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de février, le mardi de la Pentecôte, le 11 juin, le 24 août & le 30 octobre. Il n'y a point de marché. Cette paroiffe a pris fon nom de l'abbaye, dont l'abbeffe eft dame du lieu. Cette abbaye eft de filles, de l'ordre de faint Benoît; elle a été fondée vers l'an 1000, par les feigneurs de Bourbon, de Montfaucon & de Charenton. On veut qu'elle ait d'abord été occupée par des moines du même ordre, avant les religieufes. Elle a été réformée en 1507, & unie à la congrégation de Chefal-Benoît, & depuis à celle de faint Maur. Il y a feize dames de choeur; elles jouiffent de douze à quinze mille livres de rente. La paroiffe dans la quelle elle a été bâtie fe nommoit autrefois Mouilly.

SAINT-MESMIN DE MICI, Miciacum, bourgade de France, dans l'Orléanois, fur le Loiret, à deux lieues au couchant d'Orléans. Il y a une abbaye qui étoit de l'ordre de faint Benoît, & qui eft préfentement poffédée par les feuillans. Elle fut fondée du tems de Clovis par Maximin ou Mesmin.

SAINT-MICHAELSTOWN, ville de l'Amérique, dans l'ifle de la Barbade, l'une des Antilles, fur la côte occiden tale de l'ifle: elle eft défendue par une citadelle. Cette ville a un bon port, & appartient aux Anglois, comme toute l'ifle où elle eft fituée. On l'appelle auffi Bridgetown. Voyez

ce mot.

1. SAINT-MICHEL, ifle du golfe de Venife, près de la côte de Dalmatie, vis-à-vis de la ville de Zara. Elle a environ cinq lieues de longueur fur deux de largeur.

2. SAINT-MICHEL, petite ville de Savoye, dans la Maurienne, fur la croupe d'une montagne, à côté de laquelle on voit un château qui a foutenu autrefois un Liége.

3. SAINT MICHEL. Voyez SAN MIGUEL.

4. SAINT MICHEL DE L'AIGUILLE, abbaye d'hom mes, en France, dans le Velay. Elle eft de l'ordre de faint Benoît, & fituée près de la ville du Puy. Elle doit fon commencement à Truan, doyen de l'églife du Puy, vers l'an 962. Cette abbaye a été nommée de l'Aiguille, du nom d'un rocher très-escarpé & très-aigu, près de la ville du Puy, fur lequel ce Truan' fit bâtir l'églife, avec la permiffion de Gotiscald, alors évêque du Puy, qui en fit la confécration. Il avoit auffi obtenu de la laiffer en propre à celui qu'il voudroit de fes héritiers; mais il changea de deffein, & la laiffa à la communauté des freres de fainte Marie, c'eft-à-dire, au chapitre des chanoines fes confreres, à la charge par eux d'une rente perpétuelle de trois deniers par jour, pour faire prier dieu pour lui & pour le falut de l'ame de l'évêque Gotiscald. Cette églife par fucceffion de tems fut cathédrale après le chefcier. ( Poft prapofitum.) Tous les revenus font préfentement réunis à la manfe capitulaire.

5. SAINT MICHEL L'ARCHANGE. Voyez AR

CHANGEL.

6. SAINT MICHEL DE CUZAN, abbaye d'hommes, de l'ordre de faint Benoît, en France, dans le Rouffillon, au diocèle de Perpignan. Elle vaut douze mille livres à l'abbé, & neuf mille livres aux religieux. Cette abbaye fut fondée vers le regne de Charles le Chauve par quelques prêtres du diocèfe d'Urgel, qui obtinrent de leur évêque, nommé Villade, la permiffion de faire cet établiffement dans celui d'Elne. Pierre Urceoli, ci-devant doge de Venife, a fort illuftré cette abbaye par la vie exemplaire qu'il y a menée; on y montre fon tombeau & fes reliques. Cette abbaye eft fituée à un quart de lieue de Prades, dans une gorge de montagnes, & dans le pays de Conflans. Elle eft de l'ancienne congrégation de Valladolid. Sa jurisdiction s'étend fur douze paroilles.

7. SAINT-MICHEL EN BRENNE, bourg de France, dans la Touraine, fur la Claize, aux confins du Berry, à fix lieues de Châteauroux, du côté de l'occident.

8. SAINT MICHEL DE L'ECLUSE, abbaye de bénédictins, dans le marquifat de Sufe, près de la petite ville de Saint-Ambroife. Ceux du pays prétendent qu'elle a été bâtie par les Anges. Les rois Lombards y avoient fait faire un grand rempart pour en fermer l'avenue aux étrangers. On l'a nommée de l'Eclufe à cause qu'elle eft dans le voifi-nage de la Chiuza. Cette abbaye eft célébre par l'avantage qu'elle a d'être l'un des quatre chefs d'ordre de S. Benoît, & d'avoir fous elle un grand nombre d'abbayes & de prieurés, tant en France qu'en Italie.

9. SAINT MICHEL EN L'ERME, Canobium fancti

Michaëlis in Eremo, abbaye de France, en Poitou, au diocèfe de Luçon, à cinq lieues de la Rochelle, & à deux au midi de Luçon, avec un bourg auquel elle donne fon nom. Cette abbaye a été fondée l'an 682, par Anfoald, évêque de Poitiers. Il eft dit dans la chronique de Maillezais qu'elle fut renversée dans les guerres de 877, & qu'Ebulus ou Ebius, évêque de Limoges, le même qu'Eblon ou Ebulon, en fut le reftaurateur : il y eft enterré. Son frere Guillaume, furnommé Tête-d'Etoupe, duc d'Aquitaine & comte de Poitiers, lui donna beaucoup de biens en fonds en 961. Enfin, l'an 990, le comte Guillaume III, ou Guillaume IV du nom, donna à Robert, abbé de Saint Florent, le foin de rémblir la petite église de faint Michel en l'Erme. La dédicace en fut faite l'an 1047, & on la célébre tous les ans le 30 d'août. L'abbé prenoit auffi le titre de baron du bourg de Saint-Michel. Mais aujourd'hui les revenus font unis au collège de Mazarin à Paris, en vertu d'une bulle du pape Clement X, du mois d'août 167. On y comptoit trente quatre abbés en 1669. M. Nicolas Colbert, évêque de Luçon, y a introduit des bénédictins de la congrégation de faint Maur, qui ont rétabli la maison & l'églife. Quelques-uns écrivent SAINT MICHEL EN L'HERM.

