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les fouscriptions du ve concile général, qu'Etherius étoit métropolitain des Anazarbiens ou Juftianopolitains. Ceci elt expliqué par Evagre, qui dit dans fon hiftoire eccléfiaftique, l. 4, c. 8, que fous l'empire de Justin, Anazarbe, métropole de la feconde Cilicie, eut pour la quatrième fois le malheur d'être renverfée par un tremblement de terre, auffi-bien que Dyrrachium & Corynthe: il ajoute que Juftin fit de grandes dépenfes pour rétablir ces trois villes. Il dit, peu après, que cet empereur ôta le nom à Anazarbe & à Edeffe pour leur donner le fien. Ainfi il y a faute dans le P. Charles S. Paul, qui, trouvant dans les fouscriptions du ve concile gé néral JUSTIANOPOLIS, en a fait Juftinianopolis, comme fi cette ville eût porté le nom de Juftinien, au lieu qu'il falloit dire JUSTINOPOLIS. Quant à la pofition de cette ville, les cartes dreffées fur Prolomée, celles de Sanfon pour les patriarchats, Ortelius, Baudrand, & autres, mettent cette ville fur le Pirame, & les cartes la placent fur le bord oriental de cette riviere, un peu au-deffus d'Adana, qu'elles mettent de l'autre côté du Pirame. De 'Ifle l'écarte plus à l'orient de cette riviere. Il eft certain qu'elle n'étoit pas au bord de la mer. Pline l'affure, mais je ne fais pourquoi Berkelius dit qu'elle n'étoit pas loin de l'Euphrate, la feconde Cilicie où elle étoit n'en approchoit point. Corneille eft tombé dans un grand nombre de fautes en parlant d'Anazarbe. Ce lieu fut la patrie de Dioscoride, favant médecin, & d'Oppien, poëte grec, auteur de deux poëmes, l'un fur la chaffe, & l'autre fur la pêche.

Il vaudroit autant avouer que l'on ne fait quel eft l'état préfent de cette fameufe ville, que de dire avec Molet, fur Ptolomée, l. 5, c. 8, que c'eft AXAR; avec Leunclavius, que c'eft ACSERAI, ou avec Gollius, que c'eft AINZARBA, ou avec Corneille, que c'eft Axar, Acfarai ou Acferai, Ainzarba. Ce dernier dit que ce n'eft plus aujourd'hui qu'un méchant bourg.

ANAZARCUS. Ortelius, Thef. in voce Neapolis, dit que, dans l'épître 10 de S. Ignace, il eft fait mention de Néapolis, ad Avalapo, dont l'évêque eft nommé Maris. Le paffage cité fe trouve dans la lettre de Marie Profelyte à Ignace, t. 2, p. 100, Ed. Cotel. Antuerp. 1700; mais il y eft question d'une Néapolis ou nouvelle ville auprès de Zarbe ou d'Anazarbe.

ANAZARPHA, ville archiepiscopale fous le patriarchat d'Antioche, felon Aubert le Mire, Notit. Episc. p. 142. Ni le P. Charles de S. Paul, ni les dictionnaires géographiques n'en font aucune mention. C'est fans doute la même qu'ANAZARPHON & ANATZARTHON, comme elle eft nommée dans les notices, felon Schelftrat, Antiq. Ecclef. t. 2, p. 637 & 741. Une autre notice la nomme Anazartha, p. 724, & nous apprend qu'on l'appelloit aufli THÉODUROPOLIS. Voyez ANAI

ZARTHON.

ANAZZO ou TORRE D'ANAZZO, en latin Egnatia ou Gnatia, ville ruinée du royaume de Naples, dans la Pouille & dans la province de Bari, à moitié chemin, entre Brindifi & Bari, & à cinq milles de Monopoli au fud-eft, fur la côte de la Mer Adriatique. Il n'en refte presque plus aucun veftige, qu'une tour qu'on appelle pour cela la tour d'Anazzo. * Baudrand, éd. 1705. Son évêché a été transféré à Monopoli.

ANBAR, ville d'Afie, dans la Chaldée ou Iraque Arabique: elle eft fituée fur l'Euphrate, à vingt lieues plus bas que Bagdat, qui eft fur le Tigre. Abboul Abbas Saffah, premier kalife de la maison des Abbaffides, la rebâtit, & y établit, pour un tems, le fiége du kalifat, après qu'il lui eut fait changer de nom; car il lui donna celui de fa famille, & la fit appeller HASCHEMIAH. D'Herbelot, Bibl. Orient. qui fournit ces circonftances, dit à l'article d'Haschem, que ce kalife fit bâtir auprès d'Ambar une ville,qu'il nomme Haschemiah, où il transféra le fiége du kalifat, qu'il avoit tenu jusqu'alors à Coufa & à Anbar. Ce n'étoit donc pas la ville d'Anbar qu'il rebâtit, mais une nouvelle qu'il bâtit près d'An

bar.

ANBARE, bourg d'Espagne en Catalogne, avec un château fur la côte de la Mer Méditerrannée. * Baudrand, édit. 1705.

ANBOUNA, felon d'Herbelot, Bibl. Orient, la principale ifle d'entre celles que les Arabes appellent Rabiah, lesquelles, tant à cause de leur fituation que de

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leur grand nombre, femblent être celles que nous connoiflons fous le nom de Maldives: cependant le nom d'Anbon, d'Anbouna, approche plus de celui d'Anbouin, qui est une des Moluques. Edrifi place l'ifle d'Anbound dans la huitiéme partie du premier climat.

Si d'Herbelot a entendu par Anbouin l'ifle d'Amboine, l'une des Moluques, il l'a bien traveftie; d'ailleurs ce n'eft pas la plus grande de toutes.

AŃCALE ou ACALE, felon les divers exemplaires de Ptolomée, l. 6, c.7, ville ancienne de l'Arabie heu reuse.

