onne entrerent alors dans la ville pour venger cette Quelquefois il n'y a point de Troupes réglées à Vi- La cathédrale, qui est assez grande, est bâtie dans le goût gothique. Ordinairement c'est un cardinal qui est pourvû de cet évêché, auquel on a uni celui de Toscanelle, & le titre de celui de Civita-Vecchia, dont pourtant l'évêque de Viterbe ne parle pas dans ses qualités : il se contente de se dire évêque de Viterbe & de Toscanelle. Quoiqu'il en soit, l'évêché de Viterbe avec ses réunions, ne vaut pas plus de 3000 écus. Il y a dans la ville deux couvens de Capucins, un de conventuels de S. François, un de Recollets, deux de Carmes, un de Minimes, deux d'Augustins, un de Servites, un de l'ordre du bienheureux Pierre Pisan. Le nombre des monastéres de religieuses est encore plus confidérable. Il y en a de toutes espéces. On conserve dans celui des cordeliers le corps de Sainte Rose de Viterbe, religieuse du même ordre. On dit qu'il est tout entier dans une chapelle obscure: la chasse qui le renferme est garnie de crystaux, au travers desquels, & à l'aide de quelques bougies, ceux qui ont la vue bonne, voyent le vilage & les mains; le tout fort fec & fort noir. L'église de ce monastere est assez grande, bien batie & fort propre. Celle des religieuses de S. Dominique est petite, mais d'un très-bon goût. Toutes les religieuses de ce Monastere, sont filles de condition, quoiqu'il n'y ait sur cela aucune ordonnance particuliere qui oblige de faire des preuves de noblesse, mais seulement un usage immémorial qui s'y observe, avec la derniere exactitude. Ce Monastere est riche: il est sous la jurisdiction du géneral de l'Ordre, & du provincial de la province Romaine. Il y a un autre Monastere de religieuses de S. Dominique, où l'on reçoit les filles qui ne font pas nobles. Leur maison est belle & riche. Outre une commanderie de Malthe, dont l'église est dédiée à Sainte Marie in Carbonara, il y a un Monastere de religieuses du même ordre, dont l'église est dédiée à Sainte Lucie. La ville est partagée en seize paroisses, dont la cathédrale en est une, & la plus cousidérable. Quatre de ces paroisses, y compris la Cathédrale, font collégiales. Il y a nombre de chapelles, de confrairies, & d'hôpitaux appartenans à ces confreres & à différens corps de métiers. Il y en a pour les orphelins, pour les enfans exposés, pour les malades, pour les convalefcens, pour les vieillards & pour les incurables. Aussi peut-on dire, qu'il y a beaucoup de piété & de charité dans cette ville. Les fontaines publiques sont en grand nombre. La plus belle est dans la place de la porte de Sainte Lucie, à côté de la Roca. Il y en a dans toutes les autres places ; & quoique bien inférieures à celles dont il vient d'être parlé, elles feroient honneur même à Paris. Toutes celles de Viterbe font de def seins différens & bien exécutés. Elles sont entretenues avec soin, & formées en jets d'eau, qui, en tombant dans les bassins variés, font des cascades agréables, qui tombent enfin dans le bassin le plus bas, doù l'eau se répand continuellement dans les rues. Il y a, outre les fontaines, trois ruisseaux assez considérables qui passent dans la ville & qui servent à une infinité d'usages. Les environs de Viterbe font aussi très-bien arrosés; ce quine contribue pas peu à rendre tout le terrein extrêmement fertile. Ces ruisseaux ou petites rivieres s'appellent en Italien l'Escalido, le Gelido, le Rivo Oscuro, le Rivo Urcerio, l'Alcione, le Rofeno, l'Atlao, l'Albiano, le Vessano, le Catenace, le Vejano, & quantité d'autres moins considérables, avec des fontaines dont les eaux font bonnes & très-claires. Ces petites rivieres sontextrêmement poissonneuses; & les poissons qu'elles nourissent ont un goût merveilleux. On trouve au Sud-ouest, environ à un mille de Viterbe, des aux chaudes dont on se sert avec succès dans différentes maladies. La plus confidérable de ces fontaines bouillantes s'appelle le Bolicane. On la nommoit autrefois Aquæ Caja, ou peut-être Aquæ Calida. Elles sont en effet fi chaudes qu'elles cuisent les viandes qu'on y plonge, & qu'elles les confument entiérement, si on les y laisse un peu trop long-tems. Les vignes du territoire de Viterbe produisent de très-bons vins. Le froment y eft excellent; l'orge, l'avoine, le ris, les pois, les fèves, les lentilles; en un mot toutes sorres de grains & de légumes y viennent en perfection. Il y a quantité de meûriers & d'oliviers; on y fait beaucoup de soye & d'huile. Il y a des fruits de toutes espèces & en quantité, ils ne le cédent