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10. SAINT-MICHEL EN MER. Voyezau mot MONT l'article MONT SAINT-MICHEL.

11. SAINT-MICHEL EN THIERACHE, bourg de France, en Picardie, fur la riviere d'Oife, à trois lieues de la Capelle & à deux d'Aubenton. Il a pris fon nom d'une abbaye de l'ordre de faint Benoît, qui a été fondée en 944, par Guilbert, comte de Thierache, pour y dépofer le corps de faint Adalgis; d'autres la difent fondée feulement en 1269. Corneille dit qu'elle fut fondée par Pétronille de Roucy, veuve de Raoul, comte de la Vieuville.

12. SAINT-MICHEL, ville ou bourg de l'ifle de Malthe, appellée autrement l'ifle de la Sengle; encore qu'elle ne foit féparée de la terre-ferme que par un follé, du nom du grand-maître, Claude de la Sengle, qui le fit bâtir environ l'an 1560. Elle eft placée fur une pointe ou quartier de rocher. Elle eft bien fortifiée à la moderne à environ une lieue de circuit, & eft pour la plus grande partie habitée par des mariniers ou corfaires, qui vont contre les Turcs.* Dapper, Description de l'Afrique P. 516.

Il y a un port entre le borgo Sant-Angelo ou bourg Saint-Ange, & le bourg Saint-Michel, où tous les corfaires & les galéres de Malthe viennent fe mettre à l'ancre, avec leur butin, tant des Turcs que des chrétiens. On le peut fermer par le moyen d'une groffe chaîne de fer tendue au travers, & par conféquent en empêcher l'entrée à la flotte turque, fi elle vouloit entreprendre d'y venir. On arbore le pavillon de la cité Vailette & du château à l'arrivée de quelque vaifleau ou galére. Derriere le château Saint-Michel eft le port où les vaifleaux hollandois ont accoutumé de venir ancrer. Il y a quatre églises, savoir, Maria Porto Salvo, Madama de vittoria, S. Philippo Nere & S. Julian. Derriere la ville, & au bout du port, du côté de l'orient, eft la Burmoloy, comme qui diroit la ville de dehors ou le fauxbourg, habitée par des mariniers, tout contre deux ports, dont l'un eft appellé la Marza, & l'autre la Marza picciola, c'est-à-dire, le

petit port.

13. SAINT-MICHEL, (L'ISLE DE ) l'une des Açores. Voyez SAN MIGUEL.

14. SAINT-MICHEL, ville de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle Espagne, dans la province de Mechoacan. Elle eft fort peuplée, & fut bâtie par le viceroi Louis de Velasco , pour empêcher les courfes des Tarasques & des Otomis qui incommodoient fort fes Espagnols. Cette ville eft à quarante lieues de México, vers l'oueft, dans un terrein plat, mais un peu rude, le long du chemin qui mene aux mines d'argent de Zacatecas. Il y a dans le territoire de cette ville plufieurs cenfes ou métaires, & de très-beaux pâturages.

15. SAINT-MICHEL, petite riviere de l'Amérique au Brefil, dans la capitainie de Fernambuc, où elle fe jette dans la mer du nord.

16. SAINT-MICHEL, ville de France, au duché de Bar, dans l'état du duc de Lorraine. Voyez S. Miel, comme prononcent les Lorrains, article suivant.

17. SAINT-MICHEL ou SAINT-MIEL, ville du duché de Bar, dans un bailliage auquel elle donne fon nom. Ce nom eft, felon la remarque de l'abbé de Longuerue, une corruption à celui de Saint-Michel, à l'honneur du quel Vulfoalde, maire du palais du jeune Childeric, roi d'Auftrafie, & enfuite monarque des François, fonda vers l'an 660, fur la riviere de Meufe, un monaftère, lequel a été très-riche & très-puiffant, mais dont Frédéric, qui fut créé duc de Mofellane, fe rendit le maître, & s'appropria une grande partie des biens & des droits, ne fe difant néanmoins qu'avoué, c'eft-à-dire, protecteur ou défenfeur, ce que fes fucceffeurs les comtes de Monçon & de Bar ont fait durant long tems. Mais depuis, les comtes & les ducs étant devenus véritables feigneurs propriétaires de la ville de Saint-Michel, la firent chef lieu du bailliage du pays d'entre la Meufe & la Mofelle, & ils y établirent une cour fouveraine, pour décider en dernier reffort les procès de leurs fujets du Barrois non mouvant, laquelle cour a fubfifté jusqu'au duc Charles, du tems duquel, au fiécle paflé, cette cour fut fupprimée, n'y ayant aujourd'hui d'autre tribunal fupérieur pour la juftice, que celui de Nanci, appellé la cour fouveraine de Lorraine & de Barrois. Le bailliage de Saint-Michel eft fort grand & s'étend entre la Meufe & la Mofelle, jusqu'aux confins de la province de Luxembourg. Les anciennes châtellenics de ce bailliage font, Sanci, Briei, Bouconville, la Chauffée & Foug.

18. SAINT-MICHEL, ville de l'Amérique méridionale, dans la province de Tucuman. Elle fut d'abord fondée en 1549 ou 1550, par D. Jean Nugnez de Prado, premier gouverneur du Tucuman, dans la vallée de Caschaqui, fur les frontieres de cette province, par le 24d 30' de latitude auftrale. En 1564, ayant été presqu'entierement ruinée par les Indiens, elle fut transférée fur le bord de la riviere de Choromoros, par les 274 de latitude où elle eft préfentement. Sa fituation, au pied de la Cordilliere du Pérou, eft des plus agréable, & fon terrein trèsfertile : auffi fes campagnes, fes vallées & territoire, font couverts d'habitations & de jardins qui en font un lieu délicieux ; mais les tigres y font en fi grand nombre, qu'on ne fauroit presque faire un pas fans être bien armé. Ses habitans fe font toujours diftingués par leur piété. Hift. du Paraguay, du P. de Charlevoix.

