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l'autre, & il y en a vingt-cinq de chaque côté. Les malades y font fervis fort proprement, & en très-bon ordre, par les chevaliers même, en vaiffelle d'argent, comme affiettes, plats, écuelles & taffes, & l'on apporte à chacun devant fon lit la portion des alimens qu'il doit prendre, fuivant que l'ordonnent Tes médecins, qui font au nombre de quatre, & font régulierement deux fois le jour leurs vifites.

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L'arfenal n'eft pas éloigné du palais du grandmaître. Il eft fous l'inspection d'nn des chevaliers de l'ordre. On y voit une belle & grande falle garnie de toutes fortes d'armes dans un bel ordre. Au milieu font cinq machines de bois carrées, d'où pendent de tous côtés des armes de toute espece, comme cuiraffes, harnois, casques, pots en tête, boucliers, épées de combat hallebardes, piques, demi-piques, mousquets, épées, poignards, piftolets, arquebufes, dagues, fufils & autres. Les murailles en font auffi tapiffées, de même que les poutres qui traverfent de côté & d'autre ; & du haut pendent plufieurs arcs, & autres armes à l'antique, dont fe fervoient les chevaliers dans l'isle de Rhodes. On y voit quelques doubles arquebufes longues, à croc & à vent, qu'on charge par derriere, avec un cartouche, & on les ouvre & ferme, monte & démonte, par le moyen d'un reffort caché. De grandes armoires, fermées de treillis de fil de fer, font pleines de charges ou cartouches, de poignards & de piftolets. Cet arfenal eft fi bien pourvu de toutes fortes d'armes, qu'on en peut tirer pour pourvoir un armée de trente mille hommes. Ony fait parade de trois ou quatre cuiraffes ou armures toutes entieres, dont une eft la cuiraffe que le Grandmaître Jean de la Valette portoit pendant le fiege de 1565. On y montre auffi une piece de canon faite de cuir, placée fur fon affut, & fi proprement travaillée, qu'on la prendroit pour être de fer. Dans une autre falle voifine, on voit encore toutes fortes d'armes qu'on a fait venir de Hollande, & dont le grand-maître Lascaris fit présent à l'ordre : il y a de quoi armer quatre cens trente ou quatre cens quarante hommes. toutes ces armes font tenues dans une grande proprieté Outre cela, chaque chevalier a fes armes & tout fon équipage dans l'endroit où il loge; & les bourgeois & les payfans en ont auffi chez eux.

Parmi les autres bâtimens publics, on remarque la douane, la trésorerie, la chancellerie, un magafin à bled,un autre à vin,une châtellenie ou cour de juftice. Le château faint Elme eft auffi bâti fur un tocher du mont Sceberras, & fur la pointe de la cité de la Valette, qui avance dans la mer, & il n'eft féparé de la cité que par un foffé taillé dans le roc. Il eft placé à l'embouchure de huit grands & beaux ports, dont il y en a trois au côté droit de faint Elme, & cinq au côté gauche ; & ils font défendus d'un côté par le château Sant-Angelo, bâti fur la pointe du bourg, & de l'autre par la cité Valette, où ville neuve. Entre la cité Valette & le château faint Elme, il y a des magasins à bled taillés dans le roc.

VALEUGE L'EGLISE, bourg de France, dans l'Auvergne, au diocèfe de faint Flour.

VALEUGE LE HAUT, bourg de France, dans l'Auvergne, élection de faint Flour.

VALEURE, bourg de France dans la Bourgogne, élection de Bar-fur-Seine. C'eft une commanderie de l'ordre de Malte, dépendante du grand-prieuré de Champagne.

VALEYRE, village de Suiffe, au canton de Berne, dans le bailliage d'Yverdun. On trouve dans ce village un petit monument d'antiquité. C'est une voûte fouterraine fort bien faite, large de quatre pas, & de la hauteur d'un homme. Le village de Valeyre eft fitué dans le meilleur vignoble du bailliage. *Etat & délices de la Suiffe, t. 2, p. 332.

f

VALFRACOUR, Vulferii-Curtis, bourgade de Lorraine, au diocèfe de Toul, dans le bailliage de Vauge. C'eft le chef-lieu d'une prevôté dépendante de l'office de Dompere. Son églife paroiffiale eft fous le titre de l'Affomption de Notre-Dame. Le chapitre de Remiremont eft le patron de la cure, pour laquelle il y a concours. Ce chapitre perçoit les deux tiers de la groffe dixme & toute la menue. Les

hameaux de du Fresnois & de du Voide des Saux en dépendent.

VALHEY, Valheium, bourgade du duché de Lorraine, au diocèfe de Toul, office d'Einville. Son églife paroiffiale eft fous le titre de fainte Marie Madeleine. Elle fut érigée en paroiffe l'an 1576. Le feigneur du lieu eft collateur de la cure. C'étoit la trie de M. de Porcelet de Maillanne, évêque de Toul. Il étoit fils du feigneur de Valhey.

pa

ALI, peuple d'Afie. Pline, 1, 6, c. 7, le nomme au nombre de ceux qui habitoient le lac Méotide. Voyez ARBALI.

VALIERE, bourg de France, dans la Marche, élection de Gueret. Ce bourg eft fitué dans une plaine, dont les terres produifent du feigle, du bled noir, de l'avoine & des raves. Les pâcages & les foins y font bons & très-abondans, & les habitans font un commerce de beftiaux aux foires d'Ahun, de Feltin, de Chenerailles, de Jarnage & de Gouzon, fans compter les foires de leur propre bourg, qui font très-fréquentées. Les habitans font laborieux & trèsaifez.

