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AORNITIS. Voyez AVERNE.

1. AORNUS, ville de la Bactriane, felon Arrien, Alexand. 1. 3.

2. AORNÚS, roche peu loin de Nifa, ville de l'Inde, felon le même auteur, l. 4. Elle a quinze ftades de large, fi nous en croyons Philoitrate, dans la vie d'Apollonius, 7. 2. Denis le Périégete, & fon interprète Prif cien, la nomment AORNIS. Euftathe, en expliquant le 1143 vers du Periégete grec, lui rend fon nom d'Aornos. Cette roche étoit une place fortifiée; car Strabon, 1. 15, p. 688, dit qu'Alexandre l'ayant prife dès le premier affaut, on imagina, pour lui faire plus d'honneur, qu'Hercule, qui l'avoit trois fois affaillie, y avoit été repouffé autant de fois. Le même auteur dit que le pied en eft lavé par l'Indus, encore voifin de fa fource. Quinte-Curfe, à qui il a été aifé de prendre un a pour un A, dit fort mal, 7. 8, c. 11. DORINIS ou DORMUS; du moins on lifoit ainfi du tems d'Ortelius dans cet hiftorien. Les critiques, avertis par ce Géographe, ont rétabli Aornos au lieu de ce nom défiguré.

3. AORNUS, lieu de l'Epire, où il y a une exhalaison mortelle pour les oifeaux. Ce font les termes de Pline, 1. 4, c. 1, à qui il eft familier de défigner ainfi les endroits où il y avoit eu des villes qui ne fubfiftoient plus, & dont on ne voyoit plus que quelques ruines. Etienne fait mention d'une ville nommée Aornos. Le mot grec ne fignifie autre chofe que fans oifeaux.

4. AORNUS; Virgile, Eneid. l. 6, v. 239, dit que les Grecs ont donné ce nom à la caverne de Cumes, pour une pareille raison. Voyez AVERNE.

5. AORNUS, Athénée dit fur l'autorité de Philoftephanus qu'il y avoit un fleuve nommé Aornus, qui couloit à Pheneos, & dans lequel il y avoit des poiffons qui rendoient un fon pareil à celui de la tourterelle. * Ortel. Thefaur.

6. AORNUS, lieu de la Thesprotide, où Paufanias, 1. 9, c. 30, dit qu'il y avoit un ancien ufage d'évoquer les morts pour prédire l'avenir. Il explique d'une maniere affez vraisemblable la defcente d'Orphée aux enfers. Ce musicien, poëte, ayant perdu fa femme, nommée Euridice, alla en Thesprotie au lieu Aornus, & s'étant flatté qu'elle le fuivoit, il tourna la tête, & voyant qu'il s'étoit trompé dans fon efpérance, il fut accablé de douleur & fe donna lui-même la mort. Strabon, l. 1, p. 26, parle auffi de ce lieu & de cet ufage.

AORSI, peuple d'Afie, fur les bords du Tanaïs, felon Strabon, 11, p. 506. Leur pays eft aujourd'hui l'Ukraine.

On peut regarder ceux-là comme les Aorfi proprement dits, car Strabon dit, parlant en général des Aorfi, & en y comprenant d'autres peuples, qu'ils poffédoient la plus grande partie des bords de la mer Caspienne, & Ptolomée, l. 3, c. 5, qui a mis les Aorfes 3,c.5, entre les Agatyrites & les Pagyrites, dans la Sarmatie en Europe, en met d'autres au-delà du Rha à l'orient du Jaxarte, (l. 6, c. 14,) fur la mer Caspienne. Pline, 1. 4, c. 11, en met dans la Thrace, au nord du Mont Hamus, en tirant vers l'Ifter. On doit conclure delà que les Aorfes étoient une nation très disperfée, que dans la langue des Scythes ce nom n'étoit qu'une épithète appliquée à des peuples qui avoient des noms qui leur étoient propres. Les ADORSI de Tacite n'étoient point différens des Aorfes. Voyez ADORSES.

AORT, qu'on trouve fouvent nommé d'Orthey, eft une vicomté de France au pays des Landes, quoiqu'elle foit du gouvernement de Bayonne. On l'appelle auffi vicomté d'URT. Elle eft au-delà de l'Adour, fur les confins du Béarn & de la baffe Navarre, & a pris fon nom d'un lieu appellé Urt, qui n'eft plus aujourd'hui qu'un petit bourg peu confidérable. La principale place de cette vicomté eft PEIREHOURADE, en latin Petra-forata où les vicomtes avoient établi leur demeure dans un château nommé Afpremont, qui eft aujourd'hui ruiné. La ville qui eft fituée fur l'Adour eft peuplée & marchande : elle a eu fes feigneurs ou vicomtes depuis Lopes Garcii qui vivoit dans l'XI fiècle, & leur poftérité masculine n'a été éteinte que dans le commencement du XVII fiécle; c'eft alors que ce vicomté a été uni au gouvernement de Bayonne. Longuerue, Desc. de la France, part. 1,

pag. 192.

*

AORUS, Aapes, ville ancienne de l'ile de Crete.

Etienne le Géographe dit qu'on la nommoit aufli Elcuthere.

1. AOSTE ou HOSTE, en latin Auguftum, autrefois petite ville, & maintenant village de France dans le Dauphiné, aux confins de la Savoye, fur la petite riviére de Biévre, environ à une lieue de fon embouchure dans le Rhône, & autant du bourg de S. Genis. * Baudrand, éd. 1705.

2. AOSTE ou AoUSTE, village de France au Dauphiné, fur la riviére de Droine, à une lieue au-deffus de la ville de Creft. On croit, dit Baudrand, que c'eft la petite ville d'AUGUSTA, que les anciens plaçoient entre Die & Valence, quoique d'autres la mettent à AUTUN, village entre Romans & le pont de Royan.

