Pomponius - Mela, 1.2, c. 3, & Ptolomée, 1.2, c. 10, ne nomment qu'une de ces capitales; scavoir, VASIO VOCONTIORUM, ou CIVITAS VASIO RUM. VOCOKIURA, port du Japon. Voyez V010 XIURA. VODABLE, ville de France, dans l'Auvergne, élection d'Issoire. Cette petite ville, qui n'a guere qu'environ cinq cens habitans, est Chef lieu d'une Châtellenie d'une fort grande étendue, qu'on nomme le Dauphiné d'Auvergne, à cause du dauphin d'Auvergne, qui en fut un des premiers seigneurs. Il étoit fils de Guillaume V, dépouillé de l'Auvergne, par fon oncle Guillaume VI. Celui-ci l'opligea de fe contenter de plufieurs terres situées dans la province, & entr'autres, de la châtellenie de Vodable. Cette terre fut ensuite nommée absolument le Dauphiné; & ses seigneurs, qui s'appelloient Dauphins d'Auvergne, prirent pour armes un Dauphin. Ils prenoient aussi le titre de Comtes de Clermont, & quelquefois d'Auvergne, à cause de leurs anciennes prétentions. Ils n'avoient cependant rien dans la ville de Clermont. Cette branche masculine des Dauphins, finit en la personne du Comte Dauphin, Beraud III, du nom, qui mourut sous Charles VII, laissant pour héritiere, sa fille Jeanne, femme de Louis de Bourbon, comte de Montpenfier. Jeanne étant morte sans enfans, en 1436, elle eut pour héritier son mari; parce qu'il étoit petit-fils d'Anne Dauphine, qui avoit épousé Louis II, due de Bourbon; & par-là, le Dauphiné d'Auvergne, avec plufieurs grandes terres, entra dans cette maison, où il demeura jusqu'au tems du connétable, Charles de Bourbon, dont tous les biens furent confisqués. Sa fœur Louise, veuve de Louis de Bourbon, prince de la Roche-fur-Yon, cut cependant une partie des biens du connétable, par une transaction faite avec François I, & elle eut, entr'autres, le Dauphiné d'Auvergne. * Longuerue, Descr. de la France, part. 1, P. 137 Louife de Bourbon eut aussi le comté de Montpenfier, situé sur les confins du Bourbonnois, avec la seigneurie de Combraille. Ce fut au tems de cette princesse, que François I érigea, l'an 1537, Montpenfier en duché; ce lieu de Montpenfier n'est plus qu'un vieux château; mais la principale ville du duché, se nomme Aigueperse, autrefois Aiguesparse, en latin, Aqua Sparsa, qui est le lieu où mourut le roi Louis VIII, en revenant de faire la guerre aux Albigeois, en Languedoc. Combraille est un pays situé dans le diocèse de Limoges, fur les confins de la Marche: la principale place étoit autrefois Montaigu, laquelle a quelquefois donné le nom à la seigneurie de Combraille; mais à présent, la principale ville du pays est Evaon, qu'on prononce communément Evau. Le duché de Montpenfier, le dauphiné d'Auvergne, & la seigneurie de Combraille étant venus à mademoiselle d'Orléans Montpenfier, à cause de sa mere, héritiére de la maison de Bourbon-Montpenfier, ils ont passé à feu monfieur Philippe, duc d'Orléans, institué héritier par cette princesse. VODANA, ville de l'Arabie heureuse, à quinze lieues de Mascate, à la rencontre de deux petites rivieres, qui portent des barques jusqu'à la Mer, & qui prennent ensemble le nom de Moyefur. Cette ville, qui est assez bonne, a un terroir qui ne produit point de bled, & ne porte que très-peu de ris; mais il est d'ailleurs abondant en fruits, & particulierement en prunes & en coins. Les coins n'y ont pas l'aprêté des nôtres, & on les mange comme des pommes. Il y a aussi de très-bons melons, & quantité de raisins; & comme les Juifs remplissent un grand quartier de la ville, l'Emir leur permet de faire du vin. Depuis Vodana jusqu'au Golfe, le pays est plein de datiers de côté & d'autre. Les dates fervent à nourrir le peuple, qui n'a pas moyen d'acheter du bled ni du ris, denrées qui sont fort cheres, parce qu'on est obligé de les faire venir de loin. * Tavernier, Voyage de Perse. VODENA, ville de la Turquie Européenne, dans cette partie de la Macedoine, appellée Comenolitari, sur la riviere de Vistriza. Molet & Sophien croyent que c'est l'ancienne Edessa, ou Edessa, ap pellée auparavant Ægwa felon Justin. Vodena eft fans doute la même ville que Delisle appelle Eclisso, & que je ne trouve point ailleurs. a, VODGORIACUM, lieu de la Basse-Germanie, L'Itinéraire d'Antonin le marque sur la route de Castellum à Cologne, entre Bagacum & Geminiacum, à douze milles du premier de ces lieux, & à dix milles du second. Dans le manuscrit du Vatican, ce lieu est appellé Dodgoriacum ; & dans la table de Peutinger, Vogo-Dorgiaco. Wesseling, après Ortelius, croit que c'est présentement Vaudret...... VODOÑA. Voyez SUODONA. VOECA, ville de l'Espagne Tarragonnoise; Ptolomée, 1.3, c. 6, la donne aux peuples