VALII, peuples de l'Ethiopie, felon Pline, 1. 6, c. 30, qui les met à cinq journées des Oecalices. VALINCOURT, bourg de France, dans le Cambrefis, recette de Cambrai. Il y a dans ce lieu un chapitre peu confiderable, compofé d'un doyen & de fept chanoines.

VALINSA, petite contrée des Alpes, felon une ancienne inscription trouvée dans le pays, dont les habitans font nommés VALLENSES dans la notice des dignités de l'empire, & VALINSANI, dans le concile national d'Epaune. Cette contrée eft dans les Alpes, & fe nomme préfentement le Vallais; fes anciens habitans étoient les Viberi, les Veragri, & les Seduni. VALKENBOURG, ville des pays-bas. Voyez FAUQUEMONT, 2.

1. VALLADOLID, ville d'Espagne, dans la vieille caftille, fur la riviere Pifuerga, un peu audeffus de l'endroit où elle fe jette dans le Duero C'eft une belle & grande ville, & l'une des plus confidérables de l'Espagne. Elle eft fituée à deux journées, au Sud-Ouest de Burgos, dans une belle & vafte plaine, que la Pifuerga traverse, environnée de bonnes murailles, ornée de bâtimens, de belles grandes places publiques, de portiques & de fontaines. Le grand commerce de cette ville, la nobleffe qui y demeure, & la chancellerie qui y a été transferée de Medina del Campo, la rendent fleuriffante. Il n'y a guere de villes dans le royaume plus grande & mieux peuplée. On y compte onze mille maifons grandes, hautes, & toutes ornées de balcons. Les rues y font belles, longues & larges. La petite riviere d'Escueva, qui coule au travers, eft affez agréable; mais elle ne produit point de poiffon de bon goût. On la paffe fur un pont de pierre de dix à douze arcades très-bien faites.* Délices d'Espagne, p. 193.

L'une des chofes les plus confidérables de cette ville eft la place du marché nommée el Campo. Elle eft filongue & fi large, qu'on lui donne fept cens pas de circruit. C'eft l'endroit où fe tiennent les foires: Elle eft environnée d'un grand nombre de couvents; & on la trouve quand on va aux fauxbourgs, du côté de Salamanque. Il y a une autre place au milieu de la ville, & on la tient auffi belle que la place royale à Paris. Elle est environnée de tous côtés de fort belles maifons, bâties de brique, au-deffous desquelles on peut fe promener à couvert dans les allées que forment dé beaux piliers qui les foutiennent pardevant ; c'est-là que les marchands ont leurs boutiques. Ce qui augmente la beauté de cette place, c'eft que toutes les maifons font égales,toutes à quatre étages, & toutes ont leurs fenêtres otnées de balcons de fer.

On compte dans cette ville foixante & dix couvens de l'un & de l'autre fexe. Le plus beau eft celui des Dominicains, qui portent le nom de S. Paul; & il eft fur-tout remarquable par fon Eglife, l'une des plus belles de la ville. Elle eft fermée tout autour d'un enclos de piliers entrelacés de chaînes ; & cet enclos eft un asyle pour les meurtriers. Le portail de l'Eglife eft fuperbe: il eft orné d'un très-grand nombre de figures

en boffe & de bas reliefs, & d'une croix d'or qu'on voit au-deffus. Au dedans elle eft toute dorée depuis le bas jusqu'à la voûte. A côté du grand autel, on voit douze chandeliers d'argent rangés à terre de la hauteur d'un homme. De tous côtés fe montrent les armes des ducs de Lerma, qui ont fondé cette églife. De l'églife on entre dans le cloître, qui eft d'une beauté finguliere, & orné dans fon enceinte de beaux & grands tableaux. On y remarque le duc de Lerma représenté de toute fa hauteur; & on y voit auffi la vie de faint Dominique. La voûte eft toute azurée & dorée, avec de très-belles figures. On y voit les portraits des martyrs de l'ordre. De l'autre côté du cloitre, vers le jardin, il y a un beau morceau d'architecture formé en voûte, foutenue de plufieurs piliers dorés, à chacun desquels il y a un Saint de l'ordre. La facristie eft auffi fort belle, dorée, azurée, & remplie de tableaux, dont une partie repréfente tous les papes au naturel. Mais la plus belle piece eft le tréfor, où l'on conferve des reliques en nombre, & diverfes en nombre, & diverfes antiquités qu'on a ramaffées depuis long-temps. Les Rois, qui ont fait long-temps leur féjour à Valladolid, y ont un beau palais, qui fut réparé par Philippe IV. Il est tour joignant le couvent des Dominicains, & l'on peut aller de ce palais à leur Eglife par une galerie couverte, fans être vû. Il est tout de bri& d'une fort grande étendue ; mais il n'a que que, deux étages. On y compte entr'autres feize chambres ornées de beaux & riches tableaux, parmi lefquels on remarque ceux d'Henri IV, & celui du duc de Lerma à cheval, & armé. Dans l'une des fales, qui eft la plus belle & la plus magnifique de toute, on ne voit que dorure & que pierreries de toutes parts. Au milieu s'éleve un fuperbe trône royal, tout doré, & à côté font fufpendus fix ou fept grands luftres d'argent. De cette falle on paffe dans une allée où l'on voit quelques tableaux d'une beauté achevée, dont les uns font des portraits d'hommes, & les autres repréfentent des villes. On y remarque entr'autres la prife de la ville de Saint Quentin. A un coin eft une fort belle horloge, qui a été faite à Strasbourg, fur le modele de celle qu'on y voyoit autrefois. Elle fupporte un Pelican qui tient une fphere & un globe entre fes ferres, avec ce diftique latin.