3. AOSTE ou AOUSTE, en latin Augufta Pratoria, ville de Savoye. Les Italiens l'appellent AOSTA & les Allemands AUGST. Cette ville eft fituée dans un lieu agréa ble au pied des Alpes Pennines & Greques qui se joife gnent en cet endroit, (felon le Théatr. de Piémont & de Sav.) fur la rive gauche de la Doria; elle a donné fon nom au pays qu'on appelle le Val d'Aoufte : elle tire elle-même celui d'Augufta Pratoria, de la colonie des citoyens Romains & des foldats Prétoriens qu'Augufte y envoya pour remplacer les Salaffes que Terentius Varro avoit défaits, & dont il avoit fait vendre toute la jeuneffe. C'eft le nom que lui donnent Ptolomée, Tite-Live, Strabon, Antonin, Dion & les autres Ecrivains : quelques-uns la nomment Augufta Salaffiarum, du nom d'Augufte & des peuples qui l'habitoient avant qu'on y envoyât la colonie Romaine. D'autres la nomment CORDELLA, du nom de Cordellus, fils de Statiellus; d'autres même l'ont appellée OSTIUM, parce qu'elle étoit comme la porte par où paffoient ceux qui venoient de la Germanie ou de la Gaule en Italie. Il eft vrai néanmoins que cette opinion n'eft appuyée de l'autorité d'aucun ancien Ecrivain.

Lors de la décadence de l'Empire Romain, elle paffa fous la domination des Oftrogots, fous celle des Lom bards, fit enfuite partie de l'empire de Charlemagne & de fes fucceffeurs. Les Marquis d'Yvrée la poffederent au nom des empereurs d'Allemagne, dont ils étoient comme Lieutenans-Généraux dans cette partie de l'Italie. Enfin les comtes de Maurienne ou de Savoye en devinrent fouverains.

:

Cette ville eft encore environnée de murailles mais elles font fort anciennes & ruinées en plufieurs endroits. Quoiqu'elle ait un très-grand circuit, elle a peu d'habitans, & les maisons y font fort rares. On y trouve des prés, des champs, des jardins & une très-grande quantité de monumens des Romains, comme arcs de triomphe de marbre, amphithéatres, palais, ponts, portes, chemins publics, dont les reftes excitent encore l'admiration des curieux.

L'églife cathédrale eft recommandable par fon ancienneté & par fa grandeur; elle eft fous l'invocation de la fainte Vierge & de faint Gratus, martyr, qui en a été un des premiers évêques. Dans le tems que le Val d'Aofte faifoit partie du diocèfe de Verceil, cette ville étoit de la jurisdiction de l'archevêque de Milan. Mais lorsqu'on l'a érigée en évêché, l'évêque a été fait fuffragant de l'archevêque de Tarentaife. Il y a dans la cathédrale vingt-deux chanoines réguliers de l'ordre de Saint Auguftin, & cinquante-deux chapelains & fix enfans de chœur, que l'on appelle innocens.

On conferve dans cette églife un grand nombre de reliques, entre lesquelles on a une vénération particuliere pour celles de Saint Gratus, dont l'on invoque le fecours contre la grêle & le mauvais tems. Elles font dans une châffe d'argent d'un grand prix & placées dans une chapelle magnifique; le corps de Saint-Joconde, la mâchoire de Saint-Jean, & une épine de la couronne de Notre-Seigneur, font auffi dans le tréfor avec un grand nombre de vafes d'or & d'argent très-précieux.

Outre la cathédrale il y a une églife collégiale fous le titre de faint Urfe, qui a été un des anciens prieurs de cette églife, & dont on conferve auffi le corps dans une châffe d'argent, d'un travail exquis. Les vafes, & meubles facrés, font précieux par leur ancienneté & leur richeffe. On y voit fur tout une croix d'argent d'un poids confidérable. Il y a encore dans cette ville trois paroiffes, deux colléges gouvernés par des eccléfiafti

ques, dans l'un desquels on enfeigne les humanités & la théologie : un couvent de cordeliers, dans l'églife desquels on voit une grande quantité de maufolées de marbre de perfonnes illuftres de l'un & de l'autre fexe; deux monafteres de religieuses, un hôpital où l'on reçoit les pauvres, & un couvent de capucins dans le fauxbourg de la ville.

Hors de la porte de la ville qui regarde du côté de l'orient, on voit les reftes d'un ancien ainphithéatre, qui étoit d'une hauteur extraordinaire. Long. 25, 3. Latit. 45, 36.

LE VAL D'AOSTE ou le duché d'Aofte ou d'AoUSTE, en latin Ducatus Auguftanus, partie de la Savoye, felon le théatre de Piémont & de Savoye. Cette vallée tire fon nom de la ville d'Aofte qui en eft la capitale. Elle peut avoir environ 35 mille pas de longueur, depuis le pas de Bard ou de faint Martin, près des frontiéres d'Yvrée & du Milanés jusqu'au mont Joux, Mons Jovis, qu'on appelle préfentement le petit Saint-Bernard, où cette vallée eft terminée par la Tarantaife & le Faucigny. Elle abonde en pâturages & en toute forte de fruits. Elle eft arrofée par la grande Doire, fur les rives de laquelle on voit les châteaux, les tours & les maifons de campagne de perfonnes de qualité, qui font en grand nombre dans ce pays. La plupart de ces édifices font fortifiés par la nature & l'art.

Tout le pays dont les habitans font nommés en Italien Vald'oftani, appartient au duc de Savoye depuis plufieurs fiécles, fous le titre de duché du Val d'Aoufte. Il a été autrefois habité par les Salaffes, dont j'ai rapporté les guerres & les principales révolutions au mot Salaffes.

La plupart des anciens monumens qu'on trouve dans le Val d'Aouste, font mention de l'empereur Augufte. Il y a entre autres une inscription de marbre dans la ville, conçue en ces termes :

IMP. CÆSARI. AUGUSTO. PONTIFICI. MAX. COS. XIII. TRIB, POT. XXIII. PATRI. PATR.

Hors de la ville, au-deffous du bourg d'Ameville, près de l'églife paroiffiale de Saint-Léger, dans un enfoncement de la vallée, il y a un pont d'une grandeur remarquable que les habitans du pays appellent le Pont d'E. I eft d'une feule arcade d'une prodigieufe hauteur, bâti fur un torrent très-profond. Il'eft conftruit de telle forte, que non-feulement les hommes & les bêtes y peuvent paffer commodément, par le moyen de deux portes à chaque bout & y être à couvert, étant youté par le haut, mais qu'il fert en même tems d'aqueduc pour conduire les eaux en abondance de la partie occidentale de la vallée à l'orientale; ce qui eft fort cominode & utile pour toute la campagne voifine, & pour celle en particulier du bourg d'Ameville. Caius Avilius le fit bâtir fous l'empire d'Augufte, & c'est peut-être de lui qu'Ameville a tiré fon nom.

