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tractent cette falure, plus ou moins forte à proportion du fel qu'elles en détachent par leur écoulement.

Pour connoître les différens dégrés de chacune de ces fources, on remplit de leur eau un petit vafe de bois appellé l'experiment. C'est une espece de cylindre profond de huit pouces, & large de quinze lignes de diametre. L'on plonge dans ce vailfeau une petite baguette, au bout de laquelle eft renfermé un peu de mercure, qui fait qu'elle s'y tient en équilibre, & qu'elle s'y enfonce plus ou moins à proportion de la qualité de l'eau qui la foutient. Plus l'eau eft falée, moins la baguette enfonce, fans doute parce que plus elle eft chargée de fel, plus elle est épaifle, & par conféquent plus en état de foutenir cette baguette. Ainfi cette petite baguette étant marquée par dégrés, comme une échelle mathématique, elle fait connoître les dégrés de falure de l'eau dans laquelle on la plonge, & par conféquent la quantité de fel, que cent livres de cette eau, par exemple, peuvent donL'expérience a fait connoître, que fi un cent pefant de ces eaux ne produifoit pas au moins dix huit ou vingt livres de fel, la dépenfe de la cuite en excéderoit le profit. On a foin de faire dans le grand réfervoir, appellé tripet un mélange des eaux qui font les moins falées, avec celles qui le font le plus, afin de les faire parvenir au dégré de falure, qui puiffe donner quelque profit. Ce dégré eft de faire vingt livres de fel au moins de cent livres d'eau.

ner.

Les plus falées de ces fources ne peuvent jamais rendre plus de vingt-fept ou vingt huit livres de fel, pour cent livres d'eau pefant. Deux fois par femaine les officiers commis à la garde des fources, en font l'épreuve avec l'experiment, afin que fur leurs verbaux ceux qui ont le foin de mêler les eaux, en féparent celles qui pourroient diminuer le dégré de falure, requis à la cuite, ou y en niêlent de moins falées, fi leur falure fe trouvoit avoir aug

menté.

On fait la cuite de ces eaux dans de grandes chaudieres de fer, rondes de vingt-huit pieds de diametre, de quinze pouces de profondeur, lesquelles contiennnent quarante-cinq ou cinquante muids d'eau Ces chaudieres font foutenues chacune fur leur fourneau, par le moyen de plufieurs gros crochets de fer attachés par un de leurs bouts au fond de la chaudiere, & par l'autre à de grosfes poutres entrelacées en forme de grille. Les fourneaux font de pierre, & enforcés dans la terre, comme les fourneaux à chaux. Au milieu de chaque fourneau s'éleve à la la hauteur de quatre pieds, une grille de groffes pieces de fonte, foutenue par quantité de gros poteaux de même matiere ; & c'elt fur cette grille que l'on jette le bois pour y faire & y entretenir le feu.

Tandis que des réfervoirs, entourent toute la berne, (on appelle ainfi les endroits où font les chaudieres, lesquelles font au nombre de fept dans la grande faline, & de trois dans la petite) on fait couler la muire dans la chaudiere, on allume le feu delfous, & à mesure qu'elle fe remplit on l'augmente. Ce remplillage, qui dure près de deux heures, étant achevé, on augmente le feu de telle forte, que la flamme fortant par la gorge, & les foupiraux des fourneaux, femble aller réduire en cendres tous ceux qui s'en approchent. Pour lors la muire, comme une mer agitée dans ces vaftes chaudieres, écume de toute parts, & pouffe des bouillons femblables aux flots irrités. On y jette de tems en tems de certains batfins de fer, afin que l'écume & la crafle du fel, que la violence des ondes agitées poufle au delfus, puifle le précipiter au fond de la chaudiere. Les eaux venant enfuite à fe condenter peu à peu, on diminue le feu à proportion, jusqu'à ce que la cuite en foit parfaite, & que le fel qui y refte, foit presque entierement defléché. ·

Il faut douze heures pour rendre une cuite parfaite, après quoi avec des espéces de rateaux, on enleve légerement toute la fuperficie du fel, lequel pour sa blancheur, fon éclat & fa force, eft appellé fel trié. On envoye ce fel aux Suiffes dans des tonneaux faits exprès, & à un prix fort médiocre, outre celui qu'on leur envoye en pains. Lorsque Louis le Grand fit la conquête de la Franche-Comté, il s'obligea de donner à cette république la même quantité de fel, & au même prix que les rois catholiques le lui donnoient.

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Le furplus du fel, qui est dans la chaudiere, est tiré indifféremment, & porté dans des endroits appellés o#proirs, où avec certaines écuelles ou moules de bois, on en forme de petits pains pelant trois ou quatre livres, & qu'on range fur de longs & larges brafiers de charbons allumés pour les faire fecher. On met enfuite ces petits pains de douze en douze dans de petites machines de bois, entrelacées d'écorces d'arbres qu'on nomme benates, & on les enferme dans de grands magafins appelles eftuailles, jusqu'à ce qu'on les débite, ou qu'on les envoye dans les lieux pour lesquels ils font deftinés.

La forme différente, qu'on leur donne, dénote les différens endroits pour lesquels ils font deftinés. Les uns font pour l'ordinaire de chaque ville, communauté, ou paroiffe de la province auxquelles les fermiers font obligés d'en fournir tous les mois une certaine quantité, dont le prix eft réglé par le prince. Les autres font pour payer, tant le franc falé des officiers du prince, que pour acquitter certaines redevances, dont les falines font chargées envers plufieurs particuliers. D'autres enfin, qu'on appelle fel rofiere, ou extraordinaire, font pour fubvenir par toute la province au befoin de ceux qui n'en ont pas assez de leur ordinaire

quan

Ces falines ne fourniffent pas tous les ans la même tité de fel. Le débit du fel & la facilité ou la difficulté d'avoir le bois, décident de la quantité de fel qu'on forme. Dans les moindres années on en fait cent vingt mille charges, & dans les plus fortes, cent & cinquante mille. La charge contient quatre benates, la benate douze pains, ou falignons, & le pain pele trois ou quatre livres.