Omnia metitur tempus, fed metior ipfum

Artificis fragili machina facta manu.

Dans une autre falle, on voit fix ou fept tables de pieces rapportées ; l'une eft d'yvoire, & les autres de pierreries, comme d'émeraudes, de faphirs, de turquoifes jointes par de petits harpons d'argent & d'ébene. Du palais on descend dans le jardin royal, qui eft compofé de quatre parterres, au milieu desquels eft une belle fontaine, à l'endroit où ils fe joignent tous quatre; & chacun a auffi fa fontaine particuliere qui l'arrofe. Du jardin on va dans la ménagerie, où l'on nourrit quelques oifeaux de Canarie, & d'autres animaux rares. Derriere ce palais eft une grande place, destinée à la courfe des taureaux. On y voit auffi da maifon de Charles V, qui eft au bord de l'eau.

Outre le palais du roi, on y remarque entr'autres celui du comte de Salinas. Il y a auffi plufieurs maifons des plus riches bourgeois, qui peuvent paffer pour belles.

Les Dominicains ont tout près de leur couvent un beau college, qui porte le nom de faint Grégoire. On y voit deux grands cloîtres très-bien faits & parsemés de fleurs de lys. Les voûtes de ce bâtiment font routes de menuiferie fort bien travaillée, dorée & azurée: l'or fur-tout brille par-tout. Le grand autel eft auffi d'une menuiferie dorée, & dont le travail eft extrêment délicat : à côté de l'autel eft une grande chaire de pierre, fuspendue en l'air. La maifon des Jéfuites eft auffi magnifique; leur églife eft ornée de beaux tableaux pofés fur des niches, entre des piliers, le tout doré & azuré. Le bâtiment de l'Inquifition eft d'une structure particuliere: il n'a point de fenêtres, & le jour n'y entre que par des trous, faits comme le foupirail d'une taupière. Le monastére des religieufes de fainte Claire eft remarquable par la fingularité du

tombeau d'un feigneur Caftillan, enféveli dans le choeur de leur Eglife. On prérend qu'il en fort de temps en temps des cris plaintifs, qui font le préfage de la mort de quelqu'un de la famille. On voit dans l'églife de faint Benoit trois treillis de fer, très-bien travaillés & coupés fort délicatement en feuillages & en fleurs au naturel. La grandeur des places publiques eft étonnante. Il y en a une, qui, dans fon enceinte, contient cent trente & quelques églifes, chapelles, couvens, ou hôpitaux. A un autre quartier de la ville, eft l'univerfité, fondée l'an 1346, par le pape Clément VI: elle eft affez bien entretenue, & compofée de quelques colléges. Tout cela dédommageoit avantageufement Valladolid du titre de cité qui lui manquoit autrefois; mais elle l'obtint en 1595, lorfqu'on y fonda un évêché fuffragant de Toléde. Le revenu de cet évêché eft de quinze mille ducats.

Le roi établit dans cette ville une académie de bel

les-lettres en 1752. Plufieurs croyent que Valladolid eft de l'ancienne Pintia, ou qu'elle a été bâtie des ruines d'une ville de ce nom, différente d'une autre Pintia, qui étoit dans la Galice, & qui s'appelle aujourd'hui Chiroga. L'air eft bon à Valladolid: il feroit très-pur, très-pur, fi ce n'étoit que la riviere y cause de temps en temps des brouillards incommodes. Tous les dehors de la ville font charmans. C'est une belle plaine, couverte de jardins, de vergers, de parterres, de prés & de champs.

2. VALLADOLID, ville de l'amérique feptentrionale, dans la nouvelle Espagne, au gouvernement de Mechoacan, dont elle eft la principale ville. Les Indiens la nomment Gayangarço. Le fiége épiscopal, qui avoit été d'abord placé à Zintzontza, fut enfuite transféré à Pascuaro, ou Fatztza, par Vasco de Quirogo, premier évêque; mais enfin on le transporta a Valladolid, ou Vallifoleto, en 1544. Cette ville eft éloignée de Pascuaro de fept lieues vers l'eft. Au nord de Valladolid il y a un lac, beaucoup plus grand que celui du Méxique. La moindre tempête éleve fes flots fort haut ; & il s'y prend plufieurs fortes de poiffons, principalement une forte de fort petits poiffons, que ceux du pays féchent au foleil, & qu'ils vont vendre en plufieurs provinces, avec beaucoup de profit. On voit fur ce lac beaucoup de canots & de bâteaux.* De l'Isle, Atlas. De Laet, Descr. des Indes occid. 1. 5, c. 25:

Corneille dit, en citant de Laet, que de Pascuaro l'évêché fut transféré à Vallifoleto, & de Vallifoleto à Valladolid. De Laet ne'dit point cela : il ne fait point deux lieux différens de Vallifoleto & de Valladolid. C'est une distraction de Corneille, qui n'a pas pris garde que Vallifolitani étoit le nom latin de Valladolid: je dis une distraction, car Corneille, trois articles plus bas, fait lui-même cette remarque.

