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ALIARDII, ancien peuple de l'Afrique propre, felon Prolomée, l. 4, c. 3, Bertius écrit HALIARDI.

ALIARIA, ville ancienne de la Comagéne. Antonin la met fur la route de Nicopoli à Edeffe, à 13 mille pas de la premiere & à 15 de Gerbediffon.

1. ALIARTUS ou ALIARTE, ancienne ville de la Béotie. Voyez HALIARTE.

2. ALIARTUS, ancienne ville de la Meffenie dans le Péloponèfe, felon Ptolomée, . 3, c. 17. Son nom moderne eft NEOCASTRO, felon Niger; & ARGHADIE, felon Thevet; les interprétes de Ptolomée marquent l'un & l'autre nom.

ALIBACA, ville ancienne d'Afrique, dans la Pentapole, felon Ptolomée, l. 4, c. 4.

ALIBALUCH ou ALIBULACH, ifle de la Mer Caspienne. Selon Oléarius, elle eft fituée fur la côte de Perfe & de la province de Mazanderan, entre l'embouchure de l'Araxe & le défert de Mokan. * Voyage de Perfe.

Elle tire fon nom d'Aly qui, fuivant la tradition de Perfe, ayant foif, Dieu fit foudre une fontaine d'eau douce qu'on y voit encore. Elie a trois lieues de long. ALIBAMÓNS. Nation fauvage établie dans la Floride, entre la Louifiane & la Caroline. Après avoir été longtems alliée des Anglois elle s'eft raprochée des François, & ceux-ci ont établi un pofte dans leur pays.

ALIBANI, ville de l'Arabie heureufe & la capitale d'un petit état qui en porte le nom : elle eft fituée auprès de la riviere de Prim, environ à foixante licues de la ville d'Amanzirifdin, & à un peu davantage de celle de Fartach, fi nous en croyons Maty. Les cartes de Sanfon la nomment ALIBINALI: celles de de l'Ifle la négligent.

ALIBAS, fleuve infernal qui defféche tout. Ce font les termes de Suidas, in voce Kaps. Ortelius doute fi ce ne feroit pas le même qu'Ameles, fleuve dont parle Platon, de repub. L. 10, dont l'eau ne pouvoit tenir dans l. aucun vafe.

ALICADRA, ville de la Médie, felon Ptolomée, 7. 6, c. 2. Quelques manuscrits portent ALIDRACA. Voyez ALICHORDA.

ALICAN, ville maritime de l'ifle de Ceylan. C'eft ainfi que Corneille écrit ce nom d'après Mandello, où plutôt d'après fon traducteur. De l'Ifle, dans fa carte de Ceylan, écrit ALICANT, & n'en fait qu'un village au bord feptentrional & à l'embouchure d'une riviere de même nom, vis à-vis & à l'orient de l'Ile de Verberin, fur la côte occidentale de Ceylan; au nord de Walal witte Corla, fur les confins de Pasdun Corla.

1. ALICANTE, riviere de l'Ifle de Ceylan : fon cours qui n'eft pas fort long eft de l'orient d'été au couchant d'hiver. Elle a fa fource dans Pasdun Corla, & fe perd dans la mer qui baigne Walalwitte Corla. * De l'ifle, carte de Ceylan.

2. ALICANTE, (a) ville d'Espagne, dans le royaume de Valence, au bord de la Mer Méditerrannée, à quinze lieues & au midi occidental de Denia, au fond d'un golfe qui prend le nom d'Alicante. Quelques uns la prennent pour l'ancienne Illice, & nomment le golfe Sinus Illicitanus. D'autres prétendent cependant que cette Illice eft plutôt Elche qu'Alicante; de forte qu'il eft affez difficile de décider cette queftion, à caufe de la reffemblance du nom moderne à l'ancien, qui eft à peuprès égale de part & d'autre. Quoi qu'il en foit, Alicante eft aujourd'hui une ville très-fameufe par la bonté de fon port. Elle est environnée d'un côté de montagnes qui ne font pas fort élevées, & de l'autre elle eft ceinte de la mer qui baigne fes murailles du levant au couchant, & forme une rade spacieufe où les vaiffeaux font à l'abri de tous les vents, à l'exception de celui du midi. Le port eft fort fur, & eft orné d'un beau mole, & défendu par de bons baftions. Elle eft commandée par un château fitué à fon levant, fur une montagne faite en forme d'un pain de fucre fort élevée. Quelquesuns prétendent qu'il feroit presque imprenable, pourvû qu'il fût bien fourni de munitions & de vivres; d'autres eftiment qu'il eft trop élevé,& que, par cette raifon, il n'eft pas d'une grande utilité, à caufe que par fa trop grande hauteur, il eft hors d'état d'incommoder ceux qui occupent la campagne, qui eft au pied de la montagne fur laquelle il eft fitué. En tems de paix le port eft

