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Giafer Ibn Daleb, historien arabe, dit que le Saïd a douze journées de longueur, de ces journées de chemin qu'on fait en Egypte avec les chameaux, & que de largeur il n'a que quatre heures de chemin : il ne parle que du pays cultivé; car fi on y vouloit comprendre les déferts & les montagnes fablonneufes qui font à l'orient & à l'occident, & qui y regnent dans toute la longueur, il feroit bien plus large. Il fe termine vers le midi à la ville d'Ifvan (l'Affenai de Paul Lucas) qui eft dans le Cascieflik d'Ibrim : du côté du levant il va jusqu'à la Mer Rouge, & du côté du Ponant jusqu'à la province de Vah inclufivement.

Sa capitale eft préfentement Girgé, où réfide le. fangiac Bey, ou gouverneur de la province. Elle étoit autrefois gouvernée par des princes arabes, appellés Omara Said, ou princes de Said. Ils demeuroient à Hu, qui eft l'ancienne Diospolis, furnommée la Supérieure, à une journée de Girge, en remontant le Nil, & du même côté de ce fleuve, mais Girgé s'étant agrandie avec le tems, & Hu dépériffant peu à pen, les princes du Saïd tranférerent leur réfidence à Girgé, qui, depuis ce tems, eft demeurée la capitale. Il y a cent cinquante aus ou environ (c'est-à-dire vers l'an 1620) que les Turcs chafferent ces princes Arabes, & mirent en leur place des fangiacs beys, qui étoient Turcs naturels. Jean Albert, dans fa relation d'Egypte, s'eft trompé, en ce qu'il dit que le Saïd étoit un royaume à part, & que pour fon gouvernement, le grand feigneur y envoya un bacha exprès. 1°. Dans toutes les hiftoires arabes anciennes & modernes, la province de Said n'eft jamais appellée ni Memleke ou royaume, ni Pachalic ou gouvernement de bacha, mais fimplement Arde Said, pays de Said. 2°. Ses gouverneurs n'ont jamais été appellés rois ou bachas, mais feulement par les Arabes Omara Said, prince de Saïd; & les Turcs qui ont gouverné après eux ne font jamais appellés, ni dans les regiftres du divan, ni du commun peuple, autrement que fangiac beys, hormis un ou deux qui font nommés bachas, parce qu'ils étoient bachas avant que d'être faits gouverneurs de cette province; mais quoiqu'ils fuffent honorés de ce titre de bacha, ils ont toujours été dépendans & fubordonnés au bacha du Caire, au lieu que les vrais bachas font indépendans les uns des autres.

Il est certain que la province de Saïd eft d'une trèsgrande étendue, & que fi elle étoit toute habitée & culti vée, comme la balle Egypte, fon bey pourroit disputer la prééminence du bacha du Caire, comme ils ont voulu quelquefois tenter de fe fouftraire à fa domination; mais parce que le pays qu'on y cultive eft fort étroit, outre que fes villes & fes villages font en mauvais état, ils ont échoué dans leur entreprife. Cependant au titre près, le gouvernement est tout-à-fait semblable à celui du bacha du Caire : car il a, de même que lui, un chiaoux bachi, ou capitaine des chiaoux, un truchement, un janiffaire aga, &z les autres agas des ordres de la milice, appellés en turc Boulouc, qui font pris de la milice du Caire, & ont leurs appointemens fur le revenu de fon divan: il a auffi fon divan catebi ou chancelier; en un mot il ne lui manque pour être bacha, que le titre & l'indépendance de celui du Caire.

SAHRAI-MOUCH, petite ville d'Afie, au Courdistan, deux journées de Miafarekin, & à trois d'Eclat. Les géographes orientaux lui donnent 74° 30' de longitude, & 394 30' de latitude. Elle eft accompagnée d'une belle prairie de même nom, qui a deux journées de long, felon l'hiftorien de Timur-Bec, l. 3, C. 42.

1. SAI, ancien peuple de Thrace. Voyez SAJI. 2. SAI, ville ancienne d'Arabie, felon Pline, l. 61, c. 30. Ortelius, Thefaur. croit qu'elle étoit dans l'Ethiopie, fous l'Egypte.

SAIACE, ville de l'Arabie heureuse, felon Pline, 1.6, c. 28, qui la donne au peuple Zamareni. SAIKOFF, c'eft-à dire, le Pays des Neuf, ifle & grande contrée du Japon. Voyez au mot Ximo.

SAID. (LE) Voyez SAHID. SAIDE. Voyez SEIDE & SIDON. SAIENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province proconfulaire. La conférence de Carthage fournit Donatus Saienfis. Harduin. Collect. Conc.

SAJI, ancien peuple de Thrace. Strabon, l. 12, p. 549, dit: Certains Thraces ont été appellés Sinties, enfuite Sin

thi, & enfuite Saji; c'eft chez eux qu'Archiloque dit qu'il jetta fon bouclier : ce font à préfent, pourfuit Strabon, ceux que l'on appelle Sapa; ils demeurent aux environs d'Abdere & des illes voilines de Lemnos. Parlant, I. 10, p. 457, de l'ifle de Samothrace, il dit : Quelques uns croyent qu'elle a eu le nom de Samos des Saji, peuple de Thrace, qui l'ont autrefois habitée, aufli bien que le continent. Il femble douter en cet endroit fi ces Saji font le même peuple que les Sapai, & les Sintes d'Homere, & rapporte en cette occafion les deux vers d'Archiloque.

SAILLANS, petite ville de France, au bas Dauphiné, dans le Diois, fur la Drome, entre Die & Creft. Il y a douze ou treize cents feux. On croit voir dans fon nom un refte de celui de Segalauni, ancien peuple de ces can

tons,

SAILLE, (HAUTE) lieu de Lorraine, au pays de Vosge, dans le comté de Blamont, en latin Alta Silva. Il eft remarquable par un monaftère de l'ordre de cîteaux, qui étoit autrefois au milieu d'une grande & haute forêt, que le vulgaire de ce pays là a nommée Saille. L'an 1140 quelques religieux de l'abbaye de Theulley, au diocèse de Dijon, vinrent s'établir en ce lieu-là, qui anciennement étoit un village nommé Tanconville, & ils y furent reçus comme des anges par Agnès de Bar, comtelle de Salm, & par fes deux fils Henri & Haman, felon Corneille, qui cite Ruit, recherches des antiquités de la Vauge.