3. VALLADOLID, ville de l'amérique feptentrionale, dans la nouvelle Espagne, au Yucatan, environ à trente lieues au midi oriental de Mérida, près de la côte du golfe de Honduras. On y voit un couvent de Cordeliers, qui peut paffer pour fomptueux. Dans le territoire de cette ville, il y a plus de cinquante mille fauvages, qui payent tribut aux Espagnols. * De Laet, Descr. des Indes occid. 1. 5, c. 28.

4. VALLADOLID ville de l'amérique méridionale, au Perou, dans l'Audience de Quito, entre Loxa au nord, & Loyola, au midi, fur la riviere de Chinchipe. Cette ville, autrefois opulente, & peuplée d'Espagnols, n'est plus qu'un chétif village ha bité par quelquelques Indiens. Voyage dans l'amérique, par de la Condamine.

5. VALLADOLID, ville de l'amérique feptentrionale, au gouvernement de Honduras, dans les terres, aux confins de l'Audience de Nicaragua. Elle eft environ à quarante lieues de la mer du Nord, dans une belle & agréable vallée, où l'air eft tempéré & fort fain. Les campagnes font couvertes de troupeaux de brebis & de vaches, qui y trouvent de fort bons pâturages. On a découvert quantité de mines d'argent dans le voisinage. Le gouverneur de la province, le receveur du roi & les autres officiers royaux de meurent ordinairement dans cette ville, où les métaux que l'on tire aux environs fe transportent pour y

être

ère fondus. On y transfera en 1558, le fiége épiscopal de Truxillo; & l'on y voit une maifon de religieux de la Merced. * De Laet, Descr. des Indes occid. l. 7, c. 16.

il dit: Longobardi in Valle ingressi sunt; ils entreren dans la vallée, & fe posterent au monastere d'Aga ne. Et plus haut dans l'onzieme indiction, il dit que le mont Tauretun in Vallenfi Territorio, ( c'est-à-dire dans le Vallais ) tomba & accabla une place qui étoit Vallenfis, le Vallais ( en Allemand Wall Jerland,) a été en ufage pour celui de Varagri; on ne le trouve plus depuis la ruine de l'empire Romain occidental.

VALLE, ville de la Macédoine : Ptolomée, 73, c. 13, la marque dans la Piérie. Ses habitans fon nom-au pied avec fes habitans. Depuis ce temps, le mot més Valla, par Pline, l. 4, c. 10. VALLAI. Voyez VALLE.

VALLAGE, (le) petit pays de France. Il fait partie de la province & du gouvernement militaire de Champagne. Il eft borné au nord par le Châlonnois & le Pertois : à l'orient, par le Barrois: au midi, par le Baffigny: & à l'occident, par la Champagne propre. Il tire fon origine de fes belles vallées, abondantes particulierement en prairies, où l'on nourrit quantité de beftiaux. Elles pourroient être propres à élever des haras, dont les chevaux feroient meilleurs que ceux de Frife. On fabrique beaucoup de munitions de guerre dans les bois du pays de Vallage, dont Vaffi eft la capitale. Les autres villes font Joinville & Bar-fur-Aube. Le pays eft arrofé par plufieurs rivieres, dont les plus confidérables font la Marne & l'Aube.

VALLAIS, pays voifin & allié des Suiffes. C'eft une vallée longue & étroite, qui s'étend de l'orient à l'occident, entre les terres de Berne au nord, le duché de Milan, & le Val d'Aofte au midi. Il eft borné à l'orient par les montagnes de la Fourche, qui le féparent du canton d'Uri; & delà il va toujours s'élargiffant jusqu'au pont de faint Mauris, fur le Rhône. A l'occident il eft féparé du canton de Berne par le Rhône qui fert de barriere commune. De ce même côté il fait face à la Savoie,s'étendant le long du Rhône jusqu'au lac de Genève. Sa longueur eft de 33 ou 34 lieues : fa largeur eft fort inégale. * Etat & délices de la Suiffe, t. 4, p. 167. & fuiv.

Il eft divifé en haut & bas Vallais. Le haut, où eft la fource du Rhône, étoit autrefois occupé par les Seduni, qui ont laiffé leur nom à la ville de Sion (appellée en latin Sedunum ; ) & le bas par les Veragri, dont la fituation eft exactement marquée dans les commentaires de Céfar, l. 3, où il nomme par ordre les Nantuates, les Veragri & les Seduni, qui occupoient le pays depuis les Allobroges, le lac Leman, & le Rhône jufqu'aux hautes Alpes, ufque ad fummas Alpes, où eft la fource du Rhône.* Longuerue, Descr. de la France, part. 2, p. 302.

Pline rapporte, au troifiéme livre, une inscription à P'honneur d'Augufte, où entre les peuples vaincus dans les Alpes, on marque de fuite Seduni, Veragri, Nantuates.

Ces Nantuates, qui touchoient aux Allobroges, occupoient les bords du lac Leman, du côté de l'orient. Ils étoient contigus aux Veragri, qui habitoient le bas Vallais, ou la baffe vallée Pennine, & les Seduni la haute vallée, jufqu'à la fource du Rhône. La vallée étoit nommée Pennine, à caufe du dieu Penninus ou Pennus, que l'on y adoroit, & non pas à caufe des Carthaginois ou Pani, qui avoient feulement paffé là, fans s'y arrêter, lorsqu'Annibal entra dans l'Italie; car Tite-Live, troifieme décade, dir que les Véragres qui étoient les naturels du pays, n'avoient aucune connoiffance de l'origine du nom des Alpes Pennines, tirée du paffage des Pani ou Carthaginois; mais ils étoient perfuadés que ces Alpes avoient été ainfi appellées du dieu Penninus, dont le fanctuaire étoit au haut de la montagne. Ab tranfitu Panorum ullo Veragri incolæ jugi ejus non norunt nomen inditum, fed ab eo, quem in fummo facratum vertice Penninum montem adpellant. Il paroît que le vrai nom de ce dieu étoit Pennus, & non pas Penninus, qui eft un adjectif, & non un fubstantif.