ordinairement rempli de navires Italiens, François Flamands, Hollandois & Anglois qui y vont charger du vin', du béril, des paffarilles & quantité d'autres chofes que le royaume de Valence & plufieurs autres contrées de l'Espagne produifent. Comme ces côtes font très-expofées aux incurfions des Capres & des Brigantins, des Maures & des Algériens, on y a élevé d'espace en espace des tours fur le rivage de la mer, qu'on appelle en langage espagnol Atalayas, c'est-à-dire, échauguettes pour découvrir de loin les vaiffeaux ennemis; de forte que dès qu'il en paroît quelqu'un, la fentinelle en avertit les villes & les villages d'alentour par des feux qu'elle allume, à la lueur desquels on fonne le tocfin, pour obliger les habitans de prendre les armes. La ville eft petite, mais bien bâtie, & habitée par de riches marchands, tant Espagnols qu'étrangers. La France, l'Italie, la Hollande, l'Angleterre & quelques autres nations y tiennent un conful, lequel a un fous-conful qui fait fa réfidence à Valence. Le terroir des environs produit quantité de vin, dont la réputation est trop bien établie dans toute l'Europe, pour que je me doive mettre en peine d'en faire l'éloge. On y recueille auffi une grande abondance de fruits exquis, de béril & de romarin d'une extraordinaire grandeur. Dans le tems de l'invafion des Maures, ces barbares eurent grand foin de fe fortifier dans Alicante, & y maintinrent un floriffant commerce jusqu'en 1264, que Jacques I, roi d'Aragon, leur enleva cette importante place (b). La montagne fur laquelle eft le château, & au pied de laquelle la ville eft fituée eft de terre blanche & fe découvre de fort loin; ainfi elle fert de connoiffance aux pilotes. Le château en fert auffi par la blancheur de fes murailles, dont il y en a une longue qui aboutit à la ville. Devant la ville, & presque vers le milieu,il y a un bout de mole qui ne fert que pour les débarquemens. On mouille ordinairement avec les vaiffeaux devant ce mole, dont on eft éloigné d'environ un bon mille par fix, fept, huit & dix braffes d'eau, fond d'herbe vafeux. Dans cette rade il n'y a point d'abri des vents du large, & la mer y eft fort groffe du, rant ces fortes de vents, mais comme le fond y eft bon, on y réfifte aisément, outre que cette montagne empêche la violence des vents du large, ou, comme difent les matelots, la terre refufe le vent. Un peu au-delà de l'extrêmité de la ville, allant vers l'oueft, il y a une basse pointe qui s'avance en mer, qu'on appelle la pointe des MATES; à l'oueft de cette pointe on mouille avec les galeres par trois, quatre, cinq & fix braffes d'eau, fond d'herbe vafeux. On y eft beaucoup plus à l'abri que devant la ville, & l'on n'y fent pas tant la mer que dans la rade, à caufe de cette pointe baffe qui rompt la mer des vents d'eft & l'ifle PLANE des vents du fud. Mais lorsqu'on veut y aller mouiller, il ne faut pas approcher de cette baffe pointe, parce qu'elle s'étend près de 300 toifes ou la longueur de trois cables fous l'eau; il n'y a que très-peu de profondeur d'eau, le fond eft de vafe mattes & herbies. De l'autre bord de cette pointe, vers le nord-oueft, il y a quelques maifons fur le bord de la mer, devant lesquelles on peut mouiller. On fait de l'eau à quelques pouferaques qui font auprès de cette pointe, un peu avant dans les terres. Le traverfier eft le vent de fud-fud-eft & fud-eft, la latitude eft de 38 d. 26′ & la variation de l'aiman eft 5 deg. nord-ouest. * (a) Vayrac, état d'Espagne, l. 1, p. 152. (b) Portuland de la Mer Méditer. p. 20.

LE GOLFE D'ALICANTE. Voyez GOLFE.

ALICANUM ou HALICANUM, ancienne ville de la Pannonie, felon Antonin. Corneille dit que c'eft celle de Rackelsbourg, dans la baffe Stirie. Les éditeurs d'Antonin écrivent ce nom différemment. Alde préfére Halicanum; Simler veut qu'on life HACLITANUM, & un exemplaire de Paris cité par Ortelius, porte HILICANUM. Lazius foupçonne que ce pourroit bien être L'OLIMACHON de Ptolomée, 7. 2, c. 15, que fes interprétes croyent être Lymbach.

ÁLICARNA, l'un des anciens noms de l'ifle de Négrepont, felon Sophien, cité par Ortelius. Thes. in voce CHALCIS.

I. ALICATA, ville de Sicile, dans la vallée de Noto, felon les cartes de Jaillot, Corneille & le Pere Coronelli, Ifolario, ou dans la vallée de Mazare aux confins de celle de Noto, felon Baudrand, de l'Ifle & Robert.

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Elle eft fituée auprès d'une montagne de même nom, dans une espèce d'ifle, que forment le Salfo, riviere qui fe jette dans un petit golfe au nord d'Alicata, & Fiumicello qui n'eft qu'un bras du Salfo. Elle fut ruinée par les Turcs en 1553, le 11 de juillet, au rapport du P. Coronelli. Elle eft renommée pour fes bons vins & pour les grains qu'on y charge. Quelques uns croyent que c'eft l'ancienne GELA. Le Pere Coronelli & de l'Ifle ne font pas de cette opinion, & ils croyent que c'eft plutôt l'ancienne PHINTIA. Le premier place TerraNova au bord de la riviere de même nom, au lieu où étoit l'ancienne Gela, fur la riviere nommée auffi Gela. Long. 31, 32, latit. 37, II.

2. ALICATA, montagne de Sicile aux confins des vallées de Mazare & de Noto. Corneille croit que c'eft cette même montagne où étoit autrefois le château Daedalion, où Phalaris, tyran d'Agrigente, tenoit le taureau d'airain, fameux inftrument de fa cruauté. Touchant ce château, voyez les remarques fur le mot ECNOMUS.

1. ALICE, cap du royaume de Naples, dans la Calabre citérieure, en latin Alicium Promontorium. Il eft à l'entrée méridionale du golfe de Tarente, à l'orient de la ville d'Umbriatico, & c'eft le même qu'on appelloit autrefois CRIMISA. Corneille femble avoir fuivi les cartes de Sanfon, où l'on trouve Capo dell' Alice. De l'Ifle écrit CAP DE LISSE.

2. ALICE, il femble qu'il y ait eu une ville nommée ALICA OU ALICE en Espagne, dans la Bétique; car au rapport de Morales cité par Ortelius, le nom national Alicenfis le trouve dans une ancienne inscription qui a été inférée dans le recueil de Gruter. Elle eft, dit-on dans un fauxbourg de Tarragone, à l'églife du couvent de S. François, dans la bafe de l'autel de S. Aloyfius: la

vaici.

D. M.

FULVIO ATRATI

NO. Ex. PROVINCIA. BEATICA. ALICENSI

PROBATO IN LEG.

VI. FERRAT. TRANSLATO. FRUM.

IN. LEG. VII. G. P. F.

*FACTORE. COS.
MILITAVIT. ANN.
XXI. VIXIT. ANN.
XXXX. FULV. CORNE
LIANUS. LIB. PAT.
B. ME. FEC.

