mais dans la notice des dignités de l'Empire, cette ville est appellée Vindomana; & dans Jornandès, (Rer. Getic. c. 50, ) Windomina ou Vindomina d'où apparemment a été formé le nom moderne Wien, dont les françois ont fait celui de Vienne, ou Vienne en Autriche. Cluvier a cru que l'M dans ce mot étoit plus ancienne que le B, que suivant la différence des dialectes on a dit Vindonana Vindomana, ou Vindomona; & qu'enfin on a changé I'M pour le B. Mais ce sentiment ne peut être appuyé d'aucune preuve solide; au contraire les auteurs qui écrivent Vindobona, font antérieurs à ceux qui disent Vindomina. Ptolmée, 1.2, c. 15, qui nomme cette ville Juliobona, ce que quelques uns regardent comme une faute, du moins pour les premieres syllabes, ne finit pas le mot par Bura, mais par Μωνα. On ne fait rien de certain touchant l'origine de cette ville, dont personne ne fait mention avant Ptolomée; & Velleius Paterculus, 1.2, c.109, donne à entendre qu'elle ne subsistoit pas du tems de Tibére, ou que du moins elle n'étoit pas alors fort considérable; car il dit que Carnutum , ou Carnuntum, étoit la place des Romains la plus voisine du royaume de Norique. Or il s'enfuit de-là qu'il n'y avoit aucune ville confidérable entre Carnuntum & les confins du Norique, du tems de Velleius Paterculus, autrement Carnuntum n'auroit pas été la place la plus proche de ce royaume. Mais fi Carnuntum fut originairement plus célebre que Vindobona , cette derniere ne laissa pas de devenir dans la suite une place d'importance, puisque dès le tems de Prolomée, l. 2, c. 15, la dixieme légion Germanique y étoit en garnison; & peut-être y avoit-elle été transférée de Carnuntum. D'anciennes inscriptions trouvées à Vienne, disfent la même chose. Elles font rapportées par W. Lazius, 1.1, R. V. c. 6, & il y en a une entr'autres où on lit ces mots. L. Quirinaris Maximus Trib. milit. Lex. x. Germ. Les historiens des fiécles barbares ont donné à cette ville différens noms, comme Ala-Flaviana, Caftra Flaviana, Flavianum, & Fabiana. Voyez VIENNE-EN-AUTRICHE. VINDOGARA. Voyez VIDORATA. VINDOGLADIA, VINDUGLADIA, Ou VINDOCLADIA, ville de la grande Bretagne. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de Caleva à Uriconium, entre Sorviodunum & Durnovaria, à douze milles du premier de ces lieux, & à huit milles du second. Il y en a qui veulent que ce soit aujourd'hui Hulphord, au pays de Galles; mais selon Camden, c'est Winburnminster en Dorsetzhire, Voyez WIN BURNMINSTER. VINDOMAGUS, ville de la Gaule Narbonnoise: Ptolomée, l. 2, c. 10, la donne aux Aricomii, ou Arecomici. VINHAES, ville de Portugal. Voyez VIGNAIS. VINDOMANA. Voyez VINDOBONA. VINDOMORA, ville de la grande Bretagne : l'itinéraire d'Antonin la marque sur la route du Retranchemeut au Prétoire, entre Corstopitum & Vinovia, à neuf milles du premier de ces lieux, & à dixneuf milles du second. A deux ou trois milles de New-Castle, il y a un petit village nommé Wallefend, ce qui fignifie la fin ou le bout de la muraille; quelques-uns prétendent que c'est l'ancienne Vindomora, ou Vindobala, qui vouloit dire la même chose. Cependant Galle veut que Vindomara soit présentement Dolande. C'est la notice des dignités de l'Empire, qui employe le nom VINDO BALA. VINDOMUM ou VINDONIUM, ville de la grande Bretagne, selon l'itinéraire d'Antonin, qui la marque sur la route de Caleva à Viroconium, en passant par Muridunum. Elle étoit entre Viroconium & Venta Bulgarum, à quinze milles du premier de ces lieux, & à vingt & un milles du second. C'est aujourd'hui Farnham sur le Wey, selon Weffeling. Cependant Camden veut que ce soit Silcefter, au comté de Southampton. VINDONI-CAMPI, ou VINHAES, ville de Portugal. Voyez VIGNAIS. VINDONISSA, ville de la Gaule Belgique. Au lieu de Vindonissam Leg. Quelques manufcrits de l'itinéraire d'Antonin portent Vindonis Leugas, & d'autres lisent Vendonissa Leugas, Vindones Leugas, Vindones Leugas, & Vindones Leg. La question est de savoir fi l'itinéraire d'Antonin compte en cet endroit par lieues, ou fi par Leg, il veut dire fimplement que c'étoit la résidence d'une légion. Il y a des sentimens pour & contre. Ce qui paroît certain, c'est qu'il y avoit à Vindonissa une légion, & Tacite nous apprend que c'étoit la vingt & unieme, me, & la même chose semble prouvée par l'infcription qui a été trouvée dans ces quartiers. ... CLAUDI O PIMNO NEDICO LEG. XXI. CLAUDIÆ QUIET Æ EJUS ATTICUS