Néanmoins comme cette erreur étoit commune, les anciens ont quelquefois appellé Poenines ces Alpes, & la vallée qu'elles enfermoient. Le mot de Vallis Panina, fe trouve dans une inscription antique qui eft dans le recueil de Gruter, où l'on voit VALLE POENIN. Ce mot de Vallis fe trouve dans Marius Aventicenfis, qui vivoit dans le fixieme fiécle; en parlant de l'invafion que firent les Lombards en ce pays dans la feptieme indiction, c'est-à-dire l'an 574,

Quant aux Seduni, leur ville capitale a porté leur nom jufqu'à préfent; & Frédegaire, au feptieme fiécle, fait mention du territoire Sionnois, Sionnenfis Ager.

Les François, s'étant rendus maîtres du royaume de Bourgogne, eurent fouvent la guerre avec les Lombards pour la poffeffion de ce pays & de la Tarentaife; c'eft-á-dire, pour la province que les Ro mains nommoient les Alpes Graiennes & Pennines qui s'étend des deux côtés des montagnes. Mais quant au Vallais, il fit partie du royaume de Bourgogne fous les Mérovingiens & les Carlovingiens.

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Après la dépofition de Charles le Gros, ceux de la Bourgogne transjurane & feptentrionale élurent roi l'an 888. Rodolphe I. fils de Conrad, qui avoit été comte de Paris, & il fut proclamé dans l'abbaye de faint Maurice. Ses fucceffeurs jouirent paifiblement de ce même pays jusqu'à Rodolphe III, fous lequel les officiers, nommés Comtes, & les évêques s'érigerent en princes; ce qu'ils avoient commencé à faire dès le temps du roi Conrad le Pacifique, pere & prédéceffeur de Rodolphe, nommé le Lâche, parce qu'il fouffrit & autorifa ces ufurpations.

Les empereurs Allemands, qui fuccéderent à Rodolphe, mirent le gouvernement de la Bourgogne transjurane entre les mains des ducs de Zeringue, qui attaquerent les Vallaifans, mais avec divers évé nemens, & ils furent obligés enfin de les laiffer vivre dans leurs montagnes en liberté.

La république de Vallais fut comprise dans le traité de François I, roi de France, avec les Ligues, fait en 1516, avec celui d'Henri II, de 1549; & celui de Charles IX, de 1565, ils n'ont pas été nommés dans celui d'Henri IV,'de 1602, ni dans l'alliance faite par Louis XIV. dans les années 1658.& 1663, néanmoins on les a toujours reconnus pour alliés de la couronne, ayant été nommément compris aux traités de CâteauCambrefis & de Vervins; & ils l'ont été depuis peu au traité de Bade, conclu avec l'empereur & l'empire.

Le Rhône traverfe le Vallais dans toute fa lon gueur, & en occupe une portion; les montagnes en occupent auffi une confidérable. Il ne reste après cela que le peu d'espace qu'il y a entre le Rhône & les montagnes, qui s'élargiffent plus ou moins, felon la différence des lieux. Les plus grandes vallées ont cinq, huit, & jusqu'à dix lieues de longueur. Cepen dant ce pays eft très-peuplé, & contient jusqu'à 55. grandes paroiffes. On le partage en deux parties éga fes, le HAUT & le BAS VALLAIS. Le haut s'étend de puis le mont de la Fourche jusqu'à la riviere de la Morge, au-deffus de Sion. C'eft proprement le territoire des anciens Seduni. Ils avoient une ville de leur nom dès le temps d'Augufte, comme le montre l'inscription qui eft à la porte de l'Eglife de NotreDame, où l'on voit que la cité des Seduni ( Sion) reconnoiffoit cet empereur pour fon bienfaiteur & fon patron: Civitas Sedunorum patrono. Le bas Val lais s'étend depuis la Morge jusqu'à faint Mauris, & delà jusqu'à faint Gingo, au bord du lac de Geneve.

Le partage que la nature a fait de fes peuples a été fuivi dans le gouvernement. Le haut & le bas Vallais font comme deux provinces: les habitans du premier font les maîtres, & les autres les fujets. L'évêque de Sion étoit autrefois fouverain d'une bonne partie du pays: mais il s'y eft formé infenfi blement une république. Dans le temps de la déca dence du pouvoir de ce prélat, les habitans du haut & bas Vallais s'étant brouillés enfemble, au fujet de la fouveraineté, ceux du haut Vallais l'emporterent par les armes ; & depuis ce temps ils ont été fouverains, non pas abfolus néanmoins, ni indépendans »

