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Carladès. Ce bourg, qui eft confidérable, fut donné en 1643 au prince de Monaco, avec d'autres feigneuries, pour le dédommager de celles qu'il poslédoit dans le royaume de Naples & dans le Milanez. Vic eft fréquenté, à caufe de fes jurifdictions & de fes eaux minérales. Le bailli de Vic eft de robe longue: la justice eft rendue en fon nom, dans la jurisdiction du bailliage, où il préfide en chef, comme tous les lieutenans généraux des bailliages royaux. La charge eft héréditaire, & il a quatre-vingt livres d'appointemens, qui font payés fur le domaine du prince de Monaco. Piganiol, Defcr. de la France, t. 6,

P. 347.

La fontaine minérale de Vic eft au pied du Cantal & à la tête d'une prairie. On la nomme dans le pays la FONT-SALADE, c'est-à-dire la Fontaine falée. Voici ce qu'en a écrit M. Deffarre, Médecin d'Aurillac, à M. Piganiol de la Force. Je me transportai, dit-il, à Vic; la premiere expérience que je fis fut pour découvrir fi ces eaux contiennent du vitriol, comme on l'a toujours cru. Je pris une livre de cette eau, & j'y mêlai trois noix de gale en poudre. Après avoir battu pendant quelque tems ce mélange dans un matras, cela ne produifit qu'une couleur jaunâtre; elle feroit devenue noire s'il y avoit du vitriol. J'ajoutai à ce mélange demi-dragme de vitriol blanc en poudre, & l'eau devint couleur de pourpre foncé. J'y verfai quelques gouttes d'huile de tartre par défaillance, & ce mélange devint verdâtre. Le fuc de tourne-fol ne lui donnna pas d'autre couleur que celle du fuc même. Le fel de tartre ne produifit aucun changement dans la couleur de l'eau. Elle eft fort piquante; fur tout quand on en boit à la fource. On trouve dans les cuves de pierre où on la ramasfe, une efpece de crême encore plus piquante que l'eau même. Tout cela prouve que ces eaux minérales contiennent beaucoup de fel. Pour découvrir la nature du fel, qui y domine, je fis disfoudre dans une livre d'au de fontaine une dragme de nitre purifié: j'ajoutai fucceffivement à cette eau trois noix de gale en poudre, qui ne lui donnerent point d'autre couleur que celle qu'elles avoient donnée à l'eau minérale de Vic. Lorsque j'y mêlai la demi-dragme de vitriol blanc, elle devint pour lors de la même couleur que l'eau minérale où j'en avois mis; & l'huile de tartre y étant enfuite mêlée, l'eau devint verte de même que celle de Vic. Pour connoitre la quantité de fel qu'elles contiennent, je mis trois livres d'eau minérale dans une cucurbite de verre couverte de fon chapiteau, & exactement luttée, que je plaçai dans une terrine remplie de fable & à un feu trèsmoderé; j'en fis distiller environ huit onces, & je m'apperçus pour lors qu'il s'étoit précipité au fond de la cucurbite une poudre blanche. Je discontinuai la distillation; & ayant verfé la liqueur par inclination, je fis défécher cette poudre dans la même cucurbite, & elle fe trouva pefer demi-dragme. En ayant mis fur ma langue, je lui trouvai un goût lixivieux. Je verfai enfuite fur cette poudre quelques gouttes d'esprit de vitriol, & il se fit dans l'instant une ébulition ausfi forte que celle qu'on remarque dans le fel de tartre, mêlé avec l'esprit de vitriol. J'achevai de faire évaporer dans la cucurbite au feu de fable, jusqu'à ficcité, le reste de la liqueur; j'y trouvai une poudre femblable à la premiere, laquelle pefa une dragme & demie; ce qui prouve qu'une pinte d'eau minérale de Vic, mefure de Paris, contient deux bonnes dragmes de ce fel. Toutes ces différentes expériences me font croire que les eaux minérales de Vic contiennent un fel nitreux, rendu alcali, dans les entrailles de la terte, par quelque feu fouterrain. Ce fel eft fixe, & je n'ai point trouvé qu'il en fût. monté au haut de la cucurbite. Je voulus auffi fçavoir fi ces eaux contenoient du fer, & je mis une lamine de fer très-polie dans une terrine, où je fis encore évaporer ces eaux; mais j'en retirai la lamine ausfi brillante qu'elle l'étoit quand je l'y mis, au lieu qu'elle feroit devenue noire s'il y avoir eu des parties ferrugineufes. Il s'amasfe cependant beaucoup de rouille fur les bords & au fond des cuves de pierre où l'on ramaffe l'eau. Cela me fait croire que les parties de Tom. VI.

fer demeurent mêlées avec ce fel, de même qu'elles demeurent avec le fel de tartre calciné, & qu'il ne s'en fépare quelques-unes qu'après que l'eau a féjourné dans les cuves de pierre où on la conferve. Le foulagement qu'un grand nombre de malades reçoivent des eaux de Vic, prouve qu'il y en a très-peu d'auffi falutaires, fur tout pour lever les obstructions des vifceres, pour débarrasfer les veines de toutes fortes de glaires, de gravier, &c. Elles addoucisfent parfaitement le fang, en corrigent les fels acres, & en détruifent les acides qui y dominent. Elles font aussi très-bonnes contre les douleurs de tête invéterées, & pour procurer la fécondité aux femmes.

