* Piganiol, Descr. de la France, t. 5. p. 371. VEXIO. Voyez WEXIO. VEYA, ifles de l'Amérique septentrionale dans la mer du nord, & comprises au nombre des Lucayes. Ce font, felon Herrera, de petites isles situées à la hauteur de 28 degrés de latitude septentrionale. Elles sont entre des bancs & des rochers, & les Espagnols les appellent los Baixos de Babucca. * De Laët, Descr. des Indes occid. 1. 1, с. 16. VEYNES, bourg de France, dans le Dauphiné, élection de Gap. On y tient plusieurs foires. Il y a dans ce bourg une prevôté ou commanderie de l'Ordre de S. Antoine. VEYRAC, bourg de France, dans la Guienne, élection de Bordeaux. VEYRAC, & LA SUDRIE, bourg de France, dans le Rouerge, élection de Rhodez, VEYZAMA, bourgade d'Espagne, dans la vieile Castille. Il y en a qui prennent ce lieu pour l'ancienne Segesama. Verziliao VEZELA. Voyez VERALA. VEZELAY, Vezeliacum, Viceliacum, Virzelaum, Verziliacum, Viziliacum, Vidiliacum, ville de France dansle Morvand, près de larive gauche de la cure, fur les confins du Nivernois & de l'Auxerrois, à quatre lieues au couchant d'Avalon, & à pareille distance au levant de Clamecy, à cinq au nord de Corbigny, & à dix au fud-est d'Auxerre, dans le diocèse d'Autun: elle est située sur la croupe d'une montagne, dont l'abord est assez difficile. Vezelay doit fes commencemens à une abbaye qui y fut bâtie par Gerard, dit de Rouffillon, fous le regne de Pepin, & qui fut fécularisée en 1571. Cela ne s'accorde pas trop avec ce que dit M. de Longuerue dans la Descr. de la France, part. I, pag. 122. où on lit que cette abbaye fut fondée au neuvième fiécle, sous Charles le Chauve, & qu'elle fut fécularisée en 1538, sous le regne de François I. L'abbé est seigneur de la ville, & la justice ordinaire y est rendue en fon nom. Outre le Bailliage seigneurial, il y a à Vezelay Election, Grenier à sel & Maréchauffée. Les Cordeliers y ont un couvent. On tint un Concile à Vezelay en 1146, pour le recouvrement de la Terre-Sainte. Charles IX donna ordre en 1569 à Sansac d'enlever cette ville aux Calvinistes; mais ce général fut obligé de lever le siege, après avoir perdu quinze eens hommes. On a toujours parlé chez les grands buveurs de la mesure de Vezelay, comme de la plus ample qu'il y ait dans leroyaume. * Piganiol, Descr. de la France, t. 6, p. 168. Vezelay étoit la patrie de Théodose ou Théodore de Beze qui y naquit le 24 juin 1519. Il fut le fuccesseur de Calvin à Genève, & mourut le 13 d'octobre 1605, dans une grande réputation parmi les Protestans. Il n'y a point à Vezelay d'élection, quoique Mrs. Piganiol & la Martiniere y en mettent une. VEZELIZE, ville de Lorraine. Voyez VESELIZE. Tij |