SAILLIES, petite ville de France, au Bearn, dans le diocèfe de Lescar, dans la fénéchauffée de Sauveterre, à douze lieues de Pau. Elle eft importante à cause d'une fontaine falée, qui fournit du fel au Béarn & à la Navarre.

SAINGOUR, riviere d'Afie dans l'Indouftan. Elle va fe perdre dans le Gemené ou Gemini: on paffe fur un pont de pierres, à une lieue de Sanqual, fur la route d'Agra à Patna.

SAINT, SAINTE : plufieurs lieux ayant été confacrés par le martyre de quelques faints, ou par la dépofition.de leurs reliques, on a bâti des églifes, ausquelles on a donné le nom des faints dont on y révéroit la mémoire. Des monaftères ont pris avec le tems, le nom du faint qui les avoit fondés, ou dont la fainteté avoit attiré en ce lieu des imitateurs de fes vertus. Plufieurs de ces monastères, accompagnés de quelques maifons, ont vû fe former à l'ombre de leur clocher des villages, & même des villes, qui ont enfuite pris le nom du faint patron. Des navigateurs ont trouvé des ifles, des rivieres, des ports, & autres objets, dont ils ignoroient les noms, ou qui même n'en avoient point encore, & ils leur ont donné celui du faint ou de la fainte dont ils portoient eux-mêmes le nom, ou du faint dont l'églife célébroit la mémoire le jour de la découverte. C'eft ainfi que les noms de faints & de faintes font devenus des noms géographiques. Les Italiens difent bien fanto pour dire faint; mais lorsque le nom du faint fuit immédiatement, ils difent SANT' devant les mots qui commencent par une voyelle, & SAN devant ceux qui commencent par une confonne: SANT' AMBROGIO, Saint Ambroise. SANT' AGOSTINO, faint Auguftin. SAN BERNARDO, faint Bernard. SAN PAOLO, faint Paul. Cette regle eft la même dans les noms impofés par les Espagnols. Nous ferons ici quatre liftes de ces fortes de noms : 1°. des mots qui commencent par faint. 2°. De ceux qui commencent par fainte. 3°. De ceux qui en italien ou en espagnol commencent par fan ou fant', & enfin de ceux qui en ces deux langues commencent par fanta, qui fignifie fainte.

SAINT ACHEUIL-LES - AMIENS, en latin abbatia fancti Acheoli prope Ambianum, abbaye de France, en Picardie, au diocèfe d'Amiens, près de cette ville, fon. dée en 1136. C'en étoit autrefois la cathédrale, & elle étoit autrefois fous l'invocation de Notre-Dame : c'est à préfent une abbaye de chanoines réguliers de faint Auguftin, de la congrégation de fainte Geneviève.

1. SAINT ADRIEN DE BETISI, prieuré de France, dans le Beauvoifis : il dépend de Saint-Quentin de Beauvais. 2. SAINT-ADRIEN en Flandres, petite ville des PaysBas, dans la Flandre impériale, fur la riviere de Dendre, à quatre lieues de Gand, à deux lieues d'Aloft & d'Oudenarde; c'eft celle qui s'appelloit auparavant Geersberg en flamand ou Gerardmont en françois. Elle a changé de nom depuis 1110. On y a transporté de Raucourt en Hai

naut le corps de faint Adrien, envoyé de Rome dans le onziéme fiècle. On y a bâti une abbaye de bénédictins du nom de faint Adrien.

3. SAINT-ADRIEN, montagne d'Espagne, dans la Biscaye. On la trouve à onze lieues de la ville de faint Sébaftien, qui eft un paffage des monts Pyrénées. Elle n'eft pas des plus rudes ce qu'elle a de remarquable, c'est qu'au haut il y a comme une crête au dos du rocher, qui empêche abfolument qu'on ne la paffe, & que la nature femble avoir mife pour une féparation fixe & infurmontable entre la Biscaye & la vieille Caftille; auffi en a-t-il fallu ouvrir le paffage à force de travail. On a percé le rocher qui s'éleve fur ce paffage, où il fe fait comme une petite vallée qu'on fuit en montant, & qui finit en haut, où eft planté ce rocher, qu'on a taillé en façon de voute, haute de trois toifes, & large de huit pas. L'entrée eft fermée d'une porte & d'une maison, qui eft une hôtellerie & un hôpital, qui font feuls au-deffous de ce rocher, où il y a une petite chapelle de faint Adrien, & quelques lieux obscurs, qui ne reçoivent de jour que par l'entrée & la fortie. Il faut encore un peu monter de là pour arriver au plus haut de la montagne, qui eft toute couverte de grands bois de hêtres. Le pallage de ce trou eft dangéreux, à caufe des voleurs, ce qui fait que plufieurs vont par le petit Mondragon. Après qu'on a franchi ce paffage, on descend par des bois, où le forme un petit ruiffeau qu'on fuit. Il faut le pafler & le laiffer à main gauche pour aller à Galareta, village de la petite province d'Alava, qui fait une partie de la Biscaye. Cette petite province paroît à ceux qui descendent du mont Saint-Adrien, comme une plaine de dix ou douze lieues de large. Elle eft bordée de hautes montagnes, remplie de vignes, de bonnes terres couvertes de bleds & de quantité de bourgades. On voit la petite ville de Salvatierra dans cette plaine.

SAINT AFFERIAND, bourg de France, dans la Marche au diocèse de Limoges.