Ce pays eft gouverné fous la fouveraineté du duc de Savoye, par un premier Confeil de Commis, comme on les nomme dans le pays, & l'évêque d'Aofte en eft le chef. Ce Confeil a quatre mandemens fous lui, & on appelle de fes fentences au Sénat de Chambery. Le premier de ces mandemens eft celui du Val d'Aofte, où il y a un préfident, un juge ordinaire ou lieutenant de juge, une cour des enquêtes, compofée de Pairs, d'Impairs & de coutumiers ou praticiens. Le fecond mandement eft celui de Digne, confidérable par la nobleffe de fes habitans, par la force de fes places fortifiées par l'art & par la nature, par fes bains falutaires, & par les mines d'or, de fer & d'autres métaux. Le troifiéme eft le mandement de Bard, où il y a une fortereffe imprenable, bâtie dans un lieu très-étroit, par où il faut néceffaire ment paffer pour entrer en Piémont. Le quatrième eft le mandement de Monjouï, célébre à caufe du grand chemin qui paffe au-deffus d'une montagne très-rude, au haut de laquelle il y a une bonne fortereffe. Les Romains paverent autrefois ce chemin de grandes pierres.

Il y a dans ce duché un grand nombre de familles nobles, honorées de titres de barons & de comtes. Les deux plus anciens comtés font celui de Val de Cogne dont l'évêque d'Aofte eft feigneur temporel, & celui de Chalant érigé, en mil fix cens dix-fept,

par Amedée 1. duc de Savoye; ce comté donne fon nom à la maifon de Chalant, l'une des premieres du duché de Val d'Aofte. Les baronnies font au nombre de neuf, favoir, Ameville, Fenix, Châtillon, Vallesa, Clyt, Qart, Ghignod, Castro Argento & Saint Etienne, prés de la ville nommée le bourg de la Rue. Il y a encore plufieurs autres feigneuries moins confidérables, comme Saint Martin de Nuz, Entrou, Rema, Avife, Sarre, Chiufalet, Cormajor, Entracque, Brifon, Saint Vincent, Bossa, Hona, Chiamporciero & Mares.

AOUR, bourgade des Indes au royaume de Maduré dans fa partie feptentrionale, au midi de Trichirapali. C'eft une des plus groffes bourgades du royaume, à quatre lieues de la capitale.

1. AOUS, felon Meziriac fur les Epîtres d'Ovide 1. part. p. 359, riviére de l'ifle de Cypre. L'auteur du grand Etymologicon, citant Zoile, nomme Theias, pere d'Aoa, mere d'Adonis, qui s'appelloit auffi Ao, & il dit qu'un fleuve de Cypre en prenoit le nom d'Aous.

2. AOUS; c'est la même rivière de la Macédoine, que l'on nommoit aufli EAS. Voyez ÆAS 2. AOUSTE. Voyez AOSTE.

APACHES, felon Baudrand, éd. 1705, peuple de l'Amérique feptentrionale, dans le nouveau Mexique, & dans la partie la plus avancée vers le nord. Ils font fort étendus en ces quartiers-là, & les Espagnols de qui ils dépendent en partie, les divifent d'ordinaire en quatre nations ou peuples, favoir :

LES APACHES DE PERILLO, au midi :
LES APACHES DE XILA, leurs voifins :
LES APACHES DE NAVAIO, plus au nord:
LES APACHES VAQUEROS, plus à l'eft.

De Laet, dans fa description des Indes occidentales, 1.6, c. 26, dit que les Apaches font une nation ausli nombreufe que guerriere: ils demeurent, dit-il, fous des tentes, fans maifons fixes, à la façon des Nomades. Ils différent des autres fauvages tant en langage que dans la maniere de prononcer, parce qu'ils péfent bien plus lentement leurs mots. Ils ont plufieurs fenmes qui s'habillent auffi bien qu'eux de peaux de cerfs. Ceux qui font furpris en adultere, parmi ces fauvages, font condamnés à avoir le nez & les oreilles coupées, ce qui s'exécute à la rigueur. Plufieurs d'entre eux réve rent le foleil & la lune comme des divinités.

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APADNA, ville d'Atie, dans la Méfopotamie, felon le Livre des Notices, cité par Ortelius. Dans l'édition des Notices procurée par le P. Labbe, de l'Imprimerie du Louvre, il n'eft fait aucune mention d'Apadna; mais dans celle de Pancirole, p. 229, elle eft nommée dans l'espece de carte, qui repréfente les villes fur lesquelles s'étendoit la jurisdiction de l'officier qui commandoit en Mefopotamie. On y voit APADNA, entre le Tigre & l'Euphrate. Dans la carte précédente (ibid. p. 227,) qui marque le département du commandant de l'Osrhoéne, on voit APATNA. Ortelius dit que c'étoit peutêtre la même ville, d'autant plus que l'Osthoéne étoit entre ces deux fleuves. Il ne les croit pas non plus fort différentes d'APHPHADANA de Ptolomée. Il devoit dire de laquelle Aphphadana de cet auteur; car il en met deux dans la Mefopotamie, l'une à 74 deg. 30' de long. & à 34 deg. 36′ de latit.; l'autre qu'il écrit APPHADANA à 74 deg. de longit. & à 35 deg. 30' de latitude. Il y a apparence qu'Ortelius a parlé de la premiere, qui étoit certainement dans l'Osrhoéne, & par conféquent dans la Méfopotamie.

APADNAS. Procope, Edific. l. 5, nomme ainsi une place de l'Ifaurie, où il dit que Juftinien éleva un monastere.