VIC-LE-COMTE, ville de France, dans la baffe Auvergne, élection de Clermont, au nord & près d'iffoire. Le nom de Vic-le-Comte, VicusComitis, lui a été donné, parce que les derniers comtes d'Auvergne y avoient leur réfidence, après qu'ils eurent été réduits dans des bornes fort étroites, par la confiscation que Philippe-Augufte fit des biens du comte Guy, dont le fils Guillaume obtint une fort petite portion. Guillaume petite portion. Guillaume, ayant époufé Alix de Brabant, elle hérita du comté de Boulogne, qu'elle. laiffa à fon fils Robert, qui fut comte de Boulogne & d'Auvergne. Ce comté, ayant paffé par mariage dans différentes familles, parvint enfin à Laurent de Medicis, enfuite à fa fille Catherine de Medicis, reine de France: elle le donna entre-vifs à Charles de Valois, bâtard du roi Charles IX. Ce bâtard prit le nom de comte d'Auvergne, & jouit de ce comté, jusqu'à ce qu'il en fut déposfédé en 1606, par arrêt du parlement de Paris, qui ayant casfé la donation de la reine Catherine, adjugea le comté d'Auvergne à fa fille la reine Marguerite. Cette princeffe donna entre-vifs tous fes biens au Dauphin, qui fut depuis le roi Louis XIII, dont le fils, Louis XIV, céda ce comté avec la baronnie de la Tour aux ducs de Bouillon pour partie de la récompenfe de Sedan, en exceptant formellement Clermont, que la reine Catherine avoit posfédé autrefois. * Longuerue, Defcr. de la France, part. 1, p. 136.

Il y a à Vic-le-Comte une fainte chapelle, & un palais, bâti par les ducs d'Albanie. Jean de Basmaifon, Avocat, qui a donné une excellente paraphrafe de la coûtume d'Auvergne, étoit né dans cette petite ville.

Les Fontaines minérales de Vic-le-Comte font à demi-lieue de cette ville, fur le bord de l'Allier. La plus ufitée eft celle du Cornet, qui a pris fon_nom d'un cornet, par lequel elle décharge fes eaux. L'eau en eft un peu tiéde, fort limpide, très-peu odorante, d'un aigre pâteux & un peu vinenfe. La feconde fontaine de Vic-le-Comte eft à vingt pas de la premiere, en allant vers la riviere: on l'appelle la Fontaine du Rocher, ou de la Roche, parce qu'elle fort d'entre deux roches. Comme elle eft proche de la riviere, elle s'en trouve fouvent inondée, ce qui fait qu'on ne peut pour lors s'en fervir. Elle eft extrêmement froide, beaucoup plus forte que celle du Cornet ; en forte qu'on ne peut en transporter dans des bouteilles, parce qu'elle les caffe; elle eft merveilleuse pour ceux qui ont la gravelle. La troifiéme est la Fontaine de Sainte-Marguerite, & celle qu'on a reconnue la premiere. Ses eaux font froides, & plus agréables à boire que celles du Corner. La quatrième est une fource chaude, qui paffe fous un petit bras de la riviere de l'Allier, & fort fous un gravier par petits bouillons. Toutes ces fources font chargées du même minéral que la premiere. * Piganiol, Defcr. de la France, t..6, p. 274.

VIC-FEZENSAC, ville de France dans le basArmagnac, au diocèfe d'Auch, élection d'Armagnac, fur la riviere de Douze. Son ancien nom eft Fiaentiæ. Cette petite ville a donné le nom au comté de Fezenfac, & elle étoit la réfidence des comtes de ce nom. On y voit une églife collégiale. Guillaume de Garcie, duc de Gafcogne, fut le premier duc de Fezenfac, qui fut féparé de l'Armagnac. Ce comté entra dans la maifon de Bearn, par le mariage de Béatrix, comteffe de Fezenfac, avec Gafton, fils de Pierre Gabaret. Comme elle mourut fans enfans,

V

Gerard, comte d'Armagnac, fon beau-frere, lui fuccéda. Cependant quoique Fezenfac fût la tige de la famille, Gerard ne prit le titre de comte de Fezenfac, qu'après celui d'Armagnac. D'Audifret, Geograph. t. 2.

VIC-DE-LOMAGNE, lieu de France, dans l'Armagnac, & le chef-lieu d'une élection. C'étoit autrefois la réfidence des vicomtes de Lomagne.

VIC-SUR-NAHON, bourg de France, non dans le Blaifois, comme le dit Corneille, mais dans le Berry, élection de Château-Roux, fur la riviere de Nahon, à près de deux lieues au-deffus de Valençay. *Jaillot, Atlas.

VICANI, voyez MONTUNIATES. VICANI-AQUENSES. Ortelius, qui cite Scaliger, dit que ce nom eft donné aux habitans de la ville de Dacqs, dans une ancienne infcription qui fe conferve dans cette ville.

VICARELLO, bourgade d'Italie, dans l'état de l'églife, au patrimoine de faint Pierre, fur le bord Occidental du lac de Bracciano. Ce lieu eft renommé par fes bains; & Léander croit que c'est le Biracellum & l'Aurelii Vicus des anciens.

VICARIA. Palladius, felon Ortelius, fait mention d'un certain Macarius, à la patrie duquel il donne le nom de Vicaria.