SAINTE FRIQUE ou Sainte-Afrique. Plufieurs préten dent que c'est le nom d'un faint, & difent faint Afrique, en latin fancti Africani fanum. L'abbé de Longuerue fuit l'ufage le plus commun, & dit fainte Frique. C'est une petite ville de France dans le Rouergue, diocèse de Vabre, gouvernement de Guienne, généralité de Montauban, parlement de Toulouse, chambre des comptes de Navarre, élection de Milhau. Elle eft à une lieue de Vabre, fur le ruiffeau de Sorges, près de la riviere de Durbie, fur la quelle elle a un pont. Elle devint confidérable fitôt qu'elle eut embraffé le calvinisme, & fut très-bien fortifiée. Le prince Henri de Bourbon, prince de Condé, l'affiégea en 1628; mais il fut obligé de lever le fiége, après avoir perdu beaucoup de foldats & d'officiers: mais elle fe foumit en 1629 avec toutes celles de fon parti.

Le nom de cette ville lui vient de faint Afrique, évêque de Comminges, dans le fixiéme fiécle: ainfi ceux-là ont tort qui la nomment fainte Afrique.

SAINT-AGREVE, en latin Fanum fancti Agripani, ville dans le haut Vivarais, diocèse de Viviers. Elle eft fituée au pied des montagnes, à l'orient de France, à huit lieues de la ville du Puy.

1. SAINT-AIGNAN, en latin Fanum fancti Aniani, ville de France, avec titre de duché, dans le Berry, diocèfe de Bourges. Elle eft fituée au bord du Cher, aux confins de la Touraine & du Blaifois, à vingt lieues à l'occident de Bourges. Ce n'étoit autrefois qu'un hermitage dédié à S. Aignan, auprès duquel il y avoit un château nommé Hagar. Eudes, premier comte de Blois, l'augmenta confidérablement, & en fit une ville qu'il donna à Geofroy de Donzy. De la maifon de Donzy elle a paffé fucceffivement dans celle de Châtillon, de Bourgogne & de Châlon, où elle entra par le mariage d'Alix de Bourgogne, comteffe d'Auxerre, avec Jean de Châlon. En 1274, Marguerite de Châlon, comtefle de Tonnerre, la porta à Olivier d'Uffon, feigneur de Cafale-lez-Claray. Louise d'Uffon, leur arriere-petite fille, époufa en 1496 Merry de Beauvilliers, feigneur de la Ferté-Imbaud, bailli de Blois, d'où elle a paffé à François de Beauvilliers, comte de Saint-Aignan, en faveur duquel elle fut érigée en duché l'an 1663, & pairie en 1665. Il y a un chapitre compofé de huit chanoines, d'un doyen & d'un chantre ; il y a auffi un couvent de capucins, un de bernardines, & un d'urfulines,

2. SAINT-AIGNAN, prieuré de France, en Champa gne, dans l'élection de Tonnerre.

3. SAINT-AIGNAN EN-CRANOIS, bourg de France, dans l'Anjou, diocèfe d'Angers:

4. SAINT-ÁGNAN-EN-LASSAY, bourg de France, dans le Maine, diocèfe du Mans.

5. SAINT-AIGNAN, fous-Balon, bourg de France, dans le Maine, diocèfe du Mans.

6. SAINT AIGNAN, monaftère de l'ordre de Fontevraud en Gascogne, au diocèle de Montauban, fur la Garonne, à une lieue au-dellous de Belleperche.

1. SAINT-AIGULIN, bourg de France, de-là la Dron ne, dans la Saintonge.

2. SAINT-AIGUILIN, bourg de France, deçà la Dronne, dans la Saintonge.

SAINT-ALARI, bourg de France, dans le Quercy, diocèfe de Cahors.

SAINT-ALBAN, village de France, dans le Forez, à une licue & demie de Rouanne; il y a trois fontaines miné rales enfermées dans une petite cour, qui a quatorze pieds en carré. La premiere qu'on trouve en entrant dans la cour eft plus profonde que les autres, & fon eau eft plus limpide que celle de la feconde, & infiniment davantage que celle de la troifiéme, qui eft blanchâtre & fort trol ble. * Piganiol de la Force, Description de la France, t. 6, p. 220.

L'eau de ces fontaines eft aigrette & vincufe ; leur acidité eft la moins volatile de toutes celles dont j'ai goûté : ( c'est Spon qui parle) leur rouille eft d'un rouge jaune, au moins quant aux deux premieres; car comme l'eau de la troifiéme eft plus blanchâtre, la rouille auffi en eft plus bianche. Quand on y jette de la noix de galle, elle prend une teinture rouge, qui n'eft pas à beaucoup près ti foncée que celle du Vic-le-com e. Elle change la teinture de tour. nefol en un rouge un peu violet, & on tire par évaporation vingt-cinq ou trente grains de fel nitreux de chaque livre d'eau.

SAINT-ALBANS, ville d'Angleterre, dans Herford. Shire, fur le Ver. Elle s'eft élevée des ruines de Verolamium, place forte autrefois, & qui étoit fituée de l'autre côté de la riviere. Le nom de Saint Albans eft venu d'un faint de ce nom, faint Albans, qui fouffrit le martyre fous Dioclétien, & qui fut le premier martyr de la grande Bretagne. Pour en honorer la mémoire, on bâtit en ce lieu une église qui porta fon nom. Les Saxons l'ayant détruite, Offa, roi de Mercie, y érigea un monaftère fous le titre de ce faint en 793, & l'abbé obtint du pape Adrien la préféance fur tous les autres abbés d'Angleterre. Ce fut aux environs de cette ville que Richard, duc d'Yorc, défit Henri VI, & le fit prifonnier, & que Henri fut mis en liberté quatre années après la victoire qu'il remporta dans le même champ de bataille. Le célébre François Bacon, chancelier d'Angleterre, fut créé par Jacques, premier baron de Verulam, & vicomte de Saint-Albans. Cette ville a le droit de tenir marché public, & d'envoyer fes députés au parlement. * Etat préfent de la grande Bretagne, t. I., p. 72.