Callaici Lucenfii. Ortelius croit que c'est ce que Pline, 1.4, c. 20, appelle Veca Regio Asturum; mais ce passage de Pline eft corrompu. Voyez VECA. VOERDEN, ou WOERDEN, ville des Pays-Bas, dans la Hollande, à trois lieues d'Utrecht, & à fix de Leyde, fur le bord du Rhin, qui la traverse. Godefroi de Rhenen, vingt-huitième évêque d'Utrecht, la fit batir en 1160, pour tenir en bride les habitans d'Utrech, & pour maintenir son autorité. Elle a depuis été le sujet de plusieurs guerres entre la province d'Utrecht & celle de Hollande. Il y a à Voerden un château, qu'on croyoit imprenable autrefois : mais il commençoit à tomber en ruine, lorsque les François, après avoir pris la ville, en 1672, le démolirent entierement. Les Etats-Généraux ont fi bien rétabli dans la suite les fortifications de cette place, à laquelle ils ont fait ajouter divers nouveaux ouvrages, qu'on la regarde présentement comme une forteresse importante. Fraçois de Mendoça, Amirante d'Aragon, qui avoit été fait prifonnier à la bataille de Nieuport, en 1600, fut longtems détenu prisonnier à Voerden; & il ne fut remis en liberté, qu'à condition que les Espagnols relâcheroient tous les prifonniers qu'ils avoient faits sur les Etats. Cette ville à toujours eu des seigneurs particuliers, jusqu'en 1296, lorsque Herman de Voerden en fur dépouillé, après qulil eût été convaincu d'avoir eu part au meurtre de Florent V, comte de Hollande, qui fut asfasfiné par Gérard de Velsen, de la femme duquel Florent avoit abusé. La ville de Voerden fut vendue par Philippe II, roi d'Espagne, à Eric, duc de Brunswich; & elle passa en 1581, sous la domination des Etats-Généraux. Les François s'étant rendus maîtres de Voerden, en 1672, les Hollandois, sous la conduite de Guillaume, prince d'Orange, & du comte de Zuylestein, son oncle naturel, & général de l'infanterie Hollandoise, asfiégeret cette place. Elle étoit presfée, lorsque le duc de Luxembourg, commandant de l'armée de France, y accourut le 12 d'Octobre avec neuf mille hommes. Il passa par des marais, & par un chemin qu'on avoit jugé impraticable, à cause des coupures & des inondations. Il força les retranchemens des assiégeans, & les mit en fuite: & le comte de Zuylestein, entr'autres, y fut tué. VOESA, ou VOESSA, province des Indes, dans l'empire du Mogol. C'est la derniere des états de ce prince, du côté de l'Orient. La ville capitale de cette province s'appelle Jaganat ou Jagrenate. * Mandeslo, Voyage des Indes, 1. 1. VOGELBERG, montagne de Suisse, au pays des Grifons, dans le Rhin-wald, vulgairement Colme del Occello, c'est-à-dire, le mont de l'Oiseau, ce que signifie aussi le nom Allemand Vogelberg. On appelle aussi cette montagne, Saint-Bernardin. Elle est couverte de glaces éternelles. Ce font des glacieres de deux lieues de longueur, d'où fortent divers ruisseaux, au-desous d'un endroit sauvage, qu'on nomme Paradis, apparemment par ironie. Tous ces ruisseaux se jettent dans un lit profond, & forment le Haut-Rhin. * Etat & Délices de la Suisse, tome 4, page 29. VOGESUS, montagne de la Gaule Belgique, aux confins des Lingones, selon Céfar, Bell. Gal. Deferuere cavo tentoria fixa Lemano, Pour moi, je crois que Cluvier & Cellarius ont tort de préférer une ortographe à l'autre, les preuves étant à peu-près d'égale force pour Vogefus, ou pour Vosegus. Le Traducteur Grec de Céfarrend, à la vérité, Vogesi par 78 Βοσήκε; mais, comme le remarque Cellarius, il a pu s'accommoder à la prononciation du fiécle où il écrivoit. En effet, dans le moyen âge, on disoit Vogefus, ou Vofagus, comme nous le voyons dans ce vers de Fortunat, L. 7, Carm. 4. Ardenna an Vofagus cervi, capra, Helicis urfi Les Auteurs du moyen âge donnent assez fouvent vent à cette montagne le nom de forêt, Silva, Saltus, ou celui de désert, Eremus. Voyez Vofge. VOGHERA, ville d'Italie, dans le Milanez, au Pavese, sur la riviere de Staffora, à la gauche, environ à douze milles au Midi occidental de Pavie. C'est le Vicus-Iriæ de l'Itinéraire d'Antonin. * Magin, Carte du Pavese. VOGIA, ville de l'Espagne Bétique: Ptolomée, 1. 