guére à ceux de Naples; en un mot, il n'y manque rien de ce qui peut enrichir unpays par le commerce, & de ce qui sert à la vie, à la délicatesse & au luxe, La plus belle maison de campagne des environs de Viterbe est à un mille ou environ au Nord-est du couvent de la Quercia, dont je parlerai un peu plus bas. Elle appartient au duc de Lanti, & elle s'appel le Bagnaja. Le cardinal Gambra la fit bâtir & y fit de prodigieuses dépenses. Les appartemens sont trèsbeaux & distribués d'une maniere ingénieuse. Il y a de très belles Peintures, des statues antiques. Les jardins sont grands, magnifiques, bien entretenus; & on voit dans les viviers de très-beaux & de trèsbons poissons. On trouve, à près de deux milles de la ville de Viterbe, une hauteur assez considérable, au travers de laquelle on a taillé un chemin étroit ou deux charettes ne pourroient passer de front, & tout auprès de la ville on voit une belle allée d'arbres qui conduit au couvent de la Quercia. Cette allée a un mille de longueur : le chemin en est beau, bien entretenu. L'avant-cour de ce lieu célebre est formée par des maisons occupées, dans le tems des foires, par des marchands de toute espéce, qui s'y rendent de tous les états du pape & du grand duc, & qui y font un commerce confidérable. Ces maisons ne sont point habitées tout le reste de l'année. On a donné à cette église le nom de Notre-Dame dela Quercia ou du Che ne, à cause d'une image merveilleuse de la Sainte Vier ge, qui y est une source féconde d'une infinité de miracles qui s'y font tous les jours. Cette image étoit sur une grande toile, attachée sur un chêne au milieu d'un bois, & rendoit un grande clarté pendant la nuit: ce qui ayant été rapporté à l'évêque, il y fit construire une chapelle qui couvroit tout le chêne ou la fainte image reposoit. On dressa un autel au pied de cet arbre, & l'on choisit les religieux de S. Dominique pour avoir soin de ce lieu, & pour y célébrer les faints mysteres. La quantité de miracles qui s'y faisoient tous les jours, y attira bien-tôt les peuples de tous les environs, & ensuite ceux de toute l'Italie. Il fallut bâtir une église plus confiderable, & un couvent pour loger les religieux qui la desfervoient. Cette église est grande & très-belle. La grande nefest accompagnée de deux collatéraux, séparés par des colonnes de pierre rude, trés-bien travaillées. Les arcades font en plein ceintre & portent une architrave, une frise & une corniche, avec tous les ornemens qu'on y peut mettre sans confufion. La nef & les collatéraux sont voûtés, & les chapelles, qui sont des deux côtés, peuvent pasfer pour belles. Le chœur où les religieux font l'office est derriere la chapelle qui renferme le chêne où la fainte Image fut trouvée. Il est à present sec, & la devotion des Pélerins l'a fort maltraité en le coupant. On conserve à present le tronc avec plus de foin, & fi on en donne à quelques personnes, c'est en petite quantité. L'église est pleine de vœux. On ne se contente pas de les représenter en tableaux ; on voit de tous côtés des figures de carton grandes comme nature, qui reprefentent les gens qui ont reçû des graces fingulieres. Les vœux de carton n'étoient pas les seuls qui ornoient cette église. La piété de fidéles sembloit s'être épuisée, tant on voit d'argenterie & d'ornemens d'or, enrichis de pierreries autour du tableau. Mais cette église a été dépouillée de ces richesses. On trouva un matin que des voleurs étoient entrés avec une échelle par une fenêtre & qu'ils avoient tout emporté. On regrete, fur-tout, une large bordure d'or massif, couverte de diamans, & d'autres pierreries qui étoient autour du S. Tableau. On fit de grandes perquisitions sans pouvoir rien découvrir. Le couvent de la Quercia est grand; il n'a pas été bâti tout d'un coup, & il est aifé de s'en appercevoir. Cependant la maison est très-logeable. Il y a toujours noviciat & étude, & beaucoup de confesseurs. C'est une communauté de plus de soixantereligieux. Elle est riche, les cloîtres & les cours, les offices & les jardins ont des fontaines & des jets d'eau. Avec tout cela les Domi• nicains ont à l'autre côté de la ville un autre couvent plus agréable, nommé Notre-Dame de Gradi. Ce couvent est aussi hors de la ville, près de la porte Romaine. On l'appelle Notre-Dame de Gradi, ou des degrés, à cause du nombre considérable de - degrés qu'il faut monter, pour arriver à la porte de l'église & à celle du couvent. Il y a un hôpital où l'on reçoit tous les pelerins qui vont à Rome, ou qui en viennent. On n'est obligé