SAINT-ALIERMONT, bourg de Normandie, dans le pays de Caux. Il eft fitué à deux ou trois lieues de Dieppe. C'eft une paroiffe & un titre de feigneurie, avec haute juftice. L'archevêque de Rouen en eft feigneur temporel & fpirituel. Cette feigneurie comprend les paroiffes de faint Nicolas, de faint Jacques, de fainte Agathe, & autres fituées fur une même ligne de chemin en remontant du côté de Neuchâtel; & on nomme ces paroiffes les cinq filles de Notre-Dame. * Mémoires dreffes fur les lieux en 1704.

SAINT - ALIRE, en latin Sanctus Illidius, bourg de France, dans l'Auvergne, au diocèse de Clermont, & à cinq cents pas de la ville de ce nom, au midi, dans la plaine & au bord de la petite riviere de Tiretaine. Il y a une ancienne abbaye qui a d'abord été dédiée à NotreDame d'Entrefains, par faint Auftremoine, premier évê que de Clermont. Enfuite elle a été dédiée à faint Alire, & à faint Clément, pape & martyr. Le nom de faint Alire, qui y a été enterré, lui eft reflé : elle a été détruite par les Normands, rétablie depuis en 916, & cédée aux religieux de Cluny en 958, unie à la congrégation de Chezal-Benoît vers l'an 1500, & à celle de faint Maut en 1636. L'abbé eft électif par le chapitre général de la congrégation,

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1. SAINT-AMAND, ville de France, dans le Bourbonnois, en latin Oppidum fancti Amandi. Elle eft fituée au bord du Cher, au diocèse de Bourges, fur les frontieres du Berry, & a été bâtie en 1410, fur les ruines de celle d'Orval, qui avoit été prife & brûlée par les Anglois peu de tems auparavant. Elle eft auffi divifée en deux, qu'on appelle la ville & le château : la ville appartient à M. le prince comme une dépendance de la terre d'Orval, & le château à M. de Montmorin. C'est le chef-lieu d'une élection.

2. SAINT-AMAND, en latin Oppidum fancti Amandi in Pabulâ, ville des Pays-Bas dans la Flandre walonne, au diocèle de Tournay. Elle eft fituée fur la Scarpe, quartier de Peules, dans le Tournaifis, à trois lieues de Valenciennes. Elle s'appelloit ci-devant Elnone, nom d'un ruiffeau qui y joint la Scarpe. S. Amand, évêque régionaire, y fonda une abbaye, nommée d'abord Monafterium Elnonenfe, & depuis, abbatia fancti Amandi in Pabulâ. Le roi Dagobert la dota en 637, environ la dixième année de fon regne, felon le pere le Cointe, qui dit que S. Amand y fit d'abord conftruire deux églifes : l'une fous l'invocation de S. Pierre, prince des apôtres, deffervie par des religieux, & pour leur ufage particulier ; & l'autre fous l'invocation de faint André, deffervie par des prêtres féculiers, fous un doyen, pour l'ufage du peuple. Cette derniere congrégation a subfifté jusqu'en 1200, qu'elle a été fupprimée par Guillaume, archevêque de Rheims, avec approbation d'Innocent II. Les rois de France gratifierent les abbés de la feigneurie du territoire qui leur appartient encore. Cette abbaye a embrassé la regle de faint Benoît. Elle eft en regle, & les revenus montent à cent mille livres. Les abbés ont toujours reconnu les rois de France jusqu'au regne de François I, que Charles - Quint s'en fit céder l'hommage. Louis XIV ayant repris la ville en 1667, elle est restée à la France par les derniers traités de paix. Il y a auprès de cette ville dans la prairie une fontaine d'eau minérale : cette eau eft claire & infipide, on en prend contre la gravelle & contre les obftructions. Depuis la paix d'Utrecht, l'on a uni cette place, qui a resté à la France, à la châtellenie d'Orchies.

3. SAINT-AMAND, bourg de France, dans le Gâtinois, diocèle d'Auxerre.

4. SAINT-AMAND, bourg de France, dans l'Auvergne, diocèfe de Clermont. Il n'eft éloigné que d'un quart de lieue de Saint-Saturnin. Ils font unis par une belle allée de tilleuls, & appartiennent tous deux au marquis de Broglio.

5. SAINT-AMAND, bourg de France, dans la Champagne, au diocèfe de Châlons. Il y a une commanderie de l'ordre de Malthe, destinée à des freres fervants de l'ordre. Le principal lieu de cette commanderie eft à Hautecourt, fitué près d'Epence.

6. SAINT-AMAND, bourg dans le Poitou, diocèfe de Poitiers.

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7. SAINT-AMAND DE COLI, abbaye de France, dans le Périgord, diocèfe de Sarlat, près de Terraffon. C'eft une abbaye d'hommes de l'ordre de faint Auguftin. Elle prend le nom de fon auteur & patron, dont on fait la fête le 7 des calendes de juillet, fous le vocable de faint Amand compagnon de faint Sorus & de faint Cyprien. Quand fon furnom de Coli, il vient ou d'un château voilin appartenant à l'abbé, ou de la riviere de Coli, qui y prend fa fource, & arrofe le vallon où eft bâtre cette abbaye. Saint Amand est un lieu fortifié, environné de murailles très-épaiffes & très-hautes, & munies de tours; mais tous les lieux réguliers ont été détruits par les Anglois, à ce que l'on croit, & il ne refte que l'églife des chanoines, qui eft fort belle; quatre chanoines réguliers y font l'office divin.

1. SAINT-AMANS, ville de France, dans l'Auvergne, au diocèfe de Clermont.

2. SAINT-AMANS DE NOIRE, bourg, dans l'Angoumois, diocèse d'Angoulême.

SAINT-AMANT DE BOISSE, en latin S. Amantius de Buxia, bourg de France, dans l'Angoumois, au dio

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cèle d'Angoulème. Il eft fitué à une liene de la Rochefoucault, fur la droite de la riviere de Tardonne ou Tardoià peu de distance de la Charente. Il doit fon origine & fon nom à une ancienne abbaye de l'ordre de faint Benoît. S. Amant, dont elle a pris le nom, étoit natif de Bourdeaux. Il fut confeillé de s'y retirer, pour y vivre faintement par S. Eparches ou Cybard. Cette maison commença fous la regle de faint Benoît, & s'établit des libéralités des comtes d'Angoulême, & principalement du comte Arnauld, qui, en conféquence d'un vou, en devint le reftaurateur vers l'an 988. Guillaume fon fils, acheva l'ouvrage de cet édifice, que fon pere n'avoit que commencé.