2, c. 4, qui la marque dans les terres, la donne aux Turdules. Surita croit que ce pourroit être la ville Tugia, de l'Itinéraire d'Antonin. VOGLADENSIS. Voyez MOGLINTENSIS. VOGOGNA, ville d'Italie, dans le Milanez, au comté d'Anghiera, sur la riviere Tosa, à la gauche, vis-à-vis de lembouchure de la riviere d'Anzo. Magin, Carte du Milanez, écrit Ugogna. VOHEMARO, province de l'Isle de Madagascar, au-delà de la Baye d'Antongil, en tirant vers la partie septentrionale de l'Isle. Cette province est désignée dans les cartes marines des Portugais, par le nom de Boamaro. Le ris y est cultivé de la même maniere qu'au pays de Gallemboulou, & la terre le produit avec la même facilité. On a sçu, dit Dapper, Defcr. de l'Afrique, p. 442, d'un habitant d'Anossi, qui étoit orfévre, & dont les prédécesseurs étoient venus de Vohemaro, qu'on trouve beaucoup d'or dans cette province, dont tous les orfévres d'Anosfi font originaires. La côte orientale de la province de Vohemaro, forme une baye, qui porte le même nom, & qui est fituée à treize dégrés de latitude méridionale. Depuis Antongil, jusqu'au bout Nord-Est de l'Isle, appellé le Cap Natal, la côte tire droit vers le Septentrion. VOHITZ-ANGHOMBES, province de l'isle de Madagascar. Flacourt, Hist. de l'Isle de Madagascar, c. 6, lui donne, pour bornes au Septentrion, le pays d'Anfianactes, à l'Orient, celui de Sahavez, à la hauteur de 19 dégrés & demi de latitude méridionale, & les hautes montagnes des Ambohitsménes. Il ajoute qu'elle s'étend, du côté du couchant, jusqu'à la Mer de Mozambique ; & du côté de Sud, jusqu'au pays des Eringdrames, qui est séparé de celui des Vohitz-Anghombes, par la riviere de Manfiatre. Cette province est très-peuplée: les villages y sont plus beaux qu'en aucun endroit de l'isle; & les maisons, qui font de bois, font aussi mieux bâties qu'ailleurs. Elle peut mettre sur pied une armée de cent mille hommes, dans le besoin. Il croît beaucoup de bled dans les plaines, & le pays est riche en bétail, aussi-bien qu'en fer & en acier. On fait, dans le pays, des pagnes de fil de bananier, qui ressemble à de la foie: on y fait aussi des pagnes de foie; & les unes & les autres font à fort bon compte. Leshabitans Vohitz-Anghombes, font les ennemis jurés des de Eringdranes. VÕHITZ-BANCH, province de l'isle de Mada gascar. Elle s'étend depuis la riviere de Manatengha, sous le Tropique du Capricorne, jusqu'à la riviere de Mananghare, qui est sous les 22 d. 30' de latitude méridionale. Elle s'étend dans les terres, jusqu'à la riviere d'Itomanpo, & confine au pays d'Anradsahoc, à la source de la riviere de Mandrerei, & au pays de Fanshere. Il est commandé par plusieurs seigneurs de contrées, qui vivent dans de perpétuelles disfenfions. Ce pays eft fort montagneux, & fe découvre de loin à la Mer. C'étoit l'abord ordinaire des vaisseaux, qui alloient reconnoître la terre: ils cingloient ensuite le long de la côte, pour aller au Fort-Dauphin. II abonde en miel, bœufs, cannes de fucre, ignames ris & autres vivres, dont les habitans se trouvent fuf fisamment fournis. Les pagnes, qu'on porte dans cette province, font faites d'une certaine écorce d'arbres, nommés Fautatsranou; on en achete ausfi des Matatanes, qui sont faites d'une autre écorce, nommée Avo, ou bien, on en achete dans la province de Carcanossi, ou dans le pays des Ampatres; cellesci sont faites de coton. Il y a encore dans le pays, des mines de fer & d'acier. Les armes des habitans font une rondache de bois, couverte de cuir de bœuf, & une forte fagaye. Ils font tous noirs, & ont une grosse chevelure frisée. Ils passent pour être fort enclins au vol & au larcin. Ils vont fort souvent enlever les enfans de leurs voisins, ou leurs esclaves, pour les vendre dans des cantons éloignés; & quelquefoisils n'épargnent pas leurs plus proches parens. Comme tous les noirs de l'isle, ils n'ont aucune religion: ils s'abstiennent seulement de manger de la chair de porc, & font circoncis. Ils craignent les Blancs des Matatanes, qui font Zafferaminis & sçavent écrire. Les Matatanes leur font accroire que par des caractéres & par l'écriture, ils peuvent leur donner des maladies de langueur, & même la mort. La riviere de Manatengha qui borne cette Province , a quatre bouches qui font: Vinang-ad-Sino, Manauaza, Sagandacan, & Vinaug-auarats, toute à une lieue l'une de l'autre. Quatre lieues au-delà est la riviere d'Amboule qui est toujours débouchée, & où une barque peut entrer; c'est cette riviere que Rozimont a nommé la riviere S. Gilles. Il n'y a maintenant dans ce quartier que de pauvres Ompizées & Pescheurs. Le pays a été ruiné par la guerre: le terroir y est néanmoins excellent. La côte est bordée de très-hautes montagnes depuis Munghasia jusqu'à Sandrauinanga. On les nomme les montagnes de Viboulle, autrement les Vohis-Bans. C'est un pays haut, rempli de bois, & entrecoupé de fertiles valées qui produisent une grande quantité de miel. A deux lieues plus loin, il ya une riviere, appellée Andraghinta, & à une lieue au-delà est la riviere de Sandrauinangha, qui vient des montagnes, mais qui est bouchée. C'est dans ce canton qu'on prétend qu'il y a de l'or. A trois