que de leur donner deux repas, & de les coucher une nuit, à moins qu'ils ne foient malades. L'église de ce couvent est plus ancienne & plus grande que celle de la Quercia; mais elle n'est pas fi belle. Il y a dans le couvent une bibliotheque nombreuse & bien choifie. On y conserve entre les manufcrits les minutes de Jean Anius, de cette maison, & mort à Rome, sous le pontificat d'Alexandre VI, à la fin du quinziéme fiécle, étant alors maître du sacré palais. Il étoit savant dans les langues grecque, hébraïque & chaldaïque, & trèsversé dans l'antiquité. Le couvent de Gradi est riche, & toujours rempli d'un nombre considérable de religieux, appliqués aux devoirs de leur état & à l'étude. Il en est sorti de fort grands hommes. 2. VITERBE, lieu de France, dans le haut Languedoc, diocèse & recette de Lavaur, à deux lieues à l'Orient de cette ville. Il y a dans ce lieu un châ teau sur l'Agouft. VITERBIUM, ville d'Italie, dans le patrimoine de Saint Pierre, aujourd'hui Viterbo, & en françois Viterbe. Voyez ce mot. Biondo ne croît pas que ce soit une ville fort ancienne; il ne lui donne que fix cens ans d'ancienneté, encore, dit-il, que dans ce tems-là ce n'étoit qu'un petit village ou château appellé Viturvium, Cluvier qui dit que Viterbe pourroit être l'ancien Fanum Voltumnæ de Tite-Live. VITFLEURS, VITTEFLEURS, ou VILLEFLEURS, bourg de France, dans la Normandie, au pays de Caux, sur la riviere de Paluel, à quatre lieues de Fécamp, à deux de Valmont, & de S. Valery, & à une lieue & demie de la mer. Il a un titre de baronie avec haute-justice. On y tient marché le famedi, & sa paroisse porte le titre de S. Martin. * Corn. Dict. Mémoires dressés sur les lieux en 1703. La baronie de Vitfleurs comprend treize paroisses en seigneurie & patronage, savoir Vitfleur, Baluel, S. Riquier, Ingouville, S. Valery, Manneville, Pleine-Séve, Velles, la Gaillarde, S. Pierre le Petit, S. Pierre le Vieux, S. Aubin & Tourville fur Scie. Ces treize paroisses sont de l'exemption de Fécamp, dont l'abbé est baron de Vitfleur. VITHUNGI. Voyez JUTUNGI. VITHYÆ, Voyez BITHYÆ. 1. VITIA, contrée de la Médie, ou du moins voisine de la mer Caspienne & de l'Arménie, felon Strabon, L. 11, p. 508, qui dit que les Ænianes de Thessalie fortifiérent dans cette contrée une ville qu'ils nommérent ÆNEIANA. Il ajoute qu'on y montroit des armes à la maniere des Grecs, aussi-bien que des vases d'airain & des sépulcres. 2. VITIA. Strabon, 1. 11, p. 531, dit que quelques Ænianes de Thesfalie bâtirent une ville de ce nom aux environs de la Médie. Ne feroit-ce point la même que ce géographe nomme plus haut Aneiana, & qu'il place dans la Vitie? de sorte que Vitia auroit été un nom commun à la ville & à la contrée. Voyez l'article précedent. Xylander croit que le mot Vitia, Ουϊτία, est un mot corrompu. VITII, peuple que Strabon, 1. 11, p. 514, nomme parmi ceux qui habitoient sur le bord de la mer Caspienne, & à la page 508, il nomme ce peuple Κουιτιοι, ου Κουϊντιοι ; mais la premiere ortographe est apparemment préférable, puisque le pays s'appel. loit Ουϊτια. VITICINORUM OPPIDUM. Voyez VIDICINORUM OPPIDUM. 1. VITILO, VITOLO, OU VITULO, riviere de la Morée, dans le Brazzo di Maina. Cette petite riviére prend son cours du nord oriental au midi occidental, & fejette dans la mer de Sapienza, où elle forme un port auquel elle donne son nom. 2. VITILO, VITOLO, ou VITULO, ville de la Morée dans le Brazzo di Maina, à l'embouchure de la riviére de même nom, au fond d'un port ou petit Golfe, qui fait partie de celui de Coron. Sophien croit que c'est la ville Bityla des anciens. Voyez ce mot, & celui de BITYLO. VÍTIS, fleuve d'Italie, dans la Cispadane: Pline, 1.3, c. 15, le met entre le Sapis & l'Anemo, au voisinage de Ravenne. C'est le même fleuve que Tite-Live, l. 5, c. 35, nomme Utens, & qu'il donne pour borne aux Senones, du côté du nord. Tum Senones recentissimi advenarum ab Utente Flumine ad Æfim fines habuere. Cluvier & Cellarius prétende nt qu'il faut lire Utens dans Pline au lieu de Vitis. Le nom moderne de ce fleuve est, selon Cluvier, le Montone qui coule à Ravenne. VITODURUM, ou VITUDORUM, lieu de la gaule Belgique, dans l'Helvérie, felon la table de Peutinger, qui le marque entre Fines & Vindonissa, dans cet ordre: Celieu est oublié dans l'itinéraire d'Antonin; & quoiqu'aucun manuscrit n'en fasse mention, le nombre des milles qu'ils marquent entre Ad Fines & Vindonissa fait voir qu'il y a une lacune, ou que du moins le nombre des milles doit être augmenté. Vi todurum de la tablede Peutinger tombe précisément à Winterthur. Voyez WINTERTHOUR. VITOUARD, ruisseau de France, dans la basse Normandie. Il prend sa source au village de Roz, & se perd dans la mer à Douvre, près de la Délivrande. On dit de ce ruisseau ce qu'on a dit du Jourdain; savoir que son débordement est une marque de la stérilité de l'année. Le savant Huet remarque que Girardus Cambrenfis a connu ce torrent; mais qu'il s'est trompé en ce qu'il a dit, que le débordement est un figne de fertilité. * Piganiol, Descr. de la France, t. 5, p. 268. 