ABISSON, ancien nom d'un lieu de la Grande-Brecagne, duquel la position est à présent inconnue. L'Anonyme de Ravenne, 1.5, c. 31, en parle, & le met entre Brigomono, que l'on croit être Bargeny, & Ebio dont on ignore le nom moderne. ABITORVE, riviere d'Afie. Elle coule en Perfe; a sa source au midi de Nufifat, coule à Dangang, à Siurfar d, à Ruiau & à Thaong, & se jette dans la mer Caspienne. * Atlas de Blaeu. ABIVERD, ville d'Afie, dans la Tartarie, au nord du Corassan, près de Tous: elle est située dans le désert de Kivac, à 93 d. de longit. à 37 d. 41' de latit. sept. selon les géographes Arabes. On l'appelle aufli BAVERD. * Hift. de Timur-Bec. t. 1, p. 340. ABLAC OU ABLACH, petite riviere d'Allemagne, dans la Souabe. Selon l'Atlas de Sanson, elle a sa source dans le Furstemberg, arrose Pfulendorfg, Celle, Gundelfingen & Mengen d, se joint au Danube, dans la baronnie de Waldbourg, auprès de Scheer; mais felon de l'ifle, & nos cartes modernes, elle prend sa source auprès de Golmansweiler dans le Landgraviat de Nellenbourg, &, coulant vers l'orient, passe à Moeskirch, à Meringen, à Ablac, &, recevant ensuite la riviere d'Andelspach en tirant vers le nord-est, elle se rend dans le Danube auprès de Scheer. ABLAI, contrée de la grande Tartarie. Witzen la place entre les 92 & 97 d. de longit. & entre les 60 & 61d. de latit. mérid. entre l'Irtis & le Laticz. Isbrand - Ides lui donne à peu près la même longit. mais il la fait beaucoup plus méridionale. Le premier n'y place ni villes ni bourgs, & nomme Boechaeres les habitans de ce lieu, mot qui, felon l'orthographe flamande, revient à celle du mot Buchars ou Buchares plus usité, & dans lequel l'u se prononce comme ou. De l'Ifle ne laisse pas d'y mettre plusieurs villes ou bourgades; savoir, Boerkoe, résidence d'Ablai, prince Calmouck, sur la petite riviere de Karbega, au nord occidental & au-delà de la riviere de Henkutia, Lancaraga ou les sept Pins; affez près de cette derniere eft Calbafin, située au midi oriental d'un lac d'eau blanche & falée, qui se décharge dans l'Irtis auprès de Bellouvodai. Ce géographe ne considére les Buchares que comme une partie de la principauté d'Ablai, & il les place entre l'Irtis & les Barabinskoi. Ces peuples font vafsaux de l'Empire Ruslien, mais vassaux très peu foumis & pour la protection seulement. Ils font bornés au nord-est par les Barabinskoi; à l'orient par les Kolminskoi; au midi par les Torgouti; au fud-ouest, & à l'ouest par les montagnes d'Ournac & de Caf, & au nord-ouest par les Baskırzi. Ce pays peut avoir cent cinquante lieues franç. de longueur, entre les 51 & 54 d. de latit. septent. fur environ 120 lieues dans sa plus grande largeur, entre le 91 & demi & le 121 d. de longit. * Cartes de la Tartarie, par Witfen, Isbrand & de l'Ifie. ABLIS, petite ville de France, dans la Beauce, à l'orient d'été & à huit lieues de Chartres. * Atlas de de l'Isle. ABLON, petit bourg ou village de l'isle de France à trois lieues & demie communes de Paris, en remontant la Seine fur le côté gauche & méridional de cette riviere, & à demi - heure de chemin de Villeneuve - SaintGeorge. Quoiqu'il y ait un château, ce lieu n'est remarquable que par le temple qu'y avoient les Proteftans, avant qu'ils eussent eu permillion d'ériger celui de Cha renton. ABNAQUIS, de l'Isle écrit ABNAKIS, & Maty & Corneille écrivent ABNAQUIOIS. Il ne faut ni l'un ni l'autre. Voyez ABENAQUIS. ABNOBA, nom latin d'une montagne d'Allemagne dans la Souabe. Voyez ABENOW. ABO, ville maritime de la Finlande (2) méridionale, fur le golfe de Bothnie, à la hauteur de l'isle d'Aland, entre Biorno au midi oriental & Nikork au nord occidental. Elle est située (b) à 25 milles géogr. de Revel, & à 36 de Stockholm, à l'embouchure du fleuve Aurojoki ou Aurajoki. Son (c) évêché qui est suffragant d'Upfal fut fondé en 1158 par le pape Adrien IV. La reine Chriftine y établit une université l'an 1640, & lui donna de beaux priviléges. Cette ville, (d) que les Latins nomment Aboa, & qui est capitale de toute la Finlande, fut brûlée presque entierement en 1678, & fut prise (c) an 1713 par les Ruffiens. Elle a un très - bon port, près duquel est un rocher au milieu de la mer. On tient qu les pilotes qui passent proche ce rocher, ont remarqué que dans ce moment l'aiguille de leur boussole ne regarde plus vers le nord: ce qui donne lieu de croire qué quelque mine d'aimant y est renfermée. Cette place, long. 41, latit. 61, est demeurée à la Suede par le dernier traité de la paix du nord. * (a) Atlas de de l'Isle. (b) Univ. terr. orb. (c) D'Audifret, t. 1, p. 313. (d) Corn, Dict. (c) Hubner, Kurtze Frage, p. 701. ABOARG, village d'Afrique, sur la côte de Guinée, à une ou deux lieues d'Ante. Les Hollandois y avoient une loge qu'ils ont abandonnée, parce qu'elle étoit moins lucrative pour leur compagnie que pour le commis qu'ils y entretenoient. * Bofman, p. 24. ABOCARANA, (a) ville de l'Arabie heureuse, sur une haute montagne. On n'y peut aborder que par un chemin qui a de longueur environ sept mille pas, & où deux hommes ont peine à marcher de front. C'est en ce lieu (b) que le trésor du sultan se garde en Arabie. * (a) Univ. ter. orb. (b) L. Barth. de rebus Arabiæ fel. 1. 