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La grande quantité de bois que l'on confume pour la cuite des muires, & la quantité de craffe, ou équille, qui le forme dans le fond des chaudieres comme un fel pétrifié & fidur, que l'on eft obligé pour l'en détacher, de le rompre à grands coups de haches & de marteaux, ont fouvent occupé les plus habiles ingénieurs, à chercher une nouvelle conftruction de fourneaux & de chaudieres, pour éviter ces deux inconvéniens; mais jusqu'à préfent leurs méditations là-deffus n'ont point réuffi.

Le premier des officiers, employés à la régie des falines, eft le directeur, autrefois appellé le pardessus. Il a l'inspection générale fur tout les employés & ouvriers de la faline, à la réferve des officiers de juftice.

L'intendant est le second, & a foin de veiller au mélange des eaux, à la cuite des maires, à la diftribution du fel à la fourniture, & coupe des bois réceffaires, & commande en l'abfence du directeur.

Le troifiéme et le receveur, dont l'emploi eft d'autant plus avantageux que fa caiffe eft toujours confidérable.

Les deux délivreurs paraphent les billets de ceux qui viennent chercher du fel, afin que les officiers qui ont le foin des magasins, leur en délivrent la quantité portée par les billets.

Il y a un controlleur de tous les billets & de tous les comptes de la faline; quatre taxeurs de bois, autant de buraliftes, fervant tous alternativement dans la grande & la petite faline. Les uns font employés à compter le bois qu'on porte à la faline, les autres à le controller & enrégistrer, & les autres à donner des billets aux voituriers pour être payés du prix du bois & de leurs voitures. Il y a de plus fix moutiers, dont l'emploi eft de nuit. Il y a auffi des commis ambulans, tant pour les bois deftinés à la saline, que pour conduire en Suiffe le fel qu'on y envoye, & empêcher le renversement dans la province.

Outre ces emplois qui ne font aujourd'ui que des commiffions, il y en a quantité d'autres en titre d'offices héréditaires, plufieurs autres dont l'inftitution appartient au juge ou au chef de la juftice des falines. Les premiers font un tréforier du roi, pour payer toutes les fermes, rentes, redevances, charges, penfions affectées fur les falines, fuivant qu'elles font couchées fur l'état du roi. Cette charge de tréforier rapporte quatre mille livres par an. Un maître des œuvres, autrement intendant des bâtimens ; quatre clercs, ou gardiens des fources. I es feconds font quatre févres, & plufieurs autres ouvriers deftinés à faire fortir le fel de la faline, & à le charger fur les charriots des voituriers, &c. Il y a quantité d'autres employés & d'ouvriers à gages & penfionnés par les fermiers, comme ceux qui ont la

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garde des portes, &c. Il n'y a point de fervice dans aucune berne, qui n'ait fon ouvrier & fon nom particulier. On voit par le bail des falines, qu'elles rapportent au roi cinq cents cinquante niille livres.

La ville de Salins s'appelle en latin VILLA SALINA-
RUM, PUTEUS SALINARUM, SALINE SEQUANORUM.
Guillaume le Breton au dixiéme livre de fa philippide en ap.
pelle les habitans Salinenfes.

Atque Salinenfes angufta in valle fedentes,
Defacata quibus flammarum ardore miniftrat
Lympha Salem puteis ( mirabile ) tracta duobus :
Unde Bifuntina fua condit edulia vallis.

Les médailles d'or & de bronze, quantité de tombeaux à la romaine, & une infinité d'inftrumens dont fe fervoient les auciens dans leurs facrifices, & qu'on a trouvés, à Salins, & aux environs, ont fait croire à quelques-uns que cette ville cxiftoit du tems des Romains; mais com me aucun de leurs hiftoriens ne parle d'elle, ces ntonumens ne font pas une preuve affez forte pour déterminer que cete ville foit d'une antiquité romaine. Comme ce font fans doute les falines qui ont donné lieu à la fondation de cette ville, tâchons d'en découvrir à peu près le tems par les monumens où il eft parlé de ces falines. Ammien Marcellin, 1. 28, c. 5, affure que fous l'empereur Valentinien, qui favorifoit les Bourguignons, il y eut une fanglante guerre entre ceux-ci & les Allemands pour les falines, ce qui ne peut s'entendre que des falines de Salins, puisqu'il n'y en a pas d'autres entre la Bourgogne & 'Allemagne affez confidérables pour être un fujet de guerye. Une médaille d'or trouvée l'an 1714, deffous un canal fouterrein, qui conduit les eaux douces des falines à la riviere, femble confirmer ce fentiment. Louis le Débonnaire confirma à l'abbaye de faint Claude la poffeffion de ce qui lui avoit été précédemment donné à Salins. Cette donation eft de la troifiéme année de fon empire, ce qui revient à l'année 817. Otton furnommé Guillaume, comte de Bourgogne, depuis l'an 1000, donna au monastère de faint Benigne de Dijon, fuivant la chronique de cette abbaye, le droit d'avoir une chaudiere à Salins, in Salinis Burgo, pour y faire autant de fel que les befoins de cette mailon le demanderoient. On croit que ce bourg fut d'abord bâti dans le bas du vallon où Salins eft fituée, auprès d'une petite églife dédiée fous l'invocation de faint Pierre, qui étoit dans l'endroit où font aujourd'hui les capucins. Cependant comme la grande faulnerie étoit hors de l'enceinte de ce bourg, la commodité & l'utilité firent qu'on bâtit plufieurs maifons aux environs de la faulnerie, & qu'infenfiblement il s'y forma un autre bourg appellé le BOURG-DESSUS, pour le diftinguer de l'ancien qu'on nommoit le Bourg deffous. L'émulation & la jaloufie qu'il y avoit entre ces deux bourgs, détermina l'archiduc Philippe en 1497, de les unir & de rendre communs les intérêts & les honneurs publics. Depuis ce tems, Salins s'eft tellement acru, que c'eft aujourd'hui une ville affez confidérable, où l'on compte cinq mille fix cents foixante-trois habitans. Les deux montagnes entre les quelles elle eft fituée s'appellent POUPET & CRESILLE. Le CHÂTEAU POUPET étoit fur la premiere de ces montagnes, qui eft la plus haute des environs; mais il ne fubfifte plus, & on n'y voit aujourd'hui qu'un fort nommé le fort BELIN. Sur l'autre montagne étoit autrefois le château BRACON, où la tradition du pays veut que S. Claude, l'un des patrons de la Franche-Comté, foit venu au monde. Le tems a tellement détruit ce château, qu'il n'a épargné fes ruines; car la redoute qui porte le nom de fort Bracon, a été conftruite fous le regne de Louis XIV. Sur cette derniere montagne eft le château appellé le FORT SAINT-ANDRÉ. Piganiol, t. 7, p. 563. Gollut. Mém. hift. de la rep. feq. p. 79..