1. VITRAC, bourg de France, dans le Périgord, élection de Sarlat. 2. VITRAC, bourg de France, dans l'Auvergne, élection d'Aurillac. 1. VITRAY, bourg de France, dans la Touraine, élection de Loches. 2, VITRAY, paroisse de France, dans le Bourbonnois, élection de Montluçon, à fix lieues de la ville de ce nom. Cette paroisse est entourée de la forêt de haute-futaye de Tromay, qui appartient au Roi, & dans laquelle les habitans profitent de la glandée. Ils y ont auffi leurs pacages par abonnement. Les terres produisent du seigle & de l'avoine. VITRE, ville de France, dans la Bretagne, sur la Vilaine, à cinq ou fix lieues au Nord-est de Ren nes. C'est le fiége de la premiere baronnie de Bretagne, & la seconde ville du diocèse de Rennes. Elle députe aux états de la Province, qui y ont été même quelquefois assemblés. Il y a à Vitré un chapitre fondé en 1266, par André, baron de Vitré, & un prieuré d'hommes de l'ordre de S. Benoît, sous le titre de Sainte Croix. La ville est grande & assez bien peuplée. Les ducs de la Trimouille sont propriétaires de cette baronnie, qui leur est venu par la maison de Laval Montfort, dont ils ont épousé l'héritiere, & acquis les droits par ce mariage. Cette ville étoit connue dès le commencement du douziéme fiécle, puisqu'alors Geofroy de Vendôme, & Amelin évêque de Rennes en font mention dans leurs lettres, par lesquelles on voit que le Seigneur de Vitré étoit déjà un homme puissant & distingué; il s'appelloit André, & avoit épousé Agnès, fille de Robert comte de Mortain, frere uterin de Guillaume le conquérant. Du même André descendoit en ligne directe mafculine André seigneur de Vitré, qui épousa Constance de Bretagne, de la maison royale de Dreux. Il eut une fille qui hérita de son frere André seigneur de Vitré, mort sans enfans; ainfi elle apporta cette seigneurie à fon mari Gui VII, Seigneur de Laval, sous le régne de S. Louis. * Longuerue, Descr. de la France, t. 87, p. 2. Piganiol, Descr. de la France, t. 5, p. 219. Les toiles de Vitré se fabriquent dans les paroisses, qui font à trois lieues à la ronde de Vitré. Ce sont de grosses toiles de chanvres, qui demeurent écrues fans blanchir. On les envoye en Angleterre pour l'usage des colonies que les Anglois ont en Amérique. Elles sont propres à faire de petites voi les de navire. On en envoye aussi en Espagne, où elles servent à l'emballage des marchandises fines qui en fortent. Ce commerce rapporte environ 40 ou 50 mille livres par an. La ville de Vitré a un commerce qui lui est particulier. Les femmes & les filles de toute condition y font des bas, des gans de fil, qui s'envoyent par tout, même en Espagne & aux Indes. Il s'en débite par an pour environ vingt-cinq mille livres. VITRICIUM, ville des Alpes, selon l'itinéraire d'Antonin, qui la marque sur la route de Milan à Vienne, en prenant par les Alpes Graïennes. Il la place entre Eporedia & Augufta Prætoria, à vingt & un milles de la premiere de ces villes, & à vingtcinq milles de la seconde. La table de Peutinger convient avec l'itinéraire d'Antonin, pour la position de ce lieu, que les géographes modernes prennent pour Vereggio, ou Verezo sur le Doria ou Doire. Au lieude Vitricium, quelques manuscrits de l'itinéraire d'Antonin, portent Vitricum, & d'autres lisent Vitridium. C'est le Bitricium de l'anonime de Ra venne. 1. VITRY, nom commun à plusieurs villes bourgs & villages du royaume de France. Hadrien de Valois, Notit. Gal. p. 602, conjecture que ce mot VITRY, Victriacum, ou Vitriacum, vient de quelque verrerie. Il pourroit venir aussi de quelque victoire gagnée, ou de ce que la légion Romaine, dite Victrix, ou victorieuse, a demeuré en garnison dans le lieu. 2. VITRY, château de France, dans la forêt de Biére, en Gâtinois, en latin, Victriacum Castrum. Le Pere Daniel l'appelle Vitry en Brie. C'est dans ce château que mourut Henri I, roi de France. Il ne reste plus aucune trace de ce nom dans la forêt de Fontainebleau, finon une Croix, qu'on appelle la Croix de Vitry. Le château de Fontainebleau eft vraisemblablement élevé fur les ruines de celui de Vitry. * Mabill. Notit. Gal. p. 283. 