19. SAINT-MICHEL, bourg d'Angleterre, dans la province de Cornouailles. Il a droit de tenir marché public. Etat préf. de la grande Bretagne, t. I.

20. SAINT-MICHEL BEYRN ou BUREN, abbaye d'hommes, de l'ordre de faint Benoît, dans la Baviere, au diocèfe & au nord de Saltzbourg, vers les frontieres de la baffe Baviere.

SAINT-MULIN, baronnie d'Irlande, dans la province de Leinster. C'est une des cinq qui compofent le comté de Caterlagh. Etat préf. de l'Irlande, p. 36.

I. SAINT NAZAIRE, village de France, en Langue.. doc, au diocèfe de Narbonne, fur l'Aude. C'étoit autrefois une petite ville avec un fort bon château, lequel appartenoit en propriété à la fameufe abbaye de Fonfroide, & cette ville avoit en 1441, un gouverneur dont elle payoir les appointemens. Ce lieu étoit fort pendant les troubles, & pour tenir en respect les ennemis de l'état.

2. SAINT-NAZAIRE, gros bourg de France, dans la Bretagne, au diocèfe de Nantes, avec un port de mer, dans l'embouchure de la Loire à une demi-lieue du bourg. Dans l'étendue de cette paroiffe il y a un village nommé SAINT-MARTIN, auprès duquel il y a un champ où l'on trouve quantité de pierres d'aimant. Celles qui font répandues fur la terre en très-grande quantité, n'ont pas beaucoup de force; mais on en trouve de très précieuses, quand on fouille dans la terre. Cette quantité d'aimant eft caufe que les bouffoles des vailleaux varient extrêmement à la hauteur de ce lieu. Ce bourg eft à dix lieues au-deffous de Nantes, & à trois de Paimbœuf.

SAINT-NEOTS, petite ville ou bourg d'Angleterre, dans le Huntingtonshire. Ce lieu qui eft remarquable par fes eaux médicinales, tient marché public.

1. SAINT-NICOLAS ou NICLASBOURG, ville de Lorraine, fur la Meurte, à deux lieues au-deffus de Nanci. Elle a tiré fon nom du célébre faint Nicolas, à qui les peuples ont grande dévotion, venant de bien loin en pélerinage en ce lieu-là. Le véritable nom de cette ville eft

PORT, d'où vient que le doyenné rural de Saint-Nicolas, s'appelle jusqu'aujourd'hui le DOYENNÉ DE PORT. Il y a un des archidiaconés de l'églife de Toul, qui s'appelle L'ARCHIDIACONÉ DEPORT. Les ducs de Lorraine en ont eu la feigneurie il y a plus de fix cents ans. Le duc Ferri II donna, l'an 1265, la loi de Beaumont en Argonne, avec des priviléges aux habitans de Port, dont il confentit que le comte de Champagne fut garant. Mais les ducs ont été fouverains à S. Nicolas, qui a été joint à la prévôté & châtellenie de Nanci.

On garde en l'église de S. Nicolas une relique de ce faint, laquelle y fut apportée de la ville de Bari en la Pouille, par un Lorrain, fur la fin de l'onzième siècle. L'abord continuel des pèlerins a fait changer l'ancien village de Port en une ville affez grande & affez peuplée : l'églife qui eft belle, & qui ne cede à aucune cathédrale eft aujourd'hui deffervie par les bénédictins de la congrégation de S. Vanne, qui y ont un prieuré conventuel. Õutre cela il y a trois mailons religieufes.

2. SAINT-NICOLAS DES BIEFS, village de France, dans le Bourbonnois, au diocèfe de Clermont. Cette paroiffe eft fituée à quatre lieues de la Palifle & de Roanne, & à cinq de Cuffet. Les deux petits ruiffeaux de Caindre & Barbenant y prennent leurs fources. Elle est du présidial de Moulins, de la coutume de Bourbonnois, & du grenier à fel de Vichy: fon territoire eft en bois, brouffailles, rochers & bruyeres. On y recueille peu de bled, peu d'avoine. Il y a quelques prés qui ne fe fauchent qu'au mois d'août; il y a de la neige cinq mois de l'année. Les habitans travaillent au bois & font des fabots. Il y a une verrerie; la confommation de fes denrées fe fait à Roanne, à la Paliffe & à Cuffer,

3.SAINT-NICOLAS DE CHANTELLE-CHATEAU, ville de France, dans le Bourbonnois. Cette petite ville eft une châtellenie royale du préfidial de Moulins & du grenier à fel de Gannat. Elle eft fituée fur la riviere de Bouble, à deux lieues de Saint-Pourçain. Les jéfuites de Moulins y nommoient, à caufe de leur prieuré de Chantelle; fes annexes font Tizat, Charbouillat & Châtenay. On y recueille du bled, du feigle & du vin. Il y a un prieuré uni au collège de Moulins: un couvent d'auguftins qui ont deux mille livres : un petit hôpital. M. le prince de Condé eft feigneur de ce lieu. Les habitans s'occupent à la culture des terres. Il y a fix foires: il y avoit autrefois un marché. C'eft un grand concours de dévotion le jeudi avant la Pentecôte.

4. SAINT-NICOLAS, petite ville de l'Archipel, dans l'ifle de Santerini. Elle eft fituée en une des pointes de l'ifle. C'eft un lieu fort élevé, dont les maifons font bâties fur le penchant de quelques rochers noirs & brûlés. Il y a environ cinq cents perfonnes, dont la plupart habitent des grottes qu'ils ont faites fous la terre, qui eft fort légere & facile à remuer, étant toute de pierre de ponce.

5. SAINT-NICOLAS. ( le cap de) Voyez CAP.

6. SAINT-NICOLAS, fort de la Dalmatie, dans l'état des Venitiens, fur un écueil, à la bouche du canal qui conduit à la ville de Sebenico, de laquelle il eft à deux milles.