pas

Une grande rue traverfe la ville d'un bout à l'autre, & laiffe d'un côté les falines au bord de la petite riviere appellée la FURIEUSE, que Baudrand nomme Forica. Elle a fa fource dans la ville même. Les deux principales portes de Salins font celles de Malpertuis & de Houdin. On appelle aujourd'hui la derniere la porte haute, & l'autre la porte baffe. Cette dénomination moderne eft d'autant plus extraordinaire que la porte baffe eft au deflus de la fource de la riviere; ainfi la porte balfe devroit être appellée la

haute. Il y a à Salins trois chapitres, celui de S. Anatoile, fondé par Hugues de Salins, premier archevêque de Befançon, l'an 1oço. Il eft compofé d'un prévôt & d'onze chanoines. Le pape confere la dignité de prévôt en vertu des regles de chancellerie reçues dans cette province. Il confére aufli les canonicats pendant huit mois de l'année, & le chapitre les confere pendant les quatre autres. Le fecond chapitre eft celui de S. Michel, fondé avant la fin du douzième siècle, compofé d'un doyen & de huit chanoines. Le pape & le chapitre conferent les prébendes de la même maniere qu'à S. Anatoile. Le troifième eft celui de S. Maurice, fondé en 1204 par les doyen & chanoines de l'églife métropolitaine de S. Jean de Befançon. Il eft composé d'un prévôt, d'un tréforier, d'un chantre, de dix chanoines, tous à la collation du roi, par la ceffion qui en fut faite en 1172 à Charles, duc & comte de Bourgogne, qui obtint du pape Sixte IV, pour ce chapitre, l'exemption de la jurisdiction ordinaire de l'archevêque de Befançon. Il y a quatre paroiffes, un couvent de carmes déchauffés, un de capucins, un de cordeliers conventuels, un hospice de jefuites, un college de prêtres de l'oratoire, un couvent de carmelites, un de cordelieres dites de fainte Claire, un de tiercelines, un de filles de fainte Marie ou de la vifitation, un d'urfulines cloîtrées & un hôpital. Ce font les prêtres de l'oratoire qui ont le collége, & non les peres de la miffion, comme le dit Corneille dans fon dictionnaire. Les églifes entre lesquelles faint Anatoile est la principale, n'ont rien de remarquable dans leur architecture.

Il n'en eft pas de même de la grande faline. Elle eft au milieu de la ville, & c'eft une espèce de place forte. Une grande tour carrée élevée, & dont le couvert finit par un petit dôme octogone, dans lequel eft un horloge, qui te fait entendre dans la plus grande partie de la ville, fert d'entrée à ce fuperbe édifice, fur la porte duquel reftent encore les veftiges des armes de Bourgogne. Deux fpacieux bâtimens acolés à droite & à gauche, fervent l'un à y loger le directeur, & l'autre nouvellement rétabli est destiné aux fermiers généraux. Le bas de ces deux logemens forme deux affez grandes & belles galeries couvertes & foutenues par de belles arcades, fous lesquelles font les bureaux des officiers qui fervent tant à la garde de la faline, qu'à la diftribution du fel, à la recette & à la taxe des bois. Plus bas & joignant le logement des fermiers eft un bel édifice destiné à rendre la juftice fur ce qui regarde les falines. Sur la porte de ce bâtiment on voit encore en basrelief, la figure d'un lion armé d'un casque en tête, & d'une épée à la pate droite, ayant la gauche posée sur l'écu des armes de Philippe le Bon, duc & comte de Bourgogne. Cet écu ayant un Sauvage pour tenant, & pour devife AUTRE N'AURAI, qui étoit celle de ce prince. Il y a une belle falle d'audience, plufieurs chambres pour le confeil, pour le greffe, pour les prifons & pour les archives. En face de ces bâtimens & presque au milieu de la saline, s'éleve un grand pavillon carré, dont le deffous fert d'entrée aux fouterreins où font les fources. Le deflus fert de logement au tréforier des falines. Au deffus de l'escalier qui y conduit, on a pratiqué une chapelle fous l'invocation de la fainte Vierge, où l'on dit tous les jours la meffe pour la commodité des officiers & des ouvriers de la faline.