ANCALITES, ancien peuple de l'isle de la Grande Bretagne. Jules-Céfar en parle, 4. 5, c. 21, & Cambden croit que c'eft la Hundred de Henley; mais, à dire vrai, on ne peut guères donner que des conjectures fur des peuples dont un auteur unique parle dans un feul pasfage, & fur lesquels il ne lui échappe aucun détail qui puiffe fervir de guide pour les retrouver.

ANCAMARES ou ANOAMARES, peuples de l'Amé rique méridionale, dans la province de Calane, le long de la Madera, riviere qui fe jette dans celle des Amazones. Ils font nommés ANAMARIS fur les cartes de de l'Ifle, & ont les Guarinumas au midi, & Hunuriaus au nord, entr'eux & la riviere des Amazones.

ANCANICUM, bourg d'Espagne, dans la Bétique. Ifidore, cité par Baudrand, éd. 1682, en fait mention, & l'on croit que c'eft préfentement ALANIS, château de l'Andaloufie, aux confins de l'Eftramadure.

1. ANCARA, ancienne ville d'Italie, felon Etienne le géographe. Polybe en faifoit mention dans le viilivre, dont nous n'avons plus que des fragmens. 2. ANCARA. Voyez ANCYRE.

ANCARANO, petite ville de l'Etat Eccléfiaftique, en Italie, dans la Marche d'Ancône, fur les confins du royaume de Naples & de la province de l'Abruze, fur une riviere proche la riviere de Tronto, à fix milles au levant d'Ascoli. Elle s'eft accrue des ruines du château (bourg) de Carufe, qui étoit dans fon voifinage. L'évêque d'Ascoli en eft le feigneur. * Baudrand, édit. 1705. Long. 31, 32, latit. 42, 46.

ANCASTER, bourg d'Angleterre, près de la ville de Lincoln. Quelques-uns y font paffer la grande route de Londres à Lincoln, décrite dans l'itinéraire d'Antonin, & ils croyent que ce bourg y eft nommé CROCOCALANA. Gale, dans fon commentaire fur cet auteur, n'en convient pas. Voy. CROCOCALANA.

1. ANCE, plufieurs écrivent ANSE, petite partie de la mer qui forme un enfoncement ou une échancrure peu confidérable dans les terres, de forte que le rivage foit courbe, en forme d'arc, ou, foit courbe, en forme d'arc, ou, fi l'on veut, comme l'ance d'une chaudiere. Baudrand la définit une espéce de petit golfe, dont l'entrée eft égale, ou même plus petite que l'enfoncement, en quoi elle eft, dit-il, différente de la baie, dont l'entrée eft plus large que l'enfon cement: il ajoute que fouvent on confond l'ance, la baie & le golfe. L'ance eft plus petite que la baie & le golfe, mais plus grande que le port. Quelques cartes nomment Ance ce que d'autres nomment Golfe. Les. auteurs des premieres ont adopté fans examen les dénominations déja données par des marins & des voyageurs qui ne favoient pas cette diftinction; les auteurs des fecondes ont changé les termes pour en donner de plus convenables.

Les Latins n'y ont pas cherché tant de myftere, & ont employé le mot Sinus pour toutes ces fortes d'enfoncemens : ils fe font contentés d'ajouter les épithètes Latus, large; Anguftus, étroit, pour les diftinguer. Voici les principales Ances.

2. ANCE DAUPHINE, ance de l'ifle de Madagascar, felon Flacourt, Hift. de Madagascar, c. 2, p. 7, au midi oriental de l'ile: elle fe forme en maniere de croiffant depuis le cap, nommé par les François cap de S. Romain, & par les habitans naturels cap de Ravenate, ou Hehohale, jusqu'à la pointe de Dian Panrouge ou Fitorah, au milieu de laquelle il y a une espèce de péninfule, qui eft ce qu'on appelle Tholangare, au nord de laquelle eft le Fort-Dauphin, & à l'abri duquel eft le Port-Dauphin. L'ance qui eft entre Tholangare & Dian Panrouge, eft proprement ce que les François nomment l'Ance - Dauphine, & depuis Tholangare jusqu'au cap S. Romain on nomme cet efpace ANCE DE SIVOURE, du

nom d'un étang, qui, enflé par les pluies, & par cinq ou fix petits ruiffeaux, fe débouche en cet endroit.

La riviere de Fitora ou Dian Panrouge s'écoule dans l'Ance-Dauphine à 25 deg. 6'. fud. A demi-lieue de la

(LE CUL DE SAC DE LA TARTANE, à l'orient de cette presqu'ifle,

LE CUL DE SAC DU GALION, & celui de Robert, au midi oriental de celle-là,

pointe de Dian Panrouge il y a une roche qui brife vers Sur la côte LE CUL DE SAC DES ROSEAUX,

T'eau; tout pilote doit s'en garantir en entrant dans

l'Ance Dauphine.

Il eft bon de faire remarquer à ceux qui voudront comparer cette description avec les cartes de de l'Ifle, que Flacourt prend le cap S. Romain & le cap Ravenate comme deux noms fynonymes, & qui défignent le même cap. De l'Ile au contraire les diftingue, & met le cap Ravenate au midi de l'Ance Dauphine, & le cap Saint Romain à l'extrémité méridionale de l'ifle.

3. L'ANCE D'ITAPARE, grande ance de l'ifle de Madagascar, auprès & au nord de l'ance Dauphine. Elle prend fon nom de la riviere qui y entre dans la mer. Elle eft bonne pour les navires & les barques, qui y trouvent un mouillage affez bon; mais l'entrée en eft dangereufe, à caufe des roches qui font fous l'eau; il y a un iflet qui fe nomme Ste. Claire, à l'abri duquel on fe met. La riviere, dont l'embouchure eft par les 25 d. à l'extrémité de l'ance, vient des montagnes voifines, & une chaloupe y peut entrer. Cette ance se nomme auffi LOUCAR. Flacourt, hiftoire de Madagascar, c. 2,

P. 7.

4. ANCE DE MANSIATRE, ance de la même ifle, fur la côte occidentale: elle prend le nom de Manfiatre, l'une des cinq rivieres qui s'y dégorgent, elle elt bornée au nord par la terre du Pracel, & au midi par la terre del Gada. Flacourt, c. 6, p. 14, & de l'Ifle fui donnent le nom de Baie.