2, c. 8. ABOBRIGA, ancienne ville d'Espagne. Quelques-uns, qui l'attribuent à la Lufitanie, croyent que c'est le bourg de Portugal qu'on nomme présentement Villa de Condé. Mela, 1.3, c. 1, qui la donne aux Artabres, l'appelle ville; & Pline, 1. 4, c. 22, qui en fait mention, l'appelle infigne oppidum. Le P. Hardouin, t. 1, p. 491, not. 8, & quelques autres croyent que c'est Baiona en Galice. * Corn. Dict. ABODRITES. Voyez OBOTRITES. ABOERA, ville d'Afrique au dedans du pays des Né. gres. Elle est à l'est d'Aquemboe, au fud de Quahoe & de Cammanah, au nord du grand Acara & d'Abonoe, & à l'ouest de Bonoe. On en tire beaucoup d'or que les habitans vont débiter au marché d'Acara dans la province d'Abonoe. * De la Croix, relat. d'Afriq. t. 3. ABOJA, ville d'Irlande. Voyez ABOY. 1. ABOLA, plaçe d'Abissinie, située à l'occident de la riviere de Muga, un peu avant sa jonction avec le Nil, & au midi oriental du lac de Dambée. 2. ABOLA, ville de Sicile. Voyez AVOLA. ABOLUS, petite riviere qui coule dans la Sicile entre Catane & Syracufe, & qui se décharge dans la mer Ionienne. Plutarque en fait mention dans la vie de Timoléon. Plusieurs croyent que cette riviere est celle que Ptolomée, 1.3, c. 4, appelle Alabus. Fazel dit qu'on la nomme à présent Cantaro. Voyez 1. CANTARA, qui est le nom moderne. ABONA, nom latin de l'Avon, riviere d'Angleterre, felon l'Anonyme de Ravenne, 1.5, c. 31. Ptolomée fait mention d'Abus, riviere dont il met l'embouchure à 21 d. de latit. septent. & à 56 d. 30' de longit. On ne fait pas bien aujourd'hui qu'elle est l'Abus de Ptolomée, l. 2, c. 3, & nous connoiffons deux rivieres qui portent le nom d'Avon. Voyez Avon. ABONO, village d'Asie dans la Natolie sur le bord de la Mer Noire. Il ya des casernes où logent des ouvriers qui travaillent à des cordes pour les vaisseaux & les galeres du grand seigneur. Tournefort veut qu'Abono soit le reste d'une ancienne ville appellée les murs d'Abono, qui étoit peu confidérable, & dont parlent Strabon, Arrien, Ptolomée, & Etienne de Bizance. ABONDANCE, petite ville de Savoye, dans le duché de Chablais: elle est située au pied & à l'occident d'une chaîne de montagnes qui s'étend du midi au feptentrion, affez près de la partie orientale du lac de Geneve duquel cette ville n'est éloignée que d'environ trois milles géométriques. Elle est arrofée par une des branches de la Drance, riviere qui tombe dans le lac de Geneve, long. 24, 28', latit. 46, 15. ABONDANCE, ou Notre-Dame de l'Abondance, abbaye (*) à deux mille pas de la ville de ce nom. Elle étoit autrefois poffédée par des chanoines réguliers de S. Augustin; à présent elle est de la congrégation des Feuillans, & ce changement est l'ouvrage de S. François de Sales. Cette abbaye est à (b) l'orient d'été de la ville de même nom, auprès de l'une des sources de la riviere de Drance; cependant l'atlas de Sanfon la met au nord oriental de la Vaux de Vaux. Corneille, qui l'attribue très-bien au diocèse de Geneve pour le spirituel, ajoute ces mots latins, sans en citer l'auteur, in Bujeio, ce qui avoit besoin d'être expliqué ou rectifié, comme ne s'ac Tome I. C 1 Lordant pas avec les bornes modernes du Bugei. * (4) Corn, Dict. (b) Atlas de Blaeu. ABONIS ou ABONE, ancienne ville d'Angleterre, Quelques-uns la prennent pour Aventon, village de la province de Glocester, à neuf milles de Caervent. D'autres croyent que c'est PORT-BURJE, dans la province de Sommerfet, entre la rive méridionale de l'Avon & l'embouchure de la Saverne. L'atlas de Blaeu la nomme Abone & la met de l'autre côté de la Saverne, au midi oriental de Montmouth, & à un peu plus de sept milles ang. de cette ville. * Univ. terr. orbis. ABONOE, petit pays d'Afrique, au-dedans de celui des Negres. Il confine à l'occident à Aquemboe; au midi à Algwana; au septentrion à Aboera; & à l'orient en partie au grand Acara, & en partie à Aboera. Il y a un marché dans ce quartier à deux lieues en-deçà du grand Acara. On s'y rend de toutes parts d'Achim & de plusieurs autres lieux encore plus éloignés. * De la Croix, relat. de l'Afrique, t. 3. ABORACA, ville de la Sarmatie Asiatique, sur le PontEuxin. * Univ. terr. orbis. ABORIGENES OU ABORIGINES, le plus ancien peuple, que l'on sache qui ait habité le Latium, que l'on nomme à présent la Campagne de Rome. Les sentimens (a) font fort partagés sur leur origine. S. Jerôme & Denis d'Halicarnaffe croyent qu'ils n'en ont point, & que ce mot ab origine veut dire abfque origine, fans origine, ou qu'ils ont été nommés Aborigines, comme qui diroit originaires des montagnes ou nés dans des cavernes, des mots Etrusques & Arméniens felon les Talmuds AB & ORI, le premier signifiant pere; l'autre caverne ou lieux creux. Quelques-uns veulent que Camasenus, autrement Cham, fils de Noé, qui