APADNO. Daniel (a) parlant de l'antechrift, felon la plupart des commentateurs, ou d'Antiochus Epiphanes, felon ceux qui fuivent le fens littéral, (b) dit qu'il dreffera fa tante à Apadno entre les mers, fur la montagne illuftre & fainte, & qu'il montera jusqu'à fon fommet, & que nul ne lui donnera du fecours. Il s'agit de favoir où eft fitué Apadno. Les uns l'entendent du MONT DES OLIVIERS, où les fidéles s'affembleront, où l'antechrift ira les attaquer, & où il dreffera fa tente entre les deux mers, la Mer Morte & la Mer Méditerranée. D'autres prennent Apadno dans un fens appellatif, pour fon palais ou fa tente: l'affiéte de fa tente ou

de fon palais fera fur la montagne illuftre & fainte, entre les deux mers. Porphyre (c) difoit qu'Apadno étoit le nom d'un endroit, dans les montagnes de l'Elymée ou de la Perfe, où Antiochus Epiphanes avoit drelle fes entes, entre l'Euphrate & le Tigre, lorsqu'il entreprit de piller le temple de Bélus ou de Diane d'Elymais; mais fon deffein ayant été découvert, il fut obligé de fe retirer. Symmaque traduit: il dreffa les tentes de fa cavalerie entre les mers. Fuller: (d) il dreffera la tente de fa Tunique entre deux mers. Chez les Romains on mettoit quelquefois au haut de la tente du général une cuiraffe, ou une tunique couleur de pourpre, pour donner le fignal de la bataille (). D. Calmet traduit l'hébreu de cette forte. Il dreffera fes tentes dans Apadno des deux Mers, ou dans Padan des deux Mers (f), qui eft le même que Padan des deux fleuves. La Méfopotamie fituée entre l'Euphrate & le Tigre, deux grands fleuves, & juftement comparés à la mer, fur-tout dans leurs débordemens. Antiochus Epiphanes étant allé faire la guerre à Artaxias, roi d'Arménie, qui s'étoit foulevé contre lui (5), mena fon armée & drella fes tentes dans la Méfopotamie, & entre les deux fleuves du Tigre & de l'Euphrate. Il fe placera fur la montagne illuftre. L'Hébreu, fur la montagne de Zobi. Il montera jusqu'à fon fommet, & il mourra fans que perfonne lui donne le moindre fecours. Antiochus Epiphanes revenant de Perfe à Babylone, tomba de fon chariot, & fe froiffa tous les membres. Il mourut miférablement dans les montagnes de Tabes, comme nous l'apprennent les hiftoriens (h). Théodoret (1) croit qu'Apadno étoit un lieu au voisinage de Jérufalem. S. Jerôme (k) dit d'une maniere plus précise, qu'Apadno étoit près de Nicopolis, autrement Emmaüis, où commencent les montagnes de Judée. Reland (1) a montré qu'Emmaüs, à qui l'on donne le nom de Nicopolis, étoit fort différente d'Emmaüs, dont parle S. Luc (m), qui étoit à foixante ftades de Jé rufalem. Procope ("), parlant de certains lieux qui furent rétablis par Justinien aux environs d'Amida en Méfopotamie, nomme en particulier Apadno & Birthus. Ce qui confirme notre fentiment, qui entend par Apadno des deux Mers la Méfopotamie, nommée en hebreu PADAN-ARAM, OU ARAM-NAHARAIM, la plaine d'Aram , ou Aram des deux Fleuves. * (a) D. Calmet, dict. de la Bible. (b) c. 11, v. 45. (c) apud Hieron. in 1. Dianelis. (d) Miscell, 1. 5. (°) Plutarc. in Fabio, in Bruto. Ifidor. Orig. 1. 19, c. 22. Lipf. de milit. Rom. 1. 4, c. 12. (f) Voyez Genef. c. 24, v. 10. Deut. c. 23, v. 4. Judic. c. 3, v. 8. Genef. c. 25, V. 20, C. 28, v. 2. (g) Appian. Syriac. Porphyr. apud Hiern. in Danielis, c. xI. (h) Polyb. in Excerpt. Valel. p. 144. (i) in Daniel, c. xI. (k) in Daniel, 1. c. (1) Palæst. 1. 2, c. 6, & l. 3, p. 788. (m) c. 24, V. 13. (a) de Edif. 1. 2, c. 4.

C.

APAIS, nom d'une ville, felon Hésyche. S'il en avoit dit quelque chofe de plus, peut-être pourrions-nous favoir fi les habitans n'en étoient pas les mêmes que le peuple dont il est question dans l'article fuivant.

APAITE, peuple de l'Afie mineure, au-deffus de Trébifonde. On les appelloit auparavant CERCITA, felon le témoignage de Strabon, l. 12, p. 548. Pline, 1.6, c. 5, les nomme CERCETA. Scylax, p. 30, dans fon Périple, les appelle Kepxira, & dit qu'ils étoient voifins des Achai (qui étoient fur le Pont Euxin).

APALACHE. Corneille & Rochefort, hift. des Antilles, donnent ce nom à un pays de l'Amérique feptende l'Amérique feptentrionale, dont ils appellent les habitans Apalachites. Ce mot n'eft point en ufage, du moins préfentement; on ne dit point non plus les monts Apalites, mais les montagnes d'Apalache. C'est arbitrairement qu'on détermine les bornes de la prétendue province d'Apalache; car les Apalaches font des fauvages qui, originaires des montagnes dont je viens de parler, fe font répandus par troupes en différens endroits de la côte en-deçà, & audelà du cap de la Floride. La difficulté de les diftinguer des autres Floridiens a fans doute fait donner quelquefois le nom d'Apalaches à des peuples qui étoient d'une autre nation. Il eft du moins certain que les François qui, fous Charles IX, firent un établiffement dans la Floride, & qui avoient nommé Floride Françoife, ou Nouvelle France tout ce que les Espagnols poffédent aujourd'hui au nord du cap de la Floride, la Nouvelle Georgie & une partie de la Caroline, n'ont rien eu à

démêler avec les Apalaches, mais que les Espagnols qui firent enfuite des établissemens fur la côte feptentrionale du golphe Mexique, eurent affaire aux Apalaches qu'ils rencontrerent dans une baye qui porte encore aujourd'hui le nom de S. Marc d'Apalache. Garcilato de la Vega, dans fon hiftoire de la conquête de la Floride chap. 2, obferve que fi D. Alvar Nugnés Cabeça de Vafa a parlé du pays des Apalaches comme d'un pays rude, montagneux, ftérile, & presque défert, c'eft qu'il n'y avoit pas pénétré bien avant, & qu'il n'en a écrit que fur le rapport de ces fauvages qui cherchoient à donner aux Espagnols une idée défavantageufe de leur pays, afin de les détourner d'y entrer plus avant. Don Ferdinand de Soto en a parcouru une partie, mais fes mémoires n'ont pas mis fon hiftorien en état de nous en donner une idée bien nette, & encore aujourd'hui on connoît fort peu l'intérieur de ce pays où rien n'attire les Espagnols.