à

5. ANCE DE CAREMBOULE, ance de la même ifle, dans fa partie méridionale, & au pays des Caremboules, entre les Ampatres à l'eft & les Mahafales l'oueft. Cette côte eft dangereufe. * De l'Ifle, atlas. 6. ANCE DU BORGNE, felon Flacourt, c. 4, p. 11, ance de la même ifle, à l'embouchure de la riviére de Maffianach. Les François l'ont nommée l'ance du Borgne, parce que le feigneur du pays, qui s'appelloit, Ontanhalera, étoit borgne. Une barque y peut moüiller. Le pays fe nomme Manacaronha. Delà, à quatre lieues au nord-nord eft, fuit la riviere de Mananghara.

7. ANCE A LA CHAUDIERE, ance de l'Amérique, dans la nouvelle France, au Canada propre, au fond & au couchant de la baie des chaleurs. * Baudrand, édit. 1705.

8. ANCE DU TONNERRE, fuivant le Voyage de la Hontan, t. 1, p. 112, ance de l'Amérique, au Canada, dans la partie occidentale du grand lac des Hurons, presque à diftance égale entre la baie du Sakinan, & la pointe feptentrionale de la presqu'ifle qui fépare ce lac de celui des Illinois: la côte eft faine & les terres baffes, fur-tout à la riviere aux fables, qui eft à moitié chemin de cette ance jusqu'à la baie du Saguinan, entre lesquelles on compte trente lieues.

9. L'ANCE DE SAINTE CATHERINE, ance de l'Amérique, dans le Canada propre, près les monts Notre-Dame, à l'entrée du grand fleuve de S. Laurent, fur fa côte méridionale, felon Joliet, cité par Baudrand, édit. 1705.

10. L'ANCE VERTE, ance fur le même fleuve, en fa cote méridionale, au-deffous de l'ifle aux liévres, & vis-à-vis de Tadoussac, fuivant Cordier, cité par Baudrand.

II. L'ANCE AUX LAMPROYES, ance de l'Amérique, dans la partie occidentale de Terre-Neuve, entre la baie de Plaifance & le cap de S. Pierre.

12. L'ANCE DU DIAMANT, la grande & la petite. Voyez au mot Diamant.

13. L'ANCE DES SALINES, ance à l'orient de l'entrée du Cul de Sac Marin, au midi de l'ifle de la Martinique, dans les Antilles.

Cette ifle eft pleine d'un grand nombre d'ances le long de fes côtes. Les plus grandes font nommées Culs de Sac, par le rapport qu' qu'elles 'elles ont avec certaines rues où l'on ne trouve point d'autres forties que par le même endroit par où l'on eft entré. Les grandes qui ont ce nom font en fuivant la côte depuis la pointe de la Caravelle qui s'avance vers le nord,

?

orientale

LE CUL DE SAC DES FRANÇOIS,
LE CUL DE SAC FREGATE,

LE CUL DE SAC SIMON,

LE CUL DE SAC SANS SOUCI,

LE CUL DE SAC DU CAP, LE CUL DE SAC DES ANGLOIS, SLE CUL DE SAC MARIN, LE CUL DE SAC DU SERON. A l'occident{LE CUL DE SAC ROYAL.

Au midi

En recommençant à la pointe de la Caravelle on trou ve les ances fuivantes.

14. L'ANCE DU BUC, auprès & au midi du Cul de Sac de la Tartane.

15. L'ANCE DU GALION, au nord & auprès du Cul de Sac de ce nom.

16. L'ANCE DE LA BALEINE, entre la pointe de la prairie & le Cul de Sac du cap.

17. L'ANCE AUX ANGLÕIS, au midi du Cul de Sac de même nom.

18. L'ANCE DES SALINES. J'en ai parlé ci-dessus. 19. L'ANCE DU FIGUIER, à l'oueft de l'entrée du Cul de Sac Marin.

La GRANDE & la PETITE ANCE DU DIAMANT. Voyez Diamant.

La GRANDE & la PETITE ANCE D'ARLET, en remon→ tant vers le nord par l'occident.

20. L'ANCE NOIRE, au fud-eft de l'iflet à Ramiers. 21. L'ANCE A L'ANE, fur la côte méridionale du Cul de Sac Royal.

22. L'ANCÉ AUX CŒURS, auprès du bourg & de la paroiffe du Carbet.

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23. L'ANCE LA TOUCHE, à la riviere du même nom.

24. L'ANCE DU SERON, très-différente & éloignée du Cul de Sac du Seron : cette ance eft auprès du bourg, & de la paroiffe le Prêcheur.

25. ANCE DE LA COULEUVRE, auprès de la riviere de même nom.

Delà en courant la côte le long du nord, & jusqu'à la Caravelle on trouve.

LA GRANDE ANCE, avec un bourg de même nom. 26. L'ANCE SAZEVOT, auprès de l'iflet de SaintAubin, & enfin

LE CUL DE SAC DE LA TRINITÉ, qui n'est séparé de l'ance du Buc que par l'ifthme, qui joint la Caravelle avec la Martinique.

J'ai tiré ces articles qui regardent les ances de la Martinique de la carte, que le P. Labat en a donnée, & de celle des Antilles par de l'Ifle.

La Guadeloupe a plufieurs ances remarquables. En fui vant la côte occidentale du nord au fud, on trouve. LA GRANDE ANCE, au fud-oueft de l'ancien fort Saint-Pierre.