7. SAINT-NICOLAS, bourg des Pays-Bas, dans la Flandre, au pays de Vaes, à quatre lieues d'Anvers, du côté de l'occident.

8. SAINT-NICOLAS, petite ville à l'embouchure de la riviere de Dwina, dans la mer Blauche. Elle est à l'orient d'un petit golfe, dont l'entrée eft aflez étroite, & que l'on appelle la rade de Saint-Nicolas. Il y a un monastère célébre.

9. SAINT NICOLAS, monastère de l'empire Rusfien, au midi du lac de Ladoga, & au couchant de l'embouchure de la Volchova, dans ce lac. Corneille en fait une ville.

10. SAINT NICOLAS AUX BOIS, abbaye de Fran ce, en Picardie, dans les bois de Couci, entre Laon & la Fere, à trois lieues de Laon, & dans le diocèfe. Elle doit fon origine à deux hermites, & reconnoît pour fondateur Philippe I, roi de France. Il paroît par les mazures qu'elle a été plus confidérable qu'elle n'eft aujourd'hui. On y montre une grande falle dans laquelle on prétend qu'il s'eft tenu un concile du tems de S. Bernard, dont on a des lettres écrites à l'abbé de S. Nicolas. Elle est aujourd'hui de la congrégation de S. Maur. Les peuples y réverent

Bernard Arquet, qui étant grand vicaire de l'évêque de Bazas, abbé commendataire de ce monastère, quitta cet emploi pour deffervir une cure de la campagne, abandonnée. Il y mourut en odeur de fainteté l'an 1661. On vient prier fur fon tombeau, & on croir obtenir des graces du ciel par fon interceffion. Voyage litt. II. Mar

zenne.

11. SAINT NICOLAS DES PRÉS, abbaye de France, en Picardie, dans le Laonois, près de Ribemont, à quatre lieues de Crecy fur Serre. Elle a été fondée par Anfelme, comte de Ribemont, l'an 1083.

12. SAINT-NICOLAS, ville de France, au bas Armagnac, dans le diocèfe d'Aire, au parlement de Touloufe. Elle a douze cents habitans.

12. SAINT NICOLAS DE LA GRAVE, dépend du diocèse de Lombès; elle est sur la gauche de la Garonne, & appartient à la judicature de Verdun.

SAINT-OMER, ville épiscopale de France, dans l'Artois, fur la petite riviere d'Aa, qui y fait un grand marais, & la rend très forte de ce côté. Elle eft à trois lieues d'Aire, & à pareille distance des ruines de Terouanne, à fept de Bethune, à fix de Bergues, & à huit de Dunkerque & de Calais. Son terrein est bas du côté de la riviere : l'autre eft plus élevé, & elle eft voifine d'un petit coteau, elle a pour défense fon château & plusieurs grands baftions de groffes pierres de taille, entre lesquels il y a des demilunes, à quoi il faut ajouter la largeur de fes foffés qui font fans eau, mais fi profonds, qu'on auroit peine à escalader les murailles de fes remparts. Le quartier de la baffe ville, où la riviere entre, eft le moins peuplé. La grande place et environnée de plufieurs palais, dont la maifon de ville, avec fon horloge, & l'ancien palais font les principaux. Ce dernier fert préfentement de magafin, & le dellous fert de halles. Les trois plus grandes rues de la ville aboutiffent à cette place. En l'une eft l'églife cathédrale dédiée à faint Omer, remarquable par fon jubé, fon maître-autel, fes chapelles enrichies de marbres & de très-belles peintures, par les tombeaux, fa haute tour, & par la magnificence & la grandeur de fon bâtiment. Le chapitre de cette églife eft compofé d'un doyen, de deux archidiacres, d'un pénitencier, de deux autres dignités & de trente chanoines. Il y a cing abbayes d'hommes & cinq de filles dans ce diocèfe, qui faifoit autrefois partie de celui de Terouanne, dequel le pape Paul IV le fépara en 1556. Il a cent dix' paroiffes divifées entre l'archiprêtré de fainte Aldegonde, & les doyennés de Hesdin, d'Aire, d'Arcq, de Lillers, de Merville, de Morbecque, d'Helfand, de Longueneffe, d'Andruicq, de Bourbourg, de Wate & de Bollizelé

Dans l'autre rue, eft l'abbaye de faint Bertin, ordre de faint Benoît. La ftructure de l'églife, & du refte de ses bâtimens, eft de pierre blanche façonnée, & on y conferve un grand nombre de reliques. Aux deux côtés du portail de cette églife eft un grand clocher carré & fort haut, fur lequel on place toujours un guet. Les portes de la ville ne s'ouvrent point qu'il ne faffe jour, & que ce guet n'ait donné avis par un fignal qu'il n'a rien vû qu'on doive craindre.

Dans la troifiéme rue, qui eft la plus longue, eft le grand collége, dont la maison & l'église font bâties à l'italienne, à la réserve de deux tours carrées qui s'élevent des deux côtés du chœur. Outre ces églifes, il y a à Saint-Omer fix paroiffes, favoir:

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Il y a un couvent de capucins, un de récollets, un de dominicains, & un de carmes déchauffés. Il y a plufieurs monaftères de filles, favoir, d'urfulines, de fœurs-grifes, de conceptionistes, d'urbanistes, de repenties, de riches clairettes, de pauvres clairettes, de capucines, de Notre-Dame du Soleil & de fainte Catherine: deux hôpitaux de filles, & un hôpital général pour les pauvres : deux maisons, dont une pour les orphelins, & l'autre pour les orphelines: on les nomme bluets & bluetes, à caufe de la couleur de leur habit; une autre où il y a douze pauvres vieillards, en mémoire des douze apôtres : un féminaire, la chapelle de

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Notre-Dame des miracles au milieu de la place, & plufieurs bourses, dont le revenu fert à entretenir un certain nombre d'enfans au collége, à marier quelques filles, & à revêtir des pauvres. Le bailliage de Saint Omer eft compofé d'un grand bailli, d'un lieutenant général & de pluficuts confeillers: plus de cent villages en reffortiffent, & l'on y plaide deux fois la semaine auffi-bien qu'à l'échevinage, qui eft compofé d'un mayeur, qui change tous les ans ; de douze échevins, & de plufieurs autres officiers. Ortelius & d'autres croyent que la mer alloit autrefois jusqu'à SaintOmer, & y faifoit un port, dont parle Céfar: aujourd'hui elle en eft à fix lieues; les barques y remontent cependant par la riviere d'Aa. * Duchesne, d'après l'annaliste de Flandres.