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Il n'y a peut-être point dans la Suiffe de contrée fi bien entourée de montagnes que le Vallais, ni qui. foit fi bien fortifiée par la nature contre les aproches de l'ennemi. Mais quoique ce pays foit unevallée environnée de toutes parts de hautes montagnes, couvertes de néges, même dans le plus fort del'été;c'eft, cependant fans contredit,le quartier le plus chaud & le plus fertile de la Suiffe. Comme il s'étend en long de l'orient à l'occident,il a tout le jour la chaleur du foleil. Auffi rapporte-t-il toutes fortes de bons vins, & particuliérement un vin muscat qui eft exquis. Le vignoble s'étend depuis le département de Brieg jusqu'à faint Mauris. La plupart des vignes font fur des rochers, où elles n'ont qu'un peu de terre, qui dans plufieurs endroits y a été portée; & c'eft ce qui fait la bonté du vin. On en voiture fur des bêtes de charge dans le canton d'Ury, & dans les vallées du canton de Berne, qui font le long des frontieres. Le bas

Le bas Vallais eft divifé en fix gouvernemens Vallais a plus de vignes que le haut; & le haut en Ou bannieres, qui font:

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fous les empereurs d'Allemagne, les hauts & les bas Vallaifans vécurent dans une égale liberté. Dans la fuite les premiers furent foumis à l'évêque de Sion, & les autres aux princes de Savoie, depuis les premiers comtes de Maurienne, & la fin de l'onzieme fiecle. Ces comtes étoient ou feigneurs, ou avoués & défenfeurs de ce pays, qui faifoient en quelque forte partie du Chablais. Dans le quinzieme fiecle ces peuples, comme je l'ai déja infinué, fe firent une cruelle guerre : & après bien des chocs, des combats & des défolations de part & d'autres, les hauts Vallaifans fubjuguerent leurs ennemis, firent une province de leur pays, & y envoyerent des baillifs ou gouver neurs, pour adminiftrer la juftice.

Le langage des hauts & bas Vallaifans n'eft pas le même : les premiers parlent allemand, & les bas parlent romand.

En général les Vallaifans ont été de tout temps auffi courageux que les Suiffes leurs alliés, ils font endurcis au froid, au chaud & au travail, graves, courageux & hardis. Ils ont pratiqué depuis longtemps une façon finguliere de réprimer les grands, dont la puiffance leur a été fufpecte. C'est ce qu'ils appellent la Maffe, en allemand Matzen, & qui a quelque chofe de ce qu'on nommoit Ostracisme parmi les Athéniens, On prend un tronc d'arbre ou de vigne, avec fes racines entortillées, fur lequel on met une laide figure de tête d'homme, femblable à une tête de médufe. Quand le peuple en veut à quelqu'un, tous les conjurés plantent chacun un clou à cette maffe, & lorsque par le nombre des clous, ils jugent qu'ils font en affez grande quantité, ils vont mettre cette Matzen ou maffe à la porte de cet homme. Cela veut dire que le peuple demande qu'il foit banni & chaffé du lieu, & que fes biens foient confifqués. Souvent cette méthode barbare de faire la juftice, a caufé de grands troubles parmi eux.

La plus ancienne alliance, que les Vallaifans ayent faite avec quelques cantons de la Suiffe, eft celle qu'ils contracterent pour dix ans avec les Bernois: l'an 1250, qu'ils renouvellerent en 1448, & qu'ils déclarerent stable & éternelle en 1475, ils avoient fait une pareille alliance en 1473, avec les cantons de Lucerne, d'Ury & d'Underwald; & en 1529, ils furent admis par tous les cantons dans l'alliance Helvétique Il fut cependant ajouté dans l'acte une claufe, qui portoit que cette alliance feroit renouvellée tous les vingt-cinq ans. Enfin, en 1533, l'évêque & la répupublique de Vallais renouvellerent leur alliance avec les trois cantons catholiques, Lucerne, Ury & Underwald, & ceux de Schwitz, de Zong, de Fribourg & de Soleure y entrerent ; enfin tous les cantons, peu à près en firent autant.

récompense a plus de fruits d'été que le bas. Tout le pays en général rapporte fuffifaminent du froment, du feigle & de l'orge, pour la nourriture des habitans. Le terroir eft fi fertile, que même dans les endroits du pays les plus élevés, comme dans le quartier de Goms, les champs rapportent ordinairement toutes les années ; de forte qu'après la moiffon on peut labourer & femer de nouveau. Dans plufieurs endroits on arrofe les terres, & on fait aller l'eau dans les champs & dans les vignes: on la fait adroitement conduire fur les montagnes & fur les rochers, par le moyen des canaux que l'on conduit quelquefois jusqu'à la distance de deux milles. Les premiers champs font mûrs au mois de Mai dans les endroits les plus fertiles: ainfi dans le Vallais la moiffon dure depuis le printems jusqu'en automne, commençant dans les lieux bas au mois de Mai, & finiffant au mois d'Octobre dans les montagnes. En plufieurs endroits les eaux font mauvaises & caufent le goître; de forte qu'on y voit des villages entiers où les hommes & les femmes ont fous le menton une efpéce de fac de chair qui les défigure beaucoup, & leur change même le ton de la voix. Cependant cela n'eft pas univerfel: il y a des villages où l'on ne voit abfolument aucun goître, & d'autres où l'on n'en voit que peu. Le pays eft planté par-tout d'arbres fruitiers, & rapporte toutes fortes de fruits communs au pays du nord, comme pommes, poires, noix, prunes, cerifes, châtaignes, & autres. Il y a quelques endroits aux environs de Sion, où l'on recueille des amandes, des figues, des grenades, & d'autres fruits étrangers. On trouve auffi dans ces lieux-là beaucoup de fafran.

