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VIV.

Voyez JUTUNGI.

VITUNGI. VITURNA Ou JUTURNA. Voyez JUTURNA. VITURVIUM. Voyez VITERBUM.... VITZE. [la] Corneille, qui cite les Mémoires & Plans géographiques 1695, dit: la Vitze, gros bourg d'Italie, qui n'est éloigné de Trente, que de huit milles. Il est situé sur les bords de l'Adige, qui devient un gros torrent dans ce lieu-là, & fait d'étranges ravages le long des plaines. Ceux du pays ont bien de la peine à s'en garantir, par des digues qu'ils y entretiennent avec grand foin. Le pont, fur lequel on traverse la riviere, est d'une construction admirable. Il est tout couvert, & ressemble à ces grandes fales, qui font percées des deux côtés. Quoiqu'il ait soixante & dix pas de long, & qu'il ne foit composé que de bois de sapin, il est toutefois fans voûte & fans piliers, & se soutient de lui-même en l'air, d'une invention fort ingénieuse & fûre par le fecours de quelques arcs-boutans, placés seulement à l'un & à l'autre bout.

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Il n'ya, je crois que Corneille & son garant qui connoiffoient aux environs de Trenteun bourg nommé la Vite. Cela me feroit foupçonner qu'il feroit question du bourg de Levis; situé à sept ou huit milles au nord de Trente. Elle n'est pas à la vérité fur l'Adige, mais sur la riviere ou fur le torrent qui lui donne fon nom, & fur lequel elle a un pont. Du reste elle est si près de l'Adige, qu'il n'est pas étonnant qu'on ait dit qu'elle étoit sur son bord.

• VIVA OU VINA, ville de l'Afrique propre. Elle est marquée dans l'itinéraire d'Antonin sur la route de Carthage à Sufetula, en passant par Adrumete; & elle se trouve entre Carthage & Putput, à trentetrois milles de la premiere de ces places & à dix milles de la seconde. La table de Peutinger qui écrit Vina-Vicus, differe de l'itinéraire d'Antonin pour les milles qui se trouvoient entre cette ville & Putput: au lieu de dix milles, elle marque dix-huit milles. Viva ou Vina futun fiége épiscopal de la Proconfulaire. Voyez VINENSIS.

VIVANTIUS FLUVIUS. Biondo écrit ainsi le nom latin du fleuve Tordino. Voyez JUVAN

TIUM.

VIVAR, bourgade d'Espagne, dans la VieilleCastille, à deux lieues de Burgos. Ce lieu est celebre pour avoir donné la naissance au grand héros Rodrigue, furnommé le Cid, dont les historiens Espagnols racontent taut de merveilles, & qui a fourni à un poete françois, ( Pierre Corneille) le fujet d'une belle Tragi-Comédie. On croit que c'est la Deobriga des anciens. * Délices d'Espagne, p. 184.

VIVARAIS, pays & petite province de France, au gouvernement militaire du Languedoc, & qui fait partie de la lieutenance-générale des Cevennes. Ce pays eft borné, au nord par le Lyonnois : à l'Orient par le Rhône qui le sépare du Dauphiné: au midi par le diocèse d'Usès; & à l'Occident par le Velay & parle Gevaudan. Le Vivarais a pris le nom de la ville de Viviers. Les peuples s'appelloient autrefois Helvii, & appartenoient à la Gaule Narbonnoise. Jules César en fait mention dans ses Commentaires, & dit qu'ils étoient sur les confins des peuples du Gevaudan & du Velay, qui n'étoient point alors sujets des Romains. Après la nouvelle division des provincessous Costantin & ses successeurs, les Helviens furent attribués à la premiere Viennoife. Strabon qui les nomme Helooci, s'est trompé quand il a mis les Helviens au nombre des quatorze peuples, d'entre la Loire & la Garonne, qui furent joints à l'Aquitaine. La capitale de ces peuples Helvii s'apppelloit Albe, & même Albe-Auguste, comme on lit dans Ptolomée; on l'appelle encore aujourd'hui Albe ou Alps; mais ce n'est plus qu'un bourg qui a fuccédé à l'ancienne ville ruinée par les Barbares. La ville d'Albe & les peuples Helviens furent conquis par les Bourguignons. Sigifmond leur roi, en étoit le maître au commencement du fixieme fiécle, lorsqu'il assembla le concile d'Epaone, l'an 517, composé des évêques, ses sujets, entre lesquels étoit Vinantius, évêque d'Albe. Les Fran

VIV. 203

çois, après la mort de Sigifmond, ayant conquis le royaume de Bourgogne, il fut partagé entre les princes de la maison du grand Clovis; la ville d'Albe avec son territoire vint au pouvoir des rois de Metz. Théodebert, fils de Thierry, & petit-fils de Clovis, ayant assemblé un concile dans la ville d'Auvergne, le même Venantius, évêque d'Albe y affista, & y prit la qualité d'évêque de Viviers, Vivariensis; ce qui démontre que dès-lors il avoit transferéson siege ou fa résidence d'Albe à Viviers; néanmoins le titre d'évêque d'Albe subsistoit toujours, puisque Cantinus, fuccesfeur de Venantius, affistant au cinquieme concile d'Orléans l'an 549, prit encore la qualité d'évêque d'Albe. Mais depuis ce nom fut entiérement aboli. Ce pays, à cause des peuples Helvii, avoit été nommé Helvicus Pagus, dont Pline fait mention, aussi-bien que du vin que ce pays produit, nommé Helvicum Vinum. * Longuerue, Descr. de la France, part, 1, p, 260.