étoit le Saturne des Egyptiens, ramassa plusieurs peuples vagabons & les conduifit dans la partie de l'Italie que l'on nommoit Latium, Si l'on en creia Tite-Live, les premiers Aborigenes pasferent en Italie sous la conduite d'Oenotrus, fils de Lycaon, & enseignerent les lettres de l'alphabet à Evander, roi de ce pays. Génebrard, homme très - versé dans le Rabinisme, prétend que ces Aborigenes font les peuples que Jofué chassa de la terre de Chanaan, & qu'ayant traversé la mer Méditerranée, ils vinrent s'habituer en Italie, où ils eurent pour roi Sabatius ou Saturne, qui leur fut donné par Janus, & qui regna fur eux treize ans. Il ajoute que la corruption de leurs mœurs les fit reléguer au-delà du Tibre, & que Janus s'établit sur une terre endeçà, qu'on a nommée Janicule. un Aurelius Victor, (b) après avoir rapporté un passage de Salufte qui dépeint les Aborigenes comme des sauvages sans loix, fans gouvernement & fans police, dit que quelques-uns racontent que la terre étant converte par déluge, plusieurs de divers pays s'arrêterent fur les montagnes où ils s'étoient réfugiés, que plusieurs d'entr'eux cherchant à s'établir, se transporterent en Italie & furent nommés Aborigenes du mot "pos que les Grecs donnent à la cime des montagnes. D'autres veulent qu'ils y vinrent comme des hommes errans & vagabons, ce qui fit qu'on les nomma d'abord Aberrigenes, dont, par le retranchement d'une lettre & par le changement d'une autre, s'est formé Aborigenes. Picus leur donna afyle, & leur permit de vivre à leur maniere. Dacier dit qu'ils furent ainsi nommés, parce qu'ils avoient habité l'Italie dès le commencement, ab origine. Paufanias, in Arcadicis, croit que les Aborigenes étoient venus d'Arcadie Bibl. Orient. (b) Géog. veter. Oxon. tom. 3, p. 3. ABOUKIR, ifle formée par le Nil à fon embouchure à l'orient d'Alexandrie. Elle est aujourd'hui appellée communément le Biker ou le Bike. Paul Lucas la nomme le BEQUIER. Cette ifle commença d'avoir des habitans depuis que ceux d'Alexandrie y furent transportés par Thamal, amiral du calife Moctader, pour empêcher Aboul-Caffem, fils d'Obeidalla, qui i s'étoit rendu maître du pays, d'y rafraîchir son armée. * D'Herbelot, Bibl. Orient. ABOUILLONA, lac, ifle & village de la Natolie, au pied du mont Olympe. Selon P. Lucas, dans fon troisieme voyage, 1.2, p. 139, ce lac peut avoir trente milles de tour, & est fort poiffonneux. C'est, dit-il, fans doute le même que Strabon appelle Apolloniate, parce qu'il étoit près de la ville d'Apollonia. Selon Tournefort, (a) qui a examiné les choses plus exactement que les autres, ce lac, qui a vingt milles de tour, & 7 ou 8 de largeur en quelques endroits, est entrecoupé de plusieurs ifles & de quelques péninsules: c'est proprement le grand égout du mont Olympe. La plus grande de ces ifles a trois milles de circonférence, & s'appelle Abouillona, de même que le village, qui est sans doute l'ancienne ville d'Apollonia, puisque c'est de ce lac que fort la riviere de Rhyndacus qui va passer à Lopadi ou Loubat. Les carpes de ce lac pésent douze ou quinze livres; ce lac s'appelloit anciennement Stagnum Artynia. Le Rhyndacus se nommoit Lycus, & peut-être que Lopadi, petite ville à une lieue au-dessous, est la ville de Metellopolis dont Pline a fait mention; mais il ne faut pas la confondre avec la Metellopolis de Strabon. Suivant cet auteur, le lac d'Abouillona s'appelloit Apolloniatis, la ville qui s'y trouvoit, portoit le nom d'Apollonia. La médaille de Septime Severe, dont le revers représente un vaisseau à la voile, marque bien que les habitans s'adonnoient fort à la navigation, & que la ville devoit être confidérable. Celle de Marc Aurele, , au revers de laquelle se voit le Rhyndacus à longue barbe, couché & appuyé fur fon urne, tenant un roseau de la main gauche & poufsant de la droite un bateau, fait entendre que cette riviere étoit navigable dans ce tems - là. Vaillant affure qu'il a vû la ville d'Apollonia, & la place fur une colline, au pied de laquelle coule le Rhyndacus à quinze milles de la mer; mais fans doute que ce savant homme prit Lopadi pour Apollonia, laquelle ne fauroit être que le village d'Abouillona. Apollon étoit sans doute révéré dans cette ville; car outre qu'elle en portoit le nom, ce dieu est représenté sur une médaille de M. Aurele, debout devant un trepić, autour duquel est tortillé un ferpent; Apollon y est couronné par Diane chassereffe. La médaille de Lucius Verus représente auffi un Apollon debout, le bras gauche appuyé fur une colonne, & tenant une branche de la main droite. Le même culte paroît sur une médaille de Caracalla, où Apollon eft debout au milieu de quatre colonnes du frontispice de son tenple. Le même type est sur la médaille de Gordien Pie. La ville d'Apollonia étoit encore considérable sous l'empereur Alexis Comnene; Anne sa fille rapporte qu'elle fut, comme Pruse, pillée par les Turcs. Voyez APOLLONIE & LOUBAT. * (2) Voy. du Levant, t. 2, p. 191. ABOULIOSOUS, grand village d'Egypte, sur la rive occidentale du Nil, à cinq lieues franç. & au midi de Faissaire. * Atlas de de l'Ifle. ABOUTIGE, ABOUTICHE OU ABUTICH, ville d'Egyp fous la conduite d'Enotrus & de Peucetius, fils de Ly-te, dans la Thébaïde: il y croît beaucoup de pavots où l'on ne fait point garde, ils font fort fubrils à monter dans la barque & à prendre ce qui leur vient fous la main; enfuite ils se laissent tomber dans le Nil, & plongent avec ce qu'ils emportent. * D'Herbelot, bibliot. caon; & Denis d'Halicarnaffe, 1. 