Salins eft le chef lieu d'un bailliage & le fiége d'un préfidial.

SALINUM, ville de la baffe Pannonie, felon Ptolo mée. Voyez VETUS SALINA.

SALIOCLITA, ancien lieu de la Gaule. Le P. Monet croit que c'est le même qu'Eftampes, ville de France, dans la Beauce. Voyez SOLIOCLITA.

SALIS, ville de la baffe Pannonie, felon Ptolomée. C'eft apparemment le même lieu qu'Antonin appelle Salle, & qu'il met à trente-un mille pas de Sabarie, en allant à Carnuntum. Une reflemblance de mots a fait dire que c'eft aujourd'hui Zalawar.

SALISEURI, ou SALESBURI, ou SARISBURI, ou New SARUM, ville de la grande Bretagne, au royaume d'Angleterre, en Wiltshire, à foixante-dix milles de Londres. C'eft le Sorviodunum des anciens, dit l'auteur de l'état préfent de la grande Bretagne, t. I, p. 123. Cette ville, une des plus belles de l'Angleterre, eft arrofée principalement par l'Avon, outre plufieurs ruiffeaux qui coulent

dans fes rues, qui font larges, la place du marché & la maifon de ville font fort belles. Le plus grand ornement de cette ville eft. fa cathédrale dédiée à la fainte Vierge. On prétend qu'elle a autant de portes qu'il y a de mois dans l'année, autant de fenêtres qu'il y a de jours, & autant de piliers & de pilaftres qu'il y a d'heures: fingularité qui prouve moins le bon goût ou l'habileté de l'architecte que La bizarerie. L'aiguille de fon clocher eft la plus haute du royaume. C'est le fiége d'un évêché, qui étoit autrefois à Shirburn, en Dorfetshire. Il faut diftinguer deux villes de Salifburi, l'ancienne & la nouvelle. L'ancienne étoit la même que la SORVIODUNUM des anciens, & au même lieu : elle eft nommée dans les chroniques tant bretones que faxones, SAERBYRIA, SEARESBYRIG, SARES BIRIA, SALESBIRIA, SALESBIRIG, SALESBIRIG, SALESBIRI, SARESBIRIE, SEARESBIRI, SALUS BURI, SALUSBERI & SALISBERI. Cette ancienne ville avoit le malheur de manquer d'eau: les habitans l'abandonnerent, à caufe de ce défavantage, fous le regne de Richard 1, & transporterent la ville où elle eft aujourd'hui. L'ancien lieu conferve encore le nom d'OLD SALISBURI. L'ancienne & la nouvelle ville font en Wiltshire. Ces dernieres remarques font de Gibfon. Cette ville a eu titre de comté depuis Guillaume le Conqué

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SALIVAL, Salvia vallis, abbaye réguliere de l'ordre des prémontrés, au diocèfe de Mets, en Lorraine, a été fondée par une comteffe de SALME, au commencement du douzième fiécie. On y voit les tombeaux des feigneurs de cette illuftre maison.

SALIVAS (les) peuple de l'amérique méridionale, qui habite les bords de l'Orinoque. De tous les peuples qui font dans cette contrée, c'eft le moins éloigné de la raison & du caractère le plus doux. Cette nation étoit autrefois très-nombreuse; aujourd'hui elle eft réduite à cinq ou fix peuplades. Les Caribes la détruifent, & lorsqu'on exhorte les Salivas à repouffer les attaques de leurs ennemis, ils répondent tranquillement nos ancêtres n'ont jamais aimé la guerre. Les Salivas enterrent leurs morts avec de grandes cérémonies. Dès qu'on approche du convoi fune bre, on doit fe joindre à la troupe des pleureurs & des pleureufes; fans quoi l'on courroit risque d'être maltraité par parens & amis du défunt. Ils ne réservent rien de ce qui a appartenu au mort. Ils arrachent ce qu'il avoit femé, ils renversent fa cabane, & perfonne n'oferoit y demeurer. El orinoco illuftrado de por el padre Gumilla, en Madrid. 1745.

les

SALIUNCA, ville d'Espagne, au pays des Autrigons; dans les terres, felon Ptolomée. Zaya, Salionca, le

lon l'édition de Bertius.

SALL. Voyez SALA.

SALLABENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Céfarienfe, felon Ortelius. Je n'en trouve qu'une épiscopale d'Afrique, où la premiere lettre n'eft pas S, mais un F; on y lit Salo Fallabenfis.

SALLACUS. Quelques exemplaires de Ptolomée lifent ainfi, au lieu d'ISALACUS. Voyez ce mot.

SALLANCHE. Voyez SALANCHES.

SALLAND, (le) petite contrée des Pays-Bas aux Provinces-Unies. Elle fait partie de la province d'Overiffel. Elle eft fituée entre la Dwente, & la Trente, qui font deux autres parties de la même province. Eile renferme plufieurs villes dont les principales font:

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Outre ces villes, il y a des bourgs confidérables, favoir :
Steenwyk,
Rifen,
Haffelt,
Wollenhoven,

& Geelmuyen.