27. L'ANCE SAINT-PIERRE, entre la riviére Baillargent & la riviere à Cailloux.

28. L'ANCE A LA BARQUE, entre la riviere à Chaux & la riviere Beaugendre. En remontant depuis le bourg & le fort de la Guadeloupe on trouve

LA GRANDE ANCE, différente de l'autre, puisqu'elles font aux deux extrêmités de l'ifle; l'une au nord, l'autre au fud.

Dans la grande Terre, qui eft au nord-eft de cette ifle, on trouve

29. L'ANCE A LA BARQUE, fur la côte méridionale, différente de celle dont on vient de parler. 30. L'ANCE ALCASSI &

31. L'ANCE LA CROIX. Ces deux dernieres font fur la côte oppofée à l'ifle de la Defirade. Le P. Labat n'en parle point; mais en échange il met une ANCE DE LACROIX, dans l'ifle de Guadeloupe, à l'oueft du bourg, & du fort de la Guadeloupe.

32. L'ANCE DU VENT, ance au nord de MarieGalande, l'une des Antilles, entre le cap Cabri, au couchant, & le cap du nord au levant.

Ce feroit un travail infini, & peut-être inutile, fi l'on vouloit marquer toutes les ances de l'univers. Il y en a un très grand nombre qui n'ont point de nom, ou, ce qui eft la même chofe, dont nous ne le favons pas. Je me contente d'avoir marqué les plus connues, & qui ont un nom qui les diftingue de plufieurs autres. Voyez aux mots BAYE, CRIQUE & GOLFE.

33. ANCE, petite ville de France, dans le Lyonnois. Voyez ANSE. 2.

ÁNCENIS, felon Baudrand, éd. 1705, petite ville de France, dans la Bretagne, & fur la riviere de Loire, aux confins de l'Anjou, à fix lieues au-deffus de Nantes, au levant, & en tirant vers Angers, dont elle eft à neuf, & à quatre d'Ingrande. C'eft une des neuf anciennes baronnies de Bretagne qui appartient à la maifon de BethuneChabot. D'Argentré, cité par Corneille, dit dans fon histoire de Bretagne, qu'Ancenis a été la capitale des Amnites, ancien peuple. Long. 16, 26, latit. 47, 24. Voy. l'article AMNITA.

ANCHEDIVE, felon Baudrand, éd. 1705, ifle d'Afie, dans l'Inde, deçà le Gange, fur la côte du royaume de Decan. Les Portugais y ont eu autrefois un château, qui fut enfuite ruiné. Lorsque les Anglois y aborderent en 1498, ils y trouverent de beaux reftes d'édifices, furtout d'un temple. Les Maures de la Mer Rouge y commirent tant de violences qu'ils forcerent les infulaires de fe retirer au continent après avoir détruit leurs édifices. Cette ifle eft ainfi nommée, comme qui diroit, cinq ifles, & eft à douze lieues de Goa, vers le midi, fuivant Faria. Dans le voyage de Hagenaar, t. 5, p. 306. Cette ifle eft nommée ANCHADIVIS. Corneille dit que d'autres la nomment AMIADIVE OU ANGEDIVE; cette derniere orthographe eft préférée par de l'Ifle, dans fa carte des côtes du Malabar. Cer auteur la mer à l'extrêmité feptentrionale du royaume de Canara, vis-à-vis de Sintacora, par les 91 deg. 22 de longit, & par les 14 deg. 46′ 14 deg. 46 de latitude. La table des longitudes & latitudes inférée dans le guide du Marinier, p. 371, publié en flamand par van Keulen, écrit ANSCHEDIVA, dans le Malabar, & la met à 14 deg. 5'de latit. nord, & à 97 deg. de longit. ce qui eft exceffif de beaucoup.

ANCHELO. Voyez ANCHIALOS. I. ANCHESMOS, montagne de la Grèce, dans le voifinage d'Athènes. Elle eft couverte de bofquets, où il y a quantité d'ours & de fangliers, ce qui rend ce pays propre à la chaffe. Les anciens n'ont fait mention de cette montagne qu'à caufe d'une ftatuë de Jupiter, qui étoit élevée fur fon fommer. * La Guilletiere, Athènes anc. & mod. 1. 1.

ANCHEUSANUS. Sur ce que Lazius dit avoir trouvé ce mot dans une ancienne inscription confervée à Mayence, Ortelius remarque que ce mot ne s'écarte pas beaucoup de celui d'Anchuyle, Enchufa, ville maritime la Hollande.

1. ANCHIALE, ville ancienne dans la Cilicie. Pline, 1.5, c. 27, & Strabon, l. 14, p. 671, la font voifine de Zephyrium. Etienne le géographe dit qu'elle étoit fur le même rivage où étoient Tarfe & Zephyrium. Ortelius trompé fans doute par quelque exemplaire fautif de cet auteur, lui fait dire qu'elle fut nommée enfuite PARTHENIA, & qu'elle eut encore le nom de Tharfus. Etienne ne dit point cela: voici fes propres paroles. Anchiale, ville de Cilicie, fituée fur le même rivage que Tarfe & Zephyrium, fut bâtie par Anchiale, fille de Japet, comme le croit Athénodore, qui a écrit touchant la patrie, & cite Diodore le grammairien, qui s'accorde avec le roi Ptolomée. Anchiale étoit donc fille de Japet, & bâuit la ville d'Anchiale fur la riviére d'Anchiale. Elle eut un fils nommé Cydnus, duquel le Cydne, qui eft la riviere de Tarfe, porte le nom. Cydnus eut un fils nommé Parthénius, à caufe duquel il y eut après cela une ville nommée Parthenia, qui, par un changement de

nom

fut nommée Tarfe. On voit qu'Etienne fait mention de trois perfonnes. 1. D'Anchiale qui bâtit une ville d'Anchiale, fur la riviere de même nom; 2. de Cydnus fon fils, dont le nom a été donné à la riviere qui coule

à Tarfe; 3. de Parthenius, fils de Cydnus, du nom duquel Tarfe porta quelque temps le nom de Parthenia. Etienne combat lui-même la méprife d'Ortelius; car il

ajoute que d'autres racontent que Sardanapale bâtit les deux villes d'Anchiale & de Tarfe, & il rapporte une inscription de ce Prince, dont voici le fens.