1, confirme ce, fentiment par l'autorité de Caton & de Sempronius. Luimême confirme cette remarque par la conformité qu'il trouve entre le nom dérivé d'opos montagne, & le génie des Arcadiens qui aimoient à s'établir fur les montagnes. Le P. Briet, parall. 2, 1.5, p. 581, croit que les Aborigenes étoient un mélange des anciens habitans du pays avec les Pelasgues. Voyez aux mots LATIUM, ITALIE & PELASGUES.*(2) Corn. Dict. Danet, Antiq. Grec. & Rom. (b) Origo Gentis Romanæ. ABORRAS. Voyez CHABOR & GIULAP. ABOUCAÍS, (a) montagne en Arabie. Elle est à trois milles de la Mecque. La tradition des Musulmans porte qu'Adam est enterré dans cette montagne. Abulfeda (b) nomme cette montagne ABUKABIS. * (a) D'Herbelot, noirs dont se fait le meilleur opium, que les Arabes nomment Afioun. Il est transporté de-là par tout le Levant jusqu'aux Indes. Elle est nommée dans l'Atlas de Blaeu Abutich, & placée vers le 27 d. de latit. sept. sur la rive occidentale du Nil, au-dessus d'une ifle, à peu près au même lieu où Ortelius, in Parergo, met l'ancienne ville Abydus dans sa carte de l'Empire Romain. Paul Lucas, dans sa carte du cours du Nil depuis les cataractes jusqu'au Caire, inférée dans ses voyages, la nomme Aboutiche, & la met à deux lieues françoises de Siouth, vers le midi oriental de cette derniere. Dans ces mêmes voyages, t. 1, p. 119, il est dit que c'étoit autrefois une affez grande ville, qui n'est plus qu'un village peu für pour les étrangers, à cause des voleurs. Ceux de ce pays nagent comme des poissons. Ils vont autour des barques; & quand ils apperçoivent quelque endroit orient. ABOY (3) OU ATHBOY, en latin Aboya, petite ville d'Irlande dans la province de Leinster dans le comté d'Eft-meath, à huit milleş & au couchant de Navan. Elle (b) est bien peuplée & d'un grand abord, & a droit de tenir un marché public & d'envoyer deux députés au parlement. Maty ne la nomme que bourg; mais Davity, Baudrand, & l'état d'Irlande la nomment ville, long. 1', 5'; latit. 53, 35.* (a) Atlas de Blaeu. (6) Etat finon I pref. de la G. Bret. tom. 3, pag. 39. ABRACONIS, petite ville d'Afie, dans la grande Arménie sur la riviere d'Alingene, à trois milles d'Abaraner. En latin Abracunium. ABRAGANA, ancienne ville de la Sérique. Ptolomée, 1.6, c. 16, la place entre THOGARA & DANAΤΑ. ABRAHAM, (riviere d') petite riviere de Syrie. Elle a fa fource dans le mont Liban, & va se décharger dans la mer Méditerranée, en coulant d'orient en occident. Paul Lucas dans son second voyage, p. 287, l'avoit confondue avec la riviere du Chien. De l'Ifle qui dressa une carte pour ce volume, ne tomba point dans cette erreur, & les diftingua. P. Lucas s'eft corrigé dans fon troifiéme voyage, 1. 3, t. 1, p. 239, où il dit que la riviere d'Abraham est la même que les anciens appelloient le Heuve Adonis, qui se jettoit dans la mer auprès de Byblos; au lieu que la riviere du Chien est le Lycus de l'antiquité. C'est aussi le fentiment du P. Hardouin, in Pl. I. 5, C. 20. ABRAMBO OU ABRAMBOU, royaume d'Afrique, au dedans du pays des Negres; il a pour bornes à l'ouest Adoni & Wafla, au fud le royaume de Commendo, au nord Quifero, ou Juffer, à l'est Ati, & au fud-est Fetu. C'est un pays fort peuplé où la plupart des habitans s'appliquent à l'agriculture; il y en a qui vont toutes les femaines à Mouré, & ils y achetent du fer, du drap, des toiles, pour de l'or. On y en voit d'autres dont l'emploi est de faire les marchés. Il y a quelques années qu'ils étoient en guerre avec les Aconistes, qui brûlerent la plupart de leurs villages. Ce pays est vers le 5o d. de latit. & le 17o de longitude. ABRANTES, en latin Abrantus, ville de Portugal, dans la province d'Estramadure, fur la rive droite du Tage, entre Portalegre au fud-eft, & Leyria au nordouest & à fix lieues de Tomat, avec titre de duché & un château muni de tours. Il y a quatre paroiffes & quatre couvens, & fes habitans qui font environ au nombre de mille, jouiffent du privilege de députer aux états. Son terroir eft abondant en fruits, & l'on voit aux environs quantité de beaux jardins. Le 12 d'Août 1718, le roi Jean Ve. donna la seigneurie d'Abrantes au marquis de Fontes. Long. 35, latit. 