Cette ville étoit autrefois un bourg nommé Sithiu, où un faint homme nommé Bertin, bâtit une abbaye, dans laquelle on enterra Audomare, ( Saint Omer) évêque de Morius, mort en 695, Baillet, Topogr. des faints,p. 354, dit en 668. Ce faint homme avoit été en fi grande vénération pendant fa vie, que chacun s'empreffa d'aller demeurer au lieu où fon corps repofoit, & le bourg de Sithiu devint fi peuplé, qu'il s'en forma une ville qui prit le nom de SaintOmer. Ce qui eft fort commode pour la ville, c'eft qu'il y remonte des barques de la mer. Elles paflent à Graveline, par le moyen de la riviere d'Aa, comme on vient de le dire. On tient à Saint Omer marché deux fois la femaine, & deux foires par an, l'une au carnaval, & l'autre à la faint Michel.

Le fauxbourg du Haut Pont qui eft allez beau, a donné lieu a bien des fpéculations, par le récit exagéré qu'en ont fait des voyageurs. Quelques-uns ont publié que les habitans de ce fauxbourg, font une nation particuliere, qui a fes ufages différens de ceux du pays: qu'ils parlent entre eux un langage que perfonne qu'eux ne peut comprendre : qu'ils out grand foin de ne s'allier jamais qu'entre eux, & que pour rien au monde, ils ne fe marieroient avec d'autres que ceux du fauxbourg: qu'ils ne fouffrent point de prêtres pour leurs pafteurs, qui ne foient pas nés parmi eux : & qu'enfin on a pris le parti de ne les point gêner, parce qu'en effet ce font de bons citoyens. Ce font environ trois cents maisons habitées par des familles originairement flamandes, qui font venues s'y établir depuis long-tems. Elles ont confervé entre elles leur ancien jargon, qui ne fe trouve différent de celui qu'on parle en Flandres, que parce qu'il n'a pas fuivi les mêmes changemens. Ils confervent fcrupuleufement l'ancienne fimplicité de leur nation; & pour ne s'en point éloigner, ces familles ne s'allient qu'entre elles, & pour cet effet l'évêque, autorifé par le faint fiége, leur accorde facilement les dispenfes pour lever les obftacles de la confanguinité. A l'égard des prêtres, il eft de la prudence de leur en donner qui foient pris d'entre eux, dès qu'ils ont des fujets propres à l'ordination. Ces eccléfiaftiques peuvent y faire plus de fruits que d'autres.

A l'orient de ce fauxbourg, qui eft fur les deux bords de l'Aa, & au nord-eft de Saint-Omer, entre cette ville & l'abbaye de Clairmarets, font les fameufes ifles flottantes de Saint-Omer. Ce font des ifles foutenues effectivement fur l'eau du marais, & qui ne portent point fur le lit de cette espéce de lac; mais elles vont felon le mouvement qu'on leur donne. On les fait aller de côté & d'autre, à peu près comme un bateau, foit avec des perches, foit avec des cordes. Il y a toujours de l'herbe & des pâturages, & ceux du pays les approchent du bord de l'eau, afin d'y faire entrer leurs beftiaux, & quand ils y font, ils les pouffent où ils veulent. Il y croît auffi des arbres, mais on a foin.de les tenir bas & d'empêcher qu'ils ne s'élevent affez, pour donner prife au vent.

1. SAINT ORENS, ancien monaftère de l'ordre de faint Benoît, dans le Bigorre, fur la droite du Gave. Ce n'eft plus aujourd'hui qu'un prieuré de l'ordre de cluni, au diocèfe de Tarbes. Il ne faut pas le confondre avec l'article fuivant.

2. SAINT ORENS DE LA REOLE, abbaye d'hommes, ordre de faint Benoît, dans la plaine de Bigorre, au diocèfe de Tarbes. L'abbé a entrée aux états du pays.

1. SAINT-OUEN, village de France, au voisinage de Paris, près de Saint-Denys & de Clichy-la-Garenne. Il y a plufieurs belles maifons. Son nom latin eft Fanum fanéti Audeeni, ou dans le latin barbare du moyen âge, Capella

fantti Audoeni. La maison qui a appartenu à Bois-Franc, chancelier du duc d'Orléans, frere de Louis XIV, & qui eft occupée par le duc de Tresmes, eft du deffein de le Pautre, fameux architecte. Le village a été confondu par Nicole Gilles, par du Breuil, par fainte Marthe, avec Clichy-la-Garenne, qui en eit fort proche. Le château étoit une maison royale, au milieu du quatorziéme fiécle. On la nommoit la Noble Maison. C'eft là que le roi Jean inftitua l'ordre des chevaliers de l'étoile, qui, à caufe du lieu de leur inftitution, furent quelquefois appellés les chevaliers de la Noble Maison. L'ordonnance du même roi, pour la réformation de l'état, de la juftice & des officiers, fut faite à la Noble Maifon, près Saint-Denys, au mois de mai de l'an 1355.

2. SAINT OUEN, abbaye de France, ordre de faint Benoît, au diocèfe de Tarbes.

SAINT OYAN. Voyez SAINT CLAUDE. SAINT-PAIR, bourg de France, en Normandie, au diocèfe d'Avranches. Il eft fitué à une liene de Cuves & de la riviere de Sée, & à deux ou environ de l'abbaye de faint Sever. On y tient un marché le jeudi.

SAINT-PALAIS, fanum fancti Pelagii, petite ville de la baffe Navarre, au diocèle de Bayonne, autrefois capitale de la baffe Navarre, & fiége d'une chancellerie fouveraine, à préfent réunie au parlement de Pau. Elle eft fur la Bidouze, à fix lieues de Saint-Jean Pied de Port, à cent foixante-dix fud-oueft de Paris. * Mémoires dreffés fur les lieux.