VICEGRAD, VISEGRAD, ou VIZZEGRAD, en latin Felix locus, ou Lacus, felon d'autres Vetus Salina. C'eft une ville de la baffe Hongrie, fur le Danube, à trois milles au-deffous de Gran, en allant vers Bude. Walfée dans la baffe Autriche, a porté le même nom, felon Cluvier; mais Lazius n'en demeure pas d'accord, il croit que c'eft du lac Traunfée, dans la baffe Autriche, dont il eft parlé fous ce nom dans l'itinéraire d'Antonin. D'autres veulent que ce foit Marzellas, vis-à- is de Comore, qu'on a appellé Felix Lacus; & cette conjecture eft fondée fur ce qu'il y a encore un petit lac près de cette ville. Vicegrad fe nomme autrement Plidenburg.

Il y a à Vicegrad un Château, bâti fur un rocher fort élevé ; & c'étoit-là qu'on gardoit autrefois la couronne de Hongrie. Le château d'en bas a été fort beau; mais il a bien changé depuis ce tems, & l'on y voit des ruines d'un fort beau bâtiment de pierre de taille. Les troupes de l'archiduc Mathias reprirent cette place, fous le regne de Mahomet III; mais les Heyducs, par une trahifon infigne, la remirent entre les mains du Turc du tems de Sultan Achmet. Charles, roi de Naples, qui avoit auffi été déclaré roi de Hongrie, fut porté dans ce château lorsqu'il eut été bleffé par Forchatz; mais, fous prétexte de lui mettre un emplâtre à la tête, on l'étrangla. Les Turcs ont été maîtres de cette place depuis 1605 jusqu'en 1684. Le prince de Lorraine l'ayant fait affiéger le 16 de juin, elle fe rendit le lendemain par capitulation, après une médiocre réfistance: on lui fit une bonne compofition, parce qu'on avoit eu avis que les infideles avoient attaqué les bagages de l'armée Impériale, & qu'il falloit fe hâter de les repouffer. La garnifon fortit avec armes & bagages, au nombre de fix cent vingt-cinq hommes, qui furent conduits par bateau dans l'ifle de faint André. On ne trouva dans le château & dans la ville, que fix petites pieces de campagne, avec quelques munitions de guerre & de bouche; mais comme la confervation de cette place étoit importante pour affurer la conquête de Gran, qu'on avoit faite l'année précédente, & pour favorifer le fiége de Bude qu'on avoit desfein de former, on prit foin de la mieux munir, & d'y ajouter de nouvelles fortifications. Les Turcs la reprirent depuis: mais ils en démolirent une grande partie avant que de l'abandonner aux Impériaux à qui elle eft restée. * Ed. Brown, Voyage de Vienne à Lariffe, p. 46.

Au-deffous de Vicegrad, le Danube fe divife, & fait une ifle affez grande, qu'on appelle l'ifle de faint André.

VICELLENSES, peuples d'Italie, Pline, Z. 3, c. 5, les met dans la premiere région. Jofeph Scaliger, lit Velicienfes; mais le pere Hardouin eft pour Vitellenfes; parce que, dit-il, ce font les ha

bitans de la ville Vitellia, dont parle Tite-Live, 1. 2; & qu'Etienne le géographe appelle B Ma VICEMILOW, ville de Bohême, voyez NÝм

BOURG.

VICENCE, ville épiscopale d'Italie, dans l'état de Venife, au Vicentin, dont elle eft la capitale, & fur le Bachiglione, qui y reçoit deux ou trois autres riviéres, dont il n'y en a pas une qui foit navigable; cette ville, fituée à dix-huit milles au nordoueft de Padoue, à trente au nordeft de Verone, & à quarante à l'eft de Bresfe & autant au midi de Feltri, eft nommée par les Italiens Vracenza, & par les Latins Vicentia, Vicenfa, Vicetia & Vincentia. C'eft une des plus anciennes villes de l'Europe; car il y avoit plus de deux cens ans qu'elle avoit été bâtie, quand les Gaulois Sénonois, l'aggrandirent. On dit que les Euganéens en furent les fondateurs & que les Hennétes l'habiterent. Les Romains lui accorderent le droit de bourgeoifie romaine, & elle fut très-florisfante pendant la fplendeur de l'empire romain. Par la fuite les Lombards s'en emparerent, enfuite elle eut fes Ducs & fes Comtes. Les Empereurs d'Allemagne eurent toujours de l'estime pour les Vicentins ; & quand Othon, Roi de Germanie, eût défait les troupes de Berenger, il leur donna le privilége d'élire eux-mêmes leur Podestat, & de ne fuivre que leurs propres Loix. Ce repos fut troublé par la jaloufie des Habitans. Les guerres civiles & intestines la réduifirent à une pitoyable extrémité, & l'Empereur Barberousfe la réduifit à l'esclavage; mais s'étant unie avec Padoue & Venife, elle fecoua le joug, fe joignit à Milan, &, après avoir conclu la Ligue fameufe des villes de Lombardie, elle aida à battre l'Empereur Fréderic, qui fut contraint de confentir à une paix que l'Empereur Henri fon fuccesfeur confirma. Il y avoit alors une très-belle Univerfité à Vicence; mais la guerre que Frederic II fit au Pape, fut caufe de la ruine & de la défolation de cette Univerfité & de la ville même. Les Scala la rétablirent enfuite; &, après être tombée fous la puisfance de divers autres Seigneurs, elle fe rendit en 1304 à la République de Venife. L'Empereur Maximilien la lui enleva en 1509; mais fept ans après elle fut rendue aux Vénitiens qui l'ont toujours posfédée depuis.* Corn. Dict.

