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SALMONIACUM, maifon de campagne où mourut Carloman, felon Adon & Marianus Schotus cités par Ortelius.

SALMONIÆ CAMPUS, campagne d'Afie, dans la Phrygie, felon Diodore de Sicile, 1.17.

SALMUNTI, Zuur, ville maritime d'Afie, où Alexandre affista à des jeux de théâtre. Diodore de Sicile la met fur la mer Erythrée ; mais cette mer s'étendoit audelà du Sein Perfique, & presque jusqu'à l'Indus. Plutarque femble la mettre dans la Gédrofie, & Arrien dans la Caramanie.

tour à huit côtés, armée de trois piéces de canon pour la défenfe du mouillage. Vers l'ouelt de cette tour, fur le bord de la plage, il y a une autre tour carrée avec quelques vieilles ruines aux environs, & deux magafins de pêcheurs proche de la mer, éloignés de la groffe tour d'environ un quart de lieue vers le nord-oueft.

Le mouillage ordinaire de Salo eft entre ces deux tours, vis-à-vis de cette plage, à un bon quart de lieue. On y est par fix, huit à neuf braffes d'eau, fond d'herbe vaseux; les ancres y tiennent fi fort, qu'on eft obligé de les foulever de tems en tems. La commandante mouille plus proche de terre, & vers la grande tour qui eft fur une petite

SALMURIUM, som latin de SAUMUR. SALMYCA, ville voifine des colonnes d'Hercule, felon pointe où l'on peut porter une amare; quelques autres Etienne le géographe, qui cite Hellanicus.

SALMYDESSIA MAXILLA, Σαλμυδησσία γναθος, écueil de la mer Noire, auprès de l'embouchure du Thermodon. C'est un endroit fort dangereux pour les navires. Echyle en parle dans fa tragédie de Ptolomée. Le fcholiafte de Sophocle en fait auffi mention dans fes fcholies fur l'Antigone. Etienne le géographe nomme SALMY DESSUS SINUS un golfe de ce canton-là.

1. SALMYDESSUS, riviere de Thrace, felon le fcholiafte de Sophocle, fur l'Antigone.

2. SALMYDESSUS, ville de Thrace, felon Apollodore. Voyez ALMY DISSUS.

SALNICH, (le) riviere de la Turquie, en Europe, dans l'Albanie. Elle a fa fource dans les montagnes de la Chimera, d'où courant vers le couchant, elle fe rend dans le golfe de Venife, près de celui de la Vallonne. Les anciens l'ont connue fous le nom de Celydnus & de Pepilychnus.

1. SALO, Genit. SALONIS, nom latin d'une riviere de l'Espagne Tarragonoife. C'eft aujourd'hui le XALON. Voyez ce mot. Martial né à Bilbilis, lieu fitué fur cette riviere, en fait mention, l. 10, Epigr. 103.

Municipes, Augufta mihi quos Bilbilis acri
Monte creat, rapidis quos Salo cingit aquis.

galéres en peuvent faire de même. On peut mouiller partout aux environs avec des vaiffeaux & des galéres; mais avec les vailleaux, on ne doit pas tant s'approcher de la plage, de peur d'un vent du fud, qui empêcheroit de doubler la pointe fi on vouloit appareiller. Les traverfiers de la rade de Salo font les vents depuis l'eft-fud-eft jusqu'à l'oueft fud-oueft, mais le fud y donne directeinent à plein. On remarque cependant que ce vent n'y entre que rarement, mais la mer qui vient du fud fait beaucoup rouler, le vent nord oueft ne laillant pas d'y être aufli fort violent, quoiqu'il vienne du côté de la terre. Environ quatre à cinq cents toifes vers le nord-oueft de cette vieille tour qui eft fur le bord de la plage, il y a quelques rui!feaux où l'on peut faire de l'eau. Tout ce terrein eft fort bas, & on y voit plufieurs villes ou villages au pied des montagnes; car environ deux lieues loin de la mer, font toutes hautes montagnes. Vers le nord de la grande tour de Salo environ à une lieue, il y a une petite ville nommée Villa Secca, où plufieurs barques & autres bâtimens vont charger du vin. Il s'y recueille quantité de figues. La latitude eft 41d 2′ ( cela n'est pas poffible, ce port étant plus occidental que Barcelone, & il y a au moins un excès de 28′ dans fon calcul.) La variation eft de cinq ou fix dégrés au

nord-oueft.

ce

Lorsqu'on vient du côté de l'eft, le long de la côte, & qu'on eft à vingt-cinq ou trente milles de la pointe de Salo,

Il met dans un autre épigramme qui eft la 104, cinq relais on ne la peut voir qu'à huit ou neuf milles au large de la de Tarragone à Bilbilis & au Salon.

Illinc te rota tollet, & citatus
Altam Bilbilin & tuum Salonem
Quinto forfitan effcdo videbis.

C'étoient les eaux de cette riviere qui donnoient une excellente trempe aux ouvrages d'acier que l'on faifoit à Bilbilis. Voyez BILBILIS.

2. SALO, ville d'Italie, dans l'état de Venife, au Breffan, fur le lac de Garde. Elle communique fon nom à une partie du voifinage de ce lac, nommée Riviera di Salo, & qui s'étend depuis Salo jusqu'à Prato di Fame, lieu où les évêques de Brescia, de Vérone, & de Trente, peuvent fe toucher la main chacun étant dans fon diocèfe. Ce canton, car le mot riviere doit s'entendre ici comme quand on dit la riviere du Levant, la riviere du Ponent, en parlant de la côte de Génes; ce canton, dis - je eft à couvert des vents du nord par le moyen des montagnes, & produit quantité de bonnes olives, d'excellens citrons, des limons, des grenades, des oranges & d'autres fruits en grand nombre. On fait à Salo des aiguilles fort eftimées, & les habitans en tirent un profit confidérable. Ce canton eft compofé de trente-fix communautés qui forme un confeil, par lequel toutes les affaires de la rivière font réglées. Salo eft la patrie de Bernardin Paterne, profelfeur en médecine à Pavie, à Pife, à Padoue. Il fut attiré à Rome vers l'an 1580, & mourut affez âgé en 1592. * Corn. Dict. Schot. Itin.