39, 22, Mémoires historiques fur les grands de Portugal par D. Ant. Cajetan de Soufa. * Corn. Dict. ABRECOUH. Voyez ABERCOUH. ABRENER, ABARENUM, bourgade d'Afie, en Arménie, à cinq lieues & au nord de Nacchivan. Les habitans de ce lieu & des sept villages voisins, suivent la religion romaine. Leur évêque & leurs curés font dominicains, & font le service en langue arménienne. Abrener, en cette langue, veut dire plaine fertile. Ce fut un religieux italien de cet ordre qui rangea cette contrée sous l'autorité du pape dans le XIIIe Hécle. Plus de vingt villages des environs s'y étant rangés de même, retournerent enfuite à l'obéissance du patriarche d'Arménie, & reprirent la religion qu'ils avoient abandonnée. Ceux qui persistent dans celle de Rome, font exposés à de grandes avanies par la persécution de ce patriarche & des gouverneurs de Nacchivan. L'an 1664 un autre dominicain italien alla en Perse en qualité d'ambassadeur du pape, dont il apporta des lettres au roi de Perse, ainsi que de plusieurs fouverains d'Europe. Le roi, à qui il fit d'affez grands préfens, confentit que ces villages catholiques romains envoyassent tous les ans au trésor royal leurs tailles, & tout ce qu'ils étoient obligés de payer d'impofitions annuelles, sur le pied qui s'en trouveroit couché dans les registres de l'intendant & receveur général de Médie; moyennant quoi le gouverneur de Nacchivan les reconnoîtroit pour indépendans de sa jurisdiction, & ne feroit aucune levée dans leur territoire. Ce qu'ordon na là-dessus le roi de Perse, ne les a pas mis à couvert de la violence des régens de Nacchivan, qui leur ont fait souvent enlever l'argent qu'ils envoyoient au tréfor royal, pour se venger des plaintes qu'ils avoient faites d'eux au roi Abbas; & manquant d'appui, ils n'ont pû tirer raison de cette injuftice. Il y a dans cette bourgade un monaftere de même nom, & c'est là que l'archevêque des Arméniens catholiques fait fa résidence. * Char din, voyag. tom. 2. ABRÉ-OJOS, (a) Ce mot qui ne fignifie autre chofe les yeux, eft le nom qu'on a donné à divers écueils de la mer; comme pour avertir les pilotes du danger qu'il y a d'en approcher. De l'Ifle (b) écrit ABROXO, le nom de l'ifle ou écueil qui est entre les Lucaies dans l'Amérique septent. au 22 d. de latit. au 308 de longit. & à seize lieues de la côte feptentrionale de l'ifle de S. Domingue. Les Espagnols l'appellent Maxos de Babueca. Cet écueil qui peut avoir vingt lieues com munes dans sa longueur, & un peu moins dans la largeur, est aussi nommé par les François le mouchoir carre, à caufe de sa figure. Voyez ABRO-LHOS. * (a) Univ. terr. Orbis. in voce APERI OCULOS. (6) Carte du Mexique. ouvrez ABRES, ou les Abres, bourgade de France, dans le Dauphiné, fur la route de Lyon à Montmelian, entre la Tour du Pin & le pont de Beauvoisin, à deux heures de chemin de cette derniere ville. De l'Ifle, Tabula Delphin. l'appelle en latin Bastida des Abretio. * Atlas de Sanfon. ABRIA, est le nom latin que portoit la province d'Ecoffe, que nous appellons LOCHABER, ou LOCHABIR. ABRICATENI: ce nom a été écrit par la faute de quelques copiftes, au lieu d'Abrincateni, habitans d'Abrincata, ville ancienne de France, dans le pays qu'on appelle aujourd'hui l'Avranchin. * Had. Valefii. Notit. gallic. ABRIDA, partie de la Mauritanie, que les latins ont nommée Gaditane. Ce fut là, comme dit l'Anonyme de Ravenne, 1. 3, c. 11, que les Vandales, défaits en Áfrique par Belifaire, se sauverent, & n'oferent plus paroître. ABRIETA, ville dont parle Ptolomée, & qu'il donne aux Jaziges Metanaftes. Ses interprêtes croyent que c'est aujoud'hui Agria ville de Hongrie. Voyez ce mot. ABRINCA, nom latin de l'Aar. 1. ABRINCATÆ, ville ancienne de l'Armorique. Grégoire de Tours en parle, l. 9, c. 20. Diverses notices en font mention, la plupart la nomme Civitas Abrincatum, ou la ville des Abrincates, & elle occupe le troisieme rang dans la feconde Lyonnoise. Une autre notice la nomme Civitas Abrincatarum. Orderic, 1. v, parle d'Abrinca. C'est aujourd'hui AVRANCHES. ABRINCATES, nom latin que portoient les peuples qui habitoient le pays dont le nom moderne est l'Avranchin. ABROBANIA, ville de Transilvanie. Quelques-uns l'écrivent ABRUCHBANIA, d'autres ABRUCKBANIA. On la nomme en latin Autariarum. Elle est située, felon Davity, fur la riviere d'Ompay, en tirant au fud, vers les montagnes voisines de Claufenbourg, au-dessus d'AlbeJulie. Les Allemans la nomment TSEMBERG. Dans la carte de de l'Isle dressée sur les observations de M. le comte Marfilli, curieux & favant obfervateur de l'hiftoire naturelle & géographique de la Hongrie, & des pays adjacens qu'il a parcourus avec des yeux très-philofophiques, ce lieu eft nommé Abrobania, & placé dans le comté de même nom, sur une petite riviere qui se vuide dans le Marisch, & que cette carte appelle Aranias. Il est situé à l'orient de la montagne Vulkan, au nordquest, & à neuf & demi lieues communes de Weiffenbourg, & environ à onze lieues communes de COLOSWAR, au fud de cette derniere. ABROBANIA, petite contrée de la Transilvanie, avec titre de comté. Elle est bornée au septentrion par le comté de Coloswar, à l'orient par ceux de Torda & de Weissenbourg, au midi par ce dernier & par celui de Zarand, qui l'enferme aussi du côté de