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ALICHORDA, ville de la Bactriane, felon Ptolomée, 1.6, c. 11, dont quelques exemplaires portent HALICODRA, à l'orient du fleuve Oxus. Ammien Marcellin, 1. 23, la nomme ALICODRA.

ALICIA, ALICICA & HALICIA, ancien nom latin de Salemi, petite ville de Sicile.

ALICIUM CAPUT, nom latin du cap dell' ALICE OU dell' ALICE ou de LISSE.

ALICODRA. Voyez ALICHORDA.

ALICUR, felon Baudrand,édit. 1705, ifle de la Mer de Toscane, & l'une des ifles de Lipari fur les côtes de Sicile dont elle dépend. Elle eft fort petite, & n'a que quelques cabanes de pêcheurs environ à quinze milles de Lipari au couchant, ainfi qu'à celle de Félicur tirant vers PUftica. Long. 32, 5, latit. 38, 40.

Corneille impute à Niger qu'il appelle le Noir, d'avoir nommé cette ifle Alicudi. Elle tient, dit-il, la place de l'ancienne Ericufe ou Ericoles. Niger ne dit rien de pareil. Il dit feulement qu'entre la Sicile & l'ifle Phoenicodes ou Phonicufa, nommée Filicudi par les mariniers, il y a l'ifle Ericodes ou Ericufa, qui, auffi bien que l'ifle Phoenicoda a été ainfi nommée, à caufe des bruieres qui fervoient à paître des troupeaux. Le nom Ericufa eft formé d'Erice, mot latin qui veut dire Bruyere; mais Niger ne dit point que cette ifle ait été nommée Alicudi.

ALICUS, nom latin de SALEMI, riviere de Sicile. ALICYRNA, ancien village de Gréce, dans l'Acarnanie, felon Strabon copié par Etienne le géographe.

.

ALIEIS, ville maritime du pays de Lacédémone. Voy. HALIEIS.

ALIEMEN. Voyez YEMEN, pays de l'Arabie heureuse.

ALIETUM ou HALIETI CASTRUM, ou CASTRUM AQUILA, noms latins d'ifola, petite ville d'Iftrie. * Baud. éd. 1682.

ALIEU, ifles de l'Ethiopie, dans le golfe Adulique, felon Pline, 1.6, c. 29. Le P. Hardouin écrit ALIAU, en grec A, peut-être, dit-il, ont-elle pris ce nom de quelque gouverneur. Peut être auffi, pourfuit-il, fontce les mêmes que l'auteur du Périple de la Mer Rouge défigne ainfi : plufieurs petites ifles nommées ifies d'Alalaus, ou enfin il fe peut qu'elles foient ainfi nommées d'Exa, port fitué entre la ville de Suaquen & l'ifle de Straton.

ALIFA, ancienne ville d'Italie, dans le pays des Samnites. Ce nom eft écrit diverfement par les anciens. Strabon, l. 5, p. 238, écrit Aaiqui, Alipha: Tite-Live, 1. 3, p. 168, ALLIFE, & il nomme les habitans Allifates: Pline, . 2, c. 5, les nomme Aliifani. Silius Italicus, L 12, écrit Alifani. Ortelius dit la même chofe d'Horace, dont les éditeurs varient beaucoup, les uns écrivant Aliphani; Dacier, Alliphani; Cuningam, Allifani. Frontin, lib. de Colon. p. 83, met cette ville au nombre des colonies romaines. Horace,. 2, ferm. 8, en parle à l'occasion des cruches à vin que l'on y faifoit : elle a été épiscopale, & felon Carol, à S. Paulo, géog. fac. p. 56. Clarus, évêque d'Alife, fouscrivit au premier concile de Rome fous Symmaque. Ce ne font plus à préfent que des ruines, & il n'y reite pas cinquante maifons. Elle ne laiffe pas de conferver encore fon fiége épiscopal, qui eft fuffragant de Bénévent, & fon évêque réfide ordinairement à Pédemonte ou Piémont, bourg qui en eft à deux milles. Alife eft préfentement du royaume de Naples, dans la province de Labour, dans une plaine au pied de l'Apennin, proche de la riviere du Volturne. De 'Ifle écrit ALIFI, de même que le P. Hardouin. Long. 31, 58, latit. 41, 22.

ALIFANUS AGER ou LE TERRITOIRE D'ALIFA. Ciceron, dans fa premiere harangue de Lege Agraria, c.25, appelle ce même territoire Alijanus Tracus, dans fon plaidoyer pour Cn. Plancius, c. 9. C'étoit fans doute la plaine dans laquelle la ville d'Alifa étoit bâtie, comme nous difons aujourd'hui la plaine de S. Denis.

ALIGA, riviere de la côte de Malabar, dans les Indes orientales: elle a fa fource dans les montagnes de Gate, par les 14 deg. so', & coulant vers le couchant, elle fépare le royaume de Vifapour de celui de Canara, & va fe perdre dans la mer, au nord oriental de l'ifle d'Angediva. Au nord de fon embouchure les Anglois ont un comptoir à Dangoli ou Coroual. * De l'Ifle, atlas.

ALILEENS, en latin Alilai, peuple ancien de l'Arabie heureufe, vers l'occident de cette contrée, dans le voifinage des Caffanites. L'or étoit en fi grande abondance chez eux qu'ils l'eftimoient moins que l'argent, que le cuivre & que le fer. * Huet. de la fit. du paradis terreftre.

ALIMALA, contrée de la Lycie, felon Etienne le géographe qui allégue Capiton au fecond livre de fes ifauriques.

ALIMIBIG ou ALIMIPEGON, lac de l'Amérique feptentrionale, felon Baudr. édit. 1705, dans la nouvelle France, au pays des Kiliftinons ou Chriftinaux, & au nord du lac fupérieur, dans lequel il fe décharge par une riviere que l'on paffe fur trois ponts.