3. SALO, port d'Espagne, dans la Catalogne. Michelot, dans le portulan de la Méditerranée, p. 38, en donne cette connoillance. Etant par le travers de la riviere de Tortole, on commence à découvrir la pointe de Salo qui paroît comme une petite ifle noire, & quelques taches de fable blanc. On la voit de même du côté de l'eft. La rade de Salo eft vers l'oueft d'une longue pointe qui s'avance dans la mer environ une demi-lieue. Elle eft de moyenne hauteur, & a presque à l'extrémité une vieille tour carrée, qui tombe en ruine, laquelle aide à la reconnoître. Un peu plus au dedans, fur la même pointe, il y a une autre

côte, parce qu'étant proche de la plage, on découvre premierement la pointe de Tamaril, qui reflemble à celle de Salo; mais approchant tant foit peu, on découvre celle de Salo, qui paroît ifolée, & par monticules & terreins noirs. En approchant cependant on y voit quelques taches de fable blanc, qui en donne la connoiffance, auffi-bien que la vieille tour qui eft fur la pointe. On peut mouiller du côté de l'eft de la pointe de Salo, au cas qu'on ne la puille pas doubler.

4. SALO, en Dalmatie. Voyez SALONE.

SALOBRENA ou SALOBREGNA, petite ville d'Espagne, au royaume de Grenade, au couchant, & à une licue de Motril, affez près de l'embouchure de la riviere qui les fépare, à environ cinq lieues d'Almunneçar. Elle est fituée fur un rocher élevé, au bord de la mer, avec un château très-bien fortifié, bâti aufli par les rois Maures, qui y tenoient leurs tréfors. Il y a toujours garnifon pour défendre la ville & le port, avec un gouverneur qui commande dans la citadelle. La principale richeffe de cette place vient du fucre & du poiffon dont il s'y fait un grand débit. * Délices d'Espagne,p. 529.

SALOBRIASE. Voyez SOLOBRIASÆ.

SALODURUM , non latin de SOLEURE. Voyez ce

mot.

SALOMACUS ou SALOM ACUM, ancien lieu de la Gaule, dans l'Aquitaine, en venant d'AQUA-TARBELLICÆ, [Dacqs ]à Bordeaux, à dix-huit mille pas de cette derniere, felon Antonin.

1. SALOMON, (les cîternes de) cîternes de la Phonicie, aux environs de Tyr, au lieu nommé Rofelayn. Le miniftre Maundrell ne croit pas qu'elles foient l'ouvrage de ce roi : & il le prouve, ce me femble; après quoi il les décrit: Voyag. d'Alep à Jérusal. p. 83. Rofelayn eft, dit-il, le lieu où l'on trouve les citernes nommées citernes de Salomon, que l'on fuppofe, felon la tradition cominune, que ce grand roi fit faire en ce lieu, pour récompenfer, en partie, le roi Hiram des matériaux qu'il lui avoit envoyés pour le bâtiment du temple. Elles font fans doute très-anciennes ; mais il s'en faut pourtant beaucoup qu'elles ne le foient autant que l'on fuppofe cette tradition. On peut

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jecturer qu'elles n'ont été bâties que depuis le tems Lexandre, parce que l'aqueduc, qui transporte les eaux ces cîternes à Tyr, traverfe la langue de terre par laquelle Alexandre joignit cette ville au continent, au tems du fameux fiége qu'il en fit ; & comme il n'y a aucune raifon de croire que ces cîternes foient plus anciennes que l'aqueduc, il eft certain que l'aqueduc ne l'eft pas plus que le terrein fur lequel il eft bâti.

Il y a aujourd'hui trois de ces cîternes entieres, dont l'une eft environ à une ftade (ou cent vingt-cinq pas) de la mer, & les deux autres un peu plus haut. La premiere eft octogone, &a foixante-fix pieds de diamètre. Elle eft élevée au-deffus de la terre de vingt fept pieds du côté méridional, & de dix huit au nord. Nous en trouvâmes le fond avec une forde de trente pieds. La muraille n'eft que de gravier & de petits cailloux, mais confolidée d'un ciment fi ferme & fi fort, qu'on diroit que ce n'eft qu'un rocher d'une piéce. Il y a autour de cette cîterne une terraffe de huit pieds de large. On en descend par un dégré au midi, & par deux au nord, dans une autre allée de vingt-un pieds de large. Bien que ce bâtiment foit fi large par le haut, il ne laille pas d'être creux ; de forte que l'eau paffe par deffous les allées. Ce vailleau contient une très grande quantité d'excellente eau que fa fontaine y fournit. L'ancien conduit de cette eau étoit à l'orient de cette cîterne, par un aqueduc élevé environ de dix-huit pieds au deffus de la terre, & large de trois. Mais il eft bouché préfentement, & fec, les Turcs ayant fait un paflage de l'autre côté, d'où ils tirent une source qui sert à moudre leur bled.

L'aqueduc, qui eft fec à préfent, va près de fix-vingts pas à l'orient; où il approche des deux autres citernes, dont l'une a trente-fix & l'autre foixante pieds en carré. Elles ont chacune un perit canal, par lequel elles rendoient autrefois leur cau dans l'aqueduc, & delà le cours uni des Trois cîternes alloit donner dans la ville de Tyr. On peut fuivre l'aqueduc d'un bout à l'autre par les fragmens qui en reftent. Il avance près d'une lieue vers le nord, fe tourne vers l'oueft à un petit mont, où il y avoit autrefois un fort, & où eft à préfent une mosquée. Il traverfe l'Ifthme pour entrer dans la ville. En paffant à côté de l'aqueduc, on obferve en plufieurs endroits, à fes côtés & fous fes arcades, des monceaux de matiere inégale, qui reffemblert à des rochers; c'eft la production de l'eau qui en dégoute & fe pétrifie en fe diftilant pat en haut, & qui en recevant de nouvelles matieres, eft parvenue à un grand corps. Ce qu'il y a de plus remarquable, eft la forme & la configuration des parties. Elles font compofées de canaux innombrables de pierres de différentes grandeurs, attachés enfemble comme la glace, qui pend aux gouttieres. Chaque tube ou canal a un petit creux dans fon centre, d'où fes parties font jettées en forme de rayons à la circonférence à la maniere des pierres qu'on appelle vulgairement foudres.