SAINT-PAPOUL, en latin, fancti Papuli fanum ou Pappulum, quelquefois Pappolum, ville de France, en Languedoc, avec évêché. Elle est dans le Lauraguais, où fe trouve auffi la plus grande partie de ce diocèfe, qui eft entre ceux de Touloufe, de Mirepoix & de Carcaffonne. La ville de Saint-Papoul est à neuf lieues de Toulouse, & à trois de Caftelnaudari. C'étoit autrefois un monastère gouverné par un abbé, avec un petit bourg & un château. C'est ce monaftère qui a été fouvent défigné dans les vieux actes, par monafterium famti Pauli, ce qu'on pourroit expliquer fancti Papuli par abréviation, fi Catel n'avoit fait remarquer que dans l'un de ces vieux actes, on lifoit monafterium Sancti Pauli feu Papuli. Cette abbaye tira fon nom de celui de faint Papoul, martyr, compagnon de faint Sernin. On dit, mais fans preuve, que Charlemagne l'avoit fondée; peut-être l'avoit-il ornée ou enrichie, ou peut-être en avoit-il agrandi le bâtiment. Papire Masfon, dans fa description des fleuves de France, prétend que faint Papoul fut le grand Laurac; mais il fe trompe, le grand Laurac fubfifte encore aujourd'hui, & n'a rien de commun avec faint Papoul. Le Lauraguais prend fon nom de ce lieu. Le pape Jean XXII érigea en évêché l'an 1317 l'abbaye de faint Papoul, qui n'avoit été qu'une fimple paroiffe dans fon origine. Il y nomma pour premier évêque, Bernard de la Tour, alors abbé, voulant que fon fucceffeur à cet évêché fut élû par les religieux de l'abbaye, & par les chanoines de l'églife de Caftelnaudari, qu'il avoit auffi érigée en collégiale. Le diocèfe de faint Papoul, dent l'églife cathédrale conferve le nom, comprend feulement cinquante-fix paroiffes. Le chapitre eft compofé de douze religieux bénédictins, dont fix ont des dignités. Raimond de Moscueroles, fucceffeur immédiat de faint Papoul, fut fait cardinal, & fix autres qui lui ont fuccédé, font parvenus à la même dignité, favoir Pierre du Cros, qui avoit été religieux, Raimond Mairofii, Jean de Roquetaillade, qui avoit été enfant de chœur à Lyon, & les trois Salviats de fuite. Les villes & les lieux les plus remarquables de ce diocèfe font Villepinte, le Mas Saintes Puelles, Avignonnet, Laurac, le Buc, la Pommare de baronnie, le Villarfavari bourg, Fondelle baronnie, la Beffade, Bram château, & Proulhe abbaye fort riche de religieufes de l'ordre de faint Dominique. Le diocèfe de faint Papoul n'a point de ville qui rempliffe le tour diocéfain aux états. C'eft le fyndic du diocèfe, nommé à l'Affiette, qui remplit cette place tous les

ans.

SAINT PARDOUX, prieuré de religieufes de l'ordre de faint Dominique, dans le Périgord, à huit lieues au nord de Périgueux. Il eft de nomination royale. SAINT-PARISE & SAINT-PERREUSE, villages de France, dans le Nivernois, dont les noms latins font fanītus Patricius & fanitus Petrufius, felon les anciens ti

tres de l'églife de Nevers, dans le diocèfe duquel ils font compris. La chronique d'Alberic de Trois-Fontaines, marque à l'an 1210, auquel tems l'auteur vivoit, qu'il vint alors d'Espagne demeurer en France un vieux chevalier, qui fe difoit être Oger de Dace, mentionné dans l'histoire de Charlemagne, petit-fils de Charlemagne, petit-fils du côté maternel de Thierry d'Ardennes, & qu'il mourut en 1210, au diocèfe de Nevers, in villa quæ ad fanctum Patricium dicitur, ainfi que l'avoient attefté des eccléfiaftiques & des féculiers qui l'avoient vû. C'est ce qui a été remarqué dans le mercure de juillet 1740, à l'occafion de deux vieillards plus que centenaires, morts depuis peu dans le même pays, SAINT-PATER, bourg de France, dans la Touraine, diocèfe & élection de Tours.

SAINT-PATUS, village de France, au diocèfe de Meaux, à trois lieues ou environ de la ville, au nordoueft, dont l'église paroiffiale eft fous le titre de faint Patus, prêtre chanoine de Meaux, qui fut élu évêque de la même ville au feptiéme fiécle, & mourut le même jour. On croit qu'il a été inhumé en ce lieu, & peut-être s'y étoit-il retiré pour éviter l'épiscopat. Il y a auffi un prieuré dans la même églife, fous le nom de Notre-Dame. Cette églife fut donnée en 1102 par Eudes, feigneur laïc, à l'abbaye de Moléme, par Manaffés I, évêque de Meaux & ce fut là l'origine du prieuré, mais qui, ayant dégénéré par la fuite en bénéfice fimple, fut éteint du consentement de toutes les parties intéreffées le 28 juin 1726, par decret du cardinal de Biffy, évêque de Meaux, qui en unit les revenus à fon féminaire. L'église de Meaux fait la fête de faint Patus le 3 octobre. Cette terre pouvoit être autrefois des dépendances d'Oiffery, ancienne feigneurie voifine, dont les poffeffeurs ont été aflez illuftres. L'histoire de Meaux fait mention à l'an 1127, d'un chevalier de S. Patus.

1. SAINT-PAUL, ville de France, en Provence, à une lieue de Vence & à trois d'Antibes, & aux frontieres de la Provence, auprès du comté de Nice. Quelques-uns croyent que c'eft l'Oppidum Deceatum des anciens. Elle est fortifiée, & a un gouverneur fans état major. Son bailliage s'étend vers la mer & le long du Var, qui le fépare du comté de Nice. Quelques-uns l'ont appellée SAINT-PAUL DE VENCE, & ce nom a donné lieu à d'autres de confondre Vence & Saint Paul, qui font deux villes très-diffé. rentes. Cette derniere a droit de députer aux états & aux affemblées des communautés. Il n'y a que des bourgades dans ce bailliage, dont la principale eft SAINT-LAURENT, célébre par les vins excellens. Elle eft fituée à l'embouchure du Var, fort près de Nice.