La ville de Vicence a quatre milles de circuit; & fa forme resfemble asfez à la figure d'un fcorpion. On y compte cinquante-fept églifes, dont quatorze font paroisfiales, dix-fept desfervies par des religieux, & douze appartiennent à des Monastères de filles. Cette ville eft devenue très-florissante à cause de fa fituation avantageufe, dans un pays qui produit toutes chofes en grande abondance. Elle est arrofée des riviéres Bacchiglionne & Berone, entre lefquelles eft le Mont-Beric, & les ruisfeaux d'Astigelle & de Ceriola, qui font tourner des moulins à papier, apprêter la foie, battre le fer, faire l'huile d'olive. Elle a double muraille: les plus vieilles n'en renferment que la moitié. La feconde muraille eft défendue de quelques tours quarrées, avec leurs creneaux, & d'un large fosfé rempli d'eau en quelques endroits. Les plus remarquables des fept places, que l'on compte dans Vicence, font celles des environs du palais public & du Dôme. Les chambres & les falles de ce palais font très-grandes, & cependant n'ont aucun pilier pour les foutenir. Le desfous fert de halle couverte & de demeure à quelques marchands. La tour de fon horloge eft furprenante pour fa hauteur, & encore plus par les ornemens qui paroisfent en dehors, & pour fa grosfe cloche qui fe fait entendre dans tous les quartiers de la ville. Au pied de cette tour eft le grand palais du Podestar, devant lequel on voit la haute colonne de marbre qui porte le lion de S. Marc en bronze doré. Près de cette colonne eft l'églife de S. Vincent, où font quelques tableaux & étendards qu'on porte procesfionnellement par les rues dans les fêtes folemnelles. Le mont de piété eft un grand bâtiment de la même place. Dans le marché aux herbes, qui eft fpacieux, on voit un grand portique & une tour basse très-bien bâtie. La place où eft le dôme eft confidérable, le

grand palais de l'évêché étant d'un côté, & cette
églife cathédrale de l'autre. Son maître-autel eft fou-
tenu de plufieurs colonnes, avec leurs corniches, d'un
marbte très-rare. Au milieu du chœur, font deux.
fépulcres très-anciens, & une grande coupole cou-
verte de plomb s'éleve au-deffus. L'églife eft envi-
ronnée de plufieurs chapelles fort ornées, & la voûte
eft remarquable pour fa largeur. Il y a tous les ans
à Vicence une foire, qni dure depuis le 15 octobre
jusqu'à la fin du même mois: elle fe tient dans une
grande place qu'on appelle Campo Marzo. Cette place
eft hors de la ville & entourée de foffés. On y enrre
pat une porte qui eft un arc de triomphe, que le fa-
meux architecte Palladio a élevé fur le modele des
anciens. Toute la nobleffe va s'y promener en ca-
roffe les foirs en Été : le même Palladio y avoit élevé
un admirable théâtre, capable de contenir trois mille
perfonnes asfifes; mais on n'en voit plus que quelques
ruines. Il y a un portique à fon entrée qui eft affez
beau. Le pont de Notre-Dame des Anges eft l'un des
plus beaux des huit qui font dans la ville. Entre le
grand nombre d'églifes, de couvens, & autres mai-
fons religieufes, on remarque celles des Jéfuites,
des Carmes, de faint Jerôme, de fainte Marie des
Anges, de Sainte Marie d'Ara cœli, de faint Pierre,
de faint François, de S. Thomas & de fainte Luce,
qui eft dans le fauxbourg de même nom, où font deux
grands colléges. La maifon des Dominicains est cé-
Iebre pour les doctes perfonnages qui en font fortis.
Jerôme Capugnan, grand philofophe, & qui a mis au
jour plufieurs volumes de Théologie, & d'histoire
d'Italie, y avoit fait fes études. Il y a à Vicence
une Accadémie de gens de Lettres, appellés Gli
Olimpici.

En fortant de la ville par la porte du Mont, on trouve un grand portique tout de marbre, enrichi de colonnes & de figures, qui donne entrée à un escalier de plus de cinquante degrés de marbre. Quand on y eft arrivé on découvre à gauche quelques maifons de plaifance, à travers les colines agréables qui font plufieurs petits valons, où tout croit en abondance, & fur tout la vigne qui porte le vin le plus estimé de tout l'état. Entre ces lieux de plaifance, la maifon du marquis de Caprara eft remarquable. C'eft un édifice très-propre & bien entendu. Le bâtiment eft carré, le centre eft un falon, accompagné de quatre appartemens aux quatre coins : ils font extrêmement réguliers, & ornés de belles peintures, qui, jointes à la fituation de la maifon, fur une petite hauteur, ne contribuent pas peu à la rendre agréable. Le jardin du comte de Valmanara eft auffi fort estimé on y trouve un canal, des cabinets & des parterres faits à plaifir: il y a fur tout une très-belle allée de citronniers & de marroniers. De ce jardin on arrive au magnifique couvent du mont Beric; les richeffes de fon eglife, la quantité de lampes d'argent, de tableaux, de chandeliers, de bas-reliefs & de colonnes de marbre, dont fon autel eft orné, font que dans fa petiteffe elle paffe pour une des plus belles d'Italie. Il y a encore une chofe digne de remarque près de Vicence, fur le chemin de Padoue; c'eft une grotte appellée il Cubalo. Elle eft taillée dans le roc, & a fept mille pas de longueur. On n'y va jamais fans lumiere, par la crainte de fe perdre. On y voit des fources d'eau vive, qui pétrifient ce qu'on y jette, & qui ne laisfent pas d'avoir du poiffon. Outre cela il y a de certains antres d'où il fort un vent fi violent & fi froid, que dans les plus grandes chaleurs de l'Été on croiroit être en Hyver, fi on y étoit expofé.