دو

SARDANAPALE FILS DE CYNDARAXE A BATI EN UN JOUR ANCHIALE ÉT TARSE. BUVEZ, MANGEZ, DIVER→ TISSEZ-VOUS; TOUT LE RESTE N'EST RIEN. Cette ville étoit auffi nommée Anchialeia, comme dans un vers de Denis le Périegete, v. 875. & dans Suidas. Au refte cette prétendue épitaphe, rapportée à l'occafion de cette ville, a jetté Corneille dans une affez plaifante erreur, pour avoir crû Davity, après qui il dit qu'elle a fervi de fépulture à Sardanapale, dernier roi des Affyriens. Ce prince, felon Juftin, l. 1, ayant été défait, s'enfuit dans fon palais, où il fe brûla avec toutes fes richeffes. On fait d'ailleurs qu'il régnoit à Ninive, & qu'il ne peut s'être brûlé dans fon palais en Affyrie, & avoir été enfeveli à Anchiale, dans la Cilicie. Après avoir écrit cet article, j'ai trouvé avec quelque étonnement dans une differtation de Morin de l'académie des belles-lettres. ( Mémoires de Litterature, t. 2, p. 478 ) ces paroles qui regardent le fondateur d'Anchiale en Cilicie: « Le plus sur eft de s'en tenir à l'opinion la plus » commune dans les anciens hiftoriens, qui en atrribuent » tous la fondation à Sardanapale. Ils affurent même qu'il y fut enterré dans un tombeau, dont ils nous rap» portent le deffein & l'inscription, fur la relation d'un » voyageur qui devoit les avoir vus & copiés fur l'origi»nal. La figure de ce prince y paroiffoit avec la main droite, &c. » Il cite Diodore de Sicile, Strabon, Pline, Clément, Alexandrin, Athénée, &c. Rien n'eft plus favorable à une opinion que tant de garants illuftres; mais quand j'ai voulu les interroger, j'y ai trouvé bien de la diminution. Diodore de Sicile, l. 2, c. 7, dit pofitivement que Sardanapale fe brûla à Ninive avec toutes fes richeffes, que Balefis, fous prétexte de porter fes cendres à Babylone, fauva tout l'or & l'argent q'u'il trouva dans les cendres du palais. Il n'a donc pu être enterré à Anchiale. Pline, l. 5, c. 27, nomme Anchiale, mais fans dire un feul mot de Sardanapale, ni de fon prétendu tombeau. Strabon, l. 14, p. 672, parle bien à la vérité de ce prince & du monument qu'on lui avoit érigé; & c'eft de là que Morin a pris l'atittude de fa ftatute, & l'inscription; mais Strabon ne dit point que ce fût un tombeau; il dit que c'étoit un monument public Manua. Si Sardanapale a fait bâtir la ville, on a pu même de fon vivant, lui ériger un monument avec une inscription conforme à fon humeur : de plus l'inscription n'eft rien moins qu'une épitaphe. Voyant tant d'inexactitude dans les trois premieres citations, je me fuis dispenfé de vérifier les deux autres.

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دو

2. ANCHIALE, ville d'Illyrie, bâtie par les Pariens auprès du golfe Enestedon, où eft Scheria, felon le même Etienne.

3. ANCHIALE, ville de Turquie. V. ANCHIALOS. I. 4. ANCHIALE, riviere de la Cilicie. Euftathe dans fon commentaire fur la Périegefe de Denis, la n ̧mme ANCHIALEIOS. Voyez ANCHIALE. I.

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1. ANCHIALOS. Ville de Thrace, felon Ptolomée, . 3, c. 11, fur le pont Euxin, entre Mefembria, & Apolfonia. Pline, 4. 4, c. 11, qui la nomme Anchialum, dit qu'au même endroit il y avoit eu MESSA. Mela, 1. 2, c. 2, dit Anchialos. Elle a été épiscopale felon Car. à S. Paulo, Geog. Sacr. p. 225, fous le patriarchat de Conftantinople, dans la province du mont Emus; fous la métropole d'Andrinople. Sebaftien évêque d'Anchialos, affifta au premier concile de Conftantinople,& Paul au cinquiéme concile général tenu à Conftantinople. Baudrang ed. 1705, dit : ANCHIALE, Anchialos, ville de Turquie, dans la Romanie, avec un port fur la côte de la Mer Noire, à l'embouchure d'une petite riviére (Erginus dans l'édition Latine) à vingt-quatre milles de Develto vers le Levant, & à quinze de Mazember, vers le Couchant d'hiver. Elle eft affez peuplée,& eft le fiége d'un archevêque Grec. Les Grecs la nomment ANCHELO, & les Turcs KENKIS, felon Leunclavius. Ortelius avoit dit avant Baudran, qu'elle s'appelle ANCHIALO, felon Sophien.ACHELLO, felon d'autres, & KENKIS, felon Mercator, dans fa carte revue & corrigée,

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3. ANCHIALOS, ancienne ville, vers l'Epire, felon Procope, au III livre de l'hiftoire des Goths, felon l'édition latine de 1506; car la traduction françoise de Coufin ne vient pas jufques-là. On lit dans la traduction latine que les habitans d'Anchialos tenoient par tradition, qu'Anchife, pere d'Enée, étoit mort dans leur ville.

ANCHIAXUS. Ortelius ayant trouvé dans les actes du concile de Chalcedoine, Claude, Evêque d'Anchiaxus, & le nom fouvent répété dans ce concile, foupçonnoit que ce pouvoit être l'Anchialos de Procope. Voyez ANCIASMUS & ONCHESMUS.