3. VITRY, ancien château de France, dans la forêt d'Orléans, en Gâtinois. Helgald, dans la vie du roi Robert, dit qu'il fonda le monastére de faint Médard à Vitry, in Victriaco Caftro. On ne sçait fi ce même roi fit aussi bâtir le palais de Vitry: il est du moins très-certain qu'il aimoit le séjour de l'Orléannois. Ce n'est plus qu'un village, fitué entre Marolle, Ingrande & les Bordes. Plusieurs anciens monumens de l'histoire de France, font mention de ce lieu. Vitry aux Loges, dans la même forêt, en est une dépendance. * Atlas de Blaeu. VITRY-LE-BRULÉ, ancienne ville, & à préfent village de France, dans la Champagne, située fur la riviere de Saulx, à demi-lieue de Vitry-leFrançois. Elle portoit le titre de comté, & les comtes du Perthois y faifoient leur résidence. Grégoire de Tours dit que cette ville avoit été bâtie par Carkon, qui la nomma de son nom Carkonne; d'où vient qu'elle est appellée en latin Carkonia, & qu'il y établit sa demeure. Les Romains, s'étant rendus maîtres des Gaules, rebâtirent & augmenterent la ville de Carkonia; où la légion Victrix, ou victorieuse, eut son quartier; & ils la nommerent Victoria, dont on a fait ensuite Victoriacum, d'où est pris le nom moderne, qui est Vitry. De Longuerue, Defcr. de la France, part. 1, p. 40, prétend que, quoique le nom latin de Vitry, qui est Victoriacum, & qu'on a corrompu en Vitriacum, paroisse ancien, on n'en trouve rien avant le dixième fiecle. C'est alors seulement, dit-il, qu'on trouve ce château de Vitry, Victoriacum Castrum, propè Castrum Pontione, auprès de la maison royale de Pontion. L'église de la paroisse fut dédiée à saint Menge Memmius, premier évêque de Châlons. Le roi Robert, fit bâtir magnifiquement cette église, dont on peut juger par les restes. On tient, par tradition, que ce roi y a porté la chape pendant le service divin. D'autres prétendent qu'elle a été bâtie par les comtes de Champagne, ainsi que l'église collégiale de Notre-Dame, les églises des prieurés de sainte Genevieve, de saint Thibaud, & de sainte Croix, la léproserie & l'abbaye de faint Jacques. Il paroît qu'en 955, le territoire de Vitry étoit étoit encore du domaine royal; mais sous Lothaire, tout cela fut aliéné & abandonné par les rois. Les archevêques de Rheims eurent la seigneurie de Vitry, qu'ils donnerent en fief aux comtes de Troyes ou de Champagne, qui furent vasseaux de l'église de Rheims, pour Vitry, comme pour plusieurs autres lieux. On le voit par les bulles d'Alexandre III, & par celle d'Innocent III, dont Marlot rapporte cet extrait, au second tome de la métropole de Rheims: Feodum quoque quod ab Ecclefia Remenfi Comes Cama paniæ habere dignofcitur, confirmamus, pro quo tibi [ à l'archevêque de Rheims ) tenetur ligium homa gium facere, videlicet Vitriacum (Vitry] Virtutum [Vertus] Regitestum [Rhétel] Castellionem [Châtillon fur Marne] Sparnacum [Epernay) Rouciacum Fimas, Branam [Braine) & Comitatum Castelli in Portiano [Château Porcien ] cum Castellaniis eorum. Cette bulle est adressée à l'archevêque Guillaume de Champagne, oncle maternel de Philippe-Auguste; & ce droit fut confervé à l'église de Rheims, jusqu'à la réunion de la Champagne à la couronne. * Baugier, Mem. Hift. de Champagne, t. 1, p. 327. Flodoard. ad an. 952. Ce pays, l'un des plus agréables du royaume, est ce qui donna lieu à la nouvelle ville dont il est parlé dans l'article suivant. Voyez PERTHES & PERTHOIS. * Baugier, Mém. Hift. p. 331. Outre le seigneur dominant, il y avoit encore à Vitry, un Châtelain héréditaire. On sçait qu'au commencement du douziéme fiécle, un Chatelain de Vitry épousa Mahaud, héritiére du comté de Rhétel. L'aîné de leurs enfans, nommé Guitier, fut comte de Rhéthel; & le cadet, appellé Henri, fut Chate lain de Vitry. Ce fut de lui que descendirent, par mâles, les autres Châtelains de Vitry, dont le dernier fut Robert, qui mourut sous le regne de saint Louis: après quoi, la châtellenie fut réunie au domaine de Champagne. Hadrien de Valois, & quelques autres, veulent que le lieu, nommé Victuriacum, par Gré goire de Tours, & où fut pris le Rebel Munderic, qui se disoit parent des rois François, du tems de, Thierry, fils du grand Clovis, soit le même lieu que Vitry en Perthois; mais plusieurs auteurs n'en con.. viennent pas; & en suivant Aimoin, qui vivoit, il y a plus de sept cens ans, il place en Auvergne le lieu, nommé Victuriacum, où fut pris Munderic. * Lon gueruë, Descr. de la France, part. 