,

Le pays est divisé en haut & bas-Vivarais, par la riviere d'Erieu. Le haut Vivarais est du côté du Fobas-Vivarais est situé au midi. C'est où se trouvent rés & du Velay. Annonay en est la capitale. Le la ville de Viviers, qui est devenue la capitale du pays depuis la destruction de l'ancienne Alba-Augusta, à present Aps, qui étoit la capitale des Helvii. On peut encore ajouter à la divifion du Vivarais le pays de Boutiéres, situé entre Privas & le Velay. Ce dernier pays confiste en hautes montagnes stériles qui ne produisent que des chataignes, des chanvres & des pâturages pour nourrir des bêtes à laine. Le haut-Vivarais eft couvert de montagnes qui font très-bien cultivées, où l'on nourrit une grande quantité de bestiaux, & où l'on recueille beaucoup de bled. Le bas-Vivarais est des plus abondans par l'industrie de ses habitans qui savent ménager jusqu'aux moindres terreins des montagnes qu'ils peuvent cultiver, outre que la plus grande partie du pays par elle-même, c'est-à-dire entre les montagnes les bords du Rhône est très-fertile. le beaucoup de vins, & on y fait beaucoup de foie. On y recueilLes barons de la Province président à l'assemblée des Etats du Vivarais, & l'évêque n'y vient qu'à fon tour comme baron. Ils peuvent les uns & les autres en leur absence envoyer un fubrogé qui tient l'asfemblée. Le baillif du pays y affiste toujours. Le grand vicaire de l'évêque y entre comme baron de Viviers. Treize confuls & deux baillifs y entrent aussi. Le baron de Tours, ou fon fubrogé figne le premier, & le commissaire principal figne le second; ce qui eft fingulier, car dans tous les autres diocèses il figne le premier. * Piganiol de la Force, Descr. de la France, t. 4, p. 291.

&

VIVARIENSE MONASTERIUM, abbaye d'Italie, dans la Calabre ultérieure, & fondée par casfiodore (Divinar. Lect. c. 29,) en 539, auprès de la ville Squillacium ou Scyllatium. Elle étoit gouvernée par deux abbés. On croit que c'est la même abbaye que Saint Grégoire, Pape, 1.7, Indict. 1, Epift. 31, appelle Monasterium Caftelli, & qu'il met aussi dans le diocèse de Squilacci. C'étoit une abbaye de l'Ordre de S. Benoit, située au voisinage de la mer, vers l'embouchure du fleuve Pellena, près des montagnes appellée Castellenfes Montes, & au voifinage de la terre ou du village appellé présentement Stallati. Le nom de Vivarienfe lui avoit été donné à cause d'un vivier que Caffiodore avoit fait faire dans cet endroit, & dont il donne la description Epist. l. 12, Ep. ad Maximum. * Le P. Lubin, Abar. Ital. Notit.

VIVARIENSIS, fiége épiscopal de la Gaule Narbonnoise. Voyez VIVIERS.

,

VIVARO, petite ifle du royaume de Naples, sur la côte de la terre de Labour, dont elle dépend, à deux milles de l'ifle d'Ischia, entre cette ifle, & celle de Procita. Coronelli Ifolar. t. 1.

VIVENTANI, peuple d'Italie, dans l'Umbrie, felon Pline, l. 3, c. 14.

VIVERO ou BIVERO, ville d'Espagne, dans la Galice, à neuf lieues nord-ouest de Ribadeo, & à sept lieues sud-eft du cap d'Ortegal Vivero eit

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VIVES, bourg de France, dans le bas-Armagnac, élection de Lomagne.

VIVEYROLS, ou S. MARTIAL DE VIVEYROLS, bourg de France, dans le Périgord, élection de Périgueux.

VIVIDARIA GENS, peuple Germain ou Sarmate; car Jornandès dit qu'il habitoit dans une ifle de la Vistule, qu'il nomme Viscla dans cet endroit.

VIVIER DE SALOMON. Près de Jérusalem, dit le Brun, Voyage au Levant, t. 2, p. 203, on trouveun vivier qu'on dit avoir été fait par le roi David, ou plutôt par le roi Salomon son fils, qui alloit souvent s'y divertir. Ce vivier à 150 pas de longueur, & 60 de largeur; mais présentement il est sans eau. Tout auprès on montre l'endroit où Salomon fut sacré. 1. VIVIERS, en latin Vivarium, ville de France, dans le bas-Languedoc, & la capitale du Vivarais, fur le bord occidental du Rhône, à quatre lieues au nord du pont Saint-Esprit, & à neuf au midi de Valence. Cette ville doit son origine & fon agrandissement à la ruine d'Albe-Auguste. L'évêque Auxonius transporte sa résidence vers l'an 430, dans l'endroit où est la ville de Viviers, & qu'on nommoit alors Castrum Vivarii ou Locus Vivaria. On voulut dès-lors qu'il s'appellat Alba-Helviorum; mais les peuples se sont obstinés à lui conserver son ancien nom. Aujourd'hui la résidence la plus ordinaire de l'évêque est à deux ou trois lieues au-dessous de Viviers, dans un lieu appellé le bourg de S. Andiol, où il a son palais épiscopal sur la rive droite du Rhône. Ce prélat est seigneur temporel de son diocèse. Il n'est fait aucune mention de ce droit dans la patente de Charles le Chauve, où sont marqués tous ceux de cette église, & les biens dont elle étoit en possession dans le neuvieme fiécle. Les rois de Bourgogne & d'Arles possédoient le Vivarais, & les empereurs allemands, qui succéderent à ces rois, avoient le même droit; ce fut l'empereur Conrad, de la maison de Suabe, qui étant parent de Guillaume, évêque de Viviers, lui donna & à son église, dans le milieu du douzieme fiecle, la ville & le comté de Viviers. Ces évêques jouirent depuis de ce comté, sans aucune dépendance des rois de France ou des seigneurs voisins, jusqu'au tems où Philippe le Bel, s'étant rendu maître de Lyon & de tout le cours du Rhône, contraignit Albert de Peyre, évêque de Viviers, & fon chapitre, à soumettre leur temporel, situé à l'occident du Rhône, au Roi & à la couronne de France, par un acte de l'an 1307, qui fut confirmé par un traité passé l'an 1365, entre Charles V, dit le Sage, roi de France, & Bertrand de Château-neuf, évêque de Viviers. * Longuerue, Descr. de la France, part. 1, p. 261.