PATRONUS. On juge que Vindonissa, nommée Castrum VindonisSense, dans la notice des villes des Gaules, est aujourd'hui Windisch. Voyez ce mot. Le territoire de cette ville, ou plutôt la plaine des environs, est appellée Campi-Vindoni, dans le panégyrique de Constantin, in Eumen. Panegyr.c.4&6, où il est dit que fon pere, Constance, donna diverses batailles contre les Germains. VINEMAGUM, village de Neustrie. Ortelius dit qu'il en est parlé dans la vie de saint Loup de Sens. VINENSIS, fiége épiscopal d'Afrique. On conjecture qu'il étoit dans la province Proconsulaire; parce que la fignature de Fructuosus, Vinenfis Episcopus, se trouve au bas de la lettre synodique, que les évêques de cette province écrivirent dans le concile de Latran, sous le pape Martin. Il est fait mention de ce siége, dans la conférence de Carthage, n. 128. Parmi les évêques, qui assisterent au concile de Cabarsusa, on trouve Faustinus, évêque donatiste, qui se dit Episcopus Binenfis, pour Vinenfis. Voyez VIVA. VINETA, ancienne ville d'Allemagne, dans le cercle de la Haute-Saxe, capitale de l'isle d'Ufedom. C'étoit une ville très-confidérable; mais elle a été submergée, & on n'en voit plus aucune trace. VINETZ, lieu de France, dans la Champagne, élection de Châlons, à une demi-lieue de cette ville, sur le bord de la Marne. Il y avoit ci-devant, dans ce lieu, un prieuré de Bénédictines, qui a été transféré à Châlons. Ces religieuses gardent le nom de Bénédictines de Vinetz. Elles dépendent de l'abbé de Molême, qui nomme la Prieure. VINEUIL, bourg de France, dans le Blaifois, élection de Blois. Ce bourg est très-peuplé. VINGENNA, fleuve de la Gaule, selon Fortunat & Grégoire de Tours, qui disent que ce flouve se jette dans la Loire; & Papire Masson, de Fluminib. Franciæ, p. 80 & 86, qui la nomme Vigenna, remarque que dans le Limousin, où elle prend sa source, on lui donne le nom de Vignana. C'est aujourd'hui la Vienne. Voyez VIENNE 1, • VINGIUM, ou BINGIUM. Voyez BINGEN. VINIANA. Voyez VIANA 1. 1. VINIOLÆ, ou VINEOLE, lieu de l'isle de Sardaigne. L'itinéraire d'Antonin le marque sur la route de Portus Tibules à Carali, entre Fanum Carifi & Sulci, à quinze milles du premier de ces lieux, & à trente-cinq milles du second. Dans une autre route, qui va de Tibulæ ou Portus Titulis à Sulci, on trouve une autre Viniola, Vincolæ ou Avincola, entre Tibula & Erucium, à douze milles de la premiere de ces places, & à vingt-quatre milles de la feconde. Je dis que c'est une autre Viniola; parce qu'il est impossible qu'un lieu, qui étoit à douze milles de Tibula, ne fût qu'à trente-cinq milles de Sulci, Tibulæ étant à un bout de l'Isle, du côté du Nord, & Sulci à l'autre bout, au Midi. 2. VINIOLÆ, lieu d'Espagne, chez les Carpétains. L'itinéraire d'Antonin en fait mention, & le place entre Accatucci & Mentesa Bastia, à vingt-huit milles du premier de ces lieux, & à vingt milles du second. VINIUS, fleuve d'Italie, au voisinage de la ville Cafinum, felon Varron, l. 3, Rei Rustic. c. 4; mais on prétend que cet endroit de Varron est corrompu, & qu'au lieu de à Vinio, il faut lire ab imo. En tout cas, si on retient l'ancienne leçon, le nom moderne est déja trouvé: Ortelius & Baudrand difent que c'est Fiume di San Germano. VINNIUS. Voyez VINDIUS 1. VINNOVIUM. Voyez BINCESTRE & VINO VIA. VINO, (Rio del) ou RIVIERE DU VIN, riviere de l'Amérique septentrionale, dans la Louisiane. C'est une petite riviere, qui se jette dans Rio de Bagres, près du confluent de cette derniere, avec Rio Hondo. Elle a pris son nom des vignes sauvages, que ceux qui l'ont découverte ont trouvées près de ses bords: elle n'a pas plus de vingt lieues de cours. VIGNOLASCA, ruisseau de la Ligurie, selon Ortelius, qui cite une ancienne inscription, confervée à Gênes. VINOVIA, VINONIA & VICONIA, ville de la Grande-Bretagne. Elle est placée, dans l'itinéraire d'Antonin, fur la route du Retranchement au Prétoire, entre Vindomora & Cataractoni, à dix-neuf milles du premier de ces lieux, & à vingt-deux milles du second. On convient que c'est aujourd'hui Bincestre, ou Binchester, près de la Were, un peu audessus de Bishops-Auckland. On y voit, sur un côteau, les ruines de cette ville, avec des restes de murailles & de fortifications. On y a trouvé quantité de médailles, avec des inscriptions, entr'autres, celleci, faite à l'honneur des Déesses meres: Cette ville est la même que Ptolomée, l. 2, c.3, nomme