La fontaine d'où fortent ces eaux eft auffi inconnue que celui qui les y a fait venir. Il eft certain que comme elles s'élevent à une grande hauteur, il faut qu'elles viennent des montagnes, qui en font éloignées d'environ une lieue, & il eft pareillement certain que cet ouvrage a été trèsbien conftruit au commencement, puisqu'il fait encore fi bien fon effet dans un tems fi éloigné.

à

6. 16, met ces eaux qu'il appelle les PISCINES DE SALOMON, à deux heures de chemin de la ville de THECUA. Ces pisci nes font, dit-il, au nombre de trois, toutes de figure quadrangulaire. La premiere eft longue de cent foixante pas, & large de quatre-vingt-dix. La feconde, qui est plus baffe, la furpalle de quarante pas en longueur; mais la largeur eft la même. La troifiéme, qui s'enfonce encore davantage dans la vallée, est semblable en largeur; mais elle a de long environ deux cents vingt pas. Elles paroiflent avoir environ cinq ou fix toifes de profondeur, dont une bonne partie a été creusée dans la roche vive. Ce qui s'éléve par deffus eft bâti de groffes & dures pierres revêtues de ciment. Il y a toujours beaucoup de belle eau dans les piscines. Elles la reçoivent de la fontaine fcellée qui eft plus haute.

3. SALOMON: (le palais de) on le nommoit com munément la MAISON DU BOIS DU LIBAN. On fut treize ans à bâtir, tant ce palais, que celui qu'il fit conftruire pour fon époufe la fille du roi d'Egypte.

4. SALOMON: (le temple de) j'en parle à l'article de Jerufalem autant que la géographie y prend intérêt ; le refte regarde l'histoire & l'architecture, & on peut voir là-deffus ce qu'en ont écrit Vilalpand, Lightfoot, le pere Bernard Lam: de l'oratoire, D. Calmet, &c.

5. SALOMON ( les villes que ) avoit réparées font, Jerufalem, dont il fit bâtir les murs; outre le temple & les palais dont il l'orna, il y fit conftruire la place de MELLO. Il répara & fortifia Hezer, Mageddo, Gazer, les deux Bethoron, la baffe & la haute, Baalat & Palmyre, dans le défert de Syrie. Il fortifia de plus toutes les villes, où il avoit fes magafins de bled, de vin & d'huile, & celles où étoient fes chariots & fes chevaux.* 3 Reg. c. 9.

2 Par. 28.

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6. SALOMON, (le cap) en latin Samonium ou Salmonium promontorium: quelques-uns ont écrit Salamon. Il eft à la pointe orientale de l'ifle de Candie, à l'orient, & à onze lieues de Sitia, entre le cap Sidero, au nord, & le cap Sacro.

7. SALOMON, (les ifles de ) illes de la mer du fud ainfi nommées par Alvare de Mendoça, qui les découvrit en 1567. Leur latitude eft entre le 7d fud & le capricorne, Selon Fernand Gallego, le 204d de longitude paffe vers le milieu de l'ifle Ifabelle, qui en eft la principale ; & felon Dudley, ce même milieu eft 52d plus à l'orient ; & il n'eft pas aifé de concilier une différence fi énorme. On les appelle auffi les ifles du marquis de Mendoce. Les principales font au nombre de dix-huit, & quelques-unes ont deux cents lieues de Lour (ce qui ne peut s'entendre que de Guadalcanal, ou de l'ifle Ifabelle) d'autres en ont cent, d'autres cinquante, d'autres font encore plus petites. L'ifle Ifabelle, la plus grande de toutes, a un port nommé l'Etoile. L'ille de Saint-George eft au midi du cap Brûlé, cap le plus oriental de l'ifle Ifabelle. Elle a trente lienes de tour. Saint-Marc & Saint-Nicolas, au fud-eft d'Isabelle, ont cent lieues de tour. Aracifes auffi grande que ces deux dernieres, eft au fud d'Ifabelle. Saint Jérôme a cent lieues de tour. Guadalcanal eft la plus grande de toutes; à l'ouest font la Galere & Buena Vista : le tour de Saint-Dimas & Floride eft de vingt lieues pour chacune. Ramos a deux cents lieues de circuit, & n'eft guère éloignée de Malaïta, & Atregada, qui a trente lieues de tour, n'eft pas loin des trois Maries. L'ifle de Saint Jacques, au fud de Malaita a cent lieues de circuit, & au fud-elt eft l'ifle de Saint-Chris

:

2. SALOMON; [ les lavoirs de ] c'est ainsi que le miniftre Maundrell appelle ce que le pere Nau, jefuite, nomme les PISCINES DE SALOMON, grands réfervoirs d'eau dans la Palestine, à cinq quarts de lieue de Bethlehem, felon le premier. Voici l'idée qu'il en donne. On tophle, de même grandeur. Il y a encore Sainte-Anne & fuppofe que ce prince fait allufion à ces ouvrages, & Sainte-Catherine, deux petites ifles, & Nombre de Dios, ces lieux de plaifir dans l'eccléfiafte, c. 2, v. 5 & 6, où qui eft très-petite, & éloignée des autres, vers le nord. entre les autres marques de fa magnificence, il parle de fes Toutes ces ifles ne font pas découvertes ; & même celles jardins, de fes vignes, & de fes lavoirs. Il y a trois de ces qui le font, ne font pas fort connues. L'air y eft tempéré, lavoirs rangés l'un au-deffus de l'autre, afin les eaux que elles font abondantes en fruits & en bétail, le terroir y celles du fecond eft fertile & très-propre à être cultivé. Les habitans font I dans le troifiéme. La figure en eft carrée, ils font d'une noirs, ce qui doit peut-être s'entendre de leurs cheveux,

mais ils ne font pas égalemeut longs. Le premier a environ

a pû recueillir de Herrera, au chapitre 26 de cet historien

foixante pas, le fecond deux cents, & le troifiéme deux Espagnol. Les imprimeurs de Corneille trouvant ces mots

cents vingt. Ils font tous revêtus de pierre & plâtrés, &
ont une grande profondeur. A côté de ces lavoirs il y a un
agréable château, de ftructure moderne. Environ à cent
quarante pas de ces lavoirs, on trouve la fontaine dont ils

qui font de Davity roux ou bien blonds, en ont fait roux ou bleu-blonds, ce qui eft une affez étrange couleur.