ou quatre lieues on trouve Manambondrou autre riviere bouchée, puis la riviere de Massianach, où il y a une bonne ance que les François ont nommée l'ance du Borgne, à cause que le seigneur du pays étoit borgne. Il s'appelloit Ontanhllera. On peut mouiller une barque dans cette ance. Ce quartier se nomme Manacaronha; & la riviere de Massianath est à quinze lieues d'Ámboule. A quatre au NordNord-est vient la riviere de Managhare quia fept embouchures, mais toutes bouchées & remplies de roches. Cette riviere descend du pays d'Itomampo qui qui est à l'Ouest. Elle se forme de trois autres rivieres assez belles; favoir celle d'Ionghaïvou, celle d'Itomampo, & celle de Mangharac. VOHITS-MASSIN, c'est-à-dire, montagne heureuse, quartier de l'ifle de Madagascar, à huit lieues du Fort-Dauphin. Les Portugais ont eu autrefois une forteresse, près de cet endroit-là, sur le haut de la côte, qui est escarpée de tous côtés. Ils avoient même plusieurs habitations au bas, avec des enclos, qui leur fournissoient toutes fortes de provisions pour leur subsistance; mais ils y furent enfin massacrés par les Peuples circonvoins. * Dapper, Descr. des Isles d'Afrique, p. 431. VOID, en latin, Vedum. Bourg de France, dans la Lorraine, au diocèse de Toul, sur le ruisseau de Void, à fix cens pas de la Meuse, à quatre lieues de Toul. Ce bourg eft confidérable. Le chapitre de la cathédrale de Toul nomme à la cure, qui a pour annexe, le village de Vacon. Le terroir produit du froment & on y voit des vignes, des prairies & des bois. Le chapitre de la cathédrale de Toul est seigneur de cette paroisse, où il y a cinq foires par an : l'une, le premier famedi de carême ; & les autres, le premier de Mai, le jour de faint Barnabé, le 4 d'Octobre, & le 23 de Novembre. Elles ne font que d'un jour chacune. Tous les samedis il y a marché: on y compte trois papeteries. Le château de Void est d'une figure carrée, défendu de murailles flanquées de quatre bonnes tours & d'un fossé rempli d'eau. Il a été bâti par les rois d'Austrafie, au couchant de la riviere de Meuse, dont il est éloigné de mille pas, dans une gorge ou passage. Il leur fervoit de sentinelle avancée dans le royaume de France, ou de Vedete, d'où vient le nom de Void; car auparavant, ce lieu s'appelloit Noniam. Dagobert, roi d'Austrasie, ayant doté l'église de Toul, lui donna le château de Void, avec plusieurs autres biens & seigneuries. L'évêque de Toul & le chapitre en ont long-tems joui par indivis, comme on le voit par des lettres-patentes de l'empereur S. Henri: mais depuis, ayant divifé leurs biens, le château de Void, avec la prevôté qui en dépend, revint au chapitre. L'église de Toul avoit toujours joui en tout droit de souveraineté & de régale du château de Void, & des terres qui en dépendent, comme des autres terres & seigneuries qui lui avoient été données en dot, sous les rois & les empereurs, jusqu'à ce que les rois de France, ayant réduit les trois évêchés de Lorraine sous leur obéisfance, ils en ont tellement changé ou diminué l'autorité, que le chapitre n'a pas maintenant plus de droit qu'un feigneur haut-justicier. Vers le pontificat de Martin V, le chapitre de Toul, inquiété par les habitans de cette ville, se retira au château de Void, où chaque chanoine se bâtit un appartement à part, & ce pape lui ayant réuni la cure de Void, les chanoines la desfervirent eux-mêmes, tant qu'ils demeurerent dans le château. Ils faisoient l'office dans l'église paroisfiale, qui se trouve encore aujourd'hui dans le château. Dans le dernier fiécle, avant les guerres arrivées pendant la minorité de Louis XIV, ceux qui tenoient le parti de la fronde, ayant fait le fiége du château de Void, & l'ayant battu avec quelques pieces de campagne, pendant cinq jours, le commandant leur en remit les clefs. Ils n'y demeurerent pas longtems: les troupes du roi, commandées par le maréchal de la Ferté, les en fit déloger. VOIGTLAND, pays d'Allemagne, dans la Haute Saxe, ou marquisat de Misnie. C'est un des quatre cercles qui font la division de ce marquisat. Il est entre le cercle des mines ou des montagnes, la Bohême, le Margraviat de Culembach, & le duché d'Altenbourg. C'étoit autrefois un pays particulier, qu'on nomma Voigtland, des prevôts appellés Vogis, en allemand, & que les empereurs y envoyoient pour le gouverner. Il comprenoit alors la plus grande partie du Margraviat de Culembach, & divers bailliages voisins, qui en ont été démembrés. D'autres prétendent que ce pays fut nommé Voigtland, des seigneurs de Weyda, qui le posséderent fous le titre d'avocats. En effet, on le nomme en latin, deTome VI. 1 puis