SAINT-AMANT LA BASTIDE, petite ville de France, dans le haut Languedoc, fur la gauche de la riviere de Tore, au diocèfe de Lavaur.

SAINT-AMANT DE VALTORET, petite ville de France, dans le haut Languedoc, diocèfe de Castres, sur la droite de la Tore. Ce n'eft, à proprement parler, qu'une partie de la ville qui fait l'article précédent.

SAINT-AMARIN, ou SAINT-EMERIN, petite ville du Sungaw, fur le Thur, dans les montagnes de Vosge, deux lieues au-deffus de Thanu. Elle a pris fon nom de faint Amarin ou Emerin, moine bénédictin, qui y est enterré. Il y avoit autrefois un chapitre qui fut transféré à Thanu, lors du concile de Bâle. Cette ville est frontiere de la Lorraine, & à deux lieues & demie des fources de la Mofelle. Elle fut prife en 1633 par le Rheingraff JeanPhilippe. * Supplément au manuscrit de la bibliothéque de M. de Corberon, premier préfident au confeil fouverain d'Alface.

1. SAINT-AMBROISE, Oppidum fancti Ambrofii, ville de France, fituée au bord de la Ceze, dans le bas Languedoc, diocèse d'Usez.

2. S. AMBROISE DE BOURGES, en latin Abbatia fancti Ambrofii Bituricenfis, abbaye d'hommes de l'ordre de faint Auguftin: elle a pris la réforme. Elle est au bourg de Seris, dans le Berry.

SAINT-AMOUR, petite ville de France, dans la Franche-Comté, au bailliage d'Orgelet, à fix lieues de Tournus, & aux frontieres de la Breffe. Il y a un chapitre,

SAINT-ANDEOL, bourg de France, en latin Fanum S. Andeoli. Ce bourg eft très-considérable. Il est situé dans le bas Languedoc, au diocèfe de Viviers, au confluent de l'Ardèche & du Rhône, à deux lieues au midi de Viviers, l'évêque y réfide ordinairement. Il a pris fon nom de faint Andeol, que l'on dit y avoir été martyrifé en 208, ce qui lui donneroit une grande ancienneté. On dit de plus, qu'il fe nommoit alors des Gents: plufieurs lui donnent le titre de ville l'on y voit le tombeau de faint Andeol, dans la principale églife: il y a un couvent d'urfulines & un de récollets.

1. SAINT-ANDRÉ, ville d'Ecoffe, dans la province de Fife, dont elle eft la capitale. Elle eft agréablement fituée dans une plaine, auprès de la mer, qui lui fourn`t toutes fortes de poiffons. Elle a un havre du côté de l'est, mais qui n'eft propre que pour des petits bâtimens. Il y avoit un château qui eft démoli; & lorsque la religion catholique étoit la dominante en Ecoffe, faint André étoic un fiége archiepiscopal; mais le prefbytéranisme a aboli cette dignité, & l'épiscopat entierement dans ce royaume. Cette ville a beaucoup perdu de fon luftre par ce retranchement, & elle eft aujourd'hui moins confidérable qu'elle n'étoit alors. Il y a encore aujourd'hui plufieurs grandes rues qui fe croifent, deux desquelles s'étendent de l'eft à l'oueft, jusqu'au fameux couvent des auguftins; couvent magnifique, & qui reffembloit plus à un palais royal qu'à un couvent de religieux qui ont fait vœu de pauvreté. On en peut encore juger par fes ruines, & fur-tout par fes murailles de pierres de tailles, avec fes crenaux & fes tours. * Etat préfent de la grande Bretagne, t. 2, p. 248.

Ce qui rend aujourd'hui cette ville fameufe, c'eft fon univerfité, laquelle fut fondée par l'évêque Wardlaw, en 1412. Il y a trois colléges; favoir, celui de faint Sauveur celui de faint. Léonard & le nouveau collége. Ces trois colléges ont eu des profeffeurs, & des éleves d'un mérite très-diftingué. L'églife cathédrale de faint André a paflé. pour la plus grande églife de la chrétienté, ayant fept pieds en longueur & deux en largeur plus que l'églife de faint, Pierre à Rome. Sa hauteur extraordinaire, la beauté de fes piliers, & fa belle fymmétrie lui donnoient le premier rang.

entre les plus beaux édifices gothiques: aujourd'hui la prin cipale églife eft celle qui s'appelle la nouvelle églife, qui eft auprès du nouveau collége. Il y en a deux ; favoir, l'églife de faint Léonard & celle de faint Sauveur, qui a un fort haut clocher de pierres de taille.

2. SAINT-ANDRE, (LE PORT DE ) fortereffe des Pays-Bas. Voyez au mot FORT.

5. SAINT-ANDRÉ, ville d'Allemagne, dans la Catinthie, fur le Lavant : elle eft fituée dans une vallée, au pied des montagnes, à deux milles de la Drave, en allant vers Judenbourg, & à onze de Clagenfurt. Quelques uns la prennent pour l'ancienne Flavium, ville du Norique. On dit auffi qu'elle s'eft accrue des ruines de l'ancienne Solva. L'évêque de Laavamynd y fait fa réfidence dans l'abbaye de faint André.

4. SAINT-ANDRÉ, village de Hongrie, fur le Danube: un peu au deffus de Bude. Quelques-uns croyent que c'est le même qui prenoit le nom de la quatorziéme légion germanique. Il eft fur le bord occidental du Danube, qui en cet endroit le rejoint, après avoir formé l'ifle de Saint-André.

5. SAINT-ANDRÉ, ifle de Hongrie, fur le Danube, au-deffous de Gran & de Nice - Grad, & au-detfus de Bude, au couchant de Weitzen. Le prince Eugene de Savoye eft propriétaire de cette ifle, par un don que lui en a fait Charles VI, empereur d'Allemagne & roi de Hongrie.