Comme l'air eft bon & pur dans le Vallais, & que les habitans vivent frugalement, s'accommodant à la fatigue, & s'endurciffant an travail, il est affez ordinaire d'y voir des gens qui parviennent à un âge fort avancé. Il y a pourtant des écrivains qui taxeat les Vallaifans de pareffe, parce qu'il va tous les ans des étrangers dans leur pays, pour y femer les grains, & pour y cultiver les vignes.

Suivant le rapport d'un voyageur moderne, on voit dans le Vallais, fur-tout dans la capitale, une efpece d'hommes affez finguliere qu'on appelle des Cretins : ils font fourds, muets, imbéciles, & presque infenfibles aux coups. Ils ont des goîtres qui leur pendent jusqu'à la ceinture: on n'apperçoit en eux aucune trace de raifonnement - & ils ont en revanche une activité furprenante pour tout ce quiregarde les befoins corporels. Les familles qui ont des Cretins, les regardent comme leurs anges tutélaires. Mercure de Janvier 1753, p. 91.

VALLASSE, VALASSE, VALACE (la) Valescia. Abbaye d'hommes, en France, de l'ordre de Cîteaux, filiation de Mortemer, fous le titre de NotreDame du Vou,dans la Normandie, au pays de Caux, dans le diocèfe de Rouen, à trois quarts de lieues audeffus de Lillebonne, & autant au-deffous de Boslbec, fur la même petite riviere, au pied des bois qui couvrent la côte. La maifon abbatiale, le cloître, le chapitre, le refectoire & les autres bâtimens de cette abbaye font affez grands & fort bien entretenus. L'enceinte du jardin ef vafte, & les tourelles qui flanquent

fes murailles, la font regarder de la côte de Lillebon ne, comme une petite ville. L'églife, bâtie en croix, eft grande, belle & achevée dans fon deffein. Sa net eft accompagnée de bas côtés, & dans chaque croifillon font trois chapelles tournées à l'orient, de même que le grand autel. Il y a un gros & fort bon clocher de pierres, porté fur une tour ouverte, en maniere de lanterne, élevée fur le milieu de la croifée de cette églife. Deux hautes tourelles fervent d'ornement au grand portail, où l'on voit une vitre en forme de rofe affez bien ouvragée. * Corn. Dict. Memoires drefes fur les lieux en 1703.

Cette abbaye a haute juftice pour le petit village, de Vallaffe, où il y a deux moulins à eau. Elle fut fondée en 1157, par Valleran, comte de Meulan, & beaucoup augmentée par Mathilde, mere de Henri II, roi d'Angleterre, & duc de Normandie. Elle jouit d'environ trente mille livres de revenu. * Piganiol, Descr. de la France, t. 5, p. 288.

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gnols le mot Valle. On entend ordinairement par une vallée, une espece de plaine, le plus fouvent traverfée par une riviere, bornée à fes côtés par des colines ou des montagnes, & qui a une longueur plus ou moins grande, fans largeur confidérable. Il y a des pays fort vaftes nommés VALLÉES, comme dans la Sicile, qui eft divifée en trois vallées, valle di Maz zara, valle di Demona, & valle di Noto. Comme,felon le proverbe commun, il n'y a point de montagnes fans vallées, le mot de vallée, eft commun dans les pays de montagnes, comme dans la Suiffe, chez les Grifons, dans une partie de la Lombardie, & dans les Pyrenées.

2. VALLÉE , ou la VALLÉE Beata Maria de valle abbatia, abbaye de France, dans la Normandie, diocèfe d'Evreux. C'est une abbaye d'hommes de l'ordre de Citeaux. On rapporte fà fondation à l'année 1137, Aujourd'hui elle ne fubfifte plus; on ignore même dans quel lieu elle étoit fituée.

VALLEE D'AIALÖN, vallée de la Paleftine, duns la tribu de Dan, entre Thammath & Bethfa mès. Elle tiroit fon nom de la ville d'Aïalon, & c'est de cette vallée dont Jofué parloit, lorsqu'il dit à la lune: arrête-toi fur là valée d'Aïalon.

VALLATA, ville de l'Espagne Tarragonoife. VALLEE d'ACHOR, vallée de la Palestine, au: Elle eft placée par l'itinéraire d'Antonin, fur la feptentrion de Jéricho, felon faint Jerôme. C'est où route d'Asturica, à Taragone, entre Afturica & In- le malheureux Achan fut lapidé. Voyez ACHOR. teramnium, à seize milles de la premiere de ces pla-* Josué, 7, 24. & 26, Ifaïe, 65, 10. Ofée, 2, 15. & à treize milles de la feconde. Perfonne ne doute que ce ne foit aujourd'hui Vaneza. Un ancien MS. de l'itinéraire d'Antonin, confulté par Ortelius, porte VABATUM, pour VALLATA. Voyez VANEZA. VALLATUM, lieu de la Vindelicie. L'itinéraire d'Antonin le place entre Abufina & Submuntorium, à dix-huit milles du premier de ces lieux, & à feize milles du fecond. Quelques uns mettent ce lieu dans la Rhétie. Lazius croit que c'eft Feillenbach, village de la baffe Baviere, & Chariergeifenfeld, bourg de la haute, fur l'Ilm.

1. VALLE, ville d'Italie, dans l'Istrie. Elle eft fituée dans les terres, environ à fept milles de la mer, & à quatorze milles au nord de Pola. Cette petite ville, qui jouit d'un air fort fain, eft environnée de bonnes murailles. Moncalvo eft de fon reffort: Elle fe foumit aux Vénitiens en 1331. * Magin, Carte de

l'Istrie.