8. SALOMON. ( le port de ) Voyez SALONA, No. 4• I. SALON, ville de France, en Provence, dans la Viguerie d'Aix; mais pour le fpirituel, elle eft du diocèle d'Arles,

Nau dans fon voyage nouveau de la Terre Sainte, en, dant l'archevé que eft feigneur remporel & fpirituel de ceire

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ville de Salon, il y avoit même autrefois le haut domaine, ne relevant que de l'empereur, & ce lieu ne devoit rien aux comtes de Provence. C'eft pourquoi il n'eft pas aujourd'hui du comté, mais des terres adjacentes. Les archevêques avoient dans le treiziéme fiécle un palais archiepiscopal. Les habitans s'étant révoltés contre l'archevêque Etienne de da Garde, il les en punit févérement.* Longuerue, Descr. de la France, part. 1, p. 352.

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On ne fait l'origine de Salon, que quelques-uns veulent être un lieu fort ancien, nommé Salum, ce qui n'eft fondé que fur des vaines conjectures, ce n'étoit autrefois qu'un château: aujourd'hui c'eft une ville qui n'eft pas des moindres de la Provence. La maifon que l'archevêque d'Arles a fait bâtir dans cette ville eft agréable & logeable: elle eft magnifique ment meublée. Cette petite ville eft traversée par un bras de la Durance, nommé la Foffe Craponne, qui arrofe les rerres. La ville n'eft pas des plus propres : la place eft affez jolie. En entrant dans l'églife des cordeliers par la porte du cloître, à main droite, contre la muraille, eft le tombeau de Noftradamus, qui eft une faillie d'un pied, qui s'avance au devant du mur. Ce tombeau eft carré, de la hauteur d'un homme debout, & le deffus eft en forme de talus ou de pente. Son portrait, qui eft là, le représente tel qu'il étoit à l'âge de cinquante-neuf ans. Ses armes, & celles de fa femme, font fur le tombeau, & fur un lé de toile noire, qui eft entre fon épitaphe & fon portrait. Voici l'épitaphe qui eft gravée fur une pierre. D. M. OSSA CLARISSIMI MICHAELIS NOSTRADAMI, UNIUS OMNIUM MORTALIUM JUDICIO DI GNI, CUJUS PENE DIVINO CALAMO TOTIUS ORBIS EX ASTRORUM FLUXU FUTURI EVENTUS CONSCRIBERENTUR. VIXIT ANNOS LXII. MENSES VI. DIES X. OBIIT SALONE MDLXVI. QUIETEM, POSTERI, NE INVIDETE. ANNA PONTIA GEMELLA SALONIA CONJUX OPT. V. F. Michel Noftradamus, fi connu par fes prétendues prophéties, nommées centuries, n'étoit point né à Salon, comme le difent plufieurs auteurs, & entr'autres Baudrand & Corneille. Il étoit de Saint-Remi; mais il vint à Salon, & y mourut. Céfar Noftradamus fon fils, & auteur d'une hiftoire de Provence, étoit né à Châlons. Les d'Hozier, généalogiftes célébres, font originaires de Salon, & alliés des Noftradamus. * Piganiol, Descr. de la France, t. 4, p. 152.

2. SALON, petite riviere de France, en Champagne, où elle prend fa fource un peu au nord de l'abbaye de Belmont, où coulant vers le midi, elle paffe à Channite, & va fe rendre dans la Saone une lieue au-deflus de Gray. 1. SALONA. Voyez l'article précédent, 2. SALONA. Voyez SALONIA,

3. SALONA, ancienne ville maritime de la Dalmatie Mela, 1. 2, c. 3, nomme dans cet ordre les villes fuivantes Salona, Iadera, Narona, Tragurium. Cette même ville eft nommée Colonia Martia, Julia Salona, dans une inscription rapportée par Gruter, p. 23, n. 12, & fur une médaille de Claudius, au recueil de Golzius, COL. JUL. SALONA; & dans une autre, rapportée par Ligorius, mais foupçonnée de faulleté par le P. Hardouin, COL, CLAUDIA AUGUSTA PIA VETER. SALONA. Hirtius dans l'hiftoire de la guerre d'Alexandrie, c. 43, dit que Gabinius fe retira à Salone, ville maritime, habitée par des citoyens romains très-vaillans & très fidéles. Dans tous ces exemples Salona eft au fingulier & au féminin. Céfar, Civil. l. 3, c. 8, employe ce nom au pluriel, à Salonis ad orici portum, & Marcus Octavius arriva à Salone, Salonas pervenit, avec les vaiffeaux qu'il avoit. Une ancienne inscription, produite par Spon, Misc. Erud. Ant. p. 179, porte Viam Gabinianam ad Salonis Andetrium aperuit & Munit. Prolomée, l. 3, c. 17, dit de même Salona, colonie, Zahava Kodaria. Lucain, 1.4, v. 404, s'eft auffi fervi de ce plurier.

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Salone m'a vu naître & me verra mourir.