ALIMUS ou HALIMUS, ville municipale de la tribu Léontide, felon Etienne le géographe. Clément l'Alexandrin en fait mention dans fon ouvrage contre les Payens. Strabon parle d'un bourg de l'Attique qui étoit fans doute le même, & Plutarque, in Cimone, dans la nouvelle traduction de Dacier, dit qu'Alimufe étoit la patrie de l'hiftorien Thucydide. Le P. Lubin, Table géog, dit que ce bourg étoit fitué à l'orient de la ville d'Athènes, & peu éloigné de la mer. Spon, dans fa lifte de l'Attique, dit que c'étoit un bourg maritime proche du port Phalere, & il en dérive le nom d'Halimus qui eft une plante marine.

ALINCOURT, felon Pigan. de la Force, desc. de la France, t. 3, p. so, village de Picardie, entre Amiens Tome I. Xij

& Abbeville. Il eft remarquable par une épitaphe énigmatique que voici.

Cy gît le fils, cy gît la mere,

Cy gît la fille avec le pere,

Cy gît la fœur, cy gît le frere,
Cy gît la femme & le mari,

Et n'y a que trois corps ici.

C'est en abrégé l'odieufe avanture d'une mere qui, ayant eu un commerce criminel & inceftueux avec fon propre fils, en eut une fille qu'elle lui donna depuis en mariage. On dit qu'elle donna lieu à toutes ces horreurs fans connoître fon fils, que quand elle eut reconnu ces malheurs, elle eut grand foin d'en cacher toutes les circonftances, & n'en révéla le myftere qu'à la mort.

ALINDA, ville de la Carie, felon Ptolomée & Arrien, dans la vie d'Alexandre. Ce doit être la même qu'ALINA, dont Etienne le géographe dit que les habitans étoient nommés Alindiens. Ptolomée, l. 5, c. 2, place cette ville entre Stratonice & Badeffus; Pline, 7.5, c. 29, en défigne les habitans par le nom d'Halydienfes au lieu d'Alindienfes.

ALINDOCA, ville de la Macédoine, felon Etienne le géographe.

ALINGES. (le fort d') fort de Savoie, dans le Chablais,fur une colline près de la riviere de Drance, à deux lieues de la petite ville de Thomon au midi. Ce n'eft plus préfentement qu'un monceau de pierres. Long. 24, latit. 46, 18.

12,

ALINGONIS PORTUS, ancien port dont parle Sidoine Apollinaire, Epift. 1. 8. Ortelius le croit aux environs de la Garonne. Paulin fait auffi mention de l'églife d'Alingon, (Alingonenfis,) & Alinganienfis fe trouve dans Grégoire de Tours. Belleforeft croit que c'eft aujourd'hui LANGEST, au rapport d'Ortelius, & LanGON ou même ALANGON, felon Baudrand, qui ajoute que ce port eft fur la Garonne, dans le Bazadois, fur les frontieres de la Guyenne propre, deux lieues au-deffus de Cadillac, & cinq au-deffus de Bordeaux.

ALINGSEES, petite ville de Suéde, dans le WeftroGothland, felon Baudrand, édit. 1705. Sanfon écrit ALINGS-AAS dans fes cartes, & de l'Ile qui ne fait mention en cet endroit d'aucun nom femblable, place à peuprès au même lieu une ville qu'il ne nomme point à l'orient du lac Mior.

1. ALINZA, ville de la Médie, vers les terres, felon Ptolomée, l. 6, c. 2, qui dit qu'on la nommoit auffi Orofa. Caftaldus l'explique par ARCHIECH.

2. ALINZA, autre ville de la Médie. Elle étoit plus feptentrionale que l'autre de 7 deg. 47'.

3. ALINZA, ville de la Sufiane, vers les terres, felon Ptolomée. Quelques exemplaires portent PALINZA. ALIOLA, en latin ALIODORA, ifle d'Afrique dans rOcéan Ethiopique, entre la côte de Zanguebar & l'ifle de Madagascar, proche celles du Saint-Esprit & de Comora, au nord de celles de la Mayotte, entre des bancs & des roches, fuivant les rélations des pilotes Portugais. *Baudr. éd. 1705.

ALIPSURI. Jornandès met un peuple de ce nom parmi ceux qui furent vaincus par les Huns. * Ortel. Thef.

ALIPTES, en grec Axirrns, nom d'une fontaine auprès d'Ephefe, felon Ortelius. Ce nom, qui fe donnoit aufli à ceux qui frottoient d'huile les athlètes, & ceux qui avoient fué, vient d'axe qui veut dire oindre.

ALIS. C'eft ainfi que quelques auteurs écrivent au lieu d'ELIS, l'Elide, felon la remarque de Turnebe Adverf. 23, C. 24.

,

ALISAI, nom par lequel Jofeph défigne les habitans de l'Eolide, felon Ortelius Thefaur.

ALISARNA ou HALISARNĂ, ville de l'Afie mineure dans la Troade. Xenophon, 7. 3, dans l'hiftoire grecque qu'il a écrite, orthographie ce nom différemment Ag via, & Exiságyn, Alifarnia & Elifarné; il fuit encore cette derniere orthographe dans la retraite des dix mille, l. 7. Pline, 5, c. 30, écrit HALISERne.

ALISCA, ville de la baffe Pannonie. Antonin en fait mention. Elle étoit dans la Valerie auprès du Danube, felon la notice de l'Empire, Sect. 57, où elle eft nommée ALESCA. Lazius croit que c'eft à préfent ALMAZ, ville de Hongrie fur le Danube, à fept lieues hongroifes, audeffous de Bude. Simler veut que ce foit ANYAWAR. ALISDACA, ancienne ville de la Médie, felon Ptolomée, l. 6, c. 2.