Le pays de Vivarais est aujourd'hui de plus grande étendue que n'est le comté de Viviers. Car depuis le regne de Philippe le Bel, on a joint au Vivarais la partie des diocèses & des anciens territoires de Valence & de Vienne, qui est à l'Occident du Rhône, excepté certaines bourgades & paroisses du diocèse de Vienne qui ont été jointes au Lyonnois.

Viviers est située entre des rochers, petite & mal propre. Elle a quatre portes, & ses rues font fort vilaines. La Cathédrale est sur un rocher qui domine la ville, & n'est remarquable que par cette fituation, & par sa grandeur. Au-dessous est un couvent de Jacobines, qui est assez riche. * Piganiol, Defcription de la France, t. 4, p. 401.

L'évêché de Viviers, fuffragant de l'archevêché de Vienne, vaut trente mille livres de rente, & a environ trois cens quatorze paroisses. L'église Cathédrale est sous l'invocation de Saint Vincent. Le chapi

tre a un prevôt, un archidiacre, un précenteur, un sacristain, un archiprêtre, un vicaire, & trente chanoines. L'abbaye de Manzan, Manfiada, de l'ordre de Citeaux, & de la filiation de Bonneval, est unie à l'évêché de Viviers, & rapporte à l'évêque cinq mille quatre cens livres de revenu. Cette abbaye fut fondée le 3, des calendes de Novembre 1119.

Le diocèse de Viviers comprend le bas-Vivarais, & une partie du haut, dont le reste est de l'Archevêché de Vienne. Dans le haut-Vivarais on remarque les villes & les bourgs d'Annonay, de Tournon & de Crussol ou de Crufol. Dans le bas font les villes ou les bourgs de Monlaur, de Boulogne, de l'Etrange, de Privas, du Pouffin, de Viviers, capitale du Vivarais, le bourg de Saint Andiol, Villeneuve de Berg, & autres.

2. VIVIERS, bourg de France, dans le Maine, élection du Mans.

3. VIVIERS, bourg de France, dans la Champagne, élection de Tonnerre. 4. VIVIERS, lieu de France, dans la Bourgogne, bailliage & recette de Bar-fur-Seine. Ce lieu qui n'eft qu'un secours de la paroisse de Chériée, & fitué au milieu d'un valon, est passablement peuplé. On y voit un prieuré de l'ordre de Saint Benoît, & il y passe un petit ruisseau nommé Artos, qui tarit quelquefois.

5. VIVIERS Vivarium, abbaye de France, dans l'Artois, aujourd'hui dans la ville d'Arras. C'est un monastere de filles, de l'ordre de Citeaux, fondé vers l'an 1220.

VIVIERS LA MONTAGNE, bourg de France, dans le haut Languedoc, recette de Lavaur. VIVISCA & VIVISCI. Voyez BITURI

GES.

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VIVOIN, bourg de France, dans le Maine élection du Mans, sur la Sarre, près & au-dessus de Beaumont-le-Vicomte. Il y a dans ce bourg un prieuré régulier dépendant de Marmoutier.

VIVONNE, petite ville de France, dans le Poitou à trois lieues au midi de Poitiers sur le Clain, à deux lieues au levant de Lufignan. Il y a un château.

VIVY, bourg de France, dans l'Anjou, élection de Saumur, sur la rive droite de l'Authion.

VIX, bourg de France, dans le Poitou, élection

de Fontenay.

VIZARITANA-PLEBS. Voyez BAZARITA

NA-PLEBS.

VIZE, ville des états du Turc, en Europe, dans la Romanie, assez avant dans les terres, au pied des montagnes, en latin Bizia, ou Bicia, Byfia ou Bifia. Elle est à l'endroit oùlariviere Glicinero prend sa source, à quarante milles de la côte de la mer Noire, & à soixante milles de Constantinople, au nord occidental. Elle étoit évêché dans le cinquiéme fiecle, & elle a eu le titre d'archevêché honoraire dès le fixieme fiecle. Cette ville, qui n'est encore pas mauvaise aujourd'hui, est appellée Bilfier par l'abbé de Commainville, * Table des évêchés.

VIZILLE, lieu de France, dans le Dauphiné, au Graisivaudan, sur la rive droite de la Romanche, à deux lieues au midi de Grenoble. Il y a dans ce lieu un château qui étoit la maison de plaisance & la résidence assez ordinaire du connétable de Lesdiguiéres. Ce seigneur en avoit fait un lieu fuperbe, particulierement pour les peintures.* Jaillot, Atlas.