l'ouest, & enfin par une chaîne de montagnes qui la séparent de la Hongrie. Elle peut avoir sept lieues & demi de longueur du nord au fud, & douze d'occident en orient. Les montagnes qui font du côté de la Hongrie ont des mines d'or. Tome I. Cij 1. ABROLHOS, ou Os ABROLOS: les François écrivent Abrolles. Ce mot a la même origine & la même fignification qu'Abre-Ojos. Ce nom le donne sur les cartes, principalement à trois écueils. Le premier est au couchant méridional de Brava, l'une des ifles du Cap verd, à 349 d. de longitude, & à 14 d. de latitude septentrionale; il est accompagné de trois autres écueils aufli nommés Abrolhos, dont l'un est au midi oriental, & l'autre au midi occidental, tous deux vers le 12 d. de latitude. Le troisieme est au midi de ce dernier. Le capitaine Cowley, dans fon voyage, regarde comme chimeriques les bancs qu'il appelle Abrottios, & qui font, dit-il, marqués dans les cartes, fous le treizieme degré de latitude septentrionale. Je n'ai, dit-il, jamais trouvé personne qui les eût vûs. J'ai même oui dire à un Portugais, qui avoit fait seize voyages au Bréfil, en qualité de pilote de la carraque du roi de Portugal, qu'il n'y avoit rien de tel; & divers Hollandois qui avoient tenu plusieurs fois la même route en allant aux Indes orientales ou à leur retour, me l'ont aufli confirmé. A ce compte ces Abrolhos pourroient bien être un effet de la politique des premiers conquérans du Bréfil. * Atlas de de l'Isle. 2. ABROLHOS, autre écueil vers l'équateur, par les 348 d. de longitude, entre le Penedo ou rocher de San Pedro, & l'ifle de Fernand de Norogna. On le rencontre fur la route d'Europe à Fernanbouc. 3. ABROLHOS, (2) banc de sable & roches de la mer du Bréfil, entre Porto Seguro & Spiritu Santo. Cesécueils font renommés par le naufrage de plusieurs vaisseaux, ce qui oblige tous les pilotes à s'en éloigner le plus qu'ils peuvent. Ils s'étendent en pleine mer par une fort longue Yuite. Il y a cependant plusieurs canaux où les navires peuvent paffer, pourvu qu'on use d'une grande prévoyance. On a découvert que la mer est affez profonde, non-feulement auprès de la côte du continent; mais on a aussi pallé entre les rochers à fix ou sept lieues de la terre ferme, où sont quatre petites isles que les Portugais appellent Monte ou Ilha de Piedras, Ilha Seca, Ilha dos pafferos, & Ilha de Meo. Deux de ces ifles, savoir, tha Seca & Ilha de Piedras, font plus en dehors. A leur côte occidentale il y a un canal navigable ouvert, & on peut côtoyer fans danger les deux autres qui font en dedans, tant d'un côté que de l'autre, en y prenant garde de fort près. Ces rochers sont presque à fleur d'eau, ou fort peu couverts à haute marée. Lorsqu'elle s'est retirée, ils levent de hauts sommets, & font moins à redouter, parce que les flots qui brisent avertissent affez à tems du danger ceux qui s'en approchent. Hors de ces mêmes rochers la mer est assez profonde. Pyrard qui les appelle ABROILLES, dit (b) qu'ils font sous le 18 d. de latitude méridionale, ce qui s'accorde avec la position de M. de l'Ifle, & qu'ils ont environ 70 lieues de longueur. Il ajoute que si on s'y embarrassoit sans les doubler, il seroit difficile d'en fortir. Cela est cause, dit-il, que les navires qui vont aux Indes, pour s'éloigner de ces bancs, tombent trop avant de l'autre côté vers la Guinée, où non-feulement l'air est fort mal fain, mais où il se trouve tant de calmes & tant de courans, que le plus souvent les vaisseaux se perdent. Ainsi c'est aux bons pilotes à prendre garde de ne pas trop approcher de la côte de Guinée, & aufli de ne pas s'aller jetter dans les écueils des Abroilles, vers le Bréfil. En prenant bien ses mesures, il se trouve affez d'espace; car on compte à peu près mille lieues de la côte d'Afrique à la côte du Bréfil. * (a) Corn. Dict. Laet. Defcr. des Indes occ. 1. 15, c. 20. (b) Voyage de Francois Pirard, I. p. 1, c. I. Le Pere Riccioli fait un dénombrement plus étendu des Abrolhos, avec leurs positions, felon son syste me que j'expliquerai plus bas. Remarquez, 1. que l'S veut dire latitude septentrionale, & qu'où elle n'est pas, la latitude se prend vers le midi. 2. Que ce géographe compte les longitudes de l'ifle de Palme, la plus orientale des Canaries; ce qui met une différence entre ses longitudes & celles des géographes, qui font passer leur méridien par l'extrémité occidentale de l'ifle de Fer. ABRON, rivière de France. Elle a sa source dans le Bourbonnois, à une petite demi - lieue, & à l'orient d'hiver de Genestines. De-là elle coule dans le Nivernois, arrose Dorne, g. Thoury fur Abron, d. Lurcy sur Abron, g. & formant un affez grand circuit vers l'occident & le nord, elle se recourbe vers l'orient septentrional, & va se joindre à la Loire entre Avril & la Motte. Davity prétend qu'elle se joint à l'Acolin, avant que de se perdre dans la Loire. * Atlas de Blaeu. ABROTONE, en latin Abrotonum. Voyez TRIPOLIS. I. ABROVS OU ABROS, montagne de Perse proche la, ville de Hamadan. Elle a été autrefois remplie de Pyréés ou temples, dans lesquels les mages entretenoient un feu qu'ils adoroient. On la nomme communément AL 4-25. 