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1. ALISE, ou Elife, ifle de l'Océan, que quelquesuns mettent entre les Hébrides, & que l'on trouve en montant vers le nord de l'ifle de Man, après quelqu'autres peu confidérables, qui font proche du cap, appellé The Mull of Galloway. Elle eft fituée dans le golfe de Dumbriton, & regarde presque en pareille distance la province de Carrik à l'orient d'hiver, & celle de Kintyre à l'occident d'hiver. C'eft une roche haute & escarpée, qui n'a qu'un endroit par où elle eft acceffible. IL n'y a d'habitans que dans la faifon de la pêche de la morue; elle a des lapins en abondance, & de ces oyes que l'on appelle Solan Goofe. * Buchanan, hift. Scot. l. 1.

2. ALISE, felon Baudr. éd. 170s, bourg de France en Bourgogne, dans l'Auxois fur une côte, entre les ruiffeaux de l'Ofe & d'Ozerain, qui, peu après, fe jettent dans la petite riviere de Brenne. Elle eft à une lieue de Flavigny, à quatre de Semur, & à onze de Dijon au couchant, en tirant vers Auxerre, dont elle n'eft qu'à feize lieues. Sanfon dit que le nom d'Alife placée dans le Duesmois, montre évidemment l'affiette d'Alexia; le nom d'Alife répondant à celui d'ALEXIA, & celui de Duesmois à celui de Mandubii. La ville, dit Céfar, Bell. Gall. l. 7, c. 12, étoit bâtie fur le faîte d'une montagne, au pied de laquelle couloient deux rivieres, (la l'Ofe & l'Ozerain) qui la baignoient de part & d'autre, & fur le devant il y avoit une plaine de quelques trois quarts de lieue d'étendue, le refte étant environné de collines à peu de distance de la place & de pareille hauteur. Céfar l'afliégea, felon Longuerue, descrip. de la France 1 part. p. 283, & Florus dit qu'il la détruifit; mais il eft für que cette ville connue & marquée par les écrivains poftérieurs fut rebâtie depuis. Elle donna même fon nom au pays voifin nommé Pagus Alefienfis, dont il est fait mention en plufieurs monumens fous les Mérovingiens & les Carlovingiens. C'eft le lieu où la célébre fainte Reine fouffrit le martyre; & felon Baillet, topographie des faints. Son tombeau a donné occasion par fon culte & le concours des peuples à bâtir près delà un autre village qui eft maintenant une petite ville dunom de cette fainte. Son corps fut transporté au neuviéme fiécle dans l'abbaye de Flavigny, à une lieue delà. Alife n'eft plus qu'un village depuis longtems. Baudrand dit qu'Alife fut bâtie un peu au-deffous des ruines d'Alexia, que l'on voit encore fur le lieu, & qu'elle eft nommée par ceux de dehors, SAINTE REINE, à caufe de la dévotion qu'on y a pour cette fainte qui y fouffrit le martyre. Piganiol de la Force, descr. de la France, t. 4, p. 155, prétend que SAINTE REINE eft un village fur une montagne à neuf lieues de Dijon, lequel on appelloit Alife, & que c'eft probablement l'ancienne Alexie, dont il eft parlé dans les commentaires de Jules-Céfar. Mais il fe trompe, quand il dit qu'on y porta les reliques de fainte Reine, & Baillet parle plus exactement que lui à cet égard. Ce changement de nom eft venu de la céléALIPHIREUS, Axigos nom d'une riviere dans le brité des eaux minérales, dont les bons effets ont été reLexique de Zonate cité par Ortelius. gardés comme un effet de la fainteté de cette martyre,

ALION, ville de la Grande-Bretagne, felon les notices de l'Empire. Voyez ALONE & LANCASTRE. ALIONA. Voyez ALIANA.

ALIPHA ou ÁLLIPHA. Voyez ALIFA. ALIPHERA en grec Aauga, ville de l'Arcadie. Polybe, L. 4, Tite-Live, 1. 28. Paufanias, l. 8, in Arcad. Ciceron, l. 6, ad Att. Ep, 2, & Etienne le géographe en font mention. Paufanías dit qu'elle étoit petite, parce qu'une partie de fes habitans en étoient partis, lorsque par un confeil commun des Arcadiens, on envoya une colonie dans la grande ville. Il ajoute qu'elle tiroit fon nom d'un certain Aarongos, Alipheros, fils de Lycaon; & l'Abréviateur d'Apollodore compte cet Alipheros en tre les cinquante fils de Lycaon. Polybe, Z. dit 4, que cette ville étoit anciennement de l'Arcadie, mais que les Eléens s'en rendirent enfuite les maîtres. Pline, 1.4, c. 6, en appelle ALIPHIRAI les habitans.

ALIPHIE. Voyez ALIFA.

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& que l'on a appellées Eaux de fainte Reine. Les cartes de Jaillot & de de l'Ifle diftinguent Alife, de fainte Reine, & dans le dénombrement de la France, t. 2, p. 182. Sainte Reine eft comptée pour un bourg de cent huit feux. La fontaine la plus renommée qui foit à fainte Reine, fuivant Piganiol de la Force, eft celle des cordeliers. C'est un refervoir d'environ deux pieds & demi en carré, qui eft dans une chapelle de l'églife de ces religieux. Quoique cette fontaine ne foit pas abondante, on dit néanmoins qu'elle ne peut être épuifée. Son eau eft claire, froide & infipide, comme de l'eau ordinaire de fontaine. Dans un champ qui eft à deux portées de mousquet du village de Sainte Reine, il y a une autre fontaine beaucoup plus grande & plus abondante que celle-là, & l'eau en eft plus fraîche, plus légere & meilleure; mais les enfans de faint François qui ont intérêt qu'on ne quitte point la leur, décrient l'autre ; & ils ont tant de pouvoir fur l'esprit des buveurs que la plupart croyent qu'on ne peut furement guérir qu'en buvant de l'eau des cordeliers.