6. SAINT-ANDRÉ, ifle de l'Amérique, dans la nouvelle Biscaye, felon de Laët, Ind. occid. l. 6, c. 10, qui donne à cette province beaucoup plus d'étendue qu'elle n'en a aujourd'hui. Il parle d'une riviere auffi nommée de Saint-André, & parle ainfi de l'une & de l'autre dans l'extrait qu'en a fait Corneille. On trouve cette riviere à une licue de celle de Batavia, après avoir paffé les montagnes qu'on nomme de Xalisco. A huit lieues de cette riviere, vers l'oueft, eft fituée une ifle appellée l'ifle de SaintAndré, fur la hauteur de vingt degrés, vers le nord. (Je remarque ici en paffant que cette latitude eft fauffe; car c'est précisément le parallele de la ville de Mexico. ) L'ifle eft fort petite, & couverte d'un bois épais, mais pleine d'oifeaux & d'ygnanes; au deffous de fon côté du nordoueft, il y a un bon ancrage, & la mer y eft profonde de dix-fept braffes.

7. SAINT-ANDRÉ, petite ifle du royaume de Naples, dans le port de Brindes. On croit que c'eft celle que les anciens ont appellée Bara & Pharos.

8. SAINT-ANDRE, ville de France, au diocèfe de Lodéve, dans le bas Languedoc.

9. SAINT-ANDRE, bourg de France, dans le Forez, du diocèfe de Lyon, élection de Rouanne.

10. SAINT-ANDRE, bourg de France, dans la Normandie, au diocèle d'Evreux. Il eft fitué entre Pafli & Nonancourt. Il donne le nom à une partie de la grande plaine qui fe trouve dans ce diocèle, fitué aux environs de Saint-André, & qu'on appelle la campagne de Saint-André. On tient un marché dans ce bourg.

11. SAINT-ANDRÉ, bourg de France, dans l'Angoumois, au diocèfe de Saintes.

12. S. ANDRÉ, abbaye de France de l'ordre de faint Benoît, de la dépendance d'Ardres, en Picardie, au diocèfe de Boulogne. Elle a été fondée en 1084, par Baudouin, comte de Boulogne & de Guine: ce n'eft plus qu'un titre fans églife ni monastère.

13. S. ANDRÉ DE GONFER, en latin monafterium fandi Andrea in Gonferno ou Scoferno, abbaye de France, en Normandie, diocèfe de Séez. Elle eft fituée à une lieue & demie de Falaife, fur le chemin d'Argentan. Cette abbaye eft de bernardins, & elle eft fille de Savigny. Elle fut fondée l'an 1130, par Guillaume Talvas, comte de Séez & de Ponthieu. Tout y eft grand, fon églife, la facriftie, fon cloître & fes jardins. Les bâtimens y font fort bien entretenus, & principalement la tour qui eft un ouvrage trèseftimé. Elle eft fur le milieu de la croifée de l'églife.

14. S. ANDRÉ DES BOIS, abbaye de France, ordre de prémontré, entre Hesdin & Montreuil, & au diocèfe d'Amiens en Picardie. Elle dépendoit autrefois de l'abbaye de Dam-Martin; mais en 1163, elle fut érigée en abbaye par Thierri, évêque d'Amiens; elle est en regle.

15. S. ANDRÉ EN FORÊT, en latin S. Andreas in Nemore, abbaye de France, ordre de prémontré. Elle est

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fituée au diocèle d'Amiens, entre Hesdin & Montreuil, fondée l'an 1156, par Guillaume de Saint-Omer.

16. S. ANDRÉ LE BAS, abbaye de bénédictins, dans la ville de Vienne en Dauphiné. Ils vivent féparément, & ont rang parmi les chapitres; ce monaftère fut bâti par le duc Ancemon, l'un des plus grands feigneurs de la cour du roi Gontrand, à la priere de fa fille, religieufe de faint André le Haut. Le plus grand évenement qui y foit arrivé, c'est que le jour de la premiere folemnifation de la Fête-Dieu, le pape Clément V y fit la procellion, où il porta le faint Sacrement, en présence des rois & des prélats qui avoient afifté au concile.

17. S. ANDRE, (abbaye de ) ordre de faint Benoît, en France, à Cateau-Cambrefis. L'opinion commune est que Gerard I, évêque de Cambrai, donna le commencement à ce monastère l'an 1020, & que l'églife fut confacrée l'année suivante, en préfence de plufieurs évêques, comtes & feigneurs voifins. Le même évêque confirma toutes les aumônes qui lui avoient été faites, par une lettre de l'an 1026. L'empereur Conrad les lui confirma auffi en 1033. Nicolas, évêque de Cambrai, confirma encore en l'an 1156, généralement toutes les aumônes & donations faites à ladite abbaye par divers évêques & feigneurs en divers tems. * Le Carpentier, histoire de Cambrai & du Cambrefis, part. 11, c. 9.

Gelic fe trompe, lorsqu'il dit que l'évêque Gerard jetta les premiers fondemens de ce monaftère, en un lieu nommé Wintdlecourt. Balderiç, liv. 3, c. 49, en défigne la premiere fondation en ces termes : Idem episcopus [ Gerardus ] in caftello S. Maria, S. Andrea monafterii inibi à fundamento conftruxit, tertiamque partem Fisci Peronenfis, cui circumjacet, contulit congregatione monachorum, item Alodium Theodorici montis Watinias, &c. Ce témoignage fe trouve conforme à toutes les chartes du pays; ainfi il eft néceffaire de dire que cette abbaye fut fondée au Cateau Cambrefis, bâti par l'évêque Herluin, fur la jurisdiction de deux villages nommés Peronne & Vendegies. Il eft vrai que ce Perone n'eft plus connu de nos jours; mais les anciens regiftres ne laiffent pas d'en faire mention, ce qui fuffit pour fonder cette opinion. Jean de Cauchie, abbé de ce lieu, édifia à Cambrai une très belle maison en 1531, qui a fervi de refuge aux religieux durant ces dernieres guerres. L'abbaye de faint André jouit de vingtcinq mille livres de rente depuis que l'on y a uni tous les revenus que l'abbaye de Femi poffédoit dans le Cambrefis.* Piganiol, Defcr. de la France, t. 6, p. 161.

