CHAPITRE XXVI. LETTRES DIVERSES. MODÈLES. Lettre d'un père qui désire placer son fils en apprentissage. Monsieur, La profession de bijoutier est celle que mon fils a choisie. On m'a parlé de vous d'une manière si flatteuse, que ce serait avec la plus grande joie que je verrais mon fils placé comme apprenti dans votre maison; il a quinze ans, une santé solide et beaucoup de bonne volonté. Si vous agréez mes désirs, veuillez, je vous prie, me faire connaître les conditions auxquelles vous recevez vos apprentis. Je doute qu'elles ne soient pas raisonnables. J'ai l'honneur de vous saluer avec une parfaite considération. Lettre d'un père pour placer son fils dans une maison de commerce. Monsieur B..., Mon fils, que je destinais à la carrière du notariat, s'est adonné au commerce, pour ainsi dire malgré mon aveu. Il voit dans les spéculations, les ventes et les achats tout le bonheur de la vie: on peut dire que le commerce est sa véritable vocation. Le voyant bien arrêté dans son dessein, je lui fis donner des notions préliminaires de commerce; je le fis entrer, à l'âge de 18 ans, dans un des principaux magasins de.... où il n'a, depuis trois ans, qu'un traitement fort modique. Comme toutes ses aspirations tendent à acquérir des connaissances profondes, il s'est appliqué à la lecture des ouvrages qui traitent du commerce, a appris le calcul et la tenue de livre en partie double, etc. J'ai su, par monsieur D... votre correspondant, que vous demandez pour votre maison, un commis expérimenté, pouvant, au besoin, tenir votre comptabilité. J'ai été satisfait de l'offre que M. D... a bien voulu me faire à ce sujet, et d'insérer ma lettre dans la sienne. Il connait parfaitement mon fils, et vous répondra surtout de son honnêteté. Si la demande que je vous fais en sa faveur vous est agréable, je m'en rapporte sur le chiffre des appointements, à ce que vous déciderez à ce sujet avec monsieur D... Dans l'espoir d'une réponse favorable, je vous prie de me croire Votre très-obéissant serviteur. 9 Envoi d'un compte-courant. Monsieur, J'ai l'honneur de vous adresser ci-joint le compte-courant de nos opérations jusqu'au trente-et-un décembre écoulé. La balance en ma faveur est de 1,280 fr. Veuillez, après examen, m'en accuser réception, et s'il est trouvé juste en passer écriture de conformité. Croyez-moi, Monsieur, votre dévoué serviteur. Lettre pour demander à un négociant la permission d'indiquer chez lui un besoin. Monsieur, Nos relations fréquentes et l'importance des affaires traitées depuis dix années entre nos maisons, semblent m'autoriser à venir solliciter de vous une faveur qui faciliterait beaucoup mes opérations. Voici, en deux mots, de quoi il s'agit. Je voudrais assurer l'acceptation et le paiement de mes traites sur votre place; il me serait pour cela fort agréable que vous me permissiez de les munir d'un besoin sur vous. J'aime à croire que vous avez en moi assez de confiance pour être convaincu que le remboursement par votre intervention ne se ferait pas attendre un instant. D'un autre côté, je me trouverais honoré par la protection que votre nom pourrait donner à ma signature, et je vous en témoignerais ma reconnaissance, en vous offrant la réciprocité de votre obligeance, toutes les fois que l'occasion pourrait s'en présenter. Ma maison vous est suffisamment connue pour me croire dispensé de toute indication pour renseignements. Agréez, je vous prie, la sincère expression de mon dévouement. هم Un commerçant se plaint à un client que ses domes tiques ne lui achètent plus rien. Monsieur, Depuis plus de dix ans vous m'avez toujours fait l'hon neur de vous adresser chez moi pour y acheter les fournitures de votre maison. Jamais vous ne vous êtes plaint ni de mes procédés, ni de la qualité de mes marchandises; vous m'avez, au contraire, toujours exprimé votre satisfaction. C'est donc avec le plus grand étonnement que je vois vos gens prendre, chez mon concurrent, toutes vos fournitures; je ne puis admettre que ce soit par votre ordre, car je pense n'avoir rien fait pour perdre votre confiance. J'aime à espérer que vous voudrez bien m'en accorder de nouvelles marques et croire que j'apporterai toujours le plus grand soin dans l'exécution des ordres que vous voudrez bien me confier. J'ai l'honneur d'être, Monsieur, votre très-humble serviteur. Demande d'une ouverture de crédit. Monsieur, Les affaires que je fais dans le département de l'Aube m'obligent à résider à Troyes quatre mois de l'année, et mesrelations y prennent de jour en jour plus d'extension. Vous avez dû recevoir la circulaire par laquelle j'ai porté à la connaissance du commerce l'extension nouvelle que j'avais été amené à donner à mes opérations. Mon genre particulier d'affaires exige une sortie de capital assez considérable: il me serait fort utile d'avoir à Troyes, dans une maison de banque, un crédit de 25,000 francs. Si vous consentez à m'ouvrir ce crédit, vous voudrez bien vous renseigner sur la nature de mes opérations et sur le degré de confiance que je mérite. MM. B. et Cie, négociants en votre ville, sont à même de vous éclairer à ce sujet. Je vous donnerai, si vous l'exigez, soit une bonne caution, soit une garantie hypothécaire, à votre choix. Quelle que soit votre décision, je vous prie de me la faire connaître ainsi que vos conditions, si vous voulez bien accéder à ma demande. J'ai l'honneur d'être, Monsieur, votre dévoué serviteur. Lettre d'un commissionnaire à son commettant. Monsieur B., négociant à Paris. J'ai l'honneur de vous donner avis que M. Dupuis, de cette ville, m'a remis 1,250 fr. pour solde de ce qu'il doit; veuillez en créditer son compte, et par contre m'en débiter. J'aurais bien désiré vous adresser en même temps une commission, mais cet ami ne veut rien demander en ce moment; il croit à une baisse prochaine. Ici les affaires sont très-mauvaises, ce qui me fait craindre de ne pouvoir obtenir d'ordres importants. Je vous prie de me dire si je dois rentrer à Paris, ou continuer ma tournée en me dirigeant sur Bayonne. En attendant de vos nouvelles, je suis Lettre pour signaler une erreur sur un compte. Monsieur, La dernière lettre que j'ai eu l'honneur de vous adresser, contenait le relevé de mon compte soldant en votre faveur par 540 francs, y compris votre dernier envoi de 242 fr. |