Le nom de Salland eft compofé de deux mots; SAL eft la même riviere que l'Iffel, & Land veut dire pays, ainfi Salland veut dire le pays de l'Iffel, parce qu'en effet il est fitué fur cette riviere. De Longuerue, Descr. de la France, 2. part. p. 33, obferve que le mot Sal ne vient point des Saliens quoiqu'il avoue que ces anciens peuples ont habité en ce pays-là. Baudrand avoit dit : Quelques auteurs prétendent que les habitans du Salland font les anciens Sa liens qui ont fondé la monarchie françoife, parce que la loi fondamentale des anciens François portoit le nom de loi Salique ; mais, ajoute-t-il, cette preuve n'eft pas folide ; car outre qu'il y avoit parmi les Gaulois d'autres Saliens qui habitoient le long des côtes de la Provence, depuis Aix jusqu'à Nice, plufieurs prétendent que cette loi fut appellée Salique, parce qu'elle fut établie fur les bords de la Sala en Franconie; & d'autres enfin, fans avoir égard ni aux peuples, ni aux lieux, croyent que cette loi fut appellée SALICH,falutaire, pour marquer que cette loi feroit utile & avantageuse à l'état. Cette conjecture eft forcée : le mot Salich ne veut pas dire falutaire, mais heu

reux.

SALLE ou SELLE, ancien lieu, dont parle Antonin qui le met fur la route de Patovione à Carnuntum, à trente-un mille pas de Sabarie. Quelques-uns doutent fi ce n'est pas la SALA de Ptolomée.

SALLENTIA. Voyez SALENTIA,

SALLENTINI. Voyez SALENTINI.

:

SALLIAN (LE TERRITOIRE DE) eft fitué dans le Schirwan près du fleuve Kura, le long duquel il s'étend jusqu'à Dschewat. C'eft un beau territoire qui confifte en beaucoup de villages bâtis des deux côtés du fleuve Kura; la plûpart font cependant en-deça, en forte que le territoire fleuve, jusqu'à la mer, & vers Baku que des plaines arieft long, fans être large, car on ne trouve depuis ce tres nations. Les habitans de ce territoire parlent un landes & défertes, & l'autre côté du fleuve eft habité par d'augage compoté du turc & du tartare. Ils font, pour la plupart Schahis; cependant il y a beaucoup de Sunni parmi eux. Ce territoire étoit ci-devant foumis à la Perfe. Il y avoit un fultan qui avoit un naib fous fon commande Schamachie, avec lequel il partageoit le revenu de ce dement le fultan dépendoit conditionellement du kan territoire, qui étoit fort riche Plufieurs Perfans de diftinction à Schamachie y avoient des biens. La pêche qui fe faifoit à Sallian dans le fleuve Kura, étoit affermée, lors de la domination de la Perfe quinze mille roubles. Lorsque la Ruffie, après laprife de Baku, envoya des univerfaux de tous côtés pour porter les territoires fitués le long de la mer à fe mettre de bon gré fous fa protection, le fultan de Sallian, nommé Haffan-bec, fut le premier à le faire & prêter hommage, & pria en même tems qu'on le protégeat contre le Dand-Beg & fes partifans. Pour cet effet on dépêcha un lieutenant colonel avec un corps de cinq ifles du fleuve Kuta. Le fultan lui fit toutes fortes de civicents hommes de pied qui allerent fe porter dans une des lités, alla fouvent le vifiter, l'invita le lieutenant colonel, & plufieurs autres officiers à le venir voir, & les traita. Au bout de quatre mois il les invita encore, les fit tous

à

mallacrer, & embraila le parti du Dand-beg, & l'on fut étant échu à la Rullie en 1726 par le reglement des limiobligé de rappeller ce commandement à Baku. Sallian il eft encore errant. Les Ruffes ont conftruit dans ce territes, ce traitre s'échappa & fe retira parmi les Moganzi, où toire une petite ville pour le mieux tenir dans le respect. Le naib qui y commande dépend entierement du comman

dant de Baku.

Le territoire eft bon pour le bled & pour le pâturage, & on y nourrit beaucoup de beftiaux, fur tout des chevaux qui paffent pour être excellens. On y fabrique aufli beaucoup de foye. Tous les villages font fitués les uns auprès des autres le long du fleuve Kura, comme il a déja été dit. Ce fleuve qui fe répand dans la mer Caspienne par diverfes embouchures, forme plufieurs petites ifles, qui, comme une partie du pays, font fort baffes des deux côtés

enforte que le fleuve étant groffi par la fonte des neiges au mois de juillet, elles font toutes inondées. C'eft de ces inondations que proviennent les bons pâturages qui attirent tous les hivers en ces lieux beaucoup de Muganzi & de Schaffuanzi, qui habitent l'été dans les campagnes de l'au- . tre côté du fleuve Arax. Les peuples viennent avec des cabanes portatives, & leurs troupeaux qu'ils font paître en ces lieux, moyennant une fomme qu'ils payent pour le droit de pâturage. Une grande partie des Muganzi & des Schaffuanzi fe font mis fous la protection de la Perfe. Ceux qui veulent voyager le long de la mer pour aller en Perfe, font obligés de paffer le fleuve Kura, & payent un droit qui eft affermé auffi-bien que la pêche. Les Sallians ont toujours confervé quelque chofe de la rudeffe des Tartares. Description des bords occidentaux de la mer Caspienne par M. Garber, officier au fervice de la Ruffie dans ces pays.

SALLIS ou SALIS, village de l'Idumée; c'eft où fe fauverent les Juifs qui avoient été battus par les Romains dans les campagnes d'Ascalon.