Alife-Sainte-Reine, bourg du pays d'Auxois, entre les rivieres de Braine, Ofe & Oferain: paroiffe du diocèfe d'Autun, fous le vocable de faint Leger, & de l'archiprêtré de Flavigny : cordeliers établis en 1640, dont l'églife eft fous le vocable de fainte Reine, vierge & martyre à Alife en 253, fous Olibre, préfident ou gouverneur pour les Romains : hôpital fervi pardes religieufes de faint Lazare : feigneurie à l'évêque d'Autun, reffortiffante au bailliage & préfidial de Semur. Ce bourg, où l'on trouve des eaux minérales froides, est compofé de deux parties; celle qui comprend l'églife paroiffiale eft fermée de murs, elle s'appelle Alife, & eft fituée fur le penchant du mont Auxois; l'autre, où l'on voit l'églife des cordeliers & l'hôpital, fe nomme Sainte Reine. La Bourgogne, & les autres provinces de France, ont toujours marqué leur dévotion à cette fainte, dont les reliques font dans l'églife de l'abbaye de Flavigny, fi ce n'eft une petite partie que les religieux accorderent aux cordeliers de fainte Reine, fur la recommandation de la reine Anne d'Autriche, mere du roi Louis XIV. La paroiffe d'Alife a dans l'étendue de fon finage le mont Auxoir où étoit la ville d'Alexie, capitale des peuples appellés Mandubiens, laquelle, felon Diodore de Sicile, avoit été fondée par le Grand Hercule, pour être la métropole ou le lieu d'affemblée de toute la Gaule. Jules-Cefar prit cette ville malgré une armée formidable de Gaulois, & la fit brûler jusqu'aux fondemens. Garreau, descr. de la Bourgogne, p. 332 de Pédit. de 1734.

ALISIA, ou plutôt ALYSIA. Voyez HALYZEA. Corneille dit qu'Alifia ou Halyzéa eft une ancienne ville de Gréce, & que les géographes croyent que c'eft celle de l'Epire qu'on nomme aujourd'hui ALCIPPO.

ALISINCUM ou ASILINCUM, felon Simler, ancienne ville de la Gaule Lyonnoife. Antonin, dans fon itinéraire, en fait mention. Baudrand, éd. 1682, dit qu'on l'appelloit auffi aqua Nifinea, & que c'eft aujourd'hui BOURBON LANCI, dans le duché de Bourgogne.

.

p.

1. ALISIUM, ville de l'Elide, felon Strabon, 1.8, 341, qui obferve que cette ville, nommée autrefois Aleifion, s'appelloit de fon tems Alefiæon. C'étoit un lieu proche d'Amphilochide, où ceux d'alentour tenoient un marché tous les mois. Elle étoit fituée fur un chemin montagneux qui conduit d'Elide à Olimpia. Etienne le geographe écrit Αλύσιον.

2. ALISIUM, côteau ou terre de la Gréce, duquel parle Homere. Iliad. λ v.755. Il n'étoit pas loin de Buprafium & d'Olenus.

3. ALISIUM, fleuve dont parle quelques auteurs, au rapport de Strabon, l. 8, fans défigner où il étoit.

Paufanias, l. 8, c. 10, parle d'une montagne nommée ALESIUM, qu'il prétend avoir été ainfi nommée du mot "AA", qui veut dire erreur, égarement, parce que Rhée s'y égara. Il n'étoit pas loin de Mantinée, en allant de cette ville à Tegée. Cette fituation ne convient point à l'Alifium d'Homère, qui feroit plutôt Alefianum, montagne d'Elide, fur laquelle étoit la ville d'Alifium; elle n'étoit pas fort éloignée de Buprafium & d'Olenus.

1. ALISO, petite riviere.de la Germanie, felon Dion Caffius, p. 10, 7. 54. C'est à préfent ALME, petite riviere de Weftphalie, où elle a fa fource affez près de celle de

la Lippe, riviere dans laquelle elle fe perd au-deffous du château de Newhus & du village d'Elfen, au diocèfe de Paderborn. Si on examine bien toutes les rivières qui fe déchargent dans la Lippe, il n'y en a point qui convienne mieux à ce que les anciens ont dit de Alifo. Quelques-uns le prennent pourtant pour l'ancien YSEL. (a) Monum. Paderborn.

2. ALISO, château ou fortereffe que Drufus fit bâtir dans la Germanie, au confluent de l'Alifon & de la Lippe, pour tenir en bride les Sicambres, peuple guerrier, qui étoit alors dans ce que nous appellons aujourd'hui le diocèfe de Paderborn. On croit que c'eft aujourd'hui le village d'Elfen, qui, dans les anciens actes des années 1058, 1107, 1209, eft appellé HELSEN, HILESAN, HELESON, noms qui approchent affez d'Elfon ou Alfon, corrompus d'Alifon. Corn. Di&t. D'autres auteurs ont prétendu que c'eft Iffelbourg en Weftphalie; d'autres ont cru que c'elt Weffel à l'embouchure de la Lippe; d'autres, ALTZHEIM; d'autres, que c'eft le village d'ALME, village du même cercle. La premiere opinion eft la mieux prouvée. * (a) Monum. Paderborn.

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ALISON ou ALISUM, ancienne ville de Germanie felon Ptolomée. Villanovanus, l'un de fes interprétes croit que c'eft HARNSTEIN, bourg de Suabe, près du. Necker. D'autres veulent que ce foit HEILBRUN Ou Hailbron, ville du même cercle fur le Necker.

ALISONTIA, ALISUNTIA OU ALSITIA. Les deux premiers font anciens, & Aufone, Edyll. x. a employé le premier dans ces vers qu'il adreffe à la Moselle.

Nec minor hoc (Saravo) tacitùm qui per fola pinguia

labens

Stringit frugiferas felix Alifontia ripas,
Mille alii,prout quenque fuus magis impetus urget,
Effe tui cupiunt.

On voit que l'Alifontia, après avoir coulé paisiblement dans un pays gras, refferre fes bords chargés de grains pour fe jetter, comme mille autres rivieres, dans la Mofelle. Cellar, géog. ant. l. 2, C. 2, C. 3. Les interprétes de cet auteur ne s'accordent par fur le nom moderne de cette riviere. Fréher croit que c'est ELTZ qui fe décharge dans la Mofelle au village d'Eltz; mais ce n'eft qu'un ruiffeau qui ne convient point à la description d'Aufone. Hadrien de Valois juge que ce peut être l'ALSITZ, riviere qui coule à Luxembourg; ce qui ne peut être, car l'Alfitz fe jette dans la Sour, & perd fon nom avant que d'entrer dans la Mofelle, & de plus Aufone avoit déja décrit la Sour. Scaliger croit que c'eft Alf ou Alb; mais ce nom feroit plutôt Alba en latin qu'Alifontia: de forte qu'il vaut autant avouer qu'on ne fait ce que c'eft aujourd'hui que de choisir entre des conjectures également douteufes.