plusieurs fiècles, Terra Advocatorum. Les histo riens ne s'accordent pas fur leur origine. Les uns veulent que ces avocats, appellés Vogis, en alle mand, ayent été institués par Henri l'Oiseleur, roi de Germanie, & les autres prétendent, avec plus de fondement, qu'ils furent institués par l'empereur Henri VI. Zwickau est la ville principale de ce cercle. Les autres villes font Plawen, Weyda, Gera, Graitz, Olsnitz, Werde & Ziegenruck. La baronie de Wildenfels eft enclavée dans ce cercle. * D'Au difret, Géographie ancienne & moderne, tome 3, page 312. Zwickau n'est point dans le cercle de Voigtland, mais dans celui d'Ertzeburge. VOINEMONT, paroisse au duché de Lorraine, au bailliage de Nancy. Son église paroissiale est sous le titre de l'Invention de saint Etienne. Le chapitre d'Espinal est patron de la cure, & perçoit les deux tiers des grosses & menues dixmes, & le curé l'autre tiers. Il y a au moins seize seigneurs. La justice locale est à Ceintrey & à Haroué. Il y a une chapelle, dédiée à Notre-Dame de Pitié, & le Mainville est une annexe de Voinemont. VOIOXIURA, ou VOCOKIURA, port du Japon, dans l'isle de Ximo, & dans la principauté d'Omu ra, & presque vis-à-vis l'isle de Firando. C'est une espéce de golfe de deux lieues de circuit, où il y a quantité de pointes avancées & de rochers, qui y forment un grand nombre de petits havres, tous à l'abri des vents: outre qu'à l'entrée du golfe il y a une peti te isle, qui le garantit entiérement des vents & des vagues de la Mer. En 1562, Sumitanda, prince d'Omura, qui, le premier des souverains du Japon, embrassa le christianisme, voulant attirer les missionnaires dans ses états, ouvrit ce port aux Portugais, leur donna toutes les terres à deux lieues à la ronde, & les exempta de tout droit d'entrée & de sortie: ils s'y établirent en effet; mais l'année suivante, les ennemis du prince d'Omura, ruinerent tous leurs établissemens; & depuis ce tems-là, ils ont abandonné ce port: dans la suite, ils s'établirent. beaucoup mieux à Nangazacki, sous la protection du même prince. * Le P. de Charlevoix, Hist. du Japon, liv. 2. , VOIRE, riviere de France, dans la Champagne méridionale. Elle prend sa source dans l'élection de Joinville, un peu à l'Orient de Somme - Voire qu'elle arrose. Elle passe enfuite à Montier-en-der où elle a un pont, & où elle reçoit les eaux de la Bienne: de-là, elle se rend à Beaufort, à Rosnay & à Chalete, & se perd un peu au-dessous, dans l'Aube à la droite, quelques lieues au-dessus de Rameru. * De l'Isle, Atlas. VOIRON, bourgade de France, dans le Dauphiné, élection de Grenoble, avec titre de baronie. 1. VOISINES, abbaye de France, dans l'Orleannois, proche de Mehun. C'est un monastere de filles, de l'ordre de Citeaux. Il jouit de deux mille livres de révénu. 2. VOISINES, bourg de France, dans la Champagne, élection de Sens. VOISINS, bourg de France, dans le Bas-Lan guedoc, recette de Carcassonne. VOL, ville de l'Afrique propre: elle étoit, à ce que dit Ptolomée, au midi de Carthage, entre les fleuves Bagrada & Triton. VOLÆ & VOLANI. Voyez BOLA. 1. VOLANA, ville d'Italie, chez les Samnites: Tite-Live, 1.10, c. 45, dit qu'elle fut prise en peu de jours, par Carvilius. 2. VOLANA, bourgade d'Italie, dans le Ferrarois, vers l'embouchure, & à la droite du brás du Pô, appellé du nom de cette bourgade, Pô di Volana. Voyez Po. VOLANDUM, lieu fortifié dans l'Arménie, selon Tacite, an. 1. 13, qui dit que c'étoit le château le plus fort de la contrée. Corbulon s'en rendit maître néanmoins, fans perdre un seul homme, & fit pasfer au fil de l'épée tous ceux des habitans qui se trouverent avoir quatorze ans ou environ; & l'on vendit à Ec 1 : l'encan tout le menu peuple qui étoit incapable de porter les armes. Le manuscrit de Venife, au rapport d'Ortelius, lit VALLANDUM, au lieu de VOLAN DUM. VOLANI. Voyez BOLA. VOLATERRÆ, ville d'Italie, dans l'Etrurie, l'une des douze anciennes villes des Toscans, selon Denys d'Halicarnasse, 1.3, p. 189. Strabon, 1.5, p. 154, décrit la fituation de cette ville. Il dit qu'elle est dans une valée; de façon, néanmoins, dit-il, que la forteresse qui la défend, est sur le haut d'une coline. Cicéron, 1. 13, Epift. 