SALLUVII. Voyez l'article qui fuit. SALLYES ou SALYES, SALYI, SALVII & SALLUVII, ancien peuple de la Provence, le long de la mer, entre le Rhône & le Var. Strabon un peu après le commencement de fon quatriéme livre, dit: La côte eft occupée par les Maffiliers & les Salies, jusqu'à la Ligurie & aux frontieres de l'Italie, & jusqu'au Var. Ils n'avoient pas feulement le rivage de la mer, car il dit enfuite : Le pays montagneux des Salyens avance du couchant au nord, & fe recule de la mer infenfiblement. Tite Live, l. 21, c. 26, parlant de P. Cornelius, dit qu'étant parti de la ville avec foixante barques longues, & cotoyant l'Etrurie, la Ligurie, & enfuite les montagnes des Salyens, il arriva à Marseille. Comme ils étoient contigus à la Ligurie, ils ont été appellés GALLO-LIGURES, mot qui femble marquer qu'ils étoient Liguriens d'origine, quoiqu'établis dans les Gaules. Nous avons dit à l'article de la Provence que ce peuple fut attaqué par les Romains alliés des Marfeillois qu'il incommodoit. En voici la preuve tirée de Florus, 1.3, c. 2. Prima trans Alpes arma noftra fenfere Salyii, cum de incurfionibus eorum fidiffima atque amiciffima civitas Maffilia quereretur. Ce fut la premiere guerre que les Ro. mains firent au-delà des Alpes, en prenant ce mot au-delà par rapport à Rome. Pline, l. 3, c. 17, les nomme Sally en un endroit ; il parle de la ville de Verceil poflédée par les Libici, fondée par les Sallyes : Vercella Libicorum ex Sallyis orta. Mais le même auteur, l. 3, c. 4, les nomme SALLUVII, en parlant d'Aix leur capitale, Aqua Sextia Salluviorum. Il les nomme, cap. 5, les plus célébres des Liguriens au-delà des Alpes: Ligurum celeberrimi ultra Alpes Salluvii. L'abbé de Longuerue, Descr. de la France, part. I, p. 366, croit que les Salyes étoient fubdivifés en plufieurs peuples: les plus proches d'Antibes étoient les DECEATES, qui avoient pour voifins les VEDIANTIENS, les NERUSIENS, LES SUELTERIENS OU SELTERIENS, dont il eft impoffible à préfent de donner les limites. Les Deciates ou Deceates étoient aux environs d'Antibes, les OXYBIENS aux environs de Frejus; les Vediantiens avoient pour ville, felon Ptolomée, Cemenelium, aujourd'hui CIMIEZ, près de Nice. Les Nerufiens étoient autour de Vence, felon le même ancien géographe : les Sulteriens autour de Brignolles & Dragnignan. On pourroit y ajouter les AVATICI & les ANATILII. Les derniers étoient dans le territoire d'Arles, & les premiers plus près de la mer.

1. SALM, (la) petite riviere d'Allemagne, dans l'Eiffel, & dans l'électorat de Tréves, en latin SALMONA. Elle a fa fource au-deffus de Walleborne, d'où paffant au midi, elle fe rend dans la Mofelle, près de Numague, à deux lieues d'Allemagne au-deffous de Tréves.

que

2. SALM, château d'Allemagne, dans l'Eiffel, fur la riviere de Salin, peu loin de fa fource. Hubner dit c'eft de ce château que prennent leur titre les comtes de Salm & de Reifferscheid. Il avertit de ne pas confondre ce lieu avec Salm, principauté dans la Vétéravie.

3. SALM, ville des Pays-Bas, au duché de Luxembourg. Cette ville quoique petite, a titre de comté, & eft fituée à trois lieues de Roche en Famine. Il y a au midi de cette ville un château de même nom. L'un & l'autre font fitués fur la riviere d'Albe, au midi de Stablo ou Stavelo. Baudrand remarque que cette ville a titre de

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1. SALMACIS, ancienne ville d'Afie, dans la Carie. Arrien, 1. 1, dans les guerres d'Alexandre, n'en fait qu'une citadelle. Etienne le géographe en fait une ville.

2. SALMACIS, fontaine d'Alie, dans la Carie. Elle ne devoit pas être loin de la ville de même nom, & peutêtre le lui donnoit-elle. Cette fontaine avoit la réputation de rendre mous & efféminés ceux qui buvoient de fes eaux. Strabon, l. 14, ne croit pas qu'elle eut cette propriété ; mais felon lui, ce défaut de ceux qui en buvoient venoit de leurs richesses & de leur intempérance. Vitruve, l. 2, c. 8, en donne une autre raifon. Il y a, dit-il, tout auprès de la fontaine de Salmacis un temple de Venus & de Mercure. On croit fauffement qu'elle donne la maladie de l'amour à ceux qui en boivent, mais il n'y aura point de mal à rapporter ce qui a donné lieu à ces faux bruits. Les Grecs qui s'établirent en cet endroit, charmés de la bonté de cette eau, y éleverent des cabanes, & attirerent des montagees les barbares, les engagerent à adoucir la férocité de leurs mœurs, & à fe policer en fe foumettant aux loix, & s'accoutumant à une vie plus humaine & moins fauvage. Festus en donne une raifon bien différente, il avoue qu'elle étoit très-funefte à la pudicité, & que ceux qui en alloient boire s'expofoient à la perdre, non que l'eau eut par ellemême aucune qualité; mais parce que pour y aller, il falloit paffer entre des murs qui refferroient le chemin, & donnoient par-là occafion aux jeunes débauchés de furprendre les jeunes filles qu'ils déshonoroient fans qu'elles puffent leur échapper. Ovide, que l'opinion du peuple accommodoit mieux, ne l'a pas manquée; il dit, Métamorph. 1. 15, V. 319.

Cui non audita eft obscene Salmacis unda?