ANCHIN, abbaye réguliere du Pays-Bas, ordre de S. Benoît, dans le Hainaut françois, eft une ifle de la riviére de Scarpe, fur les limites de la Flandre, à deux lieues plus bas que Douay, au Levant, en tirant vers Condé, d'où elle n'eft qu'à fept lieues, & à fix de Valenciennes au Couchant, au diocèfe d'Arras. ( Aub. Miræi Orig. Cœnob. Belg. c. 41.) Deux hommes de diftinction, Sicher & Walter, commencerent le monaftere de S. Sauveur, l'an 1079 dans L'ISLE D'ANCHIN, en latin, Aquiscinclus; ce lieu fut choifi, parce qu'un faint hermite nommé Gordanius, y avoit vécu. Ils obtinrent le confentement d'Anfelme de Ribodimonte, feigneur & propriétaire de cette ifle, & celui de Gerard II, évêque de Cambrai, qui, très-fatisfait des heureux commencemens de cette nouvelle maifon, lui fit beaucoup de bien. On trouve dans la chronique de Saint Bertin ( ad ann 1110.) que le monaftere d'Anchin fut rétabli par Lambert, abbé de Saint Bertin, qui, profitant d'une diffenfion qui régnoit entre les moines, jufques-là qu'ils avoient chaffé leur abbé, leur perfuada de s'en choifir un autre qui pût relever cette maison; ils leur fit agréer D. Louis, moine de la réforme de Cluny, & qui gouvernoit alors l'église de Saint Waft. D. Louis ( Aluifus) aidé par les confeils & les fecours de l'abbé Lambert, réforma ce monaftere, & le fit fi bien fleurir pour le temporel & le fpirituel, qu'il acquit une grande réputation, & fut enfuite évêque d'Arras. Le nom latin Aquis cinctum Monafterium, fignifie un monaftere entourré d'eaux, qui convient à celui-ci qui eft dans une ifle.

ce

1. ANCHISE. Etienne le géographe met une ville de ce nom en Italie, & dit qu'elle tiroit fon nom du pere d'Enée. Il cite pour garant Denis d'Halicarnaffe, au premier livre des antiquités romaines; mais cet auteur cité ne dit pas qu'Anchife fût une ville d'Italie; voici fes paroles.D'Ambracie Anchife, en côtoyant toujours, entra dans Burhrot port de l'Epire; & de Buthrot, en fuivant encore la côte, il entra au port, qui porta alors le nom de port d'Anchife, qui eft préfentement changé. Le P. le Jay, dans fes remarques für fa traduction de cet hiftorien, croit que c'eft ONCHESMOS, voyez ce nom. C'étoit un lieu ou de l'Epire, ou voifin de l'Épire, felon Denis, & non pas de l'Italie, comme le dit Etienne, dont le paffage eft corrompu, fuppofé qu'il ait parlé jufte.

2. ANCHISE, en latin Anchifus, felon Ortelius Thef. montagne de la Gréce dans l'Arcadie, dit Paufanias, 1.8, c. 12. Au pied de cetre montagne étoit un tombeau érigé à Anchife, & une tradition populaire prétendoit qu'il fût mort & enterré en cet endroit.

Paufanias ne nomme pas cette montagne Anchifus, comme Ortelius le prétend, mais ANCHISIA, & le monument d'Anchife eft Ayxico Mavue d'Anchifes, & non pas d'Anchifus au nominatif. Il faut remarquer ici que la même vanité qui a perfuadé aux peuples durant quelques fiécles qu'il étoit beau d'avoir une origine Troyenne, avoit mis une émulation entre plufieurs provinces, qui fe disputoient l'honneur d'avoir chez elles la fépulture d'Anchife; favoir l'Arcadie, la Sicile, l'Italie, &c. ce fut même un effet de leur politique pour fe rendre plus recommandables aux romains, qui reconnoiffoient Enée comme la tige de leurs fondateurs.

3. ANCHISE, montagne d'Afrique. Dapper dans fa description de l'Afrique, p. 8, dit que le grand Atlas eft

nominé par les Africains Aidvacal, felon Marmol, ANCHISA felon Auguftin Curio dans fa description de Maroc, & Majufte felon Olivarius. Le même Dapper,p. 1359 dit que les montagnes de Sus (province de Maroc) font HENQUISE, un bras occidental de l'Atlas, qui s'étend d'occident en orient, jusqu'à la ville de Meffe, l'efpace de 12 lieues; le mont Ifalem ou Laalem Gezule, qui commence où finit celui de Henquife, &c. Je doute qu'Anchifa & Enquifa foient des montagnes différen tes, & je crois que c'est le même nom diversement orthographié.

ANCHITÆ ou ACHITA, felon les divers exemplaires de Prolomée, 1.6, c. 7. Voyez ACHITES.

ANCHOA, ville de Grece, à l'embouchure du fleuve Cephife, felon Pline, 14. c. 7. On lifoit autrefois ANICHIA, & Ortelius le cite ainfi; mais le P. Hardouin a rétabli ce nom, étant guidé par les manuscrits, & appuyé par l'autorité de Strabon, . 9, p. 406, qui met Αγχία Ayxou dans cet endroit.

ANCHOBARITIS. Voyez ANCOBARITIS.

ANCHORA, château de Grece dans la Morée, au quartier de Belvedere, fur la côte du golfe de Coron, & entre Coron & Modon. Il y avoit-là autrefois une ville affez paffable, qui eft maintenant ruinée. Il n'y refte plus qu'un petit village nommé ANCHORA ou Fa

RENOMINI.

Baudrand de qui eft cet article, avoit dit dans fon édition latine qu'ASINE étoit préfentement le village de Faneromini ou le château d'Anchora. Dans fon Dictionnaire François, il dit que le petit village nommé Anchora ou Farenomini, eft nommé en latin ASINE ou Anchora. Sur quoi il faut remarquer, I, que les cartes de nos plus habiles géographes portent FANEROMINI, & non pas Farenomini. 2. Qu'Afine étoit plus à l'occident, & dans une fituation différente de celle de Faneromini village, ou, si l'on veut, d'Anchora châ

teau.