Vinnovium, Binonium ou Vinovia, & qu'il donne aux Brigantes. VINOVILOTH. Ce nom se trouve entre ceux de divers peuples barbares de la Scandinavie, rapportés par Jornandès, de Reb. Getic. t. 3, p. 10, éd. Vulcanii, & qui pour la plupart sont corrompus. VINS, lieu de France dans la Provence, sur la Caranne, viguerie & recette de Brignolle. Cette terre fut érigée en marquisât l'an 1641, en faveur de François, baron de Forcalquier. VINSACUM & VINSATUM. Voyez VEGE SATUM. VINSCHACHT, lieu de la haute-Hongrie, au voisinage de Schemnitz. Il y a dans ce lieu une mine confidérable. Voyez SCHEMNITZ. VINTAIN, ou BINTAIN, riviere d'Afrique, au midi de celle de Gambie. Elle prend sa source près de l'endroit où la riviére de Karamanka prend la fienne, arrose la ville qui porte son nom, & se jette dans la Gambie, une lieu au-dessus du Jamesfort. L'entrée en eft facile, & le canal profond, ses rives offrent sur la droite des collines chargées de grands bois, & fur la gauche de vastes plaines, ou des prairies qui s'étendent à perte de vue. NTAIN, ou BINTAM, ville d'Afrique dans le royaume de Fonia, au midi de la riviere de Gambie, fur la rive gauche de la riviere de même nom au pied d'une coline, & couverte d'arbres qui garantiffent les maisons de l'ardeur du soleil. Outre les Flups qui habitent cette ville, on y voit des Anglois, & quantité de Portugais; ceux-ci s'y sont fait des établissemens, & ont une fort belle église. Le principal commerce est en cire, ivoire, & cuirs. Voyage de Brue en Afrique, carte de la Gambra par le capitaine Leach 1732. VINTANA, ville de l'ifle de Ceylan, au Royaume de Candy, fur la riviere de Trinquamade, à neuf lieues de la mer, à vingt & une de Batecalo, à neuf de Candy, & à deux d'Allemagne de Sigales, Cingales ou Cigales. Il y a à Vintana une grande Pagode à cent trente pas de circuit. Elle est belle, bien exhauffée, toute blanche, & dorée par le haut, ayant la figure d une pyramide carrée vers la pointe, & tout le reste jusques-là s'élevant en ovale. Il y a encore d'autres Pagodes, & une espèce de cloître, dont lesreligieux sont vérus de jaune, & qui vont par les rues avec de grands fombareros que quelques-uns se font porter par des esclaves. Ils se font rafer la tête comme les moines de l'Europe, excepté qu'ils n'ont point de couronne. Ils marchent le chapelet à la main, marmorant ou lifant quelques prières. Cesreligieux font respectés de tout le monde. Ils font exempts de tout travail & de toutes charges. Leurs couvens font comme ceux de l'Europe, ayant leurs cloîtres & diverses chapelles particulières qui font dorées, & où l'on voit des figures d'hommes & de femmes, qu'on prétend avoir vécu faintement. Ces statues font ornées d'habits dorés; on fait brûler devant elles jour & nuit des chandelles de cire mises fur des autels, où il ya de grands chandeliers foutenus par des figures d'enfans nuds. A toutes les heures il vient des religieux faire leurs prières dans les chapelles, & y faire le Sombayo, c'est-à-dire se coucher tout plat fur la terre, & en se relevant tenir les deux mains fur leur tête. Pendant le séjour que les Hollandois firentà Vintana, ils virent la célébration d'une de leurs fêtes, leur procession marcher par la ville. Le supérieur étoit assis sur un éléphant, véru d'étoffe d'or & d'argent, tenant de ses deux mains sur sa tête un sceptre ou un bâton de commandement d'or. Devant lui marchoient en ordre les autres reli gieux, au son de divers cornets, des trompettes, des cimbales, & au bruit des sonnettes & des baf fins, instrumens qu'ils ont l'art de bien accorder : on portoit aussi quantité de lampes & de torches allumées, de même que des cierges. Une troupe nom breuse d'hommes, de femmes & de filles alloit après eux. Avant que la procession commençât à marcher, & en revenant avant qu'elle rentrât dans le cloître, les filles les mieux faites danserent en diverses manieres, faisant quantité de postures & de gentillesses, & ayant tout le haut du corps nud, avec des ornemens moitié or & moitié pierreries aux bras aux mains & aux oreilles. Le reste de leurs corps étoit couvert de riches habits en broderie. * Voyage de la Compegnie, t. 4, p. 72, éd. Rouen. VINTEMILLE, ville d'Italie dans l'état de Gênes, fur la côte de la méditerranée, à l'embouchure de la riviere de Rotta, à huit milles de Monaco, à quinze de Nice, & à trente-cinq d'Albenga. C'est une ville épiscopale, connue en