4, nous apprend que c'étoit un municipe: Cum Municipibus Volaterranis mihi Summa necesfitudo eft; & felon Frontin, elle avoit le titre de colonie: Colonia Volaterrana lege triumvirali eft ad fignata. Dans le territoire de Volaterræ, il y ayoit des thermes, que la table de Peutinger appelle Aquæ Volaternæ, pour Aqua Volaterranea. Cette ville conferve son ancien nom; car on l'appelle encore Volterra. VOLATERRANA-VADA, ville ou bourgade d'Italie, dans l'Etrurie, à l'embouchure du Cecinna, avec un port, felon Pline, 1.3, c. 5. Cicéron, Pro Quintio, n. 6, dit aussi Vada Volaterrana; mais l'Itinéraire d'Antonin & la table de Peutinger écrivent Vadis-Volaterris. Celieu, nommé encore aujourd'hui Vadi, est placé, par l'Itinéraire d'Antonin, entre Populonium & ad Herculem, à vingt-cinq milles du premier de ces lieux, & à dix-huit milles du second. Rutilius, liv. 1, , v. 453, n'a pas oublié ce lieu. In Volaterranum vero, Vada nomine, tractum VOLCE-ARECOMICI, peuples de la Gaule Narbonnoise, selon Strabon, 1.4, p. 186. Ptolomée, 1. 2, c. 10, écrit Volca-Aricomii; & Pomponius-Mela, l. 2, c. 5, ausfi-bien que Pline, 1.3, c.4, disent Arecomici. Si nous nous en rapportons à Strabon, les Volca-Arecomici s'étendoient jusqu'au bord du Rhône, & n'habitoient point des deux côtés de ce fleuve: car il dit, ad alteram ripam fluminis, & non ad utramque. Cependant Tite Live, 1. 21, c. 36, les place fur les deux rives du fleuve. Voyez ARECOMICI, Prolomée leur donne deux villes, qu'il marque dans les terres; fçavoir: Vindomagus, & Nemaufum Colonia. VOLCE-TECTOSAGES, peuples de la Gaule Narbonnoife. Strabon, liv. 4, page 187, les étend jusqu'aux Pyrénées : Ουολκῶν οἱ Ι'εκτοσάγες καλέμενοι τη Πυρήνη πλησιαζεσιν; Volca, qui Tectosages vocantur, proximi funt Pyrenco, & Ptolomée, 1. 2, c. 10, commence à compter les villes de ces peuples, depuis les Tectosages: ainfi, ils habitoient la côte de la Mer de Narbonne, depuis les confins de l'Espagne, jusqu'à la ville de Narbonne, qui étoit dans leur pays; car Ptolomée leur donne les villes qui fuivent: Il paroît que du tems de Pline, 1.3, c. 4, les choses avoient changé de face; du moins met-il des VolcaTettosages au-delà du Rhône, & ce qu'il appelle dans ce quartier-là Regio Volcarum Tectosagum comprenoit, felon le pere Hardouin, le diocèse d'Agde, & presque tout le reste du pays, jusqu'à l'embouchure du Rhône. Voyez TECTOSAGES. VOLCÆÆ PALUDES. Dion Caffius, 1. 55, Sub finem, nomme ainsi les marais auprès desquels les Batones attaquerent Cæcina-Severus, dans le tems qu'il vouloit y faire camper son armée. Ces marais devoient être au voisinage de la Mœfie. 1. VOLCAN, mot françois employé par les Naturalistes, pour fignifier une montagne qui vomit du feu. Ce mot vient du latin Vulcanus, que les poétes ont pris pour le Dieu du feu. On fait qu'il y a des Volcans dans l'Europe, dans l'Afie, dans l'Afrique & dans l'Amérique. Il y en a fur la côte de la nouvelle Guinée ; & il y en a, ou du moins il peut y en avoir, dans les autres parties du monde qui ne nous font pas encore counues. On en voit un grand nombre d'écrits dans le corps de cet ouvrage aux articles auxquels il ont rapport. Voici une liste de quelques autres, dont les voyageurs nous ont donné les descriptions. 2. VOLCAN, (Le vieux) en espagnol VolcanoViejo, Volcan de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle Espagne, près de la mer du Sud, au voisinage du port de Realejo, qu'onremarque à cette montagne qui est la plus haute de toutes celles du voisinage. On la tient au Nord-est, on la range enfuite, & l'on découvre le port où l'on peut entrer avec la basse mer. Ce Volcan qui jette de la fumée le jour, & des flammes la nuit, fur-tout lorsqu'il fait mauvais tems, se voit à plus de vingt lieues en mer. Wodes Rogers, supplément aux voyages autour du monde, p. 10. Voici ce que dit Dampier, Voyage autour du Monde, t. 1, p. 155, en parlant de ce Volcan. RiaLexa est le pays le plus remarquable qu'il y ait fur cette côte, à cause d'une haute montagne ardente qu'il y a, & que les Espagnols nomment Volcan, ou Volcano Vejo. Il faut porter le Cap tout-à-fait au Nord-est, pasfer enfuite tout auprès de la montagne, & cette route vous mene dans le Havre. Les vents de mer font au Sud-Ouest. Ainfi les vaisseaux qui vont là doivent prendre les vents de mer; car il n'y a pas moyen d'entrer par le vent de terre. Le Volcan est aisé à connoitre, parce qu'il n'y a point aux environs de montagne si haute, & qu'il n'y en a point non plus de la même figure tout le long de la côte, sans compter qu'elle fume toute la journée, & qu'elle jette quelquefois des flâmes durant la nuit. Cette montagne se voit de vingt lieues; & comme elle n'est qu'à trois lieues du Havre de Ria-Lexa, on en peut facilement voir l'entrée. VOLCAN D'ÆTNA. Voyez ÆTNA. VOLCAN D'ANION, Volcan de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, près de la mer du Sud, à quatre lieues du Volcan de Léon. Voyez VOLCAN DE LÉON. De la pointe de Realejo à Rio Tosta, il y à neuflieues Sud-eft-quart-au-Sud. De cette riviere à