La premiere campagne de Soto fe termina au grand bourg des Apalaches, felon Garcilaffo de la Vega, & il y paffa l'hiver. Il n'eft pas facile de marquer la fituation de cette bourgade. De l'Ile l'a placée environ 20 lieues au nord du port d'Auté, aujourd'hui S. Marc d'Apalache & non pas Sainte-Marie, comme il le nomme, & après lui le P. Laval. Mais on ne peut accorder avec cette fituation la marche de Jean Annasco que Soto envoya pendant l'hyver avec trente lances à l'endroit où il avoit débarqué d'abord, & qu'il avoit appellé la baie du S. Esprit, car cette baie eft fort loin au fud-eft du port d'Auté. Dans le même tems Diego Maldoneto eut ordre de ranger la côte à l'oueft, & découvrit le port d'Achufi, lequel eft marqué fort diverfement dans les cartes. Jean de Laët dit qu'il étoit à 75 lieues d'Auté, ce qui ne peut convenir qu'à la baie de Penfacole.

Les Espagnols ont eu un fort bel établiffement à Saint Marc d'Apalache, & ils y avoient converti un grand nombre de fauvages; mais les Anglois, affiftés des Alibamons, le détruifirent en 1705. En 1722 les Espagnols commencerent à s'y rétablir, & y bâtirent un petit fort. Les Apalaches n'y revinrent pas en grand nombre, plufieurs s'étant établis à la Maubile auprès des François. C'eft du nom d'Apalache qu'on a nommé Apalochine la feuille d'un petit arbriffeau qu'on appelle auffi caffine, Hift. de la N. France, par le P. Charlevoix, tom. 1.

APALÉENS. Solin parle d'un peuple de ce nom, qu'il dit avoir eu pour voifins les Melfagetes, & que Pline affure avoir disparu. Il n'y a rien qui empêche de croire que plus d'une nation Américaine a une origine scythe ou tartare; mais c'eft fans aucun fondement réel que Georges de Horn affure, comme une chofe qui n'eft point douteufe, que les Apalaches, peuple de la Floride, font les Apaléens de Solin. Journal d'un voyage en Amérique, par le P. Charlevoix.

APAMATUC, riviere de l'Amérique feptentrionale où elle arrofe la Virginie : elle vient du côté du fud, & fe jette dans celle de Powathan. * Baudrand, éd. 1705, de Laet, l. 3,, c. 14.

1. APAMEE, ville ancienne de la Syrie fur l'Oronte, felon Strabon, 7. 16, p. 752, & Euftathe, expliquant Denis le Périégete in verf. 918, dit qu'elle avoit eu aufli les noms de Pharnasca & de Pella. Strabon dit qu'on l'a auffinommée CHERRONESUS, c'est-à-dire presqu'ile, nom qui marque fa fituation. Quant aux deux autres noms, elle avoit le premier lorsqu'elle n'étoit encore qu'un village, dit Euftathe. Elle eut celui de Cherfonnefe lorsqu'elle fut devenue ville, & les Macédoniens lui donnerent le nom de Pella, fuivant la coutume qu'ils avoient de donner les noms de leurs villes à celles d'Afie, felon la remarque du même Euftathe à l'endroit cité. Les conciles la mettent dans la feconde Syrie. Voici ce qu'en dit de la Roque dans fon voyage de la Syrie & du mont Liban, t. 1, p. 239, éd. de Paris; & p. 194, éd. d'Amft. 1723.

Apamée, que les Orientaux appellent Hama, eft encore plus grande, quoiqu'à moitié ruinée, qu'Emefe. Elle doit fa fondation à Seleucus Nicanor, qui lui donna le nom de fa femme. Suivant Strabon, Apamée, bâtie fur une colline expofée au midi, étoit presque toute entourée des eaux d'un lac protond formé par l'Oronte, enforte que c'étoit une presqu'ifle qui ne tenoit qu'à la terre ferme que par un ifthme de deux ftades de longueur. Après Seleucus, Apamée a eu des rois particu

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liers, qui fe maintinrent jusqu'à l'arrivée de Pompée dans la Syrie; alors tout le pays de ce nom fut réduit en province romaine. C'eft dans le territoire d'Apamée, le plus fertile qu'on puiffe trouver, & dans lequel Seleucus faifoit nourrir cinq cens élephans, que fe donna, fous l'empereur Aurelien, le fameux combat entre l'armée des Romains & celle de Zénobie, reine de Palmire, qui, ayant perdu la bataille, fe retira dans Palmire, où Aurelien l'alliégea & la prit. On croit que Jérémie, disciple des apôtres, fut le premier évêque d'Apamée, depuis érigée en métropole, & que c'eft le même qui affifta au concile de Nicée: Domnus & Jean fes fuccesfeurs furent préfens, l'un au concile de Chalcédoine, & l'autre au premier de Conftantinople. Marcel en étoit évêque fous l'empereur de Théodofe: les payens le firent mourir, pour avoir entrepris la démolition du temple de Jupiter, après avoir publié la loi de l'empereur contre l'idolâtrie. L'églife d'Apamée compte trois autres martyrs; favoir, Caius & Alexandre fous l'empire d'Antonin, & Maxime fous Dioclétien. L'hiftoire eccléfiastique fait mention d'un fecond S. Marcel, iffu d'une noble & riche famille d'Apamée, lequel, dans le cinquiéme fiécle, fut archimandrite ou abbé des Acemetes à Conftantinople. Ce qui refte aujourd'hui de cette ville mérite encore l'attention des curieux: on y voit plufieurs grandes mosquées, & plufieurs maifons bâties de grandes pierres blanches & noires entremêlées. Un grand chateau fort ruiné, & conftruit de ces mêmes pierres, s'éleve fur une éminence à l'un des bouts de la ville: l'Oronte baigne les murs de ce château, & remplit de très beaux foffés qui font taillés dans le roc. Comme l'Apamée moderne s'étend plus dans la plaine que fur la coiline, ce fleuve traverfe toute la ville, & lui donne de grandes commodités : une machine de dix huit grandes roues éleve l'eau à une grande hauteur, & la fait entrer dans des canaux foutenus par des arcades, d'où elle eft diftribuée aux fontaines publiques & particulieres, & aux jardins qui font dans le dehors. Vis-àvis du château il y a une belle mosquée, accompagnée d'un jardin, presque fur le bord de la riviere, au-devant de laquelle et une haute colonne de marbre ornée de bas reliefs d'une excellente sculpture, qui repréfentent des figures humaines, plufieurs espéces d'animaux, des oifeaux & des fleurs. Il n'y avoit autrefois qu'un fimple commandant à Hama; mais il y a aujourd'hui un pacha, dont le gouvernement eft affez étendu.