3. SALMACIS. Ortelius trouve un fleuve de ce nom chez les Parthes, & cite Florus, mais avec précaution : Uti videtur ex 4. Flori. La précaution étoit judicieuse; car outre qu'il ne s'agit point dans cet auteur d'un fleuve, mais des fleuves au plurier, au lieu de Salmacidis Fluviis qu'on lifoit autrefois dans le paffage de Florus, l. 4, c. 10, Šaumaife a fait remarquer qu'il faut lire Salinacidis Fluviis, c'est-à-dire des rivieres dont les eaux font faumaches, de mot à mot falines & acides. Rien n'eft plus commun que ces fortes de rivieres dans l'orient, & les turcs les nomment Kara Sou, eau noire : de là vient, comme je le remarque ailleurs, que ce nom eft commun à tant de rivieres. Le paffage de Florus fait juger de la bonté de la correction de Saumaife; car il s'y agit des maux caufés par les mauvaises qualités des eaux que buvoient les trou

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LER.

SALMANTICA, ancienne ville de la Lufitanie, chez les Vettons, felon Prolomée, l. 2, c. 5. Quelques favans ont cru que cette ville eft nommée par Tite-Live, l. 3, c. 14, Hermandica, & par Polybe Ermandica. On fait que Polybe eft le guide de Tite-Live, & dans les pallages dont il eft queftion il s'agit d'un même fait, & ils parlent de la même ville. Polybe avoit mis fans doute Hermantica que Tite-Live a confervé. Ses copiftes ont changé ce mot en

TI, Elimantice. Nicolas Perot, ancien traducteur latin

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de Polybe, a trouvé dans fon exemplaire Ermandica, & l'a mis fidélement dans fa verfion dans la belle édition de Polybe, in-8°, Amftelodami 1670, procurée par Jacques Gronovius. On a mal-à-propos changé ce nom en Salmantica: Elmantice ou Hermandica, dans les paffages cités, n'ont rien de commun avec la Salmantica de Lufitanie. Salmantica étoit chez les Vettons; Ptolomée le dit formellement. Tite-Live dit au contraire que les villes Hermandica & Arbacala étoient chez les Vaccéens; Polybe dit la même chose. Or les Vaccéens étoient au nord du Duero dans l'Espagne Tarragonnoife; au lieu que les Vettons étoient au midi de cette riviere dans la Lufitanie. Hermandica eft inconnue à Ptolomée, & fans doute ne fubfiftoit plus de fon tems. Mais fon Albocella des Vaccéens a l'air d'être l'Arbacala de Tite- Live, & l'Arbucala de Polybe. Il n'en eft pas de même de la Salmatis, grande ville d'Espagne, dont parle Polyen. Cafaubon a remarqué à la vérité que Polyen ne fait que copier Plutarque, mais il ne dit point en quel endroit des œuvres de Plutarque cela fe trouve. Ortelius parle de la vie d'Annibal attribuée à Plutarque, & rendue en latin par Donat Acciaiolo: mais elle n'eft point reconnue pour être de lui; &, quand elle en feroit, l'édition de Vascofan ne porte rien de pareil au ftratagême rapporté par Polyen. Ce n'eft qu'une copie de ce que difent Polybe & Tite-Live, & en cet endroit l'auteur de cette vie nomme Hermandica & Arbocola villes très-riches. Après cette recherche, je fuis enfin tombé fur le traité de Plutarque des vertus des femmes, où en effet on lit le ftratagême tel qu'il eft rapporté par Polyen, & la ville Salmatica qui eft nommée zadμarınñ pódio μsɣády, grande ville. L'épithète donnée aux femmes de cette ville fert de titre au chapitre Zaλuarides. Il eft à croire que dans ces deux auteurs il s'agit en effet de Salmantica, Sala

manque.

SALMASTRE, ville d'Afie, dans la Perfe, dont elle étoit la premiere ville lorsque Tavernier écrivoit. C'eft, dit-il, 1. 3, c. 4, une jolie ville, fur les frontieres des Affyriens & des Mèdes, & la premiere de ce côté-là des états du roi de Perfe. La caravane d'Alep à Tauris n'y entre pas, parce qu'elle fe détourneroit de plus d'une lieue; mais dès qu'elle a campé, le karavan-bachi, avec deux ou trois marchands des principaux de la troupe, va faluer le kan qui commande, & felon la coutume lui faire un préfent. Ce kan eft fi aife de ce que la caravanne prend ce chemin-là, qu'il donne au karavan-bachi, & à chacun des marchands qui le vont voir, la calate, la toque & la ceinture, ce qui eft le plus grand honneur que le roi & les gouverneurs de province fallent aux étrangers. Les dernieres guerres doivent avoir changé ces ufages, comme elles ont changé les frontieres. Salmaftre eft à quatre journée de Tauris, & à vingt-huit d'Alep.

SALMATICA & SALMATIS. Voyez SALMANTICA.
SALMENI. Voyez SALMANI.

SALMENICA, ville du Peloponèse, selon Calchondyle, l. 10.

SALMES ou SALME, petite ville ou bourg de Lorraine avec un château fur la frontiere de la balle Alface, au pays de Vosge, près de la riviere de Brusch, à la fource de la Sare, au couchant & à huit lieues de Strasbourg, en allant vers Nancy, dont elle eft à vingt-deux lieues, & à quatorze de Marfal, à l'orient d'hiver. C'eft le chef d'un comté qui a titre de principauté dans l'Empire depuis 1622, felon Baudrand. L'abbé de Longuerue, Description de la France, part. 2, p. 214, parle ainfi de ce

comté.