ALISTA, ancienne ville de la partie méridionale de l'ifle de Corfe, felon Ptolomée, 4. 3, c. 2, dont les interprétes l'expliquent par ISTA; d'autres prétendent que c'eft PORTO VECCHIO, auprès du petit golfe Arfiano. *Baudr. éd. 168z.

ALISTRES, fort de la nouvelle Epire, felon Procope, de Edif. l. 4, c. 4, qui dit que Juftinien le fit bâtir tout de neuf.

ALISUM. Voyez ALISON.

ALISUS, ancienne ville de la Germanie feptentrionale, felon Ptolomée. Ses interprétes croyent que c'eft la ville de BARDT, en Pomeranie, qu'ils écrivent Parthon. Ce n'eft qu'une conjecture.

ALITAMBI, peuple de la Lybie intérieure, felon Prolomée, liv. 4, . 6. Ortelius foupçonne que c'eft peut-être le même que les Alitemii dont parle Stobée, qui choififfoient pour roi celui d'entr'eux qui étoit le plus léger à la courfe. Les Alitambes de Ptolomée étoient entre le marais de Lybie & le mont Thala.

ALITES, nation barbare, nommée par Sidoine, Panegyr. Majoran.

ALITROPHAGI, ancien peuple de Scythie, felon Ammien Marcellin, 7. 23. Ptolomée, duquel il a pris toute fa géographie, comme le toute fa géographie, comme le remarque Ortelius, met en cet endroit les Anthropophages.

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ALJUBAROTE ALJUBAROCA ou ALGIBAROCA, village de Portugal, dans l'Eftramadure, à quatre lieues de Leyria, au fud-oueft, & à trois de la côte de la mer.

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Il eft remarquable par la victoire que D. Juan, premier du nom, roi de Portugal, y remporta contre le roi de Caftille le 14 d'août 1385, malgré l'inégalité de leurs forces. Il refta douze mille Caftillans fur le champ de bataille, & le nombre des prifonniers fut fi grand, que la rançon de plufieurs n'étoit qu'une médiocre récompenfe pour un foldat. Cette bataille fut le fépulchre des Espagnols. Le roi victorieux fit bâtir au même endroit la belle abbaye de la Bataille, ordre de S. Dominique. * Baudr. éd. 1705. Maugin, abrégé de l'hift. de Portugal,

p. 157.

On croiroit que ces paroles, au même endroit, fignifient que l'abbaye de la Bataille, ou, comme on l'écrit plus ordinairement, Batalha, fut bâtie au village d'Aljubarota; cependant cette abbaye en eft à deux lieues au fud-oueft de Leyria, & Baudrand lui-même compte dans le même article deux lieues d'Aljubarota à la Bataille. Aljubarota eft mise au nombre des cités de l'Estramadure, par Maugin, Descr. du Portugal, p.7. Long. 8, 47, latit. 39. 30. 8,47

39.30.

ALJUCEN, riviere d'Espagne, dans l'Eftramadure de Léon : elle a fa fource à Montanchez, & fe rend peu après dans la Guadiane. * Baudrand.

ALJUSTREL, petite ville de Portugal, dans la province d'Alentejo entre Béja au nord, & Ourique au midi. Maugin, descr. du Portugal. Long. 9, 25, latit. 37, 55. ALKADES, lac de Syrie, vers Antioche, felon Gollius.* Baudrand,

AL-KEBULAN, nom que les Arabes donnent à l'AFRIQUE. Baudrand.

*

ALL, ALLA, ALA OU ALN, riviere de Pologne, dans la Pruffe Ducale, où elle a fa fource au-deffus de la ville & du château d'Allenftein; elle arrofe Wartenberg d. Gutftat, Heilsperg, g. Bartenstein, d. Schippenpeil, Fridland & Allerbourg, g. & va fe perdre dans le Prégel, au couchant de Welaw, à quatre milles polonois, audeffus de Konigsberg.

ALLA, château d'Allemagne, dans le comté de Tirol, & dans la province d'Etschland, proche de l'Adige & des confins de l'état de Venise, à dix-huit milles audeffous de Trente, au midi, tirant vers Veronne, qui en eft à pareille distance, fuivant le comte de Brandis, dans fa descr. du Tirol, citée par Baudrand, éd. 1705. ALLABONA ou ALLABOVA. Voyez ALABONA & ALABUNS.

ALLABUS, riviere de Sicile. Voyez ALABIS & CAN

TARA I.

ALLACHARS, felon Tavernier; ALLACHER, felon Paul Lucas, & ALLAHSCHEYR, felon Spon. Cette derniere orthographe paroît la meilleure : c'eft l'ancienne Philadelphie, l'une des fept églifes ausquelles il eft prophétifé dans l'apocalypfe, c. 3, v. 13, elle est dans l'Afie mineure, fuivant Spon, voy. du Levant, tom. 1, p. 207, à vingt-fept milles de Sardes, vers le fud-eft, fur quatre colines, au pied d'une haute montagne, qui eft le Tmolus des anciens, & d'où la vue eft très belle fur la plaine. Les Grecs lui confervent fon ancien nom, mais les Turcs l'appellent Allahscheyr, comme qui diroit la ville de Dieu : elle eft grande, mais mal peuplée, & Spony met sept ou huit mille habitans, entre lesquels on peut compter deux mille Chrétiens fes murs ont encore quelque beauté. Lorsque les Turcs s'emparerent de ce pays, les habitans de Philadelphie fe défendirent vigoureufement. Les Turcs, pour leur donner de la terreur s'aviferent de faire un retranchement par une muraille toutes d'os de morts liés ensemble avec de la chaux ; il paroît, par les reftes qu'on en voit encore,qu'elle étoit affez folide. Les habitans, forcés de fe rendre, eurent une capitulation plus douce que celle de leurs voifins: on leur faiffa quatre églifes, qu'ils ont encore; favoir, Panagia, c'eftà-dire la fainte Vierge, faint Georges, S. Théodore & S. Taxiarque, qui eft le même que S. Michel. Voyez PHI

LADELPHIE.