VIZO, nom d'une ville barbare, selon un fragment de Salluste, rapporté par Probus le Grammairien.

VIZZEGRAD. Voyez VICEGRAD.

,

1. UKER, UCKER ou UKERSÉ, Lac d'Allemagne, dans l'électorat de Brandebourg, au_quartier appellé Ukermarck, du nom de ce Lac. Il s'étend du midi au nord. Sa longueur est d'environ quatre lieues, & fa largeur de deux. Il reçoit une riviere du côté du midi, & du côté du nord il donne naissance à la riviere d'Uker. * Jaillot, Atlas.

2. UKER, ou UCKER, riviere d'Allemagne, dans l'électorat de Brandebourg. Elle fort du lac d'Uker,

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qui lui donne la naissance & le nom. Elle prend son cours du midi au nord; & après avoir mouillé, fortant du lac, la ville de Prenflow, & ensuite les lieux de Kussow & de Warbelow, elle entre dans la Pomeranie, où elle arrose Passewalck, Torgelow & Ukermunde, où elle se jette dans le grosse-Haff. UKERMARCK, ou UCKERMARK, contrée d'Allemagne, dans l'électorat de Brandebourg, dont elle fut une des trois Marches. Ce pays est borné au nord & à l'orient par la Pomeranie: au midi par la moyenne Marche de Brandebourg; & à l'occident partie par le Mecklenbourg, partie par le comté de Rappin. Les principaux lieux de l'Ukermarck, sont

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UKERMUNDE, ou UCKERMUNDE, ville d'Allemagne, dans la Pomeranie, sur le Grosfe-Haff, à l'embouchure de la riviere Uker, qui lui donne fon nom. Elle fut ceinte de murailles en 1190. Bogislas III, duc de Pomeranie y fit bâtir le château, qui est fortifié. Le chevalier Zacharie Hasse, à la tête de quelques brigands, surprit en 1370, tout le magistrat d'Ukermunde, & le mena prifonnier dans fon château de New-Torgelow. L'électeur de Brandebourg forma en 1469 le fiege de cette ville. Les ducs de Mecklenbourg se joignirent même à lui avec leurs troupes; mais les Pomeraniens les harcelérent tellement qu'ils furent tous obligés de se retirer. Ukermunde est à trois heures d'Anclam, & l'on va de l'une à l'autre ville par un fort beau chemin. Il y a une allée de sapins pendant plus de deux heures : cette allée est au milieu d'une grande forêt qui continue jusqu'à une lieue de Stetin. Zeyler ajoute que, quelques années avant le tems où il écrivoit, on voyoit marcher en troupes les chevaux sauvages dans les campagnes d'Ukermunde. Ils font de diverses couleurs, comme les autres chevaux. On ne les distingue que par une ligne jaune, qui leur passe tout le long du dos. * Zeyler, Topogr. Pomeran. p. 119. Le Laboureur, Voyage de la reine de Pologne.

UKIANG, ville de la Chine, dans la province de Kiangnan; au département de Sucheu, troisieme métropole de la province. Elle est de 3, d. 30', plus orientale que Peking, sous les 31, d. 34', de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis.

UKIAO, ville de la Chine, dans la province de Peking, au département de Hokien, troisieme métropole de la province. Elle est de o, d. 18', plus occidentale que Péking, sous les 38, d. o', , de latitude septentrionale.

UKRANIE, contrée de l'Europe, fituée entre la Pologne & la Moscovie au nord, la Moscovie encore à l'Orient; la petite Tartarie au midi; la Moldavie au couchant méridional. Elle est enfermée par les rivieres de Borysthene & celle de Niester. Le nom d'Ukranie est un mot Russe qui veut dire Frontiere. Elle appartenoit autrefois à la Pologne: mais elle étoit déserte & inculte, à cause des fréquentes incursions des Tartares. Les Polonois s'étant apperçus que les Cosaques, établis aux environs du Boristhene, avoient, pour les Tartares, une haine implacable, & les battoient toutes les fois qu'ils les rencontroient, leur offrirent leur alliance, s'engagerent à leur fournir un subside annuel pour tenir un corps d'armée prêt à défendre la Pologne, & leur céderent l'Ukranie. Les Cosaques surent si bien tirer parti de

Seigneurs. Les Caufaques, pour défendre leur liber

té, prirent les armes, se mirent sous la protection de la Ruffie, ce qui alluma une guerre cruelle entre ces deux puissances, qui finit enfin par le partage qu'elles firent de l'Ukranie. La Pologne eut la partie, qui est à l'ouest du Boristhene, & la Ruffie celle qui est à l'est de cette même riviere: mais ce qui appartient à la Pologne est tout désert & inculte, parce qu'aucun Causaque ne veut y habiter.

Les Causaques de l'Ukranie voulurent aussi secouer le joug de la dominatron Russe; le fameux Mazeppa, leur Xetman ou chef, prit le parti de Charles XII, roi de Suede en 1708. Mais après la bataille de Pultava, le Czar Pierre le Grand, en fit passer une grande partie au fil de l'épée, on dispersa une autre dans différens pays & les mit hors d'érat de se révolter une seconde fois. Onassure que le gouvernement d'aujourd'hui leur a rendu tous leurs privileges.