la table de Sutiabo, il y a dix lieues, & il faut courir Nord-ouest. On voit paroître alors le Volcan d'Anion au Sud-est de cette riviere, à trois ou quatre lieues dans le pays. * Wood Rogers, Supplément aux voyages autour du monde, p. 13. VOLCAN D'AREQUIPA, Volcan de l'Amérique méridionale, au Pérou, à quelques lieues de la côte de la mer du Sud. D'Ylay à Xuli, qui est sous le 17, d. 30' delatitude méridionale, il y a trois lieues C'étoit autrefois le principal Havre d'Arequipa, & de toute la côte de Penasco. Lorsqu'on y va d'Ylay, on peut le connoître à une petite crique large de vingt brasses, mais si l'on vient de la haute mer, on apperçoit le Volcan d'Arequipa à fix lieues dans le pays Nord-oueft & Sud-est de ce port; & s'il fait un tems clair, on voit d'autres montagnes hautes, dont une s'éleve en forme de pain de sucre. VOLCAN D'ATILAN, Volcan de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, près de la côte de la mer du Sud, à sept lieues du Volcan de Sacatepecque, la côte entre deux courans, Ouest quart au Nord-ouest, & Eft-quart-au-Sud-eft. Du Volcan d'Atilan aux Anabacas, la côte court Ouest quart au Nord-oueft, & Eft-quart-au-Sud-eft. * Woodes Rogers, fupplément aux voyages autour du monde, p.8. 00 Les Anabacas sont de petites plaines, à vingt-cinq lieues de las Milpas. Quelques-unes de ces plaines sont avec des monticules partagés au sommet, & les autres sont couvertes de petits buissons. Il y a des arbres sur un rivage élevé, qui forme une baye, & l'on voit trois Volcans dans le pays, à huit lieues ou environ de distance l'un de l'autre, dont celui du milieu qu'on nomme Sapoticolan court Nord & Sud à l'égard de ces plaines. VOLČAN DE BOULOGNE, Volcan d'Italie, au territoire de la ville de Boulogne. VOLCAN DE CATACULO, Volcan de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, près de la mer du Sud, à trois lieues à l'Est de la montagne Vernel, & à deux lieues de la Barre d'Ibaltique. VOLCAN DE COLIMA, Volcan de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, dans une vallée près de la ville de même nom. Voyez COLIMA. Wafer, Voyage, p. 256, dit que ce Volean jette de tems en tems des cendres avec une épaisse fumée; & que ces cendres sont poussées fi loin, 2 qu'elles font du tort aux biens de la terre, à plus de trente lieues aux environs. Dampier, Voyage autour du Monde, t. 1, p. 322, ajoute que le Volcan de Colima est une très-haute montagne, à environ 18 d. 36' de latitude Nord, à cinq ou fix lieues de la mer, & au milieu d'un agréable valon. On y voit deux petites pointes, de chacune desquelles fortent toujours des flammes ou de la fumée. Le valon où est ce Volcan se nommela valée de Colima, du nom de la ville qui n'en est pas éloignée. VOLCAN DE GROENLAND, Volcan dans les terres arctiques, appellées Groenland, près du lieu ou étoit le couvent des dominicains felon Barthelemi Zénete, Vénitien, amiral du royaume de Dannemarck, & qui avoit été sur les lieux. Voici les propres paroles de cet officier, citées par le pere Kircher, Mundi fubter, 1. 4, p. 194. Hic vifitur Monasterium S. Thomæ Dominicanorum, & ab eo nonprocul mons ignivomus, ex cujus pede Fonsignitus erumpit. Hujus Fontis aquis per tubos derivatis, non modo omnes cellæ Monachorum, instar hypocaustorum calefiunt, fed etiam cibi imo & ipse panis coquizur: tophum feu pumicemmons evomit, ex quo totum eft constructum Canobium ; tophi enim ni aqua illa perfufi, quafi adhibito bitumine conglutinantur. Hic enim Horti pulcherrimi, aqua ferventi rigati, in quibus flores & fructus omnis generis. Hæc autem aqua, ubi per hortos dceurrir, cadit in vicinum finum feu portum, quo fit ut nunquam gelu concrefcat, ideoque appellunt pisces & volucres innumeri; quibus incolæ ad fatietatem victitant. VOLCAN DE GUATIMALA, Volcan de l'Amérique septentrionale, près de la mer du Sud, à huit lieues des Anabacas, la côte courant Ouest quart au Nord-ouest, & Sud-est quart au Sud-eft. Du Volcan de Guatimala à la barre d Estapa il y a huit lieues, & la côte court Ouest quart au Nord-ouest & Eft-quart au Sud-eft. De cette barre à la riviere de Monticalco il y a dix lieues, la côte courant Nord-ouest quart à l'Ouest & Sud-eft quart à l'Est. De cette riviere au Volcan de Guatimala, qui se trouve sur la côte Sud-est, il y a dix lieues, le rivage courant Nord & Sud avec la barre d'Estapa, qui est le port de Guatimala. Ce Volcan est double en quelque forte; du moins donne-t-on dans le pays aux deux montagnes, entre lesquelles est la valée de Panchoi, le nom de Volcan. Cette vallée est celle où se trouve fituée la ville de Saint Jacques, capitale de la Province