latin sous les noms d'Intemelium ou d'Albintemelium. Dès le septieme fiécle elle étoit évêché fuffragant de Milan. On honore dans la cathédrale des reliques de Saint Blaise, un doigt de Saint Nicolas, & la mâchoire de Sainte Catherine. Le pavé des maisons de la belle rue est fait de petites pierres rapportées ensemble, qui representent diverses figures rondes & carrées. Quand on a paflé le pont qui est sur la riviere, on trouve à gauche une église des religieux obfervantins. Un mille au-delà est un bourg nommé Bordighere, au bord de la mer, oùil y a un château fortifié. Vintemille a un petit port, avec un château, qui fait toute sa défense. Voici de quelle maniére Michelot, Portul. de la Médit. p. 66, écrit: environ quatorze milles à l'Est quart de Nord-est de Monaco, est la pointe de la Bordiguére; & deux milles vers le Nord-ouest de cette pointe, est la petite ville de Vintimille. Elle est fituée proche de la mer vers l'Est d'une grosse pointe, fur le bord d'une petite riviere où il y a un pont. Au-dessus de la ville de Vintimille, il y a une forteresse considérable par sa force & par sa situation. Sur la droite de la ville, on voit un village au bord d'une plage, dans une plaine; & tout proche, vers l'Est, il y a une autre petite riviere ou ravine d'eau. On pourroit mouiller avec desgaléres devant Vintemille, dansun beau tems. On y est à couvert des vents d'Eft-Nord-est, & Nord-eft par la pointe de la Bordiguére. * Magin, carte de la côte de Gênes. Commainville, table des évêchés. VINTIUM, ville des Alpes maritimes: Prolomée, l.3, c. 1, la donne aux Nérufiens. Ortelius croit que c'est la ville Ventia de Dion-Caffius. Le nom moderne est Vence. Voyez VENCE. Dans le fauxbourg de cette ville, on voit cette inscription à l'honneur de Gordien: CIVITAS VINT. DEVOTA NUMINI MAJESTATIQUE EJUS. Et une autre inscription faite à l'honneur de Trajan, finit ainsi : P. P. CIVIT. VINT. Dans une notice des Provinces, cette ville est appellée Civitas-Vintienfum, & dans une autre Civitas Vinciencium; & Grégoire de Tours, en parlant de la mort de Deutherius, évêque de Vence dit: Obiit Deutherius Vincienfis Epifcopus. VINTONIA, nom latin de la ville de Winchester en Angleterre. VINULI. Voyez VANDALI. VINUNDRIÁ, ville de la haute Pannonie: Prolomée, l. 2, c. 15, la nomme parmi les villes qui étoient éloignées du Danube. Lazius dit que c'est aujourd'hui Windischgratz, bourg de la Carniole; се qui peut être; mais il croit que c'est la ville Vindo mana de la notice des dignités de l'Empire, en quoi il se trompe, puisque Vindomana étoit la même que Vindobona. Voyez VINDOBONA. VINZA, petite ville de France dans le RoussilIon, sur le Let, au comté de Conflans. 1. VINZELA, ville de la Galatie, selon Ptolomée, l. 5, c. 4, qui la donne aux Tectosaces, & non aux Tolistoboges, comme le dit Ortelius, Thes. 2. VINZELA, felon le texte grec de Ptolomée, L. 5, c. 5, & Unzela, selon ses interprêtes, ville de la Pamphylie dans la Pifidie. Voyez UNZELENSIS. VINZELLES, lieu de France, dans la Bourgogne, bailliage & recette de Mâcon. C'est la premiere baronnie du Mâconnois. Ce lieu est situé en pays propre à la vigne. VIOL EN LAVAL, bourg de France dans le bas-Languedoc, recette de Montpellier. VIOLACENSIS-PAGUS, lieu de la Gaule, seIon Sidonius Apollinaris, 1.2, Epist. ad Maufirum, qui dit que ce lieu fut dans la suite nommé Martialis, & que les légions Juliennes y avoient leur quartier d'hiver. Un manufcrit, consulté par Ortelius portoit Vialafcenfis, au lieu de Violafcenfis, & Marcialis, au lieu de Martialis. VIOMENSES. Voyez VALENSES. VIOMÉNIL, Vio Manfilis, lieu du duché de Lorraine, au bailliage de Vosges. C'est une annexe de la paroisse d'Eclés. Son église est dédiée à Saint Barthelemi. Le village de Lerrin, les Verriéres du Toulois, Grandmont, la Pille, la Scie, & les deux Moulins, font des lieux qui dépendent de Viomenil. 2. VION, bourg de France, dans le haut-Vivarais, recette de Viviers. VIOR, fleuve de la Mauritanie Tingitane, selon Pline, 1.5, a I, Ptolomée c. f, le Dur; mais peut-être est-ce une faute de Copiste, qui aura mis Δ.υο pour B. Ce fleuve, selon le pere Hardouin, se nomme aujourd'hui Sus, & coule aux confins du royaume de Maroc. VIORUM-VALENTIA, ou VION-VALENTIA, ville d'Italie, au pays-bas des Brutiens, felon Ptolomée, 1.3, c. 1, qui la marque dans les terres. C'est la même que Vibo-Valentia & Hippone. 