Ce fut dans le bois de Salanigo, près de Vicence, que fe rerira faint Thibault, gentilhomme François, avec fon compagnon le bienheureux Gautier, vers l'an 1057; il y mourut en fo66: fon corps fut transporté de cet hermitage dans la ville, & dépofé dans l'églife Notre-Dame. Son culte s'y établit bien-tôt après; mais on prétend que fon corps fut enlevé delà dans la fuite, & porté en France, où il a été disperfé en tant de lieux, qu'on ne fçauroit dire où en eft la principale partie. * Baillet, Topogr. des faints,

P. 527.

Saint Gaëtan, fondateur de l'ordre des Clercs-Réguliers naquit à Vicence en 1480.

André Palladio, fameux architecte, natif auffi de Vicence, floriffoit dans le feiziéme fiécle. Lorsqu'il eut appris les principes de l'art, il alla à Rome, où, à force de s'appliquer à étudier les vieux monumens, il fe remplit l'esprit des belles idées des anciens architectes, & rétablit les regles que la barbarie des Goths avoit corrompues. Il desfina les principaux ouvrages de l'antiquité qu'il trouva à Rome, & y joignit des commentaires qu'on imprima plufieurs fois avec des figures. Ce qui a confacré principalement le nom de Palladio, ce font les quatre livres d'architecture qu'il publia en 1570; le dernier, qui a les temples des Romains pour objet, fait connoître que fon auteur a furpaffé tous ceux qui avoient traité cette matiere avant lui. On voit encore à Vicence fa maifon dont la façade, qui eft de sa façon, paffe pour un chef-d'œuvre.

VICENSIMUM ou VICESIMUM. Voyez, au mot AD, l'article AD-VICESIMUM.

VICENSIS ou VICOPACENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie, felon la notice des évêchés de cette Province. L'Evêque de ce Siége eft nommé Afterius, Epifcopus plebis Vicenfis dans la conférence de Carthage, N. 143.

VICENTA. Voyez VICETIA.
VICENTIA. Voyez VICETIA.

VICENTIN, contrée d'Italie, dans l'état de Venife. Ce pays, qui tire fon nom de Vicence, fa capitale, eft borné au nord par le Trentin; à l'orient par le Trevifan & par le Padouan; au midi par le Padouan & au couchant par le Veronèfe: il eft arrofé d'un côté par la Brente, de l'autre par la riviere appellée Fiume novo, ou la Gua; & au milieu de fes terres il eft baigné par le Bacchiglione, le Rerone, l'Agno, l'Aftego, l'Afteghello ou Afticello, la Tefine, la Seriole, & le Cireton. Son territoire, qui peut avoir quarante milles du nord au fud, & trentetrois milles de l'eft à l'oueft, contient environ cent foixante mille ames: l'air qu'on y respire eft fort sain. De tous côtés on trouve des fources d'eaux vives, des ruisfeaux & de petits lacs, entre lesquels eft celui de Piola, dont les eaux croiffent & s'abbaiffent comme celles des Lagunes de Venife. La plaine eft d'une grande étendue, & les colines font auffi fertiles qu'agréables. Elles portent une grande quantité de fort bon vin de plufieurs couleurs, & de divers goûts, doux & piquant, aromatique, âpre & ftomachal, vert recherché par quelques-uns, & de beaucoup d'autres fortes. Il ya auffi quantité de mûriers, dont les feuilles fervent à nourrir une infinité de vers à foie. On trouve en quelques endroits des mines d'argent & de fer, & par tout des carrieres de pierre à bâtir. Il y en a d'auffi dures que celle d'Iftrie, & d'autres auffi fines que le marbre de Carrare. On tire du même pays une terre blanche, dont on fe fert dans toute l'Italie, fur tout à Fayence, pour blanchir & pour verniffer la vaiffelle. On nourrit force bétail, entre autres quantité de veaux & de chevraux, dont la chair eft d'un goût exquis. La pêche ne répond pas à la venaifon. Le gibier de toute forte, cailles, perdrix & faifans, y eft en grande abondance. Les places les plus remarquables de ce pays font:

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Les Vicentins ont l'esprit fort vif; font courageux, civils, propres aux armes, aux lettres & au trafic mais un peu décriés pour être trop portés à la ven geance; ce qui a fait dire aux Italiens: Guareati d'un

Vicentino affaffino, d'un Veronese fenza propofito, & d'un Padoano in foperchio.

VICETIA, ville d'Italie, dans la Gaule Tranfpadane, fur le petit Medoacus. Les anciens auteurs Latins, comme Pline, l. 3, c. 19; Tacite, Hift. l. 3, c. 8, écrivent VICETIA; & cette ortographe eft conforme à une ancienne infcription rapportée par Gruter:

M. ENNIUS M. F.
MEN. VICETINUS
DECURIO VICETIE.

Mais Ptolomée, l. 3, c. 1, lit VICENTA, la table de Peutinger, VICETIA; & l'Itinéraire d'Antonin, VICENTIA-CIVITAS. Cet Itinéraire la place entre Verone & Padoue, à trente-trois milles de la premiere de ces villes, & à trente-fept milles de la feconde: c'étoit un Municipe. Tacite, Hift. 1.8, c. 8, le dit clairement; & on le voit encore par le titre de Décurion qui fe trouve dans l'infcription qu'on vient de voir. Cette ville s'appelle préfentement VICENCE. Voyez ce mot.