2. APAMEE, ville de la Bythinie, à l'orient de l'embouchure de la riviere Rhyndacus, fur la Propontide, entre les villes de Cyzique & de Pruffe. On la nommoit aufli MYRLÉE. Philippe, roi de Macédoine, fils de Demetrius, pere de Perfée, la faccagea, & la donna à Prafias, roi de Bithynie fon gendre, qui, l'ayant rétablie, l'appella Apamée du nom de fa femme; c'eft ce que nous apprenons de Strabon, l. 12, p. 563. Etienne le géographe dit: Myrlée, ville de Bithynie, préfentement nommée Apamée, fut bâtie par Myrlus, chef des Colophoniens. Mais Nicomede Epiphanes, fils du roi Prufias, la nomma Apamée du nom d'Apama fa mere; d'autres difent qu'elle fut nommée Myrlée à caufe d'une amazone appellée ainsi, tel eft le fentiment d'Etienne. Il eft aifé de voir préfentement pour quelle raifon Scylax de Cariande, (Peripl. p. 35.) qui écrivoit longtems avant les régnes de Prufias & de Nicoméde, n'appelle cette ville que MYRLEE, l'autre nom ne lui ayant pas encore été donné; & Ptolomée, 7.5, c. 1, qui écrivoit longtems après, ne fe fert que du nom d'Apamée, qui étoit le nouveau. Pline, 7.5, c. 32, fait la même distinction, & dit celle qui eft préfentement nommée Apamée eft la Myrlée des Colophoniens: ficut Apamea que nunc, Myrlea Colophoniorum: ces mots font mal ponctués dans les éditions du P. Hardouin, où l'on trouve ficut Apamea, que nunc Myrlea Colophoniorum; cette ponctuation renverfe le fens de Pline, & lui fait dire ce qu'il ne dit pas. Que nunc ne fçauroit fe rapporter à Myrlée, qui étoit le nom ancien, mais à Apamée qui étoit le nom ufité du tems de Pline. Cet auteur ne parle pas jufte, quand il dit qu'elle étoit dans les terres (Intus,) car elle étoit fur la côte du confentement même de Ptolomée, l. 5, c. 1. Elle reçut une colonie romaine, comme il paroît par une lettre de Pline le jeune, 1. 10, Epift. 56, & par un paffage d'Ulpien, 41, Digeft.

de Cenfibus. Baudrand dit que cette ville eft préfentement nommée APAMI, dans la province de Becfangil. fur la mer de Marmara, & dans le golfe de Montagna à 25 mille pas au feptentrion de Burfe, & à cinquante de Cyzique au levant. C'eft, dit-il, le fiége d un évêque grec. Quoique Scylax de Cariande mette cette ville dans la Phrygie, il ne faut pas la confondre avec celle dont il eft queftion dans l'article qui fuit.

3. APAMEE, ville d'Afie dans la Phrygie. Elle étoit furnommée CIBOTOS, felon la carte d'Agatodamon. Elle étoit fur le Méandre. Ptolomée, l. 5, c. 2, la nomme APAMEA CIBOTOS par un o bref; mais Strabon, 7. 12, fub fin. écrit Ané KiBaros.

Les médailles varient auffi. Spanheim écrit AПAMEON MAPCYAC KIBOTOC. Le P. Hardouin, in Plin. l. 5, c. 29, fournit la légende d'une médaille de cette maniere: ANAMECNKIBOTOC MAPCIAC. Saumaife, Exercit, in Solinum, p. 826, préfére l'o, & veut que la ville ait été furnommée Kisaros, c'eft-à-dire un coffre, parce que c'étoit une ville d'étape, & comme le magafin d'une infinité de marchandifes. Strabon, l. 12, p. 576, dit que Laodicée & Apamée étoient les deux plus grandes villes de la Phrygie. Il dit auili, p. 577, que c'étoit une ville marchande de l'Afie proprement dite, & qu'elle étoit la premiere après Ephèfe. Elle eft fituée, dit-il, à l'embouchure du Marfyas, qui coule dans la ville même, & qui au fortir delà fe jette dans le Méandre. Elle prenoit fon nom d'Apamée que Strabon, ibid, dit avoir été la mere d'Antiochus Soter fon fondateur, & la femme de Seleucus Nicator, & la fille d'Artabaze. Etienne fe trompe, quand il dit qu'elle étoit la mere de Seleucus, dont elle étoit la femme. Tite-Live a donné dans la même erreur dans le paffage ci-deffous. C'étoit la principale ville de la Phrygie. Sa pofition étoit fur le Marfyas vers les fources du Méandre. Voici ce qu'en dit TiteLive, 4. 38, c. 13. Le conful campa près d'Antioche fur le Méandre. Les fources de cette riviere ne font pas loin de Cetenes. Cette ville étoit autrefois capitale de la Phrygie; on palla enfuite affez près de l'ancienne Célenes, & on appella la nouvelle ville Apamée du nom d'Apamée, four de Seleucus. La riviere Marfyas a fa fource près du Méandre, auquel elle fe rejoint; & l'on prétend que Célenes eft le lieu où Marfias ofa disputer à Apollon la gloire de bien jouer de la flute. Pline, 1.5, c. 29, parle dans le même fens : la troifiéme, dit-il, (il entend les affemblées de l'Afie) fe rend à Apamée, que l'on appelloit autrefois Célenes, & enfuite Cibotos. Elle eft fituée au pied du mont Signia, & eft arrofée par le Marfias, l'Obrima & l'Orga, rivieres qui tombent dans le Méandre. C'eft là que le Marfyas commence à reparoître après s'être caché fous terre à peu de diftance de fa fource. Etienne le géographe dit aufli qu'Apamée, que l'on appelloit auparavant Célenes, eft de la grande Phrygie. Plufieurs hiftoriens ont diftingué Célenes de l'Apamée de Pifidie, de laquelle les notices épiscopales font mention; & que celle d'Hiérocles nomme Oraμia par corruption; mais comme la Pifidie, la Phrygie & la Lydie fe touchoient, il a été facile de donner à l'une les villes frontieres de l'autre, & de mettre l'Apamée Cibotos dans la Pifidie, en avançant cette province plus vers le nord qu'elle n'étoit naturellement; d'ailleurs les notices eccléfiaftiques ne confervent pas toujours aux divifions les bornes des provinces telles que le gouvernement civil les a marquées.