Ce pays qui a à peu-près soixante lieues d'étendue & autant en largeur n'est qu'une seule plaine entrecoupée de quantité de belles rivieres, de forêts agréables. Il est si fertile en grains, en légumes, en tabac, en cire & en miel, qu'il en fournit presque toute la Ruffie. Les pâturages y font excellens, & le bétail y furpasse en grandeur tout le reste de l'Europe; & pour qu'un homme puisse mettre la main fur le milieu du dos d'un bœuf de ce pays, il faut qu'il foit au-dessus de la taille ordinaire. Les rivieres y abondent en toutes fortes de poissons excellens : le gibier y est en abondance. Enfin il ne manque à ce pays que d'être sur le bord de la mer pour être le plus riche de l'Europe. * Hift. généalogique des Tar& fuiv.

tares,

ares

P. 437,

1. ULA, lac de Suéde, dans la Cajanie, ou Bothnie orientale, aux confins de la Tavastie & du Savolax. On lui donne communément treize milles de longueur, & dix de largeur. Il reçoit les eaux de di vers petits lacs, & fe décharge dans le golfe de Bothnie, près de la ville d'Ula, par le moyen d'un émisfaire ou d'une riviere, qui porte fon nom. La ville Cajanebourg est bâtie sur le bord septentrional de ce lac, en tirant vers l'Orient, dans l'endroit où il re-. çoit la décharge d'un grand nombre de petits lacs. Il ya, au milieu du lac Ula, une Isle de même nom. * Det'Isle, Atlas.

2. ULA, Isle de Suéde, au milieu du lac qui lui donne son nom. Elle a environ cinq milles de longueur, & trois de largeur.

3. ULA, riviere de Suéde, dans la Cajanie, ou Bothnie orientale. Elle fort du lac de même nom, court de l'Orient à l'Occident, & va se jetter dans le golfe de Bothnie, dans l'endroit où est la ville d'Ula, & vis-à-vis d'Ulaborg.

4. ULA, ville de Suéde, dans la Cajanie, ou Bothnie orientale, sur la côte du golfe de Bothnie, à l'embouchure de la riviere d'Ula, à la droite.

5. ULA, ou OULA, ville d'Afie, dans la Tartarie orientale ou Chinoise, sur la riviere Songoro, Sumhoa, ou Xingala, un peu au-dessous de la ville de Kirien. Les rois y faisoient autrefois leur séjour le plus ordinaire.

la bonté du terroir qu'on leur avoit cédé, qu'en très-di, nom moderne du fleuve Rhyndacus, felon de

peu de tems, il s'établit plusieurs grandes villes, &
beaucoup de beaux villages dans ce pays, & l'Ukra-
nie commença à être regardée comme la plus belle
province de la Pologne. Les Cosaques, fideles dans
leurs engagemens étoient toujours prêts à défendre la
Pologne contre les Tartares, les Prusses & les Turcs.
Cette union entre les Polonois & les Causaques ne
dura pas. Les grands seigneurs Polonois acquirent
peu-à-peu des terres considérables dans l'Ukranie,
& voulurentinsensiblement obliger les paysans Cau-
saques à leur faire des corvées, & les assujettir com-
me les paysans Polonois qui sont esclaves de leurs

ULABAT, riviere des Etats du Turc, en Afie, dans l'Anatolie, selon Corneille, qui ne cite aucun garant. Il dit seulement que Leunclave, & quelques autres, l'appellent Lepidi & Lepidio, & que c'est le Rhyndacus des anciens. La difficulté ne consiste qu'au mot ULABAT, qui pourroit être corrompude Loupal'Isle. Elle fort du Mont-Olympe, ou Geschisdagh, autrement, la montagne des Caloyers. Elle traverse de l'Orient à l'Occident, le lac de Loupadi. En fortant de ce lac, elle mouille la ville de Loubat, ou Loupadi; & prenant fon cours vers le Nord, en ferpentant extrêmement, elle se joint à la riviere Lartachi, avec laquelle elle va se perdre dans la Mer de Marmora, près de Palorme.

ULABORG, bourg de Suéde, dans la Cajanie ou Bothnie orientale. Il est situé dans une petite Isle, à l'embouchure de la riviere d'Ula. Ce bourg est fortifié. * De l'Isle, Atlas.

ULÆ, peuples de la Sarmatie Afiatique. Ptolomée, 1.5, c.9, les place fur le bord de la Mer Caspienne.

VLAERDINGEN, bourgade des Pays-Bas, dans la Hollande méridionale, proche de la Meuse, à deux licues au-dessous de Rotterdam, au voisinage de Schiedam. C'étoit autrefois une bonne ville, & elle a été même la réfidence des Comtes de Hollande; mais les débordemens de la Meufe, & les guerres l'ont ruinée. La principale occupation de ses habitans, est de faire des filets, pour la pêche du harang. Vlaerdingen a beaucoup de franchises.

VLAGHI, village des Etats du Turc, en Europe, dans la Livadie, entre la ville Tiva & la montagne Oita, anciennement nommée Parnès ou Parnethès, mais beaucoup plus près de cette montagne, que de Tiva. On a donné à ce village le nom de Vlaghi, parce qu'il est peuplé d'Albanois, ou de Vlaques: car c'est le nom qu'ils se donnent dans leur langage particulier. * Spon, Vovage de Gréce.

ULAI. C'est, dit Dom Calmet, le fleuve EULÉE, qui coule près de la ville de Suze, en Perse. Daniel, c.8, v.2, eutune fameuse vision sur le fleuve d'Eulée, & à la porte de ce fleuve, c'est-à-dire, vers la porte de la ville, qui regardoit l'Eulée. Il eut cette vision, la troifiéme année de Balthafar, roi de Perse, du monde 3447, avant J. C. 553, avant l'ere vulgaire 557.