1, p. 40. VITRY-LE-CROISÉ, bourg de Fran orné de bocages, de fontaines, de rivieres, de cha-ce, dans la Champagne, élection de Bar-fur teaux, de villages, de bois, de prés, de vignes, &c. Au milieu de la place publique, on voit une croix de pierre, érigée en mémoire d'un événement, rapporré à l'an 1317. Les Juifs, qui avoient une synagogue en cette ville, furent accusés d'avoir voulu empoifonner les puits & les fontaines, pour faire mourir les Chrétiens. Quarante, quifurent emprisonnés pour ce sujet, résolurent de prévenir, par leur mort, le fupplice qu'on leur destinoit. Un jeune homme d'entr'eux, leur rendit ce fatal service, & du linge des morts, fit une corde, pour se couler en bas de la prifon; mais il fut arrêté par une grille de fer, qui lui cassa la cuisse. Il fut pris & brûlé vif, avec tous les corps des autres, au même endroit où cette croix est élevée. On a découvert, en 1656, l'endroit qui servoit de cimetiere à cette légion Romaine, dite Victrix, ou victorieuse, qui donna fon nom à cette ancienne ville. Ce cimetiere fut découvert, en faisant un nouveau vignoble à cent pas des remparts de Vitry-leFrançois. Il étoit sur la riviere de Marne. On en tira quantité de tombeaux de pierre, dans lesquels on trouva des haches Romaines, des javelots, des dagues, des lampes & des vaisseaux, fervant aux liqueurs aromatiques. Il y avoit, dans l'un de ces sépulchres, les ossemens de deux corps, & ces lettres Romaines sur le flanc: CENSORINI Č. R. Au reste, Vitry étoit une des principales places de cette province, dans le douziéme fiécle, lorsque Thibaud, comte de Chartres, de Blois, de Meaux & de Troyes, prit les armes contre le roi Louis le Jeune, qui attaqua & prit de force cette ville, où il mit le feu, qui confuma le château; & un grand nombre de personnes furent brûlées, comme l'assure le Chroniqueur de Gemblours, auteur contemporain, en quoi il différe de Guillaume de Nangis, & d'autres écrivains plus modernes, qui marquent cet événement en l'année 1143. Vitry fut, à cause de cette defolation, nommé le Brûlé; & il n'a jamais pu recouvrer son premier état. Cette ville a encore été sujette à d'autres ravages. Jean de Luxembourg, s'étant armé avec le duc de Bourgogne & les Anglois, contre Charles VII, roi de France, brûla Vitry, avec plus de soixante villages. Le troifiéme désastre de cette ville, fut lorsque Charles-Quint la fit brûler & ruiner par ses troupes, en 1544, parce que le seigneur de Brisfac, qui y étoit logé, incommodoit les fourageurs de l'armée de l'Empeteur, qui la commandoit en personne, devant S. Dizier. Brissac avoit abandonné cette ville, & s'étoit retiré avec ses troupes, à Châlons. La paix étant faite, François premier résolut de rétablir Vitry, & de le fortifier; mais comme on remarqua que la ville étoit commandée au couchant, par une montagne assez haute, il la fit rebâtir, à une demi-lieue plus loin, fur la Marne, au village de Montcontour; Tom. VI. Aube. VITRY-LE-FRANÇOIS, ville de France, en Champagne, sur la Marne, à sept lieues de Châlons, en remontant vers la fsource de cette riviere. On l'appelle Vitry-le-François, parce que François I, qui la fit bâtir tir, lui donna fon nom & sa devise pour armes, qui sont une Salamandre entre des flames, avec ces mots: Nutrisco & extinguo: ainsi on devroit l'appeller en latin, Victoriacum Francisci, & non pas Victoriacum Francium, que l'usage semble avoir établi. Cette ville a fuccédé à Vitry en Perthois, comme on l'a vu dans l'article précédent. Les habitans de l'ancienne ville allerent s'établir dans la nouvelle, & François I, y transféra toutes les jurisdictions qui étoient dans l'autre. Henri II, y fit bâtir, sur la grande place, le Palais, dans lequel elles tiennent aujourd'hui leurs féances, & où est aussi la chambre de l'hôtel-de-ville. Cette ville est carrée, d'une grandeur médiocre, bâtie sur une petite éminence, d'une plaine qui va en pente, en descendant imperceptiblement sur la riviere de Marne. Elle est aujourd'hui très-peuplée, & fait un très-gros commerce, particulierement en grains; ce qui la rend très-riche. Elle est fermée de terrasses, avec huit bastions, sans maçonnerie, entourés de fossés d'eau vive, dans l'un desquels est le couvent des Récolets. Cette vile est propre & bien bâtie, quoique les maisons n'y soient que de bois. Ses places font belles & larges pour la plupart. La place, qui est au centre, est une des plus spacieuses qui soient en aucune autre ville. C'est sur cette place qu'est la paroisse, qui est en même-tems une collégiale. Henri II la fit