Les Grecs plus modernes, comme Procope, ont dit Salones
au pluriel. (a) Spon décrit ainfi les reftes de cette ville. Sa-
lonne étoit ()une ville fameule dans l'antiquité; mais
nous n'y trouvâmes que des mafures, & il n'y a plus qu'une
églife avec quatre ou cinq moulins. Elle étoit dans une
belle plaine, à deux milles de la montagne Morlaque,
qu'elle avoit au nord, & s'étendoit jusqu'à un petit golfe,
qui étoit fon port, dans lequel va tomber la petite riviere
qui paffe au milieu, & où l'on pêche les truites. Elle est
dans une égale diftance de Cliffa & de Spalatro, environ
à quatre milles de l'une & de l'autre. Elle pouvoit avoir
huit à neuf milles de tour; mais ceux du
pays difent
difent qu'elle
en avoit davantage. Parmi ces ruines eft un trou, que l'on
dit être la fépulture de faint Domne, premier évêque
de Salone, & disciple de faint Pierre; & près de là deux
autres fépulcres de faint Anastase & de faint Renier, pré-
lats du même fiége. Le chemin qui va de là à Cliffa, por-
toit anciennement le nom de Via Gabiniana, comme on
l'apprend d'une inscription antique, qui eft la même dont
on a parlé ci deffus, & Cliffa a fuccédé à l'Andetrium
des anciens, dont il y eft fait mention. * (a) Hift.
Goth. l. 1, c. 7. (b) Voyage de Dalmatie & de Grèce, t. 1,
p. 63.

4. SALONA, ville de Gréce, dans la Livadie. Les anciens l'ont connue fous le nom d'AMPHISA. Voyez ce moc. Corneille la confond mal à propos avec Salone de Dalmatie, & met cette ville fur la côte de Dalmatie, ajoutant qu'elle eft célébre par la retraite de Dioclétien. Il cite Spon, dont il emprunte en effet quelques remarques, mais il n'a pas mis cette feconde Salone fur la côte de Dalmatie, où il favoit qu'elle n'étoit pas ; il ne fait pas la moindre mention de la retraite de Dioclétien. Voici à quoi fe réduifent les remarques de ce voyageur. Ils avoient mouillé à Patras : ils allerent par terre aux châteaux prendre leur barque, entrerent dans le golfe de Lepante le 27 janvier 1676, firent voile toute la nuit fuivante avec un vent favorable, fetrouverent le matin à l'entrée du golfe de Salona, qui étoit autrefois appellé Sinus Criffaus, à une petite ville ruinée, nommé Pentagioi, que cet auteur croit être l'Oeanthea des anciens. Le lendemain, en moins de deux heures, ils arriverent au fond du golfe de Salone. La ville n'eft pas immédiatement fur le golfe, mais fur une petite riviere qui vient s'y rendre environ à trois lieues communes de distance de cette ville. Elle eft habitée moitié par des Turcs & moitié par des Grecs. L'églife métropolitaine des Grecs eft nommée Panagia Leontariodis. Elle n'a rien de confidérable qu'une aigle romaine, qu'on remarque en une pierre détachée. Niger & d'autres géographes, ont crû que Salone étoit l'ancienne Delphes. Spon en douta, ne voyant rien qui convienne aux idées que les anciens ont données de Delphes. Une inscription acheva de lui montrer la vérité. Il trouva dans l'églife appellée Sotiros metamorphofis, c'est-à-dire, la transfiguration du fauveur, une belle & grande inscription latine, qui ett comme une lettre ou un récrit du proconful romain Decimius Secundinus, qu'il adreffoit aux habitans d'Amphiffa. Les Turcs & les Grecs l'appellent préfentement Salona, la premiere fyllabe longue.

Au levant de cette ville paffe un ruiffeau (le même done on a parlé) dont on arrole les oliviers de la plaine, en les déchauffant, & y conduifant des rigoles. Ils ne l'appellent pas autrement que Potamo Salonitico, c'est-à-dire, riviere de Salone. Spon & la compagnie le traverferent deux ou trois fois : il étoit presque à fec. Il y a à Salone une très-belle fource fur le chemin du monaftère où le trouve l'inscription, & qui eft à un mille de la ville, fur le penchant de la montagne voifine. Elle eft proche d'un petite églife, appellée Agia Paraskevi, & vient de deffous une grotte, creufée naturellement dans le rocher. Les Turcs ont à Salone fept mosquées, les Grecs fix églifes, avec un évêque, qui dépend de l'archevêque d'Athenes. Pour des Juifs il n'y en a point.

SALONA. Baudrand dit : petite ville de Barbarie, fur la côte du royaume de Barca, avec un port, environ à trente lieues d'Alberton, vers le couchant. On prend ce lieu pour l'ancienne Catabathmus, ou pour le Selinus Por tus de la Marmarique,

Ce

$2

Mar

Ce

port de Salona eft apparemment celui que de l'Ifle ueà l'extrémité orientale de la Barbarie, aux confins gypte, mais fur la côte de Derne. C'eft le nom qu'il donne à ce qui étoit autrefois appellé le royaume de Barca. Ce port eft le dernier de cette côte à l'orient. Ce ne fauroit être le Selinus Portus des anciens, où étoit une ifle: ce port s'appelle aujourd'hui du nom de Bomba, ville qui eft au fond de ce port. Ce ne peut pas être non plus le Catabathmus des anciens, car Catabathmus Magnus étoit à peu près au même lieu où eft la ville de Derne, qui donne le nom à toute la côte ; c'eft encore moins Catabathmus Parvus, qui étoit trop loin dans les terres. Cette Salona, que Corneille a prife de Maty, auroit dû le dispenfer de l'article de SALONEF, qu'il prend de Davity, & qui, felon lui, eft un lieu d'Afrique, fur la Méditerranée, vers la Numidie. Selon lui on l'appelloit le port de Panorme, & après ce lieu on trouve le grand Catabathme. Cet article eft très- fautif.

1. SALONE. Corneille dit que c'eft une ancienne ville de l'Esclavonie, & qu'elle eft confidérable, pour avoir été la patrie du pape Jean IV. Anastase le bibliothécaire, Baronius, Sponde & l'abbé Fleury, difent que ce pontife étoit Dalmate, mais fans nommer la ville où il étoit

né.