2. SAINT-PAUL en Artois, ou SAINT-POL, ville de France, avec titre de comté. Cette ville eft à fix lieues d'Arras, & à neuf de Saint-Omer. C'eft le chef-lieu du comté de même nom, confidérable pour fon étendue ; c'est un arriere-fief du comté de Boulogne fur mer. Les Espagnols n'en voulurent pas convenir aux conférences de Cambray de 1529, & prétendirent la réconnoiffance de cet arrierefief en qualité de comtes d'Artois. A préfent que l'Artois eft à la France, & que cela ne fait plus d'inconvénient elle fait partie de l'Artois. Son bailliage eft d'une grande étendue, & comprend cent vingt-huit communautés. Elle a eu des feigneurs particuliers dès le dixiéme fiécle. Depuis elle a paffé à la maifon de Châtillon, puis à celle de Luxembourg, dont étoit Louis de Luxembourg, comte de Saint-Paul, à qui Louis XI fit trancher la tête en 1475. Depuis, ce comté a paffé dans les maisons de Bourbon, comte de Vendôme & de Longueville, & la maifon de Melun Epinoi l'a acquis. La fouveraineté en a été cédée à la France par la paix des Pyrénées en 1659. Le bailliage de PAs & la prévôté royale de Beauquesne font de ce comté.

3. SAINT PAUL, abbaye de France, dans la FrancheComté. Les prieurés de Bellefontaine & de Courtefontaine en dépendent.

4. SAINT-PAUL en Beauvoifis, village & abbaye de France, en Picardie, à une lieue au couchant de Beauvais. L'abbaye eft de religieufes bénédictines, fondée par Druon, évêque de Beauvais, vers l'an 1150. Il y a plus de quatre-vingts religieufes. S. François de Paule avoit une affection particuliere pour cette mailon.

5. SAINT-PAUL DE FENOUILLEDES, ville de France, dans le Languedoc, & capitale du petit pays

de Fenouilledes, au diocèfe d'Alet, fur la riviere d'Egli, entre des montagnes, aux confins du Rouffillon.

6. SAINT-PAUL-DE-LEON, d'autres difent SAINTPOL DE LEON, ville épiscopale de France, en Bretagne. Voyez LÉON.

7. SAINT PAUL DE VARAX, bourg de France, au pays de Brelle, avec titre de comté. Il députe aux affemblées de la Breffe. Il eft du diocèle de Lyon.

8. SAINT-PAUL DU BOIS, bourg de France, dans la Touraine, dans l'élection de Montreuil-Bellay.

9. SAINT PAUL LA VILLE, abbaye de France, dans le Dauphiné, au diocèfe de Vienne. Elle avoit été fondée à S. Paul de Nifeaux, au diocèfe de Grenoble, d'où elle a été transférée à Beau-Repaire, au diocèfe de Vienne. Ce font des religieufes de l'ordre de cîteaux, de la filiation de Bonnevaux.

10. SAINT PAUL SUR VANNE LEZ-SENS, abbaye de France. Son nom fignifie qu'elle eft fort près de la ville de Sens. Elle a été fondée en 1212 par Pierre de Corbeil, archevêque de Sens.

11. SAINT-PAUL-TROIS-CHATEAUX, ville de France, en Dauphiné, au Valentinois. L'abbé de Longuerue en parle ainfi : Saint-Paul-trois-châteaux, qui s'étend jusqu'au comtat Venaiscin, le long du Rhône, elt une ville & évêché, fituée au midi de Montelimar. * Longuerue, Desc. de la France, p. 333.

Les Romains fonderent depuis une colonie dans ce territoire, laquelle fut nommée Augufta Tricaftinorum. Pline, qui la nomme, en fait la capitale d'un peuple. Ptolomée ne donne aux Tricaftini, qu'il place dans la Gaule narbonnoife, pour ville que Noviomagus: fur quoi le P. Sirmond & Jofeph Scaliger ont prétendu qu'Augufta Tricaftinorum, & que Noviomagus ou Noeomagus, ou même Noviodunum Tricaftinorum; car on trouve ces trois noms dans les auteurs, étoient deux villes différentes; la premiere épiscopale, & la feconde dans le même pays. Le nom de celleci, felon eux, fe retrouve dans Nion, petite ville un peu au-deffus de Vaifon : mais Nion ayant toujours été du diocèfe de Vaifon, a fait anciennement partie du pays des Vocontii & non des Tricaftini. Hadrien Valois trouve qu'il y a grande apparence que c'eft la même ville défignée dans Pline, par fon nom latin Augufta Tricaftinorum, & dans Ptolomée, par le nom gaulois Noviomagus. Pline ne donne point d'autres villes aux Tricaftini, dont en effet le canton avoit trop peu d'étendue pour avoir plufieurs villes ; & l'ufage de Ptolomée eft de nommer la capitale de chaque pays, ayant plufieurs villes, ou la ville du peuple qui n'en avoit qu'une. Quelques auteurs, qui ont recherché les antiquités du Dauphiné, prétendent que SaintPaul-Trois-Châteaux n'eft pas une ville ancienne, & qu'il doit fon origine au tombeau de faint Paul, évêque des Tricaftins. En conféquence, Chorier, Hift. de Dauphiné, veut qu'Augufta Tricaftinorum foit la même chofe que la bourgade d'Aoft près de Creft, fe fondant fur ce qu'Aoft vient d'Augufta: mais cet Aoft, ayant toujours été du diocèfe de Die, a fait partie du puits des Vocontii, & non pas de celui des Tricaftini. Savaron, notes fur Sidonius. femble être de l'opinion de Chorier, en croyant que SaintPaul - Trois-Chateaux s'appelloit autrefois fimplement Augufta; mais ce favant, & ceux qui font du même avis n'ont pas fait attention que la table de Peutinger, l'itinéraire d'Antonin, dans la route de Milan à Vienne, par les Alpes Cottiennes, & l'itinéraire de Bordeaux, placent la ville Augufta entre Dea Bocontiorum ou Vocontiorum, (Die) & Valence, à vingt-deux milles de l'une & de l'autre ; pofition qui convient au bourg d'Aoft; mais qui ne peut convenir à Saint-Paul - Trois-Châteaux, qui eft entre Orange & Montelimar, au-deffous de Valence & de Die. Jofeph Scaliger nomme mal-à-propos cette ville Saint-Antoine de Tricaftin. Ce n'eft point S. Antoine, mais faint Paul fon premier évêque, qu'elle reconnoît pour patron. On l'appelle ordinairement Saint-Paul-Trois-Châteaux; mais fon véritable nom eft Saint-Paul de Tricaftin. Trois-Châteaux eft venu de ce que des auteurs du moyen âge ont nommé les peuples de ce pays Tricaftini. C'eft en conféquence de cette erreur, que quelques-uns nomment la ville Saint-Paul des Trois-Châteaux; & Holftenius, Saint-Paul en Trescafteaux. D'autres l'appellent SaintPaul des Trois-Jumeaux ; ce qui vient de la même erreur. Quelques écrivains, ou leurs copiftes, de Tricaftini ont