1. Voyez ces deux mots. VIPAO, bourgade d'Italie, dans le Frioul, au comté de Gorice, vers la source d'une riviere à laquelle elle donne fon nom. Cette riviere, qui traverse le comté de Gorice d'Orient en Occident, prend sa source dans les Alpes ou Mont Anos; & après avoir mouillé Vipao, S. Croce, & Lorenberg, elle va se perdre dans le Lisonso, entre Lucini & Gradisca. * Magin, carte du Frioul. VIPITENUM, ville de la Germanie: l'itinéraire d'Antonin la marque sur la route d'Augsbourg à Vérone, entre Velaidena & Sublavio, à trente-fix milles du premier de ces lieux, & à trente-deux milles du second. Il y a des manufcrits qui portent Vipetenum pour Vipitenum. On croit que c'est aujourd'hui Stertzingen bu Am-Luz, villages au pied du mont Brenner. VIPOTIANÆ. Voyez PTISCIANA. VIR, fleuve de l'Espagne Tarragonoise: Ptolomée, l. 2, c. 6, marque son embouchure entre le Promontoire où étoient les autels du soleil, & un autre Promontoire qu'il ne nomme point. On croit que c'est le fleuve Florius de Pline. Voyez FLO RIUS. VIRA. Voyez VIVA. VIRAGRUND, contrée d'Allemagne, dans la Suabe, felon Davity, qui dit qu'elle s'étend depuis la ville de Dinckelspiel, jusqu'à la forêt de Hoft; & qu'outre la ville de Denckelspiel, elle contient Elbwangen, Zebingen, & les villes & château de Kreilsheim, de Lauberhansen, de Hornberg, de Sultz, de Kirkberg, de Lowenfels, de Morbitein, de Langenbourg & autres, dont la plus grande partie est du duché de Wirtenberg. VIRBI-CLIVUS, coline d'Italie, & dont Perfe fait mention dans sa fixieme fatire, où il dit vers 56. accedo Bovillas Clivumque ad Virbi. Cette coline étoit, selon les commentateurs à quatre mille de Rome, sur le chemin qui conduisoit à Aritia, & au lieu nommé Ad nemus Dianæ. Elle avoit pris le nom d'Hippolite, qui y étoit honoré sous le nom de Virbius, parce qu'on croyoit qu'il avoit été deux fois homme, bis vir, c'est-à-dire deux fois vivant, Diane lui ayant rendu la vie. VIRBIUS, fleuve de la Laconie, selon Vibius Sequester. VIRCHI, fiége épiscopal de la Mésopotamie, sous la Métropole d'Edesse. La notice du patriarchat d'Antioche écrit Verchi, & donne à ce fiège le premier rang. VIRDO. Voyez VINDO. 1. VIRE, riviere de France, dans la Normandie, au diocèse de Coutances. Cette riviere qui sépare le Cotentin du Bessin, prend sa source dans la butte de Brinbel, en la paroisse de Chaulieu, au diocèse de Bayeux. Trois autres riviéres, Sée, Graine, & Noireau, ont leurs fources dans la même burte. Celle de Vire, après avoir traversé la ville qui porte son nom, le pont Bellanger, le bourg de Tessy, ou Teffey, pont Farcy, Sainte Sufanne, Saint-Lo, pont Hebert & Saint Fremont, fe décharge dans la mer aux Ve Saint Clément, qui est un petit Golfe guéable dans les basses marées, & qu'on appelle à cause de cela GUÉ OU VÉ DE VIRE, Vadum Viriæ. Les rivieres que la Vire reçoit dans fon cours, font Dattée, Virone, Brevogne, Drome, Quienne, Pouchiniére & Joigne. Le ruisseau de Fincel & celui de Chevry, qui vient de Villebaudon, tombent dans cette même riviere, entre Tessy & Pont-Farcy. 2. VIRE, ville de France, dans la basse-Normandie, au petit pays de Bocage, dont elle est la capitale, & dans le bailliage de Caen, dont elle est un des fiéges royaux. Cette ville située entre Saint-Lo Avranches, Mortain & Falaise, à douze lieues de Caen, à cinq de Condé, & à deux ou trois de SaintSever, n'étoit qu'un château jusqu'au tems du roi Philippe-Auguste, sous le pontificat d'Innocent III, qui l'appelle dans ses lettres Caftrum Viriæ. Ce château avoit pris son nom de la riviere de Vire, sur laquelle il avoit été bâti. Aujourd'hui la ville de Vire a quatre portes & de grands fauxbourgs. Ses murailles font flanquées de hautes tours, & accompagnées de fossés; mais son château est détruit. Elle n'a dans son enceinte qu'une seule paroisse sous le titre de Notre-Dame. Cette église, dont le clergé est compofé de plus de quarante prêtres, est grande, belle, & affez ornée. Celle de Saint Thomas, qu'on trouve dans un fauxbourg, est la paroisse primitive de Vire; mais on n'y baptife plus. L'église de sainte Anne, vis-à-vis l'Hôtel-Dieu, est une aide de la paroisse de Tallevane; & on trouve encore dans les fauxbours les couvens des Cordeliers, des Capucins des Bénédictines, des Ursulines, des Augustines qui gouvernent l'Hôtel-Dieu. Il y a aussi une commanderie de l'ordre de Malthe. Dans le donjon du château, les habitans ont fait élever une