VICH. Voyez VIC, No. 4. VICHI, ville de France dans le Bourbonnois, élection de Gannat, fur la droite de l'Allier, à une lieue de Cusfet, & à quatre au couchant de la Pacaudiére, avec châtellenie royale, resfortisfante à la fénéchausfée de Moulins : un corps-de-ville & un grenier à fel. La petite ville de Vichi eft connue principalement par fes eaux minérales & par fes bains. Il y a une églife paroisfiale, & une maifon de Célestins qui eft très-belle. Les environs de cette ville, jusqu'à Cusfet, font fort agréables & trèsfertiles. Piganiol, descr. de la France. t. 6, p. 211. Auprès de Vichi on trouve fix fontaines minérales. Celle qui a le plus de vogue eft à trois cens pas de cete ville, & s'appelle la FONTAINE DE LA GRILLE, parce qu'elle eft enfermée dans un puits couvert de barreaux de fer, en forme de Grille. L'eau de cette fontaine eft limpide, & d'un goût un peu aigrelet. Elle abonde en fel, chargé de beaucoup de terre. On appelle la feconde la FONTAINE DES CAPUCINS, parce qu'elle eft voifine du couvent de ces Religieux, & qu'elle a fa décharge dans leur enclos. Elle n'eft qu'à quinze pas de celle de la Grille, & fon eau eft moins limpide, mais plus chaude. Le goût eft ausfi presque le même, & la différence la plus fenfible qu'il y ait, c'est que l'eau de celle-ci a plus de fel l'eau de celle-ci a plus de fel, & moins de terre que la premiére. La maifon du Roi eft entre ces deux fontaines ; & on y a pratiqué deux bains, dont l'un reçoit l'eau de la fontaine de la grille, & l'autre celle de la fontaine des Capucins: ces bains font trop enfoncés, & n'ont pas asfez d'air. A cinquante ou foixante pas de la grille, en allant des bains à Cusfet, on trouve deux autres fontaines, qu'on nomme LES PETITS BOULETS: mais il y en a une qui n eft presque point en ufage, parce qu'elle ne jette que de petits bouillons, encore fontils altérés par l'eau douce. L'eau de l'autre de ces deux fontaines eft fort en ufage, & elle eft plus acide que les eaux des précédentes. Ces deux fontaines font enfermées dans deux petits réfervoirs quarrés de pierre, & ils ont deux pieds en tout fens. La cinquiéme fontaine eft fur les fosfés de la ville, en allant du côté des bains. On l'appelle le GROS BOULET QUARRE'. L'eau en eft moins chaude que celle de la Grille; d'ailleurs elle eft abondante, limpide & d'un goût plus agréable que les autres. La fixième enfin eft celle DES CELESTINS. Elle eft fituée à fleur d'eau de la riviére d'Allier, & au bas du rocher fur lequel eft bâtie la maifon de ces religieux. Son basfin a environ un pied de profondeur, & peut contenir cinq ou fix feaux d'eau. Pour peu que la riviére d'Allier grosfisfe, elle inonde cette fontaine; mais dès que fes caux font retirées, l'eau de la fontaine devient ausfi forte qu'auparavant. Cette eau eft limpide, fort acide au goût; & à cela près qu'elle n'eft pas ferrugineufe, elle ne diffère pas de celle de Saint Alban. Du reste tous les fels qu'on tire de l'eau de ces fix fources, font des fels nitreux. * Piganiol, Descrip. de la France, t. 6, p. 182.

M. Burlet, qui a examiné ces eaux en chymiste, dit que l'eau des deux puits des Capucins paroisfent n'avoir qu'une même fource, que l'eau eft tout-àfait la même, & que chaque pinte de cette eau contient environ cent vingt-fix grains de réfidence. Celle de la Grille a presque la même quantité de réfidence. Celle du gros Boulet donne près de dix-huit grains par pinte de réfidence plus que les trois autres: elle contient des particules de fer: notre Chymiste dit en avoir enlevé quelques-unes avec de l'aiment. Celle des fontaines du petit Boulet donne moins de réfidence que celle des autres. Le fel de toutes ces fontaines eft le même dans toutes; c'eftà-dire, un minéral alkali, qui, dans les fontaines chaudes, a vraisemblablement quelques portions plus volatiles, combinées avec des fouffres. Il conclut que les eaux de Vichi font chargées de fel minéral alkali, qui domine de fouffre, de fer & de vitriol.

L'hiver il s'éleve une fi grande quantité de fel de ces fontaines, que dans le voifinage de celles qui font chaudes, les perfonnes qui y demeurent en font fort incommodées. Une jeune Duchesfe de Bourbon voulut s'établir à Vichi, & elle fe logea dans le logis du Roi, près le bain des pauvres : l'air chargé de fel, & la fumée même des eaux fit une impresfion fi vive fur fa poitrine, que malgré fa jeunesfe & fa forte conftitution, elle y mourut en fort peu de tems d'une espèce de confomption.

Tout le monde fçait que les vertus principales des eaux de Vichi font de purger & de pousfer par la voie des urines & de la transpiration. Les eaux froides comme celle des fontaines Gargniés, & l'eau tiéde du gros boulet, font plus purgatives que les eaux chaudes de la Grille & du Puits des Capucins, & ces dernieres ausfi agisfent plus fenfiblement par la transpiration.