21 21 0. 50. 97 129 15. 311 312 ٢٠ 20. BROS, par corruption. * D'Herbelot. Bibl. Orient. ABRUNTIUM, OUAVRUNTIUM, est le nom latin d'un an cien château d'Italie qu'on appelle aujourd hui AVRONZO ABRUZZE, région du royaumede Naples, en latin Aprutium. Elle comprend aujourd'hui, en tout ou en partie, les pays qu'occupoient anciennement plusieurs peuples réunis sous les noms de Sabins & de Samnites. Elle est borne au nord-est par le golfe de Venise, au midi par le comtat de Molise & par la terre de Labour, au couchant par la campagne de Rome, & au nordouest par la Marche d'Ancone. On la divise aujourd'hui en Abruzze ultérieure, & en Abruzze citérieure. L'ABRUZZE ultérieure a pour bornes du côté du nord ouest la Marche d'Ancône & le Duché de Spolette, au fudouest, la Sabine & la Campagne de Rome; au fud-eft l'Abruzze citérieure, & au nord-est la Mer-Adriatique. Les principales villes font Aquila, capitale, Atri, Civita di Penna, Teramo, Civita di Cali, autrement Civita Ducale, Campli ou Campoli. Les moindres villes ou bourgs font, Giulia Nuova Civitella, Montorio, Acumoli, Amatrice, Ciyita Reale, Civitella di Fronte Interdoco د Leonessa, Amiterno rovinata, Forcone destrutta, Colalto, Tagliacozzo, Scurcola, Albi, Cefe, Magliano, Celano, Aiello, Gagliano, Capistrano, Rojciano, Cafa Nova, Civita Sant Angelo, & Spoltore. Il y a trois lacs: favoir, Lago di Celano, Barisciano & Paterno. Les rivieres font, Velino, Turano, Garigliano, Tronto, Vibrato, Salinello Tordino, Uomano ou Umano, la Piomba, la Nora, & Pescara. Cette province est froide & montagneufe, étant traversée par l'Apennin; cependant elle ne laiffe pas d'être fertile en bled, en fruits, & fur-tout en fafran. Il y a cinq évêchés, qui font, Aquila, Atri, Campli, Civita di Penna & Leramo. Ce pays jouit d'un air très-fain, & nourrit un fort grand nombre de bêtes, tant domestiques que sauvages. Les habitans font adonnés au trafic, ou s'occupent à faire des draps. * Briet, parall. part. 2, 1. 6. ABRUZZE CITERIEURE, est bornée à l'oueft & au nord-ouest, par l'Abruzze ultérieure, au nord-est par la Mer Adriatique; au fud & fud-est par le comtat de Molife, & au fud-ouest par la terre de Labour en partie. Ses principales villes (2) font Chieti, Lanciano, Sulmona, Ortona à Mare, & Civita Burella ou Borella. Les lieux moins considérables font, Pescara, Francavilla, Caramanero ou Caramanico, Bocchianico, Archi, Torricella, Monte Dorifo, Paglieta, Sanbuono, Guasto di Amone, Penna, Colle Meffo, Bafecolico, Agnone, Palena, Forca Palena, Civita Luparella, Rocca quinque migla, Rocca del Raffi, Scontrone, Castro di Sangro, Alfidena la Viletta, Pentini ou Pentinia, Anverfa, Popolo, il Morone, San-Spirito & Pratola. Outre l'Apennin, il ya deux autres montagnes, savoir, Monte Maiella, & MonCavallo. Les rivieres de cette province font la Pescara, la Lenta, le Foro, le Moro, le Feltrino, le Sangro, l'Afinella & le Trigno. Il y a deux archevêchés, savoir, Chieti & Lanciano, & trois évêchés, qui font, Sulmona, Civita Borella & Ortona à Mare. L'air de ce pays (b) est froid, mais fain, & le fommet du mont Maielle eft toujours couvert de neige qui enveloppe les passans, & les étouffe dans la plaine qui est de cinq milles, s'ils ont le malheur de s'y rencontrer durant le combat des vents. Ce pays ne laisse pas d'être fertile, & produit force bled, ris & autres fortes de grains, du vin, de Thuile, quantité de fruits, & fur tout une grande abondance de très - bon fafran. Ses bois nourriffent force venaison & beaucoup de loups & d'ours. te L'Abruzze (c) est ainsi distinguée en ces deux provinces, par la riviere de Pescara, qui sépare l'ultérieure d'avec la citérieure. Les armes de cette contrée font, felon Scipion Mazella, d'afur à trois montagnes d'or furmontées d'un aigle d'argent. * (a) Briet, parall. p. 2, 1. 6. (b) Corn. Dict. (c) Ortel. Th. 1. ABS, riviere d'Allemagne. Voyez ABENSBERG. 2. ABS, ville ancienne de France, autrefois capitale du Vivarais. On la nommoit en latin Alba Helviorum. Plusieurs (2) bons écrivains la nomment Ars, qui dérive de Aipibus. Elle étoit à deux lieues de Viviers, & fon fiége épifcopal la rendoit considérable. Il y reste encore plusieurs marques d'antiquité. Caroc, Roi des Vandales (b) la ruina vers l'an 410 ou 411, qu'il fit une irruption dans les Gaules à la tête d'une armée compofée d'Alains, de Sueves, de Quades, de Marcomans, d'Hérules, de Turcilinges, d'Allemans & de Saxons. Auxonius, qui étoit Evêque d'Abs, en transféra le fiege à Viviers, qui n'étoit pour lors qu'un simple bourg, & voulut que ce lieu-là portât le nom de la ville d'Abs, qui avoit été faccagée, ce qui fut pratiqué quelque tems. Cela est cause de l'erreur de ceux qui veulent que Viviers ait été Alba Helviorum. C est sur les masures de la Ville d'Abs qu'est aujourd'hui le village d'Abs, nommé dans les vieux