représentation du calvaire, qui attire beaucoup de curieux par la beauté & par la fingularité de l'ouvrage. La tour de l'horloge est aussi fort remarquable. * Longuerue, Description de la France, part. 1, p. 77. Corn. Dict. Mémoires dressés fur les lieux en 1702. Cette ville est le fiége d'un vicomté, d'un grenier à sel, d'une maîtrise des eaux & forêts, & d'une élection qui comprend cent quatre-vingt-quatre paroisses. Il y a outre cela un lieutenant de police & un maire: mais on n'y élit plus d'échevins. C'est un lieu d'un commerce considérable, qui confiste principalement en manufactures de draperies. On y voit une trentaine de moulins à eau, pour dégraisser les étoffes, pour faire du papier, & pour d'autres usages. Il s'y tient un gros marché le vendredi, & quatre foires dans l'année; la premiere, le vendredi d'après Pâques; la seconde, à la Saint Michel; la troisieme, à la Sainte Catherine; & la quatrieme à la Saint Nicolas. André du Chêne, rapporte dans ses antiquités des villes de France , que les habitans de Vire ayant tenu le parti des Anglois, obtinrent du roi Charles VII, une amnistie qui leur fut accordée au mois de Novembre 1450. Vire est sous l'évêché de Bayeux, à l'exception d'une rue nommée la rue du Pont, séparée du reste de la ville par la riviere. Cette rue est dans le diocèse de Coutances. Il est à remarquer que c'est de cette ville qu'ont pris leur nom les Vaudevires, forte de chansons que le peuple chante, & que par corruption on appelle aujourd'hui Vaudevilles. Elles furent inventées par Olivier Basfelin, foulon de Vire, & furent d'abord chantées au VAUDEVIRE, qui est le nom d'un lieu proche de Vire. L'élection de Vire n'a aucune riviere navigable: le climat en est très-froid; & les terres sont d'un mauvais fond, légeres & fablonneuses. Cependant cette élection est très-peuplée, & les habitans font vifs & industrieux. Il y a deux forges considérables : celle de Dannon, où l'on apporte la mine de la butte de Montbosse; & celle de Halouze, dont la mine vient de l'Archant. * Piganiol, Description de la France, t. 5, p. 344. VIRE, bourg de France, dans l'Anjou, élection de la Fléche. VIRELADE, bourg de France, dans la Guienne, élection de Bourdeaux. Il y a dans ce bourg une jurisdiction, VIRENA, lieu d'Italie, où Vitruve, 1.8, c. 3, dit qu'il y a des fontaines dont les eaux font acides. Baptifte Porta, 1.8, c. 6, en parlant de ce lieu dans sa magie naturelle, dit qu'on le nomme présentement Francolife; & qu'il est à un mille de Tiano, fur le chemin de Rome. Biondo, Ital Illuftrata, paroit le placer auprès du Mont Gerro. * Ortel. Thef. VIRGANTIA. Amnien Mercellin appelle ainsi la ville des Ségufiens, que Strabon, Ptolomée & l'itinéraire d'Antonin nomment Brigantium; c'estaujourd'hui Briançon. VIRGAO, ville de l'Espagne Tarragonnoise, selon Pline, l. 3, c. 1, qui la furnomme ALBA. Le pere Hardouin lit URGÃO. L'itinéraire d'Antonin qui écrit tantôt URCAO, tantôt VIRCAO, Ou VIRGAO, place cette ville fur la route de Cordoue à Caftulo, entre Calpurniana & Iliturgis, à vingt milles du premier de ces lieux, & à 34 milles du second. On a trouvé à Arjona une infcription, rapportée par Gruter, & où on lit: MUNIC. ALBENSE. URGAVON D. D. Mais le pere Hardouin soutient que cette inscription est moderne. Si cela est, c'est une preuve de moins pour ceux qui veulent qu'Arjona soit l'ancienne VIRGAON, ou UR GAON. VIRGI, ville d'Espagne, selon Pomponius Mela, 1.2, c. 6, qui la met sur le Golfe appellé VIRGINITANUS SINUS, & auquel elle donnoit apparemment le nom. Ptolomée & Marcian d'Héraclée la nomment Ούρκη, Urce. Cette ville, dit Ifaac Voffius, obfervat. ad Melam, a donné occasion de débiter bien des impertinences, parce qu'on ignoroit qu'URCI, URGI, VIRGI, BIRGI & MURGI, étoient autant de noms de la même place. On en trouve la preuve dans Pline, qui étend la Bétique jusqu'à la ville de MURGI ou MURGIS, & qui dans un autre endroit donne la ville d'Urci pour le commencement de la côte de la province de Tarragone. Tous ceux qui ont voulu marquer les bornes de la Biétique en on dit autant; si ce n'est que quelques-uns, au lieu de MURGI & d'URGI, ont écrit VIRGI & BIRGI. Il est ordinaire de voir changer l'U en B, & il ne l'est guére moins de voir le B changé en M, de forte qu' Urgi & Murgi font absolument le même nom. Il est bon de remarquer néanmoins qu'outre cette Murgis, il y en a un autre que Ptolomée marque dans