ULAM, nom de lieu. Eufébe, in Ολαμες, cité par Dom Calmet, dit qu'il y a un bourg, nommé ULAMMA, à douze milles de Diocésarée, vers l'Orient.

ULAMAIS; les Septante disent que l'ancien nom de la ville de Dan, étoit Ulamais: mais l'Hébreu, dit Dom Calmet, Judic. 18, 29, porte ULAM-LAïs, qui se traduit par autrefois Lais; & le vrai nom ancien de Dan, étoit certainement Laïs, comme il paroît par le livre des Juges, Judic. 18, 7, 14.

ULAMUS, ou ULAM-LUZ; les Septante, dit Dom Calmet, l'ont pris, comme si c'étoit l'ancien nom de Bethel; mais l'Hébreu porte, Genef. 18, 19, ULAM-LUZ, c'est-à-dire, autrefois Luz. La ville, qui s'appella dans la suite Bethel, se nommoit auparavant Luz.

ULATHA, ville située entre la Galilée & la Trachonite, felon Jofeph, Antiq, l. 15, c. 13.

ULBANECTES, peuples de la Gaule Belgique, selon Pline, 1.4, c.17, qui dit qu'ils étoient libres. Le Pere Hardouin remarque que tous les manuscrirs, ainsi que toutes les éditions qui ont précédé celle d'Hermolaüs, portent ULUMANETES, au lieu d'ULBANECTES. Il ajoute, que ce font les Συμάνεκτι, ausquels le manuscrit de Ptolomée, 1.2, c.9, conservé dans la bibliothéque du collége de Louis-Le-Grand, à Paris, donne la ville Ratomagus, qu'il place à l'Orient de la Seine: ce font, par conféquent, les Subanetti des éditions latines, & que dans la suite on a appellées Silvanečtenfes.

ULBIA. Voyez OLBIA.

ULCA, fleuve qu'Ennodius, in fuo Panegyrico, appelle Tutela Gepidarum. Ortelius soupçonne que ce pourroit être le même que l'ALUTA. Voyez ce

mot.

ULCAMI, ou ULCUMA, royaume d'Afrique, dans l'Ethiopie occidentale, entre Benin & Arder, vers le Nord-eft: ainsi, il ne vient pas jusqu'à la Côte. On améne de ce royaume, au petit Arder, quantité d'esclaves, dont les uns font prifonniers de guerre, & les autres ont été condamnés à cette peine, pour quelque crime. On les vend aux Hollandois & aux Portugais, qui les transportent en Amérique. Ces Négres circoncisent leurs enfans males, comme les Mahometans. Ils ont même une maniere assez finguJiere de circoncire les filles; ils attendent qu'elles ayent dix ou onze ans: & alors, on met, dans la partie où se doit faire l'opération, un petit baton, autour duquel on a attaché des fourmis, & on y en remet de tems-en-tems de nouvelles, afin qu'elles foient plus affammées, & qu'elles mordent avec plus de force. * Dapper, Descr. de l'Afrique, p. 307.

ULCI, ville d'Italie, dans la Lucanie, selon Prolomée, 1.3, c.1, qui la marque dans les terres. On

croit que c'est aujourd'hui Bucino, sur le Silaro. Il y a apparence que cette ville se nommoit ausfi Vulci, Vulceja, & même Volceja; car, felon Holsten, p. 290, ses habitans sont nommés Vulcejani, & Volcejani, dans quelques inscriptions anciennes. Gruter, en effet, en rapporte une, où on lit ces mots: VULCEJANE CIVITATIS; & on en a déterré une à Budcino, avec ce mot, VOLCEAN. Holsten veut encore que les habitans de cette ville foient les Volcentani de Pline, 1.3, c.11.

ULCIACUM, château de France, au diocèse de Soissons: Surius en parle, dans la vie de saint Arnulphe.

ULCINIUM. Voyez OLCHINIUM. ULCISIA-CASTRA, lieu de la Pannonie: l'Itinéraire d'Antonin, s'il est vrai que le titre de la route foit exact, le marque sur celle d'Acincum à Sincium, entre Acincum & Cirpi-Manfio, à huit milles du premier de ces lieux, & à douze milles du second.

ULDA, riviere de France, dans la Bretagne, selon Grégoire de Tours. C'est aujourd'hui l'Aoust, ou l'Ouit, qui prend sa source au-dessus de Rohan, coule dans l'évêché de Vannes, & se joint à la Vilaine, près de Rieux.

ULEASTER, Isle des Indes orientales, une des moluques, au voisinage de celle d'Amboine. Il y a, dans l'isle d'ULEASTER, ULIASTER, OU ULIASSER, sept bourgs ou petites villes, qui font régies par trois rois ou roitelets. La compagnie Hollandoise, des Indes Orientales, y a une loge, où elle entretient un sergent & dix-sept foldats, à la prière des habitans; & par ce moyen, elle tient l'isle en sujettion. On compte, dans ces sept bourgs, environ quinze cens personnes. Mais au côté oriental de l'isle, il y a encore deux bourgs & cinq villages, habités par des Maures, qui tiennent plus pour les Ternatois, que pour les Hollandois, & qui font environ fix cens personnes. * Voyage de la Compagnie, t. 7, p. 282, édit. Rouen.