2. SALONE, petit village de Lorraine, au diocèfe de Toul, avoit eu fon nom du fel qu'on y faifoit. C'étoit autrefois une ville, & le chef-lieu du pays Saunois. Des chartes de Charlemagne & de Charles le Chauve l'appellent Salona in pago Salninfe. Fulvad, abbé de faint Denys, dit, dans fon teftament, qu'il y avoit fait bâtir, en l'honneur de la fainte Vierge, une églife où étoient les corps de faint Privat & de faint Hilaire : ce font des faints évêques du pays de Gevaudan. Cette églife ou prieuré fut donné à l'abbaye de faint Michel. * Notes de M. Lebeuf, chanoine d'Auxerre.

SALONIA, ancienne ville de Bithynie, felon Etienne le géographe. Elle eft nommée fimplement Salon, Ɛuxwv, par Strabon, l. 12, p. 565, qui dit qu'aux environs, il y avoit des pâturages excellens, où l'on nourriffoit des troupeaux de vaches, dont le lait fervoit à faire un fromage renommé, que l'on appelloit fromage falo

nite.

SALONIANA, ville ancienne de Dalmatie, dans les terres, felon Ptolomée, l. 2, 6. 17. Plufieurs géographes prétendent que c'est aujourd'hui Moltar, dans l'Herzegovine.

au grand feigneur. On y compte quarante huit mosquées, entre lesquelles eft comprife l'églife de faint Démétrius, qui a trois nefs, foutenues de très-belles colonnes. Le peuple dit que c'eft où prêcha l'apôtre faint Paul; le P. Coronelli le dit auffi. Cela veut dire tout au plus que cette église a été bâtie fur le terrein où étoit une maifon, dans laquelle faint Paul avoit prêché. L'église de fainte Sophie fut bâtie par Juftinien, & eft au nombre des mosquées. Outre cela les Grecs ont trente églifes & les Juifs trente-fix grandes fynagogues & plufieurs petites. Le gouverneur porre le titre de moula, & fa charge le met en haute confidération à la Porte. Dans le tems qu'Andronic voulut s'emparer de l'empire, Salonicki fut prife par Guillaume, roi de Sicile. Elle revint enfuite fous la domination d'Andronic Paléologue, empereur de Conftantinople, qui, pour s'unir à la république de Venife, lui céda les drois qu'il avoit fur cette ville. Elle en jouit à peine deux ans. Le Turc s'empara de cette ville, dont il eft demeuré maître.

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Paul Lucas, Voyage dans l'Afie mineure, &c. t. 1, C. , p. 203, parle ainfi de Saloniki, comme témoin oculaire. Il y étoit en 1706. Il nomme faint Démitre le faint que le pere Coronelli appelle faint Démétrius.

Salon ou Theffalonique, a été autrefois une ville grande & magnifique. On y voit encore plufieurs arcs de triomphe; mais tout ruinés, fi l'on en excepte un qui eft presque entier, & où il y a encore plufieurs belles figures d'Antonin: ce qui a fait croire que cet arc a été bâti en fon honneur. Dans toute cette ville & aux environs, on rencontre un nombre prodigieux de colonnes. Elle eft encore à préfent entourée de fortes murailles. Il y a auffi plufieurs belles mosquées : c'étoient autrefois des églifes. Celles que les chrétiens, avant l'empire des Turcs, appelloient l'églife de faint Démitre, eft remarquable: c'eft un fort beau de vailleau, foutenu par de belles colonnes de marbre, jaspe & de porphyre. Ce magnifique bâtiment en a encore par deffous un autre de la même beauté ; mais il ne me fut pas permis de le voir, parce qu'il y avoit des femmes qui y travailloient à la foie. Au refte, l'on m'a affuré que dans ces deux corps d'églife, qui font l'un fur l'autre, il y a plus de mille colonnes. Le pavé de l'églife du haut a été autrefois à la mofaïque: fon choeur eft de la plus belle architecture. Entre deux colonnes, fur un tombeau élevé d'environ quinze pieds, & appuyé contre la muraille, je trouvai une inscription en vers grecs.

La rotonde a été un fort beau temple; mais il s'en faut bien qu'il égale celui de Rome. Il n'eft bâti que de briques: du refte le vaiffeau eft beau, & il a été autrefois d'une grande magnificence. On y voit encore de très-belles peintures à la mofaique. Je montai en haut, & je fis le tour de la coupe. L'escalier qui y conduit, a été adroitement pratiqué dans la muraille, fans qu'on s'en apperçoive. Il y avoit autrefois plufieurs beaux fouterreins, dont on voit encore les entrées : ils font tous comblés de pierres ou d'ordures. Je fus auffi vifiter la mosquée, que l'on nomme encore fainte Sophie: elle eft très belle & très-vafte, & de briques comme le refte du bâtiment.

Enfin, nous fumes à l'églife des Grecs : elle eft paffable, & l'on pourroit même dire affez belle: on y voit le tombeau d'Eutychès, l'antagoniste de Neftorius : il y en a plufieurs autres tous de marbre, & fur lesquels on trouve des bas-reliefs & des inscriptions.