18. SAINT-ANDRÉ-LE-DESERT, ville de France, au diocèse de Mâcon, en Bourgogne. Elle eft fituée dans une plaine qui eft fur le grand chemin de Châlons à Charolle, à deux grandes lieues de Clugny. C'eft une prévôté royale.

19. S. ANDRÉ LEZ CLERMONT, abbaye de prémontrés, dans un des fauxbourgs de Clermont : elle fut fondée par le comte d'Auvergne, & par Jeanne Calabre, fa femme, en 1149.

20. S. ANDRE DE PALAZUELAR, abbaye d'hommes, ordre de cîteaux, en Espagne, dans la vieille Caftille, au diocèfe de Valladolid.

21. SAINT-ANDRÉ, de Villeneuve lez-Avignon, ville & ancienne abbaye de faint Benoît, fondée l'an 190, dans le diocèle d'Uzès, au bas Languedoc. L'abbaye eft dédiée à faint André, faint Martin & faint Michel; on l'a unie à la congrégation de faint Maur. On a conftruit dans cette ville un fort qui a rang de gouvernement de place, de la lieutenance des Cévennes, & du gouvernement militaire du Languedoc.

22. S. ANDRÉ DE SUREDA, abbaye d'hommes, ordre de faint Benoît, dans le Rouffillon. Elle a été unie en 1592, à celle de faint Michel de Cuzan.

SAINT-ANDREAS, bourg de France, dans la Guienne, au diocèse de Bourdeaux.

SAINT-ANTELME, bourg de France, dans l'Auver-, gne, au diocèfe de Clermont, fur la petite riviere d'Aufe.

1. SAINT-ANTOINE, petite ville de France, dans le Dauphiné, au diocèle de Vienne. Elle eft fituée dans un pays montagneux, & bâtie fur le ruiffeau de Furan, qui fe joint à l'Ifere, à deux lieues de là. Elle a faint Marcellin. là l'orient, dont elle est éloignée d'une lieue & demie, à l'occident d'hyver, Romans diftant de trois lieues. Vienne

en eft à dix lieues au feptentrion. Cette ville doit fon nom & fon illustration à la célébre abbaye dont il eft parlé dans l'article fuivant.

2. S. ANTOINE, abbaye de France, dans le diocèfe de Vienne en Dauphiné. C'eft le chef-lieu d'un ordre de chanoines réguliers de faint Auguftin. Elle occupe la partie haute de la ville de Saint-Antoine, dont il eft parlé dans l'article précédent, laquelle s'appelloit autrefois la Motte de faint Didier, & qui a pris le nom de faint Antoine, des reliques de ce patriarche des cénobites qui y furent apportées de Conftantinople, vers la fin du onzième fiécle, par un feigneur nommé Joffelin, iflu de l'illuftre maifon des comtes de Poitiers ; c'eft lui qui commença dèslors à jetter les fondemens de l'églife, qui fubfifte encore aujourd'hui ; mais la mort l'ayant prévenu, il laiffa à Guignes Didier, fon parent & fon plus proche héritier, le foin de finir cet ouvrage. L'églife étant achevée, le corps de faint Antoine y fut dépofé folemnellement, lors de la confécration qui en fut faite par le pape Calixte II, l'an 1119. L'Europe étoit alors affligée d'une maladie extraordinaire qu'on appella le feu facré ou le feu de S. Antoine, parce qu'on en étoit fouvent guéri par l'interceffion de faint Antoine. Deux gentilshommes dauphinois, de la premiere diftinction, Gaston & fon fils Gerin, y firent bâtir deux hôpitaux pour le foulagement des pauvres attaqués du feu de faint Antoine, l'un pour les hommes & l'autre pour les femmes ; &, non contens d'avoir dévoué leurs biens à une fi fainte œuvre, ils fe confacrerent encore eux-mêmes au fervice de ces malades, & devinrent ainfi les inftituteurs & les fondateurs de l'ordre de faint Antoine, qui se répandit bientôt dans toute la France, en Allemagne, en Italie, en Espagne, en Angleterre, en Ecofle, en Hongrie, en Lorraine, en Savoye, & même au-delà des mers, à Conftantinople, dans la Morée, dans l'ifle de Chipre, & dans une partie de l'Afrique.

Les hospitaliers de cet ordre prirent pour marque distinctive un tau, ou une espéce de croix d'azur, femblable à celle que les chanoines réguliers de faint Antoine portent encore aujourd'hui. Le fupérieur général avoit le général avoit le titre de grand-maître, & ceux des maifons particulieres s'appelloient commandeurs, ainsi qu'il fe pratique dans l'ordre de Malthe.

que pour

L'ordre de faint Antoine perfévéra fous cette forme pendant plus de deux fiécles, c'est-à-dire, jusqu'à Aimon de Montagny, dix-feptiéme grand-maître. Sous fon gouvernement Boniface VIII, unit à perpétuité l'église & le prieuré de faint Antoine à l'hôpital de même nom, l'érigea en abbaye chef-d'ordre, tant pour Aimon de Montagny fes fucceffeurs, & donna aux hospitaliers la qualité de chanoines réguliers, fous la regle de faint Auguftin; la bulle eft de l'an 1297. Ce changement n'a point influé fur l'hospitalité à l'égard des malades du feu de faint Antoine, qui s'exerce toujours avec beaucoup d'édification dans le chef-d'ordre, où l'on transfere ceux qui ont recours aux maifons de faint Antoine, dans le voisinage desquels ils se trouvent. Le feu de faint Antoine n'a donc point ceffé entierement, comme quelques perfonnes l'ont cru: on voit encore plufieurs de ces malades dans l'hôpital de l'abbaye de faint Antoine.