bâtir seulement de bois, & la dota, dans l'intention que ses revenus seroient employés, après les charges acquittées, à en bâtir une de pierre, qui est à présent fort avancée. Il fit aussi bâtir la halle, dans l'endroit destiné pour les marchés. Il y avoit autrefois, derriere les Récolets, une citadelle, qu'on a démolie, pour des raisons d'Etat, & dont on voit encore quelques reftes. * Bauger, Mém. Hift. p. 331. Le Chapitre de Vitry-le-François eft compofé de quatre dignités, le doyen, le trésorier, le chantre, le sous-chantre, & de quinze chanoines, dont quatorze sont nommés par le roi, & le quinziéme, par le chapitre de l'église cathédrale de Châlons. Le revenu des dignités est d'environ fix cens livres, & celui des chanoines d'environ quatre cent cinquante. Ce chapitre, qui est de fondation royale, est curé primitif de la paroisse. Henri, comte de Champagne, commença sa fondation en 1180, par celle de deux chapelains, qu'il établit dans son château de Vitry en Perthois. Ils furent confirmés en 1205, par la comtesse Blanche, qui, en 1212, établit un college de chanoines, au nombre de cent; ce qui fut confirmé par le comte Thibault, son fils, roi de Navarre, en 1222, & autorisé par les bulles dupape Alexandre III. C La même comtesse Blanche avoit pourtant depuis reduit le nombre des chanoines à quarante; & enfin, Francois I, les a réduits à seize. Il ya, outre cela, à Vitryun collége des peres de la Doctrine Chrétienne, qui enseignent les humanités & la Philofophie; & qui prennent des Pensionnaires. Ils furent établis au mois d'Avril en 1665 par Vialart, évêque de Châlons, qui leur donna douze cens livres de rente sur l'hôtel-de-ville de Paris; & la ville de Vitry leur donna pareille somme à prendre sur les octrois. Le couvent des Minimes, compofé de douzereli gieux, est très-bien bati. Il fut fondé en 1610, par Côme Claufse, évêque de Châlons; & l'on a uni à ce couvent le prieuré de fainte Croix de Vitri-le-brûlé. Ces religieux jouissent d'environ trois mille livres de rente. Les Récollets, qui font au nombre de vingtquarre religieux, furent établis en 1612. Lesreligieuses de la Congrégation, font au nombre de cinquante. La maison des dames Régentes a été établie & fondée par Vialart, évêque de Châlons. Il y a enfin deux hôpitaux, l'un servi par quatre religieux de la Charité, & fondé, vers l'an 1676, par feu Morel, maître de la chambre aux deniers: on y compte dix lits fondés. L'autre hôpital, est l'hôpital-général, érigé par lettres-patentes du roi, du mois de Septembre 1686. On trouve à Vitry un maître particulier des eaux & forêts, un bailliage, un préfidial créé en 1551, & régi par sa coutume particuliere, un grenier à sel du département de Chalons, & une châtellenie pour les domaines du roi. La Marne, qui commence à être navigable à Vitry, est un grand avantage pour les habitans, qui s'en fervent, pour transporter leurs bleds à Paris. On la passe sur un pont. VITRY-SUR-LOIRE, paroisse de France, dans la Bourgogne, bailliage & recette de Bourbon-Lancy, à deux lieues de la ville de ce nom, près de la Loire, avec titre de baronnie. Les fiefs, qui font dans cette paroisse, se nomment Fraise, Finge, Fon dys, & Ambry, & font mouvans de la seigneurie de Vitry. VITRY-SUR-SEINE, bourg de l'ifle de France, élection de Paris. Ce bourg eft bien peuplé. VITRY-SUR-LA-SCARPE, Victoriacum, ancienne bourgade de France, dans la province d'Artois, fur la riviere de Scarpe, à deux lieues de Douai. Ce lieu est remarquable, pour avoir été le séjour de plusieurs princes, de la premiere race des rois de France. Grégoire de Tours, parle de ce lieu en plufieurs occafions. Jonas, dans la vie de saint Colomban, & Hairulfe, l'appellent Château-Public, Villam Publicam. Sigebert, roi d'Austrafie, y fut poignardé, par des asfasfins que Frédegonde avoit envoyés. Il venoit d'y recevoir l'hommage de tous les seigneurs du royaame de Soissons. C'est en ce même endroit que Chilperic fit élever le jeune Clothaire, de peur que sa vie ne fût exposée à de grands dangers dans un autre lieu. * Mabill. de Re Diplom. I. 4, p.359, Le P. Daniel, Histoire de France, tome 1, p. 158. VITSENHAUSEN. Voyez WITZEHAUSEN. VITTEAUX, ville de France, dans la Bourgogne, recette de Semur, sur la riviere de Braine, dans un pays de montagnes. Cette petite ville a un grenier å fel & une mairie. C'est la vingt-quatriéme des villes qui députent aux Etats de Bourgogne. Quoiqu'elle n'ait pas plus de mille habitans, elle ne laisse pas d'avoir un couvent de Minimes, des Urfulines, & un Hôpital. Dans les montagnes, qui l'environnent, on trouve une espéce de marbre noir, mêlé de blanc. Outre la Braine, il passe à Vitteaux, un ruisseau, qui vient de Massigny, & cause de grands dommages après les pluies; ce qui contraint les habitans de faire des digues, pour les oppofer à ce torrent. Il y a plusieurs chapelles dans l'église paroisfiale; sçavoir, celle de faint Michel, de trois cens livres de revenu; celles de saint Jacques & de sainte Magdelaine, qui peuvent valoir cent cinquante livres; celles de tous les Saints, des Ferranes & de fainte Anne, de deux cent quatre livres ; enfin, la chapelle de sainte Catherine, de quatre-vingt livres de revenu. 