les terres parmi les villes des Turdules Bétiques, & dont l'itinéraire d'Antonin fait mention. Mais cette Murgis n'a rien de commun avec celle dont il est ici question. Plusieurs ont voulu que cette derniere fût la ville de Murcie, qui a donné fon nom à un royaume; mais cette opinion tombe d'elle-même, dès que la ville de Murcie, au lieu d'être maritime se trouve fortavant dans les terres. Ceux qui disent que Muxacra, ou Veria, est l'ancienne Virgi, ne se trouvent pas mieux fondés. Viria est la ville Baria des anciens; & l'on ne peut pas prendre Beria pour Baria, puisqu'Abdera & le promontoire Charidème, aujourd'hui le cap de Gate, étoient entre-deux. La ville Virgi, Urci, ou Murgi des anciens étoit dans l'endroit où est aujourd'hui Almaçaran, à l'embouchure du Guadalentin. VIRGILIANA, maison de plaisance, en Italie. Elle appartient au Duc de Mantoue, & est peu éloignée de la ville de ce nom. On y voyoit autrefois une fort grande ménagerie de vaches & de brebis. Quoique cette maison porte le nom de Virgile, ce n'est pas le lieu de sa naissance. Ce lieu s'apelloit anciennement Andes, & se nomme aujourd'hui Petola, ou Pictola. Ce n'est qu'un village. 2 VIRGINIE, (La) contrée de l'Amérique septentrionale. Elle est bornée au nord par Marilland à l'Orient par la mer du nord, au midi par la Caroline & à l'occident par la Louisiane. Cette province, qui se nommoit autrefois Apalche, fut découverte en 1585, par Richard Greenwil. Quelques annéesaprès Walter Raleigh lui donna le nom de Virginie en mémoire de la reine Elifabeth sa maîtreffe, qui pafsa toute sa vie dans le célibat. D'autres prétendent que ce nom vient d'un roi Virginie, dont il est fait mention dans les Historiens qui parlent de l'Amérique. D'autres enfin dérivent ce nom d'une ville appellée Vrginie. Le premier sentiment est le plus généralement suivi. Il y en a qui soutiennent que ce pays fut premierement découvert en 1497, par Sébastien Cabor, Portugais; & d'autres en attribuent la découverte à Verazant, sous le regne de François I, roi de France, & ajoute qu'on lui donna alors le nom de MOCASA. * Etat préfent de la Gr. Br. t. 3, p. 168. L'air de la Virginie est doux, & fort propre au tempéramment des Anglois. Il y a des années où l'hiver est rude, & d'autres où la gelée n'y dure pas une semaine de suite. L'été y est chaud comme dans les parties méridionales de l'Espagne. La terre est très-propre au froment & au mays, que les naturels appellent Bagatow. Les racines de tsinau & de lohecpenauk, coupées & broyées, fervent à faire du pain à ceux qui font avancés dans le pays. Le tabac y croît en abondance, & on le nomme Uppowo, dans la langue du pays. Il y croit aussi une herbe où l'on trouve de la foie attachée comme une petite peau luifante & déliée. Les naturels du pays vont nuds, & couvrent seulement, de quelques peaux d'animaux, ce que la pudeur commande de couvrir. Ils prennent plaifir à se peindre le visage, & à laisser croître leurs cheveux, qu'ils nouent & élevent au-dessus de la tête, en forme de crête de cocq. Ils font francs, & fans avarice. Les femmes y font agréables, quoiqu'elles ayent les yeux petits, le nez plat & large, avec une grande bouche. Ils prennent leur repas, étant assis sur des nates, contre terre: les hommes se mettent tous d'un coté, & les femmes de l'autre. La plus grande richesse de ces peuples, confiste dans le troc qu'ils font de leurs foies, pour des ouvrages de quincaillerie. Leurs armes font l'arc, la fléche, & le bâton à deux bouts. Ils ne combattent guére que par surprise. Les Anglois, pour se mettre à couvert de leurs infultes, se sont fortifiés en plusieurs endroits du pays. Ces peuples font grands mangeurs, & presque tous idolatres, croyant qu'il y a plusieurs Dieux de différens ordres; mais qui dépendent tous d'un, qui a été de tout tems, & qu'ils nomment Keuvas. Ils tiennent le Soleil, la Lune & les Etoiles pour des demiDieux. Ils bâtissent à leurs Dieux des temples, qu'ils nomment Machurmuck. L'opinion de leurs Veroans, ou prêtres, eft que les Dieux sont d'une naturehumaine, & ils les représentent sous cette forme. Tous les peuples ont au dos la marque de leurs rois ou feigneurs. Il y a des Auteurs, qui donnent le nom de Virginie, ou de nouvelle Angleterre, à tout ce que la couronne posséde dans le continent du nouveau Monde. Il est bon d'y faire attention, pour ne pas attribuer à la Virginie proprement dite, ce