Les ravages que les calviniftes firent dans le Dauphiné en 1562, 1567, 1580, 1586 & 1590, firent une grande plaie à l'ordre de faint Antoine. Après avoir pris la ville, ils pillerent l'églife à diverfes reprifes, & détruifirent les bâtimens de l'abbaye; les fupérieurs de l'ordre qui y réfident furent disperfés ou détenus prifonniers. Delá vint l'affoibliffement de la discipline réguliere dans les autres commanderies, & l'ufurpation de leurs biens. Tous ces défaftres firent prendre à Antoine Tolofani, vingt-quatriéme abbé, depuis Aimon de Montagny, le deffein d'une réforme entiere de fon ordre, qui n'eut d'exécution que fous l'abbé de Grammont en 1634. Elle a été reçue en France, en Italie, en Piémont, en Savoye & en Lorraine. Mais les commanderies des pays étrangers qui ne s'y font point foumifes, ne laiffent pas de reconnoître pour chef & pour général l'abbé de faint Antoine.

L'abbaye eft très-bien bâtie. Son églife qui peut entrer en parallele avec la cathédrale de Vienne, eft certainement, après elle, la plus belle du Dauphiné. Le maître autel eft moderne, bâti à la Romaine, & de marbre noir, accompagné de huit figures de bronze doré, de grandeur natu

relle, avec divers ornemens convenables. Le tout compofe un morceau remarquable par le goût & par la délicatelle du travail. C'eft fous cet autel que repofe le corps de faint Antoine, dans une chaffe d'ébene, revêtue de lames d'argent cifelé. Le chœur placé derriere l'autel eft fait en coquille, & orné de tableaux de prix, représentans divers traits de la vie de faint Antoine. On voit dans les chapelles & à tous les autels de cet augufte temple d'excellentes copies des meilleures peintures de Rome. Quelques-unes de ces copies font devenues préférables aux originaux mêmes, que le tems a confidérablement endommagés. Le pavé du prefbytere eft de marbre noir mi parti de deux couleurs. La facriftie eft fournie de riches ornemens & de vafes précieux. On y conferve beaucoup de reliques confidérables, dont quelques-unes ont été données par des fouverains pontifes, des cardinaux, des princes romains, &c.

Une des curiofités de cette abbaye, c'eft le réfectoire qui a cent onze pieds de long fur trente-quatre de large; il eft élevé à proportion, bien percé, vouté & fans piliers; il foutient un bâtiment à trois étages. La bibliothéque occupe un beau & grand vafe, qu'on vient de refaire à neuf; il y a de très bons livres, & en affez grande quantité. SAINT-ANTONIN, en latin Oppidum S. Antonini, petite ville de France, dans le Rouergue, au diocèfe de Rodez. Elle eft fituée aux bords de l'Aveirou, aux frontieres du Quercy & de l'Albigeois. Les proteftans l'avoient fortifiée pendant les guerres de la religion : mais Louis XIII l'ayant prife de force l'an 1632, fit rafer les fortifications. Il y a un chapitre de chanoines réguliers de la congrégation de France. On croit que cette ville a pris fon nom d'un faint prêtre, nommé Antonin, natif de Pamiers, qui fut martyrifé par les païens, aux bords de l'Aveirou, & que fon corps ayant été trouvé dans la riviere, au lieu où eft cette ville, cela donna occafion d'y bâtir un couvent, dont la ville a pris le nom. Il fe fait dans cette ville un grand commerce de fafran & de pruneaux, qui paffent pour excellents. Elle eft du gouvernement de Guienne, de la généralité de Montauban, du parlement de Touloufe, de la chambre des comptes de Navarre. Long. 18a 25′, lat. 44d 10'.

Les auteurs des Acta SS. prétendent que faint Antonin n'eft pas François, & qu'il eft le même que celui d'Apamée, en Syrie. Premier volume de feptembre.

SAINT-ARNOUL, en latin, Oppidum Arnulphi, ville de France, dans la Beauce, au diocèfe de Chartres. Elle eft fituée à fept lieues de Chartres, fur le chemin de Paris, dans la forêt d'Iveline.

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SAINT-ASAPH, ville épiscopale d'Angleterre pays de Galles, dans le Flindshire. Elle eft fituée un peu au-deffus du confluent de l'Elwy, riviere, & de la Cluyd, Vers le milieu du feiziéme fiécle faint Kentigerne, évêque de Glasco, en Ecofle, fut par révélation que des fcélérats avoient réfolu de l'empoifonner: il fe retira au pays de Galles, auprès de faint David. Quelque tenis après, il s'établit auprès de la riviere d'Elwi, dans un fond que tui donna le fouverain du pays, & y bâtit un monaftère, il affembla plus de fix cents religieux. De cette grande communauté, il y en avoit le tiers qui s'appliquoient aux lettres & chantoient l'office divin, divifés en plufieurs chœurs, qui fe fuccédoient les uns aux autres; de forte que l'on célébroit fans cefle le fervice dans l'églife; les autres travailloient aux champs, ou exerçoient les arts & les autres emplois néceffaires pour leur commune fubfiftance. Ainfi ce lieu devint fort peuplé, & depuis on y bâtit une ville. Ce faint fut rappellé en Ecoffe, où il emmena la plupart des religieux de fon monaftère. Ceux qu'il y laiffa continuerent à fervir Dieu, fous la conduite de fon disciple faint Afaph, dont la ville, bâtie autour de ce monastère, porte aujourd'hui le nom. On l'a auffi appellée Elwa, du nom de la riviere. Les Gallois la nomment Llan Elwy. Cette abbaye eft devenue un évêché, parce que beaucoup d'abbés avoient le caractère épiscopal. L'abbaye a été détruite; mais l'évêché fubfifte toujours dans la religion anglicane, dont les évêques d'Angleterre font profeffion. La ville eft médiocre, & l'évêché pauvre. On en rejette_la' faute fur l'évêque Parfeu, qui vivoit fous Edouard VI. On lui reproche d'avoir aliéné à perpétuité quatre de fes maifons épiscopales, avec les terres qui en dépendoient, &' d'avoir affermé le refte pour un très-grand nombre d'années. Le diocèse de faint Afaph n'a qu'un archidiaconé,

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