1. VITTORIA, ville d'Espagne, dans la petite province d'Alava, sur la route de Miranda à Tolosa. Cette ville, la plus considérable de la province, jouit du titre de Cité, depuis l'an 1431. Quelques-uns même disent qu'elle est la premiere de Castille, & comptent la province d'Alava pour une partie de ce royaume. Quoi qu'il en foit, Vittoria est située au bout d'une belle vallée: elle a une double enceinte de murailles, dont l'une est antique, & l'autre mo2 derne: mais du reste, il n'y a aucune fortification. La principale place est entourée de l'hôtel-de-ville, des couvens de faint François & de faint Dominique, & de plusieurs maisons assez bien bâties. Au milieu elle est ornée d'une fort belle fontaine. Ce qui acheve de rendre cette ville agréable, ce font les beaux arbres dont les grandes rues font bordées. La ville est partagée en deux parties. Il y a la Ville-Neuve & la Vieille-Ville. Tout le monde quitte cette derniere, pour aller demeurer dans l'autre. On y trouve de fort riches marchands. Leur commerce se fait à Bilbao, ou à Saint Sébastien: il confifte, pour la plus grande partie, en marchandises de fer. Il s'y fait aussi quelque trafic de laine & de vin; mais le grand commerce confiste en lames d'épée, qu'on y fabrique en grande quantité. On y tient même un étalon, auquel on les mesure toutes, quand elles font faites, pour voir fi elles sont de la longueur qui est marquée par l'ordonnance. Outre le grand nombre de marchands, qui s'y trouvent, à cause du commerce, la fituation agréable, & la beauté du lieu, y attire aussi beaucoup de noblesse, qui se fait un plaifir de venir demeurer dans un fi beau séjour. * Délices d'Espagne, p. 94. La ville de Vittoria doit sa fondation à Don Sanche, roi de Navarre, qui, après avoir conquis la province d'Alava, sur les Maures, bâtit cette ville en mémoire de la victoire qu'il avoit remportée sur les Infidéles. Quelques-uns ajoutent qu'il eut en vue aussi d'élever un rempart contre le roi de Castille, qui auroit pû lui disputer sa conquête. 2. VITTORIA, ville de l'Amérique, dans la Terre-ferme, au nouveau royaume de Grenade, dans l'audience de Santa-Fé, entre Caramanta & Mariquita, à cinquante lieues, au Nord-Ouest, de Santa-Fé. On appelloit ordinairement cette ville, Vittoria de los Remedios. On tient que son territoire abonde en mines de divers métaux. * De l'Isle, Atlas. De Laet, Desc. des Indes oc. 1. 9, c. 6. 3. VITTORIA, abbaye d'hommes, ordre de Citeaux, dans la Basse - Carinthie, au diocèse de Gurck. VITUDURUM OU VITUDORUM. Voyez VITO DURUM. VITULARIA-VIA, chemin d'Italie: Cicéron en parle, au troifiéme livre de ses Epîtres, ad Q. Fratrem, Epist. 1. Ex eo loco [Manliano] recta Vitularia via profecti fumus in Fufidianum fundum. pres VITULI-INSULA, Isle de la Grande-Bretagne, felon Bède, qui dit que dans le pays on la nomme Seolefeu. Il ajoute, que c'est un lieu tout environné de la Mer, excepté du côté de l'Occident, qu'il y a une entrée, de la largeur d'un jet de fronde: Locus undique mari circundatus, præter ab Occidente, ubi habet ingressum amplitudinis jactus fundæ. Au Midi de Chichester, la Mer d'une part, & deux bayes des deux autres côtés, forment une petite p qu'Isle, nommée SELSEY, au lieu de SEALESEG; ce qui signifie l'Isle des Veaux Marins. Elle n'est peuplée aujourd'hui, que de villages; mais anciennement on y voyoit sur le rivage oriental, & vers la pointe de la baye, une ville, nommée aussi Selfey, qui fut longtemsflorissante, ayant eu des évêques depuis le septiéme fiécle, jusqu'au regne de Guillaume le conquérant. Elle fut ruinée par quelque inondation de l'Océan, & le fiége épiscopal fut transféré à Chichester: il n'y reste plus rien que les masures, qu'on peut voir lorsque la Mer est basse; mais lorsqu'elle est haute, elle les couvre entierement. On fait cas des huitres qui se pêchent dans ce quartier. * Dél, de la Gr. Br.p.811. |