de Guatimala. Cependant il n'y a qu'une des montagnes qui jette du feu : l'autre ne jette que de l'eau. Celli-ci s'appelle Almolonca. On lui donne quatre lieues de hauteur, & dix-huit de circonférence : l'autre vomit sans cesse des tourbillons de flames jusqu'à la hauteur d'une pique. On les apperçoit de loin, & la fumée qui les furmonte semble avoir de la continuité avec les nues, tant elle s'éleve dans les airs. De quart-d'heure en quart d'heure, plus ou moins il part de cette effrayante fournaiseun bruit pareil à celui d'une coulevrine, ce qui cause de l'étonnement, & même une forte d'épouvante à ceux qui n'y sont pas accoutumés. * Wafer, voyage, p. 219. VOLCAN D'HECLA ou d'Islande. Voyez ISLANDE. VOLCANS DU JAPON. 10. Il y a près de Fi rando une très-petite Isle, qui pendant plusieurs fié cles a brûlé & a été agitée par de fréquentes & de violentes secousses: on n'y remarque plus rien de semblable aujourd'hui. * Le pere de Charlevoix, Hift. du Japon, L. préliminaire. 2o. Il y a une autre Isle vis-à-vis du Saxuma, que les gens du pays nomment Fuogo, nom qu'ils ont emprunté des Portugais; elle a une montagne qui jette continuellement du feu, & qui en a jetté par intervalle pendant plusieurs fiécles. 3o. Dans la Province de Fingo, on voit furle sommet d'une autre montagne une large ouverture, qui étoit autrefois la bouche d'un Volcan; mais depuis un fiécle il n'en fort plus rien. 4. Dans la Province de Chiangen, près d'un lieu appellé Kujanosa, il y avoit une mine de charbon de terre, laquelle ayant pris feu par la négligence des ouvriers qui y travailloient, n'a point cessé de brûler depuis ce tems-là. 5. Dans le voisinage de Surunga, il y a une montagne nommée Fefi, qui ne le céde qu'au Pic de Teneriffe, dont la figure a quelque chose de fort fingulier, & qui eft charmante à la vue: le sommet en est toute l'année couvert de neige, & cette neige voltigeant au gré du vent, ce qui est assez remarquable, vû l'élévation du lieu, représente comme un chapeau qui fume sans cesse; on dit qu'il en sortoit autrefois des flammes; mais que le feu s'étant fait une ouverture au côté de la montagne, les flammes disparurent: il en fort encore quelquefois une fumée noire, accompagnée d'une puanteur insupportable. VOLCAN-ISALCOS, Volcan de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, près de la mer du Sud, à quatre lieues du port de Sonfonate. Au fortir de la riviere de ce nom, on doit prendre garde aux bancs & aux rochers qui sont autour de la pointe de Remedio, & de cette pointe il faut courir Est-quart au Sud-est pour aller à la barre d'Ibaltique, qui en est à trente-quatre lieues, & où il y a divers bancs qui s'avancent plus de deux lieues en mer. A trois lieues à l'Est au-delà de cette pointe, on voit la montagne Vernel, qni est d'une hauteur médiocre, mais la terre est basse, & à trois lieues plus avant à l'Est on trouve le Volcan de Cateculo. * Wodes Rogers, Supplément aux voyages autour du monde, p. 9. 1. VOLCAN DE L'ISLE BRULANTE, Volcan de l'Océan Indien, dans une Isle, sur la côte septentrionale de la nouvelle Guinée. Dampier qui en parle n'en donne pas la juste position. Nous vimes encore, dit-il, une autre Isle d'où il sortit tout d'un coup une grosse fumée, qui s'évanouit bientôt, & qui ne parut plus. 2. VOLCAN DE L'ISLE BRULANTE, Volcan de l'océan Indien, sur la côte septentrionale de la nouvelle Guinée, à quelques lieues à l'Ouest de l'isle du chevalier Robert Rich. L'ifle où se trouve ce Volcan est haute & pointue. Quand on est à son nord, on ne peut pas bien difcerner la fumée, ni voir la flamme qui jette le Volcan, parce que fon soupirail est du côté du Sud. On voit trois autres Isles au voisinage; & toutes font hautes, pleines de beaux arbres & de savannes verdoyantes, sans en excepter l'Isle du Volcan, dont le terroir est beau près du rivage, & même jusqu'aux deux tiers de la hauteur de la montagne, qui est plus ronde que les autres & pointue au sommet. * Dampier, suite du voyage à la N. Hollande; t. 5, p. 128. 3. VOLCAN DE L'ISLE BRULANTE, Volcan de l'Océan Indien, dans l'Isle qui lui donne fon nom, & qui est une des Isles Moluques ou de l'Epicerie. Cette Isle est haute, mais petite, & à 6, d. 36' de latitude méridionale. Depuis le bas elle va un peu en talus vers le sommet. Elle se partage au milieu en deux pointes; & c'est de l'entre-deux, dit Dampier, fuite du voyage de la N. Hollande, p. 71, qu'il fortoit autant de fumée que j'en aye vu fortir d'aucun Volcan. Le côté septentrional de l'Isle paroît verdoyant, tout le reste est sec & stérile. Cette Isle est située droit au Nord de l'Ifle de Terra Al |