2. VALLE, ou VAL CAMONICA. V. CAMONICA. VALLE DEL SOLE, vallée d'Italie, dans l'Etat de Venise, au Breffan. Elle a vingt milles de longueur, & s'étend en plufieurs rameaux & colines, où l'on cultive quantité de vignes, qui produifent du vin excellent. La riviere de Chiefa traverse cette vallee, qui eft habitée par un grand nombre de Forgerons. Corn. Dict. De Seine, nouy. voyage d'Italie. VALLE SERENA, abbaye d'hommes, ordre de Citeaux, dans le Parmefan, au diocèfe, & à cinq milles de Parme.

VALLE TREMOLA, vallée de Suiffe, dans le canton d'Ury. En descendant le mont faint Gothard, on trouve, vers le milieu de la descente, un vallon; c'eft ce qu'on appelle VALLE-TREMOLA, ou la VALLÉE TREMBLANTE. On y paffe par-deffus un terrein, qui eft une espece de pont, que la nature a formé de nége & & de glace durcie, & fous lequel on entend couler le Tefin avec un grand bruit. On peut bien juger que le pont, n'étant pas des plus folides, tremble un peu fous les pieds des paffans, & les fait trembler à leur tour dans leur cœur. C'eft de là que lui vient fon nom. On trouve dans les montagnes de ces quartiers-là quantité de cryftaux, & diverfes pierres rares & curieufes de différentes couleurs.* Etat & délices de la Suiffe, t. 2 p. 421.

VALLE-ALTORA, abbaye d'hommes, ordre de Citeaux, dans le Bergamasque, au diocèfe de Ber

game.

VALLEBANA, nom d'un lieu de la Gaule. C'eft Aufone, Epigr. 68. qui en parle ; & Vinet croit qu'il faut divifer ce mot, & lire VALLE-BANA.

1. VALLÉE, mot françois, qui fignifie la descente d'une montagne rude, escarpée, roide : il fignifie auffi un espace de terre ou de pays, fitué au pied de quelque montagne ou côte. On difoit autrefois Val, mais il n'eft plus en ufage que dans les noms propres le Val de Calie, le Val des Choux, le ValSufon. L'un & l'autre eft formé du latin Vallis, dont les Italiens ont fait leur mot Valou Valle, & les Esp

VALÉE D'ARAN, vallée d'Espagne; mais dans le diocèfe de Comminge. Voyez ARAN,3.

VALLÉE DE BENEDICTION, vallée de la Palestine, de la tribu de Juda, à l'occident de la mer Morte, 2. Par. 20, 26.

VALLÉE DU BOIS, Vallis Silvestris, vallée de la Palestine. C'eft dans cette vallée qu'étoient bâties Sodome & Gomorre, & où fe forma depuis le lac Asphaltite, ou la mer Morte. L'Hébreu porte la vallée d'Haffidim, que quelques-uns traduifent la vallée des champs; d'autres la vallée de la Chaux; les Septante, la vallée Salée. Genef. 14, 3.

VALLEE DES CADAVRES,vallis Cadaverum: C'est la même vallée que Tophet, c'étoit la voirie de Jérufalem, * Jérem. 31, 40.

VALLÉE DU CARNAGE, (la) vallis Infecticnis. C'eft le nom que Jéremie prédit qu'on donnera à la vallée d'Hennon, ou de Tophet. Voyez TOPHET & Jérém. 7, 32, 19, 6, 31, 40. Elle eft nommée vallis concifionis dans Joël, c. 3, 14; & dans le même chapitre, vallée de Jofaphat, ou du Jugement de Dieu.

VALLÉE DE CASIS, vallée de la Paleftine, dans la tribu de Benjamin. On ne fait pas au jufte fa fituation. Quelques-uns traduifent l'Hebreu par la vallée de l'Incifion. Ils conjecturent qu'on peut lui donner ce nom, parce que peut-être on y cultivoit le baume qui fe tiroit par incifion. Mais, dit Dom Calmet, y cultivoit-on cette plante du temps de Jofué? Je ne la crois pas.

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VALLÉE DE CLUYD vallée d'Angleterre, dans le comté de Denbig. Ce comté n'eft presque autre chofe qu'une chaîne perpétuelle de hautes mon tagnes, entrecoupées d'un petit nombre de vallées dont la plus grande eft le long de la rivierre de Cluyd, qui lui donne fon nom. Anciennement on l'appelloit Strad-Cluyd, & aujourd'hui les Gallois la nomment Diffryn-Cluyd; c'eft-à-dire, la vallée de Cluyd. Cette vallée s'étend du Sud-Eft au Nordoueft jufqu'à l'océan, de la longueur de dix-fept milles,fur cinq de largeur. Elle eft de toutes parts environnée de hautes montagnes, excepté le long des côtes, où elle est toute ouverte. La riviere de la Cluyd la traverse par le milieu, depuis fa fource jufqu'à fon'embouchure. Délices de la Gr. Br. t. 2, p. 419. VALLÉE d'ENNON, ou la VALLÉE DES ENFANS d'ENNON. Voyez HENNON, ou TOPHET.

VALLÉE DE FORBA. Voyez BORMIO. VALLÉE DE GAD, vallée de la Palestine, audelà du Jourdain, dans le partage de Gad, & apparemment, dit Dom Calmet, le long de l'Arnon. 2. Reg. 24. 5.

*

VALLÉE DE GIHON, (La) vallée de la Palestine, à l'Occident de la ville de Jérufalem. Elle

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