ULIA, ville de l'Espagne Bétique: Ptolomé, 1. 2, c. 4, qui la donne aux Turdules, la place dans les terres. Les exemplaires latins, au lieu de Vlia, lisent Julia; & Hirtius, Dion-Casfius & Pomponius-Mela écrivent Ulla: mais peut-être sont-ce autant de fautes de copistes; car Spanheim, p. 901, rapporte une Médaille, où l'on trouve le mot VLIA; & dans une Inscription, conservée dans le trésort de Gruter, p. 271, no. 1, on lit ces mots: ORDO REIP. VLIENSIUM. Le nom moderne est Monte - Major, selon Moralès.

VLIARIUS, ville de la Gaule, dans le golfe Aquitanique, selon Pline, 1. 4, c. 19. Elle fut dans la suite nommée, à ce qu'il paroît, OLARION; car Sidonius Apollinaris, en parlant des chasses de Nammatius, dit: infidiari lepusculis Olarionenfibus, par où il entend l'isle d'OLARION, appellée depuis OLERON. Voyez ce mot.

ULIASSER. Voyez ULEASTER. ULIBILIANI, peuples de la Mauritanie Tingitane. C'est Ptolomée, 1.4, c.1, qui en fait mention. Les exemplaires latins lisent Volibiliani, ou VoliBiliani. Ils tiroient apparemment leur nom de la ville Volubilis.

VLIE, ou VLIELAND, Isle de la Hollande septentrionale, à l'embouchure du Zuyderzée, entre l'isle du Texel, & celle de Schelling. Ortelius croit que Vlie est l'isle Flevo de Pomponius Mela. Voyez FLEVO. * Dict. Geogr. des Pays-Bas.

VLIELAND, Isle de l'Amérique septentrionale, sur la côte de la nouvelle Angleterre, à l'Orient de l'isle de Martyns Vinyard. Les Hollandois, qui ont été les maîtres de cette petite isle, lui donnerent le nom de Vlieland au lieu de celui de Natoke qu'elle avoit auparavant. Elle est occupée aujourd'hui par les Anglois, qui l'appellent communément Natoket. * De l'Isle, Atlas.

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VLIERBEECK, abbaye des Pays-Bas, ordre de faint Benoît, dans le Brabant, au quartier de Louvain. Ce fut premierement une prevôté, fondée par Godefroi le Barbu, duc de Brabant, environ l'année 1125, & annexée à l'abbaye d'Asfligen, jusqu'à

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ce que, par l'autorité du pape Alexandre IV, les Religieux obtinrent, en 1259, le privilége de choisir un abbé de leur maison

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ULIL, nom d'une isle & d'une ville du pays des Soudans, ou Negres, & qui n'est pas forréloignée du continent, dans la Mer, quelles Arabes appellent Bahr-almodhallam, & qui nous eft connue sous le nom d'Océan Atlantique. Il ya, dans cette isle, une faline ou marais-falant, d'où l'on transporte le sel, dans le pays des Négres, par l'embouchure du Niger, que les Arabes appellent Nil Soudan, le Nil des Négres; car ces peuples ne tirent point de fel d'aucun autre endroit. Cette isle est éloignée de l'embouchure du Niger, d'une journée, ou environ, de navigation, c'est-à-dire, de eent milles, ou de trente lieues, selon le Scherif Al-Edriffi. * D'Herbelot, Biblioth. or..

VLISPADA, ville de l'isle de Taprobane: Prolomée, 1.7, c. 4, la marque dans les terres; & Thevet, qui veut perfuader qu'il a parcouru cette isle, dit que la ville Vlispada de Prolomée, est appellée Adacth, par les Indiens.

VLIZIBIRRHA, ville de l'Afrique propre. Elle se trouve au nombre des villes que Ptolomée, 1.4, c. 3, place au midi d'Adrumette. Ses interprêtes lifent lizibira; & Pline, 1.5, c. 4, écrit Vlusuburitanum [Oppidum].

1. ULLA. Voyez VLIA.. 2. ULLA, riviere d'Espagne, dans la Galice. Elle a sa source près du bourg d'Ulla, qu'elle arrose; &, prenant son cours vers le midi occidental, elle mouille les bourgades de Pambre, Ponte Ledesma, Ponte da Ulla, & de Padron; après quoi, elle va se perdre dans la Mer, par une longue & large embouchure, nommée communément Roxo-Rio. Elle reçoit quelques ruisseaux à la droite, & les petites rivieres d'Arnego & de Deça, à la gauche. Son embouchure est commune aux rivieres, appellées Rio del Arçobispo, & Rio Valga: toutes trois ensemble, forment Rio Roxo. * Jaillot, Atlas.

ULLGRABEN, gouffre dans le Haut-Valais, au département de Leuck, près du bourg de ce nom. C'est un grand gouffre très-profond, creusé par des torrens, qui se jettent-là dans le Rhône. On dit que le bourg de Leuck étoit autrefois dans cet endroitlà. * Etat & Délices de la Suisse, t. 4, p. 100.

ULLITANUS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie, felon la notice des évêchés de cette Province, qui le qualifie, quòd vult Deus Episcopus Ullitanus.

ULLY, ou HUILLY, lieu de France, dans la Bourgogne, au diocèse de Châlons, resfort de faint Laurent, sur le bord de la riviere de Seille. Ce lieu, qui est une dépendance de la paroisse de Villy, est asfez peuplé. C'est un pays de plaines.

ULLY-SAINT-GEORGES, bourg de France, dans la Picardie, élection de Beauvais. Il est considérable, par le nombre de ses habitans.