On peut conjecturer que le minéral, dont ces eaux font plus ou moins chargées, eft le principe par lequel elles agisfent différemment. Comme ces eaux font vives, & qu'elles portent près d'un gros & demi de fel fur pinte, on doit être circonspect à en prescrire l'ufage. Elles font des fontes fubites, & donnent très-aifément la fiévre. Souvent les premiers jours elles ne purgent que peu ou point du tout, & dans la fuite elles purgent trop. Elles conviennent & réusfisfent asfez dans les maladies caufées par la crudité & l'empâtement de la lymphe, dans celles qui résultent des obftructions des premieres voies, dans les abreuvemens pituiteux des nerfs & du cerveau : encore doit-on prendre garde que les malades ne foient point épuifés, qu'ils foient d'une constitution forte & robuste. Elles font pernicieufes dans les maladies de poitrine & dans les tempéramens fecs & attrabilaires.

Non-feulement on doit avoir une entiere attention à bien connoitre les maladies ausquelles ces eaux conviennent; mais on ne les doit pas même ordonner fans obliger les malades de faire les remédes de précipitation nécesfaires.

M. Tesfé, Avocat au Parlement de Paris, d'une réputation distinguée, au premier voyage que fit M. le Premier Préfident de Harlai à Vichi, y but des eaux fans précaution, & même peut-être fans befoin. Elles lui donnerent une fi cruelle disfenterie, que tous les remédes qu'on lui fit devinrent inutiles, & qu'il en mourut fort peu de tems après. * Mém. de l'Accadémie des Sciences, ann. 1707, p. 127 & fuiv.

VICILIMUS ou VICELINUS. Voyez, au mot JUPITER, l'article JO VIS l'article JO VIS VICELINI TEMPLUM.

VICINONIA ou VÍCENONIA, fleuve de la France, felon Grégoire de Tours, l. 5.c. 26, & l.10, c. 9. Ptolomée le nomme Vidiana, & les Latins modernes l'appellent Vigeliana. Le nom François eft la Villaine. Elle prend fa fource aux confins du Maine; & après avoir baigné Vitré, Rennes, & quelques autres Villes, elle va fe perdre dans la Mer, vis-à-vis de Belle-Ifle. Pap. Maf. Defcr. Galliæ per Flum.

VICIOLA, petite riviere d'Italie, dans l'Abruzze ultérieure. Après un très-petit cours, elle fe joint au Trontino à Teramo. * Magin, carte de l'Abruzze ult.

VICKEN, Château de Suiffe, à l'extrémité du Canton de Lucerne, vis-à-vis de Zofing. Ce château, fitué fur une hauteur, fert de réfidence à un Bailli. * Etat & délices de la Suisfe, t. 2. p. 399.

VICKESLAND, WICH, WYCKSIIDEN ou WICKSIDEN, & en latin Wickia, contrée de la Norwége, au gouvernement de Bahus. C'eft, felon Hermanidès, la partie feptentrionale de ce gouvernement, & elle s'étend presque jusqu'aux montagnes. * Dania Norvegia, &c. Defer. p. 1210.

1. VICO, Bourgade de l'Ifle de Corfe, dans fa partie occidentale, à la gauche, & asfez près de l'embouchure du Limone. Cluvier croit qu'elle occupe la même place que la ville appellée par les anciens Tarrabenorum Vicus. Aujourd'hui c'eft la réfidence de l'évêque de Sagona. * Magin, Carte de l'Ifle

de Corse.

2. VICO, Bourgade d'Italie, dans le patrimoine de faint Pierre, entre Viterbe & Ronciglione, mais plus près de cette derniere, fur le bord d'un Lac, appellé Lago di Vico. Leander croit que cette bourgade eft l'Elbii Vicus dont il eft parlé dans les exemplaires latins de Ptolomée.

3. VICO, Ville d'Italie, au Royaume de Naples, dans la Principauté ultérieure. Voyez TREVICO. 4. VICO ou VICO DI PANTANO, bourgade d'Italie, au royaume de Naples, dans la Terre de Labour, fur le bord oriental du lac de Patria.

5. VICO ou VICO-AQUENSE, ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la terre de Labour, vers la Mer. Charles II, roi de Naples, la fonda des ruines d'Equa, & elle fut érigée en évêché vers l'an 1300, fous la métropole de Sorrento. Le tremblement de terre, qui arriva en 1694, la bouleverfa de telle forte, qu'à peine y resta-t-il quarante maifons qui ne fusfent pas endommagées. * Commainville, Table des évêchés. Corn. Dict.

VICO-ATERI (à) ou VICO-Ateriensis, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène, felon la notice des évêchés de cette province, où l'évêque de ce fiége eft nommé Pacatus Vico-Aterienfis; & dans la conférence de Carthage, N. 198. Rogatianus eft qualifié episcopus à Vico-Ateri. Ebafius Episcopus Janeta Ecclefia Vico-Aterienfis fouscrivit la Lettre fynodique des peres de la Byzacéne, dans le concile de Latran, fous le pape Martin.

VICO-PACENSIS ou PACATENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie. La conférence de Carthage qualifie Florentianus Episcopus Vico-Pacatenfis, & la notice d'Afrique nomme Flavianus Epi copus Vico-Pacenfis. * Harduin. Collect. Conc. t. 2, p. 1081. t. 2, p. 872.

VICO-TURRENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province Proconfulaire. Felix Vico-Turrenfis Episcopus eft nommé dans la conférence de Carthage. *Harduin. Collect. Conc. t. 2, p. 1082.