4. APAMÉE, ville ancienne dans la Médie ou dans la Parthie, felon Strabon, l. 11, p. 514 & 524, qui la met tantôt dans l'un de ces pays, & tantôt dans l'autre; d'où il faut conclure qu'elle étoit aux confins de ces deux contrées, ou dans la partie de la Médie qui a été autrefois aux Parthes. Car dans le paffage où il met cette ville dans la Parthie, il la nomme Apamée auprès de Rage; or tout le monde convient que Raga étoit dans la Médie. Pline, l. 6, c. 14, dit : les autres villes des Médes font Phazaca, Aganzaga, Apamie furnommée Raphane. Cellarius, Geogr. ant. l. 3, c. 18, obferve que ce furnom étant autfi le nom d'une ville de la Syrie, a pû être transporté delà à la ville d'Apamée. Il a fur ce furnom une penfée qui feroit fort bonne fi elle étoit appuyée fur l'autorité des manuscrits: auffi ne la donne-t-il pour une conjecture. Il doute s'il ne faudroit pas lire Ragane au lieu de Raphane, parce que Ptolomée recon

que

noît

noît vers les Portes Caspiennes un pays nommé RAGIANA, qui, fans doute, prenoit ce nom de Rage, ville de ce canton où étoit auffi Apamée.

5. APAMEE, ville ancienne dans le canton nommé Mefene, parce qu'il étoit pour ainfi dire au milieu ; c'està-dire borné des deux côtés par les bras du Tigre. Pline, 1.6, c. 27, dit: le Tigre fe partage en deux lits auprès d'Apamée de Méfene. Ammien Marcellin, l. 23, c. 20, Ed. Vales. p. 371, dit: en Affyrie il y a plufieurs villes entre lesquelles fe diftingue Apamée, furnommée Méfene, Téredon, Apollonie & Vologeffie. Ptolomée place Apamée fur le Tigre à 34 deg. 10 de latit., c'est-à-dire bien au-deffous de Séleucie; Pline la met au contraire beaucoup au-deffus. Cellarius préfére le fentiment du premier.

6. APAMÉE, ville de la Méfopotamie, c'est-à-dire entre le Tigre & l'Euphrate. Ce ne peut être la précédente qui étoit dans le Tigre même. Pline, l. 5, c. 24, dit de celle dont il s'agit dans cet article: Zeuma, éloignée de LXXII mille pas de Samofate, eft remarquable, parce que l'on y paffe l'Euphrate. De l'autre côté eft Apamée. Séleucus, fondateur de l'une & de l'autre, avoit fait bâtir un pont entre deux. Ifidore de Charax, Mans. Parth. p. 2, dit: quand on passe l'Euphrate auprès de Zeugma, on se trouve à Apamée.

Il y a des auteurs qui cherchent une autre Apamée dans la Sitacene; &, comme le remarque Octav. Falconerii de nummo Apamenfi differt. on a brouillé les noms, & multiplié les villes fans fujet : pour lui il n'en admet que cinq. Je crois que l'on peut bien admettre les fix dont je viens de donner les articles. Il faut auffi remarquer que comme ce nom s'écrit en grec Axauia, quelques auteurs latins ont exprimé la diphthongue par un i, d'autres par un e; ainsi APAMEA & APAMIA font la même chofe.

EL

1. APAMENA. Ce nom étoit commun à plufieurs contrées, & on le donnoit aux territoires des villes qui portoient le nom d'Apamée. Ainfi on trouve un pays nommé Apamene dans la Syrie, un autre dans la Phrygie, & un autre dans la Bithynie.

2. APAMENA COLONIÁ, nom d'APAMÉE de Bithynie. Voyez ci-dessus.

APAMI, nom moderne d'APAMÉE de Bithynie. 1. APAMIA, nom latin de PAMIERS, ville de France. 2. APAMIA, ville ou bourgade de la Parthie, felon Ptolomée, 1. 6, c. 5..

APAMIE. Voyez l'article ci-dessus. APAMIS, nom moderne d'APAMÉE CIBATOS. Baudrand, éd. 1795? dit qu'elle eft dans la province de Germian, fur la riviere du Mindre. Elle eft ornée d'un archevêché des Grecs, & étoit autrefois affez confidérable; mais elle diminue fort depuis qu'elle eft aux Turcs. Elle eft environ à foixante mille pas de Synada au midi, & à cent d'Eskihiffar au couchant, en allant vers Sardes, fuivant Leunclave.