actes, Sanctus Petrus de Alpibus. D'Audifret (6) marque ce faccagement en 411, & nomme cette ville ALBA AUGUSTA, & ajoute que Sanfon l'a prise mal-à-propos pour Viviers. Cependant Hadrien de Valois entreprend (c) de réfuter ceux qui diftinguent Alba Helviorum de Viviers, attirés par la reffemblance du nom, savoir Scaliger le fils, qui dans la notice de la France, a avancé le premier, comme une vérité indubitable, que l'Alba Helviorum de Pline, & l'Albaugufta Helicocorum de Ptolomée font la même ville qu'Aubenas. P. Mafson, cité par le même Hadrien de Valois, dit qu'Alba Helviorum eft Albs ou Alb, lieu peu distant de Viviers dans le Vivarais; mais qu'Alba ayant été dé truite par Crocus, roi des Allemands, l'évêché fut tranfféré à Viviers. Hadrien de Valois ajoute que ce font des conjectures qui ne font fondées sur aucun témoignage des anciens, puisqu'aucun d'eux n'a fait mention de la deftruction d'Alba, ni de la tranflation du fiége; & il en conclut qu'Alba Helviorum & Vivaria ou Vivarium font deux noms d'une même ville. Hierome Surita reniarque fur Antonin qu'elle est simplement nommée AUGUSTA par cet auteur. Jean Poldo d'Albenas, dans fon difcours historial de l'antique cité de Nismes, imprimé in-folio à Lyon en 1569, croit que cet Alba eft Albi, & Dalechamp, dans ses notes fur Pline, 1. 14, c. 3, croit que c'est Aubenas de Vivares. Le P. Hardouin, qui dans ses notes fur Pline, admet la tranflation du fiége d'Alba à Viviers, prétend que c'est Aps fur le Rhône. * (a) Audifret, t. 2, pag. 274.(b) Bangert. in Helmold. Chr. Slav. p. 9. (c) Notit. Gall. p. 244. ABSA, grand bourg de Thrace. Il est situé près d'Andrinople. Voyez ABASA. ABSALUS, ancienne ville de Grece. Voyez APSALUS. 1. ABSARE, riviere d'Afie dans la Colchide. Elle a fa source dans les montagnes nommées par les anciens Pariadri, & fon embouchure dans le Pont Euxın. M. de l'Ille l'écrit Apfarus dans son Théâtre Historique. Pars Orient. C'est auffi la maniere dont Scylax de Cariande, & Arrien dans son Périple du Pont Euxin, l'écrivent par un 4. Pline la nomme Abfarum. 2. ABSARE, ancienne ville d'Afie, à l'embouchure de la riviere de même nom. Pline, Nat. 1. vj, l'appelle ville forte, ou Caftellum, & dit qu'elle étoit fituée à cent quarante mille pas de Trebifonde. Arrien en fait aufli mention dans fon Périple du Pont-Euxin, Geog. veter. ox. t. 1. mais il donne ce nom à tout un territoire, & il dit qu'on l'appelloit autrefois Abfyrte d'Abfyrtus, qui y fut tué par Médée, & dont on y montroit le tombeau, mais que ce nom a été corrompu par les barbares, felon leur coutume. Il compte environ quinze stades d'Abfare à Acampfis. Procope, Hift. Mifcel. c. 2, en parle plus au long. Voici ses paroles de la traduction de M. Coufin. Il y a un petit pays proche de Rizée, entre les Laziens & les Romains, qui est habité par un peuple libre.... il y a dans ce pays une ancienne ville nommée Abfare, on l'appelloit autrefois Absyrte; & elle avoit riré ce nom d'un homme qui y fut traité inhumainement: car on dit qu'Absyrte y fut tué par la cruauté de Médée & de Jafon. Il est sans doute que ce fut le lieu de la mort d'Absyrte; mais la suite des fíécles & les différentes fuccessions des hommes en ont corrompu le nom & nous l'ont transmis tel qu'il est aujourd'hui. On voit encore le tombeau d'Absyrte proche de cette ville, du côté d'orient. Autrefois elle étoit fort peuplée & fermée de murailles; elle avoit un cirque & les autres ornemens publics qui font les marques des grandes villes. Il n'y reste maintenant que des ruines de ces anciens bâtimens.... On dit que ce pays avoit des garnisons Romaines fous le regne de Trajan. (Arrien, que Procope paraphrafe dans cette description, dit positivement à cet empereur qu'il y avoit à Abfare cinq cohortes auxquelles il avoit faic payer les montres, qu'il avoit auffi visité les armes, les murs, les foffés, les malades & les magasins.) Il eft maintenant (du tems de Procope) habité par des peuples qui ne relèvent ni des Romains, ni des Laziens. Néanmoins , comme ils font profeffion de la religion chrétienne, ils reçoivent des prêtres qui leur font envoyés par les évêques des Laziens. Ils font amis & alliés des uns & des autres, & ils leur fervent de guides dans leurs voyages. Lorsque les Romains envoyent des ambassadeurs aux Laziens, ou ceux-ci aux Romains, ce font ces peuples (d'Absare) qui les paffent dans leurs barques. Ils ne payent point de tribut. A la droite de leur pays il y a des montagnes entrecoupées & comme fuspendues en l'air, & une vaste solitude au-delà de laquelle habitent les Perfaméniens & les Arméniens qui dépendent des Romains, & qui s'étendent jusqu'à l'iberie. Depuis Absare jusqu'à Petrée, & jusqu'aux frontières des Laziens où le Pont Euxin finit, il y a pour une journée de chemin. Baudrand, édit. de 1682, fait d'Abfarum & d'Abfarus deux articles & deux lieux différens, dont il met l'un dans la Cappadoce sur l'autorité de Pline, & l'autre en Arabie ; & à cette occafion il allégue T |