VICOGNE, Viconia, abbaye réguliere de l'ordre de Prémontré en France, dans le Hainaut, entre Arras & S. Amand, dont elle eft à une lieue, ainfi que de Valenciennes. Cette abbaye, qui eft de l'ordre de Prémontré, fut commencée en 1125 par un prêtre, nommé Gui, compagnon de faint Norbert. Il y a trois églifes, dont une fe fait admirer par fa grandeur, par fon architecture, par fon jubé, & par fa quantité extraordinaire de beaux ouvrages de marbre, qui fervent d'ornemens. Cette églife a deux tours fur fon portail : & les chaifes du choeur, faites d'une belle menuiferie, repréfentent en bas-reliefs les actions historiques de faint Augustin & de faint Norbert. Plufieurs châsfes d'argent & de bois doré y renferment un grand nombre de faintes reliques. Le carillon fur les petites cloches de cette abbaye imite toutes fortes d'airs. La maison abbatiale eft magnifique, & celle des religieux peut être appellée complette. Les Savans peuvent être contens de la quantité de bons livres qu'on trouve dans la bibliothèque, fur quelque matiere que ce foit. Selon des mémoires

manuscrits, dresfés fur les lieux dresfés fur les lieux, & cités par Corneille, qui me fournit une partie de cet article, l'abaye de Vicogne ne reconnoît point de Fondateur particulier. On tient feulement qu'elle fut bâtie en 425. Sur ce pied-là, le prêtre Gui, compagnon de faint Norbert, n'en a été faint Norbert, n'en a été que le reftaurateur. VICONIA. Voyez VINOVIA.

VICOVARO, Vicus-Varelius, feu Vicus-Varronis, bourg d'Italie, dans la Sabine, à trois lieues de Tivoli, du côté de l'Orient, près du Teverone, felon Baudrand. Magin, Carte de la Sabine, marque ce bourg à trois milles au Nord du Teverone, & à neuf milles au Nord oriental de Tivoli. C'eft une principauté qui appartient à la maifon des Urfins.

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VICOVENZA, bourgade d'Italie, dans l'état de l'Eglife, au Ferrarois, à feize milles de la ville de Ferrare, felon Baudrand qui cite Leander. Il ajoute que ce lieu, nommé préfentement en latin Vicohabentia, & Vicu -Habentium, eft la ville de l'Emilie, nommée par Polybe, Egonum Vicus.

1. VICQ, bourg de France, dans le Berry, élection de le Blanc. Ce bourg eft bien peuplé. 2. VICQ, bourg de France, dans la Champagne, élection de Langres.

VICTESIS. Voyez VECTIS.

VICTOIRE (la), Victoria, abbaye de l'ifle de France, au diocèfe de Senlis, à une lieue de la ville de ce nom, du côté de l'Orient, fur le bord la riviere de Nonnette. Cette abbaye, qui eft de l'ordre de faint Augustin, fut fondée en 1222, par PhilippeAugufte, en mémoire de la victoire qu'il avoit remportée à Pont-à-Bovine, autrement à la bataille de Bouvines qu'il gagna en 1214, fur l'empereur Othon IV asfifté des Anglois & des Flammans. Cette abbaye n'a point reçu de réforme, & fon revenu eft de trois mille livres. Ce fut dans cette même abbaye que Louis XI. & Edouard IV. conclurent une paix, que l'on appelloit alors une Paix heureuse, parce qu'elle avoit été faite dans un tems difficile, où la France n'étoit pas en état de s'attirer aucun enne

mi nouveau.

VICTOPHALI, peuples de la Dace, felon Eutrope, trope, 7. 8. qui dit que le Pays qu'ils habitoient, avoit été fubjugué par l'empereur Trajan. Quelques manuscrits portent Victohali ou Victoali, & Ammien Marcellin, l. 17, c. 12. lit Victobali; mais M. de Valois croit qu'il faut lire Victohali. C'est l'ortographe que fuivent le manuscrit de la bibliotheque royale, & quelques autres. Capitolin dit Victouali, dans la vie de l'empereur Marc-Aurele.

1. VICTORIA, ville de la Grande-Bretagne : Ptolomée, l. 2, c. 3. la donne aux Damnii. C'eft préfentement Caer-Guich, felon Camden, & Aberne thy, felon le pere Briet.

2. VICTORIA, ville de la Mauritanie Céfarienfe. Ptolomée, l. 4, c. 2. la marque dans les Terres: & 1. Marmol dit qu'on la nomme aujourd'hui Agobel. Voyez AGOBEL, No. 2.

3. VICTORIA. Voyez VITTORIA.

VICTORIACUM, ancien lieu de la Flandre. Grégoire de Tours, Hift. Francor. l. 4, p. 194. lui donne le titre de Villa. Surquoi Don Thiery Ruinar remarque que, felon Miræus, c'eft préfentement Vitry, entre Douay & Arras, fur la Scarpe. Il ajoute que Hairulfe, dans la chronique de faint Riquier, l'appelle Villa publica in Suburbano Atrebatenfis Urbis.

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VICTORIÆ MONS, montagne de l'Espagne citérieure: Tite - Live, l. 24, c. 41. fait entendre qu'elle étoit au voifinage de l'Ebre.

VICTOTIE - JULIOBRIGENSIUM-PORTUS, Port de l'Espagne citérieure: Pline, l. 3. c. 20. qui y met une ville de même nom, la donne aux Vardules. C'eft aujourd'hui Sant-Andero, appellé par Mariana Sancti Emederii Portus.

VICTORIAN (St.), abbaye de Bénédictins nonréformés, en Espagne, dans le royaume d'Arragon, au diocèfe d'Huesca.

VICTORIANENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène. La notice des évêchés de cette province nomme l'évêque de ce fiége, Rufinianus Victo

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