Il eft dans les montagnes de Vosge: la partie orientale qui eft vers l'Alface, eft du diocèle de Strafbourg, & la Partie occidentale qui confine avec la Lorraine, eft du diocèfe de Toul.

mes en Ardenne; c'eft ce que nous apprenons du moine Richer, qui avoit connu le petit-fils d'Henri, & qui a écrit une chronique de ce monaftère, & comme ce feigneur & fes fucceffeurs, ayant obtenu l'avouerie de ce monastère, fe fervirent de la garde & protection que l'on leur avoit donnée pour piller les religieux, ainfi qu'il fe lit au chapitee 26 & fuivans du quatriéme livre.

Henri de Salmes étoit fils d'un autre Henri, comte de Salmes, en Ardenne. Il fut comte de Blanmont en Lorraine,'où une branche de cette maifon s'établit; & prit le nom de Blanmont de albo Monte, que donne à fes feigneurs le moine Richer, avec celui de Deneuve de Danu. brio.) L'une & l'autre feigneurie étoient des fiefs de l'évêché de Metz.

Henri de Salmes eut deux fils; Henri comte de Salmes en Ardenne, & Frédéric qui eut le nouveau Salmes, avec les feigneuries que fon pere avoit poffédées en ce pays.

Henri de Salmes, fils de Frédéric, & petit-fils d'Henri, comte de Salmes, tourmenta fort les moines de Sennone, & fe mit peu en peine des cenfures de l'églife. Il fit fi mal fes affaires, qu'il fut contraint de vendre à Jacques de Lorraine, évêque de Metz, le château de Salmes, & celui de Pierre-Percée, qui étoit un franc - alleu. Ce château de Pierre-Percée avoit été déja retiré des mains des ufurpateurs par Etienne de Bar, évêque de Metz, vers l'an 1140, mais il avoit été peu apres aliéné de nouveau. Il ne demeura guères aux évêques de Metz; car Henri & fes descendans furent feigneurs de Salmes & de Pierre-Percée, dont ils faifoient foi & hommage aux évêques de Metz. Les feigneurs de Salmes n'ont pas durant long tems refufé de s'acquitter du devoir de vaffal. Henri de Salmes, qui avoit vendu fes terres à Jacques de Lorraine, évêque de Metz, les reprit de lui l'an 1258, comme vaffal; & Jean, comte de Salmes, rendit le même devoir à George de Bade, évêque de Metz, l'an 1460.

Les descendans de Henri jouirent quelque tems de Salmes & de Pierre Percée (appellée en allemand Langenitein); mais ces pays pafferent par mariage dans d'autres familles, Ferdinand II créa les comtes de Salmes princes de l'Empire. Louis XIV ayant conquis la Lorraine, voulut forcer le prince de Salmes qui poffédoit des biens en ce pays, à lui rendre hommage pour ces biens: mais le prince n'y voulut pas confentir.

Les évêques de Metz étoient autrefois les feigneurs dominans de Salmes & de Langenftin ou de Pierre-Percée ; de forte que le rhingrave Jean, au nom de la comteffe Jeanne fa femme, fit hommage à Henri de Lorraine, évêque de Metz, l'an 1488. Son fils Jean rendit les mêmes devoirs à Henri l'an 1495, & la comteffe Jeanne l'an 1499, mais dans la fuite ils furent compris au cercle du haut Rhin, & regardés comme immédiats jusqu'au tems où les François occuperent la Lorraine.

Pendant qu'ils en étoient les maîtres, la chambre des réunions établie à Metz, rendit un arrêt qui condannoit les feigneurs de Salmes & de Pierre-Percée à faire foi & hommage, & à faire auffi leurs reprifes de l'églife de Metz pour ces feigneuries. Les princes de Salmes n'ayant pas voulu obéir à cet arrêt, tout fut confisqué; mais ce prince a été rétabli en poffeffion par l'article IV du traité de Ryswyk, qui eft général, & par lequel toutes les réunions faites hors de l'Alface ont été révoquées, & tous les jugemens de la chambre de Metz caffés; ce qui a été confirmé par le diziéme article dur traité de Raftat, & par le troifiéme du traité de Bades; ainfi le comté de Salmes a recouvré fa liberté, & eft un état immédiat à l'Empire, poffédé par le duc de Lorraine & par le prince de Salmes.

Par le traité de Paris de 1718, le duc de Lorraine s'est Richer, moine de Sennone, dit qu'un feigneur, nommé obligé feulement à rendre hommage aux évêques de Metz, Henri, bâtit ce château in Brusca valle, dans la vallée de de Toul & de Verdun, des terres ou fiefs, dont ces préBrusch, qui eft une riviere, laquelle prend fa fource dans lats juftifieront que le duc Charles fon grand oncle, ou le les montagnes de Vosge, le jette dans l'Ill à Strasbourg. duc Henri, leur auront rendu hommage.

Ce

pays appartenoit autrefois, ou du moins une bonne

partie, à l'abbaye de Sennone, laquelle pour le temporel

SALMON. Voyez ALMON.

SALMONA, nom latin de la Salm, riviere qui tombe rele voit de l'évêché de Metz; & c'eft dans ce territoire de dans la Mofelle. Aufonne en fait mention. Sen none que fut bâti ce château dans la vallée de Brusch,

in

Brusca valle.

Henri, fondateur de cette place, lui donna le nom de

SALMONE, ville ancienne du Péloponnéfe, dans la Pifatide, felon Strabon, 1. 8. Il dit qu'il y avoit une fource de même nom, d'où fort l'Enipe nommé enfuite Barni

Salanes, parce qu'il tiroit fon origine des comtes de Sal- chius, qui fe va perdre dans l'Alphée.

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