1. ULM, ville d'Allemagne, dans la Suabe, sur le Danube, à la gauche, dans l'endroit où ce fleuve reçoit le Lauter & le Blaw, joints ensemble, vis-àvis de l'embouchure de l'Iler. Cette ville, qui est impériale, grande, riche, & bien peuplée, a pris, à ce qu'on croit, son nom de la grande quantité d'ormes, qui croissent aux environs. Ses fortifications, qui ont coûté des sommes immenses à bâtir, confistent en des bastions à l'antique, assez réguliers, fuivant la maniere de fortifier de ce tems-là. Mais toutes ces fortifications font en quelque forte inutiles, parce qu'elle est commandée à la demi-portée du canon. Ses fossés font larges & profonds, avec un bon chemin couvert: ainsi, elle peut bien se garantir d'une insulte; mais elle ne sçauroit foutenir un long fiége. On y passe le Danube sur un long pont de pierres, dont l'entrée est défendue par quelques fortifications. On y voit plusieurs maisons de plaisance, & de grands jardins, qui y font un petit fauxbourg. Il ya, dans la ville, deux belles places. L'hôtel-deville, où s'assemble le Sénat, est dans la plus grande. En s'y promenant, on a la vue de ce grand bâtiment,

magnifique dans son architecture, & fuperbe dans tout ce qu'il contient. L'arsenal, qui est à l'un des bouts de la ville, est fourni de toutes sorres d'armes. Le Danube & le Blaw remplissent tous les fosfés : ces deux rivieres contribuent à fon embellissement & à sa propreté. Le Blaw, surtout, fert à faire tourner des moulins pour toutes fortes de métiers; aussi voiton dans Ulm, beaucoup d'artisans, qui travaillent à faire des étoffes, des toiles, des futaines, à préparer des cuirs, & à faire de la clincaillerie, & autres ous: vrages; ce qui rend cette ville l'une des plus riches de l'Allemagne. Son église de Notre-Dame passe pour la plus longue, la plus large, la plus haute & la mieux bâtie du pays: les Luthériens en font les maî tres. Il est incroyable combien de tems & d'argent elle a coûté à bâtir. Elle a une grosse tour carrée, fur le haut de laquelle il y a toujours un guet, pour aver tir la ville de ce qui se passe à la campagne. L'église des Augustins est la seule qui ait été laissée aux Ca tholiques. * Jaillot, Atlas. D' Audifret, Géogr. anc. & mod. t. 3, p. 196.

Ulm n'étoit du tems de Charlemagne qu'un petit bourg; & ce prince en fit donation à l'abbaye de Reichenaw. L'empereur Lothaire II, le ruina pendant la guerre qu'il fit à Conrad, & à Frédéric duc de Suabe, neveu de l'empereur Henri V, qui lui disputoient l'empire. Ceux du pays qui le firent rebâtir, l'entourérent de murailles vers l'an 1200; & ses habitans s'étant enrichis par le négoce, en firent une jolie ville, qu'ils prirent foin d'aggrandir. En 1246, l'empereur Frédéric II, les gratifia de beaucoup de priviléges, en leur portant la nouvelle de la mort de l'empereur Henri, Landgrave de Turinge, qui fut tué d'un coup de fléche, en affiégeant Ulm. Les habitans s'affranchirent de la souveraineté de l'abbaye de Reichenaw, pour une somme d'argent, & l'empereur Frederic III, mit leur ville au rang des villes impériales. I a disposition de fon gouvernement est la même qu'à Augsbourg. La religion protestante y domine depuis l'an 1531. Les catholiques font exclus des charges publiques. Le territoire de cette ville a fix lieues de long, & quatre de large. Il est presque environné du duché de Wirtenberg, & le Danube l'arrose au midi oriental. Il est divisé en trois bailliages, dont celui de Geiflingen comprend la plus grande partie du comté d'Helfenstein, que ceux d'Ulm acheterent en 1396, des comtes de Helfenstein.

Jean Freinshemiusnaquit à Ulmen 1608, & acquit une grande connoissance, non-feulement de la langue latine, de la Grecque & de l'Hébraïque, mais encore de toutes les langues vivantes de l'Europe. L'université d'Upsal en Suéde lui proposa de grands avantages pour l'attirer; & il y alla enseigner l'éloquence pendant cinq ans. La reine Christine voulut ensuite l'avoir auprès d'elle, & lui donna de gros appointemens. Cette princesse le fit fon bibliothécaire & fon historiographe; mais la froideur du climat, qui nuisoit à sa santé, l'obligea de renoncer à tous ces honneurs; ainsi il retourna dans sa patrie en 1655. L'année suivante l'électeur Palatin, qui cherchoit à rétablir l'université de Heidelberg, le choisit pour la charge de professeur honoraire, & pour celle de conseiller électoral. Freinshemius s'y retira avec sa famille, & y mourut quatre ans après. 2. ULM, bourg d'Allemagne, dans l'électorar de Mayence. Voyez ULMEN.

ULMEN, bourg, ou petite ville d'Allemagne, dans l'électorat de Mayence , au duché de DeuxPonts, sur le bord de la riviere Lauter, que quelques uns appellent Glane, au voisinage de Lautereck, Offenbach, Grunberg & Lichtenberg. L'élec teur Palatin, Frédéric le Victorieux, assiégea UL men, parce qu'on l'avoit engagée à fon cousin Louis, comte Palatin de Deux-Ponts qui étoit son ennemi. Le chapitre de Mayence trouva moyen de faire lever le fiége, à condition que la ville & le château seroient rendus auffi-tôt au diocèfe.

ULMERUGI, peuple de la Germanie, selon Ortelius, qui cite Jornandés, & dit que ce peuple habitoit dans la Pomeranie, sur le bord de l'Océan.

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