qu'on dit des autres pays, qui font plus au Nord. LaVirginie propre, est divisée en Virginie feptentrionale, & Virginie méridionale. Lapremiere s'étend d'inde, cousues ensemble avec beaucoup d'industrie, Ils se peignent les mains, les bras, les cuisses & le vitage, de diverses figures de bêtes & de marques noires, pour paroître plus beaux. Leurs oreilles font percées en trois endroits, d'où pendent des coquilles, au lieu de perles. Quelques-uns ont sur leur tête une panache de plumes, ou une peau d'oiseau de proie. Les plus riches portent quelques plaques de cuivre, & les autres, pour marquer leur bravoure, portent une main séché de quelque ennemi qu'ils ont vaincu. Les femmes lavent dans la riviere, leurs enfans nouveaux nés, puis les frottent de certaines drogues, & lespeignent, pour leur endurcir la peau contre le froid & le chaud. Les hommes ne s'occupent qu'à la chasse, à la guerre, & autres semblables exercices. Les femmes font le ménage des champs & de la maison. Dans la Virginie méridionale, croit en abondance le mays. La tige porte quelquefois trois ou quatre épics, chargés de cinq ou six cens grains jaunes, rouges, ou de diverses couleurs. On y voit quantité de cerfs, de lapins, d'écureuils, d'ours & de lions; un grand nombre de cocqs-d'inde, de perdrix, & d'autres oiseaux de bois & de riviere. Comme la terre y est très-fertile, on en peut tirer beaucoup de profit, en la cultivant. Il y a une infinité de loutres & d'autres animaux, dont les peaux sont fort estimées; & felon quelques-uns, il s'y trouve des civettes. On voit des perles parmi ces Sauvages; mais on ne sçait fi elles ont été pêchées dans leur pays. Les cabannes des Indiens sont situées le long du rivage. Leurs prophètes sont des magiciens, qui, à ce que difent les relations, consultent le diable, pour prédire l'avenir à ces idolâtres. Ils croyent l'immortalité des ames, & qu'elles jouissent d'un bonheur infini dans le séjour des Dieux, ou qu'elles font punies dans le puits ardent, qui eft, disent-ils, au bout de la terre, vers l'Occident, en un lieu, nommé Popogusfo. pas Les principales rivieres de la Virginie, font Powbatan, ou la riviere James, & celle d'Yorck, qui se jettent dans la baye de Chesapeack. Les colonies sont le long de la Mer, & fur le bord des rivieres, pour la commodité du commerce. Les Sauvages font dans les terres, & ressemblent, presque en tout, à ceux de Mariland. depuis le 37. d. de lat. jusqu'au 39; & la seconde, de- Les principales villes de la Province, font: puis le 33, jusqu'au 36. La Virgnie feptentrionale, est dans un climat assez tempéré. L'Eté y eft chaud, comme en Espagne, & l'Hiver froid comme en France. On entre dans ce pays par un long Golfe, entre deux capes ou promontoires, dont celui qui est au Sud, est appellé le cap Henri, & celui du Nord, est le cap de Charles. C'étoient les noms du prince de Galles Henri, mort en 1612, & du duc d'Yorck, qui a depuis été roi d'Angleterre, sous le nom de Charles I. Le milieu du pays est très-fertile & fort agréa ble. Les originaires de ce quartier sont en petit nombre. Leur paresse en est la cause, car quoique la terre y puisse produire toutes fortes de choses en abondance, elle ne peut nourrir beaucoup d'habitans, n'étant pas cultivée. Ces Sauvages font robustes & agiles, & ne manquent ni d'industrie, ni d'esprit. Ils se gardent bien de dérober; parce qu'ils croyent que les forciers pourroient découvrir leurs larcins, & les mettre entre les mains de ceux à qui ils auroient fait tort. Ils s'habillent de peaux de bêtes sauvages, & quelquesuns portent des manteaux, faits de plumes de cocq Dales-gift, Jams-Town, Bermunde. Selon les derniers dénombremens, qui furent publiés en 1703, il se trouva soixante mille fix cent fix habitans, & neuf mille cinq cent vingt-deux hommes de troupes réglées. Il y a apparence que ces Colonies se font encore bien augmentées depuis. VIRGINITANUS-SINUS. Voyez VIRGI. VIRGINITÉ (la), Virginitas, abbaye de France, dans le Maine entre les rivieres de Loir & de Braye, à deux lieues, à l'Orient d'Eté, de la ville de Vendôme, & à trois lieues, à l'Orient, de saint Calez. C'est une abbaye de filles, del'ordre de Citeaux, fous le titre de Notre-Dame. Ellefut fondée en 1208, par Pierre, comte de Vendôme, & par la comtesse Aiglantine, sa femme. Il y a, dans cette abbaye quarante-deux religieuses, qui jouissent de douze mille livres de rente. , VIRGIUM |