ALLADA. Voyez KILLALO.

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1. ALLE. C'est ainfi que Denis d'Halicarnaffe, au troifiéme livre de fon hiftoire, citée par Ortelius, nomme le lieu où Tarquin remporta une victoire fur les

Véiens.

2. ALLÆ, grande ville de la Béotie, felon Ortelius, qui cite Paufanias, où je n'ai rien trouvé de pareil. ALLAGES, contrée (Pagus) de Thrace, auprès de

Lyfimachie, felon Gregoras, cité par Ortelius. ALLALIA, ville de l'ifle de Corfe, felon Etienne le géographe. Berkelius obferve que ce nom est toujours écrit par les autres auteurs par une L fimple, qu'on l'a enfuite changé en ALARIA, que des copiftes ignorans en ont fait enfuite ALERIA. Il rapporte un pallage de Diodore de Sicile, par lequel on apprend que les Phocéens bâtirent Alaria,& qu'après l'avoir poffédée quelque tems, ils en furent chaffés par les Tyrrhéniens, peuple qui habitoit l'Etrurie. Voyez ALERIA I.

1. ALLANTE, ancienne ville de l'Arcadie, felon Etienne le géographe.

2. ALLANTE & ALLANTIUM, ancienne ville de Macédoine, felon le même. Pline, l. 4, c. 10, parle d'une nation Macédonienne, qu'il nomme ALLANTENSES qui, fans doute, étoient les habitans de cette ville & des

environs.

ALLASCHEIR. Voyez ALLACHARS.

1. ALLATA, ville de l'Arabie déferte, felon Ptolomée, l. 5, c. 19. Quelques manuscrits portent ALATA & en ce cas il y avoit deux villes de ce nom dans l'Arabie déferte.

2. ALLATA. L'itinéraire d'Antonin fournit une ville de ce nom dans la Dalmatie: c'est apparemment l'ALETA de Ptolomée.

ALLATUR, felon de l'Ifle, atlas, ville de l'Empire Ruffien, dans le royaume de Cafan, fur les frontieres de Nifovaia Dériava, ou feigneurie de la baffe Novogorod, fur la rive orientale de la riviere de Sura, laquelle fe jette dans le Wolga à Bafiligorod. Les anciennes cartes la placent très-mal fur la riviere de Cam, Kam ou Kama, à l'orient & à quinze lieues polonoifes de Cafan, au lieu qu'elle en eft au fud-oueft, & à près de cinquantecinq de ces mêmes lieues. Baudrand & Maty fon copiste ont fuivi l'ancienne erreur. Ce nom fe trouve écrit ALLATIR, ALATUR & ALATER. Long. 64, 30, lat. 54, 58. ALLAVA ou ALLEVA, lieu de Sicile, felon Antonin, dans fon itinéraire.

ALLECTUM ou ALECTUM, ancien nom latin de DUNDEE, ville d'Ecoffe.

ALLEGRET ou ALEGRETE, bourg de Portugal, dans la province d'Alentejo : il a titre de comté, & eft fitué fur la montagne d'Ariminha, au midi oriental de PortAlégre. Long. 10, 20, latit. 39, s.

ALLELUYA, monastère en Ethiopie. On lui a donné ce nom à caufe que fon premier abbé faifoit souvent chanter alleluia, qui veut dire louez Dieu.

ALLEMAGNE, (l') grand pays fitué au milieu de l'Europe. Les Allemands l'appellent TEUTSCHLAN, les Italiens, LA GERMANIA; les Espagnols, L'ALEMANA; les Flamands, DUITSLAND; les Anglois, GERMANY; les Polonois, NIEMIEZKA; les Hongrois, NEMES; les anciens Grecs Epava; les Grecs modernes, ELEMAGS. Les anciens l'ont connue fous le nom de CELTIQUE enfuite fous celui de GERMANIE. La Germanie des anciens n'avoit pas les mêmes limites que l'Allemagne d'aujourd'hui, comme il eft démontré au mot Germanie. L'Allemagne s'étend depuis le 22o deg. 30' de long. jusqu'au 37°, en y comprenant la Bohême & la Siléfie, & depuis le 45° de latit. fept. jusqu'au 55. Elle eft bornée à l'orient par la Hongrie, la Bohême & la Pologne; au nord par la Mer Baltique & le Dannemarck; à l'occident par les Pays-Bas, la France & la Suiffe; au midi par les Alpes, qui la féparent de l'Italie, quoiqu'une partie du Tirol foit au-delà de ces montagnes. Sa largeur, depuis le Rhin jusqu'aux frontieres de Hongrie, ou depuis la Pruffe jusqu'aux Provinces-Unies, n'eft que d'environ deux cens lieues françoises. Entre la Bohême & Tréves il y en a environ cent quarante; fa longueur, du feptentrion au midi, ou de la Mer Baltique aux Alpes & à l'Iftrie, eft de deux cens quarante lieues françoises : ce calcul eft de Baudrand.

On appelle quelquefois ce pays l'Empire, parce que celui qui en eft fouverain porte le titre d'Empereur. Beaucoup d'écrivains donnent à l'Empereur d'Allemagne la qualité de fucceffeur des Céfars ou de Charlemagne; mais ils fe trompent: l'Empire d'Allemagne n'a rien de commun avec l'Empire Romain ou avec l'Empire d'Occident fous les rois de France: ce n'eft ni le même gouvernement ni le même pays. L'Allemagne étoit une portion de l'empire de Charlemagne & de

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