SALONICKI. Quelques-uns écrivent Salonichi, d'autres Salonique, ville de la Turquie, en Europe : c'eft l'ancienne Theffalonique, fi fameufe dans l'antiquité. Voyez THESSALONIQUE. Elle eft au fond d'un golfe, nommé autrefois golfe Therméen, auquel elle donne aujourd'hui fon nom. Elle eft fituée, dit le P. Coronelli, Desc. de la Morée & des places maritimes, p. 224, à l'endroit du plus grand enfoncement du golfe, partie fur une hauteur & partie fur une pente, felon que l'on y a été obligé par la dispofition du terrein. A fon voifinage du couchant coule le Vardari, riviere très-abondante en poiffons, & dont les bords font couverts de beaux arbres. Les murailles de la ville font flanquées de plufieurs tours ; & les uns la font de dix milles de circuit, les autres de douze. Elle eft gardée par trois forts. Le premier fe trouve d'abord au lieu du débarquement, à quelque distance de l'enceinte de la ville, SALONICKI, (le golphe de) golphe de la Macédoine il dans l'Archipel. Il a été connu des anciens, fous le nom de fitués à la vue de la mer, au plus haut de la muraille, & THERMEUS ou THERMAÏCUS SINUS. Voyez THERMEUS. font garnis de trente à quarante pièces de groffe artillerie. Il prend aujourd'hui fon nom de la ville de Salonicki, la Du côté de terre, on voit une forterelle, qui reflemble à feule ville importante qui foit fur fes bords. Il a, dit le pere celle de Conftantinople, appellée de fept Tours, laquelle cent de eft domine toute la ville, étant fituée fur une colline, au pied d'une plaine, mais très-expofé aux vents, & par conféde laquelle il y a un grand nombre de maifons, qui for- quent très périlleux pour ceux qui y vaviguent. ment un grand fauxbourg, ceint d'une muraille à part, & qui eft néanmoins contigu à la ville. Il y a beaucoup d'habitans. La plupart des mailons qui font dans la plaine font trop baffes, & trop petites pour contenir la multitude

SALONKOMEN. Voyez SALANKEMEN.

1. SALOPIA, nom latin de la ville de SHREWSBURI; quelques livres la nomment aufli SALOP.

2. SALOPIA, nom latin de SHROPSHIRE, que l'on

de Juifs qui les habitent. Les rues font fort étroites & fort appelle auffi la PROVINCE DE SALOP.
fales. Il s'y fait un trafic très-confidérable, de foie, de
cuirs de toutes fortes, de cire, de poudre, de
de coton & de fer. Les Juifs font ceux qui y font le

Ainfi ce nom latin fert également à cette province & à fa capitale. Voyez aux noms modernes les articles SHREWS

laine grains

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de

plus d'affaires; ils ont feuls en propre la fabrique des

droffes

pour

habiller les janillaires; & on a trouvé par ce

BURI.

SALOURNE, gros bourg, aux confins de l'Allemagne, & de l'Italie, dans le Tirol, auprès du Trentin, dont

moyen à quoi employer le tribut qu'on eft obligé de payer il fait la féparation. Au-deffus de ce bourg, fur la pointe

d'un rocher escarpé de tous côtés, on voit une petit château très-fort pour le coup de main. Il n'y a qu'une tour qui lui fert de donjon. Cependant il eft fort bien défendu, & couvert de tous les flancs que l'irrégularité, & l'âpreté du lien ont permis à l'art de faire & de pratiquer. * Corn. Dict. Mém. & Plans géogr. p. 218.

Cette ortographe eft une expreffion françoise du nom allemand qui eft SALURN, qui, par la prononciation revient au même. Ce lieu eft nommé en latin SALURNUM, i. & SALURNÆ, arum. Voyez SALURNUM.

SALOUS, ville de Perfe, dans l'Aderbijan, au pays de Dilem, fur les frontieres du Tabariftan. On y fait de trèsbelle foie.

SALPI, ancienne ville de la Pouille, appellée autrefois Salapia, affez près de Cannes, où Annibal défit les Romains. Cette ville n'eft recommandable que par fes falines, & a été épiscopale.

SALPINATES, ancien peuple d'Italie. Il s'unit aux Vulfiniens, pour faire la guerre aux Romains, felon Tite-Live, 1. s. Ortelius conjecture que leur ville étoit

dans l'Etrurie.

SALRA, lieu du Hainault. Il en eft parlé dans la vie de fainte Aldegonde. C'est SOLRE fur la Sambre. * Ortelius, Thefaur.

SALSA, auparavant SALETIO, puis SALISSO, abbaye. Voyez SELTZ.

SALSADELLA, village d'Espagne, dans le royaume de Valence, vers la partie feptentrionale. Je n'en fais mention que parce que plufieurs géographes y placent Ildum de l'itinéraire d'Antonin.

SALSEN, abbaye de religieufes, ordre de cîteaux, dans les Pays-Bas, au comté, & près de Namur, fur la droite de la Sambre.

SALSES, lieu de France, en Rouffillon, aux confins du Languedoc, fur le grand chemin de Perpignan à Narbonne, entre les montagnes & un grand étang qui prend quelquefois le nom de Salfes, & quelquefois le nom de Leucate. Piganiol de la Force, Descr. de la France, t. 7, p. 601, le décrit ainfi : Salfes eft, dit-il, un fort & un village, qui en mémoire du tems paffé a le titre & les prérogatives de ville. Elle eft fituée à deux lieues en-deçà de Perpignan, & à une lieue de la Méditerranée. Le fort fut bâti par ordre de l'empereur Charles V, pour l'oppofer à celui de Leucate. C'eft un carré de maçonnerie, ayant une groffe tour à chaque encoignure. Il eft confidérable par la prodigieufe épaifleur de fes murailles, & par la bonté de fes fouterreins. Le village eft à deux portées de fufil du fort, en avançant vers Perpignan, & c'est un lieu tout ouvert. Un peu plus loin, on trouve fept ou huit maifons qui font les reftes de l'ancienne SALSULE, (dont parle Antonin, ) & qui avoit pris fon nom des eaux falées d'une fontaine voifine qui produiroit une riviere confidérable, fi elle ne fe jettoit presque auffi-tôt dans un étang, qui eft celui de Leucate. Le prince de Condé prit Salfes le 19 juillet de l'an 1639. Les Espagnols l'affiégerent le 19 feptembre fuivant, & la prirent par famine le 6 janvier 1640. Après la prise de Perpignan, elle fe rendit à la France les feptembre de l'an 1642.

1. SALSETTE, ifles de la mer des Indes, fur la côte occidentale de la presqu'ifle en-deça du Gange. Quelquesuns écrivent SALCETTE ; & cette derniere ortographe eft celle de de l'Ifle. Il y a deux ifles de ce nom qu'il faut distinguer. Pour ne les pas confondre on appelle l'une SALSETTE DU NORD, & l'autre SALSETTE DU SUD. Elles n'ont rien de commun que le nom.