fait Trigaftini. On lit dans le martyrologe d'Ufuard: Kal. feb. in oppido Trecaffino fancti Pauli episcopi, cujus & vita virtutibus claruit, & mors miraculis commendatur. On ne fauroit douter qu'Ufuard ne veuille parler de Saint-Paul de Tricaftin. Aufli, Had. Valois, Notit. Gall. p. 61, fait-il obferver qu'il faut lire Trecaftino ou Tricaftino, au lieu de Trecaffino. Cette ville occupoit le feptiéme rang parmi les villes de la province Viennoife, où Sidoine Apollinaire, l. 6, ep. 12, la place. Robert, dans fa chroni que, la met dans la même province, fous le nom de CiviTAS Tricaftrinum ; & dans la province d'Arles, fous celui de Tricaftrum.

Sous les derniers rois de Bourgogne, & fous les empereurs allemands qui leur fuccederent, les évêques de SaintPaul - Trois - Châteaux fe rendirent feigneurs temporels abfolus dans leur diocèfe: jamais les dauphins de Viennois, ni les comtes de Valentinois ou de Diois n'avoient eu de fupériorité fur ces prélats, qui ne s'étoient pas même foumis au vicariat impérial, accordé par l'empereur Charles IV au dauphin Charles; lorsqu'enfin l'évêque Deodat de l'Etang, voyant que fon pays étoit ruiné par fes voifins, affocia le roi Charles VI comme dauphin, l'an 1408, du confentement de fon chapitre, à la feigneurie de la ville de Saint-Paul & de tout le pays qui en dépend, ne fe réservant que la mouvance entiere & l'hommage de la terre de Sufe. L'évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux eut donc le roi dauphin de Viennois pour cofeigneur & non pas pour fouverain. Ce ne fut qu'en 1450, qu'Etienne de Genéve, évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux fit hommage & ferment de fidélité au dauphin Louis, qui fut depuis Louis XI, roi de France.

Cette ville eft fituée fur le penchant d'une colline, aux frontieres de la Provence, à une lieue du Rhône & du SaintEsprit, à deux de Viviers, & à quatre de Montelimar & d'Orange. Sonévêché eft fuffragant de l'archevêché d'Arles. Saint Sulpice en a été le premier évêque. L'églife cathédrale eft confacrée en mémoire de l'affomption de la fainte Vierge; & le chapitre eft compofé d'un prévôt, d'un archidiacre, d'un facriftain, d'un théologal & de fix chanoines. Il y a trente paroiffes & une abbaye dans ce diocèfe. Quoique cette ville foit encore le fiége d'un évêque, fon état préfent la feroit prendre pour un village. Son évêché eft ancien ; & l'on voit plufieurs de les évêques affilter à différens conciles des Gaules.

12. SAINT-PAUL, village de la baffe Hongrie, fur le Danube, près de la ville de Bude. Quelques-uns croyent y trouver la fituation de l'ancienne FLORIANA, ville de la baffe Pannonie.* Corn. Dict.

13. SAINT-PAUL, (L'ISLE DE) ifle de l'Amérique feptentrionale, dans le golfe de Saint-Laurent, à cinquante lieues du cap de la baye de l'ifle de Terre-Neuve.

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13. SAINT-PAUL ou SAN-PAULO, ville de l'Amérique méridionale, au Brefil, dans la capitainie de SaintVincent. Quoiqu'elle y foit enclavée, elle ne dépend point des gouverneurs portugais, & fe gouverne elle-même en république. Elle eft à plus de douze lieues dans les terres, enfermée dans des montagnes inacceffibles, & par la grande & épaiffe forêt de Pernabaccaba. C'est une espece de république compofée dans fon origine de toutes fortes de gens fans foi & fans loi, mais que la néceffité de fe conferver a forcés de prendre une forte de gouvernement. Il y a des prêtres & des religieux, des Portugais & des Espagnols fugitifs, des Creols, des Meftis, des Caribocos, (ce font des enfans nés d'un Brafilien & d'une Negreffe, ) & des mulâtres. Cette ville ne confiftoit d'abord qu'en une centaine de ménages, qui pouvoient faire autour de trois à quatre cents perfonnes, en y comprenant quelques esclaves, & les Indiens qui s'étoient donnés à eux. Vers le commencement de ce fiècle, elle s'eft accrue dix fois autant pour le moins. Ils fe difent libres, & fe contentent de payer tous les ans pour tribut le quint de l'or qu'ils tirent de leur domaine. Ce tribut va bien à huit cents marcs par an. La tyrannie des gouverneurs du Brefil a donné nailfance à cette petite république, qui eft fi jaloufe de fa liberté, qu'elle ne fouffre pas qu'aucun étranger mette le pied dans fes terres; & toutes les fois qu'ils envoyent payer leur tribut, ils ont foin de faire connoître qu'ils ne le payent que par respect pour le roi de Portugal, non par crainte & par obligation. On affure qu'ils poffèédent quantité de mines d'or & d'argent, & que le tribut qu'ils donnent n'eft pas le quint de ce

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