ANCHUSI (port d'), c'eft le nom que Ferdinand de Soto donna à la baye de Penfacole. Voyez PENSACOLE.

ANCIAENS, felon Baudrand, édit.1705, château de Portugal, dans la province de Tra-os-Montes, & fur le Duero, à quatre lieues au-deffus de Lamego. Voyez AQUE QUINTIANÆ, au mot AQUÆ.

ANCIANACTES, peuples d'Afrique. Voyez ANSIA

NACTES.

ANCIASMUS, ancienne ville épiscopale de Grece, dans la province de Nicopolis, ou ancienne Epire. Il en eft fait mention dans la notice de Hierocles. Le P. Char les de Saint Paul juge que c'eft la même chofe que PONCHESMUS de Ptolomée, & l'ANCHIAXUS des actes des conciles. Voyez ONCHESMUS.

ANCLACE, ancien peuple de la Samarie en Asie, felon Pline, l. 6, c. 7.

ANCLAM, ville d'Allemagne dans la Poméranie citérieure, fur la riviére de la Péne. Elle a été autrefois nommée TANGLIM, &, quoique la chronique de Poméranie en attribue la fondation à Bogiflas III, à l'année 1191, il y a des auteurs qui prétendent qu'elle eft beaucoup plus ancienne, & qu'ella a été la patrie des ANGLI de Tacite, qui, felon leur opinion, s'avançerent delà jusqu'à l'Elbe, & de-là jusqu'à l'ifle de la Grande-Bre tagne,dont la plus confidérable partie porte aujourd'hui leur nom. Ils croyent donc que Bogiílas trouva déjà une ville qui fubfiftoit depuis long-tems, & qu'il environna d'un mur, au lieu qu'elle étoit toute ouverte, comme étoient anciennement les villes d'Allemagne. Le territoire d'Anclam a des plaines labourables affez fertiles, des pâturages excellens ; ce qui, joint à la facilité de la pêche, & à la commodité qu'ont les habitans de transporter leurs marchandifes fur la Péne, rend la fituation de cette ville affez avantageufe. La foire s'y tient le deuxième dimanche après la nativité de N. D. Il y a quatre églifes paroifliales, & l'an 1319 Wartiflas fils de Bogiflas IV, donna aux Auguftins le palais qu'il avoit à Anclam pour en faire un monaftère. Elle a fouffert plufieurs incendies, l'un en 1376 ou 77, ou même 84; car les hiftoriens ne s'accordent pas fur l'année. Les églifes, le monaftere, la maifon de ville furent brûlés: on la rebâtit plus belle qu'elle n'avoit été. Elle fut encore brûlée en 1424, & il n'en refta que peu de maisons

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Cent ans après le feu prit à la maifon de ville, par la négligence d'un valet, & beaucoup de priviléges & de papiers importans furent confumés. Anclam a tenu fon rang entre les villes Anféatiques. Elle eft affez bien fortifiée; cela n'a pas empêché que les ennemis de la Suéde à laquelle elle appartient, ne l'ayent prife plufieurs fois. Les géographes Allemands en mettent la pofition à 38 deg. 15 de longitude, & à 54. deg. 2′ de latitude.

ANCOBARITIDE (1), en latin Ancobaritis, contrée de l'Arabie déferte, felon l'abréviateur de Strabon. l. 11; il la met à l'oppofite de l'Arabie déferte: ce qui joint à ce qu'en dit Ptolomée, l. 5, c. 18, qui la met dans la Méfopotamie, marque fa fituation au-delà de l'Euphrate, dans la presqu'ile que forme l'Euphrate, en retournant vers le Nord, & le Saocoras, en cherchant l'Euphrate.

ou

1. ANCOBER, ANKOBAR, OU RIOCOBRE, riviére d'Afrique fur la Côte-d'or, au royaume de même nom. Elle prend fa fource au nord du pays d'Eguira, & fe rend dans la mer, entre celle de l'Or & d'Axim. Côte de Guinée, par Belin.

2. ANCOBER; ou ANKOBAR. Royaume d'Afrique fur la Côte-d'or, au couchant d'Axim, vers l'embouchure de la riviére de même nom. Il y a dans ce pays des femmes qui ne fe marient jamais & qui fe devouent à une proftitution publique; & ce qu'il y a de plus infâme, c'est qu'on les inftale dans ce métier avec des cérémonies que la pudeur ne permet pas de rapporter. Ce pays eft fort petit. Bofman., p. 27. & 214.

*

d'erreur ceux qui croyent qu'elle fut bâtie par les Doriens, & les accufe d'entendre mal le vers de Juvénal,

Sat. IV.

Antè domum Veneris quam Dorica fuftinet Ancon
Et il prétend que le mot de Dorique ne fignifie que
Grecque en général, par un ufage des poètes qui nom-
ment une province pour toute la nation. Il faut remar-
quer qu'étant bâtie dans un détroit formé par deux
promontoires qui font une efpéce de coude,cela a donné
lieu de la nommer Ancon ou Ancona du mot grec
Ayx qui veut dire un coude, comme Pomponius
Mela, 7. 2, c. 4, le remarque très-bien. Catulle dans fes
poëfies dit en parlant à Venus, Carm. 36.
Queque Anconam, Cnydumque arundinofam
Colis quaque
Amathunta, quaque Golgos.