2. SALSETTE DU NORD eft fur la côte du Concan, au midi de Bacaïm, dont elle forme le port. Le pere du Jarric jéfuite, la nomme Salfette de Bazaïm pour la diftinguer de l'autre. Il y met le bourg de TANAADE BANDORA, & raconte au l. 2, c. 16 de fon hiftoire des Indes orientales, les travaux que les miffionnaires eurent pour y établir le chriftianisme. Il convient que cette Salfette eft une véritable ifle.

2. SALSETTE DU MIDI eft fur la côte du royaume de Vifapour au midi de l'embouchure'de la riviere de Mondoa, fur laquelle la riviere de Goa eft fituée. Il ne convient pas que cette Salfette foit une ifle. Salfette, dit-il, qui eft proche de Goavers le fut, n'est pas ifle, ains terre ferme, jaçoit qu'on la puiffe appeller péninfule ou presqu'ile parce qu'elle n'eft jointe avec la terre ferme qu'avec une petite languette on eften

due de terre longue & eftroite que les Grecs appellent isbμòs. Ce pays de Sallette appartenoit jadis à Idalcan, que les Portugais chafferent de Goa; mais à préfent il eft annexé à la couronne de Portugal, auffi lui eft-il fort commode; car il eft fi proche de l'ifle de (l'ancien) Goa; qu'il n'y a qu'un petit trajet entre deux, & depuis la cité jusqu'au plus proche port de Salfette on ne compte que trois lieues. Le terroir eft fort abondant en toutes chofes propres pour la nourriture de l'homme, & d'un air fort tempéré. On y compte foixante villes ou villages; mais il y a douze lieux principaux, desquels dépend le gouvernement de tout le refte. Le pere du Jarric, au livre cité, l. 2, c. 4 & 5, parle des mœurs de l'ancienne idolatrie des Salcetains, & des peines qu'on eut de les amener à la religion chrétienne. Le Rodolphe Aquaviva & quelques autres jéfuites y fouffrirent le martyre. Cortali, Coculin, Cincin en font des bourgs; mais le principal de tout eft Salfette. Il y a auffi la fortereffe de Rachol.

pere

4.

SALSETTE, en latin Salfeta, ifle de la mer des Indes, près de la presqu'ifle de l'Inde, deça le Gange fur la côte du royaume de Decan. Elle a foixante & dix milles de circuit, vingt de longueur, & quinze de largeur. Comme elle est basse, la mer la fépare par plusieurs canaux il y a pourtant des montagnes couvertes d'arbres. Son terrein eft fort fertile: il produit beaucoup de cannes de fucre, du ris & des fruits : il y a beaucoup de fermes dans cette ifle, que cultivent les chrétiens, les gentils & les mahométans. Ses lieux les plus confidérables font Tana, gros bourg, les forts de Bandora & de Versava : elle n'eft féparée de l'ifle de Bombaim que par un petit canal, que dans la baffe marée un homme peut paffer presqu'à fec. Les jéfuites poffédent la meilleur partie de Cette ifle, ayant quafi toute la pointe d'orient. Cette isle eft féparée de la terre ferme par un canal d'eau falée, qui aen quelques endroits un demi-mille.Il y a dans cette ifle une célébre pagode, qu'on nomme la pagode des Canarins, que Gemelli a décrite. Les Portugais poffédent cette ifle, & la nomment l'ile des Canarins. Cela n'étoit pas connu de la Martiniere qui en a fait deux ifles.

Cette Salfette dont on parle ici eft la Salfette du nord. SALSMONSWEILER, Salemium, abbaye d'Allemagne, dans la Suabe, aux confins du comté d'Heiligenberg. Elle eft de l'ordre de cîteaux, & paffe pour la plus riche qu'ait cet ordre en Allemagne. Elle fut fondée vers l'an 1134 par Gontran, baron d'Adelfreuter, à un mille d'Uberlingen. Elle a reçu de grands biens de Conrad III & de l'empereur Frédéric 1. Les comtes de Furstenberg lui ont disputé la qualité d'état immédiat de l'Empire, prétendant qu'elle dépendoit du comté d'Heiligenberg; mais cette qualité lui a été confirmée par un arrêt de la chambre impériale. D' Audifret, Géogr. t. 3.

*

1. SALSO (le) riviere d'Italie dans la Sicile. Elle a fa fource dans la vallée de Demona, aux monts de Madonia, auprès de Polizzi, d'où ferpentant vers le fud-eft, elle reçoit un ruiffeau qui vient de Petralia Sottana, d. & le PILLIZARO, g. fiume di RESUTTANA, d. quelques-uns ne le nomment encore en tous ces endroits que fiume di PiTRALIA, & féservent le nom de Salfo à une riviere qui tombe dans celle-ci à Mandra del Piano, & qui vient de Gangi. Quoi qu'il en foit, le Salfo, après cette jonction, reçoit encore l'AMURELLO, d. & quelques autres petites rivieres, & va enfin se perdre dans la mer, au golfe d'Alicata, dont il forme un port par fon embouchure. L'Amurello & le Salfo, depuis leur jonction, font la féparation de la vallée de Noto & de celle de Mazare, entre lesquelles coulent ce ruifleau & cette riviere. C'eft l'HIMERA des anciens. * De l'Ifle, Sicile.

2. SALSO, (le) petite riviere de Sicile, dans la vallée de Mazare. Elle a la fource dans la montagne de Melle, coule vers le midi, le long des montagnes, à l'orient desquelles la ville de Sutera eft fituée, fe replie vers le couchant, & va fe jetter dans le Platani.

SALSOS, riviere d'Afie, dans la Carmanie, felon Pline, 1.6, c. 25.

SALSTAD, ville de Suede, dans l'Uplande, au levant, & vis-à-vis les ifles d'Aland, au midi d'Oregrund, & au nord-eft d'Upfal. * De l'Ifle, Atlas.

SALSUBIUM. Le Biondo Merula & Léandre prétendent que c'eft l'ancien nom de CASTRO CARO, bourg de la Romandiole.

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