APANTOS, peuple de l'Amérique méridionale, dans la Guiane, au nord de la riviere des Amazones, & de l'ifle des Topinambes, & à l'oueft de la riviére de Cunuris. Un peuple nommé auffi de Cunuris eft entr'eux & la riviere des Amazones, felon de l'Ifle, dans fa carte de la Terre ferme. Corneille broüille extrêmement la pofition de la province nommée APANTE. Enfuite il dit, fur l'autorité du comte de Pagan, que les habitans les plus voifins des Topinambes trafiquent de fel avec eux auffi-bien qu'avec les autres nations plus éloignées : qu'il ne s'en trouve qu'en ce feul endroit,durant tout le cours du grand Amazone, qu'ils cultivent auffi-bien que les Conutes (Cunuris) les belles campagnes qui font arrofées du Corulis (Cunuris) dont les eaux fe mêlent à celles de cette grande riviere : il ajoute enfin que leur langage eft le langage commun de tout le Bréfil, éloigné toutefois de trois cens lieues. Les Topinambes l'ayant confervé, l'ont fans doute communiqué à leurs voifins.

APARCELADO (cap), dans l'Amérique méridionale, entre le cap Redondo au midi, & le cap S. André au nord. De l'Ifle, atlas, océan méridional, par M. Bellin. APARIA, contrée de l'Amérique méridionale au Pérou, dans l'Audience de Quito, au nord du confluent de la Curaray & de la riviere des Amazones,& de la vince de los Paçamores, felon Sanfon, Baudrand, Maty & Corneille. De l'Ifle nomme cette région ZAPARAS.

pro

APARNI, peuple d'Afie, dans le voifinage de l'Hircanie, felon Strabon, l. 11, p. 771. Ils habitoient au bord de la Mer Caspienne, & faifoient partie du peuple nommé DAI.

APARNIS ou ABARNIS. Etienne le géographe dit que la ville de Lampfaque a porté ce nom.

APARTHENI, peuple de la Sarmatie en Afie vers le Palus Méotide. Pline en fait mention, l. 6, c. 7. APARYTÆ, peuple de la Perfe, felon Hérodote, l. 3, c. 91.

1.

APASIACA, peuple d'entre les Maffagetes, felon Etienne le géographe, qui cite Strabon, l. x1, & Polybe, 1. x, mais on lit préfentement dans ces auteurs Arraial & Acaciarpai. Ils étoient entre l'Oxus & le Tanaï. Voy.

ASPASIE.

APATNA. Voyez APADNA.

APATUROS & APATURUM, ancien lieu de la presqu'ifle de Corocondama, entre le Pont Euxin & le Palus Méotide. Pline, l. 6, c. 6, dit qu'il étoit presque défert; & Strabon, l. 11, p. 495, explique l'origine de ce mot, en nous apprenant qu'il y avoit un temple confacré à Venus, furnommé AT&Toupos c'eft-à-dire Trompeufe: parce qu'elle ufa d'adreffe pour tuer des Géants. Étienne le géographe copie Strabon, & écrit Aurope, que fes Απατούριν, traducteurs rendent par APATURUM. Ptolomée fait auffi mention d'APATUROS; mais il le met fur le Palus Méotide, & non pas fur le Bosphore.

APAVORTENE, contrée d'Afie, à l'orient des Caspiens; c'eft dans ce pays qu'étoit Dareium, canton d'une grande fertilité, au rapport de Pline, l. 6, c. 16. Ifidore de Charax, Mans. Parth. p. 2 & 7, éd. Hudfon, nomme ce lieu APAVARTICE & APAVARTICENE, felon les divers exemplaires. Il y met une ville nommée APABARCTICA, qui, apparemment, donnoit le nom au pays. Juftin, 7. 41, c. 5, écrit Dara au lieu de Dareium, & dit que ce fut Arface, reftaurateur du royaume des Parthes, qui la fit bâtir fur la montagne ZAPAORTENON. On voit affez que c'est le même nom travesti; voici comme il le décrit. La fituation de ce lieu eft également forte & agréable, car il eft tellement entouré de roches escarpées, qu'il fe défend de foi-même, & la fertilité du terroir des environs eft fi grande, qu'il eft abondamment pourvû de fes propres biens; car les fontaines & les forêts fourniffent abondamment des eaux qui arrofent le pays, & du gibier pour y prendre le divertiffement de la chaffe.

APEAUROS, montagne du Péloponnèfe, elle s'étendoit environ à dix ftades de la ville de Stymphalies. Polybe en fait mention, l. 4, c. 69.

APELIOTES; c'eft ainfi que les Grecs ont nommé le vent d'eft ou d'orient.

APELIOTIS, endroit de l'Egypte, où Ruffin dans fon hiftoire eccléfiaftique dit que Scipion, Hélie & Paul ont demeuré. * Ortel. Thefaur.

APELLÆI, ancien peuple entre les Scythes, felon Pline, l. 6, c. 17, qui en parle comme d'une nation qui ne fubfiftoit déjà plus de fon tems, foit qu'elle eût effectivement été détruite, foit qu'étant confondue dans une autre, elle eût perdu fon nom.

APENBOURG. Maty & Corneille mettent une ville de ce nom en Allemagne, dans la vieille Marche de Brandebourg, entre Gardeleben & Soltwedel, à cinq lieues de la premiere, & à trois de la derniere. Cette ville eft inconnue à Zeyler. Les meilleures cartes n'en font qu'une petite bourgade.

APENESTÆ, ville de la Pouille Daunienne, feloni Ptolomée, 7. 3, c. 1. Ses interpretes doutent si c'est VIESTE, BESTIE OU MANFREDONIA. Le plus grand nombre eft pour VIESTE, & réserve Manfredonie pour Vi barna, Vibarnum, du même auteur. Voyez VIESTE & MANFREDONIA.

APENNIA, village de la Toxandrie, dans l'histoire des SS. Marcellin & Pierre, écrite par Eginhard, & citée

par

Ortelius.

APENNIN (1') chaîne de montagnes, dans l'Italie qu'elles partagent dans toute fa longueur, depuis les Alpes, dont elles font une continuation jusqu'à l'extrêmité la plus méridionale du royaume de Naples. On pourroit dire même qu'elles s'allongent jusques en Sicile, & que Charybde & Scylla font des reftes de l'ancienne contiguité de ces montagnes. Mais le nom d'Apennin Tome I. Sf

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