Il parle du même temple que Martial. On ne fait pas
trop quand elle devint une colonie romaine; mais il
eft vraisemblable qu'après la guerre de Tarente, vers
l'an de Rome CCCCLXXXV, lorfque le conful P. Sem-
pronius eut vaincu les Picentins, & étendu les frontie-
res jusqu'à l'Æfis, on envoya une colonie à Ancone.
Le port d'Ancone a été fait par Trajan, en reconnoif-
fance de quoi on lui érigea un monument au bord
de la mer; c'eft ce qu'on appelle improprement l'arc de
triomphe, je dis improprement; car, comme Adiffon
obferve très-bien dans fon voyage d'Italie, p. 89, que
quoique les Iraliens & les écrivains de voyages appellent
arcs de triomphe les arcs tels que celui-ci, il eft proba-
ble que les anciens romains mettoient de la diftinction
entre ces arcs honoraires érigés aux empereurs pour un
bienfait,& ceux qui leur étoient érigés pour une victoi-
re. C'est à ces derniers proprement qu'appartient le nom
d'arcs de triomphe. Celui d'Ancone fut un témoignage
de gratitude envers un bienfaiteur qui avoit bati un
port, de même qu'on en érigea un à Augufte dans la
ville de Fano: le tems,
ville de Fano : le tems, qui a fort endommagé ce der-
nier, a refpecté celui de Trajan. Il est d'un marbre
blanc & frais; & comme il eft expofé aux vents &
aux vapeurs de la mer, qui le battent continuellement,
cela le garantit d'une certaine couleur de moifi que
le marbre contracte ailleurs. Voici l'infcription qu'on
lit.

ANCOLAN, grand bourg d'Allemagne, dans le Tirol. L'entrée en eft défendue par deux gros baftions maflifs, dont l'un regarde la porte en Hanc, & l'autre bat la rivière de l'Adige, & voit le côté oppofé de la montagne. Ils font tous deux bien percés, & ont des Hlancs bas. Ils ne feroient pourtant pas de grande défenfe, même contre les coups de main, à caufe qu'il n'y a aucuns follés qui empêchent l'entrée de l'autre côté de la riviére; & fur une éminence peu éloignée, on voit un grand château bien flanqué; fa figure eft parallélograme, & par où la pente eft plus douce & paroît plus aifée, il y a des ravelins revêtus à flancs bas, qui en rendroient l'approche bien dificile. La principale porte eft défendue par deux ouvrages revêtus de pierres en y façon de bonnet-carré : l'angle au-devant où la faulle porte, eft flanqué d'une grande avance, fur laquelle il y a un donjon; un pont volant s'appuie au pied de f'avance. Les cartes de Zeyler ni celles de Sanfon ne font point mention de ce château ni de ce bourg. Corn. Dict. Mémoires & plans géographiques 1695.

1. ANCON, ville des Leuco-Syriens, dans la Cappadoce, felon Ptolomée, cité par Ortelius Thefaur. Arrien parle du port d'Ancon dans fon périple.

2. ANCON, lieu de l'Italie dans le voifinage des ifles de Caprée. Il y avoit un temple de Minerve felon Ortelius.

ANCONA-SARDINAS, felon Rogers, Voyages fupplem. p. 24, ou, comme écrit de l'ifle dans fon atlas, ANCON DE SARDINAS, ance de l'Amérique méridionale, à dix lieues de la riviére de Saint-Jago, & à quinze du cap de Manglares, fur la côte de l'audience de Quito, à l'extrêmité feptentrionale du Pérou. Corneille y met la riviére de Saint-Jago, fondé fur l'autorité de Lact. Ils fe trompent l'un & l'autre, il y a dix lieues de distance de cette ance à cette riviére qui eft plus au Midi.

1. ANCONE, en latin ACUNUM, bourg de France dans le Dauphiné, & dans le Valentinois, fur le Rhône, à une demi-lieue de Montelimart, & à deux au-deffus de Viviers, au feptentrion en tirant vers Valence, dont il eft à fept lieues.

2. ANCONE, ville d'Italie, avec un port de mer fur le golfe de Venife, dans l'Etat de l'Eglife, & dans une province particuliere que l'on nomme à caufe d'elle, la Marche d'Ancone, & dont elle a été la capitale. Les Italiens confervent la terminaifon latine, & difent ANCONA. L'Itinéraire latin du P. Schottus nomme ce lieu ANCON, onis. Cet auteur dit, après Strabon, Pline & Solin, qu'il nomme pour fes garants, que cette ville elt grecque d'origine, qu'elle fut bâtie par des Syracufiens, qui fuyoient la tyrannie de Denis le Sicilien. Il taxe

IMP. CÆSARI. DIVI. NERVE. F. NERVÆ. TRA-
OPTIMO. AUG. GERMANIC. DACICO. PONT.

JANO.

MAX.

TR. POT. XVIII. IMP. IX. (2).

COS VI. (b) P. P. PROVIDENTISSIMO, PRINCIPI.
SENATUS P. Q. R. QUOD ACCESSUM.
ITALIE. HOC. ETIAM. ADDITO. EX. PECUNIA.

SUA.

PORTU (c) TUTIOREM. NAVIGANTIBUS. REDDIDERIT.

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Miffon dit que quelques moines ont plufieurs fois demandé avec inftance qu'on leur abandonnât ce monument pour en employer les matériaux à quelque ouvrage de leur couvent. Cette ville, qu'on dit avoir été trèsfloriffante par le commerce, eft fort déchue; fes rues font étroites & obscures, il n'y a ni belles maifons, ni belles églifes, ni places confidérables; & fa fituation, haute & baffe, la rend incommode. La citadelle que l'on voit en entrant fur la premiere hauteur, lorsqu'on vient de Sinigaglia ou Senegallia, commande la ville & le port; & fur l'autre côteau qui fait la pointe du cap, est l'églife de S. Ciriaque. On y monte avec affez de peine. C'eft un édifice bas & obscur, dont la façade eft revêtue d'un marbre affez beau, mais fans aucun ordre d'architecture & fans ornement. On ne trouve rien de remarquable dans cette églife que des reliques, entre lesquel les on compte fainte Urfule, quoiqu'on prétende l'avoir à Cologne. La vue eft très-belle delà, & s'étend sur la mer, fur la ville, & fur un affez